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jeudi 29 avril 2010

Le Charançon Libéré

posté à 22h59, par JBB
130 commentaires

Jean-Luc, radical ? Ne Mélenchon pas tout, s’il te plaît…
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On le voit partout et il grimpe dans les sondages. Il s’en glorifie même, politicien qui se vante d’avoir ’« gagné deux points de popularité » depuis qu’il a explosé un certain Félix Briaud, apprenti journaliste sans intérêt. (Prétendu) contempteur des médias faisant de la retape dans Voici, apôtre de la lutte des classes prônant un (fallacieux) « réformisme radical », Jean-Luc se fout du monde.

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Crédit photo : Askatom1

Figure-toi : j’étais hier au rassemblement organisé par le Parti de gauche à Paris, (très) petite manifestation devant l’Association des banques françaises pour dire le soutien au peuple grec et protester contre cette finance mondiale qui met encore une fois un pays à genou, comptant même ne pas en rester là.

Aussi : j’ai regretté de m’y être rendu, tant ce rassemblement n’avait aucun intérêt, sinon permettre à une petite centaine de militants de déployer leur joli drapeau estampillé Front de gauche - je crois qu’il y a d’ailleurs là quelque chose de très révélateur : seules les formations politiciennes à visée hégémonique se préoccupent autant d’alimenter leurs troupes en oriflamme à leurs rouges couleurs ; PCF, PG ou CGT, même combat…

Encore : j’avais décidé de venir à cette manif boudée par la police (c’est en ce moment assez rare pour être souligné…) en pensant que, peut-être, d’autres inorganisés sauteraient sur une aussi belle occasion - cause respectable et cible parfaite - de montrer que la gauche radicale n’était pas encore morte ; macache, il n’y avait rien d’autre que des gentils militants bien disciplinés.

Enfin : à défaut de mise à sac du siège de l’Association française des banques, j’ai bien rigolé en observant Jean-Luc Mélenchon enchaîner les interviews pendant trois quart d’heure, avant que l’auto-proclamé tribun du peuple ne passe quelques minutes derrière le micro de la sono pour dire sa solidarité avec le peuple grec.

Tu sais quoi ?

Je suis sûr que les Athéniens ont dû boire double ration de Retsina tant leur a fait chaud au coeur le si médiatique soutien de Mélenchon.

Chouette…

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Crédit photo : Askatom

Il faut que je te dise - puisque c’est le sujet de ce billet - , j’éprouve de plus en plus de difficultés à ne pas voir dans le leader du Parti de Gauche autre chose qu’un très banal politicien.

Homme par trop inconstant, superficiel et démagogique pour susciter mieux que de la méfiance et un rien de d’antipathie.

Déjà, sa si médiatique mise à mort d’un jeune postulant en journalisme ne m’avait pas vraiment convaincu, tant il n’est rien de plus facile pour un flamboyant Jean-Luc Mélenchon - tout en légitimité, morgue et autorité - de démolir un insignifiant Félix Briaud2.

Cette dénonciation d’une « sale corporation voyeuriste et vendeuse de papier » aurait pourtant pu me plaire (ce sont là thèmes qui me parlent), si elle n’émanait d’un homme ayant pointé pendant vingt ans au Parti Socialiste et - de fait - très mal placé pour donner au monde des leçons de pureté.

D’autant plus mal que le même s’est empressé, quelques jours plus tard, de donner une longue interview à Voici, émérite représentant - comme tu le sais - du meilleur du journalisme et de la presse de qualité.

Entretien au cours duquel le leader minimo a pris la défense d’une Carla Bruni engluée dans la rumeur - « Je salue l’attitude de Mme Sarkozy que je trouve très digne… » - et d’Éric Zemmour - « Je ne comprends pas qu’on s’acharne sur lui. »

Que veux-tu ?

Les pauvres avaient bien besoin d’un peu de solidarité…3

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Tu répondras, en défense de ce si respectable Mélenchon, qu’il aime à parler vrai, à briser les tabous ?

Pourquoi pas ?

L’intention pourrait être louable.

Et méritoire cette propension à l’anti-conformisme.

Sauf que…

Sauf qu’elle le conduit à hurler avec les loups et à appuyer les pires porte-voix du sarkozysme.

À l’image de cette désolante position proclamée par Jean-Luc il y a quelques heures, en laquelle il revendique une interdiction générale du voile intégral et explique que restreindre l’application du futur texte (aux seuls lieux publics) serait « d’une lâcheté incroyable ».

Incroyable lâcheté : rien de moins ?

Moi et Jean-Luc, on ne doit pas avoir la même définition du courage…

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Crédit photo : Askatom

Il est finalement très étonnant de mesurer la popularité dont jouit, dans une bonne partie de la gauche se prétendant « marquée », celui qui marche main dans la main avec les très dévoyés représentants du Parti (dit) Communiste.

De constater que personne ne le critique réellement à gauche - alors même qu’il ne goûte paradoxalement rien tant qu’enchaîner les complaintes victimaires.

De vérifier combien ses travers et dérapages sont aimablement acceptés, au motif très contestable qu’il a une grande gueule et sait s’en servir.

Et de s’apercevoir qu’il existe une grande tolérance, parmi ceux de notre camp (au sens large), envers ces politiciens manipulateurs - curieusement amoureux de l’ordre et respectueux de la morale - qui se déguisent à grand renfort de proclamations en seuls représentants du peuple4.

Tu comprendras donc que les drapeaux du Parti de Gauche me semblent désormais aussi insupportables que ceux (finalement très voisins) de la CGT et du PCF.

Et que je ne puisse m’empêcher de grommeler Voici-Voici-Voici à chaque fois que je croise Jean-Luc.

Et puis…

Pour finir…

Je voudrais te faire remarquer que le sieur Mélenchon défend, devant les micros et les magnétos des « petites cervelles », la nécessité de ce qu’il appelle un « réformisme radical » - il l’a notamment fait hier, devant l’enregistreur d’une amie non-journaliste5, mettant très rapidement fin à la discussion quand celle-ci lui a demandé s’il n’y avait pas comme une « contradiction » dans les termes…

Et je souhaiterais aussi souligner que cette expression de « réformisme radical » a déjà été maintes fois employée par les plus tartufes des membres de la gauche, à commencer par un certain Dominique Strauss-Khan au lendemain de la défaite socialiste d’avril 20026.

Si tu veux mon avis, c’est un signe.

Clair.

Très clair.



1 Un grand merci à Thomas, tenancier de l’excellent blog photo Askatom, pour m’avoir autorisé à utiliser ses photos. Je serais toi, j’irais faire un tour sur son site, le jeune homme est doué.

2 Tel est le nom de l’étudiant en journalisme qui a essuyé les plâtres de la colère mélenchonienne.

3 Ô, Félix Briaud, que n’as tu épousé un président ou appelé à combattre ces féroces musulmans faisant rien tant que répandre la guerre sainte en nos campagnes ?

4 El pueblo est peut-être unido, mais ça me ferait mal que Jean-Luc en soit le plus entendu des représentants…

5 Seul un bête problème technique t’empêche de profiter de ce fichier audio.

6 Tu en trouveras notamment trace dans cet article du Monde.


COMMENTAIRES

 


  • vendredi 30 avril 2010 à 00h31, par Manuel

    Ouais ! Il est comme tous les autres. La forme change mais le fond reste identique, comme d’hab’ quoi.
    Excellent texte JBB ( comme d’hab’ là-aussi hehe :) ). Oui, il est tard et je manque de vocabulaire !
    Merci.



  • vendredi 30 avril 2010 à 01h36, par Glandeur

    « Reformisme radical » ça sonne un peu comme « gestion culturelle » ou « guerre propre »… Curieux mélange aux odeurs désagréables.

    • vendredi 30 avril 2010 à 03h31, par SL

      ou droite sociale,
      ou socialisme de marché

      ou rupture tranquille

      ou extreme centre

      ou piège à con

      • vendredi 30 avril 2010 à 10h34, par un-e anonyme

        Je lis ici, et avec grand bonheur, des billets bienveillants, ou à tout le moins, intéressés, sur ce qu’il se passe en Amérique Latine. N’est-ce pas, pourtant, du réformisme plus ou moins radical ? Cette critique que vous faites du terme, quelque soit celui qui l’utilise, est dans ce contexte un peu paradoxale.

        Par ailleurs, si l’on te suit, JBB, Minc se disant marxiste, et Valls socialiste, ces mots seraient d’urgence à exclure de notre vocabulaire.

        • vendredi 30 avril 2010 à 11h42, par JBB

          @ Glandeur : ce genre d’expression veut tout dire, en effet.

          @ SL : pas mieux :-)

          @ anonyme de 10 h 34 : c’est une bonne remarque. D’ailleurs, je n’ai pas vraiment la réponse, sinon que nous naviguons sans doute plus à moins à vue sur ce site entre refus de toute politique et modeste soutien (critique, mais soutien quand même) à ces gouvernements changeant profondément la donne en Amérique Latine.

          Mais quand même, il est un point qui me paraît fondamental : le refus de tout ce qui s’apparente à des stratégies politiciennes. Morales a des côtés contestables, mais on ne peut lui reprocher de s’être par trop plié au système pour s’imposer en Bolivie. Tandis que Mélenchon semble beaucoup trop jouer avec ce même système (y compris médiatique) pour pouvoir incarner un quelconque changement, pour représenter autre chose qu’une posture politicienne.
          Bref, je respecte d’abord la sincérité et l’humilité, je ne suis pas sûr d’en sentir tant que cela chez Mélenchon.

          • vendredi 30 avril 2010 à 13h01, par Anonyme de 10h34

            "Tandis que Mélenchon semble beaucoup trop jouer avec ce même système (y compris médiatique) pour pouvoir incarner un quelconque changement, pour représenter autre chose qu’une posture politicienne.
            Bref, je respecte d’abord la sincérité et l’humilité, je ne suis pas sûr d’en sentir tant que cela chez Mélenchon.« Si on cherche à lutter contre l’hégémonie culturelle, utiliser les canaux de diffusion qui contribuent à la façonner façon »entrisme intellectuel" ne me semble pas nécessairement un mauvais choix. C’est faire d’une pierre deux coups : 1/ On affaiblit un peu les canaux (par la critique des médias dans les mass médias) 2/ On affaiblit un peu TINA.
            C’est intellectuellement assez peu satisfaisant, assez peu cohérent (comment accepter de participer à la société du spectacle que l’on critique), mais ça a le mérite de toucher large, et, si ce n’est de convaincre, au moins d’introduire le doute, prémisse à la réflexion et à la remise en cause.

            Voilà, une interview dans Voici, c’est franchement dégradant, mais ça permet aussi de s’adresser à des gens relativement peu politisés, qui se sentent souvent exclus (à raison) du champ politique, d’aller les chercher là où ils se trouvent.

            C’est de la stratégie, oui, mais comment gagner une guerre sans en avoir ? Cela dit, ça ne suffit clairement pas, on n’est bien d’accord.

            Donc, je me fiche que Melenchon soit sincère ou non, humble ou non (enfin, là, je crois que ça ne fait même pas débat ;) ), il permet, par sa grande gueule ET sa relative omniprésence médiatique de faire entendre une autre musique. C’est déjà pas si mal, je crois.

            • vendredi 30 avril 2010 à 13h35, par Docteur Ska

              Je suis pas sûr que la critique des mass media dans les mass media eux-mêmes les affaiblisse vraiment tant que ça. Comme disait l’autre « on ne combat pas l’aliénation par des moyens aliénés » !

              Plutôt qu’une intrusion du doute chez monsieur-tout-le-monde, je pense qu’au contraire ce type de stratégie conforte l’idée que la démocratie parlementaire libérale offre un éventail de représentativité satisfaisant. On continue à zapper, on continue à voter, et on se dit que peut-être un jour on votera Mélenchon, ou Besancenot, et puis un(e) autre cinq ans plus tard...
              Ce n’est pas qu’il n’y a pas d’alternative possible, c’est que l’alternative ne semble pas nécessaire puisque le système possède ses propres canaux de contestation, ses propres sous-produits pour calmer la révolte et le doute...

              Gandhi expliquait que la fin ne justifie jamais les moyens, et que la cohérence est la clé de voute de toute révolution efficace : la violence révolutionnaire ne débouchera pas sur une société non-violente.
              Et de même, j’ai du mal à croire qu’une interview dans Voici puisse mener à la destruction de la société du spectacle...

              • samedi 1er mai 2010 à 09h07, par JBB

                @ Anonyme de 10 h 34 : « Si on cherche à lutter contre l’hégémonie culturelle, utiliser les canaux de diffusion qui contribuent à la façonner façon »entrisme intellectuel« ne me semble pas nécessairement un mauvais choix. »

                C’est marrant, je pense tout le contraire. Ce me semble être une erreur « morale » aussi bien que stratégique. Parce que ça brouille toute cohérence et ça conduit à sacrifier le but au profit des moyens.

                On peut d’ailleurs prendre l’exemple de Besancenot : lui a fait le choix de la surmédiatisation, s’est montré dans des émissions de merde (Drucker), s’est affiché sur tous les plateaux et dans tous les médias. Avec - face aux critiques - exactement le même argument que celui que tu avances : il faut toucher large, s’adresser aux non-politisés et faire connaître les idées de son parti. Résultat ? Un score absolument calamiteux aux Régionales. Note d’ailleurs qu’on n’entend plus parler du bonhomme depuis et qu’il s’est résolu à faire un « break ».

                Reste l’argument d’une « autre musique ». Là, d’accord, ce peut être satisfaisant. A condition de penser qu’il est nécessaire qu’une « autre musique » se fasse entendre chez Drucker ou dans Voici. Perso, je ne suis vraiment pas convaincu que ça ait de l’intérêt.

                @ Docteur Ska : j’approuve avec force.

                (C’est bien la première fois que je me sens sur la même ligne que Gandhi, d’ailleurs…)

        • dimanche 21 août 2011 à 13h48, par dom

          mélenchon représente la véritable gauche le parti des travailleurs et de tous ce qui en ont marre de la politique actuelle de droite et de la gauche caviar des socialistes mais je trouve quil nait pas assez présent sur le terrain

      • vendredi 30 avril 2010 à 11h37, par Cobab

        ou démocratie représentative, n’est-ce pas.



  • vendredi 30 avril 2010 à 09h27, par Denis

    « oriflamme à leurs rouges couleurs ; PCF, PG ou CGT, même combat… »
    bleu,mauve ou orange seraient-elles gage de sincérité,d’abnégation ,de courage.
    Non sans déconner,tu veux dès à présent passer à la toise révolutionnaire ceux qui font l’effort de se bouger le cul ? Même si Melanchon est dans la posture,tu peux pas dire ça de tous ceux qui l’accompagnent.
    Au passage merci pour tes textes.

    • vendredi 30 avril 2010 à 11h45, par JBB

      Loin de moi l’idée de mettre dans le même sac les sincères militants et leur médiatique tête de gondole. Ce n’est pas ainsi que je vois les choses, et ne souhaitais pas donner cette impression. Bref : on est d’accord.
      (Et merci)



  • vendredi 30 avril 2010 à 09h35, par un-e anonyme

    Rien à enlever dans ce que vous écrivez : il n’y en a pas un pour rattraper l’autre sur leur problème d’ego.

    Cependant, au delà de la forme de leurs discours et de leurs comportements, les intérêts qu’ils défendent se rejoignent. Et à les renvoyer dos à dos, à qui cela sert-il sinon la droite ? Alors, la fin justifie t-elle les moyens ? Dans l’état actuel des choses, il me semble que oui.

    Bien à vous,

    jd.

    • vendredi 30 avril 2010 à 12h17, par JBB

      « Et à les renvoyer dos à dos, à qui cela sert-il sinon la droite ? »

      Je ne crois pas qu’une exigence de cohérence et d’honnêteté servent forcément la droite. Dit autrement : je pense que soutenir des gens dont on est convaincu qu’ils ne sont pas vraiment taillés pour le rôle est une erreur sur le long terme (et même sur le court). Ça se discute, bien évidemment.

      Je n’ai pas la même position quant aux militants : je crois à une forme d’union d’une gauche anticapitaliste. Mais celles-ci ne peut se réaliser qu’entre gens sincères, au-delà des figures médiatiques et des appareils de parti.



  • vendredi 30 avril 2010 à 09h46, par Alain

    Content de lire ton aversion pour ces drapeaux qui marquent le clan dont on est, le panache auquel on se rallie, le troupeau auquel on est fier d’appartenir. Ce qui me gène dans ton texte est que tu tournes ton rejet des drapeaux contre le seul Mélenchon. C’est la faiblesse de ton argumentation. Chez moi le PG est inexistant et le PCF en coma dépassé. Alors les drapeaux que je me mange chaque fois que je sors dans la rue pour dire NON sont ceux du NPA et de la CGT. Alors que ton texte vaut aussi parfaitement pour le NPA ou la CGT avec leurs leaders de chez moi que pour le PG et son Mélenchon de chez toi. Dommage que tu aies raté cette universalité.

    • vendredi 30 avril 2010 à 12h22, par JBB

      On est bien d’accord : le texte vaut aussi pour ces drapeaux-là. Je ne m’intéressais ici qu’à Mélenchon, mais la critique des chapelles et des bannières doit bien entendu porter au-delà.



  • vendredi 30 avril 2010 à 09h48, par De Guello

    D’habitude quand tu fais un article sur un politique que tu n’aimes pas tu es excellent.T’y pète la gueule dans un beau style,tu y bouffes le foie,tu fouilles ses tripes avec délectation.
     × Ben là,c’est pas terrible.
    On dirait un article commandé,que tu n’avais pas envie de faire.

    Tu as raison pour ces gugusses qui se baladent avec des drapeaux :PG,CGT,PS c’est ridicule.« j’ai regretté de m’y être rendu, tant ce rassemblement n’avait aucun intérêt, sinon permettre à une petite centaine de militants de déployer leur joli drapeau estampillé Front de gauche »

    La Merluche n’est pas un politicien tiédasse,il ne laisse pas indifférent.

    J’ai été surpris que tu reprennes un article du « FIGARO !! » :À l’image de cette désolante position proclamée par Jean-Luc il y a quelques heures, en laquelle il revendique une interdiction générale du voile intégral et explique que restreindre l’application du futur texte (aux seuls lieux publics) serait « d’une lâcheté incroyable ».

    Incroyable lâcheté : rien de moins ?

    Moi et Jean-Luc, on ne doit pas avoir la même définition du courage…"

    Ben c’est faux,je suis allé écouter l’interview sur Europe 1 le passage sur le voile dure de 7’31 à 8’07 .37 secondes sur un interview de 8 minutes 53 secondes.
    « Soit nous considérons que la burqa est un traitement dégradant et il faut l’interdire, soit on en a rien à fiche et on ne l’interdit pas. Mais aller dire que c’est le postier ou la postière à son guichet qui va tout d’un coup devant la file d’attente dire +vous, je vous sers pas parce que vous avez une burqa+, c’est d’une lâcheté incroyable », a estimé M. Mélenchon.

    Ben,il me semble qu’il y a une sacré difference entre ton extrait du Figaro et l’extrait de Melenchon,mais moi je ne suis pas journaliste et je ne défends pas une profession.

    • vendredi 30 avril 2010 à 11h29, par JBB

      « Ben c’est faux,je suis allé écouter l’interview sur Europe 1 le passage sur le voile dure de 7’31 à 8’07 .37 secondes sur un interview de 8 minutes 53 secondes »

      Non, tu ne retiens qu’une partie du passage en question. En l’espèce, ce que j’entends exactement sur la vidéo, c’est :

      .

      Europe1 : « Le Parti socialiste serait prêt à voter une loi d’interdiction de la burqa, mais uniquement réservée aux services publics. Quelle est votre position à vous ? Est-ce que vous êtes pour une loi d’interdiction générale ?  »

      Mélenchon : « Oui. Bien sûr. Parce que la loi doit être générale. Et puis, dire dans les services publics… La loi doit toujours être générale, doit être d’application universelle. Soit nous considérons que la burqa est un traitement dégradant, alors il faut l’interdire. Soit on n’en a rien à fiche et on l’interdit pas. Mais aller dire que c’est le postier ou la postière à son guichet qui va tout d’un coup, devant la file d’attente, dire "vous, je vous sers pas parce que vous avez une burqa, c’est d’une lâcheté incroyable. »

      Europe1 : « Oui, il faut assumer les risques juridiques, comme l’a dit François Fillon… »

      Mélenchon : « Au-dessus de tous les risques juridiques, du Conseil d’Etat et du Conseil constitutionnel, il y a le peuple souverain qui vote la loi. La loi est première et le peuple est premier… euh… le peuple est premier et la loi est seconde. »

      .

      Pour le coup, donc, je ne crois pas qu’il y ait manipulation. Jean-Luc Mélenchon admet - explicitement et implicitement - qu’il est pour une loi d’interdiction de la burqa. Il explique ensuite pourquoi cette loi doit être générale - pour des raisons pratiques et parce qu’expression du peuple, de la République, etc… Il dit même que cette loi générale doit passer outre l’éventuelle censure du Conseil constitutionnel ou le possible rejet du Conseil d’Etat, au motif qu’elle serait l’expression du peuple, donc d’une légitimité supérieur au bloc de constitutionnalité.
      Bref, il me semble que sa position est très claire, même s’il préfère s’étendre sur la nécessité d’une loi générale (et taper sur le position du PS) plutôt que détailler les raisons de son ralliement à l’interdiction de la burqa.

      « mais moi je ne suis pas journaliste et je ne défends pas une profession. »

      Euh, franchement, ça me paraît plutôt malvenu. Si je te suis, je dois comprendre que je m’en prendrais en ce billet à Mélenchon parce qu’il aurait manqué de respect à une corporation à laquelle je suis censé appartenir (ce qui renvoie au début de ton commentaire : « On dirait un article commandé,que tu n’avais pas envie de faire. »). Alors, juste :
      - Je ne suis plus journaliste. Je n’ai plus de carte professionnelle depuis deux ans et n’éprouve aucune espèce de solidarité pour cette profession majoritairement prétentieuse et sans courage. Il est bien sûr des journalistes que je respecte, que j’admire, des journaux que je lis avec intérêt (à commencer par les titres de la presse dite alternative), mais on est là très très loin d’un sentiment corporatiste. Et ce que je fais ici depuis deux ans devrait quand même suffire à le prouver.
      - Une « commande » ? Tu rigoles, j’espère ? Ça fait un moment que Mélenchon m’énerve et j’ai eu envie de l’écrire. Je l’ai trouvé de très mauvais foi dans ses justifications sur le cas Félix Briaud (duquel je ne me sens pas une seconde solidaire, cela va sans dire). Je trouve très malvenu ses prétentions permanentes à la pureté quand lui a gobé et cautionné vingt ans durant les pires errements du PS. Et je trouve profondément pathétique de fustiger d’un côté les errements du journalisme de caniveau, et de se répandre de l’autre dans Voici (un peu de cohérence ne nuit pas, parfois). Bref, ça m’énerve. J’ai donc fait ce que je fais en pareil cas : un billet.

      • vendredi 30 avril 2010 à 12h04, par jd

        En politiqe expérimenté Mélenchon ne répond pas sur le fond mais sur la forme, mais au final je pense que JBB a raison : http://www.jean-luc-melenchon.fr/20...

        « Pour respecter la nécessité des peines et de pas aggraver l’absurde surenchère pénale actuelle, cette violation devrait plutôt relever de la contravention que du délit.
        (…)
        Au total donc il ne s’agirait donc pas pour la loi d’interdire en particulier le port du voile intégral, mais d’affirmer le principe général de la non dissimulation du visage dans l’espace public, au nom de l’ordre public et du respect de la dignité humaine.
         »

        • vendredi 30 avril 2010 à 12h20, par JBB

          Bien vu, j’avais raté ce billet. Sa position y est claire, comme tu le soulignes.

          Ce qui me tue, c’est sa reprise de l’argument « ordre public » , ; on peut imaginer qu’il est aussi favorable à la loi anti-cagoule promulguée par Alliot-Marie. C’est ça le problème, avec les
          Républicains : ils finissent toujours par en revenir à l’ordre.



  • vendredi 30 avril 2010 à 10h11, par CaptainObvious

    Le réformisme radical, c’est aussi ce qui est défendu par michael albert et chomsky, je ne crois pas que cela ait grand chose à voir avec ce dont parle DSK [1].

    Et, honnêtement, vu l’état dans lequel se trouve le mouvement social (et socialiste) en ce moment, réduit à des combats d’arrière garde pas radicaux du tout, j’accueillerais avec grand plaisir toute offensive réformiste, encore mieux si elle est radicale.

    [1] On remarquera à la fois la perversion à la fois du terme radical et du terme réformiste par rapport à leur utilisation historique.

    • vendredi 30 avril 2010 à 12h40, par JBB

      Là, j’avoue, j’ignorais que Chomsky était sur cette position là-aussi. Mais je maintiens : je trouve que ça ne veut pas dire grand chose, un peu tout et son contraire. C’est le genre d’expression qui peut tout à la fois être brandie par un Mélenchon et un DSK (même s’ils ne mettent pas la même chose derrière, on est d’accord), parce que les mots sont par trop vagues et creux.

      Après, je suis comme toi : toute initiative sincère est bonne à prendre. Pourvu qu’elle soit sincère.

      • vendredi 30 avril 2010 à 15h04, par jd

        Sincère ou pas ? Il y a quand même des enjeux qui dépassent leurs motivations, non ?

        jd.

      • vendredi 30 avril 2010 à 22h38, par CaptainObvious

        Pour être honnête, je ne crois pas que Chomsky ait utilisé le terme, mais je ne pense pas qu’il serait contre au vu de ses positions souvent décriées pour trop s’accommoder de gouvernement et de réformes.

        Quant à Albert, il parle dans ses bouquins de réformes non réformistes (genre 25% de temps de travail en moins).

        Je crois qu’en ces temps où le programme commun de la gauche serait vu comme pire que du bolchevisme, le concept de réforme radicale est compréhensible. Quant au fait que c’est assez vague pour que DSK s’en revendique, ça veut pas dire grand chose, le PS se réclame bien de la gauche...



  • vendredi 30 avril 2010 à 10h19, par CaptainObvious

    Hors Sujet :

    Après Siné Hebdo, c’est le plan B qui s’arrête : http://leplanb.org/Le-Plan-B-s-arre...

    c’est pas forcément une surprise mais ça fout les boules.



  • vendredi 30 avril 2010 à 10h22, par Sébastien

    Bon, eh bien je suis en désaccord sur l’approche et les conclusions dont je trouve qu’elles ne s’appuient que sur la représentation médiatique du bonhomme.
    Pour aborder les raisonnements de fond sur les orientations politiques, travailler un peu plus sérieusement cet article n’aurait pas été superflu. De même, il ne s’agit pas de jouer les martyres mais d’avoir à l’esprit la campagne de 2005 et celle qui a été entamée sur les retraites.

    • vendredi 30 avril 2010 à 12h44, par JBB

      « elles ne s’appuient que sur la représentation médiatique du bonhomme. »

      On est bien d’accord, je n’avais d’ailleurs pas de prétention à aller plus loin. Parce que, justement, Mélenchon joue et surjoue de cette réprésentation médiatique : pour moi, il n’en est pas tant victime qu’acteur.

      « travailler un peu plus sérieusement cet article n’aurait pas été superflu. »

      Là-aussi, je suis d’accord. Une analyse plus creusée des positions politiques de Mélenchon serait plus qu’intéressante (pour être honnête, là je n’avais pas le temps de creuser sous l’écume (outre que je pense celle-ci révélatrice de bien des choses)). Et il y a beaucoup à dire sur son républicanisme forcené, sur ce qui se dégage de moralisme de ses positions, sur son goût de l’ordre, sur un certain mépris pour tout ce qui ne relève pas du pur champ social.

      • vendredi 30 avril 2010 à 16h55, par Sébastien

        La question que ça me pose en réalité, c’est comment faire avancer des réactions et des propositions de gauche, remettre en question le productivisme, dans le cadre du système médiatique existant.

        Je suis au PG depuis peu et je trouve la méthode -assumée- de Mélenchon plutôt efficace. J’aime moins effectivement son soutien envers Zemmour par exemple. Bien sûr qu’il est acteur ; reste ensuite à savoir quelle est la perception et l’efficacité de son jeu. Ce n’est pas un culte du Président du Parti mais j’ai le sentiment que la forme et les attaques ainsi formulées contre le PPA ne fonctionnent pas pour elles-même mais pour mieux servir le fond politique de ce qu’il souhaite formuler, en envoyant chacun à ses responsabilités. Peut-être que ma réceptivité est biaisée.
        Quoiqu’il en soit, il a au moins le mérite d’avoir une véritable réflexion quant à son rapport aux médias, ce qu’on peut écouter ici : http://sebmusset.blogspot.com/2010/04/video-melenchon-et-les-medias-des.html

        En ce qui concerne Voici comme le soutien au grévistes de VSD, ça m’a interloqué mais finalement, pourquoi pas du moment qu’il s’agit de traiter de questions de fond (des doutes avec les titres de Voici...)



  • vendredi 30 avril 2010 à 10h25, par Soisic

    Après José Bové et ses moustaches gauloises, Olivier Besancenot et son physique de gendre idéal, il y a maintenant Jean-Luc Mélenchon et son franc parlé. En réduisant tout à un personnage au détriment des idées de fond, les médias dépolitisent le débat public. La question est alors, pour ces personnalités médiatisées, d’accepter ou non d’être présents dans des émissions ou des journaux qui font d’eux des pantins au service d’un spectacle médiatique. Certains disent que s’ils n’y participent pas, il se privent d’une tribune qui leur est indispensable ; d’autres avancent qu’en participant à des émissions de divertissement ou en acceptant des interviews dans des revues « légères », ils se décrédibilisent. Il y a certainement un peu des deux. Il y a un rapport de force permanent où ceux qui bénéficient un jour d’une visibilité de tous les instants, sont le lendemain cloués au pilori.

    • vendredi 30 avril 2010 à 15h33, par JBB

      T’as bien résumé le truc, je trouve. Ça m’a fait repenser à Besancenot passant chez Drucker, d’ailleurs.

      Pour prendre l’exemple de Bové : il s’est perdu une fois qu’il a accepté trop de jouer le jeu et que ses moustaches lui sont tombées à la tête. Je crois que le système est profondément corrupteur, qu’on ne peut imaginer profiter des occasions qu’il vous offre (que ce soit une interview chez Voici ou un passage chez Drucker) sans donner un peu de soi en contrepartie.

    • vendredi 30 avril 2010 à 15h39, par HN

      Après José Bové et ses moustaches gauloises, Olivier Besancenot et son physique de gendre idéal, il y a maintenant Jean-Luc Mélenchon et son franc parlé. En réduisant tout à un personnage

      Ce putain de culte de la personnalité qui nous a amené dans des rues sacrément sombres...



  • vendredi 30 avril 2010 à 10h59, par un-e anonyme

    Le pathétique n’a jamais freiné mélenchon... Ainsi lui qui est si friand de « grands sujets de societé » et opposé au « débats stériles » qui « n’intéresse que les journaliste » avait réussi à s’en prendre à la paisible école de breton Diwan qualifié de « secte »... Un bon républicain en somme...



  • vendredi 30 avril 2010 à 11h12, par frederic

    Militant parisien du NPA, j’accueille toujours avec goût la fraîcheur des propos de Mélenchon. J’aime son franc-parler et son sens de la répartie.
    Il va sans dire que si JL Mélenchon a créé un parti, ce n’est pas pour faire de la figuration. Tremplin présidentiel, consolidation idéologique à la gauche de la gauche,... on y voit ce qu’on veut. C’est tout de même tout en son honneur d’avoir tiré les leçons de la dérive à droite du PS. Par ailleurs, JL Mélenchon, ancien sénateur socialiste et député européen du PG, a forcément le goût de la politique pour ne pas être un peu politicien.
    Cette petite manifestation, si petite et sans conséquences soit-elle, ne dépare pas les manifestations en tout genre qui l’ont précédée. On ne peut pas dire que le mouvement social soit en grande forme depuis mai 2007. Ainsi en sera-t-il de même pour les retraites.
    Alors si JL Mélenchon peut attirer à lui quelques suffrages, je ne m’en plaindrai pas. Je regardais hier une vidéo de son blog, où il disait à Aphatie : « pas d’inquiétude là-dessus, avec moi, les riches paieront ». N’est-ce pas déjà l’essentiel ?
    Bien à vous.

    • vendredi 30 avril 2010 à 18h27, par JBB

      « C’est tout de même tout en son honneur d’avoir tiré les leçons de la dérive à droite du PS. »

      C’est vrai. Mais faut aussi reconnaître qu’il y a mis un sacré bout de temps. Presqu’une éternité.

      Tu as raison sur deux points (au moins). De un, la manifestation allait dans le bon sens, c’est suffisamment rare en ce moment pour être souligné (d’ailleurs, je ne critique pas ce rassemblement en soi, au contraire ; j’en ai juste profité pour dire ce que j’avais sur le cœur). De deux, Mélenchon n’a évidemment pas créé un parti pour sucrer les fraises ; je suis sans doute un peu naïf quand je m’étonne qu’il ne fasse rien d’autre - au fond - que de la très classique politique.

      • samedi 1er mai 2010 à 11h43, par frederic

        Il faut je pense arrêter de crier haro dès qu’un homme qui porte des idées progressistes n’est pas 100% « pur arabica », si je me fais comprendre... Sommes-nous à la recherche d’un Messie ou d’un futur représentant ? D’un Guevara qui lancera un appel aux armes ou d’une figure qui rassemble autour d’un projet démocratique et progressiste ? Moi qui suis au NPA, suis-je 100% d’accord avec les prises de positions du Comité Exécutif et d’Olivier Besancenot ? Non, car je me demande parfois comment, si on arrivait au pouvoir (par extraordinaire), les appliquer... Au NPA, penses-tu qu’on ne fasse pas de basse politique ? On en fait comme ailleurs. Suis-je 100% d’accord avec Mélenchon ? Non. Si tu as suivi un peu le débat sur le foulard au NPA, je n’ai pas aimé la prise de position de Mélenchon le laïcard. En revanche, je suis comme lui pour l’interdiction de la « burqa », car je trouve vraiment que cela porte atteinte à la dignité de la femme. J’ai l’image d’une prison. Autant j’étais sur une position « ni loi ni voile » lorsqu’on parlait du « tchador » il y a quelques années, à l’occasion du débat sur les signes ostentatoires, autant là, je désire une loi. Et de ce fait, je crois être minoritaire au NPA... alors que nombre de mes camarades n’a pas supporté de voir une femme avec un foulard sur nos listes... Personne n’est à une contradiction près.



  • vendredi 30 avril 2010 à 11h30, par un-e anonyme

    Vive la division !!!

    Pendant que la gauche se tape dessus les peuples se font tondre. La vie est bien foutue non ?

    Actuellement : racisme, corruption, cupidité, bêtise, résignation, violence, atomisation, communautarisme... j’en passe... Sale temps pour la gauche. On ne peut pas lutter, seule, contre tout ces fléaux.

    Mélenchon n’est peut être pas bon dans tous les domaines (pas mal quand même dans beaucoup), mais il est des nôtres BORDEL !! Il défends le peuple non ? S’il trahit on prendra quelqu’un d’autre. On est plein.
    Il a pas trahit, à ce que je sache.

    Ce que pense Mélenchon du voile (bourqua bla bla) on s’en fout ! Ça n’a pas d’importance.

    Fraternité quand même, du même camp.

    Ludal

    • vendredi 30 avril 2010 à 18h35, par JBB

      « S’il trahit on prendra quelqu’un d’autre. On est plein. »

      J’aime bien l’idée. Je ne suis pas sûr que ça se passe souvent ainsi, mais… J’aime bien l’idée quand même :-)

      « Ce que pense Mélenchon du voile (bourqua bla bla) on s’en fout ! »

      Je ne trouve pas, non. Parce que le fait que le leader du Parti de Gauche suive la position du gouvernement sur cette question est plutôt intéressant et révélateur. Et parce que le positionnement de Mélenchon sur le sujet reflète son républicanisme forcené et son amour de l’ordre, lesquels le poussent finalement à nier les libertés les plus fondamentales (dans la rue, je m’habille comme je veux, même en marquant mon attachement à une religion à la con).

      Fraternité itou.

    • samedi 1er mai 2010 à 13h13, par un-e anonyme

      Il n’a pas « trahi » ? (je précise que je n’aime pas bcp ce terme)
      Ses apologies répétées du gouvernement Jospin (dans lequel il fut secrétaire d’Etat) devraient pourtant nous mettre la puce à l’oreille : il n’est pas « des nôtres » (comme vous dites) !
      Enfin c’est mon avis...



  • vendredi 30 avril 2010 à 11h52, par christian lehmann

    Merci pour ton article sur Voici Voici Voici

    Petite piqûre de rappel, en lien, ce post dans lequel j’expliquais comment le grand contempteur des médias venait soutenir sur France-Inter, entre Comte-Sponville et Colombani ( pas des cervelles d’oiseaux, oh non !) les vaccinodromes de Grosselime Bachelot.

    Avec cette phrase d’anthologie qui en dit long sur les compétences du nouveau pitre médiatique : « Devant les campagnes de santé publique, on fait d’abord la campagne on discute après, pas l’inverse... »

    Voir en ligne : On se voudrait Jaurès, on finit Philippe Val ; Lettre ouverte au sénateur Mélenchon à propos de grippe H1N1 et de vaccin

    • vendredi 30 avril 2010 à 17h47, par JBB

      Non, merci à toi. J’avais raté ta lettre ouverte, elle est parfaite. Juste, tranchante et ô combien justifiée. Et surtout : le temps t’a joliment donné raison, tandis que lui a enchaîné les saillies idiotes sur le sujet.

      Côté phrases, j’aime bien celle-là, aussi : « Si on avait fait un sondage pour savoir si les gens pensent que la terre était plate ou ronde, il est vraisemblable que les gens auraient déclaré qu’elle était plate, à l’époque… » D’une telle déclaration à l’entretien dans Voici, il est sans nul doute une vraie logique, celle du mépris.

      [Et puis, ça fait plaisir de te voir par ici. Je n’ai jamais oublié, c’est grâce à toi que j’ai appris, voilà près de trois ans, à mettre les images autrement qu’en vignettes sur la plate-forme 20 Minutes. :-) ]



  • vendredi 30 avril 2010 à 12h38, par El Co

    Assez étrange, tout cela, de dégommer un des rares rassemblements de soutien aux Grecs qui vont en prendre plein la gueule des bonnes recettes capitalistes (mais rassurez-vous, comme l’a dit Lagarde - puisque la référence semble être le Figaro... - on en tirera au moins 150 millions, de leur misère). Le mécanisme est le même que celui qui a décapé les Etats d’Amérique du sud il y a trente ans, entraînant une longue nuit néolibérale qui a son tour a accouché des mouvements de « réformisme radical » que l’on connaît en Argentine, en Equateur, en Bolivie, au Vénézuéla. Pour votre information, ces mouvements sociaux et politiques se réclament du réformisme radical, même si le terme vous fait atrocement marrer tout seul derrière votre clavier, ça correspond à une réalité qui a bougé quelques dizaines de millions de citoyens dans le monde. Ramener tout ça à une micro-citation de DSK, c’est au mieux à côté de la plaque, au pire simplement malhonnête. Mais bon, pour avoir son petit effet de fin de paragraphe, qu’est-ce qu’on ne ferait pas...

    Et donc le seul homme politique français à avoir la bonne lecture de ces enchaînements (au moins depuis 2004/2005), à en tirer les conclusions sur la fin de la social-démocratie, à fonder un parti qui se veut sincèrement sur une autre ligne, à avoir l’audace de mobiliser ces militants sur ce genre de sujet, il mérite ça, ce genre d’article, comme procès définitif ?

    Entendons-nous bien : on écrit ce qu’on veut, où on veut et comme on veut. Mais je trouve ça un peu mesquin, à vrai dire, un peu petit. Que les positions du PG soient discutables, c’est évident. Que des prises de paroles de JLM le soient aussi, c’est incontestable - il se revendique assez de l’articulation du discours raisonné pour ne pas le prendre au mot et essayer de contredire ce qu’il dit. Mais là on a l’impression d’un petit versement de bile, pas complètement convaincu d’ailleurs, qui fait feu de tout (petit) bois, et pour quoi au fond ? Pour montrer quoi ? Qu’il faut le pendre ? Qu’il a tort mais sans donner raison à ses adversaires (ce qui est une position particulièrement tordue, ou pour le moins « svelte ») ? Quel intérêt ? Montrer comment votre brillante plume est acérée ? Sans doute ; « Moi et Jean-Luc... », comme vous écrivez. En fait c’est un peu ça, ce billet, une petite satisfaction narcissique. Non ? Bon. Soit. Il faut de tout pour faire un monde. Et puis on ne peut pas plaire à tout le monde, hein ma bonne dame.

    Alors que de vrais questions pouvaient être évoquées. Prenons Voici. C’est vrai qu’a priori, ça interroge, qu’un homme politique « sérieux » aille dans ce genre de torchon. Mais pourquoi ? N’y a-t-il pas aussi derrière un peu de notre mépris envers ce bas peuple qui lit des torchons, bouffe de la merde et se gave de télé à la con avant de rouler dans des bagnoles qui puent et qui au fond, ne mérite pas vraiment qu’on lui cause à travers ses habitudes, mais tout juste qu’on parle de lui et des travers de ses habitus ? Encore une fois, c’est discutable, c’est contestable. Mais là, ce n’est pas discuté, c’est balayé, c’est méprisé. Bon. Soit. On tâchera de continuer à avancer quand même.

    Et bonne continuation. Hasta la victoria.

    • vendredi 30 avril 2010 à 19h12, par JBB

      Oui mais non.

      Je ne dégomme pas un rassemblement de soutien au peuple grec (je m’y suis rendu justement pour manifester mon soutien). Je rebondis juste sur cette manifestation plutôt gentillette (on était une centaine) pour évoquer un sujet que je voulais aborder depuis un petit moment, le cas Mélenchon.

      Si vous lisez de temps en temps ce site, vous devez savoir qu’on aborde plutôt très souvent la question de l’Amérique Latine, avec de longs billets, des entretiens et des articles envoyés depuis là-bas. Je suis donc un tout petit peu au courant de ce qui s’y déroule (mais merci pour le petit passage didactique…) et je vous mets au défi de trouver une quelconque marque de mépris dans la façon dont on en parle.

      Ce qui me semble un peu malhonnête, pour reprendre vos mots, c’est de se livrer à ce que vous faites dans le premier paragraphe : agglomérer deux choses qui n’ont rien à voir. En l’espèce, ça n’a pu vous échapper, je ne ricane pas des expériences bolivienne ou vénézuélienne, mais d’un politicien français nommé Jean-Luc Mélenchon. Lequel aime beaucoup les médias et l’image, quoi qu’il en dise.

      Ensuite, Mélenchon n’est pas le seul homme politique à avoir cette lecture. Je ne goûte pas spécialement le NPA, mais il m’étonnerait bien que Besancenot ne soit, sur ces questions, sur la même ligne que Mélenchon. Si on fouille, je suis même convaincu qu’on en trouvera d’autres…

      Enfin, ce texte n’est pas un procès définitif, mais un billet de blog. Il s’agit simplement de pointer des incohérences, d’émettre des doutes et de susciter un débat. Le truc, c’est que si on touche à Mélenchon, ses aficionados en font aussitôt une jaunisse. Et le truc aussi, c’est que Mélenchon en a rien à carrer de ce site : le « il mérite ça, ce genre d’article, comme procès définitif ? » me semble donc très excessif. Lui n’est pas un martyr, même s’il adore se faire passer pour tel.

      « Que les positions du PG soient discutables, c’est évident. Que des prises de paroles de JLM le soient aussi, c’est incontestable »

      Ben voilà. Je n’ai pas voulu dire autre chose. Et je l’ai traité sur le même ton que je rédige mes autres billets. Simplement, la moquerie devient bile si on touche au patron du Parti de Gauche.

      « Qu’il faut le pendre ? »

      Rhôôôô…

      « En fait c’est un peu ça, ce billet, une petite satisfaction narcissique. Non ? »

      Non.
      (J’ai beau chercher, je ne vois pas en quoi. Ce site existe depuis deux ans, j’ai ressenti de nombreuses satisfactions narcissiques, comme vous dites. Mais pas en écrivant un billet sur Mélenchon, plutôt dans le fait que mes camarades et moi contribuons à notre manière au débat d’idées par le publication de longs et (souvent) fouillés entretiens. Bien sûr, il n’y a pas Mélenchon dans le tas… Mais je vous laisse quand même le lien de la rubrique, sait-on jamais…)

      « Alors que de vrais questions pouvaient être évoquées. Prenons Voici. »

      Ça tombe bien, j’en parle dans ce billet. Je note d’ailleurs que ceux qui sont montés au front ici pour défendre Mélenchon ne l’ouvrent pas beaucoup sur cette question (sauf vous, je vous l’accorde). Pour une bonne raison : s’ils étaient objectifs, ils reconnaîtraient que l’entretien accordé à Voici par Mélenchon trois jours après avoir donné une très médiatique leçon de journalisme, ça la fout mal, très mal.



  • vendredi 30 avril 2010 à 12h59, par cyclomal

    Mélenchon ne veut plus de visages cachés en France, espaces publics ou pleine rue : C’est ce que la Belgique vient de voter, pas de casque intégral sans moto par exemple. On en revient donc à ce qui se prépare en terme de répression du mouvement social quand le couvercle va sauter et la cocotte-minute déborder façon Tchernobyl à l’intérieur des frontières.

    L’arsenal légal qui se met en place montrera bientôt sa véritable utilité, sa vocation.

    Les femmes voilées ne sont qu’un prétexte qui offre l’avantage de stigmatiser là où « le peuple » aime faire !

    Alors, Mélenchon, idiot utile, simple politicien opportuniste ou valet de la finance remise à flots qui continue de plus belle ses nuisances ? J’ai du mal à choisir...

    • vendredi 30 avril 2010 à 17h49, par JBB

      « J’ai du mal à choisir... »

       :-)

      (Je dirais la proposition une ou la deux, personnellement. La trois, ça me semble un peu too much.)

      • samedi 1er mai 2010 à 16h31, par cyclomal

        Sur la troisième proposition, il est encore trop tôt peut-être, j’anticipe...Ne comptant pas non plus sur un coming-out de ce bateleur, j’énonce les profondeurs dont je le crois capable : pour moi, il ne vaut pas plus, ils ne valent pas plus qu’un Tapie, leur tronche dans la téloche les fait jouir, ils veulent de la considération, je leur donne la mienne et c’est déjà trop bien payé...



  • vendredi 30 avril 2010 à 13h40, par un-e anonyme

    Un grand merci pour cette mise au point qui renvoie Mélenchon à sa démagogie prudente. Il n’est effectivement qu’un banal politicien. Dommage, on aurait bien aimé que ce soit un véritable tribun révolutionnaire...

    Voir en ligne : eco-synergies



  • vendredi 30 avril 2010 à 14h07, par Isatis

    Tiens, tiens....... un papier sur la Méluche................ j’me disait aussi......... ça manquait !!

    Bon alors, ayant rencontré l’artiste pendant la lutte contre le TCE, j’ai été charmée (et moi pour me charmer faut pas le premier crapaud venu, non mais !) par le quidam qui avoue tout finote aimer les micros tendus, les tribunes et la baston verbale, il y réussi fort bien mais cela ne suffit pas à agglomérer un peu les ceusses qui en prennent plein la gueule et qui devraient se bouger le cul pour faire la tronche à tous les aristos de la finance, chefs de nos politiques.

    Et c’est pas Mélanchon qui va les y aider, il est en train tranquillement de faire sa pelote, il rachète pour trois cacahouettes les gens du PC et du NPA qui sont paralysés par leur veillerie et les casseroles criantes qu’ils trainent.

    Voilà, le charme, c’est vachement bien mais ça reste à la surface, superficielle en l’occurence la surface !

    Par contre, je lui reconnait qu’il ouvre un peu la gueule et qu’il peut parfois secouer la léthargie ambiante, c’est pas si mal. Faut pas rêver, on est à poil, le moindre grain de sable si polissé soit-il est déjà quelque chose. Ça lui est facile, il pantoufle au sénat et peut se permettre n’importe quoi.

    Et cela va t’il encourager les révoltes ? Je n’en sais rien mais j’aimerai.

    • vendredi 30 avril 2010 à 14h41, par Alexandria

      ... T’as pas suivi ? Non, il ne pantoufle pas au Sénat. Il est maintenant député européen sous étiquette GUE (PG).
      Cela dit, la hargne que je découvre dans cet article du pourtant estimable Charançon Libéré m’incline à penser que la « visibilité » croissante de JLM donne de l’urticaire à certains...

    • vendredi 30 avril 2010 à 14h54, par un-e anonyme

      Camarade Isatis t’as loupé une élection piége à con :
      « Au Parti socialiste, il a fait partie de l’aile gauche jusqu’en novembre 2008, date à laquelle il quitte ce parti pour fonder le Parti de gauche (PG). Élu député européen le 7 juin 2009 dans la circonscription Sud-Ouest, il reste sénateur jusqu’à la validation des résultats dans cette circonscription, en janvier 2010. »

      • vendredi 30 avril 2010 à 17h36, par JBB

        @ Isatis : rien ne vaut un témoignage de première main. Surtout quand on parle séduction et yeux doux… :-)

        « il est en train tranquillement de faire sa pelote »

        Oh que oui. Non que ça me dérange, dans l’absolu (lui ou un autre…). Mais ça nous autorise au moins à pointer quelques incohérences et formes de foutage de gueule.

        « Faut pas rêver, on est à poil, le moindre grain de sable si polissé soit-il est déjà quelque chose. »

        Pas faux. Mélenchon n’est pas Hollande, c’est sans doute déjà ça. Pour le reste…

        @ Alexandria : « hargne » ? Le mot me semble un peu fort. J’ai mon ton habituel, plutôt moqueur. Mais logiquement, ça passe moins bien quand ça concerne Mélenchon que ça touche pour la énième fois l’un des représentants de la majorité présidentielle.

        Pour être franc, je trouve que cette vive discussion, confrontation de pour et de contre en commentaires, fait plutôt avancer le schmilblick. C’est intéressant, quoi.

        @ Anonyme de 14 h 54 : novembre 2008 ? On dirait pas qu’il était il y a encore deux ans au PS, hein…

      • samedi 1er mai 2010 à 09h48, par Isatis

        Ouille, j’m’ai mélanchoné les pinceaux ;( effectivement Alexandria et vous remettez un peu d’ordre !
        En fait, c’était un des objets de la discussion : « tu pantoufles au sénat, t’as les moyens de créer un parti, t’as pas besoin du PS pour bouffer et si tu vas à l’Europe, tu seras encore plus peinard ».

        Ça lui plaisait moyen cette manière de voir :-)))

    • dimanche 9 mai 2010 à 12h29, par D.Levrier

      Isatis, J-L Mélénchon est député européen depuis Juin dernier. Faut suivre.



  • vendredi 30 avril 2010 à 14h59, par Bruno Rivier

    Depuis qq temps, on voit bcp Jean luc dans les médias : je suis d’accord.
    Que ces prises de position ne soient pas radicales : je ne suis pas du tout d’accord.

    Deux exemples récents me semblent refléter ce « pragmatisme radical » :
     × Il propose de sauver la Grèce en autorisant un prêt direct de la BCE
     × Il ajuste les fonds destinés à nos retraites en ponctionnant les StockOptions et autres Participations

    Maintenant, concernant le prosélytisme des religieux sur les fondamentaux de la République, je suis d’accord qu’il y en a marre (même si l’argument sert surtout au petit nobliau sarkozy de nagy-bocsa à cacher ces trop nombreuses erreurs).
    ==> Personnellement, j’irai DEUX crans plus loin :

    1/ en demandant la mise à l’amende de tous les citoyens qui affichent ostensiblement leur religion en société hors certains évènements folkloriques (mariage, baptême, yom kipour, aïd, ...) auxquels une simple déclaration en préfecture pourrait valoir autorisation.

    2/ en permettant la déchéance de la nationalité française y compris aux natifs

    Je comprends que la gauche radicale et/ou révolutionnaire soit toujours partante pour « toujours plus »...mais il conviendrait de distinguer ces collègues de ces vrais ennemis.

    Merci de m’a voir lu jusqu’ici ;-)

    • vendredi 30 avril 2010 à 15h24, par HN

      La déchéance de la nationalité française, c’est qqchose qui me dépasse. C’est le bâton qu’on sort pour un oui ou pour un non en ce moment.
      Il existe des concepts comme des amendes forfaitaires ou des peines d’emprisonnement qui suffisent à faire respecter la loi non ? Qu’est-ce que c’est que cet engouement pour retirer la nationalité au premier qui fera un pet de travers ??
      Quelle est le lien entre nationalité et religion ???
      Les chrétiens et les juifs expulsés vers Jerusalem, les sikhs expulsés vers Dehli, les musulmans expulsés vers la Mecque, les adeptes des vieilles pratiques druidiques en... Bretagne ??

      Quelle pourrait donc être la nationalité d’une personne n’ayant d’autres origines que françaises (gauloises comme diraient nos amis de fdesouche) mais qui persiste à faire de ce fameux « prosélytisme » ?
      Organisera-t-on des tirages au sort aléatoires pour choisir le pays dans lequel on l’enverra par le prochain charter ?

      - Hop ! Mr Dupont, suite à l’ostentation d’avoir montré votre croix du Christ, vous serez expulsé vers... vers... vers... (la boule tourne)... l’Afghanistan ! Alors là c’est vraiment pas de bol, Mr Dupont... Mais vous pourrez rejouer à notre jeu « Des vacances de rêves », tous les jours, sur France Télévision.
      Encore un gros coup de fard à paupière pour masquer la désintégration de notre système carcéral et de notre justice, leur échec complet dans la réhabilitation, le manque de moyens flagrants que l’on y met, ... On a l’impression que nos élus font mettre un max de monde en taule.
      Je ne cite que ces 2 domaines du ministère de la Justice car c’est le sujet de l’article mais l’incompétence et l’hypocrisie flagrantes de nos élus brillent dans tous les secteurs sans exception, notamment l’économie, l’environnement, ...

      • samedi 1er mai 2010 à 00h44, par Bruno Rivier

        Vous avez raison, je ne mesurais pas mes mots...désolé.

        Sur le fond, je souhaite signifier aux profiteurs/corrompus/crapules en tout genre que la peine ultime sera « Persona non grata » en France.

    • vendredi 30 avril 2010 à 15h46, par Dr Maboul

      en demandant la mise à l’amende de tous les citoyens qui affichent ostensiblement leur religion en société

      Afficher ostensiblement ses convictions politiques est du même acabit et parfois les us et « costumes » (ou drapeau) tout aussi folkloriques...

      Il faut laisser une liberté d’expression totale et à tout le monde dans l’espace publique, on ne peut pas la vouloir pour soi mais pas pour les autres.
      Ou bien demain seuls les porteurs(ses) de costards(tailleurs) pourront se balader dans les beaux quartiers, et nous, nous serons dans de beaux draps (mais qui ne recouvrent pas entièrement le visage, ça va de « soie »).

      @JBB : Moi aussi je te trouve un peu dur sans raison vraiment valable, mais j’avoue avoir une affection pas très rationnelle pour Mélanchon : j’aime beaucoup les types qui gueulent ou qui ne sont pas d’accords par principe. Tu es sans doute un peu moins naïf...

      • vendredi 30 avril 2010 à 16h19, par HN

        J’avoue que je suis encore plus influençable...
        Dès que je vois Mélenchon foutre sur la gueule de n’importe quel média de merde, je jubile, c’est plus fort que moi.
        Et encore, je trouve que ça ne va pas assez loin... Un délire à la Peter Jackson avec des journalistes en lieu et place des zombies dans Brain Dead me conviendrait parfaitement.

        En revanche, des arguments intéressants sur la critique des médias dans les médias sont présents sur acrimed.org, avec qqs vidéos de Frédéric Lordon et son pince-sans-rire piquant que j’adore.

        Cdlmt

        • vendredi 30 avril 2010 à 18h21, par JBB

          @ Bruno Rivier : je suis d’accord pour la (petite) première partie de ton commentaire. Sur la question des flux financiers et de la spéculation internationale, Mélenchon est convaincant. Il a l’immense mérite de porter un discours qu’on n’entend pratiquement pas ailleurs dans la classe politique, c’est sans doute louable.

          Pour le reste, je ne peux te suivre, ni sur cette idée d’interdire toute manifestation religieuse en public (j’ai beau ne pas aimer les religions, je crois profondément à la liberté), si sur cette idée de déchoir certains de leur nationalité (qui ? pourquoi ?). À la limite, on déchoit tout le monde, sans exception, de sa nationalité française, ok ; et puis, on repart à zéro, sans nation, ni patrie, ni drapeau.

          @ HN : « - Hop ! Mr Dupont, suite à l’ostentation d’avoir montré votre croix du Christ, vous serez expulsé vers... vers... vers... (la boule tourne)... l’Afghanistan ! Alors là c’est vraiment pas de bol, Mr Dupont... Mais vous pourrez rejouer à notre jeu »Des vacances de rêves« , tous les jours, sur France Télévision. »

           :-)

          C’est bien vu, je viens de rigoler comme un débile, tout seul devant mon écran…

          @ Dr Maboul : « Il faut laisser une liberté d’expression totale et à tout le monde dans l’espace publique, on ne peut pas la vouloir pour soi mais pas pour les autres »

          Ben voilà, là on est totalement d’accord !

          « Tu es sans doute un peu moins naïf... »

          Pas forcément. Je suis peut-être - au contraire - beaucoup trop idéaliste, refus des compromissions et du pragmatisme prétendument raisonnable. Mais c’est ainsi, je ne changerai plus maintenant.

          @ HN (bis) : s’il y a moyen d’exploser des zombies, je signe aussi.

          • samedi 1er mai 2010 à 01h21, par Bruno Rivier

            Je n’ai pas écrit qu’il fallait interdire toutes manifestations religieuses !

            Je propose d’ailleurs leur autorisation sous simple déclaration en Préfecture (ce qui permettrait d’envoyer qq gardiens de la paix pour assurer la sécurité de cet évènement).

            Quand à parler de Liberté, 1re valeur de notre devise, ne la voyez vous pas mise à mal par ces clergés manipulateurs qui imposent, pour mieux les asservir (Cf La Boétie au 16e siècle), leur comportement aux croyants ?

            Sur le fond, vous avez peut être raison, c’est comme pour les prostituées, plutôt que de les obliger à devenir « invisible » (la délit de racolage n’a fait que les fragiliser davantage), il vaut peut être mieux mettre leur souteneur à l’amende.

            NB : et en bonus Troll je vous propose de constater que « sostenador » (soutenir en provencal/espagnol) est à l’origine de « souteneur » et aussi de « soutane » ;-)

            • samedi 1er mai 2010 à 10h18, par JBB

              Dans l’idéal, je vous rejoins : religion opium du peuple, « les religions sèment, le peuple trinque », toussa-toussa…
              Dans la pratique, je ne pense pas que ce soit le combat le plus urgent - la burqa, combien de divisions ?. Et surtout, je ne crois pas aux interdictions : les gens changent parce qu’on leur en donne l’occasion, qu’on les informe, pas parce qu’on leur interdit quelque chose. Le parallèle avec la prostitution est d’ailleurs bien vu, sur le sujet.

              « en bonus Troll je vous propose de constater que »sostenador« (soutenir en provencal/espagnol) est à l’origine de »souteneur« et aussi de »soutane«  »

              Là, c’est pas du troll. Je trouve ça plutôt intéressant.

          • mardi 4 mai 2010 à 21h48, par un-e anonyme

            Si les fringues font partie de la liberté d’expression, alors j’ai sûrement raté quelque chose. Et quand tous tes ticheurtes préférés sont au sale, tu te sens moins libre ?

            • mercredi 5 mai 2010 à 16h49, par Big Brother

              excellent article en vue dans le Canard enchaîné de ce mercredi :

              Burqa, soutane, même combat ?

              « arrêté interdisant le port de la soutane sur la commune »
              et « de l’arme du ridicule qui, n’a jamais tué personne »
              mais arrêté de

              1900 ...

              à découvrir.

    • vendredi 30 avril 2010 à 19h08, par Dominique

      Ce n’est pas du radical là, c’est du crétin ou du loufoque. On ne peut constitutionnellement en France fabriquer des apatrides : la nationalité française ne peut être ôtée qu’aux personnes qui en possèdent aussi une autre (celle d’un État acceptant la bi-appartenance, donc par exemple la Suisse et non la Belgique). Cette idée de créer des apatrides serait aussi indéfendable devant la cour de justice européenne.

      Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

      • vendredi 30 avril 2010 à 22h14, par SL

        ben moi j’avais fais des recherches parce que je voulais renoncer à ma nationalité et devenir apatride, mais comme tu dis, c’est pas possible. dommage.

        • samedi 1er mai 2010 à 16h21, par Manuel

          Pareil que toi SL. Je méprise cette étiquette que l’on nous colle, de la naissance à la mort. Finalement, je sais très bien qui je suis : Je me torche avec les drapeaux, les uniformes, les nations et tout ce qui concernent ces réceptacles à mer*e.

      • samedi 1er mai 2010 à 00h49, par Bruno Rivier

        Et hop une bonne insulte dans mes dents...dommage sur la forme car vous avez raison sur le fond, j’aurai du parler de la notion de « Persona non grata » plutôt que de « déchéance de la nationalité »

        On ne peut pas construire un projet de gauche sans en débattre ... sans insulte svp ...

        • samedi 1er mai 2010 à 11h45, par Dominique

          Il existe déjà la condamnation à l’indignité nationale, cela a été utilisé par exemple pour Pétain. On ne l’a pas déchu de sa nationalité alors qu’il avait voulu déchoir des juifs ou des Tsiganes de leur nationalité acquise parfois au prix du sang. Je ne fais que rappeler le droit dans cette histoire et vous avez tort de mal le prendre. Le rétablissement d’un État de droit et non de fait en 44 a été d’abord la suppression de l’idée selon laquelle on pourrait ôter la nationalité à une personne qui n’en aurait plus. C’est une des parties du programme du Conseil national de la Résistance qui me semble toujours plus d’actualité. Cela a fait ensuite partie des principes de la Déclaration des droits de l’homme lors de la création de l’ONU. Il ne saurait y avoir d’apatrides et le passeport Nansen devait expirer. Cet idéal de la résistance et des droits de l’homme est aujourd’hui bafoué par des gens comme vous qui parlez facilement d’insulte sans qu’il y en ait ! C’est vous qui m’insultez et qui insultez d’abord les gens qui se sont battus pour que les droits soient légitimes.

          Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

          • lundi 3 mai 2010 à 11h15, par Bruno Rivier

            Relisez-vous svp...vous écrivez bien le mot « crétins » ci-dessus...et je le regrette car on ne peut pas débattre ainsi.

            Concernant le droit, il me semble que c’est justement de celui-ci dont on débat.
            A moins que cet idéal dont vous vous prétendez ne soit du domaine de la foi...

            Si vous avez lu ma 1re réponse, vous avez compris que je suis revenu sur ce terme de « déchéance ».

            Il serait très utile de permettre une condamnation de type « Persona non grata » en tant que phase ultime du rejet d’un citoyen par notre République et, si vous pouvez m’éclairer sur vos bonnes raisons de rejeter cette proposition (notamment en me citant un article précis des « droits de l’homme »), je m’engage à les lire et à être capable de changer d’avis...

            • lundi 3 mai 2010 à 13h41, par Big Brother

              Bruno Rivier,
              je trouve que vous prenez le problème à l’envers

              exemple :
              lors de la construction du Disney Land à Marne la vallée, j’ai eu des témoignages comme quoi une main d’oeuvre était embauchée au jour le jour sur la place publique. Ils arrivaient en cars.
              c’était pas eux les « persona non grata » donc d’une part
              d’autre part, si vous cherchez les vraies « persona non grata », les trafiquants d’esclaves , est-ce que vous allez le faire tout seul alors que le gouvernement était parfaitement au courant ; et d’ailleurs ça colle avec la déclaration des droits de l’homme puisque elle a été faite pour le libre développement du capitalisme. Un libre capitalisme hésitant toutefois par peur qu’il y ait trop d’esclaves, n’est-ce-pas et qu’ils en perdent le contrôle.

              c’est pourquoi quand on vous dit « crétin », je crois, c’est amical, enfin jusque là...

              mais je n’ai pas dit qu’il ne fallait rien faire. Disons qu’on laisse faire.
              on laisse faire aussi pour les roumaines installées dans les rues par leurs macs et qui se font cogner
              on se laisse harceler par les roumaines qui mendient tandis que le fond du problème est toujours lui, soigneusement dissimulé.
              tiens, comme c’est curieux.



  • vendredi 30 avril 2010 à 16h21, par Maximus

    Quelle est loin l’époque ou le gros mot « révolutionnaire » n’en était pas un... Réformisme radical, ça s’adresse à qui ? Au peuple ou à la bourgeoisie sans cesse effrayée par la liberté des classes sociales inférieure ?
    Le jours ou ces messieurs les politiciens dit « de goche » cesseront de chercher des voix pour se faire une place dans la « démocratie » néolibérale et surtout quand la classe dite « moyenne » cessera de les soutenir pour préserver ses maigres intérêts dans ce système alors ce jours, JBB pourra arrêter de détruire ce piédestal que la médiatisation fait de ces politiques.
    Dès qu’un militant, qui qu’il soit, sort de la masse pour faire le Chef alors quel que soit ses idées, il y a entourloupe, alors méfiance !

    "L’gouvernement d’Ferry
    Est un système pourri
    Ceux d’Floch et de Constant
    Sont aussi dégoûtants
    Carnot ni Boulanger
    N’y pourront rien changer
    Pour être heureux vraiment
    Faut plus d’gouvernement"

    • vendredi 30 avril 2010 à 18h03, par JBB

      "Même des socialistes
      Membres des comités
      Soutiennent les fumistes
      Qui s’portent députés
      Y’a pas à s’y méprendre
      Qu’ils soient rouges, bleus ou blancs
      Il faudrait mieux les pendre
      Que d’leur foutre vingt-cinq francs
      « Tout d’accord pour l’expression »réformisme radical" : il y a là une volonté de satisfaire les deux côtés de la barrière, ceux qui veulent sauver le système et ceux qui veulent l’abattre. Comme toujours, ce genre de compromis bidon ne peut satisfaire que les premiers. Ceux-là mêmes qui aiment à se donner des guides, à se trouver des chefs, à suivre des figures devenues intouchables parce que sanctifiées.

      • vendredi 30 avril 2010 à 18h57, par Maximus

        Ah une bonne chanson populaire vaut mieux qu’un long discours. Qu’on dise pas que les anciens avaient tort, déjà à cette époque, certains avaient compris.

        Tout à fait. La novlangue pourrit réellement tout, peut-être encore un de ces politiciens, passant pour les militants de base comme un sauveur nous sortira le réformisme révolutionnaire ou la révolution réformiste. Et les gens nous sortiront que c’est le sauveur, qu’il faut lui pardonner d’être un traître à la cause et voter pour lui...



  • vendredi 30 avril 2010 à 16h51, par Bernard Samson

    P’tain, la surprise !
    Mélenchon dit des conneries, Mélenchon n’est pas omniscient !
    Merci de nous faire part de vos découvertes.

    C’est un cas d’école (comme dirait Briaud à Sciences Po) : Mélenchon parle de la Grèce, vous répondez « burqa ». Chapeau, l’artiste !

    Pour être un peu sérieux :
    Comme la presse mainstream, vous vous intéressez à l’écume, pas au fond.
    Oui, Mélenchon est parfois gonflant, mais actuellement c’est quand même le seul politique à avoir une vision un peu claire et réaliste des solutions à apporter à la crise que nous connaissons. Essayez de vous y intéresser, çà ne peut pas faire de mal.

    Comme d’autres l’ont écrit avant moi, votre article n’est pas à la hauteur de vos productions habituelles (mal réveillé, peut-être ?). Et le jeu de mot sur son nom, vous l’avez piqué à Jean-Marc Sylvestre ?(à 5’33)

    • vendredi 30 avril 2010 à 17h12, par JBB

      « votre article n’est pas à la hauteur de vos productions habituelles »

      Ouais, enfin, d’autres ont écrit le contraire. Ce n’est pas à moi de me positionner sur le sujet, mais je note juste que votre commentaire ressemble grandement à celui d’un militant qui ne souhaite pas qu’on touche à son chef de parti.

      Et puis, cette réaction permanente de Mélenchon et de ses supporters, cette réponse si facile sur le modèle « tu me critiques, tu doutes ? C’est donc que tu n’es rien d’autre qu’un vendu de la presse bourgeoise incapable de voir sous la surface des choses », ça commence à sérieusement me gonfler. Le pire de la presse mainstream, c’est Mélenchon qui l’alimente en allant faire le clown dans Voici. De quoi la mettre en sourdine sur les médias dominants…

      Dernier truc : oui, je parle de la burqa. Votre chef de clan est sur la même position qu’Hortefeux ou Sarkozy sur la question, si ça ne vous interpelle pas un chouia, je ne peux rien faire pour vous.

      • vendredi 30 avril 2010 à 17h21, par christian lehmann

        JBB tu vas avoir droit aux habituelles critiques dès qu’on critique le commandeur mélenchon. OUI, il est l’un des seuls politiques à ne pas raconter les usuelles conneries sur la « crise grecque ». et alors ? ça le dédouane du reste ? après sa prise de position ridicule sur H1N1, combien de militants PG m’ont contacté pour me dire : t’inquiète pas, on lui a fait passer ton article ( que j’avais d’ailleurs envoyé à tous les députés et sénateurs), il va répondre, etc... Depuis, zéro réponse, et silence honteux de militants sincères, mal à l’aise. C’est sûr, les idoles, ça réchauffe par ces temps atroces. Mais ça fait avancer que dalle. Je répète : On se voudrait jaurès, on finit Philippe Val ( et j’avais écrit ça avant que Mr se pavane dans Voici et vienne soutenir Zemmour)

        • vendredi 30 avril 2010 à 17h55, par JBB

          « et alors ? ça le dédouane du reste ? »

          Pas mieux. S’il faut se mettre au garde-à-vous parce qu’il est un politicien un peu moins idiot que les autres, autant le dire tout de suite : on met notre esprit critique de côté et on adhère tous au Parti de gauche…

          « tu vas avoir droit aux habituelles critiques dès qu’on critique le commandeur mélenchon »

          Faut avouer que je m’y attendais un peu, aussi :-)

          • samedi 1er mai 2010 à 01h48, par Bruno Rivier

            Effectivement, les bonnes propositions sur l’économie ne dédouane pas JL.Mélenchon du reste.

            Pour autant, je trouve vraiment dommage de buzzer ici sur un écran de fumée sarkozyste au lieu de parler du fond de ce qui fait souffrir les gens : le chomage, la qualité de vie qui baisse, les régressions sociales partout, etc

            Les 200 burqua sont presque aussi nombreuses que les 700 exilés fiscaux annuels qui avaient servis de prétexte au bouclier fiscal.

            Ne PAS rentrer dans le jeu médiatique de la clique sarkozyste devrait devenir un devoir pour mieux pousser l’élection présidentielle vers un vrai projet de gauche.



  • vendredi 30 avril 2010 à 17h31, par wuwei

    j’éprouve de plus en plus de difficultés à ne pas voir dans le leader du Parti de Gauche autre chose qu’un très banal politicien.

    De toi à moi (puisqu’on est entre nous) , je dois te dire que j’ai fait, pour les mêmes raisons, le même constat : Mélenchon est un opportuniste de plus dans un milieu où ils foisonnent, pullulent et s’épanouissent. Quant à sa prétendue « radicalité » cette simple évocation provoque chez moi tout à la fois une forte hilarité et l’envie de me replonger illico dans les écrits de Kropotkine, Reclus, Proudhon...



  • vendredi 30 avril 2010 à 19h48, par Dominique

    JBB : Cette dénonciation d’une « sale corporation voyeuriste et vendeuse de papier » aurait pourtant pu me plaire

    Je lui avais donné raison dans un premier temps, avant de fouiller un peu les conditions de cette algarade. Il ne faut pas négliger un fait dans cette affaire : Mélenchon a été correcteur de presse et journaliste. Journaliste de journal militant ou institutionnel, soit, mais journaliste. Il a été longtemps responsable des relations avec la presse, il connaît le milieu et il sait doser ses effets. Il a enfermé dans ce qu’il avait prévu de dénoncer l’apprenti-journaliste de Sciences-Po par une fausse question. Si ce n’avait pas été ce bleu, cela aurait été un autre. Mais le jeunot a foncé complètement dans le piège en parlant des demandes supposées du public. La critique de Mélenchon s’est ensuite déportée sur le bas niveau de Sciences-Po Paris qui a lancé son école de journalisme et dans sa ligne de mire, il n’y avait pas simplement la presse mais aussi tout simplement Sciences-Po qui forme ou déforme les élites. Le choix de la personne avec laquelle l’altercation a eu lieu n’est pas un hasard : elle vient d’une école qui n’est pas considérée vraiment comme une école de journalisme par beaucoup de gens de la profession (les enseignants sont souvent des communicants et non des journalistes). Il jouait ainsi sur du velours : il pouvait attaquer à la fois Sciences-Po et le milieu journalistique qu’il connaît fort bien ! Ce même milieu avait du mal à défendre quelqu’un qui ne bénéficie pas d’une véritable formation... Et en même temps, Mélenchon en s’insurgeant devenait la victime tout en niant à l’autre le statut de victime, puisqu’il vient de l’école de la classe dirigeante. J’ai pas vu, j’ai pas lu, j’ai pas entendu, et ainsi je t’embrouille tout le monde par les considérations annexes. C’est du grand art de la manipulation, digne des meilleurs moments trotskystes. On crée le bruit et ensuite plus personne n’y comprend rien, mais on attire l’attention sur soi.

    Dans l’absolu, la remarque de Mélenchon est pertinente, mais dans le contexte je me dis qu’elle avait été largement téléphonée : on se fabrique un adversaire à partir de ce que les récepteurs peuvent entendre ou de ce qu’ils peuvent retenir et surtout à partir d’un adversaire que l’on aurait du mal à défendre. Il y a quatre, cinq ou six dimensions différentes dans la scène qui l’oppose à ce malheureux étudiant, chacun retiendra celle qui correspond le plus à ses attentes, mais le numéro surjoué en Super-Georges Marchais ou Néo-Maurice Thorez (le tribun du Peuple) me laisse à présent dubitatif alors que j’avais crié Bravo ! d’abord. Relire la même séquence un mois plus tard, c’est aussi se séparer des émotions du moment, mais là on est dans la communication émotionnelle avec floraison de drapeaux rouges. Tiens ? Cela me rappelle quelqu’un d’autre.

    Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

    • vendredi 30 avril 2010 à 23h06, par CaptainObvious

      Moi ma devise, c’est « si tu vois un journaliste, crache-lui dessus, si tu ne sais pas pourquoi, lui il le sait ». Alors même dans la pire mauvaise foi, un journaliste qui se fait allumer, ça me fait toujours plaisir.

      • samedi 1er mai 2010 à 00h11, par Dominique

        Remplaçons le nom « journaliste » par tout ce que l’on voudra et cela fonctionnera aussi bien : une formule idéale pour tous les beaufs qui veulent écraser les autres !

        Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

        • samedi 1er mai 2010 à 10h35, par JBB

          @ Dominique : comme d’habitude, tu poses parfaitement le débat.

          « Et en même temps, Mélenchon en s’insurgeant devenait la victime tout en niant à l’autre le statut de victime, puisqu’il vient de l’école de la classe dirigeante. »

          Exactement. Je trouve, d’ailleurs, que le bonhomme a tendance à se poser en victime sur beaucoup de choses. Pour moi, victime et grande gueule, ça ne va pas vraiment ensemble.

          @ CaptainObvious : dis-moi, tu mets des gens comme François Ruffin, Denis Robert, ceux de CQFD ou du (désormais défunt) Plan B, de La Brique, de Z, de La Décroissance ou de Fakir, Hervé Kempf, Gunther Walraff, les journalistes de Là-Bas si J’y suis ou du Monde Diplo, Serge Halimi, Pierre Rimbert, Sébastien Fontenelle ou Mona Chollet, les gens du Canard Enchaîné à commencer par Jean-Luc Porquet, et… (liste à continuer) dans ceux sur qui il est légitime de cracher ?
          La phrase est marrante. Mais c’est oublier tous ceux qui font un travail nécessaire, permettent de mieux comprendre notre monde et de s’armer (intellectuellement) pour le changer.

          @ Dominique : ben oui :-)

          • samedi 1er mai 2010 à 16h22, par CaptainObvious

            meuh JBB, et le second degré tu en fait quoi ? je ne ferais même pas de mal à une mouche... (ceci dit ajoute du PPA après journaliste -soit 99.9% de la profession- et je trouverais la position moralement défendable).



  • vendredi 30 avril 2010 à 22h18, par damien

    Je veux gagner 6000€/ mois (et tous les avantages), faire le mariole à la télé, à la radio et dans la presse, et même que j’aurais mon site pour me persuader d’être une pointure.
    De coups de gueules en meeting, j’exploserais mon ego, je serais forcément intègre, avec des valeurs en veux-tu en voilà au nom de la république, mieux, de la démocratie même !

    JBB dirait des « gentillesses » mais je m’en foutrais, je serais au dessus de tout ça, la plèbe est conne, c’est connue.

    Un petit scandale bien orchestré pourrait éclater de temps en temps, je me ferais sucer par une stagiaire, moi aussi je suis humain, j’ai besoin de tendresse, voyez..

    Arriviste avide de pouvoir (et de pognon), c’est un beau métier !

    mouarf ^^



  • vendredi 30 avril 2010 à 22h23, par Soleil noir

    Alors les gogos de Gôche toujours à la recherche d’un nouveau guide . Complétement d’accord avec Christian Lehman et JBB sur le sénateur qui se veut « radical » . A quand le sénateur « révolutionnaire » ?. Allez Jean Luc dis nous à combien t’émarges en cumulant les mandats et en faisant rêver les gogos de Gôche.
    Ce bouffon n’est qu’un acteur de la société du spectacle et nous savons très bien ou celà fini !

    Que se vayan todos !



  • samedi 1er mai 2010 à 00h39, par emcee

    Mélenchon est un beau parleur et je comprends qu’on puisse d’y laisser prendre. Je l’ai vu lors d’un meeting fort consensuel sur le référendum, et son discours avait été très applaudi.

    Oui, mais voilà, comme pratiquement tous les leaders politiques, il ne parle qu’en son nom. Il n’y a plus de débat politique à la base. Et ce qu’il dit n’est donc que le fruit de ses convictions personnelles ou de ses coups médiatiques. Alors, il fera comme je l’ai lu dans le billet intéressant de Christian Lehman : il dira ce qui lui passe par la tête, bien ou mal, sans même estimer devoir plancher sur le sujet.

    Et moi, Mélenchon, il n’y a rien à faire : je n’arrive pas à y croire.

    D’abord, parce que c’est à la base un socialiste et que s’il a quitté le parti, c’est qu’ils n’étaient plus socialistes du tout, qu’il était marginalisé et qu’il a voulu tenter sa chance ailleurs, mais il lui fallait un appareil. Et, donc, il a, avant de briser les chaînes, assuré ses arrières en s’appuyant sur le PC, également à la recherche d’alliance pour faire semblant de vouloir reconstituer une union à gauche. Et ensemble ils regardent dans la même direction : le PS.

    Ensuite, il a été ministre (ou tout comme) et s’occupait de l’enseignement technique. Qui se souvient aujourd’hui que son programme de réforme (libéral) a été longuement combattu par les enseignants du technique ? Moi, je n’ai pas oublié. Peut-être bien que les profs du technique non plus, en 2002 ...

    A part cela, j’avais lu son long développement pour expliquer qu’il était contre la position de la droite, mais, pour dire en fin de compte, qu’il fallait ... légiférer contre le port du voile intégral. Toujours avec les mêmes arguments éculés de laïcité, dont il ferait bien de relire les textes avant de s’y référer, et de dignité des femmes (dont il se contrefichent tous dans les autres cas de figure).

    Alors, je suis d’accord avec ton billet, JBB. Que ce soit du « réformisme radical » ou du « socialisme de lutte » ou autre novlangue, Mélenchon ne roulera que pour lui.

    Il y a tout à reconstruire à gauche, le potentiel y est (oui, ces militants qui s’usent derrière les bannières), mais aucun des leaders actuels, qu’ils soient politiques ou syndicaux, ne sont prêts à le faire. Leur place est trop bonne, sans doute.

    Voir en ligne : des bassines et du zèle

    • samedi 1er mai 2010 à 10h58, par JBB

      « Mélenchon est un beau parleur »

      Oui, c’est même un très bon orateur. Quand il s’enflamme à la tribune, il scotche. Le problème, comme tu le soulignes, c’est que la petite musique des mots - fût-elle belle et rageuse - ne suffit pas.

      « Qui se souvient aujourd’hui que son programme de réforme (libéral) a été longuement combattu par les enseignants du technique ? »

      j’avoue, j’ignorais tout à fait. Les-dits enseignants doivent rigoler jaune en le voyant tonner à tous crins contre le libéralisme…

      « Alors, je suis d’accord avec ton billet, JBB. Que ce soit du »réformisme radical« ou du »socialisme de lutte« ou autre novlangue, Mélenchon ne roulera que pour lui. »

      Cool. Moi, je suis d’accord avec toi. :-)
      On est déjà deux. On n’a qu’à dire qu’on monte une organisation et hop : dans deux ans, on prend la place de Mélenchon ; dans trois, on passe dans Voici ; dans quatre… euh, je ne sais pas…

      • samedi 1er mai 2010 à 11h44, par Remugle

        Ah, le Melanchon...et consorts...
        y en aurait long à dire sur ce genre de couleuvres, hommes d’appareils, hommes d’état, et pas hommes du tout...

        se souvenir qu’avec son pote d’alors, le Julien « quelle heure est-il » Dray, il animait un truc genre « la Gauche socialiste »,
        un courant de ce cloaque nommé « Parti Socialiste »...

        essayez de trouver quelques numéros de leur revue, où tronait toujours une photo de leur gourou et maitre, François Mitterand, en pose saint-sulpicienne,
        le regard fixé sur l’horizon, accomodant sur le vide...

        comment ce genre de gangsters rackettaient dans les
        mouvements sociaux avec leur hotte aspirante, des Assouline et Isabelle Thomas chez les étudiants,
        puis invitant des infirmieres de la Coordination en octobre 1988 à un repas à l’Elysée en compagnie du gratin journalistico-médiatique et cultureux...

        tout ça pour prouver à leur patron combien ils pesaient lourd dans la guerre des gangs de leur parti...en étant en phase avec les luttes en cours...

        les infirmières, une fois bien dupées et n’ayant plus aucune utilité étant bien sur renvoyées à leur labeur , et oubliées,
        n’ayant plus rien à offrir de consistant...

        j’ai bien connu leurs magouilles à cette époque,
        j’en témoigne...

        me donne juste envie dire :

        « si vous proncez le nom de Melanchon à haute voix, vous sentirez mauvais de la bouche !... »



  • samedi 1er mai 2010 à 13h19, par un-e anonyme

    Je viens de tomber sur une critique de Mélenchon-pourfendeur-des-médias venant de la commission médias du NPA, qui ne se prive d’ailleurs pas de taper sur le NPA en fin d’article.



  • samedi 1er mai 2010 à 16h08, par tgb

    « Les kantiens ont les mains propres mais ils n’ont pas de mains » je ne sais plus qui a dit ça mais ça me semble parfaitement s’appliquer à la gauche radicale drapée dans sa pureté verbeuse -

    ça me gonfle !!! surtout de la part de gens que j’aime bien

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/



  • samedi 1er mai 2010 à 16h36, par jide

    Je viens un peu après la bataille, mais je veux quand même foutre mon grain de sel, en particulier sur le fait que le gars ouvre sa gueule, souvent à bon escient, sur des sujets qui fâchent. Ils ne sont pas nombreux dans ce cas. Les fachos et autre conservateurs moisis ont leur éditocrates(c) dans tous les médias. Nous avons peu de gars capables de leur foutre une branlée verbale. Méluche en fait partie.
    Une vidéo qui cerne bien le personnage : http://vimeo.com/11087671 (et les 3 suivantes)
    Il ne fait pas de mystère de sa stratégie : mettre les pieds dans le plat, « secouer le cocotier » (sic), prendre le pouvoir par les urnes et appliquer sa politique.
    Laquelle politique a tout pour (me) plaire...
    Alors, oui, c’est moins fun que des barricades face à la troupe qui charge.

    • samedi 1er mai 2010 à 16h52, par Manuel

      C’est de la connerie. Le type s’est lui-même ridiculisé lors de la campagne de vaccination de la pseudo-pandémie mondiale « on-va-tous-crever » par exemple. Comme je l’ai écrit, la forme change tandis que le fond reste identique. C’est dingue, on dirait qu’il vous faut absolument un guide ou je ne sais quoi, vous essayez de le défendre, vous avez du mal à avouer qu’il est aussi con que les autres, que rien ne change et rien ne changera avec lui et ses sbires.
      Je n’ai rien à ajouter de plus. Tout a été dit par JBB et Christian Lehmann.

      • samedi 1er mai 2010 à 17h11, par jide

        Je te remercie de lâcher que ce que je dis « est de la connerie », comme ça, à froid. Tu peux préciser ton exemple d’« on va tous crever » ?
        Il ne me faut pas du tout un guide, et je ne cherche certainement pas à défendre quiconque contre les apparences.
        Je part du principe que la société qu’il propose est plus proche de mes aspiration que celle imposée par le nain nerveux. Sarko applique le concept de réformisme radical. Et ça marche ! je veux dire par là que l’action politique peut être rapide, et mettre à bas des institutions d’âge vénérable.
        Cela passe par 1) l’utilisation et 2)le contrôle des médias dominants, que tu le veuille ou non.

      • samedi 1er mai 2010 à 17h14, par Big Brother

        envie d’écrire une horreur :

        tant qu’à faire d’une pierre deux coups, je serais pour qu’on licencie aussi Daniel Mermet.



  • samedi 1er mai 2010 à 19h10, par namless

    Plus de cent messages pour méluche : on peut dire qu’il ne laisse pas indifférent !

    D’accord avec @jide. Avec Mélenchon, ça fait du bien d’entendre quelqu’un qui met « le doigt où ça fait mal », en ces temps de mensonges et de concensus général, on ne va tout de même pas s’en priver !

    Oui bon, le coup du H1N1 : ça n’est pas parce Mélenchon l’a dit qu’on est tous allé se faire piquer !
    Zémour en grand intellectuel (Mouarf !) : beaucoup de bruit autour d’un type qui ne représente rien, qui n’a rien à dire, un chroniqueur surnuméraire, donc inutile.
    La burqua ? Un épiphénomène. Qu’est ce qu’on s’en fout ! Enfin moi j’ai pris le parti de m’en foutre. Comment vont il l’appliquer leur loi ?

    Tout ça est bien loin des préocupations populaires du moment : vivre correctement sans se faire tondre.

    Parce que pendant ce temps là la braderie continue.

    • samedi 1er mai 2010 à 20h03, par Big Brother

      si tu t’en fous

      va donc voir Remugle, il t’emmènera crier sur les toits avec les Iraniennes et ce sera génial.

      • samedi 1er mai 2010 à 20h43, par namless

        Impossible ...
        J’ai le vertige !

        • dimanche 2 mai 2010 à 03h35, par ToTo

          bonjour mr JBB il m est arriver de tomber sur votre site de par sa maitrise de sa pensé assez unique il faut l avouer mais la je croit que vous tomber exactement dans les clicher
          sa commence par un titre qui est limite insultant , les amalgame des noms sa me rappel ma tendre enfance et oui j était aussi un crack et ont me le rendais bien , ont as quesqu ont mérite certains dirons
          enfin tous sa pour dire que de vouloir nous faire du clicher avec du clicher ses souvent même cause même effet et oui faut faire gaffe quand ont l aptitude , moi je les pas j écrit comme un cochon et je m en excuse
          votre papier pourtant donne la preuve que vous est mature et surement un critique hors pair alors que vous arrive t il mon ami ?

          oui ont as comprit qu ici même la couleur rouge est synonyme de coco etc..
          de radical voire d extrême
          bon chacun a sa couleur moi la mienne ses le bleu clair mais par ses temps si ont aurez presqu envie de la renier lol ( a ses clichez ont la dent dure )

          je vous rejoins sur une chose JLM entre trop dans cette danse d un système médiatique qu il aime as critiquer
          mais il n est pas le dernier et sait ceux critiquer il me semble et pose bien souvent des débats des problem qui nous touche , sa façon est brutal mais souvent argumenter et j aime assez sa façon
          après tout ont combat le feu par feu qu ont ont ne peut plus le contenir et il me semble bien que ses le cas dans nos société ou alors je fait des clichez aussi lol

          j aime sont franc parler et sa façon de montrer les vrai problem
          sa peut déranger de tel caractère ses vrai , mais j aime les caractériel quand il le faut ( tout grand politique devrez l être)
          les veaux a la sauce sarko ses pas trop mon truc ou a la cause ps
          espérons que votre prochaine article sur Mr JLM serra un peu plus critique sur le font et non sur la forme et si ont pouvez oubliez les lamentable déviation de nom sa serrez surement mieux pour tous le monde , après tout ont as passez l adolescence moins sans mal je l avoue lol
          j ai remarquer que bien souvent il doit être obliger de s excusez d être ancien PS
          pourtant il est le 1 er a donner les erreur que lui même a fait

          et franchement radical sa veut plus rien dire , la mode parle d extrême lol

          ou bien ceux mondeest radicalement libéral et capitaliste non ?

          pourquoi quand ses gauche ses radical et quand ses droite ses ouverture
          hahaha
          et si ont était juste citoyen républicain avec chacun ses valeurs ?

          le vrai débats qui devrez enfin s ouvrir pour avancer ???
          bien le courage a vous tous
          tcho comme dit le héro de mon fils



  • dimanche 2 mai 2010 à 10h47, par PPellicer

    Eh les copains (ceux qui laissent des commentaires ici), il faut se réveiller un peu. Les politiciens qui s’emparent des luttes et se préparent le beau rôle en mettant en avant quelques formules pseudo-radicales dans leurs discours c’est pas tout à fait nouveau si je ne m’abuse...

    Si on pouvait éviter de s’y laisser prendre encore et encore ce serait bien.

    Ou personne ne se souvient de ce que sont devenues les révolutions et leurs promesses ? On a pourtant eu un certain nombre d’exemples tragiques au siècle dernier, et jusqu’à récemment.

    • dimanche 2 mai 2010 à 12h09, par Big Brother

      à PPellicer

      Mélenchon a toujours préféré la logique médiatique à la logique militante, il a toujours repoussé les conflits de classe à l’arrière plan.
      alors stp, tu t’adresses pas aux commentateurs comme à des sympathisants des partis, à moins que tu veuilles faire un voyage à Tanger ( dans un cercueil, bien sûr).



  • dimanche 2 mai 2010 à 17h35, par anarchospinozal

    Les politiciens sont fabriqués par le système (démocratie représentative). Par conséquent, ils portent tous les mêmes tares. Voici ce qu’en disait Castoriadis :

    « Ce ne sont pas des politiques à mon avis, mais des politiciens – au sens de micropoliticiens. Des gens qui font la chasse au suffrage par n’importe quel moyen. C’est du marketing, oui. Ils n’ont aucun programme. Leur but est de rester au pouvoir ou de revenir au pouvoir, et pour cela ils sont capables de tout. »

    Ceci étant posé, libre à chacun d’apprécier plus ou moins l’individu A que l’individu B dans la clique politicienne.

    En ce qui concerne JLM, je l’ai vu faire ses effets de manche à un meeting des CUAL juste après la victoire du non au TCE. Toutes les têtes de gondole présentes à la tribune ce jour-là, elles en ont fait quoi du non au TCE ? de la récupération politicienne pour leur pomme et leur chapelle. Politics as usual...

    Oui « que se vayan todos ». Sarkozy, JLM et compagnie, barrez-vous de mon soleil !!!

    Slogan vu dans un documentaire sur la commune libre de Oaxaca : « Ils veulent que nous prenions le pouvoir. Nous ne céderons pas à leur provocation. » (traduction approximative). Visiblement, les membres mexicains de l’APPO ont plus de maturité politique que la plupart des sympathisants français de la « vraie gauche »...

    • dimanche 2 mai 2010 à 18h30, par Big Brother

      de toute façon provocation ou pas, en France, la preuve que le peuple n’attend pas que un changement social, c’est que les gens luttent pas.

      ce qui les invalident directement.

      alors, n’inversons pas les rôles, c’est à eux de se tenir à carreau...



  • dimanche 2 mai 2010 à 18h24, par emcee

    Non, en effet, Mélenchon, n’est pas plus crédible que les autres. Après la victoire du référendum, on se disait (en se forçant un peu tout de même) qu’il y aurait un renouveau de la gauche, des thèmes communs incontournables, même si cela allait être difficile. Mais non, tout le monde est retourné dans sa chapelle, à vouloir sonner les cloches plus fort que les autres.

    Ce que je reproche à la gauche actuelle et à tous ces leaders qui ont accès aux médias (en usent et en abusent), c’est non seulement de ne pas être sortis des poncifs et des litanies qui datent de leurs premiers pas dans le militantisme, et donc de refuser de mener une réflexion d’ensemble après un état des lieux minutieux, mais de se laisser enfermer, volontairement ou pas, dans une sorte de consensus confus ambiant.

    D’abord, en n’apportant pas une réponse claire aux sujets majeurs, et en faisant le dos rond, voire en se faisant les meilleurs chantres de la droite – même tacitement : le voile, le niqab, Zemmour, l’« insécurité », la vidéosurveillance, les fichiers, et tout ce qui sert la droite et l’extrême droite à communautariser la société française, à discriminer les uns pour favoriser une minorité et à abandonner les (vrais) principes de laïcité, qui sont les seuls garants des libertés et de la cohésion de la société.
    Pire encore, ils s’allient à la droite contre la volonté de la population, et de celle de leurs propres électeurs. Nul n’a oublié l’acharnement de la « gauche » « socialiste » à nous convaincre de voter oui au référendum, ni le coup de main salvateur à l’assemblée pour récuser le vote des citoyens, ni les appels du pied à Bayrou plutôt que de faire une alliance à gauche.

    Ce dont on ne se souvient sans doute pas, c’est le voyage au Liban en 2008 de tous les leaders politiques (dont MGB), accrochés aux basques d’un président pourtant hâbleur et imposteur, pour aller jouer la pantalonnade de l’« union sacrée » dans le but de montrer la « voie » aux Libanais (comme si nous pouvions être un modèle en quoi que ce soit !)
    Comment, dans ce cas-là, peut-on accorder une quelconque foi à ces pantins ?

    Quant à certains thèmes traditionnels de la gauche, ils ont été aujourd’hui repris par la droite et l’extrême droite (cf. l’« antisionisme », par ex) qui cherchent délibérément à brouiller les pistes et à décrédibiliser la gauche.

    C’est à la gauche de faire le ménage dans tout ça et d’adopter des positions claires et non ambigües afin de se démarquer des contrefaçons. Mais elle n’est pas près de le faire. Le marigot est trop bien chauffé, semble-t-il.

    Alors, non, nous ne cherchons pas un « guide », à gauche, comme cela a été dit avec mépris - les guides, on voit bien où ils nous mènent- nous cherchons la carte qui nous mettra sur le bon chemin.

    @ PP Pellicer : nous n’avons pas attendu vos lumières. Merci de ne pas nous donner de leçon. Ou, si vous avez une solution, donnez-la donc.

    • Bonjour à toute l’équipe. Partout où je passe je dis que votre travail est remarquable . C’est vrai . C’est dit. Après je n’ai même pas envie de pinailler sur la personnalité de J-L Mélenchon tellement je trouve le sujet un tantinet dérisoire. Je n’ai pas
      « l’amour du chef » et je laisse ça aux fascistes.

      Après quand une personne réveille une certaine partie de la classe moyenne et renvoie à la lutte des classes, c’est bon à prendre. A force de nous tirer dans le dos dans notre propre camp, c’est assez désolant de poursuivre dans la même mécanique même si dans l’histoire on est habitué. Hélas. Personne je crois n’a de leçon à donner à autrui sur ses « erreurs passées » - De l’eau a coulé sous les ponts, un nouveau cycle politique commence. Nous devons faire une synthèse née de nos similitudes et pas de nos différences. Pour amener de l’eau au moulin de cette volonté là, je vous propose de regarder sereinement la vidéo suivante qui dure 1 heure 27 minutes. Je crois qu’elle vaut le coup d’œil appuyé au delà des critiques anecdotiques ou justifiées. Bonne vue :

      http://www.arretsurimages.net/conte...

      • dimanche 2 mai 2010 à 19h32, par Big Brother

        tu triches
        en plus la page recherchée n’existe pas.

        dis nous plutôt ce que Mélenchon a fait de valable ?

        • dimanche 2 mai 2010 à 20h54, par JBB

          @ Big Brother : il n’y a pas de triche, c’est juste qu’il faut virer l’espace en trop dans la barre d’adresse. Là, ça marche, mais le contenu n’est accessible qu’aux abonnés du site Arrêt Sur Image. C’est un débat organisé entre l’économiste Touati et Mélenchon, je n’en ai vu qu’une petite partie (ça dure à peu près une heure et demi), mais de ce que j’ai vu Mélenchon a l’air assez rentre-dedans.

          @ emcee : le résumé est parfait. Aussi bien pour ce qui concerne l’absence de réflexion, de perspective et de hauteur de tous les partis de gauche. Et pour la façon dont ces derniers ne cessent de courir après la droite, jouant dans son camp sur nombre de thèmes.
          Quant au Liban : j’ignorais. C’est très révélateur, en effet.

          « nous cherchons la carte qui nous mettra sur le bon chemin. »

          Justement : le but est dans le chemin.

           :-)

          @ H2 : « Nous devons faire une synthèse née de nos similitudes et pas de nos différences. »

          C’est là où je suis sceptique. Je ne crois guère au travail de synthèse qui passerait par un très large front de la gauche (c’est-à-dire, dans les faits, toujours par le plus petit dénominateur commun quant aux ambitions de changement) et par une alliance politicienne. J’y crois davantage en ce qui concerne les individus, pour peu qu’ils n’aient ni représentants ni partis.

          Je ne crois pas non plus qu’un nouveau cycle politique commence. Les idées mises en avant par les partis de gauche se sont sans doute un peu durcies, à cause de l’air du temps ; mais les hommes et femmes qui mènent ces partis sont à peu près tous les hommes, je ne vois guère pourquoi ils faudrait effacer leurs errements passés et leur refaire confiance.

          (Aussi, au nom des joyeu(ses)x picoleu(ses)rs participant à A11 : grand merci pour les gentillesses. )

          • dimanche 2 mai 2010 à 21h21, par Big Brother

            merci JBB
            il peut l’être rentre-dedans et il a intérêt à avoir une bonne équipe
             × vu que : pas un seul élu dans les organisations internationales
             × la Grèce comme modèle : slogan « puisque vous avez été entubés par les banques, vous n’avez qu’à crever »

            • dimanche 2 mai 2010 à 22h29, par H2

              Dans l’idéal sans doute, mais je ne comprends pas bien cette contradiction entre individus et libre association pour peser sur la réalité telle qu’elle est.

              Il y a bien des organisations anarchistes, libertaires, les brigades internationales étaient structurées, etc...croire qu’avec ses petites mains tout seul on va renverser le système capitaliste, c’est un peu délirant non ? Une pensée « hors sol », hors histoire, hors humanité. Je ne vois pas où est le problème entre la liberté individuelle et la libre association.

              Je comprends que tu sois contre la dite « représentativité » mais il y a pas mal de contradiction dans ce schéma. Seul, on est peu et on ne peut pas grand chose . C’est le groupement de sujets libres et clairement associés qui fait toujours la différence.

              Penser que seul on va y arriver , c’est laisser aux puissants qui ont la manne le loisir de gouverner jusqu’à la fin des temps. Vaste sujet je sais !

              Pétri de plusieurs histoires familiales et enrichi d’expériences personnelles, je crois au delà de l’individualisme et de la liberté du sujet que la représentativité à condition que celle-ci soit circonscrite dans le temps et l’espace, peut permettre un recul différé de l’émotionnel et que ce n’est pas toujours une mauvaise chose . A durée limité et balisée le mandat représentatif n’est pas nécessairement une tare à condition que ce mandat soit tout le temps discuté et surveillé par les électeurs qui ont donné ce mandat à un représentant . Il doit y avoir une possibilité de destitution s’il y a trahison du mandat avec remplacement immédiat. Je suis contre cet embourgeoisement des élus qui en oublient la réalité concrète. A force effectivement il y a un écart trop grand entre ceux qu’ils sont censés représenter et la mission initiale perdue en cours de route.

              Mais annuler la représentativité, donc la démocratie représentative, c’est laisser à Monsanto la liberté de breveter le vivant avec garde prétorienne massive pour la protection d’intérêts privés. C’est le règne exacerbée des mafias. Ok la démocratie libérale n’est que l’avant pont de ce futur que l’on nous promet et qui se renforce déjà dans le présent. Mais quid des expériences passées où dans les expériences dites « socialistes » la représentativité avait été dissoute et la contradiction avec ?

              Croire que sans organisation multiformes et renouvelées on arrivera à contrer le moloch capitaliste c’est être distrait. On verra si tout un peuple Grec saura résister à mains nues aux dictats de Bruxelles, du FMI et des marchés financiers. Tu vas me dire que les représentants qui ont été élus ont trahit le peuple grec en 8 jours. Un record. C’est vrai et cela amènera de l’eau à ton moulin.

              Je ne vais pas faire l’hypocrite. Aux Grecs de voir la suite du programme politique qu’ils ont appelé de leur vœu. Ils ont la légitimité avec eux. Dans ces conditions, ils doivent destituer Papandréou plutôt que de le laisser régner. Mettre le feu au PS Grec serait somme toute assez normal vu la trahison de ceux qu’ils ont élu sitôt arrivés au gouvernement. Il ne faut pas perdre de vue cependant que c’est la droite qui a saigné le peuple Grec avant Papandréou et a trafiqué les comptes publics avec la complicité de la mafia libérale de Goldman Sachs. C’est la droite comme d’habitude qui a pillé le trésor public et vidé les caisses .
              Donc oui dans ces cas au vu de la « déreprésentativité » , il serait normal au vu de la légitimité et de la souveraineté du peuple Grec, que celui-ci demande la démission du président félon, et que les Grecs organisent la Grève Générale illimitée. Au nom précisément de la réprésentativité du peuple Grec et contre son annulation.

              Grève Générale Illimitée. Cela me va. Que se vayan todos ! On s’approche du scénario argentin, c’est clair. Il va y avoir du grabuge. Nous devons aider le peuple Grec. S’il y a une caisse de solidarité fiable, merci de nous en prévenir pour les aider à tenir.

              • lundi 3 mai 2010 à 02h30, par ToTo

                PPellicer
                bien sur que personne na oubliez et voila pourquoi le ps par exemple et a 2 doigt de crever
                mais je croit qu ont ceux trompe sur Melanchon , je ne le connait que des débats sur le net mais ya une chose que je trouve fondamental outre les discours
                ses les faits
                ceux mec fait ceux qu il dit et dit ceux qu il fait
                toutes les loies voter quand il était parlementaire il fessez partie de cette minorité qui n en voulez pas
                moi j en connait peu qui font sa , il na qu un petit pouvoir ok , rien ne dit qu avec plus de pouvoir certaine chose ne finirez pas dans les tiroir mais dans l état actuel qu est le pays et ses valeurs , les citoyen etc.. j ose croire a un nouvel élan
                ya pas de changement sans espoir et sans prise de conscience
                ont en est la
                et oui n oublions pas , mais jamais 57 % d abstention aux européen 64 % ya même pas 2 mois
                l état de nos société a tous les niveaux est préoccupante
                l état de la résiliation les tout autant , les lamentation n alimente que tout sa , dans la vie vaut mieux prendre quelques risque que de ceux manger les même troufion , humainement je préfère des gens avec toutes leur tête , qui reconnaisse bon nombre de leur erreur que ceux qui pilule depuis un bon moment et qui continue a nous écrasez la tête dans la ....
                de toute facon ya quoi a perdre ?
                la gauche ? la gauche est Ko débous , elle ne réagis plus face a tout sa , elle cherche des chefs capable de la remettre sur pied , elle cherche un nouvel élan politique
                la droite aussi n en doutons pas , elle ceux discrédite toute seul sans même la gauche pour l aider ses pour dire
                qui tente rien na rien , moi ji joue pas mes fesses mais j aimerez un changement de curseur
                que la raison reviennes , les valeurs les vrais , que les gens s ouvres les uns des autres pour avançaient pour les génération futur
                et non pour quelques élites qui l ont décider sur le dos de l ensemble
                enfin ses mon avis de simple citoyen
                une chose ou melanchon a encore raison , nul doute pour moi , la lutte des classes est engager , ses eux qui mène , doit ont abdiquer ?
                pour ma part non
                et je ne suis ni coco ou je ne sait quoi , d aucun partie , j aime a suivre mr JLM car il ma redonner goud pour une autre société , des mieux pour mes gamins et ceux des generation future
                et oui je fessez partie de ceux qui sen foutez juqua sarko

                ya quoi 2 mois un ami pas du tout sur les même ondes que moi ma dit , tu as surement raison
                Sarko et ses sbire ses ceux qui ya de pire , ont ne peut que ceux relever
                les cartes sont dans les mains des Fr
                sont ils conscients ? j en doutes , s informes t ils vraiment a part la TV ? j en doute aussi
                ses aux gens qui ont prit conscience de ceux battre et croyez moi ont est vite isoler
                mais je n est jamais baisser pavillon et ses pas demain que je le ferez

                Big Brother
                militant il la toujours était ou alors tu vérifie pas assez tes infos mon ami bien plus qu un gars comme moi en tout cas
                t appel quoi militant toi ?
                il est aux devant des défis qui sont devant nous
                et même dans les manif , alors je sait pas ou tu vérifie tes dires mais nombres de fois je les vue ala rue etc..
                d ailleurs ses lui qui a prit le contre courant pour les retraite et même pour la Grèce
                enfin ya des moment ou je suis perdu dans les certitude de certains , pourtant ont a 2 yeux non ?

                je peut t affirmer que depuis 2005 et le denie de démocratie qui a lieu il était des cortège
                si ten veut des preuves fait signe ses avec plaisir que je te fait partager ceux mouvement qu ont tente de faire taire
                bonne soirée

                • lundi 3 mai 2010 à 08h15, par Big Brother

                  ce que j’appelle militant ?

                   × déjà, c’est pas parce que tu vas à tous les déboulés de carnaval pour te montrer que tu t’es un militant

                   × une grève ( vu message de H 2) , c’est un arrêt concerté du travail par les salariés ; et ça, j’en ai jamais vu de ma vie .
                  et je comprends pas car je vois uniquement des gens qui en chient. Tout le monde en chie, pire qu’avec la sélection naturelle.
                  Donc faudrait créer des conditions historiques nouvelles.
                  Vu comment les politiciens entendent maîtriser cela , c’est mal barré.
                  et donc pour commencer, ce qui est certain, c’est que un dimanche soir, je visionne pas un arrêt sur images avec des mouquères, pour la bonne raison que ça ne devrait pas exister.

          • Pas facile à retrouver, l’épisode libanais peu glorieux, je l’ai retrouvé ici,.

            • et ? il n est marquer nul part JLM
              MGB oui mais ses pas JLM de 1 de 2 je ne voit en quoi les histoire de diplomatie devrez être interdit parsqu le Liban est sous dictature
              ou a t on vue jouer sa ?
              si ont ne peut parler avec sont ennemie alors autant lui taper dessus a ceux moment la
              franchement sa me dépasse ses idée préconçues parsqu un dictateur ont ne doit pas parler avec
              sache que sont peuples ne crève pas la dalle , il na déclarer aucune guerre
              bon ont devrez regarder d abord devant sa porte parsque ya du boulot
              sa me fait pensez avec cette idée gentil cas eu blair et bush
              ont va déloger le dictateur sadam hussen
              résultats plus 1 millions de morts une famines grandissante , une misère qu ont préfère même pas parler etc.. , une diplomatie proche du néant , une organisation international discrédité aux yeux du monde et tout sa par dessus le marcher sur des mensonges , qui je le rappel ne sont pas juger et ne le serons surement jamais

              tient écoute ceux que chevenement dit de ceux genre d idée , comme ne pas discuter avec le HAMAS sur le conflit avec israel
              http://www.chevenement.fr/index.php

              il me semble que sa logique est imparable en parlant de ceux genre diplomatie qui ne fait qu alimenter la haine etc..

              • Et ? J’ai parlé de Mélenchon, moi ? A l’époque (juin 2008), il était encore au PS, où il faisait de l’agitation dans un bocal, et il était donc représenté par son chef à lui, comme celui de Valls, de DSK, de Dray, de Royal et de bien d’autres. Et, que je sache, il n’a pas désapprouvé ce genre d’initiative grotesque.

                Et si tous les leaders républicains et démocrates US venaient, en qualité de suzerain à vassal, ou de, disons, grand à petit, faire, sur le perron de l’Élysée, une démonstration de l’Union Sacrée, je suppose que vous trouveriez tout cela également normal.

                Quant au reste, je ne vous suivrai pas sur le plan des idées ... Cela risquerait d’embrouiller ce fil de discussion.

                • mercredi 26 mai 2010 à 02h58, par ToTo

                  Jean-Luc, radical ? Ne Mélenchon pas tout, s’il te plaît… 3 mai 08:22, par emcee

                  il est partie pourquoi mon ami ?
                  les leader moi je les appel les chefs et pourquoi une tel question , ceux n est pas déjà le cas ?
                  vous avez la réponse donc pourquoi me posez une question de ceux genre la ?
                  je vous demande pas de me suivre et d ailleurs qui vous dit que toute vos idée serrez contraire aux miennes ?
                  j en doute fort sinon ont ne serrez pas a tenter un dialogue non ?
                  amicalement mon ami je ne vient pas en ennemie je pense que quelque part vous le savez

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