Nul ne conteste à Allen Ginsberg une importance culturelle et politique de premier plan. Nul ne conteste qu’il fût un très grand poète – ce qu’en quarante années de carrière, on avait tendance à oublier ; merci de le rappeler. Pour autant, s’il fut dénaturé, il y est aussi un peu pour quelque chose. Tout a été extraordinairement vite, comme tu le soulignes, et, si Kerouac s’est retrouvé pris au piège de sa célébrité (« un excès de reconnaissance est pire que l’absence de reconnaissance », écrivait-il dans son journal, en pleine tourmente médiatique de Sur la route), Ginsberg a su admirablement en jouer. (...)