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lundi 14 décembre 2009

Le Charançon Libéré

posté à 13h05, par JBB
47 commentaires

Action antiraciste : Brice Hortefeux remporte un Oscar !
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Il était temps… L’exemplaire Brice Hortefeux attendait depuis longtemps de recevoir une distinction pour son précieux combat contre tous les racismes. Grâce à l’Union des patrons et professionnels juifs de France, qui organisait hier un colloque sur un thème politiquement neutre - « Les ruses du nouvel antisémitisme contemporain : l’antisionisme » - , c’est désormais chose faite. Ouf…

Tu l’ignores peut-être.

Mais on vit dans un monde merveilleux.

Et je ne me lasse jamais de ces surprises magnifiques - précieuses pépites - que nous accorde parfois l’esprit du temps.

Destin joueur qui se plaît à faire émerger d’ironiques et jouissives contradictions.

Comme autant de sources de triste ravissement et de gras éclats de rire désolés là où ne devraient naître que l’indignation et le scandale.

C’est ainsi : on vit dans un sombre Disneyland idéologique.

Et les manèges à frisson de la pensée rancie sont si étonnants, si surprenants dans leur décomplexion et leur culot, qu’ils soulèvent forcément l’admiration.

Que veux-tu ?

C’est si osé…

-

Je ne suis qu’un spectateur.

Et je regrette parfois de n’être point passager du vent mauvais.

Non pour y prendre part, mais pour mieux en goûter le piquant sel.

Ainsi, j’eusse aimé être présent à cette journée de « réflexion » qu’a organisée hier l’Union des patrons et professionnels juifs de France à l’espace Pierre Cardin.

Brillant colloque intellectuel sans aucun parti-pris, les intitulés des débats suffisant seuls à prouver l’absence de tout biais idéologique (le programme est ICI).

À l’image de cette table ronde prévue de 13 h 15 à 14 h 15 : Les médias - Peut-on être antisioniste sans être antijuif ?

De celle-ci, de 14 h 30 à 15 h 30 : Les intellectuels - Le discours de la haine, l’une de ses formes : l’antisionisme.

De celle-ci encore, de 17 à 18 h : Les juristes - L’antisionisme est-il un délit ?

Ou enfin de celle-ci, à 18 h 15 : Les politiques - Les ruses du nouvel antisémitisme contemporain : l’antisionisme.

Oui : c’est chouette, un débat neutre et pas orienté…

-

J’eusse d’autant plus aimé être présent à ce colloque que l’un des plus hauts dignitaires du régime en était l’invité d’honneur.

Et que je ne doute pas que le ministre de l’Intérieur en a profité pour faire un discours brillant.

Prise de parole lors de laquelle il a pareillement condamné toutes les formes de racisme et d’intolérance, salutaire rappel en ces temps de joyeux débat sur l’identité nationale.

Oui : c’est son rôle.

Je ne doute pas - aussi - que le ministre de l’Intérieur se serait identiquement déplacé à un colloque organisé par une quelconque association nationale musulmane.

Et qu’il n’aurait pas hésité à prendre la parole après des tables rondes portant d’autres intitulés, disons (au hasard, hein…) « Les médias - Peut-on être islamophobe sans être raciste ? », « Les juristes - Le racisme anti-musulman est-il un délit ? » ou encore « Les politiques - Les ruses du nouveau racisme contemporain : l’islamophobie ».

Oui, derechef : c’est son rôle.

Je ne doute pas - enfin - que Brice Hortefeux a profité de l’invitation pour rappeler à leur devoir de modération les membres de l’Union des patrons et professionnels juifs de France.

Et qu’il n’a pas manqué de condamner un éventuel discours communautariste soufflant sur les brasiers de la haine et de l’amalgame, tel celui tenu par le président de l’UPJF, Claude Barouch, lors d’un gala, le 30 mars 2006 :

Car ne nous y trompons pas : Nous, les Juifs, ne sommes que la partie émergée de cet iceberg de haine et de rejet de l’autre. Nous savons malheureusement, qu’aujourd’hui, il est tout aussi difficile d’être Chrétien que Juif dans les écoles et les cités de certains quartiers. Ces informations ne sont pas le fruit de notre imagination, mais ressortent de nos échanges avec nos amis chrétiens ainsi que les autorités dirigeantes de notre pays.
Mais si nous, Juifs français avons fait le choix de rester en France et d’essayer encore d’y croire, alors le moins que nous puissions faire c’est de ne pas rester inactifs. A nous seuls, nous ne modifierons pas le cours de l’histoire.
Mais en unissant nos forces, nous pourrons sans doute en modifier certains aspects.
(…)
Ce combat est si fondamental qu’il est aujourd’hui une des conditions de notre survie, un combat vital pour empêcher, une fois de plus d’être relégué au rang de dhimmi1… Ce combat doit être mené sur tous les fronts à la fois, celui de la politique, de la communication et de la pédagogie.
(…)
Aujourd’hui, les antisémites les plus virulents ne sont plus seulement ceux qui veulent un monde de Juifs dhimmi et sans État Juif, mais ce sont ceux qui veulent islamiser le monde et rendre dhimmi l’ensemble du monde judéo-chrétien.

Oui, toujours : c’est son rôle.

Difficile apostolat que celui de ministre de la République.

Et exigeant devoir de neutralité et d’équilibre.

Mais c’est ainsi que la France est grande…

-

J’eusse d’autant plus - encore une fois - aimé être présent à cette joyeuse manifestation que le ministre de l’Intérieur y a reçu une distinction méritée.

Et je n’aurais pas boudé mon plaisir à la perspective d’applaudir à la remise du grand Prix contre le racisme et l’antisémitisme à Brice Hortefeux.

Homme qui le mérite à l’évidence, ainsi que le souligne Plume de Presse.

Ne serait-ce que parce que « quand il y a un grand prix ça va, c’est quand il y en a plusieurs qu’il y a des problèmes »…

-

Toutes ces choses posées - les formes les plus élémentaires et essentielles de neutralité étant respectées - je ne m’étonne pas une seconde de la prise de position de Brice Hortefeux, lequel s’est alarmé d’une forte hausse des actes antisémites au cours des neufs premiers mois de 2009.

Non plus que ne me surprend l’annonce, lors de cette manifestation, de la nomination d’un préfet chargé de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

Je te dirais même : il faudrait vraiment être très mal disposé pour voir dans cette intervention d’Hortefeux au colloque de l’Union des patrons et professionnels juifs de France une quelconque pierre supplémentaire apportée au boueux débat sur l’identité nationale.

Et pour y déceler une preuve supplémentaire d’un éventuel parti pris - contre les minarets et les burqas exclusivement - dudit débat.

Ça se saurait, quand même…



1 Wikipedia : « Un dhimmi est, selon le droit musulman, un non-musulman ayant conclu, avec les musulmans, un traité de reddition (dhimma) déterminant ses droits et devoirs. »


COMMENTAIRES

 


  • lundi 14 décembre 2009 à 13h22, par Isatis

    « Mais on vit dans un monde merveilleux. »

    Celui où une poignée de d’arsouilles s’acharne à faire perdre leur sens aux mots pour mieux entourloupéter l’esprit un peu faible ou mal renseigné ; et ça marche ! Des tags et des oreilles de cochon punaisées sur les murs extérieurs d’une mosquée castraise, arf et crotte de bique.



  • lundi 14 décembre 2009 à 13h30, par tgb

    peut on être anti Giscardien (ou anti Portefeux) sans être anti Auvergnat - je pose la question et la réponse est bien sûr négative cela va de soi

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/



  • lundi 14 décembre 2009 à 13h48, par Soisic

    Boarf, après tout, ça reste dans la logique : N. Sarkozy avait bien obtenu en 2008 « The Humanitarian Award » de l’Elie Wiesel foundation for Humanity (censée récompenser des êtres exceptionnels qui consacre leur temps à se battre contre l’indifférence, l’intolérence et l’injustice), alors... je ne m’étonne plus de rien...
    C’est un peu comme les récompenses « Saveur de l’année » attribuées aux produits de l’agro-alimentaire par les grosses boîtes de l’agro-alimentaire : il ne faut pas se laisser abuser...

    • lundi 14 décembre 2009 à 19h01, par JBB

      « Elie Wiesel »

      Il en est un autre, en effet, fichu semeur de confusion et manipulateur sans conscience.

      « C’est un peu comme les récompenses »Saveur de l’année« attribuées aux produits de l’agro-alimentaire par les grosses boîtes de l’agro-alimentaire »

      Bien vu :-)

      (Ça a le goût de la merde, ça a l’odeur de la merde, mais… mais… mais oui ! C’est de la merde !)



  • lundi 14 décembre 2009 à 14h22, par dav

    Tout ça se tient mon brave :

    Brice initie joyeux-zement la politique qui nous permet d’expulser à peine timide-ment des afghans vers leur pays (un peu grincheux il est vrai), et barack, prix nobel de la paix en poche, décide simplet-tement d’y envoyer une poignée de soldats en plus pour qu’on soit bien sûr de ne pas les revoir de sitôt... dormeur-s que nous sommes.

    Tout ça pour que aider la blanche neige... la seule couleur de peau qui vaille...

    • lundi 14 décembre 2009 à 19h07, par JBB

      Jusqu’au jour où les mêmes décideront que tant qu’à se frotter à un prétendu danger, autant le faire encore plus directement chez nous. C’est que l’ennemi intérieur permet d’économiser pas mal de frais logistiques…

      • mardi 15 décembre 2009 à 07h57, par dav

        Oui... mais j’ai l’impression que l’ennemi intérieur et la violence exercée à son encontre apparaissent comme des « dommages collatéraux », une espèce de nécessité pour la bonne marche de la politique en oeuvre, quand le sort de l’étranger un peu trop basané ne suscite lui aucune espèce d’émotion si ce n’est une indifférence totale... car ces gens là ne sont définitivement pas comme nous.

        De toutes façons : y a du boulot les amis !



  • lundi 14 décembre 2009 à 14h34, par pièce détachée

    Eh bien moi, les Juifs complices de cette crapulerie — ou qui s’y laissent prendre en otages — , je ne les aime pas.

    Cette prise de position montre bien que l’antisémitisme progresse.

    CQFD.



  • lundi 14 décembre 2009 à 14h44, par spleenlancien

    Bravo pour cet article ! En 2003 Alexandre Adler fait paraître aux editions La Martinière un recueil de textes intitulé : « Le sionisme expliqué à mes potes » il y affirme ,en substance, la primauté de l’etat d’Israël sur la diaspora et met en garde les Juifs sur la tentation de proclamer leur antisionisme au risque « de rompre de manière définitive le lien les unissant aux autres Juifs de la diasppora. Autrement dit, il devient de plus en plus inenvisageable de concevoir une identité juive qui ne comporterait pas une composante sioniste forte » ( pages 240-241)
    Une excommunication en quelque sorte.
    Si ce thème vous interesse, je vous conseille la lecture du livre d’Yvan Segré, paru aux edition lignes en 2009 et intitulé : La réaction philosémite ou la trahison des clercs
    Bonne lecture.

    • lundi 14 décembre 2009 à 16h00, par iGor

      J’appuie cette invitation à la lecture d’Yvan Segré par les liens que voici :

      un entretien ici

      la présentation du livre chez l’éditeur

      et aussi une émission de là-bas si j’y suis.

      • lundi 14 décembre 2009 à 17h18, par pièce détachée

        Appuyons derechef en invitant à la lecture des souvenirs de Victor Segré (oncle d’Yvan).

        • lundi 14 décembre 2009 à 18h51, par JBB

          @ Spleenl’ancien (mazette, quel pseudo !) : à l’évidence, il y a eu hold-up d’une fraction de la communauté juive sur la question. À l’image de Richard Prasquier, président du Crif, déclarant imprudemment, lors des bombardements israéliens sur les territoires palestiniens, que 95 % des Juifs approuvaient l’attaque initiée par Israël.

          Merci pour le conseil de lecture, ça va faire un de plus dans cette longue pile de bouquins que je dois lire. (Elle ne baisse pas beaucoup, en ce moment...)

          @ iGor : merci derechef.

          (Diantre, je ne vais plus savoir où donner de la tête, moi…)

          @ Pièce détachée : ce que c’est d’avoir des lecteurs cultivés…

           :-)

          • lundi 14 décembre 2009 à 21h48, par Guy M.

            Avec un peu de retard, dû à l’une des dernières grèves visibles du régime sarkozien, celle du Rer A, je viens en appui pour rerecommander la lecture d’Yvan Segré, qui, notamment, se livre à une analyse confondante de la grande « montée de l’antisémitisme » en France, et surtout dans les lycées de banlieues décrite par Brenner... C’est un exemple saisissant de sa méthode de lecture, très littérale et très exigeante, qui fait des ravages quand elle s’applique à d’autres textes (comme ceux d’Adler, Finkielkraut, Taguieff, Sibony, etc.)

            Voir en ligne : http://escalbibli.blogspot.com

            • lundi 14 décembre 2009 à 23h52, par Dominique

              Il existe néanmoins une montée de l’antisémitisme dans les établissements scolaires, mais cela s’exprime aussi de manière très discrète la plupart du temps : on raye par exemple dans un manuel d’histoire une carte indiquant les lieux où figure une étoile de David ou bien une page sur le génocide commis par les nazis quand on ne la déchire pas. Je ne crois pas qu’il faille minimiser les inquiétudes de la communauté juive en France, elles sont réelles et elles pointent d’autres phénomènes que le traditionnel antisémitisme culturel (comme lorsque j’entendais dire Jude à voix basse lorsque je parlais du Front populaire). Cela n’excuse ni n’explique la politique indigne de l’Etat d’Israël aujourd’hui et hier, mais je ne crois pas que l’on puisse dire que cela n’existe pas à cause du nom des signataires. Pas plus que l’on ne peut dire aujourd’hui qu’il n’existe pas une politique d’Etat contre les immigrés d’origine surtout arabo-musulmane ou africaine. Je n’ai pas choisi un camp, mais j’entends aussi celui que vous niez dans sa parole.

              Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

              • mardi 15 décembre 2009 à 00h39, par JBB

                @ Guy M : si toi aussi, tu t’y mets, il va vraiment falloir que je lise ce bouquin.

                (Grève ? Je suis sûr que t’es solidaire. Au pire, ça t’a fait rater l’une de tes très nombreuses journées de boulot…)

                @ Dominique : bien entendu, loin de moi l’idée de nier l’existence d’un antisémitisme larvé ou avoué (il faudrait être scandaleusement aveugle pour prétendre le contraire). Non plus que - mais c’est peut-être une maladresse de ce billet qui pourrait le laisser sous-entendre - celle de remettre en cause une éventuelle recrudescence des actes antisémites. C’est un point sur lequel je suis tenant d’une ligne dure, sans concession ni aucune compromission : aucun dialogue ou tolérance avec les fachos, qu’ils soient racistes ou antisémites.

                Bref, ça m’embêterait que mon billet puisse laisser croire à une quelconque mansuétude. Mais si je déteste les cracheurs de haine, j’abhorre tout autant ceux qui l’instrumentalisent à leur profit. Et en la matière, la direction de l’Union des patrons et professionnels juifs de France me paraît assez gratinée.

                « Je n’ai pas choisi un camp, mais j’entends aussi celui que vous niez dans sa parole. »

                Encore une fois, ce n’est pas une seconde mon intention. Si ça peut le laisser croire, c’est une dommageable maladresse.



  • lundi 14 décembre 2009 à 17h48, par un-e anonyme

    Fissa fissa ,dégages ! disait le bon ministre à Azouz en faisant le petit signe sur la gorge.
    Ca vaut bien une médaille d’anti raciste ! Non ?
    A l’heure ou un prix nobel de la paix relance la guerre il ne faut hélas plus ne s’étonner de rien .
    Et comme disait Goebbels : Plus le mensonge est gros ,plus il passe.
    Pour rester dans les citations du monsieur : C’est l’un des droits absolus de l’Etat de présider à la constitution de l’opinion publique.
    Maintenant vous êtes prévenu !
    Important l’opinion publique à la veille d’échéances électorales . Ca va donner un max dans les mois à venir . Tous les moyens sont bons pour se refaire une image

    • lundi 14 décembre 2009 à 19h04, par JBB

      « Ça va donner un max dans les mois à venir »

      Jusqu’aux régionales, la machine ne fera clairement pas relâche. Et peut-être qu’après aussi : une fois ce type de boules puantes balancées dans l’atmosphère, rien ne dit que les apprentis-sorciers qui les fabriquent gardent ce qu’ils croient être un contrôle de la situation.

      « C’est l’un des droits absolus de l’Etat de présider à la constitution de l’opinion publique. »

      Celle-là, je ne la connaissais pas. Mais c’est vrai qu’elle ne saurait mieux coller à l’état actuel des choses.



  • lundi 14 décembre 2009 à 18h12, par Dr Maboul

    La droite décomplexée redéfinit l’anti-racisme et fait décerner par une organisation bien réac un prix de l’anti-racisme à un ministre qui l’est notoirement.

    C’est un peu comme si on faisait conduire des aveugles ou qu’on mettait dans une douche, dont personne ne se servirait, le prix d’une belle baraque...

    Demain l’UMP verse le RSA à tout le gouvernement !!!

    PS : Petit sondage
    Et pour Noël, les bons points du gouvernement iront à ? (votez pour la proposition la plus plausible)

    1/Un prix de philosophie pour Lefebvre

    2/Un prix de l’abstinence à Morano ou à Borloo

    3/Un prix de la fidélité et du bon goût à Besson

    4/Un prix de la sobriété et de la rigueur budgétaire à Sarkozy

    5/Un prix de transparence des comptes et des intentions claires à Bachelot

    6/Un prix d’Escrime à Lamoureux (qui se « trompe » de touche à l’assemblée)

    7/Un prix du bénévolat à Carlita (voir ActUp)

    8/Un prix d’Histoire à Estrosi (et pas de point Godwin, bande de médisants.)

    9/Un prix de moralisation de l’ultra-libéralisme à Lagarde (un prix de statistiques pour ses chiffres du chômage est aussi envisageable)

    10/Un prix d’éthique pour l’ensemble du gouvernement, des élus de la majorité et des journalistes de TF1, du nouvel-Obs et du Figaro (ceux de France télévision ne font que leur travail)

    • lundi 14 décembre 2009 à 19h10, par JBB

       :-)

      Je les aime bien toutes. Mais -quitte à choisir - je vote pour la numéro 8 : difficile de faire plus con qu’Estrosi, quand même…

      (Mais je me réserve le droit de repartir vers la numéro 1, une fois que Lefèbvre aura publié le bouquin qu’il est censé avoir dans les cartons…)



  • lundi 14 décembre 2009 à 19h35, par wuwei

    Définition de la double-pensée telle que la définit George Orwell : “Connaître et ne pas connaître. En pleine conscience et avec une absolue bonne foi, émettre des mensonges soigneusement agencés. Retenir simultanément deux opinions qui s’annulent alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux. Employer la logique contre la logique. Répudier la morale alors qu’on se réclame d’elle. Croire en même temps que la démocratie est impossible et que le Parti est gardien de la démocratie. Oublier tout ce qu’il est nécessaire d’oublier, puis le rappeler à sa mémoire quand on en a besoin, pour l’oublier plus rapidement encore. Surtout, appliquer le même processus au processus lui-même. Là était l’ultime subtilité. Persuader consciemment l’inconscient, puis devenir ensuite inconscient de l’acte d’hypnose que l’on vient de perpétrer”.

    • mardi 15 décembre 2009 à 00h45, par JBB

      La citation ne saurait mieux tomber.

      (Mais aussi, Orwell restera le plus grand - ou peu s’en faut - de tous.)

      • mardi 15 décembre 2009 à 11h55, par Karib

        Quelques saines lectures permettent pourtant de clouer le bec aux colonialistes et communautaristes intéressés, par exemple « Pour une histoire profane de la Palestine » de Loftallah Soliman, ou les livres d’Ilan Pappé, notamment « Le nettoyage ethnique de la Palestine. » Mais il y en a d’autres bien sûr, comme ceux d’Edward Saïd, Elias Sanbar, etc.
        On ne répètera jamais assez qu’Israël est un Etat colonial, fondé sur le nettoyage ethnique. Toute analyse de la situation qui ne partirait pas de ce constat simple et irréfutable serait nulle et non avenue.

        • mardi 15 décembre 2009 à 12h16, par remugle

          « On ne répètera jamais assez qu’Israël est un Etat colonial, fondé sur le nettoyage ethnique. Toute analyse de la situation qui ne partirait pas de ce constat simple et irréfutable serait nulle et non avenue. »
          Ouaip...mais tout Etat est fondé sur la violence, pas vrai...et Israel ne déroge evidemment pas à la règle... sur ces débats piégés (antisémitisme-antisionisme) il me revient toujours cette phrase du Talmud : « tous les Hommes sont semblables, et toi le Juif tu seras different, car tu ira le leur dire. »
          Et Dieu m’est témoin (Allah est le plus Savant !) combien j’ai d’affinités pour la civilisation arabo-musulmane ... et la detestation des religions et des bigots !



  • mardi 15 décembre 2009 à 12h00, par un-e anonyme

    En ces temps ou l’arbre aimerait cacher la forêt je me sens de plus en plus écarté de tous ces dicours qui ramene les débats sur un si t’ai pas d’accord tu es mon ennemi. zut alors ! j’aimerais que l’on appelle un chat un chat et moi voyez vous, tout ce qui tend vers le dicta d’un tel ou autre m’exaspere au plus haut, je demande qu’un seul postula celui de vivre et de circuler librement ou bon me semble et ne pas épouser tel ou tel idéologie, qui je vais pas vous l’apprendre, ce joue de nos futures libertés...

    • mardi 15 décembre 2009 à 15h08, par karib

      Ah ! circuler librement sans qu’on vous demande d’épouser telle ou telle idéologie ! Le monde des bisounours comme si vous y étiez ! Cher anonyme, va donc circuler librement en Palestine : tu te rendras compte que la seule idéologie qu’on te demande d’épouser (et il faudra produire souvent le certificat), c’est l’idéologie de la soumission. Pour la circulation, entre road-blocks, check points, mur de séparation, patrouilles militaires, fouilles, rafles, rafales et cie, tu m’en diras des nouvelles.
      Quant à la jolie citation de Remugle, je la trouverais plus jolie encore si je n’y décelais quelque tentative de renvoyer dos à dos tous ces gens qui s’agitent au fond de la « question piégée ». Colons et colonisés ramenés chacun à leurs turpitudes : tous égaux, tous imparfaits, alors qu’il ferait si bon vivre sur la terre des hommes, juifs et musulmans tous ensemble.
      Mais déjà, les termes ne sont pas adéquats : le conflit en Palestine n’oppose pas les « Juifs » aux « Arabes » ou aux « Palestiniens » mais des colons sionistes à des autochtones. Lesquels autochtones, à l’arrivée des premiers colons sionistes, à la fin du XIXè siècle, comptaient des musulmans, des chrétiens et... des juifs. Des juifs du coin, qui parlaient l’arabe, portaient le turban, mangeaient des falafels et n’avaient jamais entendu parler de la carpe farcie. Et qui ont vu arriver les premiers juifs d’Europe orientale comme ce qu’ils étaient : des colons. Alors je réitère : toute discussion, tout raisonnement, toute analyse, toute tentative d’imaginer ou de mettre en pratique une solution à ce conflit ne peut partir que de ces prémisses incontournables : Israël est un pays colonial fondé sur le nettoyage ethnique.
      Après, tout se discute.

      • mardi 15 décembre 2009 à 15h46, par remugle

        Cher Karib, Israël est un pays colonial fondé sur le nettoyage ethnique bien sur...loin de moi l’idée angelique de mettre sur le meme plan colons et colonisés ... j’ai bien dit aussi que tout Etat etait fondé sur la violence, non ?...

        J’ai pas eu besoin de gratter très profond chez nombre de camarades, qui le sont devenus beaucoup moins depuis, pour voir, sous leur antisionisme, le vieil antisémitisme européen faire surface à l’insu de leur plein gré... et chez pas mal de potes arabes un soutien à une Palestine, dont ils n’ont vraiment que foutre, servir d’habits à de moins reluisants discours... mais Allah est le plus etc...etc...

        Salud (y pesetas !)

        • mardi 15 décembre 2009 à 15h47, par remugle

          C’est l’écho ou je me parle à moi-même ?

          • mardi 15 décembre 2009 à 16h20, par karib

            Grattez l’antisionisme et vous trouverez souvent le vieil antisémitisme européen (ou musulman) ?
            Mouais. Peut-être. Rarement. Parfois, je veux bien... Chez les émirs saoudiens, les intégristes musulmans à la Tariq Ramadan, les racornis du bulbe. Ca ne m’empêche pas de regarder l’évidence. Je n’ai rien contre les Français mais tout contre l’Algérie française.
            Quant à l’argument que tous les Etats se sont fondés sur la violence, il sous entendrait que l’Etat d’Israël n’est pas pire que les autres. Or, il est pire.
            Parce que plus récent. Parce que cet Etat colonial s’est constitué à l’heure de la décolonisation. A l’heure où l’on cessait de trouver normale l’oeuvre civilisatrice de nos beaux pious-pious, de nos ingénieurs méritants, de nos infatigables propriétaires terriens, de nos administrateurs si dévoués. A l’heure même où les Anglais pliaient bagage en Inde, où l’Algérie avait déjà pris sur la tête quelques chapelets de civilisation française à Sétif et à Guelma, où les Indochinois fourbissaient leurs armes contre la France, où l’on songeait à amener doucement à l’indépendance nos belles colonies d’Afrique, au même moment les milices de la Haganah, de l’Irgoun et du groupe Stern chassaient les deux tiers du peuple palestinien de sa terre, rasaient les villages, retournaient les cimetières et proclamaient l’Etat d’Israël.
            Alors, non, cet Etat n’est pas tout à fait le même que l’Etat français, dont la constitution remonte au Moyen-Age. Pas tout à fait le même que l’Etat italien ou l’Etat allemand, fruits de l’agrégation (souvent violente) de mini Etats condamnés par le développement du capital. Il s’apparente plus aux Etats-Unis d’Amérique, fruit du nettoyage ethnique des populations indiennes, à une époque où l’on considérait ces gens-là comme des sauvages dont la disparition ou le refoulement dans des réserves n’était pas si dramatique que ça.
            1948, c’est hier. Tout près. Des Palestiniens chassés par les milices sionistes vivent encore avec leurs enfants et leurs petits-enfants dans des camps de réfugiés. Ben Gourion n’est pas Christophe Colomb. Et comment évoquer avec horreur Milosevic sans lui faire cortège, aussitôt, de tous les dirigeants israéliens ?

            • mardi 15 décembre 2009 à 16h33, par remugle

              @ Karib : Tout à fait d’accord ... sauf qu’il y a aussi toute l’histoire juive sur laquelle on ne peut faire l’impasse ...

              • mardi 15 décembre 2009 à 17h18, par Karib

                L’histoire juive ? Certes, mais quel rapport, sinon mythologique, avec la terre de Palestine ? En quoi le fait que des tribus d’Hébreux aient parcouru et brièvement régné sur ces terres il y a deux mille ans serait une justification pour l’expulsion de ses habitants ? C’est dans le prosaïque de l’histoire moderne qu’il faut voir les raisons de la création de l’Etat d’Israël, dans les besoins de l’impérialisme britannique. Le délire sioniste (parce que la quasi totalité des juifs, à la fin du XIXè siècle, tenait les sionistes pour de dangereux illuminés) aurait eu autant de chance de se réaliser que la république des Haré Krishna s’il n’avait trouvé une oreille intéressée pour le concrétiser : ce fut la cataclysmique Déclaration Balfour, en 1917, qui vit la perfide Albion promettre aux Juifs, en se léchant les babines, de favoriser l’établissement d’un « foyer national » en Palestine. Mais les Lords de l’amirauté et leur Premier ministre se fichaient éperdument du sort des juifs d’Europe orientale, victimes de l’antisémitisme : seuls leur importaient leurs intérêts, la protection de la route des Indes, des bases à proximité du pétrole irakien, etc. Si les Pygmées le leur avaient demandé, ils auraient favorisé la création d’un royaume pygmée en Palestine au nom de je ne sais quelle tradition orale faisant des petits hommes les premiers habitants de ces lieux ! Les sionistes eux-mêmes n’étaient pas très fixés sur ce bout de terre, puisqu’ils ont longuement envisagé de créer l’Etat juif en Ouganda ou en Argentine. Cet Etat colonial n’a vu le jour, pour le plus grand malheur des autochtones, que par l’improbable rencontre d’un délire messianique (le sionisme) avec les intérêts très modernes et très concrets de l’impérialisme british.

                • mardi 15 décembre 2009 à 17h28, par remugle

                  Cet Etat colonial n’a vu le jour, pour le plus grand malheur des autochtones, que par l’improbable rencontre d’un délire messianique (le sionisme) avec les intérêts très modernes et très concrets de l’impérialisme british. ... et l’arrivée massive de colons juifs... donc des gens réels, faisant leur histoire (oui, je sais : l’Histoire avec sa grande Hache...), ce qui n’est pas un « détail »...
                  je ne trouve aucune justification à l’expulsion des habitants de Palestine, mais tu sais tres bien que la bourgeoisie urbaine palestinienne vendait ses terres aux colons, en se foutant d’ailleurs des metayers qui la travaillaient, en esperant les recuperer par la « révolte arabe » de 1936...qui a échouée... ce qui fait que les autochtones sont aussi les juifs d’aujourd’hui, tout de même...

                  • mardi 15 décembre 2009 à 18h10, par Karib

                    Les colons juifs, par l’intermédiaire de l’Agence juive, achetaient effectivement des terres, pas seulement à la bourgeoisie palestinienne, mais aussi aux grands propriétaires absentéistes du Caire, de Damas, d’Alexandrie ou d’Istanboul. Les contrats de vente de ces terres portaient tous la mention « vide d’habitants », ce qui était bien entendu faux. Mais une fois munis des titres de propriété, et cela dès les années dix, les années vingt, les nouveaux propriétaires invitaient fermement les bougnoules à déménager. Pourtant, malgré les achats massifs de terres, en 1948, les sionistes ne possédaient qu’une infime partie de la Palestine. Pour ériger leur Etat, il fallait chasser les masses arabes de leurs villages. Le plan Dalet y pourvoira, dès novembre 1947, au moment où a été voté par l’ONU l’ahurissant plan de partage de la Palestine.
                    Quant à la grande révolte arabe de 1936, elle a été trahie par la classe privilégiée arabe, qui, comme toutes les classes privilégiées, ne pouvait voir qu’avec inquiétude l’ampleur que risquait de prendre un mouvement d’affranchissement.
                    Tu évoques maintenant l’histoire des colons eux-mêmes. Pourquoi pas ? Mais les colons français s’installant en Algérie créaient eux aussi une Histoire avec une grande Hache. Les trouvons-nous sympathiques pour autant ? Y voyons-nous matière à quelque attendrissement ? C’étaient des hommes et des femmes, après tout. Des prolétaires, même. Les sionistes, eux, étaient détestés par le mouvement ouvrier juif, le Bund tout particulièrement, qui les considérait comme des éléments vendus à la bourgeoisie juive. Avant le nazisme, ces colons étaient d’ailleurs très peu nombreux, et, en dépit de leur discours social-démocrate, ne voyaient les Arabes que comme des sauvages arriérés qu’on peut à la rigueur civiliser pour certains, mais qu’il vaudrait mieux « transférer » chez leurs coreligionnaires des divers pays arabes.

                    • mardi 15 décembre 2009 à 18h22, par remugle

                      Mais je ne trouve pas cette histoire là particulierement sympathique, pas plus que l’histoire humaine en général : l’histoire des rendez-vous manqués, au mieux, et des charniers le plus souvent... mais c’est le réel ... et maintenant il y a une population juive au moyen orient, un état abominable, des racistes paranos ... et des tas de gens bien, et aussi des fous furieux qui ne revent que de les rejeter à la mer (au mieux...) et ici, en europe, des discours limites-limites...

                      • mardi 15 décembre 2009 à 22h18, par Karib

                        Tu as raison, Remugle, au moins en partie : oui, il y a maintenant une population juive en Palestine, comme il y avait une population européenne en Algérie. Mais pas plus que les Algériens n’avaient pour projet de jeter les Européens à la mer (c’est arrivé ensuite par la faute des pieds-noirs eux-mêmes, arc-boutés sur leurs privilèges, même minables, sur leur racisme imbécile, et, touche finale, par l’intervention sanglante de l’armée des frontières de Boumedienne en juillet 1962), de même les Palestiniens n’ont aucunement pour projet de « jeter tous les juifs à la mer », ça, c’est la propagande sioniste. Même le plus borné des islamistes du Hamas sait qu’il n’est pas question de massacrer « les juifs ». Mais à force de massacrer les Palestiniens, de descendre ses éléments les plus actifs, les plus conscients, de bombarder les villes, de confisquer les terres, de rêver à voix haute de parachever le nettoyage ethnique de 1948, il risque bien de leur arriver ce qui est arrivé aux Pieds-noirs.
                        Quant aux discours limite des crétins antisémites qui se drapent d’antisionisme, comme les Soral, Dieudonnée et autres djihadistes allumés, une seule solution : le gourdin. Ca s’est déjà fait et ça se refera !

      • mardi 15 décembre 2009 à 16h14, par un-e anonyme

        cher karib
        le bisounours te salut, persiste et signe jcb c’est à dire jean-claude b.
        mon rêve faire de jérusalem une ville internationnalle...

        • mercredi 16 décembre 2009 à 06h35, par un-e anonyme

          @ karib :

          « Même le plus borné des islamistes du Hamas sait qu’il n’est pas question de massacrer »les juifs« . »
          Tels que je les connais (eh oui), je peux t’affirmer le contraire.
          Quand on croit que Dieu a soif de sang, tu sais ce que ça fait de lacher les fauves ?
          Je sais bien qu’il est difficile de developper plus avant en postant sur blog, mais faut se méfier des explications par trop « mécanistes » sur l’expulsion des pieds noirs et leur résponsabilité sur ce qui leur est advenu...

          Salam aleikoum oua rahmatoullah ( y pesetas !)

          • mercredi 16 décembre 2009 à 10h26, par Karib

            cher anonyme, lorsque l’on parle de lâcher les fauves, métaphore animalière couramment utilisée, ce qui ne la rend pas plus acceptable, il faut savoir de quels fauves on parle. Le dernier bombardement sur Gaza, l’année dernière, a fait près de 1400 morts, dont 300 enfants. Combien de tigres, lions et panthères aurait-il fallu lâcher pour obtenir un résultat aussi magnifique ?
            Et maintenant, imagine un seul instant que les roquettes bricolées du Hamas aient tué 300 enfants israéliens. Ferme les yeux et déroule en esprit les éditoriaux vengeurs de Finkelcrotte, Béchamelle, Taguieff ou Lanzmann. Imagine ! « L’horreur absolue ! Le retour de la Shoah ! Les corps suppliciés des enfants juifs ! Le petit Nathan dont le corps carbonisé.... ! La mâchoire serrée du père des petites filles, son regard bleu d’acier tendu vers Gaza.... la promesse de vengeance... plus jamais ça.... etc, etc. »
            L’Etat d’Israël, Etat colonial né du nettoyage ethnique, ne peut survivre que par la surenchère guerrière, le massacre permanent. Certains Israéliens, moins gavés de propagande que les autres, se rendent compte avec horreur du massacre à venir. Le leur. Infiniment regrettable, certes, comme tous les massacres. Comme étaient regrettables les attentats du Milk Bar et de l’Automatic en Algérie, les égorgements de pieds-noirs, les tueries de Philippeville... Et pourtant, tellement dérisoires face aux massacres de Sétif, de Guelma, aux bombardements des mechtas, aux viols systématiques, à la torture généralisée pratiquée par l’armée française, toutes unités confondues. Si l’on s’en tient à une logique purement quantitative, les Israéliens en Palestine sont les champions toutes catégories de la mort et du lâcher de fauves. On est évidemment loin des prouesses réalisées en la matière en République démocratique du Congo, je le reconnais volontiers, mais le problème n’est pas là.
            A force de répéter qu’il n’y a pas d’interlocuteurs avec qui négocier, Israël va se retrouver un jour face au désespoir à l’état pur. Ce pays ne sera plus dès lors qu’une immense pizzeria, un immense autobus où l’on fera exploser des bombes.

            • mercredi 16 décembre 2009 à 10h51, par remugle

              Bon l’anonyme c’est remugle, of course...y a eu un bug... mais tu m’avais surement reconnu...
              je suis bien d’accord avec toi... sauf que pour l’instant les islamistes ont tué plus de « musulmans » que n’en aurait révé un Sharon.
              « Comme étaient regrettables les attentats du Milk Bar et de l’Automatic en Algérie, les égorgements de pieds-noirs, les tueries de Philippeville... Et pourtant, tellement dérisoires face aux massacres de Sétif, de Guelma, aux bombardements des mechtas, aux viols systématiques, à la torture généralisée pratiquée par l’armée française, toutes unités confondues. »
              Il n’y a pas de massacres dérisoires...
              Ta phrase est terrible, si tu permets...

              • jeudi 17 décembre 2009 à 17h01, par Karib

                Tu as raison, il n’y a pas de massacre dérisoire : c’est l’inconvénient d’internet, les doigts courent sur le clavier, les bêtises et les approximations s’enchaînent.
                Mais....
                Car il y a un mais. Les massacres de Philippeville et les égorgements de pieds-noirs n’étaient certes pas « dérisoires » (mot atroce, je le reconnais)mais ils pesaient de peu de poids face aux crimes de l’armée française et ils s’expliquaient par presque cent trente ans de colonialisme, d’oppression et de massacres. Le FLN a commis des atrocités dans sa lutte contre le colonialisme européen, c’est vrai, et ces atrocités révulsaient souvent les meilleurs au sein du camp indépendantiste (Krim Belkacem, par exemple, qui n’était pourtant pas un tendre.) Mais comment les mettre sur le même plan, ne serait-ce que quantitatif, avec les crimes de l’armée coloniale ?
                Pour en revenir à la Palestine, les islamistes n’y ont certainement pas tué plus d’Arabes que les Israéliens. Tu voulais sans doute parler des régimes arabes, ceux de Jordanie ou du Liban, entre autres, avec l’aide de leurs milices (Amal, Phalanges libanaises, etc.)
                Pour le reste, mais ça déborde évidemment le cadre de ce blog, je persiste : on ne peut débattre de façon constructive de ce qui se passe au Moyen Orient si l’on ne part pas du fait colonial en Palestine. Tout le reste en découle.

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