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dimanche 31 août 2008

En Sueur

posté à 01h25, par PT
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Plus pro-chinois que Le Pen, tu meurs : chronique d’une conversion annoncée...
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Au crépuscule de sa vie politique, Jean-Marie Le Pen se découvre des accointances avec l’Empire du milieu. Spectateur assidu des JO de Pékin, le vieux loup haineux du FN n’en finit plus de tresser des lauriers au pouvoir chinois, dont il loue le sens de l’hospitalité et l’efficacité de l’organisation. Evidemment, c’est purement désintéressé… Qui en douterait ?

Non, Jean-Marie Le Pen n’est pas mort. La preuve : il bave encore. Ses derniers soubresauts sont visibles sur le site du FN, adresse peu recommandable d’où le vieux lion haineux dispense les dernières recettes d’un nationalisme passé de mode depuis que ce pays s’est doté, jusqu’en son gouvernement, de l’outillage nécessaire à l’infusion des idéologies les plus crasses.

Le Pen n’est plus, mais il survit. Et sévit. Encore un peu. Un pied dans la tombe, l’autre sur le web : c’est là qu’on peut l’entendre, revenu du néant, cracher des sermons arriérés à destination des rares nazillons qui s’évertuent à ne pas renoncer à s’astiquer le manche devant leur figure tutélaire.

La vieillesse est un naufrage, Le Pen se noie, mais ne sombre pas. Pas encore.

Le 29 août, il fait donc publier sur le site du parti un nouvel épisode de son blog vidéo consacré dès l’ouverture à l’analyse des Jeux Olympiques qui s’achèvent. Foin de coquetterie : « ancien athlète, ancien dirigeant sportif », Le Pen avoue s’être montré « assez accro » aux retransmissions télé depuis Pékin.

Mais pas que.

Durant cinq minutes, le pleutre Jean-Marie s’engage bille en tête dans un hommage poignant rendu aux « plus beaux Jeux jamais organisés ».

« Je n’ai entendu de la part des athlètes, des utilisateurs (sic), des organisateurs (re-sic) ou des dirigeants sportifs du monde entier, que des compliments, commence-t-il par souligner. Ça a été une réussite totale. Avec une chose qu’il faut noter : un pays aurait pu avoir la tentation de se servir de ces Jeux pour soutenir son idéologie politique. Eh bien, ça n’a pas été le cas. »

Conquis, Jean-Marie.

Emballé.

Estomaqué.

Qui poursuit :

« Les Chinois se sont conduits de manière remarquable, en hôtes discrets. A aucun moment, il n’y a eu d’allusion au système politique. »

Autrement dit : chapeau bas.

Du reste, le verbe s’affole. Jean-Marie n’en peut plus de complimenter.

Il enchaîne.

« Tous les acteurs ont été d’accord dans un véritable dithyrambe. J’ajoute quand même qu’il s’agissait de dizaines de milliers de gens qu’il fallait nourrir, transporter, etc. Tout cela, semble-t-il, sans avoir déclenché la moindre aigreur. »

Donc, les JO made in Pékin ? Rien que du bonheur.

Jean-Marie, orgasmique comme rarement, vient d’un coup.

« Une autre donnée m’a paru extrêmement sympathique : tout cela s’est passé dans une ambiance de sourires, expose-t-il. Ce qui a été noté aussi, c’est que la Chine n’a pas voulu jouer le modernisme automatique, mais au contraire elle s’est plongée dans ses racines culturelles et s’est servie de son prestigieux passé pour illustrer cette manifestation. »

La conclusion tombe sous le sens :

« Il sera difficile de faire mieux », prononce Jean-Marie.

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Difficile de rivaliser avec l’Empire du milieu. Pays de perfections, aux « hôtes discrets ». Pas comme ces enflures de convives, infichus de donner le change.

Ça n’a pas échappé à Jean-Marie.

« La seule petite note gênante, se souvient-il, c’est lors de la clôture, où dans une très grande dignité les officiels faisaient des discours très courts ; on voyait le maire de Londres la bedaine débordant d’un veston ouvert… Ce n’était pas très flatteur pour les Européens, ni très rassurant pour les Jeux à Londres. »

Effectivement : argument massue.

Et plaidoyer impeccable, implacable, sur l’efficacité et le sens de l’hospitalité à la sauce pékinoise.

Vous êtes surpris ?

Ben nous aussi.

Sauf à se souvenir que Le Pen et le FN pataugent actuellement en plein cloaque.

Que la thune se fait rare au sein du parti.

Et que le Paquebot, saint-siège désaffecté, a été mis en vente en vue de renflouer les caisses.

Mise à prix : douze à quinze millions d’euros.

Signataire de la promesse d’achat ? Bingo ! L’université de Shangaï, China.

On se disait aussi.

Qui flatte la main qui te donne à becqueter convoite en retour un paquet de blé.

Proverbe chinois ?

Non. Proverbe de Saint-Cloud.


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