mardi 28 avril 2015
Entretiens
posté à 09h43, par
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Échelle inconnue, collectif rouennais de réflexion et de création autour de la ville et du territoire, a invité en octobre dernier le géographe et cartographe Philippe Rekacewicz pour une Nuit de la cartographie radicale. Tentative de décryptage d’un outil politique de représentation, de manipulation et de réappropriation, par une nuit de lune carrée.
Cet article a été publié dans le numéro 18 de la version papier d’Article11
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« La carte est le champ de bataille », introduction par Stany Cambot, d’Échelle inconnue
« Ce soir, nous célébrons la sortie du huitième opus de notre collection de petits livres à lire un couteau entre les dents : Les Arpenteurs de Sanson et les 500 curés espagnols. Cet ouvrage, né d’un article écrit pour une revue de cartographie, s’appuie sur un constat simple : on a tendance à prendre la carte pour une série de chiffres. La carte ne mentirait pas. Elle éliminerait même l’idée du point de vue, puisqu’elle est une vue du ciel que l’on ne peut contredire ou nier – elle n’est d’ailleurs plus signée. Elle traduit le regard du roi, de l’oiseau, de dieu peut-être, du satellite aujourd’hui.
Il se trouve pourtant que la cartographie actuelle, cette cartographie géométriquement juste, est une invention assez récente – elle est née au XVIIIe siècle. Ce sont les frères Cassini qui, missionnés par le roi de France, ont entamé une grande campagne cartographique au moyen d’une méthode de triangulation, permettant de mesurer avec exactitude surfaces et reliefs du royaume. Auparavant, la carte était moins ’’objective’’ ; la légende occupait une place plus importante. Les travaux d’Échelle inconnue sont partis de là. En tant qu’architectes, nous manipulions des cartes comme le cadastre. Sauf que le cadastre ne dit pas la ville. Il exclut tous ceux qui ne sont pas propriétaires ou locataires des espaces recensés – il n’y a pas de sans-abris sur le cadastre. Nous cherchons donc à fabriquer les cartes manquantes. Il nous semble que la carte sert avant tout à dire ’’nous’’. Et ce ’’nous’’ n’est pas forcément le ’’nous’’ de l’État, le ’’nous’’ de la frontière ou de l’économie. »
« Comme la cartographie médiévale, le cadastre et les cartes de manière générale restituent le récit qu’une société ou qu’un groupe se fait de lui-même. [...] La question reste alors ouverte et a des conséquences directes sur la grammaire de la représentation de l’espace : quel récit est digne d’être conté ? Celui des faiseurs de cartes, ou celui des faiseurs de ville ? Celui des exclus de la fabrique de la ville et des représentations officielles ? La carte est le champ de bataille. »
(Extrait du petit livre #8 / pages 17 et 18)
- Carte de Cassini, région de Lalbenque, XVIIIe (source : Bnf)
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Ancien journaliste au Monde diplomatique et animateur du site internet Visionscarto.net, Philippe Rekacewicz participe à déconstruire les conventions d’une « cartographie géométriquement juste » et surplombante, en explorant les mondes sensibles et variés de l’esquisse cartographique. Invité par Échelle inconnue, voilà une partie de son intervention.
« La cartographie radicale est une approche cartographique qui a émergé dans la lignée des géographes radicaux des années 1960 aux États-Unis. C’est un mouvement très informel. Les groupes de cartographes radicaux se connaissent, ils échangent, dans une anarchie, au sens propre du terme, absolument totale. Ça marche très bien comme ça. On peut l’appeler ’’cartographie radicale’’, qui est la terminologie que je préfère, mais aussi ’’cartographie émancipée’’ ou encore ’’cartographie critique’’ et ’’contre-cartographie’’. »
« Construire des situations »
« Je suis tombé par hasard sur un article de l’urbaniste Thierry Paquot1, à propos de l’intérêt des situationnistes pour la cartographie. Il écrit : ’’Est-ce qu’une carte donne à voir un paysage ? Est-ce qu’un plan suffit pour suggérer une atmosphère ? Une carte est-elle objective ? Ou bien correspond-elle à une certaine vision du monde ?’’ Paquot y répond de manière assez inattendue, en s’appuyant sur le nom des situationnistes : ’’Pourquoi cette appellation ? Parce qu’ils s’évertuent à construire des situations. Une situation construite représente un ’moment de la vie, concrètement et délibérément construit par l’organisation collective d’une ambiance unitaire et d’un jeu d’événements’.’’
- Guy Debord, Illustration de l’hypothèse des plaques tournantes en psychogéographique, 1957
Les cartographes radicaux sont des explorateurs et des inventeurs de terres, de perceptions et de visualisations non encore défrichées, de méthodes nouvelles pour traiter les données qualitatives et quantitatives, de modes de représentation dont ils défieraient les conventions plus ou moins admises. Je dis ’’conventions’’ pour ne pas dire ’’règles’’, parce qu’il n’y a pas de règles strictes permettant de faire des cartes en bon ordre. Les géographes et les cartographes ont essayé depuis plusieurs décennies d’établir des règles, des standards pour construire des cartes : la mer est bleue, la montagne est ocre, les plaines sont grises, etc. Cela n’a jamais aboutit. La cartographie est donc une discipline qui emprunte à l’art, et il faut simplement qu’elle soit pertinente.
La cartographie entretient notamment une relation très intime avec le travail d’esquisse. Non sans raisons : le monde est en mouvement et l’esquisse permet une approche modeste. C’est une réhabilitation de l’imprécision, qui fâche les cartographes orthodoxes. En réalité, on a beaucoup de mal à inventer de nouveaux modèles cartographiques. Parce que nous sommes habitués à ces flux, ces flèches, ces ronds, qui structurent notre pensée. Et les très rares artistes ou activistes qui ne font pas du tout référence à cette sémiologie graphique nous décontenancent totalement. Face à certaines œuvres cartographiques, il arrive que j’éprouve des émotions, sans pour autant en comprendre le sens. Aussi, j’ai préféré mixer les éléments de la cartographie orthodoxe à ma propre cartographie radicale, quitte à faire évoluer le tout. »
- Philippe Rekacewicz, esquisse
La radicalité en question
« Je n’ai pas de mal à revendiquer le fait que mes cartes sont des productions idéologiques. Dans la cartographie traditionnelle, on a offert au public des images du monde sans leur donner le mode d’emploi. Avec la cartographie radicale, on donne des images du monde, mais on ouvre aussi nos sources, on fait entrer les gens dans la cuisine. C’est une cartographie qui s’émancipe de sa famille afin d’avoir l’espace nécessaire pour recréer sa propre atmosphère, sa propre logique.
Le cartographe, le géographe, c’est celui qui regarde le monde, directement ou indirectement : il est sur le terrain, ou il lit des livres, des journaux, des données. Il se construit une vision à partir de laquelle il va produire sa carte. Il va être un intermédiaire entre le réel et l’image de ce réel, qui n’a pas grand-chose à voir avec la réalité. Il s’agit d’une première expression de la radicalité : accepter que la cartographie ne soit pas un fidèle reflet de la réalité. La carte est un dialogue permanent entre le réel et l’imaginaire. Comme les situationnistes, nous reconstruisons un monde. Le cartographe ou son commanditaire vont agir en fonction de ce qu’ils sont, de leur éducation, éthique, sensibilité à l’art, de leurs croyances…
La radicalité s’exprime aussi par le fait d’oser mettre en relation ce qui par convention ne se fait pas. Par exemple, vous avez tous vu dans vos livres scolaires des cartes du transport mondial du pétrole. Les tankers partent des pays du Golfe. On voit de gros traits parce que ce sont des flux énormes, ils vont vers le Japon, l’Europe et les États-Unis, puis ils s’amenuisent. Cette carte est classique, mais est-ce qu’elle donne une information ? Non, elle ne dit rien : elle montre le monde du visible, celui qui est évident. En revanche, il serait intéressant de montrer que la cargaison de ce pétrolier de 200 000 tonnes peut être achetée et revendue plus de 60 fois entre le moment où il est chargé et celui où il est déchargé, un mois plus tard, à Rotterdam, New York ou Tokyo. Ces mouvements financiers sont aujourd’hui totalement invisibles à l’œil, parce qu’on n’a pas trouvé de solution pour les représenter. C’est le chantier de la cartographie radicale. »
- Philippe Rekacewicz, La grande roue
Désacraliser la carte
« La carte est une pièce de théâtre, donc. On part du réel, on va vers l’imaginaire, puis on imprime dans le document final un grand imaginaire qui nous ramène au réel. Dans une pièce de théâtre, vous avez des décors qui changent, des acteurs qui bougent, dialoguent et s’échangent des objets, comme le font les pays, les paysages, les États et les gouvernements quand ils produisent leur territoire.
Le petit reportage d’Associated Press sur le passage de la frontière de l’activiste No Su Hui, bien connu en Corée, illustre parfaitement ce ’’dialogue’’. On le voit se rendre en Corée du Nord via Pékin, et gagner ensuite la zone frontière démilitarisée (DMZ) puis la zone commune de sécurité (JSA), sous contrôle de l’ONU, pour repasser la frontière vers la Corée du Sud. La frontière est matérialisée, à cet endroit, par un tout petit muret de dix centimètres. C’est un paradoxe puisque, tout le long de la péninsule, six grillages marquent la ligne de démarcation, avec des zones minées et extrêmement surveillées. Côté nord-coréen, une foule, amenée par autocar, est habillée en robes de couleur. Côté sud-coréen, des soldats, en position Ninja, sont répartis de chaque côté des bâtiments bleus de l’ONU. L’activiste sud-coréen annonce alors : ’’Nous allons vaincre les forces conservatrices. Regardez, je vais passer la frontière.’’ Cet activiste se trouve à portée de main de la police sud-coréenne, mais cette dernière n’intervient pas tant qu’il n’entre pas physiquement en Corée du Sud. Pendant cinq longues secondes, ils se regardent dans les yeux, puis il passe la frontière. Dans un jeu d’acteurs extrêmement bien réglé, les policiers l’attrapent alors et le saucissonnent, puisqu’il est interdit, pour un citoyen sud-coréen, de pénétrer sur le territoire nord-coréen sans autorisation. C’est une scène très ancrée dans le réel, mais dans laquelle le conflit entre la Corée du Nord et la Corée du Sud est absolument théâtralisé.
La radicalité cartographique revient à désacraliser la carte traditionnelle. La frontière est un objet sacré. La forme d’un pays aussi. Toucher à la frontière, rediscuter son statut, remettre en cause la forme ou l’appellation d’un pays est même, dans certains endroits, un crime de lèse-majesté. En Inde, quand une représentation graphique du Cachemire donne trop l’avantage au Pakistan, le gouvernement fait recouvrir cette carte de petits stickers de la ’’bonne représentation’’, à même les pages du journal l’ayant publiée. »
Découpler pour mieux sauter
« La carte est une construction intellectuelle. Une fois que ce postulat est posé, il faut discuter son statut, ambivalent, puisqu’elle a longtemps été un objet de pouvoir, un outil de propagande pour les impérialistes. Celui qui détenait la carte, et donc la visualisation des richesses, avait le pouvoir. La carte était un secret d’État. C’est aussi un objet formidable pour le déni : il suffit d’évacuer un peuple de la carte et il n’existe plus. Par exemple, certaines cartes israéliennes ne mentionnent pas Hébron, ville palestinienne de 160 000 habitants, mais indiquent Kiryat Arba, colonie israélienne de 7 000 personnes, située dans la proche banlieue de cette agglomération.
La cartographie traditionnelle est très souvent descriptive. Le géographe anarchiste Élisée Reclus disait, à son époque, qu’il voulait éradiquer les cartes existantes. Il avait compris que nous vivons dans un monde systémique, et que les cartes sont tellement plates qu’elles ne montrent pas grand-chose. Il a été l’un des premiers à vouloir découpler le fond géographique des processus qui prennent place sur un territoire donné. La cartographie radicale essaie de s’émanciper du territoire, jusqu’à le faire disparaître dans certains cas et laisser toute la place aux processus – économiques, financiers, mouvements de population, de réfugiés…
La cartographie soviétique – je pense particulièrement à ces immenses cartes économiques – était extrêmement précise et subtile. Des millions d’informations se trouvaient parfaitement localisées dans l’espace. Mais ces cartes étaient tellement touffues et ’’bruyantes’’ que personne ne pouvait les comprendre. La représentation très prononcée d’un territoire est ainsi souvent un alibi pour cacher le reste : on éteint les autres niveaux de lecture. Mon idée est justement de trouver et d’agencer des éléments de représentations graphiques pour que le public puisse saisir plusieurs champs à la fois, comme au théâtre.
Je vais vous montrer des représentations qui sont tout sauf des cartes traditionnelles [Le conférencier projette des cartes au mur]. On a ici une série de cartes découplées de la représentation géographique. Un exemple précis : on sait tous ce qu’est un riche, et ce qu’est un pauvre, mais on ne sait pas représenter l’écart entre les deux. Ici [Il montre un schéma représentant, sur 40 ans, le PIB par habitant des vingt pays les plus riches et des vingt pays les plus pauvres], il suffit de prendre les chiffres officiels disponibles, et de les représenter de manière à livrer un message ’’radical’’. Si on fait cela, on s’aperçoit que là [Au niveau des pays les plus pauvres], on ne voit rien. C’est une géographie du vide [Les colonnes sont en effet tellement ratatinées qu’aucune variation n’est perceptible]. Comme les géographes ont horreur du vide, ils protesteront : ’’Ton graphique n’est pas à la bonne échelle.’’ Certes, on ne voit rien chez les plus pauvres. Mais c’est justement ce vide qui dit quelque chose : on leur a tout pris, et voilà pourquoi ils sont pauvres, c’est tout.
Autre exemple : la spéculation boursière représente 700 000 milliards de dollars. Il est impossible d’imaginer à quoi cette somme correspond. J’ai calculé : elle équivaut à 1,2 million d’Airbus A380 au prix catalogue. Lors de l’exposition ’’radikal kartografi’’, à Oslo, on s’est amusé à imprimer un million de petits avions sur des feuilles, et à les aligner sur le trottoir. L’ensemble s’étalait sur 300 mètres. »
La cartographie comme contre-pouvoir
« Grâce à la démocratisation technologique, réaliser une carte est désormais à la portée de chacun. Si les gens s’organisent, ils peuvent même lancer des initiatives extrêmement puissantes, susceptibles de changer le cours des choses. Ainsi de l’un des premiers groupes de cartographes radicaux, à la fin des années 1990, le Grupo de Arte Callejero, qui associait des artistes argentins à une organisation formée par les enfants de disparus de la dictature (HIJOS). Ensemble, ils ont dessiné des cartes figurant les domiciles des anciens bourreaux de la dictature argentine. Puis ils ont organisé des tournées touristiques, en bus, passant devant les maisons de ces tortionnaires. Et ils ont posé devant celles-ci des panneaux, avec le portrait du bourreau et le nombre de gens qu’il avait tué ou qu’il était soupçonné d’avoir tué. Jusqu’alors, ces gens vivaient en toute impunité dans la banlieue de Buenos Aires, de manière très discrète. Mais cette initiative a finalement contraint l’État argentin à lancer des procès, à en rouvrir d’autres, et à envoyer en prison, à perpétuité pour certains, ces anciens bourreaux de la dictature.
Pour sa part, l’artiste états-unien Trevor Paglen a documenté les décollages et atterrissages de tous les avions loués par la CIA entre 2001 et 2006 pour transporter secrètement les individus suspects de terrorisme. Il a reporté ces vols sur une carte de dix mètres sur cinq, qu’il a ensuite collée sur un grand panneau publicitaire à Los Angeles. Le FBI l’a fait enlever, au bout de six heures, mais c’était trop tard, toutes les chaînes de TV avaient les images, et c’est ce qui a permis l’arrêt des vols secrets de la CIA. De même, beaucoup d’activistes des mouvements Occupy et des Indignés ont trouvé dans la représentation graphique de données et dans la cartographie un outil très efficace pour exprimer les injustices et les inégalités, alors même qu’ils n’étaient pas géographes.
- Trevor Paglen, 2006
Pour citer un travail de cartographie radicale à une autre échelle, j’ai mené le projet Duty Free Shop afin d’observer l’organisation spatiale des aéroports entre 2001 et 2012. Il s’agissait de montrer comment ceux-ci, suite aux attentats du 11 septembre, sont devenus des lieux sécuritaires et fermés, et aussi comment ils ont été réorganisés de façon à obliger les gens à passer par les duty-free shops pour aller vers les portes d’embarquement. Les cartes que j’ai réalisées montraient cette disparition progressive des espaces publics. Elles ont été reprises dans la presse, avec parfois des résultats – notamment à Oslo, où les autorités aéroportuaires ont rouvert un passage public.
Je vais conclure sur une citation de Saint-Exupéry qui, dans Terres des hommes, raconte comment il a été ’’initié’’ à la cartographie radicale par son ami et collègue Henri Guillaumet. Ces deux aviateurs préparaient alors un vol pour l’Amérique du Sud. Saint-Exupéry débutait, c’était son premier vol, et il essayait de comprendre comment il allait pouvoir se repérer sur la carte. Guillaumet le conseille, et voilà ce que raconte Saint-Exupéry de cette expérience – qui ressemble d’ailleurs beaucoup au travail de Till Roeskens2 : ’’Mais quelle étrange leçon de géographie je reçus là. Guillaumet ne m’enseignait pas l’Espagne, il me faisait de l’Espagne une amie. Il ne parlait ni de l’hydrographie, ni des populations, ni du cheptel. Il ne parlait pas de Guadix mais des trois orangers qui, près de Guadix, bordent un champ : ’Méfie-toi d’eux, marque-les sur ta carte plus gros que la Sierra Nevada, parce que ces trois orangers vont te tuer si tu es obligé de faire un atterrissage forcé.’ Et les trois orangers y tenaient désormais plus de place que la Sierra Nevada. Il ne me parlait pas de la ville de Lorca, mais d’une toute petite ferme près de Lorca, d’une ferme vivante, et de son fermier, et de sa fermière, et ce couple prenait, perdu dans l’espace à 1 500 kilomètres de nous, une importance démesurée. Bien installés sur le versant de leur montagne, pareils à des gardiens de phares, ces deux-là étaient prêts sous leurs étoiles à porter secours à des hommes. Nous tirions ainsi de leur oubli, de leur inconcevable éloignement, des détails ignorés de tous les géographes du monde.’’ »
- Till Roeskens, extrait de « Videocartographies, Aida, Palestine », 2009
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Pour accéder au site d’Échelle inconnue, c’est par là
1 « Le jeu de cartes des situationnistes », Comité français de cartographie, n°204, 2010.
2 Dans le film Videocartographies : Aïda, Palestine (2009), l’artiste Till Roeskens expose la réalisation de cartes subjectives par les habitants du camp d’Aïda à Bethléem – autant de tentatives de résistance à l’état de siège.