ARTICLE11
 
 

samedi 4 juillet 2009

Le Cri du Gonze

posté à 13h46, par Lémi
13 commentaires

Variations autour du « Procès » de Franz Kafka
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Le bureaucrate n’avait à peu près aucun intérêt avant que les flics ne toquent à sa porte. Le même n’en gagne guère une fois arrêté. Pris dans les rets de la machine judiciaire, le terne Joseph K a beau clamer son innocence, il le fait en pure perte, se débat sans espoir. Coupable parce qu’il est. Et qu’il participe de ce totalitarisme rampant dont Kafka a fait la trame de ses ouvrages.

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« Le secret d’une autorité, quelle qu’elle soit, tient à la rigueur inflexible avec laquelle elle persuade les gens qu’ils sont coupables. »
(Raoul Vaneigem)

« Vous n’êtes pas du château,
Vous n’êtes pas du village,
Vous n’êtes rien.
 »
(Le Château, Kafka)

Joseph K est l’anonyme absolu, le terne en chef. Employé de bureau consciencieux, jeune homme poli et distingué, pas d’engagement politique, sa logeuse aime beaucoup ce gentil locataire qui jamais ne déshonore les lieux, bref, rien ne dépasse chez lui, il n’y a rien à couper pour un pouvoir qui se soucierait de ratiboiser les protubérances. Joseph K se croit à l’abri de tout, solidement engoncé dans ses habits d’anonyme sans saveur. Humainement, c’est une blette, une endive, sa version contemporaine lirait Télé Loisirs, parfois Le Parisien, et ne manquerait jamais, son anniversaire venu, d’offrir des Ferrero Rocher à son patron, il vaut mieux être prévenant et prévoyant, ne pas faire de vagues. A l’abri, dans la masse, bien dégagé derrière les oreilles, le punk ne passera pas par lui ; Joseph K est une forteresse d’innocence larvée.

Joseph K, donc, ne brille ni par sa personnalité, ni par ses actions. Il végète, avec les autres, il scribouille minablement pour son boulot, mange minablement & dort minablement. Contrairement à son grand frère ès endiverie, Bartleby, il ne s’insurge même pas contre l’autorité (pas le moindre I would prefer not to à se mettre sous la dent), ne refuse rien. Au self, c’est Coca light & sans caféine, c’est plus prudent.

Et puis, un matin, il s’apprête à se lever quand, sans raison apparente mais munis d’un mandat tout ce qu’il y a de plus officiel, deux inspecteurs frappent à sa porte. Ils entrent, fouinent, admonestent, se font menaçants : « Joseph K, lui annoncent-ils en substance, vous êtes dans de beaux draps. On n’aimerait pas être à votre place, le cachot vous attend, voire pire, mon gaillard. » Stupeur de l’intéressé, d’abord colérique (Que faites-vous chez moi, à fouiner dans mes caleçons comme des malpolis ?), puis de plus en plus abattu. Car, s’il n’a rien fait, la justice ne s’en acharne pas moins sur lui, gratte de plus en plus profond dans le désert de son existence (il est trop blanc pour être innocent, ça cache quelque chose, poussons les investigations jusqu’à dénicher la tache, voilà comment ils raisonnent).

Partant de là, de cette innocence originelle traduite en culpabilité louvoyante, Kafka le torturé trace un récit qui résonne encore à la cervelle de tous ceux qui ont eu l’imprévoyance de se plonger dedans2, caisses de résonance humanoïdes qui jamais ne se débarrasseront de cet arrière goût salvateur. Kafka l’électrochoc, la nécessaire tique existentielle.

Si Joseph K était Madoff, on rirait de ses aventures, de cette justice qui une fois qu’elle a planté ses dents ne lâche plus rien, s’acharne s’acharne s’acharne jusqu’à l’absurde3. Si Joseph K était Khaled Kelkal, itou, on ne rirait pas mais on saisirait ce qui est derrière tout ça, le pourquoi des barreaux. Et même si Joseph K n’avait qu’un chapardage de bout de fromage chez Lidl à se reprocher, on comprendrait, l’étau n’apparaitrait pas si effrayant. Injuste et cruel, évidemment, mais moins glaçant. Il pourrait exister une ligne de défense, un début de réfutation, une avancée vers la vérité. Mais là, pour Joseph K, rien, peanuts, un désert de culpabilité, pas la moindre défaillance légale à laquelle se raccrocher. Juste la marque de l’infamie, le sceau du déshonneur : l’État a décrété (d’une voix aussi forte que vide) que Joseph K était coupable, il l’est forcément. Collègues, logeuse, amis, tous s’y conforment, regardent désormais Joseph K comme un mouton noir. Coupable, puisqu’il ne peut pas être innocent (à quoi bon, sinon, cette débauche de moyens pour l’accuser, ce ne serait pas logique ; et la justice est logique, n’est-ce pas ?).

Ici, c’est évident, tu t’attends, lecteur, à ce que j’embraye sur un sujet d’actualité. Tarnac, hein ? C’est comme ça que tu vois les choses ? Genre je serais transparent, je ne parlerais de Kafka que pour évoquer Coupat, l’embastillé absurdement, tarte à la crème Article11ienne ? Et bien : non. Parce que, ramené à une seule malfaisance des hautes instances, à un exemple précis, la voix de Kafka et son message seraient finalement beaucoup moins percutants/pertinents. Kafka parle d’un tout universel, de ce « monstre froid » qui déjà frigorifiait Nietzsche. Et que, que tu le veuilles ou non, tu trimballes forcément au fond de toi. Ne mens pas, tu l’as forcément incorporée, acceptée, cette donne de départ : tu seras coupable si l’État ou toute autre instance supérieure dotée d’autorité (Dieu, for example, ou ton surmoi) le décrète. Mouton, va.

« Le homard m’a tuer », voilà ce qu’ils trouvent sur le mur de l’assassiné ; pas de bol, tu es rouge et tu frétilles des pinces au fond de l’océan. Mais, même sans l’inscription accusatrice, ils pourraient très bien t’encager. Pour l’exemple. Pour te faire payer ton insolente joie de vivre homardienne (« On est pas bien, là, décontractés de la pince ? »). Ou parce que, tu as si bien incorporé l’idée de Servitude Volontaire que tu ne désires rien de plus que ça, tu tends la corde pour te faire pendre, la casserole pour te faire ébouillanter. La cage est ton Graal.

Car c’est bien là, au fond, que Kafka te ramène toujours (et c’est pour ça que tes dents grincent au fil des pages), au désir de cage, à la culpabilité que tu cultives si bien. Orson Welles, adaptant Le Procès, expliquait ainsi pourquoi il portait en lui cette œuvre depuis si longtemps : « J’ai fait des cauchemars récurrents sur la culpabilité toute ma vie. C’est le film le plus autobiographique que j’ai jamais entrepris […], le seul qui soit vraiment proche de moi. »
Reconnaissance implicite et lucide d’un état de faiblesse mentale qu’on se coltine tous, au départ en tout cas. Comme l’a écrit Raoul Vaneigem, je ne sais plus trop où : « Le secret d’une autorité, quelle qu’elle soit, tient à la rigueur inflexible avec laquelle elle persuade les gens qu’ils sont coupables. » Cette « rigueur inflexible », c’est celle qui s’est posée sur Joseph K pour ne plus le lâcher, pour lui enfouir la tête dans une conscience qu’il croyait immaculée. Si bien que lorsque les bourreaux font leur œuvre, mettent fin à sa triste existence, il a beau vilipender l’apparente absurdité de tout ça d’un fou rire psychopathe, il meurt en coupable, pas en homme libre.

Derrière le totalitarisme esquissé dans chacune de ses œuvres (Totalitarisme de l’apparence : tu te réveilles cafard, on va te faire payer ta différence et ces mandibules disgracieuses que tu trimballes comme d’autres leur I-phone (La Métamorphose) / De la sociabilité : tu choisis de vivre dans un trou, dans un terrier, loin du fracas des hommes, tu vivras dans l’immense solitude des taupes et dans la peur du renard (Le Terrier) / De l’autorité : nous avons décidé que tu n’entrerais pas dans le Château, tu auras beau te démener contre un ordre absurde, tu n’y changeras rien (Le Château) / De la famille : ton père te déclare coupable, tu l’es, c’est tout, vas donc te balancer dans la rivière pour expier (Le Verdict)), il met le doigt sur cette vérité que l’on ne veut jamais entendre : cette autorité intraitable, quelle qu’elle soit, si on semble la subir de plein fouet, si on se débat quand elle frappe, on en a toujours accepté les règles. On a beau jeu alors, de crier à l’injustice, il est forcément trop tard. Joseph K tente de prouver à ses juges qu’il est innocent, de renverser la vapeur. Mais pourquoi acceptait-il auparavant le fonctionnement du même système ? Pourquoi le servait-il avec tant de zèle ? On ne peut se conformer pour ensuite se braquer quand il y a retournement de situation et d’accusation. Ce n’est pas Billy the Kid qui aurait pu subir le sort de Joseph K, la balle de Pat Garett n’était pas totalitaire, elle était pleine de vie (même si, Pat, mon salaud, je t’aurais bien dans ma ligne de mire pour te faire payer ton péché). Ce n’est pas Bonnie qui se serait débattu dans les affres de Joseph, il avait choisi l’autre camp. Et ce n’est pas Coupat non plus (tiens, tu avais raison, j’y reviens. Transparence, j’écris ton nom), c’est pour ça qu’il répondit à ses juges et à ses contempteurs avec tant de hauteur, la démarcation tranchée, le refus réfléchi du costume macabre que l’on nous assigne tous, le sauvant de l’auto-accusation.

Alors quoi ? Kafka nous voudrait hors-la-loi, outlaw en rupture de ban ? Il s’insurgerait contre le tentaculaire quotidien pour mieux t’aider à renverser le système ? Kafka sur les barricades plutôt que « sur la plage » ? « Mh, me répondras-tu. Mais lui, alors, le Tchèque torturé, son existence terne et dépressive, sa conformité au modèle proustien de l’écrivain maladif/suicidaire qui se débat dans les replis d’une existence bourgeoise tellement peu satisfaisante ? Pourquoi n’a-t-il pas suivi son verdict ? » Je te rétorquerai, avec un arbitraire fort de café, que ce qui compte avant tout, pour lui en tout cas, c’est de mettre à jour les replis du totalitarisme rampant, les débris boucanés de nos existences asservies. Et que d’avoir tout consacré à cette dénonciation magistrale (qui est allé plus loin dans la force accusatrice, si expressionniste qu’elle te saute à la gueule ?), habité par la terrible sentence spinozienne (« La seule chance d’être libre, c’est de prendre conscience qu’on ne l’est pas. »), il s’est vidé, s’est offert en martyre, jusqu’à s’éteindre d’épuisement. Kafka est mort sur la croix pour toi, mon salaud, alors tu vas me faire le plaisir de prendre au pied de la lettre ses incursions dans l’horreur contemporaine. Commence par creuser un trou, enfouis-toi, réfléchis à ces diktats qui sifflent sur ta tête, le reste viendra de lui-même4, tu ressortiras mieux armé le jour venu. Et si, de bon matin, on toque à ta porte ou à ton terrier, surtout, fais le mort. Quelqu’un armé de bonnes intentions ne viendrait jamais te déranger aux aurores.


Ps : N’ayant eu lors de la concoction de ce billet accès ni à Internet ni au livre de Kafka, j’attendrais de ta part, gentil et aimable lecteur, une certaine mansuétude factuelle. Il se peut que mes souvenirs soient brumeux.

Pps : Pas de divagation Public Image Unlimited, aujourd’hui ? Bah non, tu vois bien.



1 Image tirée de l’adaptation du Procès par Orson Welles. Anthony Perkins dans le rôle de Joseph K, les deux inspecteurs en arrière-fond.

2 Pour tout te dire, ma lecture de l’ouvrage remonte à plusieurs années et, il me suffit d’y penser, pour illico sentir mon cerveau défaillir. D’avoir il y a peu visionné le chef d’œuvre qu’Orson Welles en a tiré, en 1962, rendait impérative l’écriture de ce billet aux contours indéfinis (dans quoi je m’embarque ?).

3 En passant, je te le confie comme ça, je trouve ça pas cher payé, ces 150 ans, perso j’aurais rajouté un zéro de plus.

4 « Point n’est besoin de quitter ta chambre, reste à ton bureau et écoute. Non, n’écoute même pas, attends. Non, n’attends même pas, reste là, immobile et solitaire. Et le monde défilera devant toi et se roulera à tes pieds, en extase. » (Kafka) / « Ne désespérez jamais, faites infuser davantage. » (Henri Michaux) / Armé de ces deux sentences, tu devrais forcément sortir grandi de l’expérience.


COMMENTAIRES

 


  • samedi 4 juillet 2009 à 16h19, par NaOH

    Je n’ai jamais pu m’empêcher de faire le lien entre Joseph K. et ceci, écrit quelques 25 ans plus tard :

    Lorsqu’ils [les nazis] sont venus chercher les communistes
    Je me suis tu, je n’étais pas communiste.

    Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes
    Je me suis tu, je n’étais pas syndicaliste.

    Lorsqu’ils sont venus chercher les sociaux-démocrates
    Je me suis tu, je n’étais pas social-démocrate.

    Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs
    Je me suis tu, je n’étais pas juif.

    Puis ils sont venus me chercher
    Et il ne restait plus personne pour protester.

    (attribué à Martin Niemöller)

    Nul doute qu’il est coupable, Joseph K., non pas envers un quelconque pouvoir, mais envers sa qualité d’homme... Et je pense qu’il y a aussi beaucoup ça, chez Kafka (il ne faut pas oublier qu’il pouffait souvent de rire chaque fois qu’il essayait de lire un des ses textes à des amis ! Et avec un Joseph K., il y a de quoi !).

    • lundi 6 juillet 2009 à 10h44, par lémi

      J’avais déjà croisé cette citation coup de poing, mais l’avais oublié, merci de me rafraichir la mémoire, elle est plus qu’adaptée au sujet.
      Je ne savais pas pour le « pouffage », je croyais Kafka très très discret avec ses textes, voire maladivement timide quand il s’agissait de le lire. Surement une distorsion mentale née du fait que je sais qu’il ne souhaitais pas les voir publier, pour la plupart en tout cas (longue vie à Max Brod et à sa « noble trahison »...).



  • samedi 4 juillet 2009 à 20h03, par Ulrich

    « En passant, je te le confie comme ça, je trouve ça pas cher payé, ces 150 ans, perso j’aurais rajouté un zéro de plus. »

    à mon sens, il ne mérite rien de tout cela et je trouve même profondément choquant de voir ici que l’on puisse se réjouir d’une peine de prison quelle qu’elle soit.

    cet homme a escroqué des gens qui avaient déjà beaucoup d’argent mais qui pensaient, en rien faisant, en avoir encore plus. Il n’y a aucune moralité dans cette affaire. ni dans sa construction, ni dans son dénouement.

    pour ce qui est du cas Coupat et de ton exhortation à nous remuer, il est vraisemblable que celui-ci soit le seul d’entre nous à s’être immodérément investit pour faire vivre ce qui nous tient pourtant tous à coeur.

    il semblerait que le modus operandi ne sot pas le bon. le 21 juin a par ailleurs prouvé qu’on est loin d’un début de commencement de solution. nous sommes donc tous bien impuissants (mais pas résignés) et ton texte sonne désagréablement comme une leçon de chose là où nous désespérons d’entre-apercevoir enfin le bout du tunnel.

    • lundi 6 juillet 2009 à 10h52, par lémi

      Pour le cas Madoff, il ne s’agissait que d’une remarque ironique, j’avoue que je ne vais pas pleurer sur son compte mais qu’il ne représente pas vraiment le pire du capitalisme destructeur à mes yeux. Au moins, il ne respectait pas les règles. Et puis, quelqu’un qui fait perdre 1/10e de sa fortune à Liliane Betencourt ne peut être foncièrement mauvais.

      « Le 21 juin a par ailleurs prouvé qu’on est loin d’un début de commencement de solution. » : indéniablement, il faut bien avouer que le bilan fut plutôt négatif...

      « Sonne désagréablement comme une leçon de chose » : Il s’agissait juste de tournicoter autour d’une lecture qui m’a marqué et me semble pleine d’enseignements. Sans prétention. Les plans ultra secrets de la prise du palais d’hiver version 2009 dans mon prochain billet...



  • samedi 4 juillet 2009 à 23h33, par krop

    Pourquoi dieu à eût-il chasser adam et eve du paradis ? C’est qu’ après avoir

    Manger une pomme , tu as une certaine envie d’aller aux toilettes !

    Les dieux sans étant aperçus , ils trouvèrent ça nauséabonde.



  • dimanche 5 juillet 2009 à 00h13, par namless

    « Le homard m’a tuer », voilà ce qu’ils trouvent sur le mur de l’assassiné ; pas de bol, tu es rouge et tu frétilles des pinces au fond de l’océan.

    Le homard n’est rouge que cuit, et un homard cuit ça ne frétille plus.

    _ :-D

    J’ai revu dernièrement Monsieur klein de Losey, et ne peux m’empêcher de penser à ce film en lisant ce billet. L’homme irréprochable, pris dans une mécanique kafakaïenne malgré lui. Un long chemin vers une certaine déshumanisation, suite à une identité interchangeable. Même si là Klein, contrairement à K, s’enferme lui même dans sa quête fascinée de justification. Il n’a qu’un seul but, trouver une réponse à ses questions, jusqu’à la chute (déportation) finale.

    • dimanche 5 juillet 2009 à 00h53, par krop

      vous parlez de « sarkosy » ?

      • dimanche 5 juillet 2009 à 10h13, par namless

        Hé hé, je n’y avais pas pensé !

        C’est vrai qu’on est assez proche de la définition de l’autisme ... _ :-o

        • lundi 6 juillet 2009 à 10h57, par lémi

          @ Namless :
          Je n’y peux rien, moi, si je n’ai jamais croisé de homard lors de mes pérégrinations océaniques. En tout cas, j’ai un ami qui possède une peluche homard et elle est rouge, alors hein (on ne peut exclure qu’il l’ait fait cuire un jour d’ennui, je te l’accorde).
          Je ne connais pas ce film de Losey, encore une lacune à combler (déjà que je suis un gros naze question zoologie...)



  • mardi 7 juillet 2009 à 21h22, par Crapaud Rouge

    Merci de tout cœur pour cet article sur mon écrivain préféré. Si tu avais écris la moindre bêtise, je t’assassinais ! Tout ce qu’il y a de spirituel en moi me vient de lui. Le Château, La Métamorphose, Le Terrier, Le Pénitencier, et quelques autres histoires, n’en finissent pas de décanter dans ma tête, depuis bientôt trente ans. J’en retiens surtout que Kafka les développe à partir de rien mais en suivant une mécanique implacable. Comme je ne suis pas du tout un littéraire averti capable d’analyse, ni même un « grand lecteur », je ne peux rien en dire, mais je la sens à l’œuvre dans toutes ses histoires, en tout cas dans celles que je préfère.

    Si un jour tu as besoin d’un témoignage de lecteur kafkaïen en diable, surtout ne m’oublie pas ! Il m’a vraiment fasciné et, au fil des ans, il m’est devenu aussi cher que mon frère disparu.

    • mercredi 8 juillet 2009 à 15h39, par lémi

      Eh eh, ravi d’être passé à côté de l’hallali, je supporte très mal les tentatives d’assassinat... (Smiley Ravaillac) En tout cas, c’est un plaisir de te voir si motivé sur la question, on sent que tu as lu relu rerelu (...) Kafka. Une gymnastique intellectuelle tout ce qu’il y a de plus honorable (et nécessaire).
      Salutations



  • jeudi 5 novembre 2009 à 01h02, par valdere

    Kafka, décidément oui, cent fois oui. Kafka salvateur, le seul à nous désiller ainsi les yeux. Merci dans cet article de nous le rappeller.
    « Point n’est besoin de quitter ta chambre, reste à ton bureau et écoute. Non, n’écoute même pas, attends. Non, n’attends même pas, reste là, immobile et solitaire. Et le monde défilera devant toi et se roulera à tes pieds, en extase. » Cette citation, au même que titre que « la hâche qui brise la mer gelée en nous » m’a profondément marqué, sans que je sache de quel ouvrage de Kafka elle est tirée.
    Pourriez-vous m’éclairer ?
    Merci

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