mardi 16 novembre 2010
Invités
posté à 21h46, par
34 commentaires
Il y a Sarkozy, Besson, Hortefeux.... Et puis tous les autres, petites mains de la majorité qui - à l’Assemblée, notamment - reprennent au quotidien les grands thèmes nauséabonds du locataire de l’Elysée. Les chiens sont lâchés : les parlementaires s’en donnent à cœur joie dès qu’il est question de patrie ou d’immigration. Illustration avec une sélection de propos tenus fin septembre.
Les élus du peuple sont si surprenants.... Non, vraiment. Quand on croit naïvement qu’ils ont touché le fond, eux en remettent une couche, creusant un peu plus profondément.
Pas de réelle surprise : les parlementaires de droite - particulièrement les représentants de cette ultra-droite menés par Thierry Mariani et Lionnel Lucas - n’ont de cesse de repousser leurs limites, multipliant les saillies haineuses et les remarques abjectes. Pour illustration, ce pot-pourri de déclarations, remarques et propos d’une dizaine d’entre eux - phrases prononcées lors du débat parlementaire sur le « projet de loi relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité » (il s’agit de séances comprises entre le 28 et le 30 septembre derniers, verbatim à consulter ICI). Attachez vos ceintures...
Polygamie et dénaturalisation : la « forte attente » des Français...
Jean-Claude Bouchet : « Monsieur le ministre, à l’article 3 bis, le Gouvernement a choisi de ne pas appliquer la dénaturalisation aux Français naturalisés qui se sont rendus coupables de polygamie de fait et de fraude aux prestations sociales. Je voudrais néanmoins attirer votre attention sur le fait qu’il existe à ce sujet une forte attente de la part de nos concitoyens et qu’il est primordial de sanctionner de façon exemplaire ces comportements. »
Amour de la patrie - tu la kiffes ou tu la quittes - et autres considérations
Nicolas Dhuicq : « L’amour de la patrie doit nous conduire à soutenir ce texte, qui est extrêmement équilibré, qui respecte nos valeurs, notre éthique et notre patrimoine. Notre pays a encore le droit d’exister en ce monde ! »
(Applaudissements sur les bancs du groupe UMP)
Éric Diard : « M. Mamère a des problèmes d’odeur, je l’ai noté. Il a commencé son discours en disant que ce texte « pue le cynisme et la démagogie » pour finir en affirmant que nous vivons dans une « France qui pue ». (Murmures sur les bancs du groupe UMP) Monsieur Mamère, lorsque je suis dans un endroit malodorant, moi, je le quitte ! »
(Applaudissements sur divers bancs du groupe UMP. – Rires et exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR)
Yves Vandewalle : « Mes chers collègues, je n’avais pas envisagé de prendre la parole sur ce texte, mais j’ai trouvé insupportable l’avalanche de critiques de la part des bien-pensants de tous les horizons. Des critiques inspirées par l’idéologie, la méconnaissance ou la négation de la réalité. Mes chers collègues, il faut en finir avec le dénigrement, il faut aimer la France ! »
(Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC)
Claude Goasguen : « Être bon Français, cela veut dire très simplement aimer la France, c’est clair. »
Myard, ou l’art de la (basse) surenchère
Éric Besson : « L’objectif de cet allongement est de permettre la conclusion d’accords de réadmission au niveau européen, la France ne pouvant maintenir un délai maximal de trente-deux jours, alors que tous les autres pays européens – tous les autres – ont fixé ce délai au-delà de soixante jours. Seule la France est à trente-deux ! Si vous acceptez de voter le texte que le Gouvernement vous propose, nous passerons à quarante-cinq jours : la France restera ainsi le pays dont la durée maximale de rétention sera, de très loin, la plus courte d’Europe. (…) Je veux rappeler que le délai maximal fixé par la directive n’est pas de quarante-cinq jours mais de six mois, avec possibilité de douze mois supplémentaires. »
Jacques Myard : « Il ne faut pas mégoter ! Passons à six mois ! »
François Rochebloine (Nouveau centre) : « (…) Nos prédécesseurs des trente glorieuses avaient parfois pensé, les rapports officiels en font foi, que les travailleurs immigrés étaient une population précaire que l’on pourrait rapatrier à volonté dès lors que l’on n’aurait plus besoin de leur apport. Par la suite, l’institution du regroupement familial, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing… »
Jacques Myard : « Hélas ! »
Au son de la Marseillaise !
Jean-Philippe Maurer : « Un adjoint au maire socialiste de Strasbourg, lors d’une cérémonie de vœux dans son quartier, a même déclaré publiquement que le respect des couleurs nationales relevait du fétichisme, sans que le maire PS ne trouve rien à redire. »
Lionnel Luca : « C’est scandaleux ! »
Jean-Philippe Maurer : « D’ailleurs, madame la présidente, je reste convaincu de la nécessité de donner l’exemple. Pourquoi, au début de la session ordinaire de notre assemblée, tous les députés n’entonneraient-ils pas la Marseillaise dans l’hémicycle, pour lui donner encore plus d’écho ? ».
Françoise Hostalier : « Très bien ! »
Questions d’argent...
Jean-Pierre Door : « Nous ne pouvons accepter que des personnes, fussent-elles des ressortissants européens, viennent s’établir en France pour vivre aux crochets de notre protection sociale. »
Lionnel Luca : « Très bien ! »
Claude Bodin : « (…) Il est important de briser certains tabous et de rétablir la vérité sur les statistiques de l’immigration : il ne faut pas se voiler la face et reconnaître que les dépenses consenties par l’État pour l’immigration et l’intégration sont bien plus importantes que les recettes. »
Toute en nuance...
Sandrine Mazetier (PS) : « (…) Prenez le cas de nos expatriés : lorsqu’un Français s’expatrie pour un motif professionnel – ils sont 2,5 millions dans ce cas –, il est accompagné ou rejoint par son conjoint qui cherche du travail sur place… »
Claude Greff : « …qui cherche mais ne trouve pas ! C’est comme les chercheurs : ils cherchent mais ne trouvent pas ! »
Étienne Pinte : « (…) Quel pays sommes-nous pour accepter ces files d’étrangers, arrivés souvent en pleine nuit, dans la pluie et le vent, bientôt dans le froid ? »
Claude Greff : « Il ne faut pas exagérer ! »
À Lionnel, pour l’ensemble de ses (basses) œuvres
Lionnel Luca : « Ce qui est en jeu, c’est le sentiment d’appartenance nationale qui, au mieux, laisse indifférent et, au pire, est rejeté. Ce relâchement concerne tous les Français, quels qu’ils soient, mais bien évidemment un plus grand nombre de ceux qui sont naturellement partagés entre leur culture d’origine et leur adhésion récente à la communauté d’adoption. »
Lionnel Luca : « Avec les conditions d’acquisition de la nationalité se pose, de plus en plus, pour un certain nombre de nos concitoyens, à tort ou à raison, le problème de la double nationalité qui voudrait que l’on soit incapable d’indiquer clairement le pays où l’on veut vivre, mais surtout celui pour lequel on serait prêt à mourir. La « nationalité à géométrie variable » est un ferment de dissolution de la nation telle que la Révolution française l’a posée. »
Jean-Pierre Brard (CAP) : « Les pays colonisés ont été ruinés par les puissances coloniales, vous le savez bien. »
Lionnel Luca : « C’est depuis qu’ils ne sont plus colonisés qu’ils sont ruinés ! »
Jean-Pierre Brard (CAP) : « Tous ces gens ont des papiers. Ils ne sont même pas clandestins. Prenons encore l’exemple de l’ami du Président de la République, M. Pougatchev... »
Lionnel Luca : « C’est un nom connu ! »
Jean-Pierre Brard : « Oui, il a marqué l’histoire russe, avec des états de service certainement plus sanglants que le Pougatchev actuel. Vous n’avez pas barguigné pour ce dernier : non seulement vous lui avez donné des papiers, mais il a pignon sur rue. C’est normal : il est riche et il roule pour le régime et pour le Président de la République. »
Lionnel Luca : « On a toujours besoin de ressources ! »
Jean-Pierre Brard : « Si l’on en croit les amis du camarade Poutine, M. Pougatchev a racheté France Soir pour le compte du Président de la République. Vous ne trouvez rien à redire à cela. »
Thierry Mariani : « Il pourrait racheter l’Huma aussi ! »
Jean-Pierre Brard : « Pour vous, il y a deux sortes d’étrangers : les pauvres qui viennent chercher du travail en France et les riches qui servent vos intérêts et ont un coffre bien rempli, sans que vous vous souciiez de la provenance de leur argent ni ne cherchiez à savoir si c’est de l’argent propre ou de l’argent sale. Or, comme vous le savez, monsieur Mariani, certains Russes qui habitent des villas cossues dans l’arrière-pays niçois sont mêlés au trafic de prostitution et à d’autres trafics. Pourtant, ils peuvent, avec des billets de 500 euros dans la poche, faire leurs frasques sans être inquiétés. »
Lionnel Luca : « Ils dépensent leur argent chez nous. »
Jean-Pierre Brard : « À côté d’eux, un Malien qui vient du Sahel et vit chichement pour envoyer un peu d’argent à sa famille restée au pays ne mérite pas de considération. C’est bien la preuve que vous êtes les héritiers de votre passé colonialiste et que vous poursuivez dans cette voie, dans cette turpitude irai-je jusqu’à dire, tandis que nous sommes les continuateurs de ceux qui se sont battus contre le colonialisme. Nous combattrons votre texte avec la même détermination que nous nous sommes battus contre le colonialisme et avons lutté pour les libertés syndicales et politiques. »
Lionnel Luca : « Les soldats qui ont combattu contre le colonialisme étaient des traîtres à la France ! »
Rideau...