ARTICLE11
 
 

lundi 6 avril 2009

Entretiens

posté à 10h56, par Lémi & Herr Grimaud
32 commentaires

Alain Charlemoine, de la Legal Team : « Il ne devrait y avoir qu’un seul mot d’ordre, Anti-OTAN ! »
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On ne parle jamais d’eux, et pourtant ils sont essentiels, abattant un boulot monstre. Les membres de la Legal Team gèrent les démêlées des manifestants avec une justice souvent expéditive et tentent, une fois la manif terminée, de soutenir ceux qui sont emprisonnés. Retour sur leur action avec Alain Charlemoine, un des représentants de l’équipe juridique du contre-sommet.

Les participants des grands rassemblements anticapitalistes connaissent bien le principe des Legal Team. En cas de grabuge avec la police, ce sont eux qui veillent au grain et tentent de limiter les dégâts légaux. Sans légitimer la violence des manifestants ni la dénoncer, ils cherchent juste à faire respecter les droits de chacun, en association avec des équipes d’avocats. Ils soutiennent ainsi tous ceux qui sont incarcérés. Et abattent bénévolement un travail énorme, comme à Strasbourg ce week-end. Entretien avec Alain Charlemoine, militant berlinois et représentant de la Legal Team du contre-sommet de l’Otan.

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Quel bilan tires-tu de ce contre-sommet ?

Le bilan n’est pas très positif. Si certaines choses se sont très bien passées, l’organisation du camp par exemple, il y a beaucoup d’éléments témoignant d’un manque évident de coordination et de dialogue. Dans le cortège du samedi, il y avait plusieurs organisations qui souhaitaient tirer la couverture à elles. Le NPA ou la CGT cherchaient ainsi à imposer leur manière de voir. Et quand il s’est agi de tenter une action pour libérer les manifestants qui étaient pris au piège par les forces de l’ordre, il n’y avait plus personne.
Je ne connais pas beaucoup ce nouveau parti, le NPA, mais j’ai eu l’impression qu’ils étaient dans une logique de pouvoir, d’affichage. Pour eux, il s’agissait de se positionner politiquement, ça empêche toute action solidaire.

En Allemagne, les choses se passent différemment ?

Oui. Il existe une solidarité entre tous les participants, ce qui n’est généralement pas le cas en France. Lors des événements de Rostock1, les pacifistes faisaient barrage quand les flics s’attaquaient aux activistes anticapitalistes. Normalement, on trouve facilement un terrain d’entente ; après tout, on a le même ennemi, même si les moyens divergent. Ici, les pacifistes se contentent de dénoncer les plus radicaux, il n’y a aucune forme d’unité. Et puis, en Allemagne, les choses se discutent davantage, on cherche à faire avancer les choses sans rester dans des querelles stériles.

Il y aurait un problème en France au niveau de l’organisation de la contestation ?

Ce n’est pas toujours le cas. A Vichy2, par exemple, ça s’est très bien passé. Mais c’est vrai que souvent, vous semblez avoir du mal à dépasser les querelles partisanes. Vous fonctionnez de manière trop centralisée, trop directive. Il ne devrait y avoir qu’un seul mot d’ordre, « Anti-OTAN !  », et c’est d’autres considérations qui prennent le dessus.

Qu’est ce qui a joué négativement à Strasbourg ?

D’abord, il n’aurait jamais fallu accepter l’itinéraire imposé par les autorités, il ne rimait à rien. Défiler à l’écart de tout, c’est contre-productif. Il fallait lutter contre ça. A Rostock ou à Annemasse3, les autorités avaient proposé un itinéraire du même genre que nous avions refusé en bloc. Si vraiment il y a une volonté de faire changer ce genre de choses, les autorités ne peuvent que s’incliner. Mais à Strasbourg il n’y avait pas de front uni.
Dans ces conditions, il a été facile d’embarquer ceux qui étaient pris dans la souricière. D’autant qu’on le sait très bien : en face, ils veulent montrer leur grande fermeté. Le manque d’organisation leur facilite le travail.

Tu es un des organisateurs de la Legal Team, quel est votre rôle ?

L’idée, c’est d’empêcher les gens d’être jugés expéditivement. On a une équipe d’avocats prête à réagir, tous les manifestants connaissent le numéro à appeler si jamais ils ont des embrouilles avec la police. Ensuite, s’ils sont condamnés, on essaye de maintenir une mobilisation, pour qu’ils ne soient pas oubliés.
On est un peu déçus par le manque d’implication de nos avocats pour le moment, ils sont très loin de la virulence des avocats allemands dans ce genre de situation, ils sont un peu mous. On aimerait qu’ils cherchent plus à devancer les autorités plutôt qu’attendre qu’elles leur fassent signe.
Mais notre rôle ne se cantonne pas seulement au contre-sommet de l’OTAN et aux activistes. A Berlin, on s’adresse à tout le monde, on cherche à aider les SDF, les sans-papiers, on ne veut pas se cantonner aux événements politiques. Il s’agit d’offrir une opportunité de se défendre à ceux qui sont démunis face à la justice.

Quelle est la situation à Strasbourg pour le moment ?

On a 31 personnes en garde à vue dont 8 vont passer en comparution immédiate demain matin4. On sait que les flics ont dressé deux barrages filtrants à la sortie du camp et qu’il va y avoir du boulot. D’ailleurs, une des organisatrices de la Legal Team, Nadia, vient d’être embarquée à la sortie du camp.
Au niveau des conditions de garde à vue, on est un peu dans le brouillard. On ne sait pas si les gens sont biens traités, si il y a des blessés. Et on n’a pas le droit de leur rendre visite. Du coup, on doit faire confiance au discours officiel, autant dire qu’on est très méfiant.

Comment allez-vous gérer les choses dans les jours qui suivent ?

Personnellement, je vais rester un peu à Strasbourg, il y a plein de choses à faire pour assister ceux qui sont pris. Et puis, le problème est toujours le même : ceux qui sont en prison sont rapidement oubliés une fois le sommet passé. On va essayer de faire en sorte que ça ne se passe pas comme ça. C’est pour ça qu’on a besoin de tous les relais possibles, qu’on accepte de parler à des médias qui ne nous plaisent pas, on a besoin d’eux pour faire bouger les choses. On préfère s’adresser à des gens comme vous, mais on a aussi besoin des médias de masse, surtout quand ça se passe mal. D’ailleurs, je ne suis pas d’accord avec la position de certains radicaux qui cherchent à évacuer les médias quand la situation est violente : on a justement besoin d’eux pour éviter les débordements policiers. Quand une caméra est présente, le comportement des flics change...

Personnellement comment en es-tu arrivé à t’impliquer à ce point ?

C’est simple : j’ai assisté à la répression ultra violente du sommet de Gênes. Après avoir vécu ça, c’est dur de ne pas s’impliquer...


Quelques Liens :
Charte de la Legal Team Strasbourg.
Le site Anti-Répression Strasbourg.
Le site (en allemand) de la Rote Hilfe..



1 Manifs monstres contre le sommet du G8, en juin 2007.

2 Rassemblement d’opposants à la conférence européenne sur l’Intégration, novembre 2008.

3 Manifestations Anti G8 en juin 2003.

4 L’entretien a été réalisé dimanche vers 15h.


COMMENTAIRES

 


  • « il y avait plusieurs organisations qui souhaitaient tirer la couverture à elles. Le NPA, la CGT, cherchaient à imposer leur manière de voir. »

    Non ? pas possible ?!?!!! Rooooooh, ça m’étonne ............
    Besancenot entendu ce matin sur radio-paris avec ses petits poings bien serrés, pathétique...........

    • A signaler, quand même, il a eu un comportement plutôt classe, le petit facteur, quand les CRS ont voulu embarquer quelqu’un qui se trouvait pas loin de lui (on en parle dans le billet sur la manif du samedi), s’interposant illico. Après, je ne cherche même pas à savoir ce qu’il a pu déclamer sur Radio-Paris, je sens que ça me déprimerait...

    • Il ne faut pas gober n’importe quel blabla anti-NPA. Sur le terrain, même la presse « bourgeoise » a souligné l’action positive et organisée du NPA pour sortir la manif du guépier.

      Un peu facile de toujours taper sur les militants engagés.

      • Ce n’est pas un « Blabla », juste une vision objective.
        Après, je le reconnais : la présence du NPA n’a pas été négative sur tous les points. Et le comportement de Besancenot a été plutôt exemplaire, je l’ai déjà dit. Mais il ne faut pas se leurrer : la logique partisane à la française est incompatible avec ce genre de contestation. Toujours revient ce besoin d’être à la tête de la contestation, de se placer comme meneur. Et ça, c’est contre-productif.

      • En fait, c’est ce qu’on lui reproche, d’être bourgeois. Il apparaît donc normal que les médias le défendent.

        Et crois-moi, je ne suis pas du genre à développer des a priori sur rien. J’ai VU Besancenot à Strasbourg. Et malgré ce que tu témoignes sur le NPA, Lémi, qui est certes positif, c’est plutôt sur l’expérience de Strasbourg que j’ai commencé à haïr le NPA qui, très explicitement, se montrait comme l’Organisation, la seule l’unique (celle d’ailleurs qui m’a emmenée en car*).
        Ils se sont carrément désolidarisés des manifestants restés dans la souricière (dont le camion CGT). Et au moment où je suis sortie de cette fameuse souricière, parmi le cortège du NPA, je voyais Besancenot au côté des flics (image assez forte !), les yeux un peu rouge mais réellement de leur côté.
        J’ai un ami qui, un peu plus loin derrière moi, quand il est sorti, l’a entendu dire « attendez, il m’en reste quelques uns »...
        Alors j’en sais rien !! Mais c’est probable !

        Après tout, le NPA n’est même plus un parti communiste révolutionnaire...

        * très mauvaise expérience, entre le car au chauffage cassé et les insupportables minettes qui passaient leur temps à faire des aller-retour et à donner des leçons à tout le monde, en mode colonie de vacances...



  • Ce site a vraiment été une mine pour ceux qui ne pouvaient pas être à Strasbourg , avec des brillants reportages du côté de la barrière avec les bons et du recul aussi.

    Les peines prononcées en comparution immédiate sont très lourdes par rapport aux « délits » relevés. C’est de la vengeance et de l’intimidation faits par une justice expéditive et de classe.(les compte-rendus sont sur le site antirépression strasbourg), pour faire des exemples.

    La legal team n’a pas pu assister à beaucoup d’audiences, et par exemple à une de celles ci :« Tout le plaidoyer du procureur a tourné autour du »pense bête juridique«  qu’il accusait d’être une incitation à l’émeute. »

    Quand on lit le pense bête (en lien) on se demande où ce zozo a pu voir une incitation à l’émeute : ils ne font même plus semblants . C’est



  • C’est vrai que cette manie sectaire de se chamailler entre differentes tendances et de chercher a marquer son territoire, comme une dame patronesse colle des etiquettes sur ses pauvres est assez consternante. Je suis heureuse (et triste, bien sur) que ce soit une specificite francaise, esperons que nous allons depasser ca et arreter de dauber sur les copains pour accepter l’idee que notre « biodiversite » est une richesse.

    • Oui, en l’occurrence, c’est de l’autre côté de la Ligne bleu horizon qu’il nous faut regarder. Il semble que les Allemands aient compris la stupidité des petites querelles partisanes et aient dépassé nos clivages typiquement hexagonaux pour se concentrer sur ce qui compte. Voire que nous soyons les seuls européens à nous déchirer à ce point.

      • Alain Charlemoine est tout simplement agacé que contrairement à l’Allemagne ce ne soient pas les autonomes qui donnent le la.
        Ils profitent de l’incapacité des organisations radicales allemande à polariser en leur sein la jeunesse radicalisée. Die Linke organise du monde mais essentiellement des vieux et est obnubilé par le jeu électoral.

        Mais quels résultats concrets ont obtenu les autonomes pour les travailleurs allemands à part quelques escarmouches avec les flics et quelques défoulement le WE ?
        Y a t-il eu un décembre 95 ?Un mai-juin 2006 (CPE) ? Ont-ils mis 3 millions de personnes dans la rue ? Font-ils suffisamment peur au PS allemand pour les empêcher de s’allier avec l’UMP allemand en ayant la crainte de se faire déborder sur leur gauche ?
        Même pas !

        Le cortège du NPA a pris ses responsabilités a fait face à la police a tenté d’ouvrir la voie à plusieurs reprises pour les autres manifestants. On n’a pas non plus exposé inutilement les personnes agées et les enfants aux provocations de la police. Malheureusement le SO du NPA était bien esseulé à faire ce travail. Si tous les cortèges de la manif étaient oganisés de la même manière que le notre, on ne serait pas fait balader par la police.

        Et c’est malhonnête de la part de Charlemoine d’accuser le npa d’avoir tenté de récupérer le mouvement.
        Si on devait accuser un groupe d’avoir tenté de le faire, ce serait les blacks blocks, qui n’en ont fait qu’à leur tête, qui ont cherché à entrainer les manifestants dans une stratégie suicidaire et qui n’ont à aucun moment chercher à s’entendre avec la majorité de la manifestation.

        Et je comprends tout à fait la frustration de Charlemoine, quand il voit que les blacks blocks ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent dans une manif comme trop souvent en Allemagne.

        • @ Langue Rouge

          Primo, Alain Charlemoine n’est pas apparenté Black-block, il tente juste de venir en aide à ceux qui sont incarcérés, qui ne le sont pas forcément non plus. Il fait partie d’une mouvance anti capitaliste très large qui cherche à agir le plus efficacement possible, et en ça, il n’est pas plus proche des Blacks block que des clowns et de leurs actions pacifiques, par exemple.
          Secundo, une manif ne se construit pas seulement dans un défilé. Le NPA n’était pas présent sur le camp alternatif monté - avec une organisation impressionnante - par des collectifs qui cherchent à faire bouger les choses. Débats, réflexion, formes d’auto-gestion, tout ça pendant une semaine... c’est un aspect au moins aussi important que la manif, voire plus. Le NPA ne peut pas débarquer pour un jour, imposer ses vues et se poser ensuite en sauveur, c’est ridicule.

          « Si tous les cortèges de la manif étaient oganisés de la même manière que le notre, on ne serait pas fait balader par la police. » : permets-moi d’en douter. A mon sens, si tous les cortèges étaient organisés de la manière, les manifs seraient une annexe de la fête de l’huma, version trotsko : flonflons et beaux discours adaptés à l’air du temps. A mourir de chiant.

          • Je n’ai jamais dit qu’Alain Charlemoine est apparenté Black-block, mais on devine entre les lignes qu’il est proche des autonomes, qu’ils soient plutôt black-blocks ou plutôt clowns d’ailleurs.
            C’est un choix tout à fait respectable, ce qui l’est moins c’est cette tentative de décrédibiliser à tout prix le NPA.

            Par ailleurs, lémi tu sembles penser que tout tourne autour de votre petit monde d’autonomes et de libertaires mais le NPA dès le début a participé à la construction de la manifestation unitaire avec toutes les autres organisations, en participant au financement et à l’élaboration du matériel, au remplissage des bus pour aller à Strasbourg, au collage des affiches unitaires et à la diffe des tracts communs.
            Il a tenté aussi de recoller les morceaux entre les « libertaires » au sens large et les autres organisations sans beaucoup de succès et il y a eu au moins 2 bus de militants (ceux de Paris) qui ont amené des militants et sympathisants NPA sur 3 jours, militants qui dormaient au camps.

            Mais il est vrai que le NPA s’est concentré sur la mobilisation de masse pas simplement sur celle des franges les plus radicalisées de la population comme le font trop souvent les autonomes et il n’a pas vraiment participé au camp alternatif, une bonne initiative de mon point de vue mais qui ne regroupait qu’une frange très minoritaire des forces mobilisées.

            Et pour ce qui est du cortège NPA, il t’apparaissait peut-être un peu trop sérieux (tout le monde n’a pas envie de se déguiser en clown) mais il était organisé, soudé, ne cédait pas à la panique, ne se dispersait pas à la moindre intimidation policière, reculait en ordre quand il le fallait, assurait la protection des plus faibles (qui eux aussi ont le droit de manifester même s’ils n’ont pas les moyens physiques de jouer au chat et à la souris avec les flics) et c’était d’abord ça qui faisait sa force.
            Après pour le côté festif, il y avait des slogans, des drapeaux, c’était peut-être pas assez fun pour toi mais la lutte ça ne l’est pas souvent non plus.
            Les ouvriers qui séquestrent leurs patrons et occupent leurs usines ne sont pas trop non plus dans le trip clown et blacks blocks qui est souvent (pas toujours) l’apanage d’une jeunesse radicalisée d’origine ou d’appartenance à la classe moyenne et qui est (ou pas d’ailleurs) dans une dynamique de précarisation sociale.

            Maintenant, contrairement au pcf, je ne considère pas les blacks blocks comme des adversaires mais comme des alliés même si je désapprouve leur tactique. Jamais je n’encouragerais la police à réprimer des camarades comme le fait MGB et c’est une des différences entre le NPA et le PCF.
            Et je pense comme Besancenot que s’il fallait désigner un responsable pour les dérapages de samedi ce serait la police qui a tout fait pour que ça en arrive là.

            Mais bon...

            • Il me semble que vous êtes plutôt d’accord.

              Je crois qu’on est tous - mis à part les plus radicaux qui estiment que vous auriez dû charger la police - assez unanimes pour reconnaître que ce n’est pas le NPA qui a eu le comportement le plus honteux pendant cette manif. On a d’ailleurs écrit dans ce billet qu’on avait été plutôt favorablement impressionnés de voir Besancenot tenter de s’interposer quand les CRS s’en sont pris à un cagoulé.

              On (enfin : Lémi me contredira s’il diverge sur ce point) est aussi tout disposé à reconnaître que vous ne vous êtes pas déballonnés quand les CRS ont gazé. Vous êtes resté calmes et vous avez tenu votre cortège.
              Mais quand même : je pense que la présence de Besancenot, figure médiatique reconnue (même par les CRS…), vous a permis de vous en tirer à bon compte à la fin. Sans lui et les caméras qui le suivaient sans cesse, votre belle unité aurait sans doute été enfoncée par les flics à coup de matraques et de lacrymos. Mais ce n’est pas là un reproche.

              Bref : pas de litige avec le NPA. En ce qui me concerne même, je vous vois d’un œil plus sympathique qu’avant la manif. Pas pour autant que je vais adhérer, de très loin hein… Mais faut reconnaître que vous avez eu une attitude bien plus digne que celle du PCF, de LO ou de la CGT.

              Maintenant, il restera toujours ce bon vieux hiatus entre libertaires-autonomes et trotsko-communistes…

    • il n’y avait qu’un mot d’ordre. NPA a pris soins de changer ses slogans et ses chansons pour coller au mot d’ordre. bon, il se trouve que l’OTAN c’est une bande de capitalistes, d’impérialistes, de colonialistes... mais nous n’avons rien scandé sur la situation socio-économique de la France !
      Il y avait un immense ballon PCF, il y avait plein de drapeaux NPA, j’ai vu des écolos et des « Parti Gauche » et alors ? il fallait peut-être faire profil bas ? se déguiser en quoi ?
      je n’appelle pas cela « marquer son territoire » mais simplement faire savoir qui défile et qui reste à la maison (sf erreur je n’ai pas vu de rose du PS)

      • @ Patorobins

        Attention,je ne mets pas dans le même sac NPA et autres partis, en tout cas dans le cadre de cette manif. Disons que, comme Alain Charlemoine je pense, la logique partisane me semble contre-productive, quelle qu’elle soit. Car, toujours, quelqu’un cherche à tirer la couverture à soi. Si le comportement du NPA n’a pas été si répréhensible dans les faits, il est certain que la logique était bien affichée, se poser comme les sauveurs de la manif, et les seuls crédibles à manifester. Il suffit d’écouter les discours de Besancenot après coup. C’est peut être de bonne guerre, mais ça l’est autant de le dénoncer.



  • Un seul front anti-OTAN d’accord.

    Un seul mot d’ordre anti-OTAN, ce serait passer outre les différentes raisons qui poussent à être contre l’OTAN.

    Nationaliste, pour l’indépendance nationale etc, sans forcément remettre en cause l’aspect militariste ou impérialiste, du côté de nombreuses personnes (PCF ...)

    Pacifiste, anti-militariste, anti-impérialiste de l’autre côté (notamment NPA etc).

    Deux positions qui amènent à être contre l’OTAN, mais pas du tout pour les mêmes raisons. Normal que les points de vue se confrontent.

    • Un grand merci à article 11 pour l’info concernant l’anti otan. Quant à la présence de la cgt dans des manif à l’heure actuelle on ne peut que s’interroger sur leur rôle . Alors pas la peine de s’étonner de leur« manque de solidarité » quand on les voit collaborer avec les flics .Quant au NPA nouvelle filiale de la goche on y touve entre autre, toute l’engeance d’attac composée de membres du ps ,pcf et autres marxistes socialistes de caserne dont les responsables (Suzanne George) sont se illustré par des propos nauséabons au lendemain de la mort de Carlo Juliani à Gênes !
      Alors là aussi pas la peine de s’étonner du manque de solidarité !
      Il y en a qui disent que les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis .
      Personnellement je ne vois pas ces orgas en ennemis de mes ennemis !

      • @ Anonyme 1 :

        Bien sûr qu’il y a des lignes de clivages et des divisions, mais elles ne devraient pas l’emporter (pendant la manif en tout cas) sur le rejet commun des mécanismes guerriers de l’OTAN. Après tout, ce qui les divise est beaucoup plus ténu que ce qui les rassemble (sur la question en tout cas). Mais bof, je vois mal comment l’unité pourrait se faire, hexagonalement en tout cas : on arrive toujours à se tirer dans les pattes, à un moment ou à un autre. Et le NPA, sous des faux airs de rénovation, reproduit des logiques à mon avis peu compatibles avec des entraides militantes, même temporaires.

        @ Anonyme 2

        « Personnellement je ne vois pas ces orgas en ennemis de mes ennemis ! » : je ne sais pas trop (pour le NPA. Pour la CGT, ça fait longtemps qu’ils n’illusionnent plus personne). Après tout, le NPA se définit comme anticapitaliste, cela devrait suffire à en faire un allié, même si lointain. Mais je suis très sceptique (notamment en raison de ces transfuges nazes dont tu parles).



  • Merci à vous pour vos derniers témoignages in vivo,sur le contre-sommet, très précieux en ces temps de désinformation généralisée.

    La société française est profondément divisée, aujourd’hui plus que jamais. Ah si nous étions des insulaires... (Guadeloupe, Corse etc) Quel que soit le combat, les populations font bloc derrière les plus activistes de leurs membres, et ça marche !

    Le facteur de Neuilly est un gars sympathique et malin (j’ai eu l’occasion de le rencontrer), le NPA est une machine politicarde comme les autres !

    • Bravo et merci à Article XI pour la couverture des évènements, impeccable et salutaire !

      Sur le fond, rien que du banalement navrant, et pour finir cette triste ronde des comparutions.

      Ne conviendrait il pas à l’avenir, afin d’éviter toute instrumentalisation systématique, de définir des pratiques et objectifs un peu plus imaginatifs ?

      Voir en ligne : http://www.lesot.net

      • @ Chris :
        Je n’associerais pas Corses et Guadeloupéens, les deuxièmes ayant une toute autre légitimité contestataire à mes yeux. Ceci dit, c’est vrai que le côté insulaire a l’air d’insuffler une certaine radicalité bienvenue aux manifestants. L’air océanique, peut être ?

        @ Le Sot :
        « Ne conviendrait il pas à l’avenir, afin d’éviter toute instrumentalisation systématique, de définir des pratiques et objectifs un peu plus imaginatifs ? » : c’est tout à fait mon avis, il faudrait contourner les vieux modèles pour réinventer une contestation dont on ne retienne pas seulement la violence. Ce en quoi les clowns sont salutaires, mais ils ne suffisent pas.



  • Bonjour,
    En vrac, quelques pensées hyper-naïves ou pleines d’ignorance. Ces « pensées » ne se basent que sur l’expérience, racontée un peu partout, de la nasse dans laquelle la manif a fini (les flics à l’avant bloquent, les flics à l’arrière avancent et réduisent l’espace).

    Je suis d’accord avec l’argument de l’ennemi commun et l’argument de la divergence des modes d’action.

    Là où je butte et d’où j’arrive pas à me sortir, c’est quand les black blocs (je fais court) utilisent la manifestation sage (et prout-prout certes) et les manifestants naïfs (et benêts sûrement, quoique j’hésite là-dessus), donc quand ils utilisent les autres comme bouclier ou comme abri.

    Ok, c’est stratégique : quand ils agissent seuls et peu nombreux, ils ont concrètement plus de chance de se faire bouffer.

    Mais imposer cette violence à des gens qui la refusent, qui voudraient la fuir ou la combattre (à leur manière), est-ce que c’est pas un peu contradictoire avec l’idée de protestation contre toute forme d’autorité, d’impérialisme et de relation de pouvoir ?

    Comme le flic m’impose sa violence, même de manière abstraite, les black blocs m’imposent la leur (je parle ici de la situation où aucun moyen de sortie n’est possible pour les manifestants lambdas). Dans ces cas là, franchement je me pose la question, je me demande si mon ennemi n’est pas simplement toute forme de violence. On accuse celles et ceux qui empêchent les black blocs d’agir pendant la manif d’être des chiens de flics, d’être complices, etc. C’est peut-être vrai. Mais je peux pas m’empêcher de penser que les black blocs ressemblent aux flics, par leur volonté d’en découdre et l’idée un peu bornée d’un seul type de réponse à l’agression.

    Dans les faits, les organisations pacifiques ou syndicales ont parfois voulu empêcher les black blocs d’agir ou les ont critiquées après coup. Mais les black blocs ont aussi empêché les organisations pacifiques d’agir ou de s’exprimer. L’argument de la divergence des modes d’actions tient-il toujours ?

    La révolte des black blocs a le mérite de rendre visible et très concrète la violence illégitime policière et étatique. Ça, je m’en suis aperçu. Mais elle permet aussi de rendre visible ce qu’est la violence en général, aussi légitime soit-elle. Etre non-violent, c’est aussi un mode d’action (il y a eu quelques blocages à Strasbourg samedi).

    Concernant la solidarité dans l’action, je me pose aussi la question. Sur le reste du contre-sommet, j’ai accepté les scènes d’affrontement entre police et black blocs parce que je n’étais pas directement impliqué. Sur la manif, comment être solidaire alors que je n’avais pas la parole ? Devenu prisonnier de la situation, j’ai protégé mes miches et celles du groupe qui m’entourait. C’est vrai, j’ai été peu solidaire de la totalité de la manifestation, j’ai oublié le fameux ennemi commun, et ça, ça m’interroge. Mais je n’étais pas prêt à vivre ça. (En même temps, les mecs à qui on demandait de ne pas attaquer les flics n’ont pas été particulièrement solidaires non plus à ce moment-là).

    Sans remettre fondamentalement en cause les actions des black blocs, est-ce qu’on peut seulement poser la question : sur ce coup là, dans cette situation précise, certains groupes n’ont-ils pas fait des erreurs ? Ou alors, les autres manifestants ne sont-ils que les victimes collatérales, malheureusement nécessaires, d’un combat qui les dépasse ?

    Bon à part ça, ce site est et restera une référence, les comptes-rendus du sommet et de la manif sont super intéressants et poussent à la réflexion.
    J’ai pas fini de me questionner sur tous ces sujets, c’est pas plus mal...
    Si vous avez des lectures à me conseiller...

    FB

    • « Si vous avez des lectures à me conseiller... »

      les deux mp3 entre 15H13 et 15H23

      http://www.la-bas.org/article.php3?...

        • @ FB : tes interrogations et conclusions me paraissent assez saines. D’ailleurs : il me semble que tu as déjà les réponses.

          En (très) résumé, tout dépend de la façon dont tu estimes que le combat doit être mené. Si tu juges que l’engagement politique doit être radical et violent, que tous les mouvements d’opposition « mous » (d’Attac à LO, en passant par la CNT et le NPA) ont été impuissants à faire avancer un tant soit peu leurs idées, alors tu n’attacheras pas une grande importance à ces quelques lacrymos balancées sur les pacifistes. Le propre de tout mouvement révolutionnaire a toujours été de considérer qu’on ne pouvait pas faire d’omelettes sans casser des oeufs. Ça paraît un brin naze à écrire, mais ça se tient.

          En l’occurrence, je ne condamne ni ne légitime. Les black blocs ont plutôt ma sympathie, parce que je pense qu’ils ont raison sur un point : ni le réformisme ni le pacifisme ne permettront de mettre un coup d’arrêt à l’ordre néo-libéral et au mouvement de réduction des libertés. Un vrai changement ne pourra passer que par la violence, à un moment ou à un autre.

          Côté lectures, pas grand chose à conseiller. J’imagine que tu as déjà lu L’Insurrection qui vient. Tu peux aussi te farcir cet Appel (mais même dans les rangs autonomes il est contesté), il te permettra au moins de te faire une idée plus précise.

    • Saine interrogation face à un monde qui est violent. je n’ai pas de réponses, ou bien elles seraient multiples, peut être contradictoires, parce que chaque individus à sa vision du monde, d’un côté de l’autre, et que cet affrontement est une « condition » de notre monde.

      Oppresseurs / oppressés, même symbolique.

      ....

      une idée :-)

      Et si, on faisait un somment mondial des gens qui veulent vivre peinard ?

      on monopolise une grosse ville, on veut aussi accès aux salles de conférences, à tous les parcs, jardins, etc.. Tout piéton. pendant.. ben au moins le même temps que leur sommet de merde pourri d’otan

      hein ? ;-))



  • Un reportage photo intéressant sur les évènements de la manif anti-OTAN _ :
    http://ztefx.free.fr/ManifAntiOTAN/Manif_NO-TO-NATO_4-4-9_Strasbourg.html



  • Pour FB :

    Je ne trouve pas vos pensées « naïves ou pleines d’ignorance », comme vous l’écrivez — à moins que les miennes ne le soient aussi (pleines d’ignorance, c’est sûr : ma bibliothèque ne regorge pas d’ouvrages de stratégie en tant que tels. Et quand bien même ce serait le cas, je suppose que Sarkozy a un staff d’experts grassement payés pour les connaître tous sans les avoir lus. Sachant qu’il n’est pas le seul, et que, de mémoire d’archives, le « théâtre » des guerres n’est jamais deux fois le même...).

    Il y a l’impression amère que les niveaux de manipulation de la manif de Strasbourg, servis par la topographie bien choisie, ont été très bien structurés : « durs » / « mous » — « durs » / CRS — « mous » / CRS [1]. En sucre glace sur le millefeuille, quelques rassemblements, de gré ou de force très anodins, isolés, bloqués eux aussi et escamotés des commentaires, à la frange des « beaux » quartiers du nord de Strasbourg et à Schiltigheim, proche banlieue nord sans « racaille » digne du nom (contrairement au Neuhof et Pont du Rhin, où la séquestration [2] de la manif était tellement plus avantageuse).

    À regarder le reportage photo apparemment très bien fait — mais gaffe à la mascarade des cache-visage distribués au petit malheur (lien ci-dessus, commentaire de Gonzo) —, à écouter Là-Bas (lien : deuxième comm. de loloster), il est clair que les « durs », quoiqu’ils en disent au micro (« non non, c’est spontané ») sont très bien organisés, sur un modèle militaire qui ressemble fort à celui d’en face : tous en noir reconnaissable, et quand il faut charger, chacun appelle « le nom de son groupe », autant dire de son unité (de même qu’on peut entendre, sur je ne sais plus quelle vidéo, les « forces de l’ordre » rappelant leurs « Couguars »).

    Combien en noir reconnaissable, en noir et en couleurs imitables, combien de manipulateurs manipulés de tous bords ?

    Il y a aussi, sur Là-bas, une dame qui demande, avec les arguments et l’énergie idoines, où sont les « durs » sur le terrain quotidien. Elle parle depuis le groupe pour la paix — le même, je suppose, qu’on voit dans le reportage photo avec camionnette blanche et bleue ; un homme aux cheveux blancs, penché vers le sol, un peu gros, y apparaît à deux reprises (je pense à lui, j’aimerais bien l’écouter, ça n’arrivera jamais).

    La dame n’aime pas cette absence de solidarité, d’opiniâtreté quotidienne. Un « dur » consent à parler : « Vous croyez qu’on est en territoire pacifié ? Chaque jour, au quotidien ? On riposte. Les CRS sont là pour casser des gueules. » Et si les « mous » sont sur le chemin, ben tant pis.

    Mardi soir, j’ai trouvé une télé pour regarder We feed the world + L’Afrique plumée + le Lait qui tue (visibles sept jours sur le site d’Arte). Et là, j’ai envie de faire entre les yeux du PDG de Nestlé un petit trou de la dernière élégance. De casser, d’incendier, de tuer, de détruire.

    Les « durs » sont organisés pour la guérilla là où elle s’impose (c’est où ?). Certes, la destruction c’est pas beau à voir (quoi que...), et les « durs » attirent des gens que d’autres n’ont pas envie de connaître — mais du côté des « mous », combien défendent leur emploi dans l’armement, l’industrie automobile, l’agro-alimentaire, que je n’ai pas envie, connaissant leurs aspirations, de connaître non plus ? Et est-ce que les « durs », même en sachant qu’ils seront comme d’habitude instrumentalisés par la répression, n’ont pas fait à Strasbourg, se fichant de l’assentiment de leurs camarades « mous », ce que ces derniers espèrent à longueur de journée sans se décider à s’y colleter ? Comment reprocher aux « durs » d’avoir une stratégie et de s’y tenir (plus ou moins, et tant pis pour les autres) ? De ne plus vouloir expliquer, écouter, parler, défiler, concéder, sachant, « dur » ou « mou », que c’est inefficace ?

    Toutes nos discussions chichiteuses sont sûrement bien marrantes pour les stratèges de toutes époques, tous bords, tous continents ; et particulièrement pour les guérilleros-illeras dont Lémi, sitôt échappé des griffes d’Uribe, a infesté la cellule clandestine d’Article XI. J’en viens à penser parfois qu’on pourrait aller apprendre à se curer les ongles en — c’est de saison mais il y a aussi des stages ailleurs — Afghanistan (indompté par Alexandre le Grand, les Kushans, les Moghols, les Russes, les Anglais, l’URSS, la CIA, l’US Army, l’Otan, j’en oublie).

    En tout cas, c’est bien vrai qu’Article XI est irremplaçable : il est quatre heures du matin et toute la fiole de Pomerol s’est envolée dans la rédaction d’un commentaire inter(minable)ment contestable. Encore merci, Article XI !

    ___

    [1] « Black Block » ne me va pas (les médias en regorgent, de même que naguère « ultra-gauche, ultra-gauche, ultra-gauche ») ; « pacifistes » non plus, c’est trop mignon. Les « durs », les « mous », c’est faute de mieux, et sans morale (je suis un ange).

    [2] Sarkozy : « Qu’est-ce que c’est que cette histoire d’aller séquestrer les gens ? On est dans un État de droit, je ne laisserai pas faire les choses comme ça. » « Les gens » sont exclusivement des patrons d’entreprise, « les » choses exclusivement « les » choses, et c’est moi qui souligne.



  • vendredi 27 novembre 2009 à 11h35, par un-e anonyme

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