ARTICLE11
 
 

lundi 19 janvier 2009

Le Charançon Libéré

posté à 15h26, par JBB
26 commentaires

Au pilori, les profiteurs et sociaux-traîtres ! La révolution nationale-maoïste est en marche…
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C’est la plus belle des réponses à ceux qui exigent des contreparties des banques françaises pour l’aide reçue. Ce matin, Frédéric Lefèbvre a en effet prévenu les banquiers que les plus malfaisants d’entre eux seraient soumis à la vindicte populaire. Rien de moins… Une déclaration du garde rouge en chef qui signe surtout le premier pas du régime vers la révolution culturelle nationale-maoïste. Hop !

Il m’arrive souvent, amis, de laisser libre cours à mon inspiration.

Et de vous livrer de longs billets, laborieusement développés sur des pages et des pages.

Rien de tel aujourd’hui.

Puisque mon message va se limiter à ces quelques mots :

Louée soit 无产阶级文化大革命 !

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[Ceux qui voudraient comprendre sont néanmoins invités à cliquer sur l’image.]

Cela faisait un moment que je sentais venir le coup.

Et que je soupçonnais un virage sur l’aile radical du régime sarkozyste.

Je veux croire que c’est désormais (presque) chose faite.

Et je me prépare activement à cette révolution (culturelle) qui vient en faisant allégeance à notre petit monier.

Grand homme entre tous, lui qui préside au destin de chaque chose.

Gouverne les étoiles.

Et dirige le soleil.

Minimum…

__3__

Si j’ai définitivement fondu un boulon ?

Que nenni, amis.

J’ai simplement compris (avant vous) ce qui est en train d’advenir.

Et saisi l’essence du nouvel avatar du sarkozysme.

Ephémère régime populistico-droitier amené à se muer en glorieuse religion d’Etat.

Et à se transformer en quelque chose de plus pur et entier.

Soit un national-maoïsme du plus joli effet.

__3__

Ce qui me permet de l’affirmer ?

Oh… quelques vagues indices concordants.

Le dernier ne laissant guère de doute sur ce qui nous attend dans les semaines à venir.

Rupture fondamentale qui verra les sociaux-traîtres, laquais du capitalismes et autres contre-révolutionnaires bourgeois contraints de faire leur autocritique en public avant que d’être livrés à la juste colère populaire.

Ainsi que vient de le proposer le glorieux porte-parole du parti présidentiel et désormais garde rouge en chef, Frédéric Lefèbvre.

Lequel a fustigé ce matin les dirigeants de banque française qui se refuseraient à abandonner leur bonus.

A prévenu que le parti présidentiel allait « interpeller chacun des grands banquiers devant l’opinion » et que ceux-ci seraient bien obligés de prendre « leurs responsabilités ».

Avant de se faire encore plus menaçant : « Quand ils n’ont pas su prendre leurs responsabilités, ce qui a souvent été le cas, et qu’en plus il y a en a qui décideraient de s’offrir un certain nombre de bonus, nous les désignerons à l’opinion publique parce que je crois qu’aujourd’hui ils doivent prendre la responsabilité de rendre des comptes. »

Oui : rien de moins…

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__3__

Plutôt que d’attendre de voir des centaines de banquiers et profiteurs capitalistes défiler dans les rues de nos villes, pancarte accusatrice suspendue au cou et en proie aux quolibets du peuple français, j’ai décidé de me convertir.

Et de rendre gloire au nouveau visage maoïsant de Nicolas Sarkozy.

J’espère ne pas me tromper.

Ni accorder trop de foi aux déclarations d’un porte-parole habitué à dire tout et n’importe quoi.

Mais aussi… qui pourrait croire que ce ne sont là que démagogiques paroles ne prêtant pas à conséquence, vague diatribe lancée au vent de l’opinion pour conjurer les effets de la contestation qui monte, baratin bidon lâché en direction du petit peuple pour lui faire accroire que les profiteurs devront rendre des comptes ?

Hein, qui ?

Pas moi, en tout cas.

Je vous le redis : louée soit la Grande Révolution culturelle prolétarienne.

Oui, louée soit 无产阶级文化大革命 !

COMMENTAIRES

 


  • lundi 19 janvier 2009 à 15h45, par yelrah

    Iront ils jusqu’à les obliger à tenir une petite épicerie dans les campagnes profonde ? Portables éteints ? Avec pour seul brévière un horaire périmé de la SNCF ?



  • Gloire à notre « Petit-Monier » et à son porte-voix éclairé, le camarade Lefebvre, époustouflante réincarnation ébouriffée de Enver Hodja ! Dans les camps de rééducation populaire de Neuilly sur Seine, tous les féodaux, patrons, bourgeois et autres sangsues des masses laborieuses ! Si cela se trouve « Frédo le Gaucho » sera de la manif samedi, 15 h, métro St Michel ?

    • lundi 19 janvier 2009 à 17h11, par Dominique

      Bof, c’est le même qui parle aussi de démettre de leurs fonctions et de rendre inéligibles les syndicalistes qui ne respecteraient pas la loi selon lui. Taper à la fois contre les patrons et contre les syndicats, cela permet de donner l’illusion d’une impartialité et puis de satisfaire tout le monde, mais le procédé est un peu trop visible ou les déclarations sont un peu trop caricaturales dans leurs extrêmes. En outre, j’aimerais bien savoir comment un gouvernement pourrait faire démettre des dirigeants syndicaux par la justice : il y aurait là une intervention dans la vie démocratique d’autres institutions. Pourquoi ne pas décider aussi de nommer les dirigeants des autres partis politiques ou des syndicats ou de toutes les associations et des entreprises privées en conseil des ministres ?

      Voir en ligne : http://champignac.hautetfort.com

      • lundi 19 janvier 2009 à 18h34, par JBB

        @ Wuwei : :-)

        « Si cela se trouve ’Frédo le Gaucho’ sera de la manif samedi, 15 h, métro St Michel »

        Carrément ! C’est même lui qui va sonner la charge et enfoncer le premier les cordons de CRS. On va voir ce qu’on va voir !

        @ Dominique : oui, sa saillie sur les syndicats est encore plus débile. Définitivement, cet homme est prêt à dire tout et son contraire en l’espace de quelques minutes pour peu qu’on parle de lui. Le pire, c’est que ça marche…



  • lundi 19 janvier 2009 à 16h54, par khaanthos

    Tu n’as pas pété un écrou, mais un vrai goujon...

    Mais tu as oublié de tirer la chasse d’eau...

    En tant que Charançon, t’es vraiment fort !

    Comme si la révolotion se rangeait avec les révolvers...

    Et les Charançons avec les Sarankons...

    Mais BRAVO pour l’image !!!

    • lundi 19 janvier 2009 à 18h28, par JBB

      "Comme si la révolotion se rangeait avec les révolvers...

      Et les Charançons avec les Sarankons... "

      Je vais là où mon intérêt me porte. J’attends juste le bon moment pour passer définitivement à l’ennemi, et hop : à moi, les petites pépées et les comptes en banque bien remplis.



  • lundi 19 janvier 2009 à 17h23, par B. Samson

    Moi, ce qui m’épastrouille, c’est que le mode de calcul des « bonus » (aka « intéressement aux résultats ») permet aux dirigeants de s’en mettre plein les poches, même quand la banque est au fond du trou !

    • lundi 19 janvier 2009 à 18h26, par JBB

      Enfin… un banquier est toujours gagnant, c’est le b-a-ba du boulot.



  • Vous avez vu la fessée qu’il a pris Lefebvre ?

    C’est les députés:URVOAS Jean Jacques Finistère

    :DOSIERE René Aisne

    Madame LEMORTON Haute Garonne

    http://www.urvoas.org/2009/01/17/il...

    • lundi 19 janvier 2009 à 18h25, par JBB

      Oui, c’est assez jouissif.

      Surtout le mot de la fin : « La loi, elle se fera dans la rue, faudra pas venir pleurer. »

      Je ne suis pas souvent d’accord avec les socialistes. Mais là…



  • lundi 19 janvier 2009 à 17h49, par Françoise

    J’ai simplement compris (avant vous) ce qui est en train d’advenir.

    Avant nous, avant nous... Et qui qui t’a averti qu’on a une Conscience-de-Gauche maintenant ? :D



  • d’ailleurs comme j’ai l’esprit d’initiative j’ai déjà ouvert un camp de réédiucation sur mes terres natales allez hop je vais me faire des couilles en or - sauf qu’il faudra quand même que je me méfie des banquiers internés seraient capables de spéculer sur leurs propres travaux des champs - je vais prendre Lefebvre comme garde chiourme je lui ai demandé il est super enthousiaste

    Voir en ligne : http://rue-affre.20minutes-blogs.fr/

    • lundi 19 janvier 2009 à 18h36, par JBB

      L’idée est pas mal. D’ailleurs… s’il te reste une place de garde rouge, je suis intéressé. J’ai un peu de temps devant moi en ce moment et il ne me déplairait pas de faire suer les banquiers à grands coups de fouet. Y a moyen ?



  • lundi 19 janvier 2009 à 18h53, par Solveig

    La vindicte populaire, sans oublier Mme Medef qui fera-les-gros-yeux et demandera d’interroger leur conscience



  • lundi 19 janvier 2009 à 20h44, par skalpa

    Passant par ici, je te donne ceci direct de mes archives !

    et un clip :

    mao mao

    skalpa’s not dead !

    à plus !

    Voir en ligne : mon blog en mode pause : Kprodukt, blog actif et militant(?)

    • lundi 19 janvier 2009 à 22h56, par JBB

      Je ne sais pas pourquoi, mais ça ne m’étonne pas que tu aies eu Mao en archives… :-)

      Par contre, je vais avoir l’air con, mais : qui chante Mao Mao ? Je dois bien avouer que je ne connaissais pas.

      • lundi 19 janvier 2009 à 23h29, par skalpa

        Moi non plus avant de le découvrir sur you tube....
        et je viens de chercher qui avait écrit la chanson du film de godard :
        _ claude channes !

        franchement, jamais entendu parler et c’est dur de trouver autre chose que mao mao sur internet...

        Attention cette chanson reste dans la tête, allez je file poupe au nez !

        see ya !

      • mardi 20 janvier 2009 à 01h18, par pièce détachée

        Quel plaisir de découvrir, en expédiant son message ci-dessous, celui d’un spécialiste en iconographie maologique tel que Popa Skalpa ! Mon petit livre de Mao, même pas rouge, s’en effrite encore (Le-Vrai-Livre-Rouge-Soi-Même, on me l’a volé, après qu’il m’eut valu des insultes en anglo-américain fortement gesticulé dans un omnibus Strasbourg-Paris que j’avais emprunté, à juste titre, pour m’instruire).

        Moi aussi, j’aimerais savoir qui chante Mao Mao sur les images de La Chinoise de Godard. Je ne me souviens même plus, la photo en noir et blanc qu’on voit, vers le premier tiers you-tubesque de l’extrait du film, sur l’étagère derrière l’épaule droite d’Anne Wiazemski : c’est le portrait d’un Chinois, mais lequel ?

        Quant à la chanson du cher Nino Ferrer, elle s’appelle Mao et Moa. Une seule version sur You Tube, en espagnol (je n’ai pas trop poussé, je déteste tomber sur des tas de merde en cherchant une musique introuvable). Annie Cordy, fastoche, ça pullule.

        • mardi 20 janvier 2009 à 08h52, par JBB

          @ Skalpa : merci pour la recherche.

          @ Pièce détachée : « Moi aussi, j’aimerais savoir qui chante Mao Mao sur les images de La Chinoise de Godard. »

          Voir infra. Et faut dire merci à Skalpa.



  • lundi 19 janvier 2009 à 23h21, par pièce détachée

    Les coiffurage et costumage très étudiés de Frédéric Lefebvre auraient dû nous mettre la puce à l’oreille : sa mise vibrionnante qui fait loucher nous annonce bien une p(r)ose délibérée de Guignol, où l’on voit « interpeller chacun des grands banquiers devant l’opinion », où « nous les désignerons à l’opinion publique » — autant dire : à une vindicte en papier peint mâché.

    Mais qui est ce nous, qui viendrait « désigner », « interpeller » les méchants devant une masse introuvable, incapable et sans forme, l’opinion publique ?

    Est-ce que chaque personne pensante (pour faire bref), isolée ou non, a besoin de ce nous régalien de l’Élysée (auto-augmenté de 9,2 millions d’euros pour Noël) pour se rendre compte que les banquiers, c’est une affaire de coups de pelles au cul — des pelles appelées, quand elles sont collectives et coordonnées, inter-pelles ?

    Dans l’article de Libération cité par Charançon, on lit que les dirigeants de BNP-Paribas ont renoncé à leur « rémunération variable », (alias « intéressement aux résultats » ; en français : bonux qui, rappelons-le, fut une marque de lessive). Michel Pébereau, Baudoin Prot. N’invoque pas leur nom en vain, masse opinante amorphe ! Ha ha ! Ce sont peut-être de futurs ministraillons à la relance des inter-pellés.

    D’autres banquiers ont refusé le deal. Ils ont dû s’emmagouiller autrement, n’en doutons pas.

    Dans les gros pois bleus de la cravate gros rouge* de Lefebvre : « Évidemment, il n’y a pas de moyens législatifs de les contraindre [parce que ce sont] les conseils d’administration [des banques] qui décident. »

    Et aucune volonté politique ne peut changer cela. Évidemment.

    Pour paraphraser (si peu) une chanson grandiose d’Annie Cordy : j’voudrais bien, mais j’peux point : c’est pas commode d’être à la mode, quand on est bonne du banquier.

    Mais hop ! rebondissons du Grand Bond. Pour l’élégance, le panache, la pirouette et la vanité — choix esthétique auto-immune entièrement dévoué au Parti —, un petit chocolat corsé, à savourer très, très lentement : « Il ne faut faire preuve d’aucun manque de vigilance à l’égard des éléments politiquement hostiles. Mais nous ne devons pas redouter leur trahison au point de recourir à des mesures préventives excessives. Les grands propriétaires, les marchands et les riches fermiers doivent être traités avec discrétion, surtout grâce à une campagne de clarification politique pour gagner leur neutralité pendant qu’on laisse les masses populaires garder l’œil sur eux. On ne doit s’occuper que des quelques individus les plus dangereux et adopter à leur égard des mesures rigoureuses telles que l’arrestation [celle de Bernard Mad Madoff, « mesure préventive excessive », est annulée]. »
    — Mao-Tsé-Toung, La stratégie de la guerre révolutionnaire en Chine, Paris, Éditions sociales, 1950, p. 58.

    ___

    * Tache sur la cravate, cerise dans le chocolat : Le quart de rouge, c’est la boisson des Gardes Rouges. — Nino Ferrer, Commissaire du Peuple (avec Pierre Desproges) en charge des vins à ne pas boire.

    • Rhhôôôô… citer Mao et Annie Cordy dans un même commentaire, la méga classe ! Bien joué. :-)

      « Et aucune volonté politique ne peut changer cela. Évidemment. »

      Ah non, faut pas déconner non plus. Si le rôle des politiques était de prendre des mesures contraignantes pour tenter d’assurer une certaine justice sociale, ça se saurait…



  • mardi 20 janvier 2009 à 16h00, par Le Putsch

    De tous temps, la politique a été l’opium du peuple...

    ...

    Heum, *kof-kof*. Oubliez ça. Nonobstant, serait-ce là une ’patarévolution culturelle ? Tandis qu’alternativement, « Lin » Hortefeux et « Deng » Fillon font du yo-yo sur le marché des valeurs politiques, voilà que l’on nous propose le lynchage participatif de quelques bouches d’émissaires comme solution au retraitement des déchets. On attend avec impatience la station d’épuration intellectuelle estampillée « Grenelle des idéologies » : tout ceux qui ne sont pas d’accord avec la masse, à la masse !

    • mardi 20 janvier 2009 à 19h45, par JBB

      Que ces choses sont bien dites ! Si vous montez un régiment de gardes rouges, sachez qu’avec de tels mots d’ordre je serai heureux de m’enrôler sous votre bannière. Que cent fleurs etc etc… Et hop !

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