lundi 11 août 2008
Le Charançon Libéré
posté à 00h14, par
19 commentaires
Ils sont les dignes émules de Brice Hortefeux. Mais aussi ses concurrents directs puisqu’ils chassent sur ses terres et qu’ils innovent. Du préfet inventeur du mini-charter au conseiller sarkozyste issu de l’extrême-droite, des talents se font ainsi jour, poussant un peu plus loin la dégueulasserie du régime. Passage en revue de ces nouveaux venus sous forme (JO obligent) de palmarès.
Vous me connaissez : je suis un fier patriote.
Amoureux de la nation.
Et tout aussi ému que n’importe quel autre militant de l’UMP quand nos couleurs claquent au vent et font barrage à ces cohortes d’étrangers qui font rien tant qu’essayer de nous envahir depuis des côtes lointaines et ensoleillées.
Donc…
(Appréciez l’enchaînement.)
… j’adhère de tout cœur à la politique migratoire française.
Et je soutiens de toutes mes forces le combat de Brice Hortefeux.
Pourtant…
(Soyons honnête.)
… je trouve que notre glorieux ministre de l’Immigration a un peu tendance à se ramollir ces derniers temps.
A se montrer moins efficace.
Attention (je vous vois venir) : qu’il ait poussé de la voix à l’occasion de l’incendie du centre de rétention de Mesnil-Amelot, ressortant des placards l’argument de l’agitation gauchiste, n’y change pas grand chose.
Tant c’est là une accusation tellement éculée que même l’ancien ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin, pourtant surnommé « Raymond la matraque » (c’est dire sa finesse…) par ceux qu’il n’avait de cesse de pourchasser, n’oserait s’en servir aujourd’hui.
Bref…
Je ne trouve pas que Brice Hortefeux soit au mieux de sa forme.
Je m’inquiète un peu.
Et je commence à me demander s’il a l’envergure suffisante pour un ministère aussi sensible que le sien.
D’ailleurs : je ne dois pas être le seul à me poser de telles questions.
Puisqu’ils sont un certain nombre d’étoiles montantes à se pousser du coude dans le dos du ministre, se faisant valoir à qui mieux-mieux en espérant décrocher sa place.
J’en ai pris acte.
Et j’ai empoigné mon courage à deux mains pour réaliser un petit palmarès des nouveaux talents en devenir, ceux qui seraient à même de doubler Brice Hortefeux sur sa droite.
Hop !
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L’innovant :
Il est moderne.
Il est pragmatique.
Il sait ne pas compter à la dépense quand il est nécessaire de frapper un grand coup.
En un mot : Philippe Rey, nouveau préfet des Pyrénées-Atlantique, est l’expulseur de demain.
Autant dire qu’il mérite amplement la première place de ce palmarès très disputé.
(Pour la peine, je vous mets sa photo…)
A ceux qui douteraient de son talent et de ses capacités, je rappellerai juste le dernier fait d’arme du préfet : pour mieux garantir l’expulsion d’une famille de Kosovars, Philippe Rey a loué un avion de tourisme, à qui il a ordonné de mettre le cap sur Pristina.
Une solution expéditive qui a l’immense mérite de la rapidité : arrêtée à 6 h 15, la famille Sylejmani foulait le sol de l’aéroport de son pays d’origine à 14 h 30.
Joli…
Gageons que ce grand serviteur de l’Etat ne devrait pas en rester là.
Et que Philippe Rey saura à nouveau surprendre son monde en imaginant des nouveaux modes alternatifs d’éloignement, en mobylette, en dirigeable ou en brouette.
En attendant, un seul mot : bravo !
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Le (ou les) machiavélique(s)
On dit souvent que les grands talents restent méconnus.
Mais il est à souhaiter que ceux qui ont contribué à l’affaire qui vient de secouer le chantier du centre de rétention du Mesnil-Amelot ne le resteront pas.
Tant cette histoire témoigne d’une originalité à toute épreuve dans le traitement de l’immigration clandestine.
Car enfin…
Embaucher des clandestins pour participer à la construction d’une extension d’un centre de rétention prouve déjà un cynisme des plus admirables.
Mais procéder ensuite à leur arrestation et les emprisonner aussitôt dans ce même centre de rétention frise le génie absolu.
En un mot comme en mille expulsions : cette deuxième place collective et anonyme est bien méritée.
Là aussi, bravo !
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L’idéologue
Il a été journaliste à Minute, directeur du Crapouillot et de Valeurs Actuelles.
Il fut directeur de campagne de Philippe de Villiers en 1994 et 1995.
Et il magouille désormais dans les plus hautes sphères de l’Etat.
Patrick Buisson a su faire du chemin (ou pas tant que ça, justement…), des rédactions de journaux d’extrême-droite à l’oreille de Nicolas Sarkozy.
Et nul doute que ce toujours proche du président du MPF1 n’aurait eu aucun mal à proposer à son patron les solutions les plus expéditives pour réduire les flux migratoires.
S’il n’avait déjà été occupé à inventer le G7, ce groupe officieux des ultra-sarkozystes du gouvernement, ou à rénover l’UMP, mission dont l’a chargé Nicolas Sarkozy.
Bref, vous l’avez compris, c’est là une troisième place putative.
Histoire de ne pas oublier que Patrick Buisson est capable du pire comme… du pire.
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Le politique
Il œuvre par petites phrases.
Agit par attaques basses.
Et ne cesse de tenter d’en faire plus que Brice Hortefeux en multipliant les communiqués.
Lui, c’est Frédéric Lefebvre, lobbyiste dans le privé et porte-parole de l’UMP à la ville.
Homme de petite envergure mais de grandes ambitions qui n’est jamais fatigué d’en rajouter sur la question migratoire.
Attisant les braises et soufflant sur les flammes.
Tactique classique mais efficace pour celui qui voudrait apparaître comme plus xénophobe que le xénophobe en chef.
« L’UMP apporte son plein soutien aux mesures équilibrées, fermes et justes prises par Brice Hortefeux après la tentative d’incendie du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot. La France est un Etat de droit et dans un Etat de droit on respecte les règles. Il est normal que les autorités de la République mettent un terme aux agissements des groupuscules gauchistes qui bafouent nos lois, en appelant les étrangers clandestins à incendier les centres de rétention », crache t-il un jour.
« Il n’est pas tolérable que des collectifs type RESF viennent faire des provocations aux abords de ces centres au risque de mettre en danger des étrangers retenus (…). Les centres de rétention administrative sont indispensables à la mise en oeuvre de la politique d’immigration », expectore-t-il le lendemain.
Une constance et une motivation qui valent le pied du podium à cet homme prêt à faire feu de tous bois.
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Voilà.
C’est tout.
A vous de compléter ce palmarès.
L’avantage, c’est que ce n’est pas difficile, tant les candidats sont nombreux.