ARTICLE11
 
 

mercredi 12 mai 2010

Le Charançon Libéré

posté à 23h31, par JBB
45 commentaires

Les députés sautent sur Kaboul
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À situation de guerre, mesures de guerre. L’ennemi était à nos portes, sévissait dans nos chaumières, il fallait réagir. Durant trois longues heures, l’Assemblée a débattu de l’arsenal martial et patriotique à développer pour repousser les légions terroristes voilées. Entre références aux talibans et invocations de Jehanne de France, les députés ont repoussé les limites de la bêtise crasse. Florilège.

À mort, la burqa ! La résolution a été votée gaiement. Presque fleur au fusil, comme un assaut résolu et courageux, Famas rhétoriques en bandoulière. Pour l’occasion, d’ailleurs, le grand jeu sécuritaro-martial était de mise : « Des mesures de sécurité renforcées avaient été mises en place tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Assemblée. Des policiers du service de déminage accompagnés de chiens ont effectué en début d’après-midi des passages dans l’hémicycle et les tribunes du public, tandis que les contrôles aux différentes entrées avaient été durcis. » C’est que l’ennemi rôdait…

Malgré la menace islamiste, la résolution « Copé », posant que « les pratiques radicales attentatoires à la dignité et à l’égalité entre les hommes et les femmes, parmi lesquelles le port d’un voile intégral, sont contraires aux valeurs de la République », a donc été votée, au bout de trois heures de discussions parlementaires. Un débat qui n’en était pas un : l’essentiel des intervenants (hors les élus Verts, PC et Parti de gauche, qui ont quitté l’hémicycle) étaient sur la même ligne.

Une même ligne ? De front, alors. Derrière la bêtise crasse, les effets oratoires ratés et les emphases ridicules de ceux qui ont défilé à la tribune, c’est une martiale mobilisation pour la patrie et contre ces intégristes faisant rien tant que mugir dans nos campagnes qui s’est donnée à voir. Trois heures durant, une vingtaine de parlementaires se sont succédés au micro, plus effarants les uns que les autres. Pour preuve, je te propose un petit dialogue, reconstruit à partir des différentes interventions des élus - toutes les déclarations sont tirées de l’enregistrement vidéo de la séance parlementaire que tu peux consulter ICI. S’en dégage, j’espère, quelque chose de révélateur sur l’air du temps, nauséabond mélange à base de choc des civilisations, d’amalgame entre l’immigration dans son ensemble et la largement minoritaire burqa, d’identité nationale, de certitude d’un affrontement à venir, de références patriotes et d’évocation du conflit afghan. Artillerie lourde.

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Jean-François Copé (UMP) : « Que vaut l’échange entre deux citoyens libres qui se rencontrent pour la première fois si l’un des deux, au seul motif qu’il est une femme, ne peut montrer ni son visage ni son sourire ? Sans sourire ni visage, le contrat social est rompu. (…) Sans sourire ni visage, quel sens pouvons-nous donner au mot de fraternité ? »

Michèle Alliot-Marie (UMP) : Plus aucun sens ! « Le visage, c’est la partie du corps qui porte la relation directe avec l’autre ».

Nicole Ameline (UMP) : « Madame la ministre, je voudrais en quelques mots vous dire combien votre intervention, votre courage et votre engagement sont essentiels à notre débat. Le visage de la France, c’est le visage d’une femme. »

Jacques Myard (UMP) : Cela me d’ailleurs fait songer à une petite anecdote personnelle. Je vous raconte : « C’était une belle journée de printemps dans un parc animalier des Yvelines. Une journée paisible. Enfants, parents savouraient nonchalamment en famille la beauté du site et de la nature. Soudain, mon regard fut attiré par un spectre noir méconnaissable, entouré par quelques bambins qui virevoltaient. Devant marchait fièrement un homme à la barbe abondante et au regard sévère. A cet instant, pétri d’étonnement devant cette vision, deux images me vinrent à l’esprit. La première est celle que je garde d’une visite à Riyad (…). Mais en parallèle et en réponse avec force, me vinrent en mémoire les portraits des femmes qui dans notre pays, depuis les siècles et les siècles, ont concouru à instruire les hommes. Chacun sait identifier dans sa propre histoire familiale ces femmes courageuses - la grand-mère, paysanne, ouvrière, qui garde les enfants pendant les grandes vacances, la mère, institutrice qui veille sur les enfants pour qu’ils deviennent des hommes. Alors, oui, je vous l’avoue, je me suis senti dans ce parc animalier offensé, insulté même par cette pratique vestimentaire (…), offensé et blessé car c’est tout le monde de mon enfance qui était nié, insulté. »

Marie-Louise Fort (UMP) : C’est connu, « priver l’enfant du visage de sa mère, et il devient orphelin, à côté du nombre ».

Jean-François Copé : Le nombre ? « Peu importe le nombre de femmes concernées. Zéro hier, 2 000 aujourd’hui. Devons-nous attendre qu’elles soient 20 000, 60 000, 100 000 pour réagir ? »

Véronique Besse (MPF) : Non, nous ne le devons pas ! « Le danger qui nous guette aujourd’hui, c’est de voir la France, qui a été pendant des siècles un phare pour des millions de femmes et d’hommes, se désagréger sous les coups de l’intégration. »

Jean-Claude Bouchet (UMP) : L’heure est grave. « Notre société connaît aujourd’hui une crise profonde, liée à des problèmes de coexistence. »

Jean-Claude Guibal (UMP) : C’est évident ! « La France est une République, en même temps qu’elle est depuis longtemps - et plus encore qu’auparavant - une terre d’immigration. Elle est de ce fait confrontée à ce qui paraît aujourd’hui comme un véritable défi, faire partager ses valeurs par une partie de ceux qui ont acquis sa nationalité. Il s’agit bien là d’un défi, tant les symboles de notre nation font depuis quelques années déjà l’objet d’outrages répétés. Marseillaise sifflée, drapeaux souillés… pour ne citer que quelques-uns des exemples les plus scandaleux. »

Véronique Besse : « La France vit une crise identitaire sans précédent. (…) Tandis que l’on décroche le drapeau français du fronton de nos mairies et que l’on siffle l’hymne national dans les stades, des quartiers entiers vivent en sécession, dans la haine de la France et de ses valeurs. »

Lionnel Luca (UMP) : « Dans ce pays, il faut une loi pour indiquer à ceux qui veulent mettre à bas ses institutions, sa façon de vivre, ses mœurs (…) ce que nous croyons. »

André Gérin (PCF) : « Il est temps, il est grand temps de réagir aux dérives, voire à la décomposition politique et sociale de la société française. L’électrochoc des présidentielles de 2002, les émeutes de novembre 2005… combien de symboles de la République ont été visés dans les 800 communes touchées ? Le bilan reste à faire. »

Jean-Claude Guibal : Qui pour faire ce bilan ? En attendant, « il n’est que temps d’affirmer notre identité par un geste politique fort et symbolique. L’interdiction du port du voile intégral nous en donne l’occasion. (…) Je rajouterais volontiers que nous le ferions d’autant plus facilement si les Français aimaient un peu plus leur patrie. (…) Alain Finkielkraut ne disait pas autre chose quand il disait : « Il sera difficile d’intégrer des gens qui n’aiment pas la France dans une France qui ne s’aime pas » ».

Jacques Myard : Difficile de les intégrer ? C’est même impossible. « Le voile intégral est l’expression-même d’une démarche politique dangereuse, qui porte en elle-même tous les ingrédients d’un affrontement inéluctable. (…) Il relève d’une logique politique inadmissible que nous ne pouvons pas admettre au risque d’aller tout droit vers des affrontements, voire demain à la guerre civile. »

André Gérin : Oui, « la gangrène a commencé, avec des poches talibanes dans notre pays, qui combattent la République, qui développent un racisme anti-France et anti-blanc ».

Nicole Ameline : Nous devons réagir ! « On ne survit pas dans le renoncement, c’est le courage qui fait l’histoire. »

Jacques Myard : Oui, l’histoire ! Ayons « en mémoire toutes les femmes de notre histoire qui ont fait ce pays. (…) Avec Jeanne Hachette, défendant Paris contre les vikings, avec Jeanne la Lorraine, boutant l’ennemi hors de France, avec les munitionnettes de la guerre de 14, avec les femmes de la résistance et les Françaises décharnées de Ravensbruck, je voterai avec conviction le bannissement de cette pratique politique dégradante ».

André Gérin : Exactement, non à Munich ! « Avec le fondamentalisme, il y a une idéologie barbare, de même nature que la bête immonde et féconde des années 30, qui se développe, avec ce que j’appelle des talibans français. »

Jean-Claude Bouchet : Et « ne rien faire, ce serait trahir nos soldats français qui se battent en Afghanistan pour mettre un terme à la tyrannie des talibans et qui le payent de leur vie. »


COMMENTAIRES

 


  • jeudi 13 mai 2010 à 00h18, par tgb

    bravo pour le florilège on s’y croirait - C’est jeanne la pucelle engrossée par Ben Laden en direct et en technicolor et pendant ce temps là pendant que les députés jouent aux héros sur la ligne Maginot de leur vue basse pour la deuxième fois les banquiers nous font les poches en toute impudeur tandis que d’autres de leurs larbins (ou les mêmes) nous font les gros yeux en pères la rigueur - ça commence à devenir un peu répétitif comme scénar...

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/

    • jeudi 13 mai 2010 à 13h06, par JBB

      Oui. On est quand même vachement patient face à leurs conneries, je trouve. Tellement patient qu’on pourrait dire « pathétiquement léthargique » aussi. Et j’ai pas l’impression que ce soit près de changer, malheureusement.

      « C’est jeanne la pucelle engrossée par Ben Laden en direct et en technicolor »

       :-)

      • lundi 17 mai 2010 à 14h12, par un-e anonyme

        Le technicolor ? C’est mort.

        Non, maintenant c’est « en direct et en 3D, pour que Jeanne se fasse engrosser par Ben Laden tapez 1 — 99 centimes d’euros la minute »



  • jeudi 13 mai 2010 à 04h49, par PPellicer

    Que d’interventions bouleversantes. Merci pour la compilation. Emouvant et fort.



  • jeudi 13 mai 2010 à 09h02, par fred

    Merci pour cet éclairage édifiant !

    Manifestement, les consanguins se déchainent.

    « Nos » députés, hommes et femmes confondus, se joignent en cœur contre ce nouvel ennemi intérieur et invisible, et j’adore le « doux » glissement du discours de management de base « défense du contrat social visage-sourire gloss tenue 24h » doit nous amener à, soi-disant « mettre un terme à la tyrannie des talibans » par ce qu’on est bien obligés de faire passer « nos » pipelines à travers vos montagnes à la c..

    A la lecture des justifications, je me dis que le fn passerai pour modéré face à la droite décomplexée...

    Mais je ne vois aucune déclaration du sieur Balkany ...

    La palme d’or à Jacques « la Menace » Myard pour l’ensemble de son œuvre ...

    • jeudi 13 mai 2010 à 13h23, par JBB

      Oui, les consanguins se déchaînent. C’est même - à ce niveau-là - une grosse partouze de consanguinité comme l’Assemblée nationale n’en a pas vue depuis longtemps. Ça tache…

      Et je me suis dit la même chose que toi : à côté de certaines de ces déclarations - celles de Gérin et Myard notamment (pour ce dernier, j’avais oublié sa proposition de nationalisation du net ; merci pour le rappel, ça fait toujours du bien de rire un peu) - le FN semble presque mou. Ce qui explique sans doute, d’ailleurs, le communiqué publié par Marine Le Pen sur cette résolution : quand on se fait ainsi piquer tout son fond de commerce, il n’est guère d’autres solutions que la surenchère.

      • jeudi 13 mai 2010 à 20h47, par fred

        Excellent !

        une loi intégrale contre tout ce qui mine notre République dans ses fondations

        Forcément ... intégrale et contre tout ...

        qui permettra de redresser la barre

        Faudrait qu’elle en parle à son médecin

        bon ben faut que je songe à préparer mes moufles et mon bonnet pour les Glières :

        sam.
        Pluie
        6 °C | 13 °C

        dim.
        Averses
        6 °C | 14 °C

        • vendredi 14 mai 2010 à 12h54, par JBB

          Vous allez vous cailler les miches, c’est clair.

          Tu nous raconteras ?



  • jeudi 13 mai 2010 à 09h08, par Fuel_Injected

    Je ne vois que de la peur dans ces propos, ce n’est plus un hémicycle mais un bunker anti Burqa . Et pendant ce temps, ils nous administrent l’injection d’une petite piqûre de 750 Milliards d’€ qui n’aura strictement servi à rien...



  • jeudi 13 mai 2010 à 10h07, par oliv

    Finalement c’est un bout de phrase d’andré gerin qui résume le mieux tous les propos de ces députés : « il y a une idéologie barbare, de même nature que la bête immonde et féconde des années 30, qui se développe... »

    • jeudi 13 mai 2010 à 13h01, par JBB

      Oui, ce mec part complétement en vrille.

      Me semble qette autre déclaration de lui pose encore davantage le niveau : « La gangrène a commencé, avec des poches talibanes dans notre pays, qui combattent la République, qui développent un racisme anti-France et anti-blanc. »

      Lui ou Jean-Marie Le Pen, du pareil au même...



  • jeudi 13 mai 2010 à 11h24, par De Guello

    Justement en parlant de Kaboul,en Afghanistan dans les années 1920 Amanullah Khan fit interdire,sous peine d’amende,le port de la burqa aux femmes.La 1er école de filles fut fondée en 1924.Un groupe de filles fut envoyé en Turquie pour suivre des études supérieures,sans obligation de porter le hijab(voile islamique)ni d’être accompagnées par un parent mâle,ou mahram.

    Dans les années 1950 rebelote:le gouvernement vota des lois interdisant le port de la burqa et légalisa le port de la jupe et des manches courtes.

    Ce n’est pas une invasion occidentale qui avait donné cette liberté aux femmes.

    • jeudi 13 mai 2010 à 13h10, par JBB

      J’ignorais tout ça.

      « Ce n’est pas une invasion occidentale qui avait donné cette liberté aux femmes. »

      Oui. Et ce n’est pas une interdiction ici qui la leur rendra. Bien au contraire, même : à part foutre la merde, encourager les bas instincts et faire de la pub pour la burqa, la résolution n’aura aucun des effets prétendument recherchés.

    • jeudi 13 mai 2010 à 17h47, par J. de L’E.

      Lu ça dans La naissance du monde moderne :

      « [Au XIXe s.] Dans le monde musulman, la burqa islamique, recouvrant totalement le corps des femmes, connut une popularité croissante. Souvent considérée, à tort, par les Occidentaux d’aujourd’hui comme une forme d’obscurantisme médiéval, la burqa fut en réalité la forme moderne que dut prendre leur vêtement pour permettre aux femmes de sortir de leur réclusion domestique forcée et de jouer un rôle, même limité, dans les affaires publiques ou commerciales. »

      Juste un passage qui m’a fait drôle... mais je crois qu’au XIXe ce vêtement dont il parle ne s’appelait pas « burqa » et laissait apparaître les mains... en même temps, je n’oserais pas contredire Baily, hein...

      • vendredi 14 mai 2010 à 12h59, par JBB

        Mince. J’ai un peu honte de l’avouer, mais je ne connaissais même pas l’existence de ce livre, non plus que de son auteur. Après une rapide recherche sur le net, je me rends compte que c’est un classique et qu’il va falloir que je l’ajoute à ma liste de lecture. Hop !

        • vendredi 14 mai 2010 à 14h38, par J. de L’E.

          « J’ai un peu honte de l’avouer, mais je ne connaissais même pas l’existence de ce livre »

          M’en parle pas !!! A chaque que je viens sur votre putain de site, j’ai beaucoup honte de ne connaître que le quart (peut-être même moins) des livres que vous disséquez au scalpel... C’est une des choses les plus désespérantes depuis que l’imprimerie existe (héhé) : trop de choses à lire ! (à ce propos, le personnage un peu farfelu dans La Nausée de Sartre, qui passe ses journées à la bibliothèque avec pour seule ambition de lire tous les livres en commençant par la lettre A... eh bien je ne crois que ça soit non plus l’idéal auquel j’aspire... tout est une question d’équilibre)...

          Mais pour revenir à Bayly, c’est effectivement du lourd, du très lourd... En gros, on ne peut plus, aujourd’hui, travailler sur l’histoire contemporaine sans avoir lu ce mec... (« Peu nombreux sont les ouvrages historiques qui font instantanément date », dixit Hobsbawn au tout début de la préface qu’il a versée à l’édition française)... je m’y suis donc mis il y a peu, et quelle claque ! sa race ! Tout en proposant une histoire du monde (ou plus justement histoire « globale » ou encore « mondialisée ») passionnante, il démonte pas mal de mythes qui polluent nos esprits de petits blancs occidentaux, ou alors confirme avec classe ce que l’esprit critique nous portait naturellement à penser.

          D’ailleurs, je reviens sur l’objet de ton billet. Sur cette flamme guerrière attisée par les parlementaires (petits blancs occidentaux par ailleurs) : dans une sous-partie de son chapitre 2 (« Commerce, finances, innovation : les avantages compétitifs qui jouèrent en faveur de l’Europe »), dans laquelle il tente d’expliquer pourquoi l’Europe a « décollé » (et encore, il réfute plus ou moins ce terme, mais je m’en sers par commodité) au XIXe siècle (car il faut bien avoir en tête qu’au XVIIIe siècle, certains paysans africains par exemple avaient de meilleures conditions de vie que les paysans français - « Alors qu’en Europe occidentale et dans les régions côtières de l’Amérique le PNB par hab. était en 1800 tout au plus le double de celui de l’Afrique du Sud, et à peine supérieur à celui des régions côtières de la Chine, un siècle plus tard ce différentiel avait quintuplé pour passer de 1 à 10, voire plus »), sous-partie, donc, dont tu trouveras des extraits sur le site du Diplo, Christopher Bayly avance trois avantages. Tu découvriras les deux premiers, mais je ne peux m’empêcher de reproduire ici le troisième, net et sans bavure :

          « Le dernier avantage compétitif dont certaines régions d’Europe tirèrent parti, concerne le rapport entre la guerre et les finances. Pour dire les choses brutalement, les Européens devinrent rapidement les meilleurs dès lors qu’il s’agissait de tuer. » A l’inverse, par exemple, « on pourrait dire que la paix relative qui prévalut en Asie au XVIIe siècle causa sa perte »....

          Bref, je dois me casser là, j’ai même pas le temps de relire mon bazar, mais voilà quoi : à lire !

          • vendredi 14 mai 2010 à 23h37, par JBB

            En tout cas, tu m’as convaincu (grand merci pour la présentation, d’ailleurs) : il va falloir que je me plonge dedans. C’est juste que la pile de bouquins à lire ne cesse de s’allonger et que ça me déprime tellement que je ne lis plus que des romans noirs. Mais c’est bien aussi, les romans noirs… :-)

            « Pour dire les choses brutalement, les Européens devinrent rapidement les meilleurs dès lors qu’il s’agissait de tuer. »

            Clair que là, on cartonne. D’où le rapport avec les poussées de haine parlementaire, tu as raison : au regard de la crise qui vient (bien plus vite et certainement que l’insurrection), c’est clair qu’un conflit tout ce qu’il y a de plus classiquement européen arrangerait pas mal de ceux qui tirent les ficelles.



  • jeudi 13 mai 2010 à 12h36, par joshuadu34

    je sais, j’ai plutôt l’habitude d’écrire, mais là, je résiste pas...

    http://storage.canalblog.com/15/69/657427/51440108.gif

    Voir en ligne : http://nosotros.incontrolados.over-...



  • jeudi 13 mai 2010 à 13h22, par Info

    C’est à dire que les Sénateurs avaient déjà sauté sur Kaboul mais les talibans ont voulu faire des cartons sur leurs majestés.

    Les députés, solidaires de leurs camarades sénateurs(qui ne sont plus en état de débattre de la question du péril islamique depuis ces incidents sans être atteints de symptômes bizarres (sueurs froides, palpitations, diarrhées etc...)) préfèrent donc sauter sur Kaboul, mais à Paris.

    « On a besoin de réfléchir, de se poser » a dit le Sénateur Bel, et voilà le résultat.

    • vendredi 14 mai 2010 à 13h02, par JBB

       :-)

      Eheh, j’avais oublié cet épisode. Mais aussi, c’est chose connue : les sénateurs n’ont peur de rien, courageux et intrépides. Ils sont prêts à tout, les gaillards...



  • jeudi 13 mai 2010 à 16h12, par wuwei

    Ont-ils seulement conscience qu’avec un tel déballage de conneries n’importe quel citoyen normalement pourvu en neurones et donc non encarté à l’UMP, PS, PC, FN, etc..n’a plus aucune raison de se déplacer vers un bureau de vote et de participer à cette mascarade que l’on nomme élection ?

    • jeudi 13 mai 2010 à 17h12, par Chompitiarve

      En un sens, ce peut être un but : le plein d’abstentions, c’est un max de « légitimité » pour les surnageants, vu l’obstiné et largement consensuel déni de toute valeur à l’abstention ;
      légitimité à deux balles, certes, mais on n’en est plus à ça près ...

      Voir en ligne : Chomp’

      • vendredi 14 mai 2010 à 13h07, par JBB

        @ wuwei : je crois bien qu’ils l’oublient tout le temps. C’est pour ça qu’ils semblent surpris à chaque fois qu’ils découvrent les taux d’abstention. Quoi ? Ils n’ont pas confiance en nous ? Mais comment est-ce possible ?

        @ Chompitiarve : Oui. Mais ce n’est même plus à « deux balles », là. On entre carrément dans la catégorie des centimes. En attendant plus bas, encore....

    • samedi 15 mai 2010 à 15h16, par Miguel enfoiros

      Le problème, c’est que les encartés semblent suffisamment nombreux pour confisquer nos lambeaux de démocratie et permettre l’élection des gangsters et des clowns qui leurs servent de mentors. 2002 et 2007 en ont témoigné, et 2012 en témoigneront encore...

      • samedi 15 mai 2010 à 15h17, par Miguel enfoiros

        L’islamisation rampante s’en est pris à ma conjugaison. Jean-François Copé, viens me sauver mon tout petit !!! Une burqa a attaqué mon Besherelle !!!



  • jeudi 13 mai 2010 à 16h23, par wuwei

    Il n’y a pas que les députés à vouloir prendre les citoyens rien que pour des cons , il y a aussi des journaleux
    mais cela on le savait déjà.

    http://www.politis.fr/Christophe-Et...,10510.html

    • vendredi 14 mai 2010 à 13h09, par JBB

      Clair, c’est du lourd.

      J’adore ce passage de l’édito de Barbier : « L’argument quantitatif n’est que le symptôme de l’esprit munichois : »La Rhénanie, ce n’est rien«  ; »Les Sudètes ne sont pas grand-chose«  ; »Mourir pour Dantzig, vraiment ?« . On sait comment cela se termine. »

      Ben voilà...



  • jeudi 13 mai 2010 à 17h06, par Christine

    Merci de te fader leurs délires pour nous faire profiter des meilleurs moments. Je trouve ça tout à fait impossible de les regarder et écouter. Mais je suis drôlement contente que qq’un soit plus courageux :-)

    • vendredi 14 mai 2010 à 05h35, par Tartanpono

      Oui, je suis d’accord...

      D’ailleurs quels sont les remèdes conseillés par les rédacteurs de Article XI pour supporter tout ça ?
      Alcools, substances chimiques ou naturelles, douches froides ?

      • vendredi 14 mai 2010 à 13h11, par JBB

        @ Christine : je n’ai aucun mérite, ça en devient fascinant tellement ils repoussent les limites. Mais : merci.

        @ Tartanpono : à part les douches froides (ça, c’est trop violent pour nous…), tu touches juste :-)



  • vendredi 14 mai 2010 à 08h19, par Isatis

    Mais que c’est pas possible que ces gens soient si cons !! Si, c’est possible ? Ah bon, alors c’est délibéré ; comme les autres intervenants, je pense que c’est un écran de fumée. Un bon bouc émissaire pour distraire de ses ennuis le péquin moyen, ça marche à tous les coups. Encore que, on assiste à de nouvelles formes de rassemblements grâce aux nouvelles techniques de communication, cela va-t’il changer la donne ? Et les vieux croûtons adeptes de l’envoi de bouc au désert seront-ils desservis par leur connerie ? Je n’en sais rien mais ça me plairait bien.

    Par contre, je ne suis pas du tout d’accord pour mettre dans le même sac, ces crétins consanguins avec la Le Pen familly. Les Le Pen ont besoin qu’on cause d’eux, s’amusent (dangereusement certes) avec leurs petits copains à crâne aussi rasé que vide. Ils ont une petite entreprise à faire tourner et dès qu’ils pourraient accéder à un poste quelconque, ils ressortent une grosse boule puante pour se discréditer et surtout éviter de devoir montrer leur incapacité à gérer quoi que ce soit.

    Les députés dont cause Art. XI sont bien plus dangereux, ils avancent en rampant et insinuent tranquillement sans éclats des idées pourries dans les têtes faibles. Et continuent de jouer la comédie de la démocratie républicaine sans que personne ou presque ne s’émeuve de leurs manœuvres.
    Arf :-(

    • vendredi 14 mai 2010 à 22h50, par JBB

      « on assiste à de nouvelles formes de rassemblements grâce aux nouvelles techniques de communication, cela va-t’il changer la donne ? »

      Eheh, tu penses aux bourrages de gueule facebook ? Je suis d’accord : tant qu’il y a de l’alcool, il y a de l’espoir.... :-)

      Plus sérieusement, c’est vrai qu’il pourrait - qui sait - en advenir quelque chose. 10 000 jeunes avinés réunis, c’est un peu comme de la dynamite. Un rien, et hop !

      « plus dangereux, ils avancent en rampant et insinuent tranquillement sans éclats des idées pourries »

      Tu n’as pas tort. Ils sont d’autant plus venimeux qu’ils s’en défendent. De vraies vipères...



  • vendredi 14 mai 2010 à 11h26, par Arbreslois

    Pourquoi tomber dans le piège ?
    les députés anti-burqua agitent un chiffon rouge sous nos yeux pour nous faire parler d’autre chose que de ce qui nous attend sur les plans économique et social !
    Quant aux fanatiques musulmans valent-ils mieux que les fanatiques cathos, protestants ou juifs ? Tous procèdent de la même engeance et ne souhaitent qu’une chose, jouer les martyrs...Ignorons les eux aussi. La loi de 1905 nous y encourage : la religion relève du domaine privé, la république ne reconnaît aucune religion.

    • vendredi 14 mai 2010 à 14h41, par JBB

      Tout à fait d’accord pour ignorer tous les intégrismes ; en ce qui me concerne, je les méprise.

      Par contre, je ne crois pas que ce soit tomber dans un piège que de rapporter les propos tenus à l’Assemblée nationale. Ce qui s’y dit reste de beaucoup de poids et - surtout - constitue un parfait thermomètre de l’état de la classe politique. En l’occurrence, ils sont pathétiques et - parce qu’ils ont pouvoir et influence - dangereux. Il est donc nécessaire de le savoir, tout autant que de s’en indigner.

      • vendredi 14 mai 2010 à 17h34, par Big Brother

        quoi qu’il en soit Alain Bocquet
        il était là pour l’interdiction de la ceinture de chasteté (sociale )

        ça va mieux comme ça, hein

        pas de merci, merci.

        • vendredi 14 mai 2010 à 22h52, par JBB

          Euh… merci ?

          • samedi 15 mai 2010 à 09h55, par Big Brother

            je le cite en référence :

            comme une personne qui n’a rien à cacher et qui ne se la pète pas.
            puisque tous autant qu’ils sont , ils cachent la violence, se la pètent et fabriquent des émules.

            la burqa, c’est aussi cacher
            et, c’est pas le meilleur moyen pour empêcher que la violence s’installe définitivement.
            Merde à la burqa
            l’arrière s’amuse pendant que 3750 hommes et 300 gendarmes se font chier en Afghanistan.
            je rappelle que ce sont les enfants de quelqu’un.
            Et c’est ce que j’aurais dit si j’avais été à l’hémicycle.



  • samedi 15 mai 2010 à 15h08, par Miguel enfoiros

    Lire cette petite bande d’élus s’exciter tous seuls est d’un navrant qui frise l’irréel. pendant ce temps-là, pendant que le minuscule et abject JF Copé et ses amis fustigent une pratique marginale et pratiquent l’amalgame comme d’autres tirent à la mitraillette, des spéculateurs vautrés dans leurs bureaux de New York, Paris ou Londres, portent des coups ahurissants à la stabilité économique et sociale des états, en appuyant sur les turpitudes de leurs gouvernants, et précipitent des légions d’individus dans la rue. Pendant que la lamentable Union des Mercantiles et des Pétainistes se complaît dans un combat xénophobe ou réactionnaire, et paniquent devant le spectre d’une islamisation qui n’existe que dans la tête d’Alain Finkielkraut et des électeurs de Marine Lepen, ils désertent leur fonction et abandonnent la gestion du pays à de cyniques gangsters.

    Si un intégriste se déclare lui-même l’ennemi grotesque d’un corpus de libertés façonné depuis 200 ans, les financiers détruisent ce corpus avec bien plus d’efficacité que n’importe quelle profession de foi. L’UMP est un ramassis de pitres, des pantins qui dansent sur la composition sarkozyste d’une minorité de cloportes qui croient détourner l’attention du peuple des véritables menaces. Comble du déplorable, l’UMP n’est pas seule dans cette démarche scélérate, puisqu’elle est rejointe par les plus rétrogrades des bouffons à mandat que compte notre pays. et ce Myard, ce pitre qui veut nationaliser internet pour en éliminer les scories dissidentes et les dissonances idéologiques, s’étrangle de rage devant une femme voilée.

    on saura toutefois se souvenir d’eux, et de leurs accusations « d’esprit munichois », lorsque la crise aura balayé leurs diversions abjectes et plongé la population dans la violence.



  • samedi 15 mai 2010 à 20h55, par myriam

    en deux mots : à gerber !

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