ARTICLE11
 
 

lundi 28 septembre 2009

Sur le terrain

posté à 00h03, par Francesca Randazzo, Roverto Barra & Lémi
30 commentaires

Honduras : décisive journée de lutte contre le coup d’état
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Cela fait trois mois exactement que Manuel Zelaya a été évincé du pouvoir par un coup d’état à l’ancienne mode latino-américaine. Trois mois que le peuple est dans la rue, manifeste contre un pouvoir illégitime. Aujourd’hui, ils seront plusieurs centaines de milliers à arpenter Tegucigalpa en narguant la répression. Retour en images sur une révolte qui atteint son point crucial.

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Aujourd’hui, lundi 28 septembre, journée plus que déterminante pour l’avenir politique du Honduras. Cela fait désormais trois mois pile-poil que l’ancien président du Congrès Micheletti squatte violemment le pouvoir suite à son Golpe de estado, et la Résistance compte bien faire entendre sa voix. Une journée de mobilisation sans précédent qui pourrait faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

Cloitré dans l’ambassade du Brésil, voire assiégé1, Manuel Zelaya, qui a par ailleurs dénoncé un projet de tentative de meurtre contre sa personne2, a lancé un appel à toutes les provinces du pays pour que ceux qui refusent le coup d’état convergent vers la capitale Tegucigalpa : « Nous lançons un appel patriotique (…) à la Résistance (…) pour que chaque localité dans chaque département se mobilise vers la capitale, pour que dès demain dimanche commence une grande marche pour la restitution. » Poursuivant, il a affirmé qu’il s’agissait de mener «  l’offensive finale contre le gouvernement de facto. (…) Si l’appel au dialogue et à la paix n’est pas entendu, les garanties pour des élections libres et transparentes lors de la prochaine présidentielle seront perdues (…) et le peuple ignorera le processus électoral et ses résultats. »

Francesca, résidente au Honduras, citée dans un précédent article consacré au coup d’état, semble convaincue que le pouvoir fantoche de Micheletti va avoir recours à la force : « Il y aura très probablement une forte répression malgré la calme dans lequel les « marchas » se déroulent. » Surtout, elle tient à souligner le fait que le mouvement social est beaucoup plus important que ne le laissent transparaitre les médias, occidentaux en premier lieu. Questionnée sur le pourcentage de la population apportant son soutien à Micheletti, elle répond :

En ce qui concerne le nombre de gens qui donnent leur appui à Micheletti, la réponse varie. Si tu demandes au gouvernement de Micheletti, il t’affirmera qu’il a à ses côtés la moitié de la population. Si tu demandes aux partisans de la Résistance, ils te répondront que les maigres soutiens à Micheletti concernent une minorité associée à une classe sociale déterminée, avec un grand pouvoir économique et une longue tradition de pouvoir. Par contre, je peux te donner des chiffres qui me semblent parler d’eux mêmes :

24 septembre : 5 000 à 8 000 manifestants habillés en blancs défilent en faveur de Micheletti3.
15 septembre : Manifestation de la Resistencia ; plus de 600 000 personnes se mobilisent pour soutenir Zelaya4.

À l’évidence, la population penche très largement en faveur de Zelaya. Depuis trois mois, on le dit trop peu, d’immenses manifestations hurlent inlassablement au gouvernement illégitime combien le peuple refuse le coup d’état. Marches pacifiques, massives et déterminées qui rassemblent souvent plusieurs centaines de milliers de personnes. Celle de demain sera décisive. Pour l’instant, les violences policières et militaires n’ont pas suffi à enrayer la révolte5. Comme l’affirme (ici) José Luis Baquedano, un des dirigeants du Front de résistance au coup d’État : « Ils n’ont pas pu briser le moral du peuple. Notre résistance est active mais pacifique. »

C’est parce que cette mobilisation courageuse est très peu relayée ailleurs qu’Article11 choisit de diffuser d’autres photos des manifestations de la Résistencia, émanation d’un peuple hondurien qui refuse en grande majorité le coup de force et se bat pour que le Golpe de Estado s’évanouisse comme un mauvais rêve. Signées Roverto Barra (qui a également rédigé les courtes légendes accompagnant les clichés), elles reviennent sur les différentes phases de la résistance. Surtout, elles mettent en avant, mieux que n’importe quelle dépêche d’agence, l’ampleur et la dignité de la rébellion du peuple hondurien.


Sauf indication contraires, ces photographies ont été prises à Tegucigalpa, capitale du Honduras.

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1er juillet : Inscriptions dédiées à la lutte. Les murs sont à nous.
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4 juillet : Des centaines de milliers de personnes dans les rues.
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13 septembre : Manifestation à Intibucá, ville de province.
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13 septembre : Intibucá dit non à la répression.
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15 septembre : Des pancartes pour rappeler le souvenir de ceux qui sont morts dans la lutte.
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15 septembre : Appel à la résistance.
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15 septembre : Pancartes appelant à une lutte non-violente.
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15 septembre
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23 septembre
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23 septembre


1 Christina Kirchner, présidente d’Argentine, a ainsi déclaré, faisant écho aux déclarations offusquées du personnel de l’ambassade du Brésil : « Ni lors de la dictature de Varela en Argentine, ni pendant celle Pinochet au Chili, on n’a pu observer une agression comparable à celle infligée à l’ambassade du Brésil. » A noter également cette information relayée par Indy Media Nantes (ici), 20mn et des sites locaux (ici, entre autres) : l’ambassade serait attaquée à coup d’armes sonores, voire chimiques.

A consulter, surtout, le très bon billet de Primitivi sur le siège de l’ambassade et les méthodes utilisées par la police dans sa chasse aux contestataires.

2 Voir cet article d’Info Sud Tele, sûrement le meilleur site pour s’informer véritablement sur la situation.

3 Source : Habla Honduras.

4 Source : CNN.

5 À noter, ce mauvais présage : il semble que des paramilitaires colombiens soient de la partie, voir ici la traduction d’un article de La Jornada.


COMMENTAIRES

 


  • lundi 28 septembre 2009 à 01h45, par Le Putsch

    Slogan des Tupamaros (un groupe de guérilla urbaine en Uruguay, 1968-1972/3, usant de violence de façon très parcimonieuse et maîtrisant à la perfection la communication politique, même s’ils ont fini par se faire dézinguer par l’opération Condor), « graffé » sur une discothèque chic de Montevideo :
    « O bailan todos, o no baila nadie ».
    Ou bien tout le monde danse, ou bien personne ne danse.

    Même si les positions de Zelaya ont pu être dans une certaine mesure critiquables, il est toujours bon de se rappeler du contexte historique continental dans lequel s’encastre la situation actuelle au Honduras.

    • lundi 28 septembre 2009 à 18h21, par JBB

      (Je réponds à la place de Lémi, lui est allé se perdre dans les Ardennes…)

      Oui, les Tupamaros avaient la classe (et ce slogan : respect !). Je connais moins, par contre, leur déclinaison occidentale, les Tupamaros Berlin Ouest.



  • lundi 28 septembre 2009 à 09h53, par cyril

    Rassemblement Paris St Michel 18h

    http://www.alerte-honduras.org



  • lundi 28 septembre 2009 à 10h15, par cyril

    Le vent tourne.

    Le FMI reconnaît M. Zelaya comme chef d’Etat du Honduras

    http://www.romandie.com/infos/News2...

    La fille de Micheletti expulsée par les U.S.

    http://hosted2.ap.org/txdam/4b14e27...

    • lundi 28 septembre 2009 à 12h11, par Primitivi

      Arf, ils sont bien obligés maintenant.
      Maintenir une situation bloquée entrainerait une forte déstabilisation de la région car le Brésil, le Vénézuela et la Bolivie n’hésiteraient plus pour attaquer les putschistes. Le Vénézuela en avait déjà parlé, si Chavez part, Morales va suivre et peut-être bien tous les membres de l’ALBA, le Brésil quant à lui a déjà indiqué que le viole de son amabassade ne se passerait pas comme cela.

      Vu les forts soupçons qui pèse sur les USA pour l’organisation du putsch (même si l’administration Obama n’est pas directement mise en cause) accentués par l’affaire de la Colombie, de l’invitation du gouvernement putschiste à participer à des exercices militaires et l’histoire du prêt du FMI il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire. La balance penchait déjà du côté des pays sud américains et non plus du côté occidental.

      N’empêche que les agissements US restent très préoccupant sur toute l’Amérique Latine.

      Voir nos suivis sur la question, en lien ci-dessous, du plus récent au plus ancien

       × Honduras : grande agitation autour de l’ambassade du Brésil

       × Vidéos en provennance du Honduras

       × Honduras : dernières nouvelles depuis l’ambassade du Brésil

       × Interview de Manuel Zelaya depuis l’ambassade du Brésil au Honduras

       × Le Commandement Sud des États-Unis invite le Gouvernement de fait hondurien à participer à des exercices militaires

       × Le FMI octroie 163,9 millions de dollars au Gouvernement de fait du Honduras

      • lundi 28 septembre 2009 à 18h24, par JBB

        Je réponds à la place de Lémi, qui lui est allé se perdre dans les Ardennes.

        @ Cyril : « Le FMI reconnaît M. Zelaya comme chef d’Etat du Honduras »

        Là, c’est clair, le vent tourne vraiment. Mais je doute un peu que ce soit suffisant, au vu des derniers événements.

        @ Primitivi : merci pour les infos. Et j’en profite pour saluer le travail accompli sur ton blog : bravo, ça c’est de l’info !

        • lundi 28 septembre 2009 à 20h19, par Primitivi

          @JBB : Yop, merci de votre lien, ça fait vraiment plaisir de se casser le cul ;)
          Je vais continuer à vous transmettre des choses au fur et à mesure qu’elles apparaissent, pour le Honduras présentement et pour l’Amérique Latine en général.

          C’est un creuset à la fois pas si éloigné de nous et en même temps très loin de nos préoccupations, à la fois un endroit où toutes les luttes que l’on décrit se retrouvent mais aussi beaucoup d’espoirs qui sont anesthésiés pour le moment en Europe. Les Zapatistes ont montrés une voie possible, les travailleurs des Empresas Recuperadas d’Argentine une autre, les autochtones de l’Amérique Latine une autre encore et les populations qui résistent nous montrent aussi que le fait de ne rien lâcher n’est pas inutile.

          Hasta pronto !

          • mardi 29 septembre 2009 à 10h38, par JBB

            « Yop, merci de votre lien, ça fait vraiment plaisir de se casser le cul ;) »

            Vu le boulot abattu sur Primitivi, c’est bien le moins. Bravo pour le site, d’ailleurs : je ne le connaissais pas et vais en devenir assidu.

            « C’est un creuset à la fois pas si éloigné de nous et en même temps très loin de nos préoccupations »

            Là que se joue l’espoir et le changement, oui. Depuis la triste et morne Europe, ce qui s’y passe semble d’autant plus fascinant. L’alternative n’est pas morte, et on avait bien besoin de le vérifier.

        • lundi 28 septembre 2009 à 20h29, par cyril

          Salut JBB

          Essayer de relayer des infos du boulot, c’est peut-être toujours ça de perdu pour mon patron mais pas le plus efficace. Quand je disais « ça tourne » je voulais dire que l’expulsion de la fille de Micheletti est un signe qu’il est isolé. Un copain brésilien avait l’air assez optimiste en me donnant cette info. Mais c’est clair qu’il va pas lacher facilement.

          Sinon j’aimerai pouvoir en faire plus mais je parle pas espagnol, donc je peux que donner des liens ou je sais qu’il y a de l’info à traduire.

          J’ai d’autres choses à te raconter, mais je vais t’écrire demain.

          Merci pour ces articles. vraiment du beau boulot.

          • mardi 29 septembre 2009 à 10h40, par JBB

            « c’est peut-être toujours ça de perdu pour mon patron »

             :-)

            « Quand je disais »ça tourne« je voulais dire que l’expulsion de la fille de Micheletti est un signe qu’il est isolé. »

            C’est bien comme ça que je l’avais compris. On est d’accord.

            « Merci pour ces articles. vraiment du beau boulot. »

            Cool. C’est surtout Francesca (qui nous transmet des infos) et le photographe Roverto qu’il faut remercier, ainsi que ce vieux salopard de Lémi (eheh…).



  • lundi 28 septembre 2009 à 12h19, par Primitivi

    “Cela fait trois mois exactement que Manuel Zelaya a été évincé du pouvoir par un coup d’état à l’ancienne mode latino-américaine. Trois mois que le peuple est dans la rue, manifeste contre un pouvoir illégitime. Aujourd’hui, ils seront plusieurs centaines de milliers à arpenter Tegucigalpa en narguant la répression. Retour en images sur une révolte qui atteint son point crucial.”

    Mmmh juste un truc, le coup d’état n’est pas complètement à l’ancienne mode. En effet c’est la Cours Suprême qui a pris la décision, le Parlement qui l’a entérinée et a demandé à l’armée de la faire appliquer.
    En cela c’est tout à fait nouveau d’utiliser à la fois le pouvoir législatif et parlementaire pour mettre en place une dictature. Ce qui a également permis de semer le trouble et de diffuser des informations minimisant l’histoire, les médias occidentaux (dont les français) avaient du mal à parler de putsch au départ. Préférant communiquer sur le fait que M. Zelaya tentait un coup de force contre la Constitution hondurienne, ce qui s’est avéré une fausse information.

    Y a-t-il eu des mea culpa de la par de Libération, du Monde ou du Figaro (entre autres) ? Il ne me semble pas.



  • lundi 28 septembre 2009 à 13h46, par Primitivi

    Comme un coup de griffe donné à la liberté d’expression, à la liberté d’association et de locomotion, ce sont les mesures imposées par le gouvernement de Micheletti Bain, qui à travers un communiqué diffusé sur les chaînes nationales de télévision et de radio, a annoncé les mesures qui suspendent des garanties constitutionnelles.

    Voir le lien ci-dessous.

    Voir en ligne : Le gouvernement de facto suspend les garanties constitutionnelles



  • lundi 28 septembre 2009 à 15h27, par cyril

    En estos momentos las fuerzas armadas están entrando en Radio Globo, esta
    emisora manda un SOS a todas las asosciones de DERECHOS HUMANOS

    En ce moment les forces armées entrent dans Radio Globo, cette radio lance
    un SOS à toutes les associations de DROITS HUMAINS

    http://bloguerosrevolucion.ning.com...

    • lundi 28 septembre 2009 à 18h29, par JBB

      Ils l’ont fait taire. La radio est désormais fermée, dans la droite ligne de l’annonce, dimanche, du brouillage de « l’émission par n’importe quel média de programmes portant atteinte à la paix ».

      • lundi 28 septembre 2009 à 22h41, par Primitivi

        Oui Radio Globo et Canal 36 se sont tuent, mais cela ne va pas empêcher les honduriens de continuer à résister, au contraire !!

        D’ailleurs le Brésil est bien rentré dans la danse, il y avait déjà le Vénésuela, et là l’ONU ne peut plus faire la sourde oreille ni trainer des pieds. Le Vénézuela est contestable à cause de Chavez, mais au Brésil on ne peut pas faire la fine bouche de la même manière.

        Et en plus ça s’envenime : les grenades lacrymogènes employées sont issues de la police péruvienne qui elle même les reçoit des Etats-Unis... embrouille en perspective.

        A lire sur Primitivi, c’est tout frais de 22h30, ci-dessous

        Voir en ligne : Honduras, les putschistes deviennent plus violents, le Brésil pousse le Conseil de Sécurité de l’ONU afin d’en finir.

        • lundi 28 septembre 2009 à 23h22, par Primitivi

          désolé pour les fautes, je suis un peu fatigué là...

          • mardi 29 septembre 2009 à 02h23, par cyril

            http://chiapas.indymedia.org/hondur...

            Ataque a Radio Globo, Los Militares les Sacan del Aire

            A las 5:35 de la mañana el lunes 28 de Septiembre, los militares incursionaron a las oficinas de Radio Globo mientras el director de la radio, David Romero narraba que las puertas estaban siendo pateadas. Momentos después la Radio Globo sale de aire. El acto de incursión y censura a la libre expresión de los medios menos de 12 horas después de una cadena nacional del gobierno de facto anunció que garantías constitucionales han sido suspendidas y que cualquier medio de comunicación podría ser clausurado si los militares y gobierno de facto consideran que intentan contra ¨la dignidad humana.¨

            Radio Globo hizo una llamada al pueblo que llegara a la radio unos instantes antes de la incursión militar y en esto momento decenas de personas están llegando a las instalaciones.

            5:50 am Los militares quitan las cameras de Cholusat Sur Canal 36 quienes habían llegado a filmar la represión en Radio Globo. Amenazan de decomisar también el equipo de periodistas internacionales quienes ya han llegado a la Radio Globo. Han golpeado también a unas personas quienes llegaron al sitio.

            8:15 am Se reporta una presencia alta de policía en los alrededores de la Universidad Pedagógica Francisco Morazan, el punto de reunión de la marcha convocado para hoy. El Comisariado Estrada habó con periodistas hace momentos confirmando que la Policia Nacional NO PERMITIRÄ ninguna concentración de personas en ningún punto de la ciudad.

            9:30 am manifestando sus derechos personas en frente de la Universidad Pedagogica estan acostando se frente a los tanquetas de la policia quienes les amenzan de desalojar violentamente.



  • Le rapporteur de l’ONU parle bien d’un Coup d’État dans son interview avec la ALER, tandis qu’à l’OEA le représentant étasunien prend une position pour le moins curieuse. Au honduras un avocat dépose un recours contre le décret d’état d’urgence.

    Le Rapporteur Spécial pour la liberté d’expression de l’ONU, Frank La Rue, déclare “Un Coup d’État est incompatible avec la liberté d’expression”.
    Le dirigeant du Front de Résistance contre le Coup d’État au Honduras, Juan Barahona, a affirmé que l’appel à une Assemblée Constituante « ne se négocie pas ».
    L’avocat Fredín Fúnez, membre de la Résistance Nationale Contre Le Coup d’État a déposé un recours contre le décret d’état d’urgence émis dimanche par le gouvernement de facto.
    A l’assemblée de l’OEA les Etats-Unis prennent une position curieuse en déclarant Zelaya « irresponsable ».

    Voir en ligne : Honduras : déclaration du Rapporteur de l’ONU, et dépôt d’un recours contre l’état d’urgence

    • Pour les réactions internationales, elles vont plutôt dans le bon sens. Mais la position des Etats-Unis est beaucoup plus inquiétante. C’est Lewis Amselem, leur représentant auprès de l’OEA, qui a parlé d’« irresponsabilité » et a déclaré : « Il ne sert ni les intérêts du peuple hondurien, ni de ceux qui travaillent au rétablissement pacifique de l’ordre démocratique au Honduras. (...) Ceux qui ont facilité le retour du président Zelaya (...) ont une responsabilité particulière dans la prévention de la violence et pour assurer le bien-être du peuple hondurien. »



  • mardi 29 septembre 2009 à 17h14, par Le Joker

    Pendant ce temps là, nos merdias aux ordres ne parlent que de la chasse au mahmoud...



  • mercredi 30 septembre 2009 à 00h44, par azulejo

    Bonjour, ce que je voudrais denoncer ici ; c’est le soutien aux putchistes par des chaines de télévisions Américaines comme « Fox news » et « Cnn en Espagnol et en Anglais » et c’est cela qui est scandaleux car toute la droite américaine la plus extremiste est derrière le gorille,assassin et usurpateur « micheletti et ses sbires assoiffés de violences et de brutalités » et aussi en espagne ou les multinationales espagnoles et leurs bras armé « les journaux » soutiennent les petits merdeux et minables putchistes et apprentis dictateurs ainsi que même en france chez nous ou d’un côté le quai d’orsay fait semblant de comdamner ces putchistes mais d’un autre côté on voit ARTE qui passe des infos plus que mensongères et tendancieuses sur la situation au honduras et la réalité de ce qui s’est passé ainsi que nos journaux nationaux qui sont loin d’avoir dit la vérité sur les événements et pourquoi tout cela est arrivé et donc ces journalistes d’ARTE mettent sur le même plan le President légitimement élu et constitutionnel élu, je le rappelles, par les urnes tout de même et par le Peuple Hondurenos avec cet autre apprenti Despote et Assassin qu’est ce regime dictatorial qu’ils ont mis en place avec l’aide des militaires et des forces les plus répresives et anacroniques telle la police,les armes,avec de la violence et de la répresion et donc dans les infos ces minables journalistes d’ARTE soutiennent quasiment explicitement ces putchistes et cette minorité fascisantes et fascistes et cette oligarchie qui fait partie des grandes familles bourgeoises de ce petit pays « et ces gens-là representent tout au plus 7000 personnes sur un total de 7 millions d’habitants » et c’est un vrai scandale de la part de gens qui se disent « journalistes » mais qui servent des interets autre que la vérité et l’information du plus grand nombre de manière juste. VIVE la Resistance courageuse du valeureux Peuple Hondurenos. Azulejo
    Notre site Web : http://npatroyesaube.canalblog.com/

    Voir en ligne : VIVE le Peuple Hondurenos qui luttent pour sa Démocratie et son President Manuel Zelaya Rosalés.

    • mercredi 30 septembre 2009 à 18h28, par Francesca Randazzo

      Après plus de trois mois de résistence, la police et les forces armées viennent de rétirer par la force 70 paysans du Instituto Agrario Nacional (INA). Suite au coup d’état ils s’était installés au INA pour proteger les documents qui sont dans ce bureau, car c’est là que l’on cumule les promesses qu’on leur a toujours fait d’avoir un jour un morceau de terre.
      La lutte continue.

      • mercredi 30 septembre 2009 à 21h06, par JBB

        @ azulejo : je ne peux que souscrire à 100 % à ton commentaire. Oui, la pire partie de la droite américaine (autant dire, beaucoup de monde…) ne demande qu’à voir revenir les bonnes vieilles pratiques des Etats-Unis dans l’Amérique Latine des années 70 et 80. Et oui, les médias français ne rendent compte que très imparfaitement - quand ce n’est pas de façon abominablement biaisée - de ce qui se passe au Honduras. Par contre : ça m’étonne pour Arte, j’aurais cru que cette chaîne aurait été la plus réglo pour en parler (mais n’ayant pas la télé, je te crois sur parole)

        @ Francesca : « La lutte continue. »

        Exactement ! Bon courage et, surtout, un énorme merci à toi, Francesca.

    • mercredi 30 septembre 2009 à 19h15, par Totor

      Hola. Un grand merci à Article XI une nouvelle fois, à ses animateurs, à Francisca et à tous les commentateurs. Je ne sais comment vous dire combien ça réconforte de vous lire depuis Tegucigalpa. Comme vous devez vous en douter, ici on assiste depuis le début de la crise à un numéro d’illusioniste grand format : la grande machine à laver les cerveaux (politiques, presse écrite, télé, radio et jusqu’aux opérateurs téléphones locaux Tigo et Claro) nous pilonnent avec les élections de novembre, « seule issue possible », mais - oh miracle - plus de 4e urne, elle a disparu, c’est magique, circulez !! Et ça paye ; même Radio Globo, la voix de la résistance en quelque sorte, s’était mise à diffuser, avant sa censure totale, des clips du parti libéral en campagne. Une bonne nouvelle toutefois : le Pinochet local, qui jouait les gros bras avec son décret tout propre instaurant l’état de siège pour 45 jours, a connu un triple camouflet hier, à la fois au Congrès, dans les journaux et auprès du fameux Tribunal suprême électoral, pourtant tous trois acteurs du coup d’Etat. Première reculade annonçant la fin de cette sinistre pièce de théâtre ? On peut toujours l’espérer. Le face à face Résistance/oligarchie conservatrice (et son masque Michelletti) se précise heure après heure. Dernier petit détail, l’apparition ces jours-ci d’une invitée surprise : la pluie, tant attendue en cette année d’El Niño. Sous ces latitudes et à cette époque de l’année, ça devient vite dilluvien.

      • mercredi 30 septembre 2009 à 21h28, par JBB

        Ben, merci à toi. :-)

        Et surtout, d’énormes souhaits de bon courage : ne lâchez rien ! C’est peut-être réconfortant de nous lire depuis Tegucigalpa, mais ça l’est encore davantage de voir, depuis la triste Europe, combien des gens sont encore capables de se prendre en main, de dire « non » et de mener une lutte dangereuse. Bravo à vous.

        « Première reculade annonçant la fin de cette sinistre pièce de théâtre ? »

        Si seulement. On vous le souhaite très fort. Et merci pour toutes ces infos précieuses.

        • jeudi 1er octobre 2009 à 02h43, par Francesca Randazzo

          En ce qui concerne el « desalojo del INA » vous pouvez voir (en espagnol) :
          http://www.prensa-latina.cu/index.p...
          http://www.tercerainformacion.es/sp...

          Voilà aussi un texte de Atilio Boron (penseur de gauche assez connu en Amérique Latine) traduit en français :
          http://alainet.org/active/33251
          Même s’il date d’il y a quelques jours, son analyse peut enrichir le débat.
          Regardez encore sur ce même site les autres articles sur le Honduras, peut être des éléments peuvent être captés malgré la langue !

        • vendredi 2 octobre 2009 à 15h07, par Primitivi

          @Totor : tout comme JBB on vous souhaite un grand courage pour ne rien lâcher. De notre côté le seul moyen vraiment efficace que nous ayons et de relayer vos informations et d’éviter que nos médias noient le poisson de manière tranquille.
          Evidemment nous ne sommes pas à armes égales, mais dans le climat qui règne dans la Triste Europe (JBB je trouve ce terme très bien choisi) où la peur, la désillusion règne, la population croie de moins en moins aux bobards qu’on lui fourgue.
          Du coup de plus en plus de monde qui est à l’écoute des médias alternatifs. Bon évidemment ça n’est pas encore la majorité de la population, toujours coincée dans la problématique : comment je peux acheter le dernier home-cinéma HDI.

          Par contre je suis plus dubitatif sur « la fin de cette sinistre pièce de théâtre ? », je pense que la pièce de théâtre ne va pas spécialement s’arrêter, qu’elle en est même juste au début d’une reprise, après l’entre-acte des années 90/2000. Qu’elle est entrain de se jouer sur toute l’Amérique Latine, même si la donne n’est plus la même que dans les années 70/80.
          Une seule chose peut résolument et durablement contrecarrer le déroulement de cette sinistre farce : l’unité et la solidarité des différents peuples d’Amérique Latine entre eux.
          La même stratégie est évoqué par Zelaya pour le Honduras : que la population fasse front massivement, et c’est logique les forces « du mal et du méchant » comme pourrait les appeler le Sub Marcos, sont excessivement lâches et fourbes, et attaquent toujours de manière biaisée.

          Et il ne faut pas oublier que la farce (sinistre j’insiste) qui se joue là au Honduras, qui risque fort de s’étendre en Amérique Latine dans les prochaines années sous une forme ou une autre, est de la même engeance que celle qui s’applique au monde entier.
          Ce système est pourri jusqu’à la moelle mais plus sa fin avance, plus il s’accroche fortement un peu comme un morpion, ...ou plutôt une tique.
          Oui résolument, la tique c’est ce qui me semble correspondre le mieux au système dans lequel nous vivons : capable de se laisser déssécher durant des mois, qui sent le sang à distance, qui se laisse tomber sur sa proie, s’y accroche, s’y plante et pompe, pompe, pompe tout ce quelle peu pour s’engraisser, jusqu’à en devenir bouffi.

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