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mercredi 1er octobre 2008

Médias

posté à 00h26, par PT
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« L’Equipe », le quotidien du sport, de l’automobile - et des suppléments creux
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Le quotidien sportif consacrait ce mardi un plein supplément au prochain Mondial de l’automobile. Peugeot, Renault, Volvo… Une bonne occasion de gâter avec application les constructeurs qui se trouvent être, aussi, de très fidèles annonceurs. Et tant pis si l’actualité des trois mastodontes du vroum-vroum connaît de douloureux soubresauts sociaux. A « L’Equipe », l’aveuglement n’a pas de prix.

Pour peu que la lecture de « L’Equipe » relève d’une hygiène journalière, vous ne pouviez pas le rater. Une grosse semaine déjà que le quotidien sportif annonçait à grand renfort d’encarts promotionnels la parution ce mardi d’un « guide complet de 32 pages » consacré au prochain Mondial de l’automobile. Le tout gracieusement offert1 avec l’édition habituelle du canard.

Eh bien, après 32 pages de lecture, on n’est pas déçu. « L’Equipe » ne se fâche avec personne, et surtout pas avec ses annonceurs potentiels.

Les délocalisations mitonnées par le groupe PSA Peugeot ? Absentes du débat. Le journal se faisant en revanche un devoir d’orienter les projecteurs sur les deux nouveaux modèles du constructeur français2 présentés à Paris.

La saignée dans les effectifs opérée par le Suédois Volvo ? Que pèse-t-elle en face de la noble XC 60, dont « L’Equipe » se fait fort de vanter les charmes sur une pleine demi-page ?

La nouvelle vague de plans sociaux annoncée par Renault la semaine dernière ? Rayée d’un trait de plume, sept lignes en tout, en page 26, noyées au premier tiers d’une molle enquête censée nous éclairer sur les méventes de la nouvelle Laguna. Sept lignes ? On en compte plus que ça lorsque le journaliste en charge du papier liste sur deux paragraphes les nombreux atouts d’une berline qui pourtant « atteint des niveaux de qualités excellents ». Brrrr… Cinglant.

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Quant à l’édito de la page 2, c’est un modèle du genre. « Dehors, c’est la crise, commence par expliquer le plumitif arrimé à la tâche. Baisse du pouvoir d’achat, hausse des prix du pétrole et des produits alimentaires, crise financière s’additionnent pour miner le moral des troupes. Et maintenant c’est au tour de l’immobilier, si cher aux Français3, de donner des signes inquiétants d’affaiblissement. » Lit-on les termes « secteur automobile », « suppressions de postes », « délocalisations », « salariés en détresse » ? Que nenni.

N’allez pas pour autant en déduire que « L’Equipe » n’a aucun cœur, nulle sensibilité, zéro engagement. Adossé aux résultats d’un sondage supposant que 29% des Français seraient prêts à céder aux joies des moteurs électriques ou hybrides, l’éditorialiste s’achète bonne conscience sociale et morale à bon frais en concluant : « On peut donc rêver, oui… mais d’une vie plus verte. Comment s’en plaindre ? »

En écrivant au journal ?4



1 En presse écrite, un supplément gracieusement offert est généralement moins destiné à stimuler les ventes qu’à accroître les revenus publicitaires.

2 Qui a acheté dans ce supplément une pleine page de publicité.

3 Jeu de mots d’une redoutable subtilité.

4 A toutes fins utiles, précisons également que le journal tient salon au salon, hall 2-2, stand 410, allée D. Confusion des genres ?


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