mardi 22 novembre 2011
Sur le terrain
posté à 20h22, par
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Le week-end dernier, plusieurs centaines d’intégristes catho défilaient dans les rues de Toulouse, chapelets en bandoulière. Le prétexte ? Une pièce de théâtre, Golgota Picnic. Sous protection policière, ils ont pu tranquillement parader - démonstration de force. Et ceux qui voulaient les en empêcher ne se sont pas spécialement distingués. Récit, entre interrogation stratégique et constats inquiétants.
Une petite affichette rouge-sang accrochée sur le poteau d’un feu tricolore. Du « fait main », limite DIY. Sauf qu’en lieu et place de l’annonce d’un concert punk, figure une injonction à défendre le Christ. On sourit. Et puis les zygomatiques se crispent à mesure que l’on s’aperçoit que c’est la ville toute entière qui est recouverte d’affichettes. On s’y serait tous mis, seau de colle et pinceau à la main, qu’on n’aurait pas fait mieux. C’est effrayant et intriguant : les cathos passent à l’offensive. Au nom du combat contre la christianophobie, ici motivé par les représentations d’une pièce de Rodrigo Garcia, Golgota Picnic. Un auteur qui revendique un théâtre ouvertement « politique ». Et qui pilonne conformisme et bien-pensance, en se plaisant à tirer la langue aux culs serrés du haut de son perchoir artistique subventionné. Je ne connais pas vraiment l’œuvre du bonhomme, mais la réaction qu’il suscite me le rend sympathique. Même si polémique relayée et « marketing de la rumeur » forment parfois un diptyque troublant.
Un travail artistique qui n’est pas du goût de la frange « straight » des cathos, bien décidée à faire entendre son mécontentement. Jésus n’a pu être joint par l’AFP pour donner une consigne à ses fans, ce qui n’empêche pas l’institut Civitas d’organiser la « lutte ». Ce qui se passe à Toulouse fait écho à d’autres événements qui agitent depuis quelques semaines médias, « cultureux » et militants : des actions plus ou moins violentes menées, à Rennes ou à Paris, pour « réparer » plusieurs affronts artistique jugés blasphématoires. Situation ubuesque où la liberté d’expression, engoncée dans son costume de culture dominante et tarifée, appelle les flics. Une offensive morale pourtant désavouée par le service consensus de l’Église. Ce qui n’entame en rien le moral d’une poignée d’énervés rigoristes, qui revendiquent leur penchant pour la croisade couleur blanc immaculé.
Civitas veut « rechristianiser » la France. Civitas a beaucoup trop de copains qui regardent au-delà de l’horizon de la droite « classique ». Civitas semble être un groupe hétéroclite de personnes que les cours de latin ont durablement traumatisé. Civitas n’est pas une entreprise de contrôle technique automobile ou une société privée de vigiles de supermarché. Civitas n’honore en rien le besoin de l’être humain de croire en quelque chose. Civitas pue de la gueule et, au-delà même des mots d’ordre antifascistes, n’a aucun droit de venir imposer son haleine. D’autant que nous n’allons même pas l’emmerder dans ses églises. Une fois n’est pas coutume : chacun chez soi.
Alors que les dates des représentations approchent, les rumeurs vont bon train. Alimentées depuis quelques mois par plusieurs « attaques » de jeunes fachos à Toulouse, et ce au sein même du pré-carré des antifas. Les infos se mélangent, contradictoires et parcellaires. Chapelets ou crânes rasés ? Énième baudruche ou danger réel ? Les médias s’assoient confortablement dans l’arène, et attendent l’affrontement. Des deux côtés, on se prépare.
1er round : « Et la lumière fut »
On est passés outre le mot d’ordre antifa et on y va seul. Un peu flippés de croiser ceux qu’il ne faudrait pas croiser en étant isolé. Quelques barrières et quelques flics devant le théâtre Garonne. Bientôt se positionne un front unitaire d’organisations citoyennistes, politiques et syndicales, rassemblées derrière une bannière appelant à rejeter l’intégrisme et à se battre pour la liberté d’expression. Il fait nuit maintenant et le calme est aussi plat que les mots d’ordre officiels.
Déjà quelques éléments chiffonnent celles et ceux qui se battent au quotidien sur le « terrain politique » toulousain. Qui sont donc ces abrutis habillés de cuirs trop grands pour eux, qui dévisagent tout le monde et arborent un brassard du Parti de gauche – façon baqueux qui s’ignorent ? Une milice de « Jean-Luc » au service du parti qui semble être formée pour l’occasion et nage en plein délire viril et sécuritaire. Ils viennent me questionner, visiblement convaincus que « j’en suis ». La parano est totale, voire malsaine, et la « gauche qui pense bien » a visiblement autant peur des cathos que de se faire déborder par quelques éléments indisciplinés. Étrange comme ces organisations prennent la pose avec un naturel déroutant devant les caméras des grands médias nationaux, le tout au nom de la liberté d’expression. Un journaliste avec sa caméra en vient à pousser plusieurs de ces personnes pour placer son cadre et personne ne bronche. Comme un chien domestique qui montre ses crocs au rôdeur « pour la forme » et se retourne sur le ventre en attendant les câlins quand le maître arrive. Un animal qui n’a plus d’instincts.
La situation devient ubuesque quand la Canaille du Midi (chorale qui entonne toute l’année des chants révolutionnaires dès qu’il s’agit de soutenir les diverses luttes agitant la ville) se met à jouer de ses cordes vocales. Le service d’ordre du Parti de gauche met ses gants de cuirs, pensant à une intrusion des cathos, et intervient virilement. La chorale et son public sont médusés, la tension forte. Tant d’inculture par rapport au « terrain », ça frise la connerie pure et simple. Le service d’ordre s’excuse du bout des lèvres, et ose encore se montrer menaçant, si jamais « on ne reste pas tranquilles ». Que celles et ceux qui pensaient voter pour eux se sentent confortés dans leur choix : ces « gens-là » sont prêts pour le pouvoir.
Le front unitaire reste devant le théâtre. Quelques personnes sentent bien que si les intégristes s’approchent, les abords immédiats deviendront nasse circonscrite par les CRS. Et que des cordons de flics constitueront bientôt un hygiaphone au travers duquel on se scandera des slogans et des prières à cent mètres de distance. Les antifas et d’autres personnes venu-e-s pour empêcher la démonstration intégriste savent comment cela se déroule habituellement. Et quittent cette nasse pour remonter dans la rue adjacente. Contrairement aux « autres » qui restent accrochés au théâtre pour éviter que la pièce ne soit troublée, et qui constituent effectivement un barrage efficace. La répartition des forces dans l’espace donne à voir la frontière entre celles et ceux qui sont prêts, de diverses manières, à s’approcher de l’ « ennemi » au nom de l’idée d’un espace public lavé de toutes les formes de fascismes et celles et ceux qui ne sont là qu’au nom de la défense d’une certaine idée de la culture.
Bientôt, les flics (présents en nombre) s’agitent. On sent « qu’ils arrivent ». Surprise : il n’y a qu’un vieux monsieur en soutane, accompagné d’un jeune homme. Tandis que le piège se referme sur le front unitaire resté devant le théâtre, c’est un tout autre ballet qui se met en place autour du prêtre. La BAC se remue, et encadre l’homme d’église et son pupille de manière à ce que tous les journalistes puissent se répartir autour. Ce soir la pornographie n’est pas dans le théâtre, mais à quelques centaines de mètres : quand RTL demande à France 2 de bouger son micro car il ne voit plus le chapelet, tandis que les policiers contrôlent la situation, le temps pour tous de « fabriquer l’image ». Aux questions sur sa présence, le vieil homme d’église, abîmé par sa foi, répond par des prières appelant au pardon. Le jeune homme à ses côtés brandit à nouveau un chapelet devant l’objectif des caméras. Vision anxiogène de son regard aliéné, qui tend vers un horizon que je ne peux qu’entrevoir sans le comprendre. La bouche bouge au rythme de mots qui semblent se déverser mécaniquement, sans affect. Aucune parole censée, ni explication. Aucune pensée construite. En définitive la désagréable impression de côtoyer des personnes atteintes dans leur intégrité mentale. Pathologiques et désaxées, pourtant préservées du danger de l’HP ou de la prison. Et sous bonne escorte.
Elles sont bientôt rejointes par une ribambelle de moines, que l’on différencie des skins basiques par une frêle tonsure, un sourire trop prononcé pour être honnête et un sac à patate pour unique vêtement. Cocasse. Tandis que leurs prières évoquent la lumière divine s’abat sur eux une véritable pluie de flashs : prière exaucée. Un groupe d’une centaine de jeunes gens bien habillés débarque à son tour. La Haute-Garonne officie son jumelage avec la Vendée le temps d’une soirée. La BAC nous met à distance tandis que fusent les premiers slogans libertaires et provocants. « La sodomie, ça ouvre l’esprit » ; ce soir, ça fait diablement du bien de l’entendre. Un pétard est lancé sur le groupe d’une centaine de personnes qui prie à genoux. Les flics repèrent d’où il est parti, et tout le monde sent qu’il ne vaut mieux pas récidiver. À partir de là, on va subir et assister à la démonstration de notre faiblesse collective.
Les intégristes sont venus avec des centaines de cierges. Une sono. Un orchestre. On a l’air bien cons à 40 avec nos capuches, incapables de couvrir le son amplifié de la prière. Ils sont en confiance. On éteint quelques cierges, et les dialogues qui s’ensuivent nous mettent dans une position rhétorique de réaction, acculés dans l’énervement et les insultes. Le front démocrate est coincé à 200 mètres de là, et on se retrouve minoritaires à subir les bondieuseries de près. Un peu comme si l’air du temps, c’était eux. Et peut-être qu’après tout l’air du temps c’est eux, et que ce soir on le prend en pleine gueule. Les flics et les journalistes se marrent en nous regardant ; les premiers repèrent des visages au passage. Quelques jeunes identitaires, qui connaissent les prières par cœur, repèrent quant à eux des « connaissances » antifas. Pour plus tard. Eux sont hilares, et nous sommes crispés.
La représentation a pu être donnée sans encombres. Mais à 200 mètres de là, nous regardons les médias réactualiser une donne révoltante qui structure pourtant notre champ d’action. La possibilité pour un mouvement intégriste, raciste et nationaliste d’officier sous escorte policière. Des policiers qui encadrent la fabrication d’une image. Celle-là même qui permet d’agiter le spectre de l’extrémisme dans l’opinion publique, permettant au pouvoir de se différencier des obscurantistes – alors même que leurs idées et mécanismes de pensées se recoupent souvent. Pendant ce temps, le « peuple de gauche » discute paisiblement devant le théâtre. Nous aurions pourtant été suffisamment nombreux pour empêcher l’événement ou causer et montrer une vraie « atteinte à l’ordre public ». Et même du côté de celles et ceux qui ont pu approcher la prière et susurrer des gémissements de jouissance aux oreilles des « pieu-ses » : n’oppose t-on pas notre propre caricature à la leur ? Comme si nous n’étions « constitués » que de jouissance et de progressisme... En réalité l’humour des slogans était à la mesure de l’impasse. Salvateur et dérisoire. Il apparaît clair que l’événement n’aurait pas dû avoir lieu, et qu’il aurait fallu reléguer, dans la sphère privée et par la force, cette séance de transe collective. Au final, il n’en fut rien. Rageant.
2e round : « Occitània Antifascista »
La pièce est jouée quatre soirs, et la joyeuse bande à Civitas prévoit d’agir tous les jours. Une rumeur circule, bientôt confirmée par un rendez-vous : une action antifasciste est prévue ce week-end. De leur côté, les cathos s’activent aussi : une grande prière contre la christianophobie est censée se tenir en plein centre-ville de Toulouse. Des cars descendraient de toute la France. Les jeunes fafs auraient décidé de faire une démonstration de force pour l’occasion.
Côté antifas, on est à l’heure, sous un pont de la ville dans l’après-midi. Dress code : black. On retrouve quelques copains. Ceux qui arrivent sans avoir respecté les codes vestimentaires sont regardés de travers. Un père avec son gamin sont suspectés d’être de « chez eux ». On lui signale qu’ici il est « chez les antifas ». Lui répond : « Ben moi, je suis intermittent. » Arrivé motivé pour exprimer son mécontentement, il s’éloigne au vu de l’accueil qui lui est réservé. L’ambiance est pesante, voire martiale. Certes, on ne s’apprête pas à aller affronter des enfants de chœur , mais on se croirait en guerre, oubliant que de par chez nous, et surtout dans ce contexte, elle est de « basse intensité ». Le rendez-vous n’était pas public, et on teste pourtant nos pétards en plein air : autant envoyer un texto au commissaire divisionnaire. L’impression qu’on joue à un jeu. Et au final ça se la raconte pas mal ; par contre, je n’entendrai personne revenir en profondeur sur la nature et les caractéristiques de cette offensive catho. Et sur la question de savoir comment s’y adapter pour s’en défendre efficacement. Non : c’est des fafs et puis c’est tout.
Le départ est donné, en plein centre-ville. Nous nous mettons en route vers l’endroit où l’office extrémiste va être célébré. Déjà, quelques textos de copains affluent, pour renseigner sur l’état des forces intégristes. Une croix imposante a été dressée au milieu d’un groupe de plusieurs centaines de personnes. Des drapeaux français sont déployés ; et quelques armoires à glace « bien court sur les côtés » assurent le service d’ordre. Je me mets à prendre beaucoup plus au sérieux les militants encapuchés avec lesquels nous marchons. On fait peur aux mamies sur les trottoirs, la ville regorge de policiers. Et on ne sait pas ce que l’on s’apprête à faire.
Nous arrivons sur le lieu de la prière. En hurlant un puissant « occitània antifascista » dont le régionalisme maladroit ne me plaît qu’à moitié. L’accès à la place nous est interdit par quelques policiers à moto. Nous sommes une soixantaine, mais non, nous nous arrêtons devant trois ou quatre hommes. Sans même essayer de courir dans tous les sens. Comme si la scène devait se dérouler là, et qu’il fallait donc s’y arrêter. En bas, on entend la sono des cathos d’où émane une voix assurée qui semble redoubler d’intensité en même temps que nos slogans. Ils jubilent, et nous sommes bloqués dans une petite rue, à quelques encablures. Avec la sensation désagréable de jouer le second acte d’une pièce entamée quelques jours plus tôt, lors de la première représentation. A distance, opposant à des croyances un folklore. Fondamentalement inoffensifs. Tandis que les flics s’organisent devant, la rumeur – bientôt confirmée par des guetteurs – court que les fafs arrivent par derrière. Après un léger flottement un peu électrique, nous courrons vers eux. Un mec que l’on ne connaît pas mais qui est habillé en noir a repéré un autre mec que l’on connaît pas et qui n’est pas habillé en noir. Un faf. Maintenant, il s’agit d’aller lui casser la gueule, sans se tromper de gars. On court et on arrive près du dit faf au sol en train de se faire savater. Évidemment, si l’on en croit les copains il méritait sa dose, et on ne va pas le plaindre (d’autant qu’il a juste pris une « belle correction »). Mais ça me laisse une sensation assez étrange et désagréable. Et je vois déjà la romance du moment, que l’on se racontera encore dans des années, comme « cette journée où on en a chopé un à quarante ». On a les mythes qu’on mérite. Et nous nous éloignons finalement de la prière sans même avoir essayé de l’approcher par d’autres rues, tout en nous lançant dans cette chasse aux fafs. Avec un niveau de violence qui est monté d’un cran, contraignant tout ceux qui ne maîtrisent pas les us et coutumes de la chose et qui ne sont pas équipés en fonction (ou qui ne le sentent pas) à quitter le cortège pour se retrouver esseulés entre flics et fafs qui traînent. Bonne ambiance.
Nous quittons alors le cortège, solidement escortés par des baqueux encapuchés qui se fondent à merveille dans l’ambiance virile et sportswear de la soirée. À quelques centaines de mètres de là, on devine la croix dressée et on entend des prières haineuses qui colonisent l’espace sonore. On ne discerne pas le message, mais on le devine au ton. On nous racontera plus tard que la scène était glaçante : des centaines de personnes reprenant en cœur des mots d’ordre oscillant entre injonction à la prolongation de la race et pan-christianisme décomplexé. On ne citera pas le nombre de rassemblements publics qui seraient interdits pour bien moins que ça. Ou qui déclencheraient des délires médiatiques comme ceux qui précèdent à l’édification d’un quelconque « ennemi intérieur ». Pour les cathos et l’extrême droite, c’est confort.
L’histoire de l’antifascisme est trop complexe pour être traitée d’un seul bloc. En d’autres périodes, il a assurément montré sa pertinence dans un travail de fond, de veille ou de terrain. Entre défense et offensive. Mais la venue de Civitas, ce jour-là, nous a fait apparaître – j’en étais – comme une bande d’abrutis lambda. Qui meugle. Qui tape. Entre blancs, sans élégance. Qui suit le parcours imposé par les flics. Médiatiquement assignés à un rôle de figuration au second plan. Une bande qui se complaît dans son folklore, un peu comme ceux d’en face. Aller foutre le bordel au milieu même des cathos aurait pu impliquer de se déguiser, de s’infiltrer en petits groupes. Mais cela aurait été aux dépens de la tradition. Intolérable.
Outre l’impression d’un gaspillage de forces et d’une bataille où l’on ne maîtrise pas vraiment tenants et aboutissants, je sors de cette semaine avec plusieurs sentiments étranges. Aux prières d’un jeune homme brandissant un chapelet, il est aisé, voire agréable, de répondre par l’insulte et la violence. Beaucoup moins par le débat. Si son divorce avec la raison apparaît consommé, qu’ai-je à lui opposer ? Un monde de raison, d’affranchissement, de jouissance, d’émancipation, de dépassement ? Pas vraiment – tout au moins en regard de ce que l’on a produit collectivement cette semaine-là. Leurs idées et leurs présences sont évidemment à combattre. Mais en allant plus loin, on pourrait se poser d’autres questions, au moins entre nous. Ce sont des cerveaux humains qui ont produit la fable religieuse, sa morale castratrice et sa superstition morbide. Ce sont encore des cerveaux humains qui se droguent à l’excès avec cette conjuration du réel, voire sa négation. Un cerveau logé dans chacune de nos boîtes crâniennes. Et agir comme si un positionnement anticapitaliste suffisait à se prémunir de l’infection judéo-chrétienne, c’est risquer de remplir le vide laissé par l’absence d’un système de croyances aliénant par un autre système de croyance. Peut-être même aussi aliénant.
En bonus, cette vidéo réalisée par le collectif « Ciné 2 000 » : Ciel ! Un curé dans mon placard, « vaudeville en quatre actes » revenant sur cette manifestation toulousaine des catholiques intégristes