ARTICLE11
 
 

mercredi 18 janvier 2012

Vers le papier ?

posté à 17h42, par Lémi et JBB
31 commentaires

Tremblez, commentateurs ! Anastasie pointe le bout de ses ciseaux...

C’était l’une des grandes « forces » d’Article11.info, un ingrédient indispensable à notre alchimie foutraque. Las, ce n’est plus aussi vrai qu’aux débuts du site. Cela fait en effet un certain temps qu’une (petite) partie des commentaires perdent de leur intérêt, certains sombrant dans l’invective et l’anecdote. On sait que c’est en grande partie de notre faute ; alors, on contre-attaque.

Le constat n’est pas neuf, il trotte dans nos têtes depuis quelques mois - disons : pas loin d’un an. Ça fait un moment, aussi, qu’on se dit qu’on devrait en parler ici, même si nous ne savons pas vraiment comment aborder le sujet. Pas si simple, en fait, tant il s’agit là de quelque chose de plutôt vague, indistinct et difficilement quantifiable.

Ce dont il est question ? Les commentaires. Ici, sur ce site. Tous ces petits mots, longues phrases ou vrais développements - façon dissertation argumentée - que vous laissez ici, régulièrement ou à l’occasion, petits poucets numériques. Juste des lettres et des pixels ; les deux font l’âme du site et du canard.

Rassurez-vous... On ne va pas se la raconter façon Rue89, les belles intentions - ce « journalisme à trois voix »1 censé révolutionner le genre - dissimulant très mal ce que l’espace de commentaires du site racheté par Perdriel a de fangeux et déprimant2. Foin du journalisme participatif et du baratin l’accompagnant, les deux ne sont rien d’autre qu’une façon de perpétuer le modèle hiérarchique de la presse traditionnelle en l’habillant d’atours un tout petit peu plus clinquants.

Pas de faux-semblants, donc. Juste une évidence : les commentaires ont longtemps été le bien le plus précieux d’Article11. Parce qu’ils étaient généreux, instructifs, argumentés, chaleureux - même quand il s’agissait de s’écharper autour d’une vague théorie ou de vitupérer un billet mal tourné. Qu’ils faisaient montre d’un profond respect pour l’autre. Et qu’il s’en dégageait une atmosphère douillette et encourageante. Certains trouveront ça bêtement crétin, très naïf ou largement idéaliste - on ne compte plus les fois où nous avons été traités de bisounours... Mais on y croit.

Il faut ici être clair : le navire A11 n’aurait jamais appareillé pour un voyage au long cours s’il n’y avait eu deux collectifs pour le porter. Celui des joyeuses drillesses et heureux drilles qui y participent, évidemment. Et un autre, plus large et aux frontières évoluant en permanence, constitué de celles et ceux qui commentent sur le site, avec autant d’intelligence que d’ouverture. Sans ce second collectif - et il n’y a là ni exagération sentimentale ni brossage dans le sens du poil -, le site aurait depuis longtemps fermé ses portes, et la version papier n’aurait jamais été portée sur les fonts baptismaux. Aventure avortée.

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Las... Cette ambiance particulière, le site l’a sans doute en partie perdue. Les échanges chaleureux le sont moins, les anathèmes fleurissent régulièrement, de même que les injures gratuites et raccourcis désagréables. Les anonymes se sont faits de plus en plus nombreux, tandis que les commentateurs fidèles désertaient en partie les lieux. Il reste bien entendu des moments de grâce, de vrais échanges, de passionnantes commentatrices et précieux commentateurs. Mais un peu de magie a disparu - ce n’est pas rien.
Une amie résumait récemment la situation par mail3 : « Les commentaires des billets du site me semblent moins ouverts, moins généreux, plus « bloquants » et dissuasifs depuis quelque temps ; et parfois, je ne comprends pas du tout où veulent en venir ces anonymes de plus en plus nombreux — je n’arrive même pas à discerner lesquel(le)s sont en fait la même personne, tant ça tient parfois du jeu chat-souris...  »

Il serait sans doute idiot de chercher des responsabilités à une telle évolution. Mais nous sommes en tout cas convaincus qu’il en va en grande partie de la nôtre. Parce que nous nous investissons beaucoup moins dans l’espace de commentaires - surtout par manque de temps. Et que nous avons trop souvent, au cours de la deuxième moitié de l’année 2011, laissé le site en (petite) jachère, l’actualisant avec retard et donnant plus rarement des nouvelles4. C’est aussi le revers du passage au papier, éminemment chronophage : difficile de garder le rythme sur le site et de s’investir dans les commentaires comme on pouvait le faire auparavant.
La progression de la fréquentation n’est sans doute pas non plus étrangère à ce changement d’ambiance (à titre d’exemple : 102 000 visiteurs pour le mois de décembre, déjà plus de 60 000 pour la moitié du mois de janvier). De même que la multiplication des papiers de fond (longs articles, nombreux entretiens) au détriment de billets plus légers et abordables.

.

Et donc, derechef ? Nous avons décidé d’intervenir un chouia, pour tenter de faire revenir un peu plus d’amour et de respect dans l’espace de commentaires. Dans la pratique, deux petites modifications :

 × La première est anecdotique : il ne sera désormais (à partir d’aujourd’hui5) plus possible de commenter sans laisser de pseudo. Rien de très coercitif - il n’est pas question d’obliger les commentatrices et commentateurs à s’enregistrer, non plus qu’à laisser un e-mail. Chacun devra juste utiliser un (ersatz de) pseudo, celui-ci pouvant évidemment changer à volonté.
Une mesure symbolique, juste marquée de cette certitude : hors sur les sites relayant très directement les luttes (à la manière des Indymedias), l’anonymat total n’apporte rien et dessert les échanges. Que l’anonyme de 12 h 42 prenne à partie celui de 10 h 38, avant lui-même de se faire aligner par l’anonyme de 15 h 12, le tout à grand renfort de messages très lapidaires et péremptoires, ne concoure qu’à instaurer un climat brouillon et désagréable. Et partant, à faire fuir une partie de ceux qui auraient des choses intéressantes à dire.

 × La seconde modification est plus contraignante : nous allons sortir plus souvent nos grands ciseaux de censeur (c’est déjà en partie le cas, d’ailleurs ; à titre d’exemple, une dizaine de commentaires ont été supprimés aujourd’hui). Non pour le plaisir, et encore moins pour faire taire des voix critiques ou divergentes. Mais juste parce que nous en avons un peu marre des messages lapidaires et sans intérêt - souvent incompréhensibles, parfois méchants, presque toujours gratuits. Ceux-ci finiront désormais à la poubelle. Une censure en partie subjective ; il n’est par exemple nullement interdit de se montrer injurieux, juste indispensable d’argumenter si tel est le cas.

Il s’en trouvera sans doute pour pointer dans ce recours occasionnel aux ciseaux d’Anastasie une négation des principes libertaires. Soit. Mais ici, c’est pas la foire à la saucisse.



1 Soit la rédaction, les experts et les commentateurs.

2 En l’espèce, c’est le cas de tous les sites des médias dominants sur le net : les commentaires donnent le plus souvent envie de se descendre une bouteille de vodka cul-sec avant d’aller s’écrouler dans un coin en maudissant le genre humain

3 À l’auteure : nous espérons que tu ne nous en voudras pas d’avoir ainsi réutilisé tes mots sans t’en demander l’autorisation. Sinon, enguirlande-nous... en commentaires.

4 La nouvelle et très classe mouture du site nous a ici redonné un coup de fouet. Encore mille mercis, Pierre !

5 Plus ou moins. L’ami Pierre, webmaster d’élite, précise : « Au début, les gens qui ont la page en cache (sauvegardé dans le navigateur) vont pouvoir continuer à poster en anonyme, mais ça ne va pas durer. »


COMMENTAIRES

 


  • mercredi 18 janvier 2012 à 18h04, par Rachida

    on se demande pourquoi il est fait référence à un mail d’une amie, alors que je me souviens bien, qu’il vous a été demandé publiquement par un commentateur, de veiller à ce que les commentaires anonymes ne se multiplient pas ;
    et cela de manière à qu’il soit possible de suivre la conversation.

    alors après, venir dire qu’il y a une ambiance délétère qui s’est installée d’accord ;
    mais l’ambiance délétère, elle est dans toute la société, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué.

    Bon alors, les pseudo-empêcheurs de tourner en rond qui font des mails privés, allez, au boulot !

    • jeudi 19 janvier 2012 à 09h54, par Lémi

      on se demande pourquoi il est fait référence à un mail d’une amie, alors que je me souviens bien, qu’il vous a été demandé publiquement par un commentateur, de veiller à ce que les commentaires anonymes ne se multiplient pas

      Parce que ce mail résumait très bien les choses. Et que l’amie en question est aux commentaires ce que Champollion est à l’égyptologie : un must !



  • mercredi 18 janvier 2012 à 18h15, par wuwei

    Il est vrai que moi le premier je commente moins depuis que la version papier existe. Ce qui n’est pas, pour ma part, un manque d’intérêt pour le site parce que j’y viens journellement, mais peut être qu’aux lecteurs des deux versions il fallait un temps pour digérer ce changement. Même s’il est toujours dommage d’en appeler à Anastasie surtout ici, je ne peux que vous soutenir.

    • jeudi 19 janvier 2012 à 09h55, par Lémi

      Je crois que pour nous aussi il « fallait un temps pour digérer ce changement ». Et qu’on n’a pas encore totalement trouvé nos marques ni notre organisation optimale. L’idéal, ce serait aussi qu’on revienne dans les commentaires et qu’on soit réactifs quand le débat est « pollué » (sans abuser d’Anastasie, évidemment). On va essayer.

      En tout cas, on sait bien que les « vieux de la vieille » rodent dans les parages, même s’ils interviennent un peu moins souvent. Et ça nous booste les miches, Monsieur Wu Wei.

      • lundi 23 janvier 2012 à 10h19, par Laffreux

        Tout ce qui peut « booster les miches » est bon à prendre, je crois.

        Et pour les commentaires de m..., « lapidaires » tant que stériles, c’est pas les sites qui manquent sur le Ternet, donc un coup de ciseau par-ci, par-là, c’est pas de la censure, c’est de l’entretien. Pis salutaire, en plus.



  • mercredi 18 janvier 2012 à 18h25, par oh le beau pseudo !

    Salut,
    Ce serait effectivement chouette que cet espace de commentaires redevienne plus chaleureux et stimulant, j’en étais une lectrice gourmande. Et donc exceptionnellement je laisse un mot, brave ma timidité, pour en appeler aux commentateurs drôles, interessés et interessants, qui font aussi d’Article 11 ce qu’il est : un sacré bon coin où trainer, tudieu !

    • jeudi 19 janvier 2012 à 09h56, par Lémi

      Merci d’avoir vaincu ta « timidité » pour ce vibrant appel, qu’on endosse et seconde en notre âme et conscience, tudieu ! Les commentaires ne sont pas seulement importants pour ceux qui commentent, mais aussi pour ceux qui lisent sans commenter, la très grande majorité (enfin je crois).



  • mercredi 18 janvier 2012 à 18h33, par Quadruppani

    Bon, le comité central est encore un peu trop timide à mon goût. Personnellement, je suis pour ce qu’on appelle « la modération ». C’est à dire pour que les gérants du site lisent les messages avant de les laisser - ou non - paraître. Car je les connais, et tous ceux qui fréquentent depuis un moment ce site devraient connaître leur esprit libertaire et s’y fier comme moi : nos « gérants » laisseraient passer tous les contradicteurs pourvu que les messages ne soient ni incompréhensibles ni inutilement blessants ou insultants pour les intervenants et commentateurs.
    J’ai le sentiment qu’il y a des commentaires qui tiennent plus de la manie pathologique d’exister sur l’écran que d’une réelle tentative pour débattre et communiquer.
    J’ai aussi le sentiment que certains interviennent avec la hargne, la morgue, la bêtise si fréquentes hélas en milieux radicaux, et plus précisément en milieu radical parisien.
    Et c’est vrai que quand on a l’impression que les commentaires sont envahis par deux ou trois aboyeurs et un ou deux délirants, on n’a plus du tout envie de commenter.

    • mercredi 18 janvier 2012 à 19h42, par kaos

      Le problème de la modération à priori, c’est que les débats ne peuvent pas avoir lieu sans un superviseur qui est peut-être malade, occupé sur le journal ou à boire du rosé... Ce qui nuit à la vitalité d’un échange, qui tombe parfois à trois heures du mat’ parce que deux noctambules se croisent au bon moment, ou autres coïncidences heureuses.

      Mettre des coups de ciseaux de temps, après coup, aux heures qui les arrangent, me paraît plus raisonnable. A la fois, ça nettoie les chieurs, et je leur fait plutôt confiance pour ça. Et en même temps, ça n’empêche pas un certain dynamisme indépendant de leur implication.

      A moins que des nuisibles déterminés ne pointent leur nez à un rythme bien supérieur à celui qu’articleXI pourra encaisser, je pense que leur solution est la bonne.

    • mercredi 18 janvier 2012 à 20h45, par anonyme

      Il faut savoir que :

      individu lambda + anonymat + audience = connard/troll

      C’est internet et c’est quelque chose à accepter, sinon on rentre dans la censure et on vend son ame.

      • jeudi 19 janvier 2012 à 10h00, par Lémi

        @ Quadruppani

        Pour la « modération », on y songera si les choses ne s’améliorent pas. Mais ce serait un peu triste d’en arriver là. Pour le coup, ça couperait le côté spontané et nous demanderait une grande réactivité qu’on ne pourrait pas toujours avoir.

        J’ai le sentiment qu’il y a des commentaires qui tiennent plus de la manie pathologique d’exister sur l’écran que d’une réelle tentative pour débattre et communiquer. C’est sûr, il n’y a qu’à voir la très grande majorité des forums sur Internet, pathétique. Mais on y échappait presque jusqu’ici. Alors on veut encore y croire. Ca tient à peu de choses, au final, quelques personnes qui gâchent tout. D’où cette résolution : on va leur couper l’herbe sous le pied.

        J’ai aussi le sentiment que certains interviennent avec la hargne, la morgue, la bêtise si fréquentes hélas en milieux radicaux, et plus précisément en milieu radical parisien. Terrain miné... Mais c’est assez vrai, oui. Il n’y a qu’à voir certaines discussions sur les forums indy paris.

        Et merci pour la confiance accordée au « Comité Central » qui, effectivement, « laissera passer tous les contradicteurs pourvu que les messages ne soient ni incompréhensibles ni inutilement blessants ou insultants pour les intervenants et commentateurs. » Bien résumé.

        Pour le CC,
        Lavrenti Béria

        @ Kaos

        Tout d’accord. On ne sortira la « modé » de notre chapeau seulement si on ne peut plus gérer une avalanche de nuisibles. Ce n’est pas le cas pour l’instant, de loin.

        @ Anonyme

        individu lambda + anonymat + audience = connard/troll C’est internet et c’est quelque chose à accepter, sinon on rentre dans la censure et on vend son ame.

        Bah on sait. Mais on accepte pas que ça nuise au débat. Et si « vendre son âme » consiste à dégager le commentaire haineux et lapidaire d’un frustré en goguette, bah, perso, je la vendrais. Adios, veaux, vaches, paradis.



  • mercredi 18 janvier 2012 à 20h16, par passant

    C’est vrai qu’il y a une invasion de comms de trolls.

    Pour avoir un peu fait partie des commentateurs au départ et un peu beaucoup moins aujourd’hui, ce n’est pas par désintérêt. Il me semble aussi que je suis plus critique avec un certain nombre de billets. Mais sans doute avons nous tous un peu changé ?
    Alors pour citer quelqu’un que tout le monde connait ici : « comme ils étaient, les uns et les autres ont ils su le rester ? ».

    • jeudi 19 janvier 2012 à 10h03, par Lémi

      @ Passant

      Oui, on a tous plus ou moins changé, par la force des choses, faut dire que ça fait déjà plus de trois ans... Ceci dit, on garde la même approche de ce qu’on fait, pas de virage à 180°. D’autant que Perdriel ne veut toujours pas nous racheter (c’est pas faute d’insister).
      Il y a aussi la question des billets moins « légers » : on parle moins de musique ou de littérature, on fait moins de billets type blog, et ça donne aussi une autre dimension au fait de commenter, enfin je pense.

      Et si tu es « plus critique avec certains billets », hésite pas à venir nous tancer en commentaire, on en a besoin...



  • jeudi 19 janvier 2012 à 02h36, par mathieu.k

    Je suis pour, comme disait michel sardou.

    Mais après, je pense que certaines réactions violentes existent aussi pour démontrer ce qu’un billet provoque (réellement). C’est vrai que la polémique peut se montrer stérile à un certain point, mais en même temps, parfois, un commentaire de merde peut paradoxalement prouver l’utilité d’un billet. Je crois que j’en sais quelque chose.

    Bref, je vous fais aveuglément confiance, et puis de toute façon je reste persuadé que l’important réside dans ce que vous publiez. Pour en débattre et s’étriper sur le fond, il fait toujours bon le faire dans un bar ou autour d’un bon plat.

    Ne pas oublier que les gens c’est mieux que les écrans. Et que par ici les écrans, ils donnent (aussi) envie d’aller voir les gens.

    • jeudi 19 janvier 2012 à 10h04, par Lémi

      @ Monsieur K

      Quelqu’un qui cite Sardou ne peut avoir tort. Et donc : tout d’accord. Ceci dit, il ne s’agit surtout pas de virer les réactions « violentes », seulement celles qui n’apportent rien au débat et l’enlisent en terre stérile. Sur Civitas, par exemple, on aurait gardé la grande majorité de ceux qui te vouaient à l’enfer (dont les miens).

      Ne pas oublier que les gens c’est mieux que les écrans. Et que par ici les écrans, ils donnent (aussi) envie d’aller voir les gens. Ouais, je sais pas. Moi, pour avoir envie de te voir dans ta ville dégénérée, il faudrait qu’on me propose un week-end avec petits plats dans les grands et bateau pirate, et on sait tous les deux que ça n’arrivera pas, isn’t it ? (smiley barbe-rousse)

      Un abrazo



  • jeudi 19 janvier 2012 à 08h42, par Soisic

    C’est ce qui m’a poussée à laisser ici mon tout premier commentaire, au bout de plusieurs mois de fréquentation du site Article11 : le bon accueil, l’échange courtois, le respect des idées ; bref, l’assurance d’être dans un lieu hospitalier et qui, de plus, offre de belles découvertes littéraires !
    Et je suis tout à fait d’accord avec le commentaire de mathieu.k : ce qui est donné à lire ici donne l’envie de plus de découvertes et d’échanges.



  • jeudi 19 janvier 2012 à 11h06, par Karib

    A vrai dire, je me demandais quand vous alliez réagir, parce que la multiplication des commentaires hors sujet, stupides et insultants commençaient à plomber Article XI et menaçaient le plaisir de la découverte.
    Alors non, pas de modération à priori, je crois en effet que vous avez raison de ne pas choisir cette option, mais vive les ciseaux ! Vous êtes d’habiles coiffeurs, je vous fais totalement confiance.



  • jeudi 19 janvier 2012 à 14h13, par pièce détachée

    Pour ma part, j’aime beaucoup la formule papier couplée avec la reprise de certains articles sur le site. On peut emporter le journal partout, et quand un texte nous titille, on a tout le temps de penser à la façon dont on aura envie de le commenter quand il sera republié ici.

    Seulement, poster un commentaire au milieu d’un fatras d’inepties, c’est un peu décourageant. Alors on baisse les bras en se disant que bah !, on est des milliards sur terre à souhaiter donner notre avis et que, un de plus un de moins, ça ne fera pas grande différence de le renvoyer au néant.

    J’approuve sans réserves la décision du Comité central. On entend d’ici hurler les vierges effarouché(e)s — mais bon, quand on est invité à une fête, faut-il agiter les Droits de l’Homme parce qu’il est interdit de semer ses crottes partout en mettant la main au cul de ceux qui les ramassent après avoir marché dedans ?



  • jeudi 19 janvier 2012 à 17h14, par Reveric

    « horssujet » « insultant » ,« invective, » je vois
    « stupide », « anecdotique » ? je crains le pire par contre.
    Ca va sentir bon le cuistrerie à sens unique ce raidissement.



  • vendredi 20 janvier 2012 à 11h55, par denis

    Merci pour cette remise en question. Je vous lis depuis longtemps, j’achète votre version papier depuis le début (je tenais à dire que votre dernier numéro à donné lieu à de belles conversation entre collocs et nous à fait franchement plaisir), mais j’ai abandonné les commentaires car effectivement ils sont parfois trop peu constructifs, ou trop agressifs.
    Vos ciseaux ne me font pas peur, et je pense que vous en ferez bon usage. Merci de continuer comme ça.
    Et vive les bisounours, gloire à leur naïveté.



  • vendredi 20 janvier 2012 à 12h37, par Remugle

    Y a toujours une chanson pour tout :

    Le rasoir du coiffeur

    par Noël-Noël.

    Un jour, n’ayant pas mon rasoir,

    Chez un coiffeur je dus m’asseoir.

    Un jeune commis bien aimable

    M’offrit un fauteuil confortable.

    Me voyant, le patron, tout bas,

    Lui dit : Attention, Nicolas,

    Vous n’êtes plus un débutant.

    Voilà votre second client.

    Tâchez un peu d’ vous rattraper.

    Faites attention, je vous surveille.

    Tâchez de n’ pas encore couper

    Une oreille.

    On peut écouter ça ici



  • vendredi 20 janvier 2012 à 13h14, par hug

    Salut,
    Je me permet, peut-être à tort, de vous exposer mes pensées car je vous aime vous et votre site.
    Mais je me marre plus comme avant sur ce site. Vos articles sont si graves sérieux tristes ( d’autant qu’ils sont toujours très justes )
    S’il vous plait gardez votre je m’enfoutisme lucide qui est si vivifiant !
    Vos lettres et vos trucs bien jubilatoires qui nous ravigotent !



  • samedi 28 janvier 2012 à 12h10, par Alexis

    Salut à tous,

    C’est tout à fait normal de vouloir éviter insultes, invectives et trolls. Ce serait dommage d’en profiter pour passer par le fond critiques et remarques des internautes quand le rédacteur s’est manifestement viandé dans le traitement de son sujet.
    Ne lisant ni tous les articles, ni tous les commentaires des articles, je n’ai rien vu récemment de vraiment ordurier de la part des internautes (encore une fois je n’ai pas tout lu, j’ai dû louper des pépites, il est vrai que les échanges sont moins courtois qu’au premier jour mais ça va avec le succès). Le dernier article que j’ai commenté était celui de Lémi sur les Guns et Nirvana : bon exemple d’un article où le rédacteur, souvent excellent et qu’on connaît en général plus inspiré, se laissait aller à quelques approximations historiques gênantes, pour ne citer qu’elles, qui faisaient basculer son propos dans la semoule. Ce qui lui a été signalé, parfois sans ménagement il est vrai - mais à une exception près, sur 20 commentaires, les interventions étaient plutôt très sympa, tout le monde, y compris moi, semblant par ailleurs grands lecteurs du Cri du Gonze.
    Nulle réaction de Lémi qui d’ordinaire répondait et rendait tout ça vivant.
    J’ignore s’il y a un lien avec cet article en particulier ou si c’est un constat général (voici que moi aussi j’approxime...)
    Et puis paf, annonce des ciseaux : éviter l’insulte débile, d’ac.
    Se dispenser de répondre à des critiques argumentées quand on s’est fait prendre en flagrant délit d’imprécision, non. Vous y perdriez des lecteurs.

    Mais j’ai confiance !

    Amicalement,

    Alexis



  • Le problème de la censure est qu’elle a un élément d’arbitraire inévitable, puisque quelquesoient les critères définis par les censeurs ils sont les seuls à pouvoir vérifier leur application : c’est un peu comme le vote électronique où « il n’y a pas de problèmes de fiabilité puisque c’est vérifié par le Ministère de l’Intérieur ! ».

    Pourquoi ne pas créer un « enfer » où vous déplaceriez tous les commentaires qui vous semblent polluer la discussion ?
    Ils ne la pollueraient plus mais en même temps ils resteraient accessibles et l’accusation de censure ne tiendrait plus vraiment, pas plus que la tentation de disqualifier un discours qui ne vous plaît pas (éventuellement à raison).

    Il est évident que cela amènerait d’éternelles discussions sur « pourquoi vous avez mis tel commentaire à l’enfer, vous voyez bien qu’il est juste pas d’accord avec vous, bande de vilains ! ».
    Mais ces récriminations pouvant elles-mêmes être déplacées vers l’enfer, elles ne devraient pas polluer le reste du site.



  • dimanche 5 février 2012 à 20h45, par Gracchus

    De très bonnes mesures à mon avis.

    Un truc que je ne comprend pas : en quoi la modération sur un site Internet serait elle de la « censure » ? Mettons : vous êtes dans une bar avec des ami-e-s, discutant de choses (forcément) intelligentes, soudain un énergumène se pointe, s’incruste et se met à brailler des propos incohérents et insultants. Lui demander de dégager, c’est le censurer ? C’est de la « régulation », faites au nom de valeurs morales et politiques, ça ne va pas contre les principes libertaires à ce qu’il me semble.

    La censure, c’est une relation de pouvoir, où le propriétaire d’un média (ou un de ses intermédiaires) se débarrasse volontairement d’informations et d’arguments qu’il considère comme allant contre ses intérêts (économiques, politiques, idéologiques, etc.).



  • lundi 6 février 2012 à 10h16, par Télémax

    D’accord avec le commentateur précédent. La censure moderne ne dit pas son nom, et elle a essentiellement une raison sociale commerciale. En étant les derniers à avouer que vous pratiquez une forme de censure, vous faites preuve de la même franchise que le régime de Louis XV. Serez-vous aussi inefficace que lui à faire appliquer vos décrets de censure ?
     × Du reste, si je n’apprécie pas particulièrement « Rue89 », une chose me paraît quasi-certaine, c’est que l’internet et ses commentaires libres ont contribué à casser les codes et étiquettes morales et politiques en vigueur il y a quinze ans, imprimé par les grands partis politiques libéraux et leur presse publicitaire. Ceux qui réagissent encore en fonction de ces codes éculés - typiquement la bande de « Charlie-Hebdo » - craignent d’apparaître comme de vieux cons (à juste titre).



  • lundi 19 janvier 2015 à 08h05, par wcmft89

    Whoops, looks like something went wrong.

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