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dimanche 11 janvier 2015

Textes et traductions

posté à 17h33, par Comité de rédaction d’Article11
456 commentaires

Aux fossoyeurs de tous bords

« C’est de cela qu’il sera question dans les mois et années à venir : revendiquer la ligne de crête, être radicalement émus et radicalement critiques. L’intelligence va être un combat. »

On ne maîtrise pas un texte. Il existe. Il tourne. Il est lu. Parfois même, il est lu, utilisé ou instrumentalisé par des gens dont on aurait préféré qu’ils ne posent jamais les yeux sur ces mots-là. C’est comme ça. C’est même (paradoxalement) toute la beauté de ces choses étranges que sont l’écriture et le journalisme, cette façon d’avoir un lecteur sans jamais vraiment savoir qui il est. Si proche et si lointain – surtout avec Internet.

Poser cette évidence n’est en rien une défaite. Juste une manière de cerner le monde dans lequel on vit. Ce qui importe, ce sur quoi nous avons la main, est ailleurs. Dans l’intelligence et le travail. Et dans une certaine prétention à l’intégrité et à la cohérence. Il en faut, pour tenir la barre droite. Surtout quand le temps vire au gris sombre et que souffle un vent mauvais.

Mors aux dents, le monde s’emballe. Il faudrait rallier l’Union sacrée sans plus attendre. Sans réfléchir. « Avec nous ou contre nous ! », crient les petits soldats. « Tu es Charlie ou tu es djihadiste ! », ajoutent-ils. Il n’y a pas d’alternative, c’est l’étendard du capitalisme. Il faudrait abdiquer toute analyse nuancée au nom de l’intérêt supérieur de la nation, de l’occident, de la « civilisation ». Le plan Vigipirate appliqué à la pensée. Des bruits de bottes dans les cerveaux.

Voilà pourquoi nous prendrons le temps. Il ne naît rien de bon de l’urgence de l’émotion, fût-elle gouvernée par de bonnes intentions. Elle n’apporte qu’exacerbation des passions, mort de la réflexion et récupérations stupides. Et parmi ces dernières, il en est une qui vient d’éclore et nous oblige à réagir, même si elle apparaît bien futile au regard du sang, des larmes et de la bêtise assassine.

Donc, pour que les choses soient claires : hier comme aujourd’hui, nous assumons pleinement l’article que nous a confié Olivier Cyran en décembre 2013,« Charlie Hebdo, pas raciste ? Si vous le dîtes... ». Il fallait que ces choses soient dites, et qu’elles le soient ainsi – avec méthode, rigueur et intelligence, tout le contraire d’un procès facile.

Et pour que les choses soient tout aussi claires : du même élan, nous crachons à la gueule de tous ceux qui, ces derniers jours, ont donné une nouvelle popularité à cet article1, en faisant tourner largement le lien avec ce sous-entendu plus ou moins explicite : les morts de Charlie-Hebdo l’auraient bien cherché. Ce sont là gens qui nous dégoûtent – et ce n’est pas une image.

Quant aux penseurs de bas-étage et autres bêtes pisse-copie2 qui proclament ici ou là que la gauche radicale aurait fait le lit du djihadisme sanguinaire en pointant la réalité de l’islamophobie, ils ne méritent même pas une réponse. Le mépris et le silence suffiront.

Nous ne sommes pas Charlie. Nous sommes libertaires, et amoureux de la vie, et résolus à ne pas accepter les tristes et macabres passions (de tous bords) et l’enfermement de l’individu dans la forteresse de sa haine. Cela suffit bien, nul besoin d’en rajouter. Nous sommes aussi conscients que les tristes temps qui viennent imposent, plus que jamais, rigueur et réflexion. C’est bien de cela qu’il sera question dans les mois et années à venir : revendiquer la ligne de crête, être radicalement émus et radicalement critiques. L’intelligence va être un combat.



1 Il tourne beaucoup sur Facebook et Twitter.

2 Régis Scribouillard, tu portes bien ton pseudo....


COMMENTAIRES

 


  • dimanche 11 janvier 2015 à 16h08, par un-e anonyme

    Merci, vous exprimer ce que j’avais eue du mal à mettre en mot.

    • mardi 20 janvier 2015 à 05h26, par mlpc

      « Mais si vraiment vous tremblez à l’idée que les musulmans de France se métamorphosent en serial killers de la guerre sainte, peut-être trouverez-vous un brin d’apaisement en voyant la manière placide dont les intéressés réagissent aux attaques réelles ou symboliques qui sont leur lot quotidien. »

      Placide, quels jolis mots ; ces mots en -ide !

      • mardi 20 janvier 2015 à 07h47, par Tonio

        Comme l’ont dis certains sur ce blog pas convaincu par l’article accusant Charlie d’islamophobie. De plus je pense que le fait de mettre précisément cet article en avant comme l’ont fait certains au lendemain même de cet acte odieux est de nature, même si ce n’était pas forcément volontaire, a minimisé le crime et cela c’est odieux. Merci néanmoins à article 11 d’alimenter le débat.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 17h40, par mathias

    Rien à ajouter, merci pour ces quelques mots.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 18h05, par Karib

    Bien sûr, vous n’êtes pas responsables de ce que de minables salopards ont fait des accusations mille fois répétées contre Charlie Hebdo : « c’est un journal raciste. » Reste cette accusation même. Et elle est fausse. Ignoble. On peut penser que se moquer de la religion n’est pas le meilleur moyen de tirer les croyants et les bigots de l’obscurantisme. Peut-être. Quoique...
    Mais prétendre que parce qu’ils se moquaient du fanatisme islamiste, les rédacteurs et les dessinateurs de Charlie Hebdo étaient racistes, c’est oublier que pendant quarante ans ils ont raconté les aventures de Dieu, dessiné le Christ bandant sur la croix et la Vierge Marie dans des positions équivoques avec le Saint-Esprit. C’est oublier leur combat de toujours contre la bêtise et le racisme et mettre dans le même panier ce crétin de Philppe Val, Willem, Charb ou Wolinski.
    Mais c’est aussi parce qu’Olivier Cyran est des nôtres, qu’on se doit d’être d’autant plus critique et exigeant avec lui.
    Et en écrivant un article aussi injuste, Cyran a écrit Bagatelles pour un massacre.

    • dimanche 11 janvier 2015 à 19h13, par didious

      Tout a fait d’accord c’est même insupportable de seulement l’avoir supposé

    • dimanche 11 janvier 2015 à 19h45, par Manfred

      Pendant quarante ans

      Charb n’est pas Gébé.

      Tignous n’est pas Reiser.

      Philippe Val n’est pas Choron.

      Richard Malka n’est pas Denis Robert.

      La Grosse Bertharakiri n’est pas Charlie Hebdo

      Toi par contre t’es gonfé de comparer Cyran avec Céline, si ça lu plairait peut-être pour le style, pour la conduite politique c’est ignoble.

      Cyran a fait un article parfaitement documenté, long et explicite, sourcé et explicatif. C’est du journalisme et ça vous emmerde de juste admettre que vous auriez pu avoir tord à leur sujet, quand on déplie leur politique éditoriale sur presque quinze ans.

      Si Charles Villeneuve ou Yvan de Kervel s’était fait dessouder, on allait pas leur filer le Pullitzer pour avoir été la proie de trois cinglés.

      Le problème des gens comme Philippe Val, mais comme tout ce sous-prolétariat intellectuel qui compose le gourbi médiatique dans lesquel patauge l’opinion française, c’est que vous passez un pacte faustien avec la parole publique.

      Un chercheur, un intellectuel, un journaliste authentique, n’a aucun problème à se raviser, à se corriger, à admettre ses erreurs, à être jugé par ses pairs, et pas seulement dans son petit milieu professionnelle national, mais partout ou il peut être lu.

      Les grouillot de plateau-télé qu’était devenu l’équipe de Charlie (fautes de ventes), qui en était réduit à alller jouer les faire-valoir gauchistes face à Yvan Rifouol, eux ne peuvent jamais se renier, puisque se renier voudrait dire conjurer et se couper tout ce qui vous ont admiré pour vos erreurs.

      C’est pour ça que tout les nazes qui squattent le débat depuis Guy Hoquengeim sont incapable de la moindre réflexion. Ils ne peuvent pas ruiner leur fond de commerce. Il est là le pacte faustien, qui consiste à être dépossédé de sa réflexion pour ne plus la porter qu’à destination d’un lectorat à flatter.

      Un intellectuel, un chercheur ou un journaliste, mais aussi beaucoup de vrais militants de terrain, voient leur parole constament mise à l’équilibre par une confrontation quotidienne solitaire ou collective, rabrouée par une critique qu’ils cherchent volontairement pour étoffer leur arsenal ou perfectionner leur armement, rabotée par la modestie de l’expérience profane et de l’érudition savante des autres.

      Du coup lorsque cette parole devient publique, elle est un genre depalimpseste de plusieurs semaines/mois/années de réflexion et de travail, d’expérience et de subjectivité authentique, une parole dé-subjectivée, collective, dont l’individualité tient dans le style et l’énonciation et pas dans la petite gloriole narcissique du joli verbe.

      Les éditoriaux moisis de Philippe Val, mais de tout ses semblables , c’est de la touchette en solitaire, des rêveries métaphysiques de lycéen qui se prendrait pour Montaigne. C’est scolaire, laborieux, appliqué, surécrit. Et c’est vraiment une calamité bien française de voir les pires cancres du débat intellectuel international constamment invité.

      • dimanche 11 janvier 2015 à 22h33, par Yann

        Merci à vous, pour cette réaction et pour le texte d’Article 11.
        On respire un peu mieux, en lisant de temps en temps ce genre de mises au point, entre deux plongées en apnée dans le bouillon de cubes actuel.

        • lundi 12 janvier 2015 à 13h52, par Gavroche

          Ouf...

          Je me sens un peu moins seule, tout d’un coup...

          Je fais donc partie des « fossoyeurs » qui ont repris cet article d’Olivier Cyran (que j’avais commenté en son temps). Merci, du coup j’ai vraiment l’impression de faire partie des méchants contre les gentils.

          Oui, les dessinateurs de Charlie sont morts dans des conditions épouvantables, et personne ne devrait mourir pour des dessins, même racistes pour certains d’entre eux.

          Il n’empêche que l’article d’Olivier Cyran permet de relativiser un peu le barnum médiatico politique qui a suivi le massacre.

          Et pis tiens, je vous transmets le texte de Pacôme Thiellement, qui raconte avec talent ce que j’aurais aimé écrire :

          Nous sommes tous des hypocrites. C’est peut-être ça, ce que veut dire « Je suis Charlie ». Ca veut dire : nous sommes tous des hypocrites. Nous avons trouvé un événement qui nous permet d’expier plus de quarante ans
          d’écrasement politique, social, affectif, intellectuel des minorités pauvres d’origine étrangère, habitant en banlieue. Nous sommes des hypocrites parce que nous prétendons que les terroristes se sont attaqués à la liberté d’expression, en tirant à la kalachnikov sur
          l’équipe de Charlie Hebdo, alors qu’en réalité, ils se sont attaqués à des bourgeois donneurs de leçon pleins de bonne conscience, c’est-à-dire des hypocrites, c’est-à-dire nous. Et à chaque fois qu’une explosion
          terroriste aura lieu, quand bien même la victime serait votre mari, votre épouse, votre fils, votre mère, et quelque soit le degré de votre chagrin et de votre révolte, pensez que ces attentats ne sont pas
          aveugles. La personne qui est visée, pas de doute, c’est bien nous.
          C’est-à-dire le type qui a cautionné la merde dans laquelle on tient une immense partie du globe depuis quarante ans. Et qui continue à la cautionner. Le diable rit de nous voir déplorer les phénomènes dont nous
          avons produits les causes.

          A partir du moment où nous avons cru héroïque de cautionner les caricatures de Mahomet, nous avons signé notre arrêt de mort. Nous avons refusé d’admettre qu’en se foutant de la gueule du prophète, on humiliait les mecs d’ici qui y croyaient – c’est-à-dire ssentiellement
          des pauvres, issus de l’immigration, sans débouchés, habitant dans des taudis de misère. Ce n’était pas leur croyance qu’il fallait attaquer, mais leurs conditions de vie. A partir de ce moment-là, seulement, nous
          aurions pu être, sinon crédibles, du moins audibles. Pendant des années, nous avons, d’un côté, tenus la population maghrébine issue de l’immigration dans la misère crasse, pendant que, de l’autre, avec l’excuse d’exporter la démocratie, nous avons attaqué l’Irak, la Libye, la Syrie dans l’espoir de récupérer leurs richesses, permettant à des bandes organisées d’y prospérer, de créer ces groupes armés dans le
          style de Al Quaïda ou de Daesch, et, in fine, de financer les exécutions terroristes que nous déplorons aujourd’hui. Et au milieu de ça, pour se détendre, qu’est-ce qu’on faisait ? On se foutait de la gueule de
          Mahomet. Il n’y avait pas besoin d’être bien malin pour se douter que, plus on allait continuer dans cette voie, plus on risquait de se faire tuer par un ou deux mecs qui s’organiseraient. Sur les millions qui, à tort ou à raison, se sentaient visés, il y en aurait forcément un ou deux qui craqueraient. Ils ont craqué. Ils sont allés « venger le prophète ». Mais en réalité, en « vengeant le prophète », ils nous ont surtout fait savoir que le monde qu’on leur proposait leur semblait bien pourri.

          Nous ne sommes pas tués par des vieux, des chefs, des gouvernements ou des états. Nous sommes tués par nos enfants. Nous sommes tués par la dernière génération d’enfants que produit le capitalisme occidental. Et
          certains de ces enfants ne se contentent pas, comme ceux des générations précédentes, de choisir entre nettoyer nos chiottes ou dealer notre coke. Certains de ces enfants ont décidé de nous rayer de la carte, nous _ : les connards qui chient à la gueule de leur pauvreté et de leurs croyances.

          Nous sommes morts, mais ce n’est rien par rapport à ceux qui viennent. C’est pour ceux qui viennent qu’il faut être tristes, surtout. Eux, nous les avons mis dans la prison du Temps : une époque qui sera de plus en
          plus étroitement surveillée et attaquée, un monde qui se partagera, comme l’Amérique de Bush, et pire que l’Amérique de Bush, entre terrorisme et opérations de police, entre des gosses qui se font tuer, et des flics qui déboulent après pour regarder le résultat. Alors oui, nous sommes tous Charlie, c’est-à-dire les victimes d’un storytelling dégueulasse, destiné à diviser les pauvres entre eux sous l’œil des ordures qui nous gouvernent ; nous sommes tous des somnambules dans le
          cauchemar néo-conservateur destiné à préserver les privilèges des plus riches et accroître la misère et la domesticité des pauvres. Nous sommes tous Charlie, c’est-à-dire les auteurs de cette parade sordide.
          Bienvenue dans un monde de plomb.

          • mardi 13 janvier 2015 à 23h42, par Eloi

            Ouah ! Très bel article, Gavroche, et bien profond.
            A ceux qui tiennent à garder ces malheureux dans leur misère, s’ajoutent les récupérateurs de tous bords et de tous pays.
            A qui profite le crime ? A un Netanyahou venu polir son image, préparer ses élections et faire oublier le sang qu’il a sur les mains !
            Attention, car à trop s’identifier avec les juifs de France (qu’il invite d’ailleurs à quitter), il cultive un amalgame terrible de confondre de bonnes personnes de confession juive avec le régime criminel de Netanyahou. On connaît la suite atroce

            • mercredi 14 janvier 2015 à 17h25, par JJ

              Charlie Hebdo n’a pas attaqué l’Irak. Et pourquoi serait-il interdit se se moquer des pauvres et des exclus ? Pourquoi devrions-nous conditionner l’exercice de l’humour à la capacité des « cibles » de l’humour à l’accepter ? A ce train-là, il ne fallait pas non plus se moquer des staliniens, des nazis, etc. Désolé pour le point Godwin mais il y a des fois où la référence au nazisme peut éclairer un argument.
              Ne faut-il pas rire de tout et de tout le monde ?
              Oui, les mecs de Charlie étaient des donneurs de leçons. Le rire est par essence moral puisqu’il s’en prend, quasi systématiquement, à un « défaut » - réel ou supposé - de sa cible, en fonction d’un système de valeurs donné.

              • jeudi 15 janvier 2015 à 15h28, par depassage

                Comparaisons stupides et délirantes :
                Les nazis et les staliniens avaient le pouvoir ; en quoi étaient-ils pauvres ?

                • vendredi 16 janvier 2015 à 22h22, par JJ

                  La référence aux staliniens et aux nazis était utilisée pour illustrer l’idée selon laquelle tout le monde n’a pas la même capacité à supporter la moquerie ou la dérision. J’aurais pu choisir d’autres exemples de « publics » sensibles, riches ou pauvres, au pouvoir ou non, peu importe, ce n’est pas la question.

                  J’estime qu’en démocratie, l’on peut et même l’on doit rire de tout (même des morts de Charlie, d’ailleurs, ou de ceux de la Shoah - quand bien même ce serait « de mauvais goût ») sans avoir à se soucier des conséquences. Voilà.

                  Et cela n’interdit en rien de mener une réflexion sur les inégalités ethno-sociales. Ce n’était pas la démarche de CHarlie Hebdo, du moins pas souvent, mais il n’était pas et n’a jamais été, même sous Choron, un journal de fond.

              • mercredi 11 février 2015 à 19h41, par tartempion

                Peut-être parce que les communistes d’URSS, les Nazis d’Allemagne ( qui caricaturaient les juifs et ont été pendus pour ça pour certains d’entre eux, par le monde « libre » ), et les riches, prenaient et prennent les décisions que les autres subissent. Donc bon, faut savoir d’où on parle aussi. ça s’appelle choisir son camp, point Godwin ou pas... A noter aussi que quelques allusions de Siné aux juifs et c’est la porte. ah oui, c’est grave, c’est des juifs ! Par contre un arabe qui se fait enculer par un âne ! ça c’est drôle ! Bha oui ! C’est drôle, c’est des arabes ! Et ils ont tous la même gueule t’as vu ! C’est le foutage de gueule à deux vitesses, la justice à deux vitesses aussi... Nous vivons dans un monde où tout le monde veut pouvoir dire n’importe quoi sans jamais être responsable de ce qu’il dit. Et peut-être même dans un monde ou tout le monde se fout de ce que les autres disent. Moi, j’ai beau être drole, quand je me moque d’un pote et que ça le blesse... Bha j’arrête un peu de me foutre de lui et je lui demande ce qui va pas ! ( parce que le prophète en question, c’est pas celui des djihadiste spécifiquement, c’est aussi celui des Musulmasn républicains qu’on devrait considérer en frères et sœurs il parait. Et que jusqu’à preuve du contraire, fraternité c’est dans la devise. Humiliation non ! )

                • jeudi 12 février 2015 à 00h28, par antidarquier

                  C’est la même « argumentation » que celle de ceux qui excusaient/expliquaient les actes nazis et fascistes des SA parce qu’ils étaient accomplis par des gens du lumpen, donc des très pauvres. Et on ne rigole pas avec les pauvres hein, sinon ils ont tous les droits, même celui d’être fascistes et totalitaires et d’assassiner.
                  Il faut savoir d’où on parle c’est vrai et il est facile de le savoir pour ceux qui sont prêts à raconter « n’importe quoi » pour excuser/expliquer des crimes fascistes : on sait dans quel camp ils sont et avec eux on n’est jamais déçus.

              • mercredi 24 juin 2015 à 17h52, par HN

                « Ne faut-il pas rire de tout et de tout le monde ? »

                Allez-y, sortez nous une vanne sur un gamin africain en train de crever la dalle dans un pays en guerre.
                Pour amuser la galerie ou faire le malin, ça passe.
                En revanche, j’ai du mal à voir en quoi ça fait avancer les choses.

      • lundi 12 janvier 2015 à 16h57, par Jean M.

        Merci pour cette réponse claire et précise.
        L’esprit de Charlie, avant, c’était celui de « Nada » le roman ou le film de Chabrol que j’ai revu hier : la dénonciation des « puissants », (ceux-là même qui défilaient en tête du cortège), et de la violence et des manipulations de la police d’état (celle-là même que la foule applaudissait hier, oublieuse qu’elle a tué il y a deux mois quelqu’un qui revendiquait calmement, sans violence sa liberté d’expression" et qu’elle a réprimé avec violence la liberté d’expression de ceux qui rendaient hommage à ce mort tué par la violence de l’état).
        Ce « Charlie » là était assez « vigilant pour ne pas devenir un média qui arrive à faire détester l’opprimé (les musulmans, population constamment dénigrée en France) et aimer l’oppresseur (applaudir Valls et sa police) » (pour reprendre la formule de Malcom X).
        C’est ma manière de rendre hommage aux vieux de l’équipe (Cabu, Wolinski) que d’avoir regardé ce film qui est dans le ton de leur « rire » et de leurs dénonciations d’alors, si loin de celles de l’après Val.

        • lundi 19 janvier 2015 à 13h09, par Gérard Craan

          Pour petite info, toi qui a aimé ce film de Chabrol, si je ne me trompe pas dans l’étalement de la confiture sur la tartine, « Nada » est d’abord un polar de Jean-Patrick Manchette

          • lundi 19 janvier 2015 à 13h43, par Passant pauvrement érudit

            Cette information est beaucoup moins anodine qu’on croirait car elle ramène directement au sujet.
            La problématique de Nada, effectivement de Manchette, est que que les groupes « terroristes » de cette époque (mot-valise pour l’emploi de la violence révolutionnaire (ou non)à des fins politiques ) constituaient avec l’Etat « les deux mâchoires du même piège à cons », qu’ils soient manipulés ou non.
            Le film reprend cette thèse et Manchette la développait par ailleurs dans une chronique dans un journal qui s’appellait-Eh oui-... Charlie Hebdo.
            J’ai une bibliographie de publications à cette époque qui reprochaient durement à Manchette (et à d’autres) leurs positions du moment, dans Charlie Hebdo donc, disant que s’ils mettaient ces groupes et l’Etat dans cette position de renforcement mutuel c’est en dernière analyse qu’ils étaient du côté de l’Etat et des puissants...
            Il y a des réécritures de l’histoire dignes d’Orwell ces temps-ci.

      • mardi 20 janvier 2015 à 04h52, par hvma

        J’espère que vous gagnez (gagnerez ?) bien votre pain ; si Gattaca était un journal, vous seriez assurément choisi pour nous mener sur Titan.

    • lundi 12 janvier 2015 à 14h10, par Simon Chalumot

      Est-ce que seulement vous avez jeter un oeil sur Bagatelles ?
      Poser la question, c’est y répondre. Il n’y a absolument rien de comparable entre les pamphlets de Céline et Cyran.
      Si vous n’avez que l’insulte pour arguments, le schmilblick ne va pas avancer... Cyran n’est pas Dieu non plus, il peut peut-être se tromper bien qu’en la circonstance, il mettait des mots sur ce que je pensais et ressentais aussi devant l’évolution de Charlie. Un peu de mesure et de rigueur en ces temps hystériques ne feraient pas de mal.

    • mardi 13 janvier 2015 à 20h44, par Al Nab

      Karib, c’est clair !



  • dimanche 11 janvier 2015 à 18h07, par Blaise Lapoisse

    Pour beaucoup d’entre nous nous avons lu Charlie puis ne l’avons plus lu, nous n’y trouvions plus matière à déclencher nos rires contre la merdance de la beauferie ou l’outrecuidance de l’oligarchie . Alors non Charlie n’était plus nous ; Choron, Vuillemin, Shlingo s’étrangleraient de rage face à la nauséabondance de la récupération qu’osent les tristes blaireaux de la caste politico-médiatique et ils auraient eu tôt fait de les renvoyer à leur fosse sceptique .
    Comme aurait dit Choron en réponse à cette injonction à la solidarité submissive : Qu’ils crèvent !



  • dimanche 11 janvier 2015 à 18h18, par Manu

    Complétement d’accord avec vous, rien à ajouter.
    Voici quelques liens vers des textes très intéressants qui convergent avec ce que vous écrivez :

    « Je ne suis pas Charlie et je t’emmerde » (http://www.non-fides.fr/?Je-ne-suis...)

    « VOUS FAITES ERREUR, JE NE SUIS PAS CHARLIE… » (https://lignesdeforce.wordpress.com...)

    et enfin, une pensée pour Frédéric Boisseau, agent d’entretien, que presque tout le monde a oublié... (http://paris-luttes.info/frederic-b...).

    • lundi 12 janvier 2015 à 17h07, par Jean M.

      Merci de remettre ce lien vers Frédéric Boisseau.
      Les médias officiels rejettent tous mes commentaires à leurs articles quand je le cite.

    • lundi 12 janvier 2015 à 23h30, par pc

      Tu n’as donc pas lu l’article...



  • dimanche 11 janvier 2015 à 18h22, par wuwei

    Il fallait que cela fut dit et bien dit, et c’est le cas.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 18h24, par Simon

    C’est toujours de mauvaise augure quand le bon sens à besoin de se justifier. Hélas...



  • dimanche 11 janvier 2015 à 18h34, par Paul

    Cyran à comme tout le monde le droit d’avoir son avis sur les actes des uns et des autres et surtout il à le droit de le dire. Et bien comme dit dans l’article.

    Il n’a rien à voir dans aucune histoire de crime. Pas plus que moi je n’ai à voir avec les guerres entre l’Israël et la Palestine parce que je déclare que l’Israël est un pays fasciste.

    Maudit soient les merdeux qui lui jettent l’anathème là où les questions qu’il a soulevé ont porté une polémique qui à la vue de son ampleur et des discussions qu’elle à générée se devait d’être soulevé.

    Il n’a pas écrit Bagatelle pour un massacre comme dit plus haut, juste donné un avis précis sur une question donné.

    Ça va être dur de parler ces prochains temps : l’armé des cons s’est réveillée d’un coup.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 18h52, par Scarfanti

    Fort bien dit, bien assumé !



  • dimanche 11 janvier 2015 à 19h07, par felipe

    Et qu’en sera t-il demain du pouvoir de la police qui vient de recevoir un blanc-seing ?Vas-t-on requalifier le terme de terroriste ?Comment seront considéré les zadistes....et je ne parle même pas des roms et de toute la population d’origines non française .
    merci pour cette mise au point



  • dimanche 11 janvier 2015 à 19h22, par nonette

    Complétement avec vous.
    L’article d’O. Cyran ne m’a pas choquée il exprimait ce que je pense. Et pourquoi la liberté d’expression ne serait valable qu’à sens unique.

    • lundi 12 janvier 2015 à 14h23, par Simon Chalumot

      Tout cela me rappelle la vie de Brian des Monthy Python.

      Pensez par vous même dit Brian, et la foule répond il faut penser par nous même.

      C’est un peu ce qu’on vit. On organise des rassemblements qu’on dénonçait en Europe de l’Est avant 89...

      Limite si les flics municipaux n’avaient pas été dépêchés dans chaque habitation en nous enjoignant de venir défendre la liberté d’expression sous peine d’amende ou de prison, ou de fichage à vie.

      • lundi 12 janvier 2015 à 16h16, par jalhou

        Aux mauvais coucheurs se disant défenseurs de « leur liberté ».

        C’est trop facile de se défausser en attaquant ceux qui dramatiquement ne sont plus là, en renvoyant le racisme à la figure de ses ennemis, en masquant le vrai sujet de la solidarité humaniste de « je suis Charlie » derrière la haine d’un journal ou d’un autre, en s’abreuvant de la pseudo-intellectualité d’un Cyran ivre de vengeance crachant dans la soupe populaire dont il s’était repus.

        En refusant de la voir ou d’en débattre réellement, nier la réalité de la prise de conscience nationale, humaine contre la barbarie, c’est donner connaissance et peut-être conscience aux barbares eux mêmes que la faille que vous représentez aujourd’hui pourra demain s’entrouvrir pour leur laisser un boulevard ouvert à toutes leurs turpitudes. Et vous risquerez alors vous-mêmes de vous retrouver en première ligne comme victime expiatoire et n’appartenant à aucun groupe d’être bouc émissaire de tous ; sauf à aller au bout de votre imbécile position actuelle en participant activement au djihad.
        Mais peut-être avez vous, plus simplement, eu peur pour votre peau, si vous aviez manifesté hier et après tout ça se comprend.

        • lundi 12 janvier 2015 à 17h27, par Jean M.

          Parlant de victimes expiatoires, avez vous pensé à Frédéric Boisseau ? Savez-vous même qui est cet « anonyme » employé de la Sodexo qui n’est ni dessinateur, ni juif, ni policier, mais agent d’entretien tué ni pour ses dessins, ni pour protéger des dessinateurs, ni pour sa religion, mais pour avoir travaillé chez des gens qui ne se souciaient pas des conséquences sur les autres de leur liberté d’expression ?

          Etiez-vous aux manifestations interdites après la mort de Rémy Fraisse tué par ceux-là même que vous applaudissiez sans doute hier au nom de ce soudain ralliement unanime à la liberté d’expression, que cette police a nié à ce jeune homme et aux manifestants qui voulaient honorer sa mort et qui veulent toujours que justice soit faite (mais évidemment le non lieu sera prononcé) ?

          Avez-vous rendu hommage aux SDF morts de froid cet hiver (alors qu’on a pu trouver 15000 lits pour les touristes en galère sur la seule Savoie en quelques heures) ? Pourtant ils sont morts parce que la barbarie du « rendement à tout prix » rend cette « France solidaire » égoïste au plus haut point envers les anonymes les démunis, ceux qui ne « rapportent rien » (Les touristes ça fait marcher le commerce : on peut être solidaire avec eux).

          Il y a 50 ans au premier mort de l’hiver 54 la solidarité avait joué, aussi forte que celle d’hier : il n’en reste rien.

          Il y a 40 ans Charlie se gaussait de la police de Pompidou et de Giscard et de « l’ennemi intérieur ». Il y a 10 ans Val avait réussi à créer par Charlie un "ennemi intérieur. Et hier pour rendre hommage à Charlie on applaudissait les flics.

          Édifiant !

          • mercredi 14 janvier 2015 à 00h23, par Toto

            Il n’a pas été tué « pour avoir travaillé chez des méchants », mais pour s’être trouvé sur le passage de deux fascistes.

            Et oh, réveillez vous : on parle de deux types près à tuer une gamine pour avoir un digicode !

            • mardi 20 janvier 2015 à 14h10, par josée happenledire

              eh oh, réveille toi : L’état a tué un gamin : Rémi Fraisse ! Les forces de l’ordre étaient à Sivens ce soir-là pour protéger quoi ou qui ? RIEN, ni personne. Si c’est pas du terrorisme d’Etat ça ! Et quand je pense que l’on était quelques centaines ( peut-être mille ) à manifester à Toulouse contre les violences policières et que là 10 000 personnes se sont soulevées dans cette même ville le soir des attentats contre charlie hebdo, je me pose des questions et j’ai mal pour Rémi ...
              Et comme le dit si bien « camille à poil » : « allô charlie, ici camille, on a tué Rémi, répondez ... »

        • lundi 12 janvier 2015 à 17h43, par Simon Chalumot

          Parce que vous croyez réellement qu’il s’agit d’une prise de conscience. Pour vous en aout 14, ce bel unanimisme pour défendre le droit rempli de bonnes intentions était une prise de conscience ? Je n’ai pas vraiment le sentiment qu’il s’agissait de cela, mais du symptôme de la confusion des esprits de notre époque saturée d’émotion manipulée d’autant plus facilement par la dépolitisation et l’abrutissement généré par l’usage des réseaux sociaux. J’ai entendu ce matin un son reprenant un gimmick de kop de foot : « charlie !...Charlie ! » et j’avais du mal à croire que j’entendais quelque chose d’aussi grotesque. Vous vous imaginez que tous les moutons dépolitisés présents hier savaient ce qu’ils faisaient là. Non, il fallait y être. Et tout cela va donner une légitimité à tout ce qui ne va pas manquer de nous tomber sur le coin de la gueule comme la misère sur la pauvre monde.

          Pour finir j’aurais aimé que tous ces braves gens viennent cet été lorsque Gaza était une nouvelle fois martyrisée, ou lorsque Rémi Fraisse s’est fait assassiné par les gardiens de votre belle démocratie, plutôt que de défiler derrière Bibi, ou le gros tas teuton.

          Jusqu’à preuve du contraire je manifeste quand j’en ai envie, et pas quand vous le jugez utile.

    • dimanche 18 janvier 2015 à 19h19, par Bart Fraden

      j’ai fais suivre cet article (brillante mise au point d’Olivier Cyran) qui n’a fait que confirmer mon choix de ne plus lire charlie-hebdo 2nde période dès les années 2000.Puis j’ai découvert CQFD .qui tiens encore la barre.Le coup de grâce était l’exclusion de Siné pour antisémitisme.Non de dieu,son sang n’a du faire qu’un tour et il a eu gain de cause au tribunal.Faut imaginer çà ;une équipe telle que celle de Charlie-Hebdo qui règle ses comptes à la barre.Choron revient,ils sont devenu chtarbé.J’ai pris connaissance du papier de Cyran par un lien aperçu sur humanité.fr,si j’ai envoyé ce lien vers-« forum2@ac-reseau.org- » www.ac-reseau.org et quelque copains syndicalistes il ne me serais jamais venu à l’idée de transmettre cet article vers facebook ou twitter ;que je fuis comme la chtouille.en attendant le dernier Article11 papier et tant que j’ai une connexion internet,je vous suis sur votre site en ligne.
      LOVE,LIGHT&PEACE



  • dimanche 11 janvier 2015 à 19h24, par Jeremy

    C’est d’une bêtise simpliste cette vision manichéenne du « pour ou contre nous » que vous pensez percevoir pour apporter de l’eau à votre moulin. Non, les gens qui ne pensent pas commençons ne sont pas forcément manichéens. Devoir se justifier est déjà révélateur, alors le faire dans la
    médiocrité...



  • dimanche 11 janvier 2015 à 19h28, par Nestor

    Tout dialecticien débutant sait qu’il y a les contradictions principales et les contradictions secondaires.
    Et cela rend parfaitement compatible le fait de condamner et d’agir contre ceux qui sont capables de faire un meurtre de masse contre des journalistes pour quelques dessins et quelques articles, tout en boycottant ou en critiquant par ailleurs la ligne éditoriale de ce journal pour des raisons précises.
    Il n’y a aucune contradiction à faire les deux.
    Tout comme il n’y a aucune contradiction à faire une promo délirante à des « livres » (Zemmour, Houellebecq) dont l’objectif principal semble être de mettre de l’huile sur le feu et à provoquer pour conduire à une réaction des islamo-fascistes, qui viendra inévitablement.
    Il se trouve que beaucoup de médias ont fait cette promo délirante...
    Total soutien à A11 donc.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 19h29, par un-e anonyme

    « ...avec méthode, rigueur et intelligence, tout le contraire d’un procès facile »
    En lisant l’article en question j’ai eu au contraire l’impression inverse. C’est étonnant de voir comme quoi méthode et rigueur sont des notions subjectives. Il ne me semble par avoir lu, cité dans l’article d’Olivier Cyan un paragraphe ou un dessin issu de Charlie Hebdo raciste....Ou sont les faits ?

    • dimanche 11 janvier 2015 à 19h37, par JBB

      « Il ne me semble par avoir lu, cité dans l’article d’Olivier Cyan un paragraphe ou un dessin issu de Charlie Hebdo raciste.... »

      Alors, il faut relire l’article. Parce que des illustrations, des passages cités et des dessins repris, il y en a un paquet.

      Ensuite, on peut - bien sûr - être d’accord ou ne pas l’être. Mais écrire que l’article repose sur du vide, n’apporte aucun biscuit à l’appui de sa thèse, c’est d’une grande mauvaise foi.

      • dimanche 11 janvier 2015 à 21h23, par Nicolas

        Je l’ai donc relu et pardon, je ne vois pas...
        Quels propos racistes parus dans Charlie Hebdo l’article cite t il ?

        • dimanche 11 janvier 2015 à 21h50, par Lémi

          Le racisme, ce n’est pas forcément clamer « dehors les bronzés » à destination d’une assemblée de crânes rasés. Il y a des racismes plus diffus. Cela peut par exemple être le choix d’une ligne éditoriale tournant largement autour d’une communauté pourtant déjà largement soumise à l’anathème général, avec des biais réducteurs. Une forme d’intervention que pratiquent les Caroline Fourest, les Finkielkraut, les Zemmour, et tous les éditocrates qui clament à longueur de journée qu’ils sont ostracisés, non-politiquement corrects, alors même qu’ils hurlent depuis un bail dans le sens du vent. Cet article ne dit pas que tous les auteurs/dessinateurs de Charlie Hebdo étaient des racistes pur jus, bien évidemment, ce serait complètement con. Mais que la ligne éditoriale du canard, depuis l’arrivée de Val, tendait à un racisme latent au niveau du choix de ses cibles, réduites à ce seul pan, et tellement conformes à l’air nauséabond du temps que cela en devenait confondant.

          • dimanche 11 janvier 2015 à 23h32, par Nicolas

            « Cela peut par exemple être le choix d’une ligne éditoriale tournant largement autour d’une communauté... »...« Mais que la ligne éditoriale du canard, depuis l’arrivée de Val, tendait à un racisme latent au niveau du choix de ses cibles »

            Vous énoncez votre lecture mais à nouveau aucun fait. De plus les cibles de Charlie Hebdo étaient,sont (même sous Val ou Charb) multiples (curés,extrême droite, barbus,.) et ont toujours concerné tous les monothéismes. Écrire le contraire tiens de l’ignorance ou de la pure mauvaise foi.
            Pour s’en convaincre, chacun peut consulter les numéros des dernières années et compter les articles.

            Une fois de plus, il faut présenter des faits pour étayer une argumentation

            • lundi 12 janvier 2015 à 11h04, par juliette

              Technique dialectique subtile :
               × il n’y a pas de faits
               × si, voyez ce dessin, celui-là, celui-là, ces dizaines d’autres, cette analyse et puis celle-là
               × il n’y a pas de faits

            • lundi 12 janvier 2015 à 20h39, par Aden

              Et le racisme non pas comme haine simple ou dégoût particulier mais comme effet de système, cela vous parle-t-il ? Taper « également » sur les musulmans et les chrétiens, par exemple, quand le statut des uns et des autres, à différents égards, n’est pas « égal » dans le monde environnant, cela ne peut-il pas contribuer à inférioriser encore certains individus par rapport à d’autres individus ? La lecture, le sens que l’on peut prêter à certains « principes », aussi justes que ceux-là soient, demeurent soumis aux situations concrètes qui les redéfinissent sans cesse. Et à la limite on s’en fiche un peu de ce que Charb ou Cabu pensaient ou aimaient au juste ; mais la ligne éditoriale de Charlie, oui, elle, quoi qu’il en soit, avait pris une tournure raciste comme Cyran l’explique très bien.
              Et oui, l’intelligence sera vraiment un combat.

              • mardi 13 janvier 2015 à 10h57, par Nicolas

                à Juliette : je m’efforce d’être précis dans mes réponses. Il y a 6 dessins dans l’article d’Olivier Cyran (et bien d’autres bien sûr dans Charlie Hebdo en général). Personnellement je ne les apprécie guère, mais cela n’a pas d’importance. Par contre, il n’est pas expliqué dans l’article en quoi ces dessins sont racistes ni dans les réponses précédentes. Des choses sont affirmées mais pas argumentées et à titre personnel je ne les trouve ni drôles ni racistes.

                à Aden : j’ai évoqué l’engagement anticlérical de Charlie Hebdo contre tous les monothéismes. Vous faites immédiatement la confusion entre les religions et leurs partiquants. Ne peut on pas critiquer les religions et leurs pratiques abondamment ?(c’est également fait ailleurs, le communisme ne sen est pas privé).
                Vous parlez de la ligne éditorial de Charlie Hebdo. Celle-ci est définie par des articles et des dessins. Si celle-ci est raciste, c’est donc qu’il y a des écrits et dessins s’en prenant aux musulsmans pour ce qu’ils sont, en tant que musulmans et non plus à la religion. Je ne vois pas de tels écrits cités dans l’article d’Olivier Cyran donc je ne vois pas sur quoi repose son argumentation....
                Que voulez vous dire par « racisme comme effet de système » ? Merci d’avance

                • mercredi 14 janvier 2015 à 02h38, par Aden

                  C’est que je tiens la réalité pour ce qui est toujours à différents degrés compris, visé, pensé, et finalement en jeu dans les mots, les discours, les images, et tout ce qui peut relevé de l’ordre second des idées. La pensée est toujours pensée du monde, du réel. C’est à ce titre qu’elle peut être critique, de tout, d’elle-même aussi bien, comme pensée du monde justement, et c’est pourquoi le monde, le réel, en retour ne cessent de venir la situer, lui prêtant plus ou moins de pertinence, une vérité pas toujours « idéale » mais une vérité, qui fait sens.
                  Je trouve légitime toute critique des monothéismes, non pas pour la beauté du geste mais parce qu’il est des faits qui témoignent de cette légitimité, de l’utilité de la critique. C’est avec un certain bonheur que Charlie Hebdo a pu porter cette critique au sein d’une société française dont les valeurs vieillissantes toutes empreintes encore de catholicisme, ne demandaient qu’à tomber. Des vieux ne supportaient plus ces valeurs, des jeunes n’étaient pas prêts à se les farcir toute une vie. Mais par « valeurs » j’entends évidemment quelque-chose de très concret, des données sédimentées dans la société et qui avaient la force de peser sur les comportements. L’anticléricalisme n’aurait jamais eu cette audience, cette utilité, n’aurait même jamais fait rire autant s’il n’avait pas participé de cet effort pour se libérer de contraintes réelles qui trouvaient, entre autres, leur source dans l’Église, le monothéisme. Il n’est pas exagéré de supposer que les fondateurs d’Hara-Kiri, de Charlie, n’auraient pas moqué et critiqué la religion si celle-ci n’avait pas été à leurs yeux le vecteur de déceptions bien réelles pour eux et les membres de leur société. D’ailleurs, si la religion n’avait pas cessé d’être si « prégnante », alors, leur critique n’aurait jamais pu prendre cette forme. Le droit au blasphème est né un jour de cette décomposition de la religion à une certaine époque, en des endroits précis, quand le blasphème en somme ne blasphémait déjà plus vraiment.
                  Charlie ne peut plus être aujourd’hui ce qu’il a été, certains s’en réjouissent et d’autres le déplorent, mais les uns et les autres, en gros, toujours plus ou moins au nom de ce que fut « l’esprit » de Charlie Hebdo.
                  Quelles formes de critique de l’Islam - il est entendu qu’aucun monothéisme n’est intouchable - l’époque permet-elle aujourd’hui, en France, et/ou rend-elle pertinentes, utiles ? Chacun en jugera. Toutes les formes sont possibles (pour Charlie en particulier, dont la liberté d’expression est entière depuis longtemps maintenant, qu’on se rassure pour lui, même si Siné pourrait en redire). Ceux qui pratiquent l’Islam sont concernés au premier chef, sans avoir souvent toute la liberté pour le faire, ou sans juger cela nécessaire pour autant. Il faudrait mieux les entendre, ou donner la parole à ceux qui le veulent. Je ne sache pas que rien ne m’empêche de vivre comme je veux mon incroyance, en attendant.
                  Critiquer l’Islam en le rapportant à des figures extrémistes qui ne ressemblent à rien qu’à une violence folle, et qui ne représentent en rien les musulmans de France ou d’ailleurs, est stérile et de mauvaise foi. Le faire via des caricatures peut être drôles ou puériles, mais cela rabat toujours les musulmans sur ces figures qui ne les concernent pas, et qui certainement ne concernent pas les critiques que peut-être les musulmans pourraient porter sur l’Islam. D’aucuns aimeraient même entendre spécialement les musulmans se désolidariser d’actes que rien n’indique qu’ils en sont ou devraient en être solidaires. Parfois, critiquer une religion prend directement la forme d’une critique de ses pratiquants, ce qui est un racisme, ce qui semble amuser l’entre-soi de certains journalistes qui, pourtant, larguent leur blagounettes sur la place publique.
                  Que Charlie mette en « une » ses articles plus subtiles et analytiques, et range un peu ses caricatures, s’il ne veut pas voir sa ligne éditoriale douloureusement infléchie vers la grasse dénonciation de gens qui ne lui ont rien demandé. Et surtout qu’il se demande si « l’esprit » émancipateur qui présida à sa fondation ne serait pas mieux préservé, aujourd’hui, s’il ne resituer pas un peu sa critique des monothéismes dans le monde d’aujourd’hui, dans certains contextes concrets d’où ressortent les milles inquiétudes, ici, de musulmans qui souhaitent simplement vivre leur religion malgré le « racisme » que vous connaissait bien et toujours plus décomplexé d’une France rance, et ailleurs de musulmans qui vivent des luttes autrement plus sanglantes encore, et pour lesquels les caricatures de Charlie demeureront invisibles, incompréhensibles, et dans tous les cas une caricature de liberté.
                  Le monothéisme est un pouvoir comme un autre. Comprendre le pouvoir, donc, au lieu de ridiculiser curés et imams qui ne sont jamais que des individus dont l’histoire ne s’arrange pas toujours des principes et des normes du rire en cours dans les rédactions.

                  • jeudi 15 janvier 2015 à 01h46, par Goldo

                    « Que Charlie mette en « une » ses articles plus subtiles et analytiques, et range un peu ses caricatures, s’il ne veut pas voir sa ligne éditoriale douloureusement infléchie vers la grasse dénonciation de gens qui ne lui ont rien demandé. »

                    Je trouve que vous prenez énormément de pincettes avec le traitement de l’Islam par Charlie, avec des réserves qui ne vous embarassent manifestement pas quand il s’agit d’autres religions (puisque vous adulez l’ancien Charlie qui ne se privait jamais d’être bête et méchant avec les curés ou les rabbins). J’apprends au passage qu’il faut attendre que les gens vous le demande avant de procéder à une « grasse dénonciation ». Attendons donc que Daech découvre le second degré, et en attendant fermons-là.

                    J’imagine que vous considérez qu’il faut faire preuve de pudeur vis-à-vis de l’islamisme car on doit être gentil avec les Musulmans qui sont des Ooopprimés, et comme vous le dites, il faut s’en prendre au « Pouvoir ». Passons sur le côté purement infantilisant avec les Musulmans qu’implique cette vision du monde. Mais ce que vous oubliez avec une facilité déconcertante, c’est que les cibles de Charlie, qui sont les fondamentalistes, sont très très loin d’être dénuées de pouvoir dans le monde d’aujourd’hui. Ils ont au contraire un pouvoir écrasant, dans les monarchies pétrolières qui les entretiennent, les pays qu’ils mettent à feu et à sang, les prisons et les banlieues françaises ou ils recrutent. Enfouir sa tête dans le sable en faisant mine de ne rien voir ne rend service à personne, et certainement pas aux Musulmans.

                    Je trouve au contraire qu’en regardant les numéros de Charlie de ces années avec un peu de recul, on se rend bien compte des efforts forcés de la rédaction pour trouver des trucs à dire et à dessiner sur les religions juive et catholique, alors que le fondamentalisme islamiste dominait quasiment sans partage l’actualité de la connerie motivée religieusement.

                    Ensuite, je ne comprends pas cette exécration épidermique de Philippe Val, coupable de tous les maux et de toutes les perversions, vil pion de l’impérialisme et du mossad. Si les Français votent FN, notez-le bien, c’est parce que Val commettait des éditos dans Charlie Hebdo dans les années 2000. Bah voyons. Figurez-vous que moi, j’appréciais de retrouver dans le même journal des avis nuancés sur la Palestine, penchant vers Israël avec Val, vers les Palestiniens avec Charb et Siné, plutôt qu’un manichéisme bêlant tel qu’il domine les discours d’extrême gauche dieudonesques. Ca n’a pas duré à cause de la minable querelle d’égo Val/Siné (ou, pour moi, les deux sont en tort), mais voir dans cette affaire la preuve que Charlie Hebdo est un sous-marin de l’islamophobie, c’est vraiment léger...

                    Enfin, quoi qu’on en pense, ça n’a aucun sens d’accuser des années plus tard Charb des éventuels errements de Val. Charb était notoirement plus proche de Siné et je ne vois aucune preuve dans le texte de Cyran de la prétendue obsession raciste anti-musulmans qui se serait emparée du journal. Cyran se contente de mettre bout à bout des anecdotes et des dessins et citations tronquées pour faire masse, et aller dans son sens. Mais on peut très bien se livrer au même exercice de découpage pour délivrer un tout autre message sur Charlie (cf. la presse ces derniers-jours), ou faire la même à Cyran pour démontrer qu’il est raciste (cf. la réponse de Zineb) ou antisémite.

                    Tenez par exemple, j’adore ce passage tout en sous-entendus : « Pas un seul musulman non plus chez les propriétaires de médias, les directeurs d’information, les poids lourds du patronat, les grands banquiers, les gros éditeurs, les chefferies syndicales. »

                    Pas comme les autres, là... Suivez mon regard...

                    • jeudi 15 janvier 2015 à 11h56, par ibilk

                      tout a fait d’accord avec toi.

                    • jeudi 15 janvier 2015 à 17h41, par Manu

                      D’accord avec vous Goldo !!

                    • vendredi 16 janvier 2015 à 23h54, par Aden

                      ​Vous imaginez mal, je crois que nous ne nous comprenons pas bien.

                      Je n’ai pas « adulé » Charlie. C’est le premier journal que j’ai lu, et j’ai cessé de le lire peu après la fin de mon adolescence, parce qu’il ne me faisait plus rire, parce que les éditos de Val devenaient d’une lourdeur qui me faisait fermer le journal très vite, parce que développant une vison politique des choses que je n’avais pas avant, je trouvais les positions de Charlie de plus en plus pauvres. Je ne connais Hara-Kiri que par la réputation qui en est faite. J’ai aimé « le bête et méchant », je le trouve aujourd’hui vraiment bête et méchant et rien d’autre. Comme j’ai tenté de l’expliquer la critique « bête et méchante » était peut-être adaptée aux circonstances d’une époque, je la trouve inappropriée aujourd’hui.

                      Inappropriée parce que s’en prendre « bêtement » aux fondamentalistes - ce qu’il faut faire - cela revient souvent à s’en prendre aux Musulmans sans distinction, comme à mon sens l’article de Cyran le montre très bien (je ne vois pas l’intérêt d’en discuter si nous n’y lisons pas la même chose, je répéterais l’article et ce serait stérile).

                      Inappropriée parce que, vous le dites, « Ils ont au contraire un pouvoir écrasant, dans les monarchies pétrolières qui les entretiennent, les pays qu’ils mettent à feu et à sang, les prisons et les banlieues françaises ou ils recrutent. Enfouir sa tête dans le sable en faisant mine de ne rien voir ne rend service à personne, et certainement pas aux Musulmans. » Je suis bien d’accord. Mais alors comment ne pas voir que les caricatures de Charlie (entre autres) sont « vraiment légères » devant le danger et la violence de ce pouvoir qui écrase avant tout, dans le monde, des Musulmans, avant hélas de les retourner par la force à sa cause ? Le massacre qui a eu lieu au sein de la rédaction du journal la semaine dernière, ne remet pas seulement en cause la « liberté d’expression », remise en cause qui n’est qu’un épiphénomène d’un péril beaucoup plus grand, ce serait voir les choses par le bout de la lorgnette, mais c’est ce que faisait Charlie car son manque de compréhension politique ne lui laissait pas d’autre arme, brandissant jusqu’à l’outrance des dessins qui ne devaient soit servir à rien, soit ne pas manquer d’insulter « par lots ». S’il est tout à fait regrettable que l’on s’insurge de la publication de dessins, il est aussi regrettable que ces représentants des Lumières parisiennes aient jugé dangereux pour leur liberté d’expression de ne pas les publier : elle n’était pas en danger ; mais encore eut-il fallu avoir un autre type de critique de l’islamisme à faire valoir. C’est pour le coup se mettre la tête dans le sable que de s’imaginer que Daech existe par un simple manque de second degré à la base, et que c’est avec du second degré qu’il faut combattre ou éclairer sur une réalité terrifiante, surtout, encore une fois, quand au passage ce second degré - hélas encore, certes - heurte de fait nombre de gens déjà sujets à diverses oppressions (mais nous ne sommes pas d’accord sur ce point, soit ; et de toutes façons vous ne donnez pas l’air de vous soucier de ces pécheurs, les croyants). J’imagine que pour la grossièreté, le respect n’est qu’une sotte pudeur, et qu’il faut voir de l’infantilisation dans les solidarités qu’il faut pourtant tenter de nouer avec ceux qui, malgré leurs contradictions propres, subissent comme nous le pouvoir que se partagent fanatiques d’Allah, gouvernements, multinationales... Comprendre que les populations sont dans la tourmente (et que, c’est sûr, d’abord tout va empirer encore), qu’il est vain d’espérer que la gestion qui nous est faite n’abrutisse pas un sur deux de nos frangins et frangines, qu’il faut réserver nos colères aux représentants du pouvoir au risque de reconduire entre nous le conflit qui nous est imposé par une bande de salauds mais bien placés, c’est à mes yeux le moins qu’on puisse attendre d’un journal comme Charlie (de tant de gens de « gauche » et de libertaires), au lieu de cette ligne finalement moralisante, certes différemment représentée au sein du journal, mais qui voit aujourd’hui son destin incarné par une Caroline Fourest tentant d’imposer aux caméras du monde la dernière « une » de Charlie... On ne sait plus qui veut imposer quoi, mais on ne saurait mieux dépolitiser les populations et créer le danger, qu’avec de pareilles rodomontades de faux rebelles et de vrais arrivistes autocentrés.

                      Il ne convient pas d’attendre de voir des Daech et autres sortir de terre pour comprendre et se donner les moyens de réellement combattre le pouvoir. Si cela avait été mieux fait avant, et par ceux, d’abord, qui sont ou qui étaient tout désignés pour le faire, ces monstres peineraient certainement un peu plus à sortir de terre. Nos démocraties n’ont pas les mains propres dans ces histoires, nous le savons bien (cela non pas disculper les tyrannies, mais pour savoir quels types de critiques nous sont autorisés, pertinentes). On veut nous forcer à un conflit de civilisations, tâchons d’être plus fins (ce que je ne trouve pas toujours simple, entre nous) et d’éviter de sombrer dans une « méchante bêtise » au prétexte d’éviter tout forme de coupable lâcheté : nous prendrions le risque de ne devenir que des flics de la pensée, les journaux de n’être plus que des organes de police intellectuelle, quand de toutes façons pour l’heure le pouvoir réel reste au mains de gouvernement qui ne décident rien, sinon d’être chacun meilleur « gestionnaire » que son voisin.

                      Enfin il me peine d’entrer dans ce genre de fil de commentaires, quand j’en éprouve les limites : il faudrait que je réagisse à votre dernière insinuation qui, en deux mots et sans arguments, laisse entendre qu’elle va bien plus loin que les procès argumentés contre l’islamophobie qui semblent doucement, mais sûrement, vous mettre hors de vous. Preuve que l’article de Cyran n’est pas lu, ne veut pas être lu. Je ne suivrez pas votre regard, puisque ce qui se dit et tente de s’expliciter ici n’a pas de réalité à vos yeux. De même la réponse de Zineb, que je trouve inepte : d’emblée ce qu’elle dit de la race et de l’usage qu’en ferait Cyran, démontre qu’elle ne comprend rien ou ne veux pas comprendre, ou n’a pas lu l’article. Ah quoi bon en discuter ?

                      Pour résumer : il ne s’agit pas de tenir Charlie pour responsable de tous les maux, encore moins des pires qui soient, et jusqu’à ce qui lui est arrivé. Ce serait gonflé en plus d’être immensément idiot. Mais la critique de ce journal peut se faire, à travers, notamment sa façon de s’inscrire dans un contexte, pour ne pas dire le paysage. Cette critique est le seul objet de l’article, des commentaires qui s’ensuivent. Vous avez écrit plus bas :

                      « Pour parler clair : le fondamentalisme est un fascisme qui tue des milliers de personnes dans le monde, et en oppresse des millions. Pendant ce temps là on pinaille sur le contenu choquant pour vos yeux chastes de petits dessins publiés à la fin des années 2000 dans un journal tiré à 20 000 exemplaires. Je trouve que c’est de l’aveuglement. »

                      Tout le problème est là. On pinaille et pourtant il y a des cons assez cons pour avoir trouver prétexte ici à faire un paquet de morts. Ça parait hallucinant mais c’est arrivé. Essayer d’y comprendre quelque-chose est bien le moins. Et puis on peut retourner le propos : qui pinaille ? Ceux qui tinrent absolument à publier la fameuse caricature danoise, comme si leur âme allait s’effondrer sans cela, car il fallait prouver qu’il n’y avait là rien de choquant, à tout prix ? Ou les autres ? Ça pinaille dans tous les sens. Mais je vous l’accorde, il y a de l’aveuglement quelque-part.

                      Bonne route.

                    • mercredi 4 février 2015 à 15h16, par mais bien sur

                      Comparé le trés bon article de Cyran solide et documenté au torchon d’ imposture nullisime qu’ est la réponse de Zineb, il fallait osé quand même, merci pour ce bon moment de rigolade..
                      J allais oublié, c est dommage de se discrediter dans une derniere phrase, quand on a essayé de bien faire attention a ne pas devoiler le fond de sa pensee et son ideologie tout au long de l article...dommage...
                      Pour le reste, si vous pensez qu’ il n y pas de racisme bien entretenu par le haut et l elite dans ce pays, et que les francais d origine immigree ou même musulmans/ supposés musulmans sont sur un pied d égalité avec la majorité des citoyens francais, faites comme bon vous semble.. enfin, ce n’est pas de lunettes dont vous avez besoin, a ce stade c est de la chirurgie lourde... et si part la même occasion vous appréciez la politique d extreme droite israelienne, qui massacre et colonise sous nos yeux les palestiniens, tant meiux pour vous, mais permettez moi de vous ignorer ou du moins votre pitoyable post.

                      • mercredi 4 février 2015 à 23h45, par terrain sémantique

                        Si tu n’as pas saisi qu’il y a eu 17 meurtres de type fasciste et que tu continues à comparer les mérites de tel ou tel article c’est que tu as un petit problème soit avec le monde réel soit avec la complaisance pour des actes fascistes.
                        Et il serait peut être temps de foutre la paix aux musulmans (ou pas) et en particulier aux prolos musulmans (ou pas) qui savent où sont leurs intérêts et où sont leurs fascistes et qui n’ont surtout pas besoin de petits blancs pour les plaindre et les prendre comme témoins et comme otages de leur confusionnisme haineux.
                        Il s’agit de se débarrasser de tout à la fois : des fascistes islamistes entre autres, du racisme et des confusionnistes qui se jettent sur ces évènements pour aller jusqu’à justifier l’injustifiable pour des raisons qui leur permettent d’éviter de s’interroger sur les mécanismes d’exclusion des prolétaires immigrés, d’origine non européenne de leur propre environnement personnel.

      • lundi 12 janvier 2015 à 02h46, par jaz

        Une mauvaise foi crasse, ou de la bêtise profonde. Penchons pour la deuxième option : il faut lire les notes de bas de page et suivre les liens pour accéder aux sources. De plus, les petites cases avec des personnages et des couleurs s’appellent des dessins.

        Merci à Article 11 pour cet article et les nombreux autres publiés depuis tant d’années.

    • mardi 13 janvier 2015 à 04h40, par una

      « Montre tes seins, Amina, montre ton sexe à tous les crétins barbus habitués des sites pornos, à tous les cochons du désert qui prêchent la morale à domicile et se payent des escorts dans les palaces étrangers, et rêvent de te voir lapidée après t’avoir outragée... Ton corps nu est d’une pureté absolue en face des djellabas et des niqabs répugnants10. »

      Je ne sais pas ce qu’il vous faut, franchement. « Les cochons du désert », rien que ça.

      • mardi 13 janvier 2015 à 16h23, par Nicolas

        Il faut rappeler le contexte de ces quelques lignes (comme l’a d’ailleurs en partie fait Olivier Cyran). Amina est une femen tunisienne qui à sa façon alertait sur le péril ressenti par de nombreuses femmes quant à l’évolution de certains de leurs droits suite aux propositions d’Ennhada et de l’autre parti islamiste dont j’ai oublié le nom (pardonnez moi). Le texte de soutien de Bernard Maris (certes grossier) dénonce donc ces activistes fondamentalistes, liés aux partis islamistes, qui souhaitaient voir reculer les droits des femmes dans la Tunisie de demain.
        « les cochons du désert » et « crétins barbus » sont les fondamentalistes. Comment peut on laisser croire qu’il parle ici d’un citoyen tunisien lambda ou d’un musulman lambda ? ou encore qu’il essentialise ces personnes ?

        Il insulte donc des personnes qui se servent hypocritement de leur foi pour justifier l’oppression d’une autre partie de la société. Pas très finnes ces lignes sans doute, mais ou est le racisme là dedans ?

    • mercredi 14 janvier 2015 à 22h03, par Olivier

      Parfaitement d’accord. C’est un proces en sorcelerie et l’article de Cyran est creux, totalement vide d’arguments. La rigueur, s’est essayer de s’appuyer sur une analyse detaillee des faits pour en tirer des conclusions. C’est pas l’invective ou l’insinuation.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 19h35, par indigné

    Reprendre un texte ancien d’appréciation sur le verbe Charlie Hebdo (car il faudrait aussi rappeler qu’il ne s’agit pas que des « simples dessinateurs », assimilés ainsi des gamins irresponsables de leurs actes) ne cherchait pas toujours à insinuer « qu’ils l’avaient bien cherché » = je trouve cette insinuation dégueulasse.
    Nous avons été agacés par ces louanges hypocrites qui tout à coup en ont fait des anges innocents : eux-mêmes en auraient bien ri.
    Certains de ceux qui ne sont pas morts affirment aujourd’hui qu’ils ne sont pas responsables du fait que leurs productions sont vues et perçues dans le monde entier. Accordons leur cette nouvelle irresponsabilité.
    A l’évidence, nul ne semble vouloir penser que le média Charlie H, au même titre que beaucoup de médias en France, a pu, et peut encore, être manipulé et utilisé : la polémique « BOugrab » en est un des indices.
    C’est dans 50 ans que nos descendants en sauront peut-être plus : pour l’instant, nous devons refuser l’Union sacrée de Hollande, Valls et Netanyaou, quoiqu’en pensent les Charlie.

    • dimanche 11 janvier 2015 à 20h18, par Jean

      + 1, complétement d’accord.
      J’ai partagé cet article à un ami à qui j’avais confié que j’étais un peu mal à l’aise devant la glorification de Charlie Hebdo. Le battage médiatique très émotionnel me perturbe vraiment, il ouvre la voie à toutes les instrumentalisations, à toutes les confusions... Avec la phrase « Je suis Charlie », on en est arrivé à un point où le fait que des gens soient morts justifient à 100% leurs idées pour une partie de la population. Au lieu de rendre un simple hommage contre la barbarie humaine.... Quelle confusion !
      Cet attentat m’as fait beaucoup cogité. Car moi, une de mes 1res impression a été que la ligne éditoriale de CH depuis quelques années, qui est vécu comme islamophobe par certains -c’est notre opinion-, a participé au climat nauséabond du « choc des civilisation ». Et que cet attentat est un signe de la mise en pratique de cette théorie... Comment ne pas être mal à l’aise face à cet attentat quand on connaît le contexte depuis le 11 septembre 2001 ? Cette guerre larvée fait des morts depuis des années dans le monde entier !
      Dans un contexte de montée de l’extrême droite occidentale et de dévastation de l’orient par le monstre islamiste, enfant bâtard du colonialisme et de l’impérialisme d’après guerre froide, cet attentat fait vraiment très très peur, à une toute autre échelle que celle des morts de CH. Et ça n’a rien d’incompatible de penser ça et de compatir largement avec la mort des victimes de l’attentat.

      De plus, il faut comprendre certaines réactions. Quand les meurtres de la police, de Rémi Fraisse, ou des 3 militantes kurdes il y a tout juste deux ans laissent indifférent presque toute la population, comment ne pas être frustré par la différence de traitement de l’information ? (Au point que certains traitent alors les morts de « terroriste » ou de « djihadiste vert » (sic) !!) Certaines souffrance semblent être plus légitimes que d’autres en France, et ça, ça fait doublement mal...
      Il va effectivement devoir s’accrocher à l’avenir, parce qu’il semble que certains rêvent d’une guerre civile et de nous forcer à prendre partie...



  • dimanche 11 janvier 2015 à 19h41, par B

    en tant que fin limier de l’antiterrorisme, je décrète que Charlie hebdo est mort en 1972.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 19h46, par Désabusé

    Bonjour

    Vous savez ce que disait Zola à propos de la propagande antisémite : On finit par créer un danger, en criant chaque matin qu’il existe
    Les paumés nihilistes et suicidaires qui ont commis cette immonde tuerie ont endossé un costume sur mesure que tout le monde, y compris Charlie avait patiemment fabriqué pour eux. S’il n’y avait pas cette propagande islamophobe progressivement installée, ils auraient buté des gens au hasard dans la rue, seraient devenus tueurs en série à la manière des Américains, dans un fast food ou une école, ou braqueurs sans foi ni loi.
    Mais Charlie et bien d’autres journaux qui font de l’islamophobie leur fond de commerce leur avait préparé un bien meilleur rôle. Le dernier dessin de Charb affirmait un truc comme « pas encore d’attentat ? Attendez fin janvier pour annoncer vos voeux »...comme s’il l’espérait. Evidemment, il n’imaginait pas qu’il allait se retrouver nez à nez avec ce monstre qu’il avait contribué à faire naitre et qu’il allait le payer de sa vie.
    Charb pas plus que ses collègues ne se sont éloignés de la ligne de Val/Fourest. Ce qui leur est arrivé est impardonnable. Mais il est faux de penser que la plume et le dessin ne tuent pas lorsqu’ils prennent pour objet le plus faible, le minoritaire qu’ils accable de tous les vices de la société : ils contribuent à pourrir la vie de ceux qui sont stigmatisés jour après jour, à donner force et vigueur à ce qui n’était d’abord qu’un fantasme. C’est ça le plus pervers au fond. Oui, le journalisme islamophobe et raciste, les hommes politiques et les intellectuels du même acabit ont favorisé l’émergence de ces « djihadistes » qui renvoient à la société toute la haine qu’ils ont reçu, le déni d’existence et de parole. Oui, la parole tue. Les journalistes ont un pouvoir et une responsabilité et dans le pire des cas, ils peuvent payer leur inconséquence de leur vie.

    • mercredi 14 janvier 2015 à 00h26, par Toto

      Là c’est vous qui les essentialisez en leur refusant le droit d’avoir acquis une idéologie mortifère.

    • jeudi 15 janvier 2015 à 01h57, par Goldo

      Je complète pour vous :

      « ... sauf quand c’est nous qui commettons un article glorifiant grotesquement une basse querelle d’égo en croisade anti-raciste, auquel cas nous ne sommes responsables de rien ».

      Rassurez-vous, aucun fondamentaliste Charliesque ne viendra vous dézinguer vous, pour « vous faire payer votre inconséquence de votre vie », vous pourrez donc courageusement continuer à ne pas prendre vos responsabilités à pleine longueur de page.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 19h49, par Zlotzky

    Merci pour cet article. Je me sens un peu moins seul. Et l’article d’O. Cyran est non seulement particulièrement lucide mais aussi fort bien écrit. Mais je le plains d’avance pour les insultes et menaces qu’il ne va manquer de recevoir dans ce contexte d’Union Sacrée émotionnelle qui ne souffre pas le sens de la nuance.
    « L’intelligence va être un combat ». On ne saurait mieux dire.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 19h50, par mathieu.k

    Cimer. Vraiment.

    Et bisous.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 20h04, par Vanda

    Bravo pour ce papier, concis et clair.
    Je ne suis pas Charlie et ?
    Je croyais qu’on était libres ? La blague !
    La pensée unique, les cerveaux lavés, il y a des choses à voir qui ne sont pas belles à voir. Heureusement des sites internet, des comptes Twitter donnent de la voix à des gens qui ne pensent pas comme tous, je me suis sentie moins seule. Ouf !



  • dimanche 11 janvier 2015 à 20h07, par Jean-Luc

    Merci pour cette clarification et les avis qui s’ensuivent. Il est difficile d’affirmer quoi que ce soit après ces évènements. Il est difficile de ne pas flipper. Je pense seulement que l’on doit être solidaires, se retrouver, se parler et résister ensemble aux professionnels de la peur.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 20h14, par Musée de l’Europe & de l’Afrique

    Si l’article de Cyran qu’il faut lire et relire pouvait seulement servir à empêcher que Philippe Val et Caroline Fourest reprennent la main sur un journal élevé au rang de journal de la Nation, soit l’exact contraire de ce qui l’avait fait naitre, avec un afflux d’abonnements, de trésorerie et de légitimité... ce serait une catastrophe de moins.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 20h39, par Lisa

    MERCI MERCI MERCI

    pour tous les militant-e-s antiracistes que l’on traite maintenant d’islamogauchiste, nouveau mot à la mode, pour ceux que l’on a qualifié odieusement dans la presse de responsables de l’attentat -Bougrab, seule ma bonne éducation m’empêche de te dire ce que je pense- , pour tous ceux qui ont refusé l’hagiographie dithyrambique et hypocrite de Charlie Hebdo dans les médias et ailleurs.

    Merci.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 20h45, par VF

    J’ai commencé à boycotter Charlie Hebdo le jour où ils ont repris les caricatures danoises de Mahomet. Cyran rappelle, preuves à l’appui, le répugnant virage islamophobe de ce journal sous l’impulsion de Val et Fourest (la grande amie de notre nouvelle Marianne FEMEN Inna Chtchevtchenko, égérie de l’Euro-Maïdan qui accoucha d’un gouvernement où trônent les néo-nazis de Svoboda et Pravyi Sektor, et auteur d’un tweet où elle déclare que l’islam est « la religion la plus moche »).
    Je suis atterré de l’état idéologique de la France d’aujourd’hui. Quand l’Etat français a participé à la coalition contre l’Irak il y a un peu plus de 20 ans, nous étions des centaines de milliers dans les rues. En 2012, les armées des Etats-Unis et de la France tuent 100 000 Libyens sous prétexte de les délivrer de la dictature, et pas une manif de protestation ! Notons au passage que depuis, d’après tous les services de renseignement présents en Libye, ce pays est devenu un sanctuaire pour les terroristes. Et aujourd’hui, un énorme cortège de braves gens derrière Sarkozy, qui déclencha cette superbe croisade, Kerry, un des ses complices, Hollande, qui l’a approuvé, Netanyahou, le massacreur de Palestiniens, Orban, le facho antisémite hongrois, etc. etc.
    L’enfer du choc des civilisations est pavé de bonnes intentions. Les journalistes de Charlie ne méritaient pas ce qui leur est arrivé, et les deux policiers en faction non plus. Mais si la « liberté d’expression » consiste à insulter les musulmans pendant que les grandes puissances sèment la mort et le chaos dans les pays souverains du Proche et du Moyen-Orient (avec l’aide des pétromonarchies comme le Qatar et l’Arabie Saoudite), l’esprit des Lumières a du souci à se faire...

    • dimanche 11 janvier 2015 à 22h17, par charatoun

      100 000 tués par les US et la France en Libye ??? D’où viennent ces chiffres ?

      Selon Wikipedia :
      Il est estimé que le total des morts durant la guerre civile Libyenne oscille entre 12500 et 15000 morts au maximum d’après les sources de la CIA (civils, rebelles et loyalistes)[réf. nécessaire]



  • dimanche 11 janvier 2015 à 21h18, par Lilou

    De belles plumes et beaucoup de lucidité, nécessaire par les temps qui courent… Merci à vous. Je reviendrai faire un petit tour.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 21h54, par Phil

    Il me semble que l’article de Cyran est d’excellente qualité. Et je suis très surpris que des libertaires s’émeuvent d’un article critique. En rentrant de l’école, ma nièce a demandé à sa mère d’allumer des cierges en hommage aux morts. Une dispute s’en est suivie pour la ramener un peu à la raison. C’était une demande de l’institutrice. Si ce n’est pas de la manipulation, je ne sais pas ce qu’est la liberté. Voilà où on en est. Quant à ceux qui se drapent derrière la lutte contre les religions, je renvoie à l’interview donnée par Charb au Nouvel Obs pour la sortie de sa BD « halal » sur la vie de Mahomet. « Esprit critique », ça veut dire qu’on s’interroge sur les sources, qu’on ne prend pas pour argent comptant toutes les saloperies prétendument tombées du ciel. Or qu’est-ce qu’il a fait ? « C’est une biographie autorisée par l’islam puisqu’elle a été rédigée par des musulmans. C’est une compilation de ce qui a été écrit sur la vie de Mahomet par des chroniqueurs musulmans et on l’a simplement mise en images. » Autorisée par qui ??? Rédigée par qui ??? C’est quoi ces conneries ??? Mettre des dogmes en image, dessiner des stéréotypes, je ne vois pas en quoi en c’est émancipateur. Si on prend ce qui se passe au sérieux, on doit aussi réfléchir à nos méthodes de travail. Quand à l’hystérie collective, faudrait un Cabu pour dessiner « Charlie » se prenant la tête dans ses mains et disant : « C’est dur d’être aimé par des cons. » Là on serait dans l’esprit de l’hebdo.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 22h05, par Dr Andrus

    Bonjour,
    J’ai pris connaissance de l’article d’Olivier Cyran de 2013 seulement hier et la seule chose que je regrette est de ne pas l’avoir lu plus tôt.
    J’ai aimé les anciens numéro de CH version originale, trop jeune pour avoir pu le lire dans leur actualité.
    J’ai lu et aimé les premier numéros de la Grosse Bertha, j’ai écouté et aimé Patrick Font et Philippe Val au début des années 1980.
    J’ai aimé la version n°2 de CH, même les éditoriaux de Philippe Val dans les premiers temps.
    Au fil du temps, tout s’est dégradé et après les départs de Siné, Cyran, etc, CH est devenu lassant, grossier ... chiant ; bien-sur, il y a avait Wolinski, Honoré et Cabu, mais même leurs dessins n’avaient plus de goût dans ce journal qui inspirait plus de dégoût que d’envie. Je passais tous les jours devant CH, je ne l’ai plus ouvert depuis des années.
    Il faut bien que je vienne ici pour lire des mises en cause de l’article de Olivier Cyran.
    Je trouve que tout ce qui y est dit devait être dit : à l’époque où il a été écrit, l’espoir existait encore que cela puisse participer à une prise de conscience de tous et chacun ... malheureusement, il n’en fut pas ainsi.
    Je suis Charlie parce que des êtres chers et qui m’ont accompagné longtemps sont morts et que leur voix et leur talent aurait dû continuer de faire partie du paysage.
    Je ne suis pas Charlie parce que je ne partageais absolument plus la ligne éditoriale, les idées, les insultes.
    Je pense qu’à chacun de nos gestes, nous avons le choix d’ajouter de la beauté ou d’ajouter de la laideur au monde et nos potes de Charlie ajoutaient le plus souvent de la laideur au monde, le rendaient moins lisible compréhensible vivable.
    Olivier Cyran, en 2013, a ajouté de la beauté au monde et ce qu’il a dit, il était bien placé pour le dire, devait être dit.
    NON, le choix n’est pas entre « je suis » ou « je ne suis pas » !
    Charlie est Charles et je suis moi ;
    Je n’aimais plus Charlie et même si j’aimais ses potes, je n’aimais plus du tout ce qu’ils faisaient.
    Merci Olivier Cyran d’avoir éclairé ma lanterne !



  • dimanche 11 janvier 2015 à 22h25, par PMB

    Charlie était (et restera, j’espère) islamistophobe, pas islamophobe. Ce sont les islamistes qui ont su, avec l’aide de leurs idiots utiles d’une partie de l’extrême-gauche, faire croire à la superposition.

    Comme ça, Charlie est raciste. Mais qui domine et méprise, concrètement, les populations musulmanes ? C’est Charlie qui leur refuse l’accès aux emplois et aux night club ? C’est Charlie qui ne veut pas leur louer des appartements ? C’est Charlie qui fait du contrôle au faciès ? C’est Charlie qui appelle à arracher les voiles dans la rue ? Gattaz lit Charlie en bouffant son caviar ? Les videurs de boites ont Charlie sous le bras ? Les agences immobilières sont abonnées à Charlie ? Les gars de la BAC ont le tonfa dans la main droite et Charlie dans la main gauche ? Riposte Laïque comptait Charb and co comme militants ?

    Trouvé dans le « torchon » Marianne : « Ils étaient journalistes et rendaient compte en journaliste de cette intolérance islamique (référence à Lévi-Strauss qu’ils citent plus haut - tatata, c’était un youpin*, NDLEI) la débusquant partout et osant en rendre compte dans les moindres détails. Comme cet incident que, la semaine dernière, CH fut le seul journal à évoquer, sous la plume de Zineb el-Rhaoui (une apostate, qu’on zigouillerait si elle n’était une femme, on a du respect nous, NDLEI) : à Nice, un boulanger tunisien a vu sa devanture détruite et s’est fait menacer de mort par une brigade des moeurs islamiques parce qu’il vendait des sandwichs jambon-beurre. »

    (Ah mais dis donc, ce que faisait ce boulanger était haram. Donc, si CH le soutient avec cette apostate, c’est bien la preuve qu’il est islamophobe, hein !)

    • dimanche 11 janvier 2015 à 22h36, par Jean

      « leurs idiots utiles d’une partie de l’extrême-gauche »

      Cette seule phrase devrait vous faire réfléchir sur le poids des mots dans la violence et la division de notre société.
      Merci pour votre contribution à l’amour et la paix dans le monde.
      (...)

      • dimanche 11 janvier 2015 à 22h42, par PMB

        Rien d’autre à dire sur mon texte ?

        • dimanche 11 janvier 2015 à 23h04, par Jean

          Je te renvoie à la réponse de Lémi à Nicolas plus haut dans les commentaire pour mon sentiment sur ce point là. (21h50)
          Je n’ai rien d’autre à dire dessus, il y a des jours où on a plus envie de débattre. Ton expression est parfaitement méprisante. Je n’ai pas à justifier mes idées devant quelqu’un qui pense que je suis un allié objectif de l’islamisme, et se sert d’une ritournelle d’extrême-droite (« idiots utiles d’extrême gauche ») pour me faire culpabiliser.
          Ah et au fait, il n’y a pas besoin d’être islamiste ou d’être d’extrême gauche pour critiquer la ligne éditoriale de Charlie Hebdo...

          • dimanche 11 janvier 2015 à 23h13, par PMB

            Je ne vous demande pas de justifier vos idées, juste ce que vous pensez du reste de mon texte. Et vous faites comme bon vous semble.

            Sur la ligne éditoriale de CH, puis-je vous inviter à lire le dernier numéro, histoire de voir si l’islamisme l’unique objet de leur ressentiment ?

            J’avais arrêté de lire CH avec l’affaire Siné. J’ai recommencé à l’invitation expresse de Philippe Lançon, personne unanimement respectée dans le milieu de la littérature. Mais pas tout de suite, j’ai attendu que Charb prenne sèchement position contre Val.

            (Et je veux bien retirer le reproche d’idiotie etc !)

            • lundi 12 janvier 2015 à 22h54, par pièce détachée

              @ PMB :

              « Rien d’autre à dire sur mon texte ? »

              Puis :

              « Je [...] vous demande juste ce que vous pensez du reste de mon texte. Et vous faites comme bon vous semble. »

              On se passera de votre permission, Mon-Texte-Mon-texte.

              Une « personne unanimement respectée dans le milieu de la littérature » ? Hi hi hi...

              • mardi 13 janvier 2015 à 20h29, par PMB

                Je vous donnais d’autant moins de permission que j’ajoutais « et vous faites comme bon vous semble ».

                De plus, la question ne vous était pas adressée.

                Philippe Lançon est critique littéraire à Libération. Personnage discret, apprécié d’écrivains, de critiques et d’éditeurs comme Pierre Assouline, Jacques-Pierre Amette, Pierre Jourde, Leo Scheer.

                Et même de Juan Asensio, qui pourtant sur son blogue dézingue la quasi-totalité de ses confrères.

                Donc, effectivement, une « personne unanimement respectée dans le milieu de la littérature ».

                • mardi 13 janvier 2015 à 23h39, par Motoculteurs Attila

                  Asensio, cette petite crotte fasciste qui fait des articles nostalgiques sur Abel Bonnard ?
                  Ah ouais, bien, la référence...

                  • mercredi 14 janvier 2015 à 09h19, par PMB

                    Et les autres ?

                    Peut-il vous venir à l’idée que si Asensio respecte Lançon ce n’est pas pour un fascisme dont on ne trouvera jamais la trace dans les écrits de Lançon ?

                    (Je vous dirais bien que je préfère les motoculteurs Staub, mais vous en déduiriez que je suis nazi...)

                    • mercredi 14 janvier 2015 à 13h12, par Motoculteurs Attila

                      Ce qui serait plutôt « nazi », c’est votre propension à vous plaindre et à jouer les victimes, artifice dialectique rebattu qui ne fait même plus bâiller, c’est dire, depuis l’invasion des Sudètes. Déjà que vous étiez chiant dans vos commentaires sur le blog de Pierre Assouline, mais parfaitement à votre place, maintenant vous nous ramenez votre pote réac sur les godasses dans le coin. J’ai rien contre la rigolade, notez bien, mais citer Machin en dessous d’un article sur Charlie Hebdo, on conviendra que ce n’est pas très heureux pour rester dans l’euphémisme. Cela dit, que l’homoncule fachosphérique en question se manifeste possiblement pour une quelconque pavane mystagogique dont il a le secret ne m’étonnerait qu’à moitié. Ils osent tout, selon la formule consacrée... Après tout, c’est Charlie qui a commencé en ne respectant pas les morts, et surtout ceux qui ne sont pas du même bord.
                      Bien fait.
                      Autrement, PMB, pas la peine d’insister, je m’en fous.

                      • mercredi 14 janvier 2015 à 13h47, par PMB

                        Je ne me suis pas plaint, je n’ai pas joué les victimes, j’ai juste demandé qu’on réponde sur mes idées et non sur ma personne, qui n’intéresse que moi (et encore).

                        Stalker est réac, et pas mon pote, vous ne saurez jamais les gnons qu’on s’est foutu car je suis passé à autre chose.

                        Vous trouviez mes commentaires chez Assouline chiants ? Ah mon dieu, je suis détruit, là !

                        Vous n’avez rien contre la rigolade ? Ben... ça se voit pas trop dans vos commentaires.

                        (Votre dernière phrase est inachevée. Censure par Article 11 ?)

                        PS Les nazis n’étaient guère connus par leur propension à se plaindre et à jouer les victimes, davantage par leur propension à faire des victimes qui se plaignaient (quand ils leur en laissaient le temps). Alors, votre pertinence dans la critique... Bon, au moins dans la partie rigolade, on peut dire que vous assurez grave.

                        • mercredi 14 janvier 2015 à 13h50, par PMB

                          (Votre dernière phrase est inachevée. Censure par Article 11 ?)

                          Correction : elle y est, c’était un pb d’affichage. Votre imprécation est bien dans la manière stalkérienne, qui n’a jamais été la mienne : à l’injure, je préfère la moquerie.

                          • mercredi 14 janvier 2015 à 13h52, par Motoculteurs Attila

                            M’en tape sur le ventre, dis-donc...

                            • mercredi 14 janvier 2015 à 14h49, par PMB

                              C’est bien tout ce que vous êtes capable de répondre. Vous avez le souffle court.

                              Allez donc lire sa (provisoirement) dernière chronique de Charlie, où il étrille « le marquis d’Enthoven », ça vous instruira peut-être. Extrait :

                              « Ma fonction de critique me l’a rudement appris : l’apparition sur la toile d’enfants libres et sauvages, souvent haineux et maniaques de leur passion, exaspère le professionnel établi. Elle inquiète sa légitimité, ses habitudes, la nature même de son métier. Il faut pourtant l’accepter et s’en réjouir : c’est la vie, la violence spontanée de la vie. La morsure réveille, la révérence éteint : la manière dont Durendal cogne en chambre sur Godard rend mieux hommage au cinéaste que les préciosités indignées d’un Enthoven, perruque au salon ».
                              Que des mots justes, précis, rosses pour le marquis et respectueux de ces jeunes irrespectueux qu’on vilipende tant aujourd’hui. Qu’on aille dire après ça que CH est néfaste.

                              • mercredi 14 janvier 2015 à 15h30, par Motoculteurs Attila

                                C’est plutôt que j’ai autre chose à faire. Encore heureux.

                                • mercredi 14 janvier 2015 à 16h23, par PMB

                                  C’est bien tout ce que vous êtes capable de répondre. Vous avez le souffle court !

                                  • mardi 20 janvier 2015 à 09h52, par Motoculteurs Attila

                                    Tu es en train de te répéter, mon pépère...
                                    Nan, seulement, je te laisse à tes considérations de nietzschéen de bac à sable. Autre chose à faire que de me gaufrer un type qui « n’est pas d’accord avec Asensio », ah ah ah...

              • mercredi 14 janvier 2015 à 11h51, par PMB

                Lançon is back.

                Chère pièce détachée, ne lisez pas, surtout !

                http://www.liberation.fr/societe/20...

          • jeudi 15 janvier 2015 à 02h36, par Goldo

            Idiot utile, ce n’est pas très sympa, mais « allié objectif de l’islamisme », j’avoue que j’ai du mal à voir comment vous ne le seriez pas.

            Servir sur un plateau des arguments en or pour relativiser voire justifier l’attaque de Charlie Hebdo à des hordes de Kouachi en herbe, pleins d’étoiles dans les yeux (regardez-donc qui partage et propage l’article de Cyran, sérieusement), au nom de basses haines recuites typiques de l’extrême gauche (« C’est toi le raciste ! » « Non, c’est toi ! Essensialiste, va ! »), ça me paraît aller « objectivement » dans le mauvais sens, c’est-à-dire celui de la légitimation de l’action violente (ou réaction, si vous préférez) de ceux qui s’estiment offensés (« ce sont des racistes, donc ya pas de mal, Minute et Charlie, même combat »).

            Je sais qu’il est de bon ton de considérer ici que ce sont les articles et dessins « islamophobes » de Charlie qui sont la cause du fondamentalisme islamiste, et non l’inverse (« Désabusé » nous dit très exactement ça à 19h46), mais dénoncer l’un ne devrait pas rendre complètement indifférent à la montée en puissance de l’autre.

            Pour parler clair : le fondamentalisme est un fascisme qui tue des milliers de personnes dans le monde, et en oppresse des millions. Pendant ce temps là on pinaille sur le contenu choquant pour vos yeux chastes de petits dessins publiés à la fin des années 2000 dans un journal tiré à 20 000 exemplaires. Je trouve que c’est de l’aveuglement.

            • jeudi 15 janvier 2015 à 11h23, par defuneste

              Je n’ai pas essayé d’acheter le dernier Charlie hebdo, j’ai eu un abonnement pendant des années (5 si on veut être précis), je garde encore certains numéros, comme celui sur la mort de JP2 (« il y a quelqu’un ? » ahahah) et je suis passé à la république encore hier. Je n’ai cependant pas acheté le numéro de cette semaine car je trouve cette messe populaire indécente et parce que je suis encore triste. Entendons nous bien, la personne lambda, le peuple, l’homme moyen des sociologues est plein de qualités qu’il est souvent obligé de cachées mais là je n’ai vu que beauferie. Je rejoins la personne qui a cité Chomsky dans le fil. « nous somme tous [remplir ici] ».

              J’avais lu à l’époque le texte de Cyran et je le trouve encore aujourd’hui assez juste, je ne pense pas que l’auteur de Maurice et Patapon était raciste (ou islamomachin), par contre oui la ligne de Charlie craignait plutôt parfois(il y a des exemples dans le texte de Cyran, je pourrais aussi vous retrouver des passages de Val citant Averroes à la BHL, je passe sur Fourest, certains dessins de Charb très limites, comme parfois ceux de Luz dont je suis pourtant très fan).

              Ne pas me considérer comme « Charlie », (comme certaines agences immobilières de mon quartier au passage...) ou encore penser que les propos de Charlie sur l’islam pouvait prêter à confusion (ils étaient clairement déplacés mais c’est pour cela qu’on achète Charlie) fait de moi un « allié objectif de l’islamisme » ou encore me colle dans le même panier que « je ne sais quel con d’extrême droite » ?
              Je vous laisse répondre à cette question et me permet de vous faire remarquer que diviser le monde en deux catégories (avec ou contre les fondamentalistes est assez fondamentaliste comme façon de faire).

    • dimanche 11 janvier 2015 à 23h39, par Dr Andrus

      @PMB

      « Charlie était (et restera, j’espère) islamistophobe, pas islamophobe. Ce sont les islamistes qui ont su, avec l’aide de leurs idiots utiles d’une partie de l’extrême-gauche, faire croire à la superposition. Comme ça, Charlie est raciste. Mais qui domine et méprise, concrètement, les populations musulmanes ? C’est Charlie qui leur refuse l’accès aux emplois et aux night club ? C’est Charlie qui ne veut pas leur louer des appartements ? C’est Charlie qui fait du contrôle au faciès ? C’est Charlie qui appelle à arracher les voiles dans la rue ? »

      je vous propose de lire (entièrement) le message de gwyneth bison ci-dessous.
      Sûrement CH n’est pas responsable de la liste des humiliations quotidiennes citées ... pas une raison pour en ajouter d’autre ? pour ridiculiser symboliquement les 5% de dignité et dont vous avez peut-être pu vous libérer parce que pour vous, les 95% de dignité étaient assurés.

      « _  »Je suis dessinateur de presse, arabe ..."
      ♲ gwyneth bison (@tintin) :

      [...]

      Via FB donc ►https://www.facebook.com/misterhal/...

      "Je suis dessinateur de presse, arabe... mais seulement ami avec Charlie !

      Merci pour les messages et les demandes de participations dessinées, mais :

      J’allais chez Charlie Hebdo depuis le lycée, ca date ! Et puis la dernière fois, c’était en Septembre dernier, j’ai partagé une assiette d’huitres avec Tignous, 3 jours de poilade et d’amitié franche... Alors depuis hier, je n’ai rien pu dessiner.

      Depuis hier, je reçois des messages d’amitiés, des pensées, et aussi des demandes de dessins, et de participation. Mais je reste comme un con devant ma feuille blanche.
      J’ai compris que c’était l’horreur tout ca, moi qui enfant ai « naturellement » vu circuler des armes, appris à mentir pour que 4 types armés de fusils à pompe ne rentre pas à la maison pour se venger, ou pour ne pas balancer des amis ( dont je comprenais la situation) au RG qui essayaient de nous extorquer des renseignements... jusqu’à l’année dernière encore, où cette fatalité, cette « loi du milieu » à tué 2 de mes potes d’enfance. L’un après l’autre, ils sont mort atrocement et ont fait les faits divers. C’est aussi ca mon âme d’enfant d’immigré. Des choses du passé refont surface....

      La laïcité de façade qui m’a fait subir des contrôles d’identité humiliants qui m’ont souillé le coeur et où j’ai dû ravalé ma rage, des soirées niquées parce qu’on ne rentrait pas en boite, une petite amie qui m’a dit sur le seuil de sa porte que c’était terminé parce que ces parents ne veulent pas « que je sorte avec un arabe » ou encore des emplois qu’on me refusait parce que les clients ne comprendraient pas. Des centaines de lettres et aucun entretien d’embauche à passer ! Peu de ressources financières, et l’ennui chevillé aux pompes bon marché chez Tati. Les vacances au quartier, ou en colo. Des braqueurs au grand cœur, on achetait des trucs tombés du camions à des prix que la chine ne suivrait pas.. On allait pas chipoter sur la légalité.

      Des blancs à la télé, des blancs dans les centre ville, dans les bureau. Même les assistantes sociales qui paradaient chez nous étaient blanche. La rédaction de Charlie, invariablement blanche. Hier encore, quand je suis allé au rassemblement pour Charlie Hebdo, la place du Capitole n’était pas « noire de monde ». Elle était blanche ! Il y avait quelques personnes comme moi, un peu, dont une femme en Hijab qui portait un panneau ou il n’y avait pas écrit « Je suis Charlie », rien de pro-liberté d’expression. Non ! Il y avait juste écrit : « Touche pas à ma France ! ». Ca m’a rappelé ma tante qui m’a dit l’autre jour que « les arabes d’Algérie, ils faut s’en méfier, ils veulent profiter, c’est tout ! ». Et alors ca m’a rappelé que la religion me séparait des miens un peu plus chaque jour. Ca m’a rappelé qu’avant ce repli, il suffisait juste d’être arabe pour se sentir proches, peu importe si tu faisais la prière, si tu respectais ou pas scrupuleusement les piliers de l’islam. Même si je ne cautionne pas cet aveuglement, je le comprends à un point, vous n’imaginez même pas... Bref, on ne mangeait pas de porcs, mais on s’arrachait pas les cheveux sur des étiquettes « Hallal ». Et la petite mosquée dans mon quartier d’enfance était encore une salle des fêtes à l’époque. Ils auraient pu en construire une, mais ils ont décidé que la salle des fêtes deviendrait la mosquée. Depuis, on a plus de salle des fêtes hors des pièces sans fenêtre dans une cave où ils ont mis des animateurs de quartier. Et on ne se faisait pas insulter à longueur de journaux, de médias radios, télés, de couverture. Personne pour nous représenter à part des clowns triés sur le volet pour chanter les valeurs républicaines. Ces valeurs qui ont saccagé mon enfance !
      On ne représentait pas encore un danger. Mais on était en danger. On l’a toujours été. La pauvreté et la misère, les ghettos sociaux, l’économie parallèle ou la prison, les voies de garages à l’école, l’échec scolaire, le chômage sans perspective d’avenir, et surtout, surtout l’ethnicité : tout ca c’est dangereux. Réellement dangereux.
      Et puis, un peu partout, je lis que les bien pensants demandent de ne pas faire d’amalgame.... j’y ai cru, j’ai essayé de les éviter ces amalgames. Toute ma vie, je n’ai fait que ca ! Eviter ces putains d’amalgames ! Sauf que voilà, ce pays, la France, est bâtie sur l’amalgame : La séparation économique et sociale est ethnicisée. Les visages floutés sur TF1 restent basanés, les dirigeants de ce pays sont tous un peu vieux, pas mal blancs, très masculins. Et ce pays aussi. Quand je suis allé à Clichy-sous-bois l’an dernier, là-bas la population était massivement arabe et noire. A des kilomètres de Paris. Et il y a une sorte de frontière invisible à un moment où tous les passagers du bus deviennent blancs. Et ceux là, ils vont travailler. On passe des sacs de courses aux mallettes de travail. L’amalgame a bâtie la France. Je me suis fait insulté par la police, giflé quelque fois à cause de cet amalgame national. J’ai parfois répondu et j’avais la trouille d’aller trop loin.. de rajouter mon nom sur la liste des centaines de mes frères abattus pas des policiers. Tous ces crimes se sont soldés par des non-lieux, ou de la prison avec sursis. Et en général des promotions pour les assassins.
      Alors nous, on est un peu las de ce manège, ca nous fatigue ces valeurs à la gomme, ces vertus inexistantes, cette liberté d’expression à sens unique. On ne dit rien parce qu’être musulman ce n’est pas être Charlie. Enfin plus depuis l’arrivée de Philippe Val en tout cas. Même ce cher Cavanna, ex-pauvre et fils d’immigré italien, le fondateur de Charlie, pleurait d’impuissance parce que Val a pris et changé l’âme de ce qu’était Charlie Hebdo à la base.

      Et les médias qui font mine de pleurer, ou de s’insurger devant la barbarie ont armé les criminels qui ont abattu mes amis. Alors si eux sont Charlie, si Val est Charlie, je ne peux pas être Charlie. J’ai trop de respect et d’amour pour hurler avec les loups. Trop de douleur et encore toutes mes facultés mentales en état de marche.

      Sinon expliquez moi en quoi mettre une bombe sur la tête d’un prophète est marrant ? Ou écrire « traitre » sur le front d’un juif sur une caricature d’avant guerre par exemple ? En quoi c’est marrant, expliquez-moi ? En quoi Dieudonné ne représente t’il pas le courage du vaillant soldat qui se bat pour exprimer ses idées et convictions ? Lui aussi s’est moqué en parlant de Mahomet ou d’Allah, mais il riait de tout, et AVEC tout le monde ! Alors elle est où la différence ? Je ne comprends pas ! En quoi l’acharnement médiatique à vouloir sans cesse dénicher ce qui cloche avec l’islam est-il une liberté d’expression ? Bordel, c’est quoi au juste la liberté d’expression ?

      Ne serait-ce pas la France qui a des gros problèmes d’intégration dans ce siècle ? Avec son système vicié, lent, et tout poussiéreux ? Ne serait-ce pas pour une fois, l’oppresseur qui aurait tort ? Au lieu de nous chanter à longueur de temps qu’on a de la chance dans ce pays parce que dans nos pays d’origine c’est pire. Ou qu’on se plaint, qu’on joue les victimes, comme si tous nous étions paranos !!!?
      Que les études du CNRS sur la discrimination à l’embauche au logement sont erronées ? Qu’ à Amnesty International ils se plantent, quand ils disent qu’il y a une véritable violence répressive à l’œuvre en France à l’égard des populations issues de l’immigration ? Que la Halde ne fait jamais suivre les plaintes pour discrimination ?
      Mais quel Charlie voudriez vous que moi dessinateur de presse et de culture musulmane, je sois ? Le Charlie de la bande à Choron, Coluche et Reiser qui rigolait AVEC nous ? Ou celui de Philippe Val et d’un Charb qu’humainement j’aimais beaucoup mais qui grillé un fusible et qui rigolait DE nous ? Je le lui ait dit à Charb, on était en désaccord mais ca n’empêchait pas que j’ai proposé une autre grille de lecture après l’affaire des caricatures en 2005. D’autres dessins, avec une autre vision. Et rien n’est passé. Ce n’est pas grave, il ne se voyait pas publier ca dans Charlie, c’est son droit. Mais aucun journal n’a suivit. Si Le Monde. Sauf qu’ils m’avaient demandé d’édulcorer et d’enlever certains passages afin que ca puisse être publiable. Alors j’ai refusé. Parce que je n’ai pas une tête à m’appeler Charlie !

      Je me sens mal quand il y a un acte terroriste au nom de l’islam. Je me sens mal quand des dessinateurs prennent une caricature pour un dessin d’humour. Comme s’ils n’avaient jamais eu de cours sur l’image. Et je me sens coupable de faire partie de chacun de ces groupes, de les comprendre, de voir qu’ils se trompent sur l’autre, et sur eux-mêmes, parce qu’incapable de parler. L’empire ottoman, celui des Abbassides, et tout le monde arabe en général était malgré la dictature et les violences inhérentes à l’exercice de pouvoirs impérialistes ( c’est vrai tu as raison kris krumova, merci ) était humain. Je parle des peuples. Les juifs, alors persécutés dans toute l’Europe trouvaient principalement refuge chez nous. Et nombre de nos illustres ancêtres, des savants ou des poètes ; pensaient que le domaine de tous les domaines, la quintessence divine n’était pas la science, ni l’art, ni la géométrie, mais bel et bien l’amour et la sexualité. Le moyen par lequel on donne généralement la vie donc ! Nous n’incarnions pas la terreur et la mort. Nous célébrions ce que dieu a mit de plus cher à notre disposition : La vie ! Je parle du savoir et des valeurs que ces peuples se transmettaient. Et aujourd’hui, un nombre important des miens, acculés au mur, se sont repliés pour s’opposer, résister pour ne pas être rien pour personne. Ne surtout pas être rien à nos propres yeux. Immigré ici ou là-bas, c’est la même impression d’être partout apatride, mais on ne se l’avoue pas. Et de toute façon à qui, puisque personne n’écoutera ...

      Les gens qui savent ce que c’est que de vivre nos vies savent que j’ai édulcoré mes BD pour m’adapter, me mettre au niveau intellectuel et psychologique de ce pays. C’est à dire en dessous de toute volonté de dialogue, d’ouverture, d’objectivité et de réciprocité. Je ne peux pas ouvrir mon cœur à un pays qui me sort des mots à la con comme « diversité » ou « vivre ensemble » et qui diffuse à gogo vidéos et bandes sons du drame sans égard ni pour les familles de mes potes qui sont morts, ni pour la majorité des musulmans que le système médiatique fait souffrir à longueur de temps !
      Sinon dites moi où sont passées les vidéos de caméras de surveillance du commissariat de Joué-Les-Tours ?
      Au fait, à propos des intégristes, je me rappelle qu’ils étaient venu au quartier, j’étais enfant. Des mecs sortis d’une camionnette qui ressemblait à celle de « Retour vers le Futur » quand Doc se fait abattre. Bref, je n’ai pas pensé à ca, mais je me souviens que ma mère ( qui nous élevait toute seule ) les avait vu ( et flairé) et qu’elle m’avait foutu la trouille en me disant que j’aurai affaire à elle si jamais je leur adressais la moindre parole. Voilà je viens d’y penser parce qu’aujourd’hui, c’est ton anniversaire youma...

      J’ai reçu quelques messages qui disent que rien ne justifie l’acte terroriste... alors je donc REPETER : Je NE cautionne PAS cet acte effroyable, ce meurtre. Cessez de me relier à cela, je vous remercie ! D’autant que j’ai perdu personnellement de bons potes dans l’histoire.
      Et je vais donc PRECISER : Dans l’état actuelle des choses où les populations immigrés, noirs, arabes, musulmanes etc. subissaient la ghettoïsation économique, sociale que l’on sait depuis un bail, il ne leur reste que 5% de dignité, une religion, cet espace intime qu’est la foi et qui fait tenir debout dans les situations les plus critiques. Et malgré cette maigre « bandelette de Gaza » intime et psychologue que les musulmans tentent de préserver pour ne pas craquer sous le poids de la mise à l’écart et des insultes répétées, il se trouve malgré tout en France, des gens qui se permettent de s’offusquer qu’on tienne à ce petit bout de territoire privé qu’est leur religion. Au risque de choquer, ça ne m’étonne plus qu’il ce soit trouvé des gens avant la seconde guerre mondiale pour faire circuler de sales blagues antimites en France, à une époque où les juifs étaient à peu près dans la même situation que celle des musulmans aujourd’hui. Finalement, il y a une vraie cohérence dans ce pays les gars, ca c’est une constante bien nationale !

      Personnellement, je n’ai jamais compris pourquoi à Charlie ils ne s’acharnaient pas avec autant d’assiduité à la criminalité politico-financière de religion monétaire, et qui finira par tous nous enterrer vivant dans nos petites batailles identitaires. Si nous en sommes là, c’est parce que le système tourne à vide. Sauf qu’en 2014 y’en a qui veulent encore vérifier si les musulmans ont vraiment de l’humour. Sans même se douter qu’il y a des cons vraiment vraiment vraiment partout : Même s’il n’y a pas que cela ( heureusement), il y en a chez les musulmans comme il y en a chez Charlie ! Sinon ce bon vieux Siné ne se serait jamais fait viré !

      Les miens, les issus de l’immigration, les jeunes, les vieux, les clandos, les blédards, ceux qui virent muslim, modérés ou radicaux, les rappeurs, les intégrés, les rageux, les « viva l’algérie », ceux qui disent « Cheh ! » depuis mercredi, ceux pleurent, tous ceux qui se taisent, ceux qui ont peur, ceux qui applaudissent, ceux qui ont la rage, ceux qui ont mal, ceux qui comprennent sans cautionner, ceux qui cautionnent sans comprendre, tous : On critique parce qu’on aime ce putain de territoire Français et ses habitants ! Malgré tout le mal qui a été fait, malgré les incompréhensions, la surdité, la peur, l’ignorance que ce pays à envers nous, on l’aime quand-même surtout si ca l’emmerde ! Si on l’aimais pas, on serait simplement indifférents. On ne critiquerait rien, on ne provoquerait pas, on ne sifflerait pas la marseillaise, il n’y aurait pas de drapeaux algériens dans les stades, il n’y aurait pas eu le rap, pas de tensions, pas d’émeutes, pas de liens, pas de relation, aucun crime ni passion, pas de blessures, aucune souffrance, pas de tentation Djihadiste, pas d’attentats, pas de drames, ni de moments de joies ( heureusement plus nombreux !). Je sais que Charlie Hebdo s’acharnait sur l’islam avec le même amour. Et la même incompréhension.
      Mais tant que les médias n’ouvriront pas leurs ondes et leurs journaux aux uns et autres avec la même attention. Tant que les inégalités sociales et économiques persisteront à s’acharner encore et toujours sur le seul critère racial, alors la vie continuera. On va rire, mais on va pleurer ensemble.
      Quoiqu’il arrive ce pays on l’aimera de tout notre cœur, jusqu’à ce que mort s’en suive !

      Bon aller, merci pour ces messages de soutien, ces demandes de dessins, des chaines de solidarité sont nécessaire je pense, mais là j’atteins l’overdose. Cette journée de deuil national est un cache misère... Le terme « national » ne me parle absolument pas. Et par certains côtés oui, je suis comme Charlie, mais je ne suis pas Charlie !

      J’ai un pied dans le monde arabe, un pied en occident
      Un pied dans les quartiers et l’autre en France
      Un pied dans le dessin de presse et l’autre dans la vie de tous les jours
      Un pied chez Charlie Hebdo, un pied au cul de Charlie Hebdo
      Un pied dans les médias alternatifs et l’autre dans les journaux
      Un pied dans l’anonymat et l’autre dans la l’auto-censure
      Un pied dans la douleur, et l’autre dans la colère.

      RIP Charlie...
      "

      • mardi 13 janvier 2015 à 20h32, par PMB

        Dr Andrus,

        Merci de m’avoir porté la contradiction sans vous être abaissé aux attaques personnelles !

      • jeudi 15 janvier 2015 à 03h13, par Goldo

        J’apprécie l’effort de mise en perspective et on voit que tout ça est écrit sous le coup de l’émotion, mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a des éllipses et des raccourcis incompréhensibles dans cette réaction.

        En quoi la « laïcité de façade » a-t-elle quoi que ce soit à voir avec les contrôles d’identité humiliants ? Et le filtrage à l’entrée des boîtes ?

        En quoi les « valeurs républicaines » ont « saccagé [son] enfance » ? On pourra lire et relire le texte, on en saura pas plus. Qu’il y ait un transfert, ça se conçoit, mais le lien de cause à effet, là... Je ne vois pas.

        Dieudonné qui rit « AVEC » tout le monde, on croit rêver... Il ne fait pas du tout rire mes amis juifs qui, ne vous en déplaise, sont encore ceux qui laisseront y le plus facilement leur peau quand toute cette violence explosera.

        On glisse au passage une petite allusion complotiste à Joué-les-Tours.

        On complète le tout avec quelques mots de haine pour Philippe Val qui décidément est le seul coupable après dieu de tout ce qui ne tourne pas rond en occident. Il a « armé les terroristes », rien que ça. Le renversement est complet, on pleure les terroriste, on conspue les victimes.

        Je comprends tout ce que dit Halim, vraiment, mais je n’imagine pas qu’on arrive à aller nulle part avec toutes ces approximations, ces inversions de sens, cette victimisation permanente. On est en train de s’enfermer dans une logique de clash sans issue où les torts seront toujours chez les autres. En face vous avez Valls et consort qui sauront sans problème déployer l’argumentaire inverse ad nauseam.

    • lundi 12 janvier 2015 à 01h51, par Manu

      D’accord avec PMB. Charlie Hebdo n’était pas raciste ni islamophobe, dire le contraire serait franchement dégueulasse. CH était anti-dogme, anti-symbole et évidemment anti-religions et les pauvres gars qui ont été froidement assassinés mercredi - par des enculés extrémistes religieux - étaient des incroyants, pas des islamophobes. D’ailleurs, je comprend la vive réaction de Fabrice Nicolino - que j’aime beaucoup - en commentaire dans l’article suscité (« Charlie Hebdo », pas raciste ? Si vous le dites…).
      CH se torchait le cul sur TOUS les dogmes, TOUS les extrémismes et donc y compris l’extrémisme islamique. Au nom de quoi CH aurait dû fermer sa gueule ?
      Voici un témoignage de Luz : http://www.lesinrocks.com/2015/01/1...

      • lundi 12 janvier 2015 à 02h39, par Manu

        Désolé pour la faute d’orthographe ;)
        « sus-cité » au lieu de « suscité » !

        • lundi 12 janvier 2015 à 11h55, par juliette

          Pour répondre, une citation extraite de ce papier :

          "Je suis anticlérical pratiquant. Je n’aime aucune religion, et combat leurs prosélytes. Mais si, dans l’absolu, je range toutes les religions dans la même poubelle, dans la pratique je fais quelques différences entre leurs adeptes. Non en me basant sur une analyse des textes, mais plutôt sur le contexte historique et politique. Le monde est dominé par l’« occident » dont le christianisme est la religion officielle. Avec beaucoup de nuances, mais globalement le christianisme est dans notre société la religion des dominants, des oppresseurs. Cette influence est sans doute en perte de vitesse en France, mais elle a tellement modelé notre société qu’elle ne peut être niée. Dans ce contexte, quelle que soit l’aversion que j’ai pour l’Islam, je ne peux faire abstraction que c’est la religion d’une partie de la population qui est encore aujourd’hui opprimée, et qu’en tant que telle, elle est pour ces gens une forme de résistance. S’ils préfèrent revendiquer une identité religieuse plutôt qu’une identité de classe, s’ils préfèrent s’en remettre à l’Islam plutôt qu’au Communisme, c’est en partie de notre faute, nous les militants de Gauche, qui n’arrivons plus à créer de l’espoir en une transformation de ce monde-ci pour en faire un truc un peu plus juste.

          Aussi, je pense que si, dans l’absolu, l’Islam doit être la cible de nos attaques tout autant que le Christianisme, dans la pratique et compte tenu du contexte, un acharnement dans la satire des musulmans contribue au maintien des discriminations dont sont victimes nombre d’entre eux en france, non parce qu’ils sont musulmans, mais parce qu’ils ont de lointaines origines extra-européennes. Car c’est l’autre point. L’extrême droite a depuis fort longtemps troqué ses discours racistes pour des tirades contre l’Islam. La cible est toujours la même, et peu de gens sont dupes, mais cette mutation sémantique a contribué à un renouveau du racisme, sous les oripeaux de l’islamophobie. Critiquer l’Islam est donc devenu aujourd’hui extrêmement casse-gueule, tant le risque est grand de contribuer à renforcer le racisme ou les discriminations. Ça ne signifie pas qu’il faut s’abstenir de toute critique. Mais qu’il faut le faire en essayant de ne pas apporter des grains à moudre au moulin des fachos."

          • lundi 12 janvier 2015 à 12h12, par juliette

            Et un autre texte, de Pacôme Thiellement :
            http://seenthis.net/messages/329764

            « A partir du moment où nous avons cru héroïque de cautionner les caricatures de Mahomet, nous avons signé notre arrêt de mort. Nous avons refusé d’admettre qu’en se foutant de la gueule du prophète, on humiliait les mecs d’ici qui y croyaient – c’est-à-dire essentiellement des pauvres, issus de l’immigration, sans débouchés, habitant dans des taudis de misère. Ce n’était pas leur croyance qu’il fallait attaquer, mais leurs conditions de vie. A partir de ce moment-là, seulement, nous aurions pu être, sinon crédibles, du moins audibles. Pendant des années, nous avons, d’un côté, tenus la population maghrébine issue de l’immigration dans la misère crasse, pendant que, de l’autre, avec l’excuse d’exporter la démocratie, nous avons attaqué l’Irak, la Libye, la Syrie dans l’espoir de récupérer leurs richesses, permettant à des bandes organisées d’y prospérer, de créer ces groupes armés dans le style de Al Quaïda ou de Daesch, et, in fine, de financer les exécutions terroristes que nous déplorons aujourd’hui. Et au milieu de ça, pour se détendre, qu’est-ce qu’on faisait ? On se foutait de la gueule de Mahomet. Il n’y avait pas besoin d’être bien malin pour se douter que, plus on allait continuer dans cette voie, plus on risquait de se faire tuer par un ou deux mecs qui s’organiseraient. Sur les millions qui, à tort ou à raison, se sentaient visés, il y en aurait forcément un ou deux qui craqueraient. Ils ont craqué. Ils sont allés « venger le prophète ». Mais en réalité, en « vengeant le prophète », ils nous ont surtout fait savoir que le monde qu’on leur proposait leur semblait bien pourri. »



  • dimanche 11 janvier 2015 à 22h51, par deor

    Petite remarque, le premier des deux liens, celui du Monde, pointe vers un article qui a du être retiré. On en trouve des copies sur le ouèbe, mais ce qui ressemble à un retrait m’intrigue.

    • lundi 12 janvier 2015 à 00h28, par JBB

      Je n’ai pas vérifié s’il était toujours en ligne. Mais en tout cas, voici le copié-collé du papier en question :

      La gauche radicale a eu tort d’attaquer la prétendue islamophobie de « Charlie »

      LE MONDE | 09.01.2015 à 16h22 • Mis à jour le 09.01.2015 à 19h34

      Christophe Ramaux, membre du collectif d’animation des Economistes atterrés, Université Paris-I

      C’était finalement un testament. Dans un article de l’ensemble de sa rédaction publié le 20 novembre 2013 (dans Le Monde), Charlie s’élevait contre le procès en islamophobie intenté depuis longtemps par certains, en particulier à la gauche de la gauche. Un islamophobe, et il y en a, est un raciste. Un bouffeur de religions, et Charlie en était, n’est pas raciste. Il maudit toutes les religions et c’est bien son droit. Cibler uniquement l’islam, c’est cibler derrière eux certaines populations, les Arabes au premier chef. La rédaction de Charlie avait raison : en les accusant d’islamophobie, c’est un procès en racisme que d’aucuns s’autorisaient à leur encontre. Une salissure ignoble pour ces dessinateurs et écrivains qui ont toujours eu l’antiracisme chevillé à la plume.

      Comment en est-on arrivé là ? Comment expliquer que des dirigeants d’Attac, du NPA, des journalistes de Politis et d’autres – les uns et autres ont organisé avec les Indigènes de la République et Mediapart une Journée contre l’islamophobie le 13 décembre 2014 – aient pu alimenter cette infamie ? Comment expliquer que certains animateurs des Economistes atterrés aient rejeté la collaboration de Charb au prétexte qu’il était islamophobe ? Les Economistes atterrés – dont le spectre va bien au-delà de la gauche radicale – ont heureusement remis les pendules à l’heure et rendu ainsi hommage à Bernard Maris, leur oncle à tous. Leur collectif d’animation a décidé, après débats et contre l’avis de certains irréductibles, de publier un communiqué où il est fait explicitement mention de la laïcité.

      Attac a décidé l’inverse. Son communiqué se refuse sciemment à mentionner la laïcité. On en est là : certains ont commis un précédent en accusant Charlie d’islamophobie. Après le massacre de la rédaction, ce précédent de trop appelait un sursaut. Nombreux dans la gauche de la gauche en sont conscients. D’autres s’acharnent dans l’aveuglement, en refusant de nommer la laïcité, ce pourquoi ceux de Charlie sont tombés. Ils proclament qu’ils sont « tous Charlie ». Au ciel, les principaux intéressés, fidèles à eux-mêmes, doivent en rire, mais en jaune amer. Comment expliquer cette dérive ?
      Les musulmans peuvent-ils être réactionnaires ?

      La réponse est dans le testament de Charlie. Sa rédaction s’interrogeait : au nom de quoi « la religion musulmane […] devrait, elle, être épargnée. Pourquoi diable ? Quel est le rapport, autre qu’idéologique, essentialiste au fond, entre le fait d’être arabe par exemple et l’appartenance à l’islam ? » C’est bien là le cœur du problème. Sans craindre le racisme pervers qui se niche ici, certains ne conçoivent pas que des musulmans, des immigrés ou enfants d’immigrés puissent être totalement réactionnaires, et même fascistes, au même titre que certains catholiques, protestants, juifs ou agnostiques. Plus de mille départs en Syrie, cela devrait alerter ceux qui n’ont pu envoyer que quelques dizaines de guérilleros en Amérique latine ou ailleurs.

      Ceux-là continuent néanmoins à nier qu’une frange extrêmement minoritaire, mais signifiante, de la jeunesse trouve sa cause dans le fascisme djihadiste. Nommer la chose serait favoriser « l’islamophobie ». Comme si la masse des musulmans n’avait pas besoin d’être soutenue dans la lutte sans merci de « tous ensemble » contre le fascisme vert. Selon Edwy Plenel, grand contempteur de l’islamophobie, la question qu’il convient de poser est « pourquoi notre société produit-elle ces enfants-là » ? Juste question de prime abord. Oui le capitalisme néolibéral, l’austérité, engendre comme toujours, chômage, précarité et désespérance sociale. Mais cela ne suffit pas. La politique ne peut être rabattue sur l’économie et la sociologie. Elle a son autonomie, sa consistance propre. Les mêmes conditions sociales ne produisent pas les mêmes trajectoires. Les êtres humains ont d’abord une tête, vivent de représentation. Ils ont leur autonomie, leur responsabilité.

      Dénier la responsabilité de ceux qui adhèrent à l’intégrisme radical, n’est-ce pas les nier un peu plus ? Et n’est-ce pas un narcissisme lui aussi pervers que de laisser entendre que « nous » sommes « aussi » responsables de cela ? La dite « société » n’est-elle qu’à accabler ? Aussi perfectible soit-elle, et elle l’est grandement, ne doit-elle pas aussi être défendue dans ses fondements mêmes – les valeurs républicaines dont la laïcité justement – face à ceux qui la violentent ? Au rassemblement de mercredi soir à Paris seuls « Charlie, Charlie » et « liberté d’expression » ont percé le silence de l’effroi. Quels seront les mots d’ordre des prochaines manifestations ? « Non à tous les fascismes dont celui des djihadistes » : c’est la seule trame susceptible de rendre véritablement hommage à la profondeur du combat de Charlie.

      Contre le fascisme brun donc, mais aussi – et explicitement – contre le fascisme vert, car le déni de ce dernier nourri le premier. La gauche radicale reprendra-t-elle cette trame ? Espérons-le. Il y aura bien d’autres chantiers à défricher pour elle ensuite : celui du rapport à l’Etat, à la nation, à la démocratie y compris représentative, au pouvoir justement, à l’intérêt général, à la société même.

      Il est minuit moins le quart pour la « génération » libérale-libertaire de 1968. Charlie a été l’étendard le plus échevelé de cette génération. Qui l’eut cru ? Qui eut cru que ce soit par Charlie que cette « génération » fasse enfin le deuil de ses impasses ? Qui eut cru que Charlie soit élevé au rang de cause nationale, de deuil national, que résonnent par lui la rose et le réséda ? L’histoire prochaine de notre pays sera-t-elle aussi facétieuse que Charlie l’était ? Nous sommes peut-être « minoritaires » indiquait tragiquement le testament de Charlie. Pas sûr…



  • dimanche 11 janvier 2015 à 23h07, par damien

    Je me permets de citer Guy Hocquenghem qui s’adresse à Serge July dans A ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, je pense que c’est tout-à-fait à propos en pareille situation :

    « Sans toi, je n’eusse sans doute jamais fait de journalisme. Tu m’as fait toucher du doigt l’essentiel de ce métier : la massivité. Les gens croient, et tu leur fais croire, que l’important est de courir plus vite, d’être en avance sur l’événement. Erreur. L’essentiel, c’est d’être juste ce qu’il faut en retard, pour coïncider avec la réaction générale. Les masses ont le sang lent. »

    Je crois - j’espère même - qu’Article 11, c’est un peu ça.



  • dimanche 11 janvier 2015 à 23h14, par pièce détachée

    Cher Comité central, merci.

    Amour éternel.

    Pièce.



  • lundi 12 janvier 2015 à 00h55, par colporteur

    « Nous n’avons pas affaire à un clash de civilisations – les civilisations comme entités réifiées n’existent pas – et ici il n’y a pas deux factions dont l’une est nécessairement meilleure que l’autre. Elles expriment toutes les deux la même chose. Mais je crois qu’il faudrait commencer à raisonner à partir du peu que l’on connait. Et la première chose que je dirais c’est que ce sont des français qui ont accompli ces actes. Des personnes nées en France et ayant grandies en banlieue. La première question que nous devons nous poser est donc la suivante : pourquoi des jeunes français, nés et ayant grandis dans la culture métropolitaine des banlieues parisiennes – lesquelles sont un reflet important de la culture métisse européenne – ont-elles ressenti le besoin d’aller en Syrie intégrer une organisation politico-militaire islamique afin de lutter contre Assad pour ensuite rentrer en France et faire ce qu’ils ont fait ? Il me semble que c’est la question de départ. Qu’est-il en train de se passer ? Pourquoi y a-t-il ce besoin ? Il est inutile d’aller chercher – comme beaucoup de monde l’a fait ces derniers jours – la réponse du côté des agissements de Paris en Moyen-Orient ou dans les pays musulmans. C’est à partir de l’Europe qu’il faut commencer à se poser la question. »

    Extrait de ’Je suis l’ouest"

    http://commonware.org/index.php/clo...



  • lundi 12 janvier 2015 à 02h27, par A

    L’article de Cyran paru dans A11 était particulièrement malvenu, car écrit au moment précis où un rappeur de peu de talent venait d’écrire des strophes réclamant « un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo » et menaçant « de faire taire les dessinateurs en leur coupant les mains » !
    Et un rappeur est écouté par beaucoup plus de gens qu’un Cyran. Des gens parmi lesquels peuvent se trouver les sinistres crétins qui viennent de promener la danse macabre dans Paris deux jours durant.
    Il m’avait semblé à l’époque qu’il aurait été plus judicieux de dénoncer ces paroles comme fascistes (on se souvient des mains du guitariste Jara tranchées par Pinochet).
    Mais non, c’est Charlie Hebdo, c’est Charb, que Cyran avait préféré éreinter. Bien au chaud derrière son clavier, il a impertuablement poursuivi ses petits procès en islamophobie et racisme contre d’anciens collègues (et peut-être amis) menacés de mort.
    Gravement menacés car Charb avait une fatwa sur lui mais Cyran pensait probablement qu’une fatwa, cela n’existait pas pour de vrai, que c’était pur fantasme islamophobe. En effet, on a vu.
    Quand à l’incendie des locaux du journal, il y a trois ans, combien ont dit (je l’ai entendu maintes fois) que c’était un moyen pour Charlie de se faire de la pub.

    Alors bagatelles pour un massacre, je n’aurais pas osé, mais au fond, comme presque toujours, je suis d’accord avec vous, Karib, que je ne connais pas mais dont je lis régulièrement les commentaires.

    Anne Steiner (collaboratrice d’A11 papier (chronique Le temps des révoltes)
    Non membre du comité de rédaction.

    • lundi 12 janvier 2015 à 03h45, par Jean

      Pour ce qui est de l’affaire de la chanson de rap, il s’agit d’une seule strophe d’un rappeur, nekfeu -pas spécialement dénué de talent, d’ailleurs (?!)- écrite pour une chanson collective de rappeurs composée à l’occasion du film « La marche », qui commémore l’anniversaire de la marche des beurs. (de son vrai nom, « Marche pour l’égalité et contre le racisme »)
      Je vous invite à écouter la chanson en entier : http://www.youtube.com/watch?v=rQ3q...
      Pour moi ce titre est l’expression d’un révolte raisonnée et d’une mémoire des luttes intelligente, bienvenue dans le contexte actuel.
      Le rap est parfois provoquant, et « l’autodafé » réclamé l’est à la façon brute des caricatures de Charlie Hebdo, il ne faut pas le prendre au pied de la lettre... Les rappeurs sont des artistes, et personne n’a brûlé Charlie Hebdo en place publique à ce jour, non ?
      Nekfeu s’est d’ailleurs exprimé à ce propos ces derniers jours : "Je tiens à présenter mes sincères condoléances aux familles et proches des victimes de la tuerie sauvage qui a eu lieu aujourd’hui au siège de Charlie Hebdo.
      Certaines personnes malveillantes ont cru pertinent d’associer mon nom à cette horreur, en rappelant une pseudo-polemique dont j’ai fait l’objet il y a plus d’un an.
      Mes intentions de l’époque n’étaient évidemment pas de m’attaquer aux personnes sous quelque forme que ce soit, mais de me positionner en utilisant la liberté d’expression à égale provocation de celle revendiquée par le journal et ses auteurs.
      Je considérais la récente ligne éditoriale de Charlie Hebdo comme opportuniste et dégradante envers la communauté musulmane dans le contexte d’islamophie actuel, d’autant plus que ce journal a toujours eu mon estime pour son engagement et ses positions subversives.
      Encore une fois il s’agissait de piques lancées de part et d’autres et les auteurs de Charlie Hebdo n’avaient ni porté plainte ni donné suite a cette « querelle » qu’ils avaient clôturée par une caricature de moi à leur habitude. Je pense que tout le monde doit pouvoir s’exprimer, les journalistes, les caricaturistes, les rappeurs. Personne ne doit prendre les armes. Jamais.
      Je n’appartiens a aucune communauté religieuse et je n’ai aucune prétention politique, je suis juste un rappeur sincère issu du monde des clash : une discipline où les figures de style violentes ne sont jamais à prendre au pied de la lettre.
      Cependant je dois avouer qu’en ce jour de deuil effroyable la formule en question résonne dans mon coeur avec regret, que je suis choqué et que je tiens fermement à soutenir la liberté d’expression qui m’est chère et la cohésion entre toutes les communautés qui forment notre pays.
      Paix et Amour . Pour de vrai.« Quand à »la menace" de faire taire les dessinateurs, elle provient du rappeur Disiz, voici la source originale : http://instagram.com/p/hJDtvuArG2/
      Disiz s’en était expliqué avec Charb sur libération : http://www.liberation.fr/video/2013...
      De même, il s’agit d’une provocation dans un contexte général d’islamophobie. (Au passage, les accusations de « branleurs de millionaires » et de « chants religieux communautaires » de Charb ne sont pas très fines non plus...)

      Il faut vraiment ne pas connaître l’oeuvre de Nefkeu et Disiz pour les assimiler, même de loin, aux terroristes. Je suis vraiment consterné que vous puissiez dire que les responsables des attentats aient pu être influencé par ces deux rappeurs ! Les banlieusards qui écoutent du rap et qui ne sont pas islamistes -et ils sont une écrasante majorité- apprécieront... (J’en ai fait partie, d’ailleurs, même si je n’habite plus en cité depuis mon passage à l’université, donc je pense avoir mon mot à dire sur notre état d’esprit.)
      Quelle condescendance envers le public du rap français et les banlieusards. Il ne faut pas prendre le public pour des buses non plus, vous serez surpris de la lucidité des auditeurs de rap. Celui qui n’est pas « bling-bling » et récupéré intégralement par le capitalisme, j’entends bien. (Cela est d’ailleurs en permanence dénnoncé par des rappeurs comme Disiz.) Certes c’est pas universitaire ni du Proust, mais ça met du beaume au coeur et ça rassemble des gens qui subissent une violence quotidienne. Moi ça me suffit. S’il y a des paroles violentes, chez ses rappeurs, il faut les prendre comme des réactions d’autodéfense et de révolte, elles sont revendiquées comme telles.
      Je vous met également la réaction de Disiz aux attentats : https://fr-fr.facebook.com/DisizFr/...

      En espérant vous donner un éclairage plus nuancé... Je suis attristé de constater la perception du rap dans la sphère militante et universitaire de gauche parfois...
      (Sinon j’aime beaucoup vos articles Anne Steiner. ;) )

      • lundi 12 janvier 2015 à 09h45, par A

        Merci pour ce lien, j’ai lu le texte de Diziz et tous les commentaires. Il m’a touché.Énormément.
        Je connais mal le RAP, c’est vrai, je suis resté plutôt années 70-80 pour la musique. C’est générationnel plus que social. Mais je ne l’ignore pas et ne le méprise pas. Je me suis même réjouie, au début, du retour de la chanson à thème, moi qui suis piètre mélomane et qui accroche plus aux paroles qu’aux mélodies.
        Je n’ai pas voulu dire que tous les amateurs de RAP étaient des assassins en puissance mais qu’un texte de rappeur avait un public 100 000 fois plus large qu’un texte d’universitaire ou de journaliste alternatif. Et qu’il portait donc une responsabilité énorme.
        Surtout avec les « nouvelles technologies », tout comme un dessinateur d’ailleurs, dont une caricature peut être découverte en une seconde par un milliard de personnes à travers le monde. Et ça change la donne ainsi que le dit Luz sans les Inrocks.
        Il n’exerce plus tout à fait le même métier.
        Les mains coupées m’avaient fait bondir ! J’avais 15 ans quand on a coupé celle de Victor Jara dans un stade au Chili .
        Et pour moi, c’était d’une violence extrême ce couplet.
        Alors quand Cyran avait remis le couvert dans A11, j’avais eu la nausée et la tentation de ne plus écrire pour un lectorat qui majoritairement approuvait son réquisitoire.
        Les armes ont parlé, le temps de la discussion respectueuse est peut-être venu. Merci pour votre réponse utile et mesurée.
        Anne Steiner

    • lundi 12 janvier 2015 à 06h41, par B

      Une personne qui a du talent, je vais vous le dire, c’est une personne qui se lève à 5 h et qui allume son moteur diesel à 6 h du matin pour aller bosser.
      Non stop jusqu’à s’retraite bien méritée.

    • lundi 12 janvier 2015 à 10h26, par concomitance

      « L’article de Cyran paru dans A11 était particulièrement malvenu » : le moment de cet article n’a correspondu à aucun évènement négatif pour CH.
      Par contre, l’attentat de mercredi à CH est concomitant avec une pub forcenée pour le livre, apparemment islamophobe une fois de plus, de Houellebecq qui vient après une pub forcenée pour les livres de Zemmour et de Finkelkraut.
      Pour celui de Houellebecq, c’était encore plus grossier que d’habitude puisqu’il était présenté par presque tous les médias mainstream comme un immense succès de librairie alors même qu’il n’était pas encore présent en librairie.
      La veille de l’attentat il est même passé parait-il en prime time aux infos de la chaine publique France 2.
      Qu’est ce qui était malvenu ?

    • lundi 12 janvier 2015 à 23h36, par Juste Merci

      Je vous remercie A. Vous êtes efficace et juste.


      Mais il y a aussi tellement de belles âmes qui s’expriment ici, tant de purs, tant de sachants en infusion permanente que j’en suis tout chose ! Cyran, mon dieu, Cyran !

      Donc si j’ai bien capté la pensée descendue du Ciel, la pauvreté et l’exclusion seraient les matrices, l’utérus qui enfanterait les monstres que quelques gouttes de sperm acerbes, un peu maniaque c’est vrai, ont fécondé ! Bah ouais, mais l’Ovule, le bon gros Ovule, mes choupinoux, c’est le Coran, un véritable livre criminogène (comme cette saloperie de Bible d’ailleurs), mais ça c’est être islamophobe que de le dire ou pas ?

      Donc, en gros, vous acceptez l’idée que des gens se réfugient dans un tel livre à la noix, parce que vous n’arrivez pas à leur faire découvrir le Capital ? Nan vous êtes sérieux les anges là ? Et, attention donc !, qu’il est donc irresponsable de se foutre de la gueule de leurs croyances ? P’tain de beaufs que vous êtes alors ! On est bien barré !

    • mardi 13 janvier 2015 à 09h44, par toto

      ’’n rappeur de peu de talent venait d’écrire des strophes réclamant « un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo » et menaçant « de faire taire les dessinateurs en leur coupant les mains » ! Et un rappeur est écouté par beaucoup plus de gens qu’un Cyran.’’

      qu est ce que vous voulez dire ? ayez svp un peu de franchise , de courage... les banlieues sont remplis de decerveles eccoutant du rap ( et le cas échéant arabo musulmans, mais ca vous n osez pas le dire...),pret a passer a l attaque et aux meutres ?
      C est desolant de voir pareil propos dans A11, mais ca renseigne sur un certain etat esprit, une infection qui se propage partout et depuis de nombreuses années..
      Charlie Hebdo ne faisait plus rire, pas parce qu il moquait l islam et les musulmans, maia parce qu il allait bien au dela.. l article de Cyran est particulièrement utile pour denoncer le racisme de gauche en pleine croissance ’ et son raffinage, pour le rentre imperceptible’ et socialememt acceptable’..Merci Cyran et merde a tous les charognard
      s. Effectivement , le(s) combat(s) sera(ont) plus que jamais le(s) combat de l intelligence, tant la merde raciste en France est bien installee..

      • jeudi 15 janvier 2015 à 12h22, par ibilk

        c’est toi qui est desespérant, la plupart des rappeurs ont des paroles de merde, du fric, des bagnoles, des femmes sexy et soumises, de pouvoir...et toi te drapant dans ton anti racisme tu garde ta merde dans les yeux.



  • lundi 12 janvier 2015 à 07h16, par zoz

    C’est marrant de voir autant de gens déboussolés. Même sur ce site, même participant à la version papier d’A11...

    L’aiguille de ta boussole, c’est : « Où se trouve le pouvoir ? »

    Si tu te moques de ceux qui te dominent, de ceux qui dominent les tiens, du pouvoir que tu subis, réel ou symbolique, tu fais de l’humour de gauche.

    Si tu te moques de ceux que tu domines, réellement ou symboliquement, de ceux qui sont dominés par ta société, de ceux qui n’ont pas de pouvoir, ou bien si tu te moques du pouvoir d’à côté, tu fais de l’humour de droite. C’est là qu’on parle de sexisme, de racisme, d’homophobie. Et c’est ce genre d’humour que faisait Charlie.

    • lundi 12 janvier 2015 à 23h43, par Juste Merci

      Votre pensée est sidérante dans tous les sens du terme. Vous en avez d’autres trucs en magasin ? Si ma tante en avait une ça serait mon oncle, ça marche ? Bah ouais ça marche ! C’est génial votre système ! Merci ZOZ.



  • lundi 12 janvier 2015 à 07h33, par PMB

    Trouvé sur ASI :

    Voici alors le deuxième argumentaire des Charlie-réfractaires, celui de la « responsabilité ». Je le trouve, recommandé hier sur le fil Twitter de l’atterré Philippe Marlière (pour une fois atterrant), sur une page de l’Union Juive Française pour la Paix (ujfp). On y lit entre autres ceci : « Peut-on imaginer des caricatures émanant de journaux progressistes critiquant la religion juive pendant les années trente au moment de la montée de l’antisémitisme et de la persécution des juifs ? Et nous ne parlons pas ici de caricatures antisémites de l’époque mais de caricatures critiquant la religion juive ». On reconnait donc dans ces lignes la différence entre stigmatisation d’une population à raison de ses croyances et droit au blasphème ou à l’irreligion, simplement on juge son exercice en quelque sorte inopportun. Caricaturer les symboles de l’Islam en période de sale temps pour les musulmans de France, ça aurait été de la part de Charlie Hebdo aussi inopportun que de caricaturer les symbole du Judaïsme dans les années 30. Diable, que l’art du comparatisme est périlleux... Vous ne voyez rien qui cloche, vous ? A-t-on jamais eu vent, en période de lente accession au pouvoir des nazis, de crimes et d’attentats commis régulièrement de par le monde au nom du Judaïsme ? Euh... Ah non. Les caricatures de Charlie et d’ailleurs sur l’Islam ne viennent pas de nulle part. Elles sont un commentaire (qu’on pourra juger pertinent ou raté) d’un phénomène réel : des crimes répétés sont perpétrés à de nombreux points du globe par des organisations ou des individus qui se réclament de l’Islam. Il ne s’ensuit pas (sauf pour les mal-comprenants volontaires) que quiconque se réclamant de la foi musulmane soit criminel ni suspectable de sympathie pour les criminels - ni même qu’il soit tenu de se « désolidariser », demande écœurante en vogue dans la zemmourofolosphère comme dans celle de la pujadosphère. Mais il y a bien des attentats récurrents commis au nom de l’Islam (comme il y en a en d’autres noms, et comme il y en eut des milliers dans le passé à des noms divers). Y eût-il eu des crimes récurrents commis par des assassins se réclamant du Judaïsme, au même moment où montait la persécution des Juifs en Europe dans les années 30, qu’on ne voit pas ce qui se fût opposé à ce qu’on en caricature les symboles - fût-ce, avec peu d’imagination et pas d’humour comme dans les dessins du Jylland-Posten, par des bâtons d’explosifs dans les papillotes. Bref, cette comparaison m’interroge. Car quel peut être son intérêt ? Je vous demande votre aide. Pour ma part, je vois surtout ce qu’elle produit : il va redevenir problématique d’être irreligieux, problématique de critiquer voire de conchier une religion, parce qu’on aura voulu nous persuader qu’en disant du mal de l’idée religieuse et de ses symboles, on portait atteinte à des personnes.



  • lundi 12 janvier 2015 à 07h47, par PMB

    Ceci m’amène à un autre point. Dans les cortèges de Charlie de ces derniers jours comme un peu partout sur le net, on entend sans cesse les mêmes réticences. « Je suis Charlie, mais... »

    Première version : je suis Charlie, bien sûr, même si j’étais en désaccord avec son obsession islamophobe, confinant au racisme.

    Cette réticence qui fleurit de toutes parts mérite je crois qu’on l’aborde vraiment. Il faudrait vraiment s’interroger sur les raisons qui nous ont parfois conduit à ne plus savoir lire un dessin, d’abord (comment le Mahomet clamant à propos des intégristes « c’est dur d’être aimé par des cons » a-t-il pu ne pas être unanimement défendu, alors que toutes les télés aujourd’hui nous recrutent avec avidité des musulmans qui clament (à raison) la même chose : honte à ceux qui se revendiquent de ce en quoi nous croyons pour faire leurs saloperies ?). Puis s’interroger ensuite sur l’irreligion et le blasphème. Et à cet égard, je pense depuis longtemps que le terme d’islamophobie est un piège dans lequel il n’aurait jamais fallu tomber. L’Islam est une idée, un ensemble d’idées, et on peut moquer une idée comme les symboles qui la représentent, on n’a même si ça nous fait plaisir le droit de la détester. En revanche, discriminer ou persécuter quelqu’un à raison de ses croyances (de ses idées, de son orientation sexuelle...) est détestable, mortifère et interdit. Or nous en sommes là : à devoir rappeler d’aussi banales évidences. Est-ce pourtant si difficile de tenir deux choses à la fois ? De tenir d’une part que les musulmans sont depuis quelques années en France stigmatisés mais même, dans bien des cas persécutés, et que cela est intolérable - et qu’il faudra faire savoir avec plus de virulence que nous ne supportons plus d’entendre des antennes saturées de Rioufol et de Le Pen, ni de lire les torrents de haine de Riposte laïque. De tenir de l’autre qu’une idée n’est qu’une idée, et que ses symboles n’engagent que ceux qui croient à cette idée, que par surcroit ils sont immatériels et qu’on est en droit de leur faire subir les derniers outrages, même dans le plus parfait mauvais goût. Qu’on soit taxé de con, de gros lourd, de pas fin, de pompier, mais pas de raciste, pas d’islamophobe, pas de « cathophobe », etc. (votre vite-dit de ce jour est à cet égard édifiant, puisque le titre évoque des caricatures « anti-cathos » : elles ne portent pas atteintes à des personnes à raison du fait qu’elles sont catholiques, elles s’attaquent à tourner en ridicule les symboles d’un ensemble d’idées qu’on a, au fil de nombreux siècles, constitué en un ensemble baptisé christianisme).

    Voici alors le deuxième argumentaire des Charlie-réfractaires, celui de la « responsabilité ». Je le trouve, recommandé hier sur le fil Twitter de l’atterré Philippe Marlière (pour une fois atterrant), sur une page de l’Union Juive Française pour la Paix (ujfp). On y lit entre autres ceci : « Peut-on imaginer des caricatures émanant de journaux progressistes critiquant la religion juive pendant les années trente au moment de la montée de l’antisémitisme et de la persécution des juifs ? Et nous ne parlons pas ici de caricatures antisémites de l’époque mais de caricatures critiquant la religion juive ». On reconnait donc dans ces lignes la différence entre stigmatisation d’une population à raison de ses croyances et droit au blasphème ou à l’irreligion, simplement on juge son exercice en quelque sorte inopportun. Caricaturer les symboles de l’Islam en période de sale temps pour les musulmans de France, ça aurait été de la part de Charlie Hebdo aussi inopportun que de caricaturer les symbole du Judaïsme dans les années 30. Diable, que l’art du comparatisme est périlleux... Vous ne voyez rien qui cloche, vous ? A-t-on jamais eu vent, en période de lente accession au pouvoir des nazis, de crimes et d’attentats commis régulièrement de par le monde au nom du Judaïsme ? Euh... Ah non. Les caricatures de Charlie et d’ailleurs sur l’Islam ne viennent pas de nulle part. Elles sont un commentaire (qu’on pourra juger pertinent ou raté) d’un phénomène réel : des crimes répétés sont perpétrés à de nombreux points du globe par des organisations ou des individus qui se réclament de l’Islam. Il ne s’ensuit pas (sauf pour les mal-comprenants volontaires) que quiconque se réclamant de la foi musulmane soit criminel ni suspectable de sympathie pour les criminels - ni même qu’il soit tenu de se « désolidariser », demande écœurante en vogue dans la zemmourofolosphère comme dans celle de la pujadosphère. Mais il y a bien des attentats récurrents commis au nom de l’Islam (comme il y en a en d’autres noms, et comme il y en eut des milliers dans le passé à des noms divers). Y eût-il eu des crimes récurrents commis par des assassins se réclamant du Judaïsme, au même moment où montait la persécution des Juifs en Europe dans les années 30, qu’on ne voit pas ce qui se fût opposé à ce qu’on en caricature les symboles - fût-ce, avec peu d’imagination et pas d’humour comme dans les dessins du Jylland-Posten, par des bâtons d’explosifs dans les papillotes. Bref, cette comparaison m’interroge. Car quel peut être son intérêt ? Je vous demande votre aide. Pour ma part, je vois surtout ce qu’elle produit : il va redevenir problématique d’être irreligieux, problématique de critiquer voire de conchier une religion, parce qu’on aura voulu nous persuader qu’en disant du mal de l’idée religieuse et de ses symboles, on portait atteinte à des personnes.

    J’en viens donc au troisième registre des « Charlie-mais ». Il consiste à dire : oui, je suis Charlie, bien sûr, même si je ne le lisais plus depuis longtemps et que je n’étais pas d’accord avec ses idées. On en a eu une démonstration dans l’émission d’@si, où dominait le crédo : « Ah, le Charlie d’avant Mitterrand, ça oui ! Mais au-delà, rien à garder », et qui d’évoquer Duduche, mon Beauf, Paulette et compagnie. Bien sûr, il y a eu l’insupportable règne de l’odieux Val, et son empreinte effectivement détestable. Mais sauf votre respect, Alain, Daniel, Didier, ce n’est pas tant cela qui est ressorti des pincettes que vous avez prises à l’égard de ce qu’est Charlie Hebdo, que le souvenir douloureusement nostalgique de votre culture de jeunesse. Or il faut parler du fond. Il n’est pas vrai du tout qu’après l’âge d’or unanime d’Hara Kiri et Charlie Mensuel, Charlie Hebdo se serait vidé de toute irrévérence. Il me semble qu’on devrait se poser une question qui pourrait ressembler à cela : comment se fait-il que nous ayons cessé de regarder Charlie Hebdo comme subversif ? Certes, il y a la grosse pilule de la dictature Val, et de ses éditos enthovéniens péremptoires, grandiloquents et creux (à ce propos, il faut lire l’article assassin que consacre Philippe Lançon, dans le Charlie du jour de l’attentat, au marquis d’Enthoven - Val, s’il l’avait lu, aurait peut-être ravalé ses pleurs), dictature dont le point d’orgue fut l’affaire Siné. Mais ça n’est pas suffisant, comme explication, à mon sens. Car à bien y réfléchir, le contenu de Charlie était loin d’être creux. J’ai pour ma part (puisqu’on en est aux souvenirs) été convaincu à la cause palestienne par des « Charb n’aime pas les gens », j’ai connu mes premiers émois anticapitalistes dans les lignes d’Oncle Bernard, acquis un antifrontisme chevillé au corps dans « Les Mégrets gèrent la ville » de Luz, entamé mes premières réflexions métaphysiques (non achevées à ce jour, je le confesse) à l’aune des adresses de Cavanna aux culs-bénits, appris à décrypter une image publicitaire avec Gérard Biard, développé une curiosité inattendue pour la science avec Guillaume Lecointre puis Antonio Fischetti, sans parler des multiples conseils de lectures prodigués par les uns ou les autres. Autant de choses qui ne datent pas de Choron, Droit de réponse et Bal tragique à Colombey, qui ont même été souvent concomitantes avec le désastre Val. Pourtant, Charlie a fini par être plus ou moins ostracisé, ou plutôt ignoré. À @si, puisque c’est votre métier, vous pourriez peut-être aller voir combien de fois, depuis la fin du règne Val, des révélations de Charlie ont été reprises par des confrères (il y en avait, pourtant, notamment dans les enquêtes absolument remarquables de Fabrice Nicolino ou Laurent Léger). Je gage qu’il y en aura peu, tant il me semble que le journal a peu à peu été mis comme en quarantaine. On savait qu’il existait, mais ça n’avait plus vraiment d’existence réelle. Quand il donnait des signaux, à l’occasion de quelques polémiques autour de la religion (l’Islam avec les caricatures, le Catholicisme à l’occasion de Golgotha Picnic, Piss Christ ou la manif pour tous...), on l’ouvrait vaguement, avec une certaine indifférence et le sentiment de ne plus avoir très envie, ou besoin, d’en rire. En somme, tous ces curés qui s’enculaient encore à la queu leu leu il y a peu chez Cabu, on avait fini par se dire qu’il n’étaient plus de saison (has been, inutiles, humour à pépé). Ce Saint-Esprit qui sodomisait gaiement le fils de Dieu pour rire d’un Mgr Vingt-Trois hostile au mariage gay, il ne nous faisait pas nous tenir les côtes. On se disait, comme Judith l’a suggéré dans l’émission, que la religion ne représentait plus la même chose dans notre société que dans celle du général De Gaulle (et à fortiori dans celle de Voltaire), et que c’était un peu un humour d’arrière-garde. Aujourd’hui, ne devrions-nous pas prendre conscience que ces curés, ces Christ, ces prophètes, ces rabbins, tournés trivialement en dérision étaient des garde-fou que nous n’aurions jamais dû perdre de vue. N’avons nous pas baissé la garde, exactement comme nous l’avons baissée pour tant d’acquis sociaux (qui portent si mal leur nom, puisque précisément, ils ne sont jamais acquis - qui eût cru il y a 50 ans qu’au siècle suivant, la plupart des gens auraient intégré le fait qu’il faille travailler plus longtemps ?). Non, la liberté que nos prédécesseurs ont conquise à l’égard du religieux n’a jamais été acquise, il faut l’acquérir chaque jour. Cette liberté, c’est une timeline de compte Twitter : si on ne l’actualise pas sans cesse, elle n’a pas de réalité.

    Cette comparaison me pousse à conclure de la sorte. Je dois reconnaitre que moi aussi, je m’étais un peu éloigné de Charlie ces dernières années. Oh, pas pour des raisons de suspicions racistes ou « islamophobes », puisque le mot s’est imposé (voir plus haut). Mais plutôt, je crois, parce que le rythme hebdomadaire m’a bientôt paru ne plus convenir au contenu. Le plus flagrant : les brèves. Nombreuses dans Charlie, elles devenaient moins savoureuses, précédées des milliers d’autres tout aussi bonnes qu’on avait pu lire depuis le mercredi précédent, en particulier sur Twitter, où culmine l’art de ridiculiser la sortie de tel ou tel personnage public. Comment rire le mercredi d’une connerie de Morano prononcée un jeudi précédent, et ridicutwittée et retwittée mille fois dans le jour même ? Autre problème, corollaire, je crois. Charlie n’a pas su ou voulu se transformer suffisamment, et pour ma part, je crois éprouver le besoin, désormais, que « mon » journal soit aussi un peu un réseau social, qu’il soit un peu à moi, à nous, ou du moins qu’il en ait l’air (ce que Mediapart a merveilleusement concrétisé, qu’@si fait assez bien - mais sans équivalent véritable, malgré le présent Forum, au Club de Mediapart - et que Hors-Série est en passe de manquer regrettablement). Je crois avoir besoin d’avoir besoin de mon journal. Besoin de l’ouvrir à toute heure de la journée, dans un creux, un temps mort, une pause pipi, plus ou moins en cachette dans une soirée un peu bof chez des copains, ou méthodiquement sur un sujet précis, avec concentration, besoin de savoir régulièrement ce qu’il s’y dit de neuf ou de vieux, de sentir ce qui s’y passe. Tout cela, d’évidence, fait défaut à Charlie.

    Bref, en cette période où nous sommes si nombreux à être Charlie, on rêverait que bientôt, Charlie soit un peu plus nous, et qu’il se réinvente sous une forme plus en phase avec nos attentes contemporaines et numériques. Mais depuis le 7, on sait aussi que nos attentes n’avaient pas toujours raison, et que ce qu’on avait fini par croire périmé était une condition discrète mais indispensable de possibilité à « faire famille » avec n’importe qui (sauf, je le répète, avec ceux qui s’opposent à notre désir de faire famille avec n’importe qui, et avec notre conviction qu’il n’y a d’ailleurs pas d’autre façon valable de « faire famille »), et que, loin de « souffler sur les braises » (selon les termes de la triste doxa actuelle) Charlie désamorçait, si j’ose dire en ces temps bombés d’attentats, la pesanteur de nos conflits intra-familiaux...



  • lundi 12 janvier 2015 à 10h06, par B

    je ne sais pas si c’est la libération, mais ça y est, l’islamophobie est obligatoire.
    ça sent la France et le trou du cul.



  • lundi 12 janvier 2015 à 10h29, par fabstre

    Merci.
    C’est bien dommage que vous arrêtiez le papier. Que Le Tigre arrête le papier. Que Le Ravi soit dans la merde de thune...



  • lundi 12 janvier 2015 à 11h19, par Davis

    « Pourquoi ont-ils tué Charlie ? »
    Ils ont tué Charlie parce qu’il était islamistophobe.
    Alors oui bien sûr : #JeSuisCharlie !

    Mais Charlie a franchi aussi par trop souvent, à partir du 11-Septembre, la ligne de l’islamophobie.
    Alors, comme on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui, je ne l’achetais plus, par peur de rire avec les xénophobes, c’est-à-dire ceux qui ont la haine/peur de celui qui est différent.



  • lundi 12 janvier 2015 à 12h11, par Marguerite

    Non, bien sûr que l’article d’Olivier Cyran n’est pas responsable de ce 7 janvier (les terroristes ayant préféré s’abonner à Playboy plutôt qu’à Article 11) , par contre ça n’en reste pas moins un tissu de conneries, tout comme la pétition qu’il avait signé contre le soutien à Charlie Hebdo après l’incendie de 2011. Et quand je vois que vous traitez ceux qui ne pensent pas comme vous de « penseurs de bas-étage et autres bêtes pisse-copie », je dirais bien « c’est celui qui dit qui y’est »…
    Bref, comme l’a si bien exprimé Tahar Ben Jelloun au sujet de Charlie, « ils font leur travail, ils ont caricaturé, le pape, les évêques, les rabbins…Pourquoi les musulmans seraient à part ? C’est respecter justement les musulmans que les traiter comme les autres et ne pas avoir un traitement à part pour eux, et ça c’était formidable… » (source : La Grande Librairie du 8 janvier 2015, France 5).
    Et parce que je préfère la masturbation à la masturbation intellectuelle que vous pratiquez si bien, et que je n’ai pas envie de perdre plus de temps pour des sectaires rigoristes et chiants, je vous copisserai juste ici l’extrait d’un billet de blog, si juste, vous concernant :
    « Ces partisans de la liberté d’expression - uniquement pour des idées qui leur conviennent -ignorent que la liberté est d’abord le droit à porter la plume où cela fait mal, le droit aux opinions qui dérangent, le droit à l’outrance, le droit au blasphème. S’attaquer à cette liberté c’est s’attaquer à la démocratie., » (source : http://blogs.mediapart.fr/blog/roge...)

    • lundi 12 janvier 2015 à 12h30, par JBB

      Bordel, la citation finale, le mec en fait pas trop du tout, hein....

      Le libre droit à la critique, c’est quelque chose de primordial. Et je ne vois absolument pas en quoi critiquer l’évolution de la ligne éditoriale de Charlie Hebdo revient à remettre en cause sa liberté de publier les dessins de son choix. C’est totalement inepte ou/et manipulatoire, comme façon de présenter les choses. Personne (sauf les crétins) n’a jamais réclamé la censure de Charlie Hebdo, ni demandé à ce que sa liberté soit restreinte ; il s’agissait simplement d’exercer un regard critique sur ce que le titre était devenu.

      Et aussi : « Et quand je vois que vous traitez ceux qui ne pensent pas comme vous de « penseurs de bas-étage et autres bêtes pisse-copie », je dirais bien « c’est celui qui dit qui y’est »… »

      Pour le « penseur de bas-étage », ça peut se discuter - il y a une prétention à l’analyse dans le texte, même si elle est fallacieuse et idiote. Mais pour le « bête pisse-copie », il n’y a vraiment pas d’autre mot. C’est un article de Marianne2 qui associe le papier d’Olivier Cyran (et A11) à la cause des Indigènes de la République, c’est ridicule et en plus truffé de fautes d’orthographe.

      • lundi 12 janvier 2015 à 12h39, par concomitance

        Complètement d’accord avec JBB, là.
        Donc le droit à critiquer la ligne éditoriale d’un journal que l’on trouve-à tort ou à raison- islamophobe ne fait pas partie de la liberté d’expression ?
        On a bien compris que de nombreux médias qui ont beaucoup joué sur l’islamophobie la plus grasse depuis quelques mois essayent de se défausser de leur responsabilité sur les autres, alors que la concomitance entre les attentats et la mayonnaise qu’ils font monter depuis des mois est évidente.



  • lundi 12 janvier 2015 à 12h19, par Reclay

    Oh putain, merci !
    il est là le terrain de la liberté.. J’adore la conclusion. Ca sonne tellement juste.

    Reclay



  • lundi 12 janvier 2015 à 12h30, par PMB

    Je reviens sur la notion d’« idiot utile ».

    Elle a été inventée pour qualifier des gens de l’extérieur sympathisants à une cause, qu’il convient d’utiliser au mieux (d’où « utile ») pour faire avancer une cause.

    Ici, des gens de gauche sincèrement outrés par l’oppression imposée en France à une population d’origine musulmane maltraitée depuis l’invasion en 1838 puis la guerre d’Algérie. D’où l’expression « islamogauchisme ».

    Le malheur est que les islamistes n’ont en aucun cas pour cause de permettre l’émancipation des peuples qu’ils prétendent libérer (apprendre aux gens à pêcher, non, les nourrir oui, pour les maintenir en sujétion, voir le caritatif du Hamas), mais projet de les endoctriner et de les asservir par la religion, voir comment sont financées leurs armes et les mosquées, de quels pays du Golfe ça vient.

    Je ne comprendrai jamais qu’on puisse, en gens de gauche attachés à l’émancipation des peuples et des individus, travailler pour des gens qui emprisonnent les femmes dans du tissu (car on n’en est plus au voile simple, certaines rues deviennent de plus en plus noires).

    • lundi 12 janvier 2015 à 12h40, par B

      il faut que tu regardes là où il faut regarder.

      Les meilleurs dessins, c’est bien connu, sont dans Article11.

    • lundi 12 janvier 2015 à 15h15, par juliette

      Autre technique dialectique subtile (après la dénégation ad nauseam) :

       × nous vomissons l’islamophobie
       × ah ha ! les intégristes aussi ! donc vous êtes intégristes !
       × non, nous vomissons l’islamophobie, l’intégrisme et toutes les formes de domination
       × c’est impossible, vous êtes avec nous ou contre nous, il n’y a pas d’alternative

      C’est une logique, celle de « l’idiot utile », aussi incensée - et aussi insultante - que de réduire l’épouvante communément partagée de ces attentats à la récupération éhontée qu’en fait l’extrême droite (des mosquées tagguées « Je suis Charlie » à Peguida qui « est Charlie » aussi).

      Et comme dit fort bien @colporteur ici : « S’en prendre à la domination ce n’est pas s’en prendre aux dominés. »

    • lundi 12 janvier 2015 à 18h16, par Simon Chalumot

      PMB,

      En vous lisant, j’ai le sentiment que vous êtes comme tous les gens qui veulent sauver le capitalisme et ses gardes chiourmes. Vous n’avez aucun argument qui tienne la route. Je dis bien aucun. Vous ne fonctionnez que par injonction, intimidation et insulte pour disqualifier votre adversaire. Vous n’admettez à aucun moment une quelcquonque nuance dans un débat. Et vous faites un délicieux gloubi-boulga entre Islam, Islamistes, Islamo-gauchistes, vous touillez le tout et vous salissez ceux qui oseraient s’écarter du rang, comme au bon vieux temps des tontons moustachus qui aimaient la nuance et la réflexion. Vous noterez que j’ai fait un parallèle et que je ne vous traite pas de fasciste, parce ce serait faux. Je vous donne juste mon sentiment sur votre façon de penser, et la catégorisation infamante que vous utilisez au lieu d’argumenter.

      • mardi 13 janvier 2015 à 11h57, par PMB

        Simon Chalumot,

        Attendez, vous ne me traitez pas de fasciste... mais vous me prêtez toutes les caractéristiques du vrai fasciste, qui ne sait que faire ingurgiter de force le ricin de l’injonction, de l’intimidation, de l’insulte !

        Je suis perdu, là : suis-je facho suis-je pas facho ?

        De grâce, vous qui savez si bien argumenter, et sans injonction ni intimidation ni insulte, qui n’avez pas cherché à me disqualifier, venez éclairer ma pauvre lanterne !



  • lundi 12 janvier 2015 à 12h46, par benoit

    Un rappel utile et nécessaire, merci :)



  • lundi 12 janvier 2015 à 13h35, par Janvier

    Ahurissant, l’article référence est catastrophique, mais la pétition/texte/manifeste signé suite l’attentat(le précédent) subit, c’est le dernier coup de marteau. A11 ici, et d’autres ailleurs ont un réflexe « blasphème = islamophobie ». Par conséquent il y a une volonté à ce que le blasphème soit puni. Militer contre le droit de blasphémer... Diderot et Nietzsche seraient ravis. Est-ce que vous réalisez que votre position est socialement suicidaire, tant par le danger que les religions représentent quand elles sont libres de toute opposition, que par l’effet d’attaquer le blasphème associée aux charges de l’extrême droite dans un contexte économique assez triste, ou le libéralisme nous fait déjà bien mal.
    Vous contribuez à l’épanouissement de l’obscurantisme et du nationalisme, merci pour eux.

    • lundi 12 janvier 2015 à 14h25, par bestiole

      ce commentaire pue l’extrapolation...

      on ne parle pas du droit au blasphème, mais du droit de se foutre de la gueule une énième fois d’une communauté qui n’est pas - du tout - représentée politiquement (alors qu’un français sur 10 est musulman), mais au contraire harcelée (des exemples sont disponibles dans l’article) et qui n’a donc pas les moyens de se défendre sur ce terrain. et on parle du droit d’appeler ces gazouillis avec le pouvoir en place de la satire subversive, anti-establishment.

      la liberté d’expression en france elle est largement plus mise en danger par bouygues, dassault et lagardère que par al qaida, mais personne en n’a rien a branler

      et cette notion à moitié mythologique de liberté d’expression (ou de culte ou de mon cul sur la commode) c’est le porte étendard des nouveaux croisés occidentaux, du genre « apportons leur la liberté, larguons les bombes » de tintin en irak

      on en a un vibrant exemple avec cette manif :

      À TOUTES CELLES ET CEUX QUI SE SONT RENDU À LA « MARCHE RÉPUBLICAINE » DU 11 JANVIER À PARIS
      Voici les défenseurs de la liberté d’expression avec qui vous avez marché aujourd’hui :
       × Le premier ministre espagnol Rajoy, dont le gouvernement vient juste de faire passer la Ley Mordaza, une loi du bâillon imposant des restrictions historiques dans le droit de manifester
       × Le ministre des affaires étrangères Lavrov de Russie, pays qui a l’année dernière condamné un journaliste pour « insulte à un membre du gouvernement » et fait assassiner des journalistes comme Anna Politkovskaïa par les services secrets
       × L’ancien président français Sarkozy, qui a fait dérober les ordinateurs du journal Le Monde et de Mediapart et fait saisir les enregistrements des journalistes (les fadettes) qui enquêtaient sur ses affaires avec la justice
       × Le ministre des affaires étrangères égyptien, qui a fait détenir le journaliste Shawkan pendant 500 jours
       × Le roi Abdallah de Jordanie, qui a l’année dernière fait condamner un journaliste palestinien à 15 ans de prison avec travaux forcés
       × Le premier ministre turc Dayutoglu, pays qui emprisonne le plus de journalistes au monde
       × Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a orchestré l’assassinat de 17 journalistes à Gaza l’année dernière
       × Le ministre des affaires étrangères algérien Lamamra, régime qui a détenu le journaliste Abdessami Abdelhai pendant 15 mois sans aucun motif
       × Le ministre des affaires étrangères des Émirats Arabes Unis, qui en 2013, a réduit au silence un journaliste pendant un mois de peur de révélations
       × Le premier ministre tunisien Jomaa, qui a récemment fait enfermer le blogueur Yassine Ayan pour 3 ans pour « diffamation envers l’armée »
       × Les premiers ministres de Georgie et de Bulgarie, pays qui détiennent le record d’attaques et de passages à tabac de journalistes, en plus des assassinats
       × Le procureur général des États-Unis d’Amérique, dont la police à Ferguson a récemment agressé et détenu des reporters du Washington Post et qui maintient le journaliste engagé Mumia Abu-Jamal derrière les barreaux depuis 1982
       × Le premier ministre Samaras de Grèce, où la police anti-émeute a battu et blessé 2 journalistes dans une manifestation en juin dernier
       × Le secrétaire général de l’OTAN, qui n’a toujours pas été jugé pour avoir délibérément bombardé et tué 16 journalistes serbes en 1999
       × Le président Keita du Mali, où les journalistes sont radiés dès lors qu’ils traitent de non-respect des droits de l’Homme
       × Le ministre des affaires étrangères du Bahreïn, deuxième pays à enfermer le plus de journalistes par habitant, en plus de la torture
       × Le Sheikh Mohamed Ben Hamad Ben Khalifa Al Thani du Qatar, qui a fait enfermer un poète pendant 15 ans pour avoir écrit le « poème du Jasmin »
       × Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a fait enfermer plusieurs journalistes pour l’avoir « insulté » en 2013
       × Le premier ministre slovène Cerar, qui a fait condamner un blogueur à 6 mois de prison pour « diffamation » en 2013
       × Enda Kenny, premier ministre d’Irlande où le « blasphème » est considéré comme une « infraction criminelle »
       × Le ministre polonais Kopacz, qui a lancé un raid contre un magazine pour saisir des enregistrements embarrassants pour le parti au pouvoir
       × Le premier ministre anglais David Cameron, dont les autorités ont détruit des documents obtenus par le journal The Guardian et menacé de poursuites
       × Le premier ministre hongrois Orbán, l’autocrate dont Amnesty International dit qu’il a « mis fin à la presse libre en Hongrie »
      Cette liste n’est pas exhaustive.
      Ces dirigeants et la quasi totalité des pouvoirs à travers le monde sont responsables de l’immense violence et de l’injustice qui forment le terreau dans lequel se développe les pires intégrismes.

      • mardi 13 janvier 2015 à 11h50, par Jean-Marc

        l’encadré est d’une bêtise saisissante. Quelqu’un d’aussi bête écrirait : A tous ceux qui ne sont pas Charlie, vous êtes en accord parfait avec Jean-Marie, Boko Haram et autres grands émancipateurs de l’humanité.
        Indépendamment des arguments pour ou contre Charlie je vois deux options :
         × Soit vous n’avez pas compris que les gens n’ont pas défilé derrière ces sinistres individus, mais que ce sont eux qui sont venus se mettre devant, et vous êtes d’une stupidité navrante
         × Soit vous le savez parfaitement, et vous êtes d’une malhonnêteté à gerber.

        • mardi 13 janvier 2015 à 20h17, par bestiole

           × soit j’ai compris que cette manifestation dite « républicaine » (organisée au nom de l’état) était une récupération alarmante de l’actualité au service de petits profits politiques.

          et c’est ça qu’il est impératif de pointer du doigt en ce moment, parce que c’est extrêmement dangereux, comme l’indique la dernière phrase de cet encadré stupide

        • mercredi 14 janvier 2015 à 13h02, par bestiole

          et pour insister dans la bêtise saisissante (ou la malhonnêteté à gerber), je citerai Frédéric Lordon :
          « on ne peut pas s’empêcher de poser en toute généralité la question de savoir s’il n’y a pas un effet de substitution entre le degré de l’unanimité et sa teneur politique possible »

          http://blog.mondediplo.net/2015-01-...

        • mercredi 14 janvier 2015 à 21h09, par bestiole

          je ne remets pas en question la sincérité de certains manifestants. (mais qu’expriment-t-ils au juste - voila la pancarte la plus pertinente que j’ai pu lire : http://pbs.twimg.com/media/B7F6dmCC... )

          mais la manifestation dans son ensemble m’a l’air d’une pitrerie sans nom, tant au niveau de son organisation (c’est le gouvernement qui organise nos manifestations maintenant ?) qu’au niveau de son déroulement :
          http://www.dailymotion.com/video/x2...
          a priori ça se passe à la réunion, mais à paris aussi les snipers ovationnés saluaient la foule depuis leurs toits

          on revendique quoi au juste là ? quelqu’un croit-il sincèrement que la police défend notre sainte liberté d’expression ? j’ai déjà exprimé mon rejet de cette notion en tant que couleur guerrière de nos « démocraties ». Nous ne bombardons effectivement plus de pays au nom du christianisme, mais au nom de ce concept abstrait et fourre-tout de liberté.

          • jeudi 15 janvier 2015 à 02h13, par Goldo

            Les participants de la pitrerie sans nom vous disent bien des choses.

            J’imagine que vous êtes d’avis de toujours rester le train bien vissé sur votre canapé, jusqu’à ce qu’une cause à 200% noble et pure viennent se présenter à vous.

            • jeudi 15 janvier 2015 à 08h46, par bestiole

              dites-les moi, ces choses, avec des arguments, pas des attaques ad hominem dans le vide : je n’ai pas de canapé.

              en dehors du fait que je ne suis pas en france, je ne vois pas l’intérêt de crier avec la masse lorsqu’elle exprime une idée d’une évidence aussi vertigineuse (je l’ai fait pour la dernière fois en 2002). à qui s’adressait cette manifestation exactement ? aux pays du golfe et aux organisations terroristes ? elles n’ont même pas financé ces attentats ! Qu’était sensé exprimer cette manifestation et à qui ? Dites-le moi parce que, honnêtement, je ne suis pas sûr de savoir.
              non seulement la majorité unie au pouvoir n’a pas besoin de mon soutient parce que sa force est déjà écrasante, mais en plus je me méfie des mouvement de foule comme de la peste, elle me semble au mieux totalement contre-productive en terme de réflexion, au pire propice à toute forme de récupération (en l’occurrence liberticide, ce qu’on était sensé dénoncer, si j’ai bien suivi).

    • lundi 12 janvier 2015 à 14h30, par Manu

      D’accord avec vous Janvier ainsi que les commentaires de PMB, entre autres.
      Non mais bordel, on ne peut plus conchier TOUTES les religions sous prétexte que si vous touchez à l’islam, c’est de l’islamophobie... non mais je rêve.
      CONCHIER TOUTES les religions doit rester un de nos droits les plus « sacrés ».
      Si l’on en vient à affirmer qu’il ne faut pas trop s’attaquer à une - certaine - religion, qu’est-ce que sera la suite ? Le délit de blasphème ?
      A ce propos, je vous invite à lire deux excellents textes sur le non moins excellent site « Non Fides » :

      « Ni loi ni sharia » (http://www.non-fides.fr/?Ni-loi-ni-...)
      et
      « Les pestes religieuses » (http://www.non-fides.fr/?Les-pestes...)

      • lundi 12 janvier 2015 à 14h38, par bestiole

        de la pertinence de conchier le judaisme en 42 ?

        désolé pour le point godwin, j’espère juste qu’il permettra à certain de comprendre mon point de vue

        • lundi 12 janvier 2015 à 15h39, par B

          en fait,il semblerait que si t’as pas un ancêtre qui vit en France depuis 1905, date de la loi de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, t’es un fanatique religieux potentiel.

        • lundi 12 janvier 2015 à 17h10, par Janvier

          On fait une comparaison entre Mein Kampf et Charlie Hebdo ? C’est sérieux ?

          • lundi 12 janvier 2015 à 18h42, par B

            à 13 h 35, Janvier, Mein Kampf, c’était bien toi.
            t’as oublié ?

          • lundi 12 janvier 2015 à 21h07, par bestiole

            non. encore de l’extrapolation en roue libre.

            par contre je fais un lien entre l’oppression des juifs pendant la première moitié du XXe siècle et celle des musulmans aujourd’hui. il n’y a qu’à voir les politiques étrangères des pays occidentaux pour s’en persuader, les politiques militaires des USA et d’Israël en tête.

            et le résultat des événements des derniers jours, c’est une politique toujous plus liberticide, et ça :
            http://www.itele.fr/france/video/va...

        • lundi 12 janvier 2015 à 23h55, par Juste Merci

          Oui, j’ai compris ton point de vue. C’est bien, et je peux si tu le souhaites t’offrir une image pieuse. Tu veux ?

          • mardi 13 janvier 2015 à 06h33, par bestiole

            l’autoportrait d’un gros troll velu ?

            ça ira merci

            • mardi 13 janvier 2015 à 09h22, par Juste Merci

              Non, une image de la Saint Vierge, parce que tout le monde n’est pas entrain de troller par hasard ici ?

              La plus part s’écorchent la tronche (alors que quasi tous partagent les mêmes idéaux, mais en vase clos on finit par se taper sur la gueule entre copains c’est classique) quand ce n’est pas sur tel article c’est sur tel autre (LMPT, Mermet, Soral, Charlie hebdo) mais je constate toujours que cela concerne les sujets à sang chaud. Pour le reste, la moyenne pondérée des commentaires c’est grand max 5 dans le site ! Bouffon qui s’ignore !

              • mardi 13 janvier 2015 à 16h39, par bestiole

                cher Juste Merci, pour donner à un avis aussi éclairé les moyens d’éclater dans toute sa splendeur à la face des bouffons qui s’ignorent que nous sommes, je vous conseille cet excellent torche cul en ligne :
                http://www.facebook.com

                • mardi 13 janvier 2015 à 18h58, par Juste Merci

                  Pourquoi tu me donnes en lien ton site préféré Bestiole ?

                  • mardi 13 janvier 2015 à 20h31, par bestiole

                    parce que tu le vaux bien, chéri ;)

                    non sérieusement : parce que tu pourris toute tentative de débat par la médiocrité de tes interventions. à tel point que je soupçonne que tu torpilles ces conversations en toute connaissance de cause, peut-être en espérant que certains admins bloqueront les commentaires aussi sur cet article...

                    merci par avance de ne pas te lancer dans une diatribe insipide sur cette notion de débat, ça ne m’intéresse pas.

                    • mardi 13 janvier 2015 à 21h25, par Juste Merci

                      J’ai cette faculté innée de m’adapter rapidement à une situation ou un contexte par mimétisme (sauf pour la qualité de l’expression, la mienne est catastrophique et cela me demande trop d’effort pour écrire à votre niveau, faudrait sinon que je me contente de copier/coller).

                      Alors, je te présente mes excuses de contribuer à ce débat (lequel ?) de cette manière. Sincèrement.

        • jeudi 15 janvier 2015 à 12h32, par ibilk

          tu compares ce que subissaient les juifs en 42 et ce que subissent les arabes maintenant, tu dois aimer dieudo toi, immonde salopard.



  • lundi 12 janvier 2015 à 13h35, par bestiole

    sachez tout de même, pour vous remonter le moral, que votre article est souvent déterré pour remettre les derniers événements dans leurs contexte, ce qui me semble important au vu de la tempête islamophobe - encore une fois - de ces jours. il permet de garder la tête froide.
    un grand merci de continuer à l’assumer pleinement comme vous le faites



  • lundi 12 janvier 2015 à 14h28, par Juste

    Oui, c’est bien et justement dit !

    Je me posais une question : S’il y avait eut plus d’articles comme celui de Cyran dans A11, plus de critiques de la ligne de Charlie, plus de protestations contre l’islamophobie, le racisme de la gauche mainstream... et tout et tout... Est-ce que nous n’aurions pas eut plus de chance d’éviter un tel massacre ?

    Les assassins de l’équipe de Charlie ne s’en sont pas pris au FN, ni à l’UMP, ni à Minute, ni à Zemmour... dont le racisme et l’islamophobie ne sont pourtant pas à démontrer. Mais, leurs éructations récurrentes sont régulièrement critiquées, condamnées (moralement plus que juridiquement)... Bien plus que quand ce sont celles de Charlie (ou de Houellebecq, par exemple) ! De quoi laisser un boulevard aux pires fanatiques de tous poils.

    Sans être Charlie, je ne voudrais pas que ce canard soit censuré, pas plus que n’importe quel autre ! Mais je voudrais que la prochaine fois qu’un journal ou n’importe quoi ou qui d’autre se permet des « blagues » racistes, nous soyons vachement plus « réactifs », plus audibles, plus mordant.

    Alors, une fois de plus et aujourd’hui plus que jamais, je trouve catastrophique que tant de titres de la presse indépendant disparaissent... Nous avons besoin d’Article 11, du Tigre, du Ravi, de CQFD, du Postillon, et de tous les autres que j’oublie. Sinon, il n’y aura bientôt plus que des Charlie, des Marianne, des Libé, des sites de propagande, des églises, des casernes...

    Et alors nous n’aurons, en effet, plus d’autres choix que d’être Charlie ou djihadiste.

    Putain ! ça me fout les jetons !

    • lundi 12 janvier 2015 à 14h34, par Manu

      Mais bordel, ce n’était pas des blagues racistes. Charlie Hebdo se torchait le cul sur, entre autres, les intégristes islamiques et plus largement les religions... TOUTES les religions.

    • mardi 13 janvier 2015 à 00h01, par Juste Merci

      « S’il y avait eut plus d’articles comme celui de Cyran dans A11, plus de critiques de la ligne de Charlie, plus de protestations contre l’islamophobie, le racisme de la gauche mainstream... et tout et tout... Est-ce que nous n’aurions pas eut plus de chance d’éviter un tel massacre ? »

      Oui Saint Cyran nous aurait sauvé, c’est certain ! Je le crois en tout cas. Ses analyses ont le pouvoirs de guérir et permettent aussi accessoirement de lutter contre le changement climatique et contre la faim dans le Monde.

      • mardi 13 janvier 2015 à 14h33, par Juste fatigué

        Pffff...

        Non mais vous réexpliquer ce que vous ne voulez pas comprendre, non, vraiment... ça me fatigue trop.



  • lundi 12 janvier 2015 à 14h54, par Curé Meslier

    On va en entendre de la merde dans les temps qui viennent.
    Sur la page facebook de Youssef Boussoumah, le mec des PIR (qui boit de la Jenlain et bouffe du ralouf) mais qui veut jouer avec le takfir :

    "L’Occident a voulu tuer son dieu et le troquer contre un plat de lentilles au petit salé. Les enfants ont transformé leurs parents en sac à linge qu’ils balancent dans des hospices pour s’en débarrasser. Ils laissent leurs pauvres crever dans la rue sans la moindre compassion. La seule transcendance qu’ils connaissent à présent, c’est celle qui les mène au 150 e étage de leurs tours.Et ils voudraient absolument nous imposer cette vision du monde.

    Oui en fin de compte, comme le dit l’ami Sadri Khiari, entre eux et nous il y a une différence d’ espace-temps. Nous ne voulons pas du leur, qu’ils appellent le temps du monde comme ils disent la communauté internationale pour parler d’eux-mêmes.
    Ils n’ont pas compris que ça ne marchera jamais avec nous, ni avec aucun peuple du monde hors la sphère occidentale.

    On peut être résolument opposé aux jihadistes, dénoncer avec la dernière énergie l’infâme massacre contre Charlie, le magasin cacher et les clients juifs ; revendiquer sa pleine citoyenneté dans la société française et son désir de participer au bien commun par delà les divisions, les communautés, on peut être pétri de culture occidentale, parfaitement laïc, voire athée pour certains, et même j’en ai vu se dire musulman de culture mais buveur et mangeur de jambon mais jamais, ô grand jamais, les musulmans, les Arabes quels qu’ils soient, de foi, de culture, d’ascendance n’accepteront le fait de moquer de la sorte l’Islam et surtout son prophète, le Christ et la Bible ou la Torah..
    Car par delà l’islam, moquer le sacré de n’importe quel peuple ou collectivité religieuse c’est piétiner le ciment de cette société. L’amener à sa perte.
    Ils connaissent la loi d ’atteinte aux bonnes mœurs et ils la respectent. Ils refusent de comprendre que nos mœurs à nous impliquent le respect du sacré, de l’âme des peuples tout simplement.
    Nous continuerons à vivre comme bon nous semble. Qu’ils gardent leur petit salé, leur humour à la Bigard et qu’ils achèvent leur parents s’ils le veulent. Pour se convaincre de l’excellence de leur civilisation ils ont besoin d’écraser les autres. Leur monde est en perdition et ils le savent, d’où la violence de leur attitude.
    Ils peuvent nous vaincre mille fois mais ne nous convaincront jamais, jamais."

    • lundi 12 janvier 2015 à 14h59, par Manu

      Raison de plus de continuer à CONCHIER toutes les religions (secte monothéiste serait un terme plus approprié).
      J’emmerde les religions et leurs intégristes, le cancer de l’humanité.

    • mardi 13 janvier 2015 à 08h20, par jules

      Bonjour, pourrais-je avoir la source exacte (date ? heure ? ou « commentaire » ?) de ce propos de Youssef Boussoumah sur sa page Facebook ? Je n’arrive pas à retrouver l’original. Merci.



  • lundi 12 janvier 2015 à 15h34, par PMB

    Dans un Charlie d’août 2014, une bande dessinée pleine page de l’horrible Charb. Titre : Un millénaire d’évolution du Hamas. Où on voit un terroriste,case après case, évoluer et devenir apte à la négociation avec Israël. Il s’approche donc d’un Israélien joyeux. Je vous fais le dialogue :
     × Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
     × Reconnaître la Palestine, ce serait bien.
     × Sinon ?
     × Comment ça, sinon ?
     × Quoi ! Tu me menaces ! Le Hamas n’a vraiment pas changé ! Gardes !
    Et un soldat de Tsahal accourt.

    Ce serait bien si Article 11 pouvait mettre à jour son logiciel « Charlislamophobe », non ?

    • lundi 12 janvier 2015 à 15h51, par Ros@

      Charb a toujours été correct vis-à-vis de la Palestine, c’est vrai.
      Charb et Tignous collaboraient au Gisti également
      http://www.gisti.org/spip.php?article4825
      Enfin Charlie a toujours soutenu RESF.
      Donc oui limite et lourdingue sur l’Islam, mais raciste ? C’est une accusation qui fait un peu mal.

      • lundi 12 janvier 2015 à 17h48, par PMB

        A eux, il leur a fait très mal.

        J’aimerais voir aujourd’hui la tête de gens comme Boniface, Quadruppani, Lestrade, Gresh.

        Dans le lot, les pires ont été ceux qui ont prêté à CH des buts bassement commerciaux. Effet miroir ?

        • lundi 12 janvier 2015 à 19h10, par A

          Il vaut mieux pour vous, comme pour moi, ne pas voir leurs faces. Car, ils ont certainement les yeux moins cernés et le teint plus frais que vous et moi.
          Les voir, ce serait double peine.
          Méprisons les ! Et tenons les pour ce qu’ils sont afin d’être plus efficaces dans notre combat contre le fascisme. (fascisme qui n’a pas qu’un seul visage)
          Anne Steiner

          • lundi 12 janvier 2015 à 19h28, par Lémi

            @ PMB et Anne

            sacrément performance que de mettre Boniface, Gresh, Quadruppani et Lestrade dans le même sac, comme ça, hop.

            Quant à imaginer qu’ils regardent la situation avec moins d’horreur (malgré les divergences politiques), c’est vraiment un argument de très bas étage. Qui pour le coup ne mérite vraiment que mépris. Vous seriez atterrés et eux danseraient une gigue de joie ? Pfff.

            Quant aux buts commerciaux de Charlie hebdo, on va pas refaire l’histoire, ce serait indécent. Et ce n’est pas mon avis. Mais ne pas oublier qu’ils sont sacrément nombreux, ceux qui font leur tambouille médiatique, commerciale et politique sur ce marché bien juteux de l’islamophobie. Je pense ne pas avoir à donner d’exemple tant ils sont nombreux, dans l’actualité plus que récente. Quant au miroir inversé, c’est vraiment n’importe quoi. Ceux-là n’ont pas vraiment le vent en poupe dans le débat (le débat « grand public » en tout cas). Et risquent de l’avoir encore moins.

            • lundi 12 janvier 2015 à 19h48, par PMB

              Vous seriez atterrés et eux danseraient une gigue de joie ? Pfff.

              Ah je les vois plutôt atterrés (et je ne suis pas atterré, juste écœuré)

              Enfin, j’aimerais...

              Quant aux buts commerciaux de Charlie hebdo, on va pas refaire l’histoire, ce serait indécent

              C’est bien ce que je reproche à, au moins, Quadruppani, que je connais heureusement plus inspiré d’habitude.

              PS Bon, j’ai dit ce que j’avais à dire sur ce sujet. Je vais en rester là.

            • lundi 12 janvier 2015 à 20h03, par A

              Persiste et signe ! Même si c’est de mauvais aloi.
              Je n’ai pas dit qu’ils exultaient mais ils n’ont aucun remords, aucun doute, c’est certain. Puisqu’ils pensent toujours que c’est l’islamophobie le principal problème et pas l’antisémitisme qui tue à répétition en France, même des petits gosses. Pour lesquels d’ailleurs nulle mobilisation d’ampleur n’a eu lieu en 2012 de sinistre mémoire.
              On s’habitue, on s’habitue à tout, tu sais.
              Ont ils, depuis mercredi, écrit une seule ligne comme l’ont fait par exemple les rappeurs aux vilains couplets qui éprouvent le besoin de dire leur peine, leur désarroi (lien indiqué par Jean) Merci encore Jean.
              Quand à tous dans le même sac, le texte sur l’incendie qui aurait était organisé par Charlie lui-même, il est bien signé SQ qui peut être par ailleurs le plus gentil des hommes. C’est comme ça.
              Mettons le sur le compte de l’étourderie, si cela peut te faire plaisir, Lémi. Mais qu’il soit signé SQ qui écrit dans A11 et qui est pote de potes à moi, ajoute à ma peine.

              • lundi 12 janvier 2015 à 20h18, par B

                dire que les relents de fascisme de Sergio ont tué des petits gosses, c’est peut-être un peu exagéré, tout de même.

              • lundi 12 janvier 2015 à 21h04, par Anne steiner

                Et puis, au fil des messages postés, de moins en moins de réflexion, de plus en plus d’obscénité. Ce que je dis concerne aussi mon verbe.
                J’arrête là. À nouveau submergée par la rage et le désespoir.
                J’ai mille fois plus de haine et de mépris pour les I-gauchistes (à défaut d’appellation plus pertinente) que pour les sinistres pieds nickelés qui ont perpétué le carnage.
                Les pages des réseaux sociaux de bien des ci-devant autonomes depuis mercredi : un égoût où la bêtise le dispute à l’abject.

                • lundi 12 janvier 2015 à 21h37, par Simon Chalumot

                  C’est tout à fait logique puisque vous avez le même mode de pensée que les pieds nickelés (qui ont bien réussis leur coup au demeurant pour des pieds nickelés)

                  • lundi 12 janvier 2015 à 22h39, par Anne steiner

                    Bien réussi parce qu’il n’y avait aucune protection, même une agence BICS est mieux gardée. C’est ça le plus rageant, se tromper de porte, perdre sa carte, laisser tomber sa godasse, percuter une voiture.

                    Que des empotés pareils aient réussi ce qui aurait dû relever de l’exploit si les menaces avaient vraiment été prises au sérieux, c’est rageant. Je maintiens pieds nickelés.
                    Coeur chaud, tête froide, jbb a raison mais quand le coeur bout, le cerveau fond.

    • lundi 12 janvier 2015 à 16h52, par Manu

      Entièrement d’accord avec vous PMB, Karib et Anne.

      • jeudi 15 janvier 2015 à 12h39, par ibilk

        Moi aussi, on est 5...écœuré par cette partie de la gauche dont je fais partie (enfin, très a gauche !)

        • jeudi 15 janvier 2015 à 16h43, par Manu

          Pareil ! Je suis d’accord avec tous les commentaires que vous avez écrit sous cet article. Je vous rejoint totalement.

        • jeudi 15 janvier 2015 à 16h47, par Anne steiner

          dont nous faisons partie, sûrement plus pour longtemps, il faut envisager de se dépacser.
          Crever l’abcès, cela ira mieux après. Là, on souffre deux fois, de ce qui s’est passé et de la réaction de ceux qu’on croyait « nôtres » encore. Alors qu’ils ne le sont plus et qu’on le savait sûrement déjà. D’où cette fracassante douleur.



  • lundi 12 janvier 2015 à 16h06, par Maj8oula

    J’ai personnellement fait circuler ce texte sur twitter parce qu’il fait preuve d’intelligence et de justesse, toutes deux rares en ce moment. Votre texte est maladroit, certainement parce qu’empreint d’émotion. Mais oui, vous avez mille fois raison : l’intelligence va être un combat.



  • lundi 12 janvier 2015 à 16h32, par Karib

    Un petit salut reconnaissant à Anne Steiner, à PMB et à quelques autres.

    Le fait est là : il y a un vrai clivage. Deux camps opposés. Et j’ai choisi le mien. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas dialoguer, mais nous n’avons de toute évidence pas les mêmes analyses. Et ne luttons visiblement pas pour la même chose.

    Et je ne suis pas loin de penser que certains islamogauchistes ne sont pas des camarades qui se fourvoient mais bel et bien des ennemis. (Oui, je sais, le terme d’islamogauchiste est problématique, mais faute de mieux il peut encore faire de l’usage.) Quand on fricote avec Tariq Ramadan ou qu’on trouve quelque intérêt aux Indigènes de la République, on se trouve, pour moi, de l’autre côté de la barricade.

    En attendant, et parce que les commentaires sur Article XI ne permettent pas de trop longs développements, on consultera avec profit, si on dispose d’un peu de temps, le site du collectif Lieux communs à cette adresse :
    https://collectiflieuxcommuns.fr/sp...

    En prime, sur la colonne de droite, un bel échantillonnage de prêt à penser dans lequel on retrouve par exemple Olivier Cyran en bien mauvaise compagnie.

    • lundi 12 janvier 2015 à 16h51, par Jean

      Et sinon, on pourrait pas un peu arrêter avec ces histoires de barricades et d’expressions dignes des années 1930 ? (islamogauchiste...sérieusement ! C’est du même acabit qu’ hitléro-trotskiste ou judéo-bolchévique...!)
      On pourrait élever un peu le débat, sans déjà se préparer à désigner des ennemis et chercher les traîtres parmi « notre » camp pour faire la prochaine épuration ? Prendre du recul ? Tenter de remettre en question nos jugements ? Comprendre pourquoi l’autre pense ça, avec ses raisons ?
      Si c’est pour nous préparer une 47e scission de l’Internationale des parloteurs, non merci.

      Je ne sais pas à quel camp j’appartiens, mais je me suis toujours senti plus proche des gens du quartier que des militants professionnels. J’espère que certains découvriront, un jour, peut-être en sortant de leurs quartiers pavillonnaires, qu’une femme voilée peut être aussi féministe et de gauche que n’importe quelle femme, qu’on peut aller à la mosquée tous les jours et être anticapitaliste sans être islamiste, et qu’il n’y a pas besoin d’hisser le drapeau rouge pour avoir le monopole des luttes. A bon entendeur.

      • lundi 12 janvier 2015 à 17h00, par Manu

        « [...] une femme voilée peut être aussi féministe et de gauche que n’importe quelle femme [...] »
        HAHAHAHA ! Pincez-moi je rêve ! Une femme voilée « libre » ? Une femme voilée « émancipée » ? Ça existe ? Pure connerie !

        • lundi 12 janvier 2015 à 17h22, par Jean

          Oui ça existe. En France et ailleurs, il y a des femmes voilées dans des groupes féministes, en première ligne, et pas qu’un peu. Si ça vous dérange, c’est pareil. Rencontrez des femmes voilées, et sortez un peu de vos sentiers battus. Je vous jure qu’après, le moralisme d’une partie de la gauche vous paraîtra franchement insupportable... (Surtout quand il ressemble à celui de la droite fraîchement « laïque ».)
          C’est pas en interdisant des populations fragilisées de lutter qu’on rendra le monde meilleur. De quel droit vous vous autorisez à donner des permis d’émancipation ? Je vous conseil de vous intéresser de près à la critique déconstrutrice féministe et post-coloniale.
          Faut vraiment jamais avoir eu de potes voilées pour parler comme ça, sérieux...
          Le jour où les donneurs de leçons du milieu libertaire sans peur et sans reproche s’abstiendront de juger ceux qui luttent de leur position, avec leur propre bagage culturel, on pourra peut-être rêver à autre chose que cette merde dans laquelle on est !
          L’unité, elle est là, pas dans la nation.

          • mardi 13 janvier 2015 à 00h18, par Juste Merci

            Jean,

            Il y a des gens très bien partout, croyant ou pas, de gauche ou pas, simplement on peut se marrer un peu en voyant une femme voilée pratiquante se dire féministe oui ou non ? Heureusement que les croyants ne sont pas enfermés dans leurs croyances, et que chacun est ambivalent et mettre en exergue cette ambivalence ça n’a jamais tué personne. Enfin, pas toujours...

            • mardi 13 janvier 2015 à 11h40, par Simon Chalumot

              Et oui le monde ne se réduit pas à des schémas ! putain ça va être compliqué de séparer le bon grain de l’ivraie. C’est tellement plus simple quand tout rentre dans des cases. des gentils, des méchants, le bien le mal...
              Certains devraient prendre l’air et ouvrir leur esprit au lieu de ricaner bêtement devant ce qu’ils considèrent comme des incongruité(une femme voilée féministe comme c’est pittoresque hihihi) ou radoter sans fin des slogans dans lesquels ils clament leur haine de la religion, ce qui leur évite bien de réflechir et de remettre en question leurs certitudes, trait qu’ils partagent avec les fanatiques religieux d’ailleurs.

              On est pas sorti de l’auberge !

      • lundi 12 janvier 2015 à 17h19, par PMB

        Et on peut être musulmane sans être voilée.

        Pourquoi une femme accepte d’être voilée ?

        * Parce que des barbus ont réussi à la persuader que sinon c’est une salope tentatrice de mâle faibles, incapables de se maîtriser. La version musulmane d’Eve la catholique, autre salope par qui tout le mal est arrivé. Comme chantait Anne Sylvestre, c’est toujours al faute à Eve. Là, à Fatouma.

        * Parce qu’ils ne lui laissent pas le choix. Le libre arbitre, dans cette religion, ça existe encore moins que chez les chrétiens.

        Ce qui n’empêche pas de leur parler aimablement. Quand leurs mâles le permettent. Quand on voit leur visage.

        • lundi 12 janvier 2015 à 17h34, par Manu

          Chuuuut PBM !
          Vous allez vous faire taxer d’islamophobe ou de raciste ! ;)

          ...et encore une fois, je partage votre commentaire, rien à redire :)

          • lundi 12 janvier 2015 à 17h41, par Manu

            PMB et non PBM ;)

          • lundi 12 janvier 2015 à 17h53, par Jean

            Cool, on espère vous voir à la prochaine manif’ en soutien à l’agression d’une femme voilée alors si vous n’êtes pas islamophobe. A moins que toutes les luttes ne se valent pas et que la vision d’un voile vous donne la gastro ? Il faut un permis de pureté pour être révolté, c’est ça ?
            On attend également l’analyse de votre « gauche » à la prochaine émeute banlieusarde, qui ne manquera pas d’appeler à la répression de ces « animaux nihilistes » cassant tout sans raison, et de reconnaître le travail « exemplaire de la police », de concert avec le FN qui dénoncera l’islam fondamentaliste des barbus et les femmes voilées.
            Franchement...

        • lundi 12 janvier 2015 à 17h35, par Jean

          Oui, on peut être musulmane sans être voilée. Pourtant, est-ce que les musulmanes voilées doivent être en conséquence unilatéralement considérées comme du bétail sans cervelle soumis à des grands barbus méchant ? Et comme uniquement des musulmanes et pas autre chose...? Genre des femmes ? Des pauvres ? Des françaises ?
          On peut critiquer le voile comme idéal (ce qui est mon cas), et considérer les femmes voilées dans leur singularité, et leur histoire propre, et arrêter de toujours les renvoyer à ça. C’est pas ça, la laïcité ?
          D’autant plus qu’elles appartiennent souvent, en France, aux classes populaires issues de l’immigration ou en descendant. Une population qui se replie en partie sur ses traditions par réaction au rejet de l’Etat... Si on veut lutter, il faut lutter avec TOUT LE MONDE, et pas que l’élite des militants toute pure et blanche. (Souvent des mecs, blancs, et issus des classes moyennes, d’ailleurs.)
          Bref, c’est pas parce qu’on est voilée qu’on a pas de cerveau. Faut arrêter de mettre les gens dans des cases. Y’en a même qui fument des joints et qui font l’amour avant le mariage, eh ouais. Seulement, quand on sort pas de chez soi, on voit pas tout ça.
          Et puis il y a plusieurs types de voiles et plusieurs cultures métissées sous cette appellation de « femme voilées », ça ne renvoi pas à une réalité bien définie, juste à une obsession identitaire française.

          • lundi 12 janvier 2015 à 17h51, par PMB

            Jean, où voyez-vous que je méprise ces femmes ?

            Je ne méprise que ceux qui ont barre sur elles.

            • lundi 12 janvier 2015 à 18h47, par Jean

              Donc vous méprisez leur singularité et leur capacité à penser par elles-mêmes. CQFD Genre, toutes les femmes voilées sont sous la coupes de religieux ou de leur maris ? Mais vous en connaissez, au moins, des femmes voilées ? Vous avez déjà mis les pieds dans un des quartiers populaires où vivent la plus part de ces femmes, vous savez ce qu’il en est des rapports sociaux là-bas et des luttes en cours ?
              En considérant ces femmes d’abord sous l’angle du voile, et donc de l’identité religieuse, vous faites le jeu de la théorie du « choc des civilisations ». Vous occultez toute l’identité sociale de ces femmes et la particularité de chaque individu. Vous ouvrez la voie au repli identitaire.
              Vous montrez votre ignorances des luttes autonomes populaires et un mépris subtilement drapé dans la bonne conscience du militant de gauche pure sous tout rapport. Les plus laïques ne sont pas toujours ceux qu’on croit...

            • lundi 12 janvier 2015 à 18h50, par Jean

              Ah et au passage, les femmes voilées en master de socio, de philo ou de lettre de ma fac vous remercieront de votre condescendance.

              • lundi 12 janvier 2015 à 19h41, par PMB

                Jean,

                Pourquoi vous en prenez-vous à ma personne, moi qui ne m’en prends pas à la vôtre ?
                Pouvez-vous me citer (sans la tordre) une de mes phrases exrpiamnt de la condescendance envers les femmes voilée ?

                Et pouvez-vous me dire, s’il vous plait, en quoi le voile serait un symbole de l’émancipation humaine, qui en principe est une valeur de gauche ?

                Merci d’avance,

                PMB

                • lundi 12 janvier 2015 à 20h32, par Jean

                  Je ne vous ai pas attaqué personnellement, inutile de vous poser en victime pour faire valoir vos arguments. Assumez vos propos.

                  Et vous remettez encore le couvert avec une question sur le voile. Qui a dit que c’était un symbole d’émancipation ? Personne. Il ne s’agit pas de ça. Vous amalgamez tout, vous êtes un obsédé du voile visiblement. Vous ne voyez que ce bout de tissu, et vous enterrez toute autre dimension, vous avez la même logique qu’un identitaire.
                  Pourtant je pense avoir été assez clair. Vous ne voyez pas la personne humaine dans sa complexité derrière le voile. Je parle de choses concrètes, qui existent. Je parle de laïcité, de vraie laïcité.
                  Sur quoi basez-vous votre constat, vous ? Assumez qu’on vous demande de rendre des comptes quand vous dites des choses pareilles, sinon ce n’est que de la parlote.
                  Soit ça vous dépasse, soit vous feignez de ne pas comprendre pour alimenter votre rhétorique, que puis-je dire de plus ?

                  Les musulmanes voilées n’ont que faire de vos projets d’émancipation pour elles, il faut redescendre sur terre. L’émancipation des dominés sera le fruit des dominés eux-mêmes, ils n’ont pas besoin de vous, de permis, d’autorisation, de conseils. Voilà où se trouve la condescendance. Le reste de vos interventions sur ce fil prouve votre proximité idéologique avec la pire droite française. Je m’en tiendrai là. Bonne soirée.

                  • mardi 13 janvier 2015 à 00h22, par Juste Merci

                    Mince, Saint Jean est parmi nous.

                    • mardi 13 janvier 2015 à 09h25, par PMB

                      Heu... le vrai saint Jean était plus charitable !

                      • mardi 13 janvier 2015 à 11h47, par Simon Chalumot

                        Il a eu le mérite de se fatiguer à expliquer des choses simples et humaines à un esprit obtu et intégriste...

                        Je lui tire mon chapeau !

                        Mais ce serait plus efficace de pisser dans un violon je pense.

                        • mardi 13 janvier 2015 à 12h59, par Juste Merci

                          Ben ouais, mais on peut aussi dans le même temps se moquer de son voile à c’tte brave dame féministe ! C’est plutôt sain. Un peu comme si un jeune nouveau venu à la réunion des « libertaires anarchistes de gauche anonymes » consultait régulièrement les cours de la bourse de son petit PEA sur un iphone. M’enfin, vous faites comme vous voulez, je ne suis pas votre maman.

                          • mardi 13 janvier 2015 à 13h21, par Simon Chalumot

                            Justement votre comparaison n’est absolument pas pertinente.

                            Ce que vous ne comprenez pas c’est que le voile n’est pas forcément un signe d’oppression, et peut être un choix, si je peux me permettre d’ouvrir vos oeillères, et détruire votre pensée prémachée sans nuire à votre digestion.

                            Sinon oui on peut se moquer, mais ça dépend comment et dans quel contexte.

                            Pour faire un point godwin puisque c’est inévitable dans ce genre de discussion, on peut aussi se moquer des papillotes en juillet 42, c’est hyper fun...

                            • mardi 13 janvier 2015 à 19h08, par Juste Merci

                              Ah bah c’est sur, Chalumeau, enseignez moi ! Donc ramener le climat et l’état 1942 en 2014 c’est comme dirait pertinent hein ? Vous êtes déglingué ou quoi ? Où sont les lois d’exceptions, les rafles, les persécutions, les déportés ? Vous foutez de ma gueule chalumeau ce n’est pas bien. Attention ne me faites pas dire que tout va bien dans le meilleur des mondes, mais enfin, quand même, secouez-vous les neurones.

                              Maintenant, si vous avez deux secondes à m’accorder, en quoi consulter les cours de la bourse sur un iPhone est un signe d’oppression ?

                            • mardi 13 janvier 2015 à 21h00, par bestiole

                              ne perdez pas votre temps ni votre énergie à expliquer votre opinion à Juste Merci, il ne souhaite pas la comprendre, ni même partager la sienne :
                              http://www.article11.info/?Aux-foss...

                              • mardi 13 janvier 2015 à 21h34, par Juste Merci

                                Rhhoooo délateur en plus ! C’est du joli ça... Déjà qu’un autre voulez m’envoyer une ambulance. Y a quand même des tics récurrents quand on est investit par la Vérité.

                                Simon Chalumot ne me parle plus de toute façon, pour lui celui qui utilise « enculé » n’est pas digne de le recevoir.

                                Bon, c’est la première fois que j’écris au milieu de gens de « gauche radicale » (ou ceux qui se disent ainsi) et je trouve cela très plaisant ! Je suis sérieux : certaines positions sont très défendables et m’incitent à revoir quelque peu mon point de vue.

                                • mardi 13 janvier 2015 à 21h36, par Juste Merci

                                  J’adore mes fautes, je les vois toujours quand j’ai cliqué sur « envoyer au site »... :D

                                • mardi 13 janvier 2015 à 23h11, par bestiole

                                  ok, je me suis planté alors ! tant mieux :)

                                  je te présente aussi mes excuses.

        • lundi 12 janvier 2015 à 17h58, par Davis

          Bon bah voilà, au moins c’est clair...
          Les stalino-laïcards de ton acabit me débectent. Et ça veut interdire le FN ? LoL

      • jeudi 15 janvier 2015 à 12h44, par ibilk

        Merci tu m’as bien fait rire !!! oui tu es de l’autre côté de la barricade, restes y.

    • lundi 12 janvier 2015 à 17h41, par juliette

      Ah oui, le collectif Lieux communs qui dit que la critique du racisme islamophobe est là pour justifier les actions de l’extrême droite islamiste, que les Musulman⋅es portent une responsabilité dans ces massacres parce qu’il faut faire le ménage chez eux. Ca s’appelle le confusionnisme. Joli camp, en effet.

      • lundi 12 janvier 2015 à 18h45, par juliette

        Quant au terme « islamo-gauchisme » qui vous convient pour qualifier celles et ceux qui dénoncent le racisme anti-Musulman⋅es ou assimilé⋅es, il vous place aussi en fort bonne compagnie : Valeurs actuelles, Le Point, Finkielkraut, Rioufol, Riposte laïque - j’arrête là, on pourrait poursuivre.
        De la nécessité d’une analyse un peu nuancée.

    • lundi 12 janvier 2015 à 18h57, par Simon Chalumot

      @karib et ses potes du camps de la liberté

      Si j’ai bien compris vous êtes un neo-cons de gauche, vous acceptez du bout des lèvres le dialogue. Mais vous aimez les qualificatifs infamants, et sans doute les chapeau de cowboy et les attitudes viriles et les injonctions binaires. Ce monde est donc fait pour vous...
      Vous avez une bien curieuse façon de défendre la démocratie.

    • mardi 13 janvier 2015 à 00h13, par Juste Merci

      Si on pouvait ne pas raisonner en « deux camps »... Moi ce que je ne comprends pas c’est ce mot : islamophobie, en quoi est-ce problématique ? En quoi dire que j’ai peur de l’islam est problématique ? Pourquoi ne pourrais-je pas me dire islamophobe ? Comme judéophobe et christophobe etc. C’est quoi le truc ?

      • mardi 13 janvier 2015 à 01h25, par Manu

        D’après ce que j’ai compris, les anarchistes/libertaires (dont je fais partie, et j’en suis fier), entre autres, peuvent conchier ou vomir sur deux des trois grandes sectes monothéistes mais PAS l’islam. De même, ils peuvent conchier ou vomir sur les intégristes des deux des trois grandes sectes monothéistes mais PAS ceux de l’islam. Sinon, ils sont taxés d’islamophobes et/ou de racistes et/ou de fachos et/ou de « stalino-laïcards ».

        Encore une fois, il faut lire l’excellent texte « Les pestes religieuses » sur Non Fides (http://www.non-fides.fr/?Les-pestes...) ainsi que « Ni loi ni sharia » du même site (http://www.non-fides.fr/?Ni-loi-ni-...)

        NI DIEU NI MAITRE... certains l’ont déjà oublié.

        • mardi 13 janvier 2015 à 10h36, par Simon Chalumot

          A mon sens, vous (c’est à dire ceux qui utilisent ce type d’argument, en gros l’Islam est intouchable) faites une erreur d’interprétation en confondant de manière parfois tout à fait honnête, d’autres fois de manière crapuleuse, Islam en tant que religion, en tant que fond culturel,et sentiment structurant pour des populations dominées pour utiliser une lexicologie bourdieusienne. On peut critiquer les religions évidemment, y être hostile, mais on ne convainc jamais les gens en leur disant que leur culture est de la merde en barre. ça s’appelle du colonialisme, je ne vois pas d’autre terme. Que des gens se définissant comme libertaires ne le comprennent pas me désole au plus haut point. C’est quoi ce sentiment de supériorité de petit bourgeois blanc apeuré qui se dit anarchiste, mais qui chie dans son froc devant la différence et les gens qui ne pensent pas comme eux, qui n’ont pas leur lumière. Vous svous rendez compte de la violence que vous exercez , Vous vous rendez compte que vous avez une attitude agressive et blessante que subissent tous les gens de culture musulmane croyants ou non ?

          ça ne me semble pas difficile à comprendre pourtant...

          • mardi 13 janvier 2015 à 11h02, par Simon Chalumot

            Et je rajouterais que les discours à la mode dans les milieux de la gauche saucisson-pinard depuis une dizaine d’année c’est l’Islam est la pire religion. Le Catholicisme à évolué, regardez, alors que l’Islam est rétrograde. Alors dire qu’on ne peut pas critiquer l’Islam, alors que c’est devenu le principal sujet des grands hebdos sur papier glacés remplis de pubs que lisent les cadres sups, puis depuis 2005 d’un fanzine à la marge comme Charlie, c’est quand même une sacrée distorsion de réalité il me semble. On nage en plein Orwell !!

            • mardi 13 janvier 2015 à 13h20, par Juste Merci

              Ouais bof, pas très convainquant ton truc. En fait l’islamophobie c’est mal parce que c’est un truc de peureux (waow c’est marqué dessus dis donc), de blanc si j’ai bien compris, et colonialiste. Fermez le ban, circulez y a rien à voir.

              Ben non mon grand, c’est une religion/idéologie de chiotte, comme beaucoup d’autres et qui ne mérite pas d’être respectée, même pas un quart de seconde. Tu remarqueras que c’est mon point de vue et que je n’oblige personne à le suivre, simplement, si t’as pas envie de te faire traiter « d’islamo facho gaucho » de base, évite un peu à ton tour de balancer du « racisme » et autre bonourdieuserie à la con lorsqu’on se moque de l’Islam. Bien entendu que certains font leurs choux gras et leurs de commerce de cette peur de l’Islam, et alors, si il y a des cons et des enculés, je ne peux plus moi m’exprimer sur le sujet et montrer, dire, en quoi ce livre, abominable qu’est le Coran est une insulte à la sensibilité et à l’intelligence humaine sans me faire traiter de raciste ? Je ne mélange pas la croyance et les croyants, merci d’en faire de même dans l’autre sens.

              Pour finir provisoirement, ici on « échange » en virtuel, et ce n’est pas parce que je pense que c’est de la merde en barre l’Islam que je m’en vais de ce pas m’empresser d’aller en discuter avec le moindre croyant que je rencontre. En fait, dans la vraie vie, on ne parle pas de ça ! Alors ta moraline, tu sais où tu peux aller l’étaler n’est-ce pas ?

              • mardi 13 janvier 2015 à 14h50, par Simon Chalumot

                Déjà je ne suis pas ton grand, deuzio tu répond à coté de la plaque, de trois je ne vois pas comment je peux prendre en considération quelqu’un qui utilise l’acte de sodomie comme une insulte. Et après c’est les religions qui sont obscurantistes... Je te laisse à ta testostérrone.

                • mardi 13 janvier 2015 à 19h10, par Juste Merci

                  Ou ça je fais référence à un acte de sodomie ? Dans tes rêves mon chou.



  • lundi 12 janvier 2015 à 17h10, par PMB

    Dans un Charlie d’août 2014, une bande dessinée pleine page de l’horrible Charb. Titre : Un millénaire d’évolution du Hamas. Où on voit un terroriste,case après case, évoluer et devenir apte à la négociation avec Israël. Il s’approche donc d’un Israélien joyeux. Je vous fais le dialogue :
     × Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
     × Reconnaître la Palestine, ce serait bien.
     × Sinon ?
     × Comment ça, sinon ?
     × Quoi ! Tu me menaces ! Le Hamas n’a vraiment pas changé ! Gardes !
    Et un soldat de Tsahal accourt.

    Et un dessin d’Honoré, un des assassinés :
    C’est Hollande, qui propose une aide humanitaire à l’Irak. Il dit « Ouf, on va moins parler de Gaza ! » Hollande, pas Charb !

    Plus une brève : « Les djihadistes prennent la plus grande ville chrétienne d’Irak. Les chrétiens croyaient que la foi déplace les montagnes, pas de bol, elle déplace les djihadistes ». Preuve que CH tape sur toutes les religions, qui se fout ici autant des muzz que des cacathos (ha mais non, là ils ne parlent pas des juifs, des sikhs, des mormons-le-noeud, des jéhovah-comjtepousse ! CH raciste !)



  • lundi 12 janvier 2015 à 17h11, par Karib

    Un peu de réflexion dans un monde de brutes.... On m’a transmis une interview de Marie-José Mondzain parue sur Mediapart. Je vous en fais profiter. Ne me remerciez pas, c’est tout naturel.


    La philosophe Marie-José Mondzain, spécialiste de l’image, du regard et de la démesure, revient pour Mediapart sur les attentats de Paris. Avec, comme après le 11 septembre 2001, le souci de penser l’impensable...

    Quand il s’agit de troquer le trauma pour le panorama, de passer de la sidération à la réflexion face aux images, il n’y a pas trente-six chemins : il y a la philosophe Marie-José Mondzain. Spécialiste de l’iconoclasme, Marie-José Mondzain s’investit dans les affaires de la cité, en dépit des frontières naturelles ou artificielles. De l’UEC (Union des étudiants communistes) dans les années 1960, à l’analyse du 11 septembre 2001, en passant par la défense de la liberté contre les nationalismes pendant la guerre en Yougoslavie, elle tente de faire face. Comme aujourd’hui, vingt morts après...
    Marie-José Mondzain, chez elle, à Paris, le 10 janvier 2015.

    MEDIAPART : Comment avez-vous reçu les attentats de Paris ?

    MARIE-JOSÉ MONDZAIN : Comme quelque chose de totalement éruptif et bouleversant, mais pressenti et loin d’être achevé.

    Il y a bien sûr cette violence si particulière, qui touche au plus près : je connaissais certaines des victimes de Charlie Hebdo. Stupeur, chagrin, deuil. Mais si je me réfère à l’état commotionnel du 11 septembre 2001 – on ne s’y attendait alors pas du tout –, notre désarroi vient aujourd’hui de ce que nous y réfléchissions depuis des mois et des années, du fait de ce qui s’est passé en Irak, en Libye, en Syrie, ou au Mali. Le Proche et le Moyen-Orient, l’islamisme, l’intégration ou la non-intégration d’une certaine communauté musulmane en France, sont des questions qui n’ont cessé de se dresser et de se tresser sous nos yeux. Nous ne tombons pas des nues. « J’attendais ça », soupira la vendeuse d’un magasin de vêtements de la rue Saint-Antoine à Paris, où j’ai appris la nouvelle mercredi.

    C’est comme la mort annoncée de quelqu’un : il y a toujours quelque chose d’irréductiblement surprenant. On nous dit que ce n’est pas fini. Quand cela recommencera, nous serons à nouveau commotionnés, envahis par le même chagrin et le même désespoir. Nous sommes donc pris dans ce double registre émotionnel, qui cumule l’attente et la surprise.

    Comment y faire face, intellectuellement ?

    La mort et le mal nous agressent et nous laissent sans réponse, tout en nous fécondant : il faut que l’impensable soit pensé et lui seul mérite finalement de l’être… Si nous nous unissons au nom de l’impensable, nous nous livrons aux mains de ceux qui pensent à notre place et qui prendront des décisions terribles sans que nous ayons pu exprimer nos doutes, nos interrogations, nos analyses. En tant que philosophe et citoyenne, je me dis : au travail ! Je l’avais tenté – et on m’en fit grand reproche –, au lendemain du 11-Septembre. C’était dans Le Monde, qui venait de publier son fameux éditorial : « Nous sommes tous américains. » Ma tribune avait pour titre : « Je ne me sens pas américaine. »

    « Je ne suis pas Charlie Hebdo » est déjà confisqué, pas par la pensée de gauche, cette fois…

    Quand j’ai vu surgir « Je suis Charlie », j’ai constaté, effectivement, une forme d’invariant dans le lexique des lendemains de catastrophe : cette signalisation de l’identification, empathique, compassionnelle, qui a sa valeur “fraternisante”. Mais attention ! Elle peut être très contre-productive. Ce « tous unis dans la terreur » induit une indistinction, une union de tous à tous les niveaux, dans toutes les classes sociales et dans tous les coins du monde : ce n’est pas vrai, c’est une fausse universalité qui opère comme slogan de communication massifiante.

    Nous ne sommes pas tous pareils face à cet événement. Certains vont tenter d’en tirer parti politiquement ; d’autres le vivront d’une façon purement primaire et affective, haineuse parfois ; enfin une minorité, que je souhaite voir devenir majoritaire, entend donc réfléchir aux causes véritables et profondes de cette situation.

    Un responsable du maintien de l’ordre l’a très bien dit lui-même, au soir du dénouement de ces attentats : nous continuerons à nous opposer par la force au terrorisme mais il faut réfléchir aux sources, nous ne sommes pas la solution. Voilà ce que cet homme a signalé au pouvoir et aux médias. C’est précisément quand nous avancerons dans l’analyse des causes que nous trouverons des désaccords.

    Lesquels ?

    Il faut demander des comptes à une grande partie des médias sur leur gestion de l’invisibilité ou même de l’effacement d’une jeunesse en déshérence, en désarroi, sans avenir, sans racines, ni culture, ni langue, ni mémoire : une jeunesse qui n’a jamais eu qu’une place réservée à la Star Academy ou dans certains sports, pour accéder à la visibilité et à l’illusion d’une intégration.

    Après que la traque était terminée, que la tragédie s’était achevée dans le sang, qu’il n’y avait donc plus lieu de se lancer dans des appels à témoins, avez-vous remarqué comment BFMTV et bien d’autres n’ont cessé, vendredi 9 janvier, de 17 h 30 à minuit passé, d’afficher les visages des trois terroristes qui avaient donc été déjà reconnus, nommés, tués : un Noir et deux personnages « de type maghrébin », comme on dit, dont l’un avec un petit peu de barbe. Et ça revenait en boucle…

    Pourquoi ? Pourquoi, puisqu’ils sont morts, sinon que ces médias étaient en train de fabriquer des effigies, des icônes de la terreur, avec une typologie sous-jacente et silencieuse. Les télévisions d’information en continu ont imprimé, dans la rétine de nos concitoyens, des vignettes propres à nous embarquer dans un face-à-face anthropométrique. La télévision a transformé des visages en faciès.

    « Il faut se battre pour la laïcité »

    Faut-il renoncer à toute image ?

    Là n’est pas la question : il faut des images ! Sont alors épinglées des personnes qui ont passé leur vie à se masquer et à voiler leurs femmes, qui ont donc de véritables stratégies d’invisibilité, de clandestinité, comme s’il fallait redoubler la disparition dont ils furent d’abord victimes, de par leur propre effacement initial dans la société française. Et ces personnes passent, tout à coup, dans un régime spectaculaire de héros meurtriers flamboyants. Au lieu d’enregistrer cet événement sous le mode respectueux dont doit bénéficier un être humain même condamné à mort – et de toute façon ils sont morts et ont payé pour leurs crimes –, nous entretenons les braises du faciès haïssable, de l’iconicité de l’homme à abattre. Ben Laden en fut un gestionnaire exemplaire.

    Dans toute l’histoire – coloniale puis de l’immigration –, de tels visages ont été des visages de clandestins. Ils voyagent en se cachant. Ils ne sont découverts que morts. Ils ont été frappés par un continuel non-droit à l’image. Et tout cela s’inverse quarante-huit heures durant à la télévision : survalorisation effarante de la médiatisation par l’image. J’y vois le contrepoint direct des décapitations, des horreurs et des tortures balancées sur YouTube par Daesh : puisque nous vivons dans l’image, en voici ! Le clandestin maintenu dans l’invisibilité devient alors ledeus ex machina du spectaculaire et de la mise en scène. Et il nous renvoie nos idoles, en un effet miroir.
    © Etienne Davodeau.

    En jouant sur la religion…

    Ils viennent effectivement d’une culture marquée par la méfiance voire le refus à l’égard des images, mais ils deviennent les maîtres des images. Ils répondent, en veux-tu en voilà, à la demande des iconolâtres. Ils appellent au téléphone le moteur de la visibilité : BFM-TV, pas l’AFP. Ils médiatisent et théâtralisent. Stockhausen avait même parlé du 11-Septembre comme d’une « performance artistique », pour insister sur cette mise en spectacle pratiquée par les terroristes, ce qui avait choqué beaucoup de monde.

    Treize ans plus tard, l’organisation pyramidale avec un chef charismatique, iconique et sacralisé (Ben Laden) a disparu, au profit d’instances disséminées. Voilà qui s’avère également en miroir avec ce que vivent les sociétés occidentales : nous n’avons plus guère de chef non plus, et surtout pas charismatiques, en France singulièrement ! Personne pour « défendre nos valeurs », comme on dit. Aucune figure rédemptrice à l’horizon quant à la République ou à la démocratie : avis de recherche généralisé… Les citoyens s’organisent alors pour ne plus penser en termes de politiciens providentiels, d’élections, ou de partis. Fini, les héros, pensons en termes de réseaux, d’associations, de forces microsismiques. Si nous pouvons changer ce monde, ce ne peut être qu’en travaillant la trame de la société de la façon la plus souterraine qui soit. Nous ne sommes pas loin de la dissémination clandestine.

    Or c’est exactement la leçon tirée par Daesh, comme le dit Gilles Kepel : constituer, grâce à la dissémination, un tissu de plus en plus menaçant, qui va ronger de l’intérieur et de façon insidieuse la structure sociale et politique de l’ennemi désigné. Les islamistes se posent donc la question du pouvoir dans les mêmes termes que nous ! Avec un supplément : ils se sont saisis d’une idéologie religieuse. Elle leur sert de fil conducteur, à la fois ancestral et artificiel. L’islamisme est un islam trafiqué, qui trahit, nous dit-on, les véritables valeurs musulmanes, ce que je suis prête à croire – comme je suis prête à croire qu’il existe, au contraire, un islam parfaitement libéral, humaniste, apte à vivre dans la République française ou en Europe, dans la concitoyenneté la plus paisible.

    Mais quand j’entends à la radio un responsable musulman français déclarer qu’il attend, au lendemain des attentats de Paris, que l’islam soit considéré comme une religion nationale, je regimbe. La question me semble plutôt de savoir si les musulmans, comme les chrétiens ou les juifs de France, s’accorderont pour vivre dans une société laïque.

    Je suis sûre que les attentats de Paris n’ont rien à voir avec l’islam – ce n’est qu’une idéologie perverse de manipulation agitée par les recruteurs des terroristes –, mais il serait bon que la communauté musulmane condamne un jour publiquement, en France, l’exercice de la charia.

    Une telle injonction n’est-elle pas, à cette heure, d’une grande violence suspicieuse à l’égard de tout citoyen français de confession musulmane ?

    Je pense que la situation des femmes musulmanes doit partager les libertés et les acquis – culturels ou politiques – des femmes juives, chrétiennes, etc. Peut-être que j’ai tort d’en faire la demande – je n’en fais pas une condition et suis d’accord pour qu’il y ait, dans l’état des choses, une normalisation absolue de la religion musulmane à l’égale des autres confessions. Toutefois, en tant que femme, je souffre lorsque je vois la condition des musulmanes, citoyennes françaises, en France. Tout comme pour certaines femmes juives ultra orthodoxes, ajouterai-je. Sans oublier les fous furieux de la communauté chrétienne aperçus lors de “la Manif pour tous”. Il faut se battre pour la laïcité.

    « Grimace disqualifiante virant à la nausée »

    Une laïcité de tolérance ; pas forcément si sourcilleuse à l’endroit de l’ensemble d’une communauté ainsi montrée du doigt…

    Sans doute faut-il procéder par étapes. Et sûrement pas au lendemain des attentats de Paris. Mais à plus ou moins long terme, il faudra en passer par là. J’ai de plus en plus de mal avec le voile intégral qui condamne les femmes à l’invisibilité – même si certaines prétendent ne pas se sentir effacées, mais se sentent protégées voire sacralisées et toutes-puissantes sous leur voile.

    La place des femmes revenait dans le discours des assassins de Charlie Hebdo…

    Oui, avec aussi l’assertion « on n’a pas tué de civils ». La violence n’a donc pas été « aveugle » – un responsable musulman interrogé sur une radio l’a condamnée en ce terme –, mais ciblée. Le supermarché casher était bien en ligne de mire. Rien d’aveugle dans ce choix, tout au contraire.

    De même que les serial killers ne tuent pas n’importe qui n’importe comment, les trois terroristes avaient leurs obsessions ritualisées. Le tueur en série se vit déjà lui-même dans la série : il n’existe pas, il est irrepérable et sérialisé. Il agit précisément depuis cet effacement dans la série. C’est un numéro : un non-sujet qui fait un “numéro”, c’est-à-dire une performance spectaculaire. Il sort paradoxalement de l’anonymat par la destruction des autres et par sa propre destruction, sacralisée, idéalisée.

    Avec dix-sept victimes en trois jours, trois terroristes tueurs en série se sont donné des cibles, tout comme Mohammed Merah voilà bientôt trois ans. À Toulouse, ce n’étaient pas des dessinateurs de presse mais des militaires et comme toujours des juifs. Cibler la création, c’est avouer sa propre haine de la vie et croire dans l’impossibilité de la liberté. Cela suppose un effondrement subjectif, dont les causes nous concernent au plus vif.

    Qu’ont-elles en commun, ces cibles, à leurs yeux de terroristes ?

    Elles incarnent l’objet d’un immense dégoût et d’un rejet radical qu’inspire l’Occident à l’islamisme fondamentaliste – et parfois, il faut bien le dire, à des tenants moins extrémistes de la religion musulmane. L’Occident néolibéral apparaît politiquement et moralement pornographique, idolâtre et profanateur de la transcendance.

    La civilisation ou bien la démocratie occidentale ?

    La civilisation capitaliste occidentale issue de l’impérialisme colonial et de la généralisation de la corruption.

    La faiblesse que perçoivent les terroristes dans une démocratie délibérative, qui prétend accueillir autrui, n’est-elle pas à rapprocher de leur mépris envers la femme ?

    Le dégoût, surtout dans une passion meurtrière, n’est pas une chose simple. Il y a sûrement un dégoût sexuel et politique se fixant sur la faiblesse, à laquelle s’oppose une exaltation de la force.

    La situation coloniale permet de comprendre d’où vient ce genre de répulsion. Je suis née en Algérie en 1942. Adolescente, j’ai constaté le haut-le-cœur qu’inspirait le colonisé chez le colonisateur. Qu’il s’agît de son habillement, de son odeur, de sa cuisine, de sa culture, de sa langue, de sa famille : tout était l’objet d’une grimace disqualifiante virant à la nausée. Le colonisé était perçu et décrit comme un animal sans hygiène physique ni morale.

    Le dégoût du terroriste actuel serait en miroir du dégoût du colon de jadis ?

    Oui. Abdelwahab Meddeb avait analysé tous les registres de causalité de ce qu’il appelait La Maladie de l’islam : la colonisation n’était pas des moindres. De la Compagnie des Indes orientales en Afrique du Sud aux “boat people” de Lampedusa ou Gibraltar, il y a un fil rouge dont nous payons le prix aujourd’hui.

    Mais il est essentiel, pour comprendre ce qui se passe sous nos yeux, de faire une analyse des enjeux financiers et de la duplicité de certains pays musulmans à l’égard du fondamentalisme. Les stratégies meurtrières que nous voyons opérer au Moyen-Orient, face à la passivité tout aussi stratégique de l’Europe, sont inséparables des intérêts pétroliers, ou des trafics d’armes et de drogue.

    C’est en réaction à une telle géopolitique, qui s’est pétrifiée avant de se putréfier comme en Syrie, que l’islam devient une force purificatrice menant à cet islamisme d’ange exterminateur, à même de parcourir une jeunesse désespérée, du Sud au Nord. Voilà comment certains éléments les plus enragés entendent devenir, à partir de leur invisibilité, la puissance la plus spectaculaire en tant que puissance de mort : c’est une sorte de « Viva la muerte ! ».

    Comment est-ce réparable ?

    En France, il y a une défaillance fondamentale dans la distribution du savoir et de l’égalité des chances. La société massifiée par le néolibéralisme est fondamentalement inégalitaire. Nous ne nous en sortirons que par une révolution politique. Celle-ci n’a encore effleuré ni la médiocratie régnante, ni la domination néolibérale : privilégier l’éducation, séparer la culture de la communication, apprendre l’art du voisinage et le débat conflictuel non meurtrier. La réponse à ce qui se passe ne peut être que politique et doit passer par les énergies créatrices. Ce n’est pas un hasard si les victimes, mercredi, étaient des artistes. Si ce monde doit changer, pensons alors ce changement en termes de création, d’invention, d’imagination. Gide disait :« Les criminels manquent d’imagination. »

    — 

    • lundi 12 janvier 2015 à 17h30, par Manu

      Grand merci pour cet interview, Karib !

    • lundi 12 janvier 2015 à 22h16, par bonnechance

      Que dire devant une telle liste du plombier aussi exhaustive ? On reste sidéré devant ces 346 chemins qui n’en sont il est vrai (là médiapart a raison)pas 36.
      On ne peut qu’ajouter « paix sur la terre aux hommes et aux femmes de bonne volonté et les vaches seront bien gardées. »

    • mardi 13 janvier 2015 à 09h41, par juliette

      Plus à froid : bonne analyse de la construction des icônes et du Viva la muerte. Il y a, néanmoins, une multitude bigarrée de "Je ne suis pas Charlie, c’est un peu court de le réduire à sa confiscation lepéniste (c’est le journaliste qui le fait, si je comprends bien le texte sans sa mise en forme).

      Sinon, réécouter Rokaya Diallo pleurer lorsque Rioufol lui demande de se désolidariser « en tant que Musulmane », lui qui bien sûr s’exprime « en tant que citoyen ».



  • lundi 12 janvier 2015 à 17h12, par Wikiii

    Je ne manie certes pas la plume comme vous, et vous donnerai probablement quelque nausée avec les fautes d’orthographes que je laisserai passer ça et là, mais qu’importe j’ai également besoin de réagir à vos échanges.

    La question pour moi, n’est pas là de savoir si CH est islamophobe. Pour résoudre cette question, libre à vous de porter plainte et de faire condamner, avocats contre avocats, tout ce qui serait de l’ordre du racisme.
    La question n’est pas non plus pour moi de débattre sur oui ou non le blasphème doit-il être puni. Ni à partir de combien de blasphèmes ça commence à être répréhensible.

    Pour moi, « je suis Charlie » est un emblème qui signifie une chose au final : je suis touché. Blessé. Meurtri. Personnellement atteint.
    Cet emblème a eu une histoire accélérée, devenant une sorte de drapeau, et a aidé quelque part à ce que le monde (je ne parle pas ici des 50, hein ? ;-)) soit concerné par l’importance de la liberté d’expression. Celle là même que j’utilise aujourd’hui. Et vous aussi.

    Dans la même mouvance que pour moi (et pour beaucoup je crois...) « je suis Charlie » signifie « je suis blessé » affirmer haut et fort « je ne suis pas Charlie » ne signifie non pas « mettre une distance avec la ligne éditoriale de CH » mais « je ne suis pas blessé ».

    Je sais que ce n’est pas votre cas.
    Mais la négation que vous réclamez n’aurait elle pas créé une toute autre chose si chacun avait à cœur de hurler « je ne suis pas juif » « je ne suis pas musulman » « je ne suis pas... » pour chacune des choses qui ne les représentent pas.

    Le « je suis... là » est l’important pour moi pour caractériser un rassemblement autour de valeurs.

    J’aurais préféré un « je suis article11 »...
    Maintenant à chacun son opinion.

    Moi de mon côté « je suis ému » :-)



  • lundi 12 janvier 2015 à 17h38, par Palestine

    La conscience du capital :

    Pour mettre à l’abri l’oligarchie, point de luttes de classes.
    Détournement de la laïcité, inégalités des droits, domination patriarcale, racismes, homophobie, sexisme.
    Les menaces ne sont pas toujours où l’on dit.



  • lundi 12 janvier 2015 à 19h49, par Fable

    Le jour où les Français auront à se positionner sur la question : « Est-on Charlie ou non » ; ce jour sera le début de tous les extrémismes.
    Les intelligences de tout bord, instrumentalisées ou non, se radicaliseront pour défendre un camp ou un autre... et quelle sera la suite, si un médias devait défendre la Démocratie, l’autre la laïcité, l’autre le judaïsme, l’autre l’islam, et tel autre la chrétienté, et l’autre le nationalisme, et cet autre le communautarisme,...
    Comment ne pas fragmenter la Société et engendrer des tensions, des conflits, voir guerre civile ?
    Stop ! halte aux racismes et aux fossoyeurs de tous bords

    • lundi 12 janvier 2015 à 20h29, par Simon Chalumot

      @fable

      C’est bien ce que je trouve effrayant dans cette mobilisation qui n’en est pas une...

      On est dans l’injonction et le binaire. en général ces périodes sont les préludes des massacres et des guerres, et ne sont JAMAIS spontanés. On exploite une émotion, une panique pour créer du consensus, et préparer une opinion. Soit dit en passant c’était l’objectifs des 3 cloches qui ont perpertré le massacre, et ils ont réussi leur coup puisque la majorité de la population accepte son enrôlement par peur, ignorance, et absence totale de culture politique. C’est cette passivité qu’on voudrait faire passer pour un engagement pour la liberté d’expression. Mais ce n’est rien d’autre qu’un déchainement émotif canalisé vers un but guerrier, et allant dans le sens d’une disparition de la démocratie qui n’est de toute façon plus qu’une coquille vide. J’irais même plus loin. J’ai l’intuition que cet évènement constitue un enterrement de première classe, de la construction politique construite durant la Révolution Française. Les débats sur l’Islamophobie sont dérisoires maintenant. L’enjeu va être de résister pour continuer à exister et à combattre sur un terrain politique pour abattre cette monstruosité que constitue le capitalisme qui dévaste lea planète depuis 2 ou 3 siècles. C’est maintenant une question de survie. Et surtout ne pas rentrer dans le jeu des pseudo débats qu’on nous impose, et voir quels sont les vrais enjeux.
      Et sans les Monarchies pétrolières, les dictatures labellisées OTAN, et l’Etat fasciste d’Israêl, les mabouls de Daesh n’aurauient jamais vus le jour. Mais c’est sur c’est plus intéressant de se polariser sur les Islamos gauchistes, ou les Hitleros-trotskystes à la solde de la barbarie, degré zero de la pensée binaire des Texans charlistes qui ferraillent sur ce fil

      • mardi 13 janvier 2015 à 02h19, par pièce détachée

        @ Simon Chalumeau :

        On ne saurait mieux dire. Durant ces jours de gavage à la crème au beurre nationale, j’ai imaginé de crayonner le hashtag #Je suis ce conglomérat planétaire bouffi qui s’accommode qu’une fillette de dix ans privée de son nom vienne d’être poussée avec succès, farcie d’explosifs, sur un marché nigérian par Boko Haram.

        Des yeux ronds, oui. Des like & followers, non, pas trop (« nan mais attends c’est pas le moment là, on est quatre millions solidaires fous pas la merde », genre).



  • lundi 12 janvier 2015 à 20h55, par NG

    Le texte d’Olivier Cyran, que j’ai découvert à l’occasion de ces tristes événements, est tout bonnement remarquable.



  • lundi 12 janvier 2015 à 22h02, par H.

    « Si nous nous unissons au nom de l’impensable, nous nous livrons aux mains de ceux qui pensent à notre place et qui prendront des décisions terribles sans que nous ayons pu exprimer nos doutes, nos interrogations, nos analyses ».

    http://www.mediapart.fr/journal/cul...



  • lundi 12 janvier 2015 à 22h07, par as

    J’ai partagé votre texte en cette période - je l’ai découvert en cette période - mais pas en tant que charognard, pas par des charognards.
    Partagé prudemment, confidentiellement, pour l’honnêteté intellectuelle, pour illustrer sans haine un propos, ni sans condamner pour autant. Confidentiellement pour ne pas risquer d’attiser la haine dans un sens comme dans l’autre, pour ne pas perturber le deuil.
    Merci néanmoins de votre « mise à jour ». La classe.



  • lundi 12 janvier 2015 à 22h58, par sebbrique

    salut A11.

    merci et bravo de cette réédition ou remise en avant difficile et pourtant salutaire du texte de cyran.

    pas facile de trouver les mots, surtout ces jours, hein ?
    à nous alors, « lecteur-euse-s averti-e-s », à nous de faire, définitivement, la part des choses.

    quelques chouettes commentaires, et le mérite de porter le débat plus haut que le caniveau béant qu’est devenu l« agora ».

    l’islam, la presse, la guerre, sont des sujets un peu épineux, pour les torcher en 2-2.
    charlie a contribué comme on sait.
    cyran leur a répondu.
    charb lui a répondu (in Le Monde, jadis)
    charb est mort.
    nethanyaou est à paris faire son marché.
    Bauer est à Libé faire son marché.
    Article 11 est sur le net faire son boulot.

    bon courage à vous, ces temps semblent pas s’annoncer simples.
    à rédiger, pour commencer.

    sebbrique



  • lundi 12 janvier 2015 à 23h23, par pc

    C’est drôle les commentaires... Il y en a plein qui ont survolé l’article et n’ont pas compris qu’il leur était destiné.



  • mardi 13 janvier 2015 à 01h57, par H.

    Je n’ ai pas eu le choix du site, car ailleurs, l’article est payant pendant quelques jours et là il est gratuit.

    Paru sur un autre site adverse, ce sera aux internautes qui se reconnaitront dans ces mots ou qui auront envie de poursuivre la lecture de régler avec eux-mêmes les incohérences de l’époque et de la putasserie qui va avec. Ce n’est pas moi qui règle les étranges mœurs de l’édition, surtout sur le blog concerné où le taulier milliardaire fait la pluie et le sale temps sans compter des guerres infâmes qui ne disent pas encore tout à fait leur nom.

    A vous de voir.

    Manifestation d’hier à Paris, dimanche 11 janvier 2015 :

    « Grande ruée vers la servitude volontaire. Que dis-je, volontaire ? Désirée, revendiquée, exigée »

    Article « L’illusion lyrique » par Jacques-Alain Miller

    http://laregledujeu.org/2015/01/12/...



  • mardi 13 janvier 2015 à 10h59, par Michel

    Bonjour,
    Quand je l’ai lu en 2013, j’ai trouvé le texte de Cyran intéressant et convaincant.
    J’ai lu ensuite la réponse de Zineb El Rhazoui que j’ai également trouvé intéressante et convaincante.
    (http://www.cercledesvolontaires.fr/...).
    Par contre, j’ai du mal à trancher ce débat, étant donné que j’ai arrêté de lire Charlie Hebdo y a pas loin de 15 ans, trouvant son impertinence plus du tout pertinente. Bref.
    On parle ici de débat, et je ne comprends pas pourquoi la réponse de Zineb est si peu diffusée (après, si quelqu’un pouvait m’éclairer : le site sur lequel a été publiée cette réponse me semble très limite politiquement).

    • mardi 13 janvier 2015 à 12h56, par PMB

      // Et moi, et moi ? Tu as préféré taire mon nom, alors que ce sont bien mes articles que tu pointes du doigt comme dangereusement « islamophobes », donc, selon toi, forcément racistes. Je me suis franchement demandé pourquoi, et je ne vois que deux options. Soit cela te gênait d’apprendre aux détracteurs de Charlie Hebdo (qui ne peuvent adhérer à ton raisonnement que s’ils ne le lisent pas) que l’auteure de ces insanités racistes appartient justement à la race musulmane. Soit tu n’as simplement pas estimé ma personne digne d’être citée, puisque dans un canard de fachos comme Charlie, je ne peux être que l’Arabe de service. Moi, on m’aurait embauchée pour servir d’alibi, pour que Charlie fasse son quota de diversité, mais tu n’envisages en aucun cas que l’on ait pu m’intégrer à l’équipe simplement pour les mêmes raisons que toi il y a quelques années. Un Olivier, on l’engage forcément pour ses qualités professionnelles, une Zineb, elle, on ne l’engage que par discrimination positive. A moins que tu ne m’aies « épargnée » parce qu’avec moi, tu n’as aucun compte personnel à régler, contrairement à une bonne partie de tes anciens collègues. Dans ce cas là, j’engagerais les lecteurs à chercher les motivations de ta tribune ailleurs que dans le débat d’idées.//

      Zyneb el Rahoui.

      (Aucun besoin de commenter)

      • mardi 13 janvier 2015 à 13h21, par PMB

        http://www.lemonde.fr/societe/artic...

        Pas davantage besoin de commenter.

        • mardi 13 janvier 2015 à 13h32, par Michel Davesnes

          C’est vrai qu’il n’y a rien à commenter dans cet article du Monde qui n’a aucune dimension informative ni explicative. La dessinatrice est simplement tout à son chagrin, ce qu’on ne saurait lui reprocher.

          • mardi 13 janvier 2015 à 14h09, par PMB

            Elle est journaliste, pas dessinatrice. Vous ne lisiez donc pas cet hebdo sur lequel on sent que vous avez une opinion tranchée

            Elle nous informe sur qui était réellement cette bande, bien éloignée de la caricature simpliste qu’en font certains ici.

            Mais merci de ne pas lui reprocher son chagrin, on a vu sur le lien où elle répond à Cyran que, dans les commentaires, c’est bien le seul reproche qu’on épargne à cette « beurette de service », cette « journapute ».

            • mardi 13 janvier 2015 à 14h10, par PMB

              « cet hebdo sur lequel on sent que vous avez une opinion tranchée »

              Si je vous prête un sentiment que vous n’avez pas, je vous présente mes excuses (pataper, Simon Chalumot !)



  • mardi 13 janvier 2015 à 12h15, par Reveric

    je n’ai plus lu CH le jour ou Val a viré Siné.
    L’article d’O.Cyran m’avait aidé à y voir un peu plus claire.
    l’épisode de la « montée des marche » à Canne m’avais sidéré ; Mais c’est anecdotique.
    Donc nous somme tous.
    http://www.legrandsoir.info/nous-so...

    • mardi 13 janvier 2015 à 16h58, par Reveric

      Je cite N. Chomsky : « Les slogans omniprésents du style « Je suis Charlie », ne devraient indiquer, ni même sous-entendre, aucune association avec le journal, du moins dans le contexte de la défense de la liberté d’expression. Ils devraient plutôt exprimer une défense de la liberté d’expression quoique on puisse penser du contenu, même si ce dernier est jugé méprisant et dépravé. »

      • mardi 13 janvier 2015 à 19h31, par reveric

        Et une chose est certaines :
        je n’aurai jamais pu assumer de differ dans la Zup de mon quartier au marché du dimanche matin ou se cotoie plus de 50 ethnies différentes certaine manchette de CH en première e couverture (comme je le fais parfois pour d’autre canard).
        Ou alors l’oeil aux aguets.
        Et le dos au mur.
        Un texte à coté de certains dessins c’est un pétard mouillé à coté d’une grenade dégoupillé en terme « d’efficacité »



  • mardi 13 janvier 2015 à 12h49, par Gnoppod

    J’ai partagé avec plaisir les réflexions du Comité de rédaction d’Article11. Cela m’a fait du bien dans ces moments où nous sommes soumis(e)s à d’étranges injonctions.

    J’ai aussi apprécié l’article d’Olivier Cyran, qui mettait des mots et des faits sur une dérive m’ayant amené à résilier mon abonnement à Charlie Hebdo, ne supportant plus, notamment, les éditos de Philippe Val.

    Merci donc pour ce travail nécessaire en des temps difficiles.

    Pour les commentaires, j’ai été très étonné de certains énoncés. Peut-être que cela vient du fait que je ne vis ni ne milite en France...

    • mardi 13 janvier 2015 à 15h17, par un-e anonyme

      Pas mieux… et je vis en France.
      x
      Effectivement certains commentaires sont vraiment étonnants, je veux dire ceux qui sont construits, pas les « c’est çui qui dit qui y est ».
      x
      Si je revendique la liberté d’expression (qui contient la liberté de blasphème) je ne peux en aucun cas reprocher quoi que ce soit aux dessins de qui que ce soit, c’est un droit à l’expression irréductible.
      x
      Le Charlie de Val est devenu à gerber pour moi quand il a commencé à « argumenter » pour la guerre au Kosovo, c’est pas d’hier que j’ai abandonné cette troupe de pales copies (à part deux-trois vieux) du Charlie authentique. Et alors ? Ça n’empêche aucunement que cette troupe continue son p’tit boulot comme elle l’entend, il faut simplement lutter contre ses positions mal venues par d’autres publications et argumenter intelligemment.
      x
      Une bonne part des commentaires ici ne font état que des dessins mais il y avait du texte surtout, il suffisait de lire les articles de Fourest pour comprendre dans quel sens tournait la ligne générale de ce journal. C’est leur liberté d’expression, cette liberté est indiscutable, les propos tenus doivent être combattus par les armes intellectuelles, pas par des argucies.
      x
      Le premier a inventer le monothéisme Akhénaton (orthographe garantie au pif) s’est grave mordu les doigts, passons. Les juifs s’y sont mis il y a 6 mille ans, les chrétiens, il y a 2 mille à la grosse, les musulmans ferment le banc avec un p’tit retard de 622 ans par rapport au deuxième sur la ligne d’arrivée… bref des broutilles par rapport au temps de la vie humaine sur terre. Pas étonnant que la purge soit longue pour se débarrasser de tout ces fardeaux. Et surtout comprendre et faire comprendre qu’on n’a pas besoin de ça pour organiser la vie en commun, bien le rebours !
      Il me souvient que j’avais vu un dessin (peut-être dans Charlie !) : un anarchiste et un religieux croqués, la légende du dessin demandait qui avait fait le plus de morts………
      x
      J’étais venue faire un tour sur Art. 11 histoire de changer de sujet non par lassitude ou indifférence mais n’étant pas charlie moi-même, je commençais à saturer grave, raté :-))



  • mardi 13 janvier 2015 à 13h23, par MD

    J’ai essayé de publier un comentaire sous l’article de Soubrouillard, dans Marianne. Commentaire censuré immédiatement, sous couvert de « modération ». Voici ce qu’il disait :
    Marianne, autrefois connu pour encourager la liberté de pensée, est devenu un journal stalinien de la pire espèce en censurant les commentaires défavorables. Régis Soubrouillard est incapable de recevoir la moindre critique, notamment à propos de cette saloperie consistant à accuser les critiques de Charlie-Hebdo, comme Olivier Cyran, d’avoir, en quelque sorte, « armé » les assassins.



  • mardi 13 janvier 2015 à 13h23, par metalupyourass

    A tous,
    J’ai lu les commentaires pour cet article et celui de Cyran. Mal à la tête à la fin car il était 2 h00 du matin.
    Je n’ai peut etre pas la plume ou l’intelligence de vous tous mais cela ne m’empêche pas de penser.
    Tout d’abord être Charlie, ce n’est pas dire amen à tout ce qu’a dit, écrit CH. C’est être révolté de ce qui s’ est passé. Des musulmans, des juifs, des chretiens (dont je fais partie) et tout simplement des français sans convictions religieuses ont dit je suis Charlie non par soutien aux propos mais à la liberté d’expression. CH n’a jamais fait dans la dentelle et tout le monde en prend pour son grade. Des unes m’ont choqué ou on choqués d’autres. Ceux qui se sont sentis attaquer ont fait parfois des recours en justice. Parfois gagné, parfois perdu. Un musulman disait à l’antenne qu’il etait Charlie car on ne pouvait tuer ni en son nom, ni au nom de sa religion. Contrairement à beaucoup d’entre vous, les gens dans leur majorité font la part des choses. Je ne verse pas dans l’angelisme, c’est juste un constat : 4 millions de personnes dans les rues, 60 mille CH vendus par semaine...CQFD.
    Par rapport l’article de Cyran bien ecrit, argumenté, je n’ai pas d’avis par rapport au départ de Sine ou à ligne de Val, n’achetant CH que 7 ou 8 fois par an. Par contre je suis quelque peu éberlués qu’on puiisse penser que des gens comme Honoré, Cabu ou Wolinski etaient racistes... A 80 balais et leur passé, on ne se le laisse pas influencer comme l’article pourrait le laisser croire...
    Par ailleurs, pourquoi (c’est un tort ou pas , je ne sais pas) CH a peut-être insisté ( là je voudrais des chiffres et non un avis) sur la religion musulmane ? Tout simplement parce que la réaction des intégristes est telle qu’on a envie de remettre le couvert rien que pour les voir s’ enerver. Cela me rappelle bêtement ma soeur et moin lorsque nous etions enfants. Plus cela marche plus on le refait. Pour le mariage pour tous c’était pareil. Donc non pas de racisme exacerbé à retrouver mais juste des emmerdeurs voilà. Si les réactions integristes avaient été s plus faibles, sans doute que CH en aurait moins fait.
    Regarder ce cher Le Pen, je ne l’aime pas. Je ne suis d’accord en rien avec ces idées mais je ne vais pas aller le tuer pour autant.
    A bien y regarder, je pense que ceux qui ne sont pas Charlie Hebdo dans leurs commentaires, sont Charlie dans leur etat d’esprit.



  • mardi 13 janvier 2015 à 14h13, par Charlotte Aristide

    Merci pour cet article de mise au point.

    J’ai diffusé récemment votre article de décembre 2013 questionnant le message de Charlie Hebdo parce que je partage sincèrement sa position, son analyse très juste et si rare, et en aucun cas pour accuser ce journal de racisme, encore moins pour justifier l’impardonnable attentat commis contre sa rédaction.

    S’il y a un responsable au « djihadisme » en France, c’est la France elle-même, ses institutions, son gouvernement, son opinion publique, ses représentations, qui ne laissent pas de place à la diversité culturelle, qui laissent se creuser les inégalités, et qui font que certains se sentent exclus de cette nation alors qu’ils sont nés français et on grandit en France.

    Pour moi il serait bon que ces tristes événements de la semaine dernière soient suivis de réflexions constructives. Il est temps que nous nous posions les bonnes questions, ensemble, au lieu de sans cesse nous entre-tuer (même si ce n’est que verbalement) quand ce que nous voulons pour la plupart c’est la même chose : la paix, la liberté, le bonheur.

    Merde !



  • mardi 13 janvier 2015 à 14h21, par PMB

    Si quelqu’un a des raisons d’en vouloir à Charlie, c’est Siné. Lui a été viré, pas Cyran.

    Renseignez-vous sur sa réaction bouleversée, sur son offre d’aide alors qu’il en chie à l’hosto.

    C’est ça, la classe.

    Ps Je lis aussi Siné Hebdo. L’ouverture d’esprit ne demande aucun héroïsme, et l’intelligence, tout le monde en a une, il faut juste s’en servir (non, non, SC, ce n’est pas une injonction fasciste, juste un conseil d’ami, si, si !)

    • mardi 13 janvier 2015 à 14h57, par Simon Chalumot

      Et bien démontrez le !

      D’autre part avec toute la considération et la tendresse que j’ai pour Siné, sur la question des religions je trouve qu’il est à coté de la plaque, comme ceux de CH, et qu’il se trompe de combat.

      Je n’ai aucune leçon à recevoir de la part d’un mec qui croit aux unions nationales, et autres conneries patriotardres et qui véhicule des clichés sur les femmes voilées et l’Islam en général

      • mardi 13 janvier 2015 à 15h13, par MAT

        Pas de leçon, donc, ni même de conseil, juste une suggestion : faites une poupée vaudou à mon effigie et enfoncez-lui des aiguilles, ça vous détendra !

        (En tout cas, moi ça me détend de vous répondre !)

      • mardi 13 janvier 2015 à 19h17, par Juste Merci

        Je vous suis un peu partout Chalumeau dans les commentaires, question aveuglement vous vous plantez là mon chou, un vrai disque rayé. Du commentaire de commentaire, j’adore...



  • mardi 13 janvier 2015 à 14h39, par Scarfanti

    Ce que je peux savoir de plus sûr c’est ce dont j’ai été le témoin direct.
    Ainsi s’agissant de terrorisme, je peux révéler deux anecdotes qui ne font aucun doute.

    La première. Après l’exécution de Mohamed Merah, un ministre a déclaré que Merah se trouvait en Afghanistan, de telle période à telle période, qu’il y suivait un entraînement militaire intensif. Maître Etelin m’a pourtant confirmé, par Sms, et sans ambages que c’était impossible car alors Merah était son client à Toulouse... _ 
    La deuxième : ça devait être en 1997. Je me trouvais dans le Lot-et-Garonne. Je voyais quotidiennement un ami et détail piquant, nous lisions, à chacune de mes visites « Charlie hebdo ». Un jour je l’ai trouvé très agité et très angoissé. La gendarmerie s’était invitée chez lui sans mandats de perquisition. Sans lui donner le motif de leur visite. Ils ont saisi son matériel informatique au prétexte qu’il gravait illicitement des CD. Par la suite il a été convoqué régulièrement à des interrogatoires. Les seules questions qu’on lui posait concernaient sa fréquentation d’un site Corse dont le nom devait être Indepenza Corsica, ou quelque chose d’approchant. On le questionnait sur les membres du site. On lui a sorti une liste sur papier sur laquelle figuraient les noms ou les pseudonymes de tous les membres du site. Cette gendarmerie, il n’est pas inutile de préciser, est située dans une ville de 10 000 habitants, pas plus. Un jour au cours d’un interrogatoire on lui signifie qu’il est passible d’une peine de plusieurs années de prisons parce que, comme tous les membres du site, mon ami aurait reçu des images pédophiles en provenance des Etats-Unis. Il m’a dit qu’il n’avait jamais reçu de telles images. Les jours suivants dans « Charlie hebdo », sous la plume de Philippe Val, le journal louait le gouvernement Jospin qui venait de signer des accords de paix avec le FLNC. Mon ami m’a alors révélé que, ces derniers temps, le cheval de bataille de ce site Corse, qu’il fréquentait, c’était justement de dénoncer ces accords de paix entre le gouvernement Jospin et le FLNC. Selon les membres de ce site, ces accords cachaient les raisons véritables de la « paix » et ces raisons portaient sur de vastes accords immobiliers entre l’Etat français, le FLNC et la Finivest de Berlusconi. Une affaire de gros sous qui risquait de détériorer le paysage Corse. Les membres de ce site étaient très portés sur la préservation écologique du patrimoine Corse, comme beaucoup de mouvements indépendantistes, originairement.
    L’instruction a duré plus d’une année, les interrogatoires se sont succédé, toujours orientés sur le problème Corse, jamais sur le gravage illicite de CD. Mon camarade a cru devenir fou, il était extrêmement torturé, avec des idées de suicide et de vengeance, car planait toujours au dessus de sa tête la menace de plusieurs années de prisons.
    Finalement l’affaire s’est conclue devant un tribunal. Il y était seul, avec son avocat et la seule peine qu’on lui a infligé c’est un retrait du permis de conduire pour six mois...
    Toute cette affaire a considérablement changé mon ami... Nous ne nous voyons plus parce que trois, quatre ans après cette histoire, il a intégré le service des étrangers de la Préfecture de Gironde. Il traite de dossiers d’expulsions, il envoie des gens en camps de rétentions, il est le représentant de l’institution auprès des tribunaux dans le cadre de mesures d’expulsions....

    A Supposer donc que les journaux, leurs éditorialistes et Charlie hebdo, notamment, savent toujours de quoi ils parlent quand ils font un sujet, surtout sur des sujets aussi épineux et confus.
    La seule chose qu’on peut affirmer c’est que la barbarie existe bel et bien, mais les barbares ne sont pas toujours ou pas seulement ceux qu’on désigne avec force et battage médiatique...

    (Comme beaucoup j’ai cessé de lire Charlie hebdo. Je dois reconnaître que ma sensibilité s’est trouvée heurtée par une dérive manifeste du journal... Cette façon de flirter avec un anti islamisme devenu suspect parce qu’il atteignait des gens ordinaires, des gens qui n’avaient rien, hormis leur foi et à une période où les expulsions se multipliaient, tandis que comme le soulignait Marie Cosnay ("Entre chagrin et néant-Audiences d’étrangers) le droit était de plus en plus régulièrement bafoué dans ces procédures sauvages... C’était trop. Charlie était probablement devenu un journal bobo. Alors j’ai écouté Olivier Cyran comme j’ai lu Marie Cosnay et si O.Cyran avait effectivement des comptes à régler, il a bien fait de le faire)

    • mardi 13 janvier 2015 à 15h14, par Manu

      Charlie Hebdo, un journal « bobo » ? Quelle connerie ! Rien que les excellentes chroniques de Fabrice Nicolino sur, entre autres, l’écologie radicale, prouvent que CH n’était pas un journal de « bobo ».
      Ha et au fait, les ordures intégristes islamistes « Boko Haram » au Nigeria qui viennent de perpétrer, ces derniers jours, leur plus grand massacre (ils ont également tué plusieurs dizaines de journalistes), c’est quoi ? Ils s’en sont pris à des islamophobes, peut-être ? Ces Nigérians massacrés étaient peut-être de vilains caricaturistes ? N’y a t-il pas un énorme problème avec ce torchon qu’est le coran (comme la bible, je précise hein...) ? Pourquoi y a t-il autant et facilement d’intégristes islamistes ?

      • mardi 13 janvier 2015 à 15h27, par Scarfanti

        Utilisez votre cerveau Manu... Pas vos émotions...

        • mardi 13 janvier 2015 à 15h29, par Scarfanti

          Manu... Pourquoi y-a-t-il si facilement de part le monde tant de barbares laïques ?

          • mardi 13 janvier 2015 à 15h40, par Manu

            « barbares laïques ? » ?? Espèce d’abruti ! Ce sont les laïques et/ou les athées et/ou les agnostiques qui ont réussi à enrôler une fillette de 10 ans pour qu’elle se fasse exploser dans un marché ?
            Ce sont eux qui ont massacré la rédaction de CH, mercredi ? Ce sont eux qui foutent la merde de part le monde pour un torchon « sacré » ? Ce sont eux qui possèdent une brigade des mœurs et menacent de mort un boulanger tunisien car ce dernier vendait des sandwichs jambon-beurre ? Ce sont eux qui vous imposent comment vous devez vous torchez le cul, ce que vous devez manger, de quelle manière vous devez baiser, de quelle façon vous devez vivre et mourir ? Ce sont eux qui imposent le délit de blasphème ?

            • mardi 13 janvier 2015 à 15h44, par Manu

              En tant que barbare laïque : aux chiottes les religions, TOUTES les religions. La pire création de l’humanité.

              • mardi 13 janvier 2015 à 15h52, par Gnoppod

                Attention, vous êtes en en train de transformer la laïcité, que vous ne définissez d’ailleurs jamais, en dogme religieux.

              • mardi 13 janvier 2015 à 16h09, par Jean

                Vous n’avez visiblement pas compris le sens même de la laïcité, qui se compose de la séparation de la religion du pouvoir ET de la liberté de culte. Ce n’est pas le devoir de « jeter aux chiottes » les croyances de ceux qui ne pensent pas comme vous.
                Vous ne comprenez donc pas en quoi un croyant peut très bien ne pas être aliéné par sa foi ? Et que la question de la religion cache une question plus profonde, qui est celle du pouvoir ? Vous êtes anarchiste pourtant, non ?
                Je vous conseil la lecture de Tolstoï.
                Et également celle de ce discours de Jaurès sur l’Islam à l’assemblée, plus d’actualité que jamais : http://blogs.mediapart.fr/blog/jero...

                De plus, vous confondez spiritualités, religions et cultures.
                Derrière votre anarchisme prétendu, c’est une supériorité dogmatique que vous affichez, et une agressivité qui fait peur à voir.
                Franchement, est-ce bien nécessaire de continuer ces invectives sur ce fil de commentaires ? C’est tout simplement bas, est vraiment navrant.

              • mardi 13 janvier 2015 à 17h00, par Scarfanti

                Que tu es bête.... J’espère que tu forces volontairement le trait Manu parce que si tu es véritablement comme tu t’exprimes mon pauvre garçon....

                • mardi 13 janvier 2015 à 17h02, par JBB

                  Juste pour dire, ça serait cool que ça ne tourne pas à la totale foire d’empoigne

            • mardi 13 janvier 2015 à 16h56, par Scarfanti

              Ne me traite pas d’abruti sombre crétin... Des laïques il n’y a que ça à la tête des Etats occidentaux, avec des armées de cruches fascisées comme toi... Pour ma part je vais m’écouter un bon morceau de jazz pour me sortir de l’esprit ta petitesse ...

        • mardi 13 janvier 2015 à 15h30, par Manu

          Je vous retourne le même « argument ». Et sinon, c’est tout ce que vous avez à me répondre ?

      • mardi 13 janvier 2015 à 15h50, par Gnoppod

        Voilà l’exemple même d’énoncés qui je suis stupéfié de lire dans un débat sur le site d’Article11.

        Parce Boko Haram commet des massacres en invoquant le Coran, ce livre serait forcément un torchon ? Je précise que je suis athée et non baptisé, mais que je n’en considère pas pour autant les ouvrages religieux comme des « torchons ».

        Mais qui a défendu sur ce site Boko Haram ? Et pourquoi immédiatement généraliser ces actes immondes à tous les musulmans ? C’est là qu’on entre dans une matrice de pensée raciste : celle qui essentialise les membres d’un groupe en niant toutes leurs différences et sensibilités.

        Boko Haram, c’est à mon sens un détournement du discours religieux dans un but de prise de pouvoir ; je ne suis pas sûr que la religion ne soit autre chose qu’un prétexte. D’ailleurs, il faut lire le parcours de ce groupe en lien avec les questions ethniques au Nigéria : très bien implanté dans l’ethnie Karuni, Boko Haram a beaucoup plus de difficultés à convaincre et conquérir des zones où les Karunis ne sont pas majoritaires. Bref, attention à ne pas plaquer des explications simplistes sur une réalité complexe.

        Ce qui frappe, c’est qu’on ne généralise jamais de la même manière lorsque des Hindous intégristes commettent des massacres en Inde, que des Bouddhistes intégristes commettent des massacres en Birmanie, qu’un Norvégien blanc et se réclamant du Dieu chrétien massacre des jeunes compatriotes socialistes, ou qu’un Etatsunien bien blanc et « redneck » fait exploser un immeuble au nom de la suprématie de la race banche. Aucune injonction aux Américains blancs ou au Norvégiens chrétiens de se désolidariser publiquement et à genoux de cet extrémisme ramené à la dérive d’un individu.

        Pour le reste, tous les intégrismes sont dangereux. Je connais des anarchistes intégristes qui se croient détenteurs de « La Vérité » et qui me font tout aussi peur dans la perspective de l’éventuel avènement d’une éventuelle société libertaire (expérience vécue, j’ai bien été exécuté pour déviance de la pensée, mais heureusement c’est resté au niveau symbolique avec exclusion du groupe sans procès ni même information).

        • mardi 13 janvier 2015 à 16h07, par Manu

          Dans mes précédents commentaires, je vise TOUTES les religions et TOUS les intégristes de TOUTES les religions, et pas uniquement l’islam ou les intégristes islamiques...

          • mardi 13 janvier 2015 à 16h34, par Gnoppod

            Mais votre « laïcité », toujours non définie au demeurant, apparaît dans vos formulations comme un intégrisme.

            Et vous ne répondez pas au fait que les choix politiques et idéologiques, par exemple l’anarchie, peuvent aussi se transformer en intégrisme, dès lors que l’on tient un discours de vérité qui ne tolère aucune dissension ou dissidence.

          • mardi 13 janvier 2015 à 16h58, par Scarfanti

            On se fout éperdument de ce que tu vises et de ce que tu ne vises pas. Pour le pouvoir laïque en place tu es une merde. Cher Manu....

            • mardi 13 janvier 2015 à 17h20, par B

              j’aime bien ce que dis Manu mais d’un autre côté il n’y a rien de plus chiant que quelqu’un qui se sent obligé de parler de laïcité, de faire partie d’une association laïque
              Des fois, la laïcité on se demande pourquoi ils en parlent
              déjà, rien que d’en parler
              et quand tu leur dis la religion c’est de la merde, là ils te disent oh bon dieu non.
              On se croirait vraiment chez les branques.

            • mardi 13 janvier 2015 à 17h22, par Simon Chalumot

              Laissez tomber les mecs,
              Manu a 15 ans, et ses problèmes d’acné le rendent agressif. Et il s’imagine que Charlie Hebdo est un journal anarchiste. Il a l’esprit un peu confus le garçon, et il s’énerve vite. Mais il grandira et s’ouvrira l’esprit (du moins je l’espère) sinon c’est vrai que ça fait peur !
              Et quel manque de culture que ne masque pas l’agressivité ;

              C’est aussi ce que je reprochais à Charlie Hebdo : ses limites intellectuelles.

              Ceci étant dit j’aime bien Fabrice Nicolino et je lui souhaite prompt rétablissement

              • mardi 13 janvier 2015 à 17h26, par Manu

                Je t’emmerde, et je n’ai jamais dit que CH était un journal anar, pauvre tâche !

                • mardi 13 janvier 2015 à 17h32, par Manu

                  Ha ! Au fait, déjà à court d’argument pour m’attaquer sur ma personne ? Attaque-toi plutôt sur mes commentaires. Et, je partage la réponse de M. Nicolino à M. Cyran : « Va te faire foutre ! »

        • mardi 13 janvier 2015 à 19h25, par Juste Merci

          “ Je précise que je suis athée et non baptisé, mais que je n’en considère pas pour autant les ouvrages religieux comme des « torchons ».”

          Ben ce n’est pas le fait que ce soit un torchon (y a que ça partout de toute façon, ou presque) ce qui pose problème monsieur l’athée non baptisé (vous avez un certificat ?) c’est le fait que ces livres contiennent des passages entier et des règles discriminantes, violentes, criminogènes, racistes, sexiste en un mot une belle ribambelles de choses dangereuses. Si vous ne voulez pas en tenir compte et faire comme si cela n’était une des causes du problème ben je ne peux rien pour vous.

          • mardi 13 janvier 2015 à 20h51, par Manu

            Tu vas te faire traiter de « stalino-laicard » ou de « barbare laïque », prépare-toi !
            En tout cas, « +1 », comme on dit.

        • jeudi 15 janvier 2015 à 13h11, par ibilk

          j’ai vécu le même sort dans le milieu anar. Maintenant je fuis ces groupes, trop de cons aux manettes.



  • mardi 13 janvier 2015 à 15h05, par MAT

    https://lequichotte.wordpress.com/2...

    Allez voir qui est Olivier Mathieu dans Wikipedia...

    • mardi 13 janvier 2015 à 15h21, par Manu

      C’est quoi ce lien de merde ? Je cite :
      « Non ! Je n’achèterai pas un torchon répugnant qui insulte les morts musulmans victimes de la barbarie d’illuminés pseudo-islamiques fabriqués par le complexe américano-sioniste et manipulés comme jamais » C’EST UNE BLAGUE, J’ESPERE ?
      et ça :
      « Non ! Je n’achèterai pas ce torchon néo-conservateur « de gauche » qui fait rire ou sourire Botul et Follerest et quelques autres de la même trempe sous-humaine, ces beaux cas de la haute pathologie haineuse sioniste, arabophobe, russophobe et dégénérée. »
      « Non ! Je n’achèterai pas le journal des Beaufs de tous bords et du Roi des Cons. »
      « Non ! Je n’achèterai pas cet infect et ignoble torchon qui a malproprement dévoyé puis jeté par-dessus bord, les idées humanistes libertaires qui sont les miennes. »
      Ce texte immonde fera sûrement plaisir (c’est de l’ironie, hein) à M. Nicolino (que je considère comme un grand homme, intègre, et profondément humaniste) lui qui est chroniqueur dans CH depuis fin 2009.

    • mardi 13 janvier 2015 à 15h54, par Gnoppod

      Je suis un peu perdu là : quel rapport entre l’article, les commentaires et cet Olivier Mathieu ? Si c’est évident, merci de m’excuser et de m’expliquer quand même.

      • mardi 13 janvier 2015 à 16h20, par MAT

        Manu et Gnoppod : c’est juste que lui aussi n’aime pas Charlie !

        • mardi 13 janvier 2015 à 19h20, par defuneste

          Merci tout d’abord à article 11 de laisser cette espace de « débat », même si par moment je doute que l’on arrive à s’entendre et un peu à se comprendre.

          Je ne crois pas que l’on puisse mettre tout ceux qui ne se revendique pas comme « Charlie » dans le même sac. C’est un peu comme dire que tout les anticapitalistes (et même tous les capitalistes) aient le même point de vue.
          Ensuite, je trouve tristement amusant que l’on puisse avoir une croyance dans la laïcité et faire autant acte de foi.

          • mardi 13 janvier 2015 à 22h16, par Simon Chalumot

            @ defuneste

            Tous ces laîcards sont d’une intolérance à faire frémir. Vulgaires malhonnête, incapables de construire ne serait-ce qu’un embryon de pensée. Le seul recours à l’insulte lorsque on leur met le nez dans leurs contradictions. Ils n’ont pas évolué depuis la cour de récré, peut-être y sont ils encore.

            Bref, on peut essayer de dialoguer, mais là je jette l’éponge, la dicussion n’a plus aucun intérêt autre que la tarte à la gueule à la récré.

            Je suis heureux tout de même de voir que la lobotomie générale en cours a épargné quelques cerveaux

            Salut



  • mardi 13 janvier 2015 à 16h34, par Michel

    Bonjour,
    Quand je l’ai lu en 2013, j’ai trouvé le texte de Cyran intéressant et convaincant.
    J’ai lu ensuite la réponse de Zineb El Rhazoui que j’ai également trouvé intéressante et convaincante.
    (http://www.cercledesvolontaires.fr/...).
    Par contre, j’ai du mal à trancher ce débat, étant donné que j’ai arrêté de lire Charlie Hebdo y a pas loin de 15 ans, trouvant son impertinence plus du tout pertinente. Bref.
    On parle ici de débat, et je ne comprends pas pourquoi la réponse de Zineb est si peu diffusée (après, si quelqu’un pouvait m’éclairer : le site sur lequel a été publiée cette réponse me semble très limite politiquement).



  • mardi 13 janvier 2015 à 19h31, par UnionSacréeDansVotreCul

     × « Quant aux penseurs de bas-étage et autres bêtes pisse-copie qui proclament ici ou là que la gauche radicale aurait fait le lit du djihadisme sanguinaire en pointant la réalité de l’islamophobie, ils ne méritent même pas une réponse. Le mépris et le silence suffiront. »

     × J’ai mille raisons de ne pas être d’accord avec vous, mais je vous rejoins ici.

     × Le massacre perpétré contre Charlie Hebdo, c’est un symptôme du stade de décomposition avancé de nos sociétés bouffées par le capitalisme et ses métastases impérialistes, racistes et fascistes.



  • mardi 13 janvier 2015 à 22h10, par magic

    Que vous êtes pompeux, tous... Bien sûr que l’espèce d’angélisme qui règne, les relents sécuritaires qui vont suivre et cet unanimisme sont répugnants, mais la pseudo supériorité intellectuelle qui suinte de vos propos vous rend détestables...

    • mercredi 14 janvier 2015 à 09h27, par UnionSacréeDansVotreCul

      Le nec plus ultra, en matière de pompe, c’est le genre « bien au-dessus de tout ça ». Vous dis-je.

    • vendredi 16 janvier 2015 à 10h02, par Rols Ogemar

      Entièrement d’accord avec vous. Vous avez parfaitement résumé ce que je pense de tous ces débats. Je dirais même que cette auto-proclamée pseudo-supériorité intellectuelle ne fait pas que suinter des propos, elle se répand allègrement dans bon nombre de leurs saillies insultantes et méprisantes : « le combat pour l’intelligence sera long », « arriérés mentaux »incapable d’avoir un embryon de pensées", ...
      La réalité c’est que nous n’avons aucune leçon à recevoir d’eux.



  • mardi 13 janvier 2015 à 22h30, par Lectrice

    Je me suis permise de relire cet article, et de le faire découvrir à certains de mes amis mais ce n’était absolument pas pour justifier le crime qui a eu lieu contre les dessinateurs de Charlie Hebdo.
    C’était simplement pour expliquer pourquoi, tout en étant triste et dégoutée par ce qui s’était produit, je refusais d’« être Charlie ».
    Vous avez raison de souligner la binarité qui s’impose, un peu comme aux Etats Unis après le 11 septembre. J’espère qu’on échappera au Patriot Act et à toutes les conséquences néfastes qui ont découlé de cet attentat aux Etats Unis, notamment les lois ultras sécuritaires, attentatoires aux libertés.
    Mais on entend beaucoup « la France est en guerre » par ceux-là même qui disent défendre la liberté ... malheureusement, le ton est donné.
    Comme vous le soulignez très bien, il faut plus que jamais réfléchir, penser et non pas agir sous l’émotion.



  • mardi 13 janvier 2015 à 22h38, par PMB

    http://blogs.mediapart.fr/blog/anac...

    Une lecture intéressante, plus utile que les querelles qui pourrissent ce fil

    • mercredi 14 janvier 2015 à 07h34, par bonnechance

      Super !
      On connait maintenant un synonyme plus classe de l’expression vulgaire « sombres connards » c’est « enfants perdus du nihilisme marchand ».
      Miracle de la rhétorique de l’excuse et de la novlangue, ce très triste évènement aura au moins produit quelque chose d’amusant.

      • mercredi 14 janvier 2015 à 08h07, par Manu

        Voilà, je vous rejoint totalement. Il se trouve qu’ici (mais pas qu’ici), certains prétendent avoir la science infuse et de détenir la vérité sur ce sujet bien moisi que représentent les putains de religions (de merde). Et, si jamais vous avez le malheur de les contredire, on vous taxera d’islamophobe ou bien de raciste. Mais après ça, ce sont les « laïcards » qui sont intolérants et pas du tout les religions ni leur cortège d’intégristes. Quel foutage de gueule ! Et vive Charlie Hebdo !!

        • mercredi 14 janvier 2015 à 09h08, par B

          pas de chantage,stp.

        • mercredi 14 janvier 2015 à 09h36, par UnionSacréeDansVotreCul

          En 1933, dessiner un juif se repaissant dans des entrailles fumantes de prolos, c’était ’achement antireligion, tout ça. ’Tention, on ne visait pas les Juifs en général, seulement la religion. Et puis qu’est-ce que c’est chiant que de devoir prendre le contexte en considération...

          • mercredi 14 janvier 2015 à 10h54, par El Cactus

            Faux, cher ami : à cette époque-là ça ne visait pas la religion, mais le Juif en tant que soi-disant vampire social, car confiné aux métiers d’argent depuis le Moyen-Âge et l’ostracisation de cette communauté. Donc rien à voir avec la satire des religions.

            • mercredi 14 janvier 2015 à 12h12, par UnionSacréeDansVotreCul

              De prétendues caractéristiques sociales appliquées à un prétendu groupe social défini par une religion. Complétement différent en effet...

              • mercredi 14 janvier 2015 à 16h47, par El Cactus

                « Un prétendu groupe social défini par une religion ». Diable ! Donc, même si je suis athée, le fait que j’appartienne au groupe « Français » me définit obligatoirement comme chrétien ? Voilà qui ne fait guère plaisir… Et ne vous vient-il pas à l’esprit qu’il y a des Juifs athées ou agnostiques, de même qu’il y a des Arabes athées ou agnostiques ? (C’est le cas de mes amis arabes, en tout cas.)

                • mercredi 14 janvier 2015 à 19h44, par UnionSacréeDansVotreCul

                  « Un prétendu groupe social... », prétendu, merci. [Par contre, juste au passage, Juif et athée, ça ne va pas ensemble, le fait d’être Juif impliquant un ensemble de croyances incompatibles avec l’athéisme. La confusion vient peut-être de ce qu’on peut être juif et revendiquer un certain héritage culturel juif sans croire en dieu etc.]

    • mercredi 14 janvier 2015 à 10h38, par Simon Chalumot

      Effectivement PMB, cet article est très intéressant et rejoint aussi mes sentiments pendant le déroulement des évènements de la semaine dernière. Ceci étant il se focalise sur les tueurs, ce qui est bien, mais il occulte le problème global, ainsi que le phénomène de panique et de délire collectif qui a suivi .

      en lisant le parcours de ces 3 paumés, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’ils n’étaient que le reflet de l’incroyable violence et de la perversion du capitalisme tel qu’il se décline actuellement, et la façon dont il destructure, et détruit les âmes et les corps.

      Le phénomène sectaire s’est développé dans les pays en pointe dans le libéralisme extrème (Japon, Etats-Unis) et c’est dans ces pays que des psychotiques manipilés par des sectes ont produit des meurtres de masse.

      Toute cette folie n’est que le produit des ravages matériels, écologiques, sociaux, psychiques de l’horreur capitaliste, qu’on a fallacieusement depuis 25 ans au moins associé à démocratie et liberté par une propagande médiatique qui a suivi l’effondrement du Marxisme-Léninisme. Aujourd’hui, toutes ces fausses évidences et ces mensonges ressassés nous explosent à la gueule, et cette violence aveugle qu’on ne comprend pas ne reflète que l’extrème violence faite à toutes les sociétés humaines.

      • mercredi 14 janvier 2015 à 10h47, par PMB

        Simon Chalumot,

        Voici ce que je vines de mettre chez Lordon :

        Si les tueurs avaient eu un minimum d’éducation politique, ce n’est pas à Charlie qu’ils auraient fait un carnage, mais au MEDEF.

        Mais les prédicateurs qui ont fait leur éducation au terrorisme se foutent bien de l’oppression du capitalisme sans règle autre que la loi du plus fort.

        Vu qu’ils sont financés par des pays qui, en matière de business, sont cul et chemise avec la Gattazie.

        Et qui ont envoyé des représentants faire cause commune avec les princes qui nous emmerdent, vous savez, tous ces gens qui faisaient un cortège à Nicolas 1er le Petit.

        • mercredi 14 janvier 2015 à 11h26, par bonnechance

          Avec des « si », hein...
          Une chose est sûre, cependant, c’est que des deux côtés : anders Breivik en Norvège ou les Islamo fascistes ici : ils finissent toujours par s’en prendre à des gens catalogués -que ce soit bien fondé ou pas-à gauche.
          Breivik l’anti musulman ne s’en est pas pris à des envahisseurs mahométans mais aux jeunes du parti travailliste de Norvège, et l’autre camp s’en est pris à Charlie Hebdo, et pas au propagandistes racistes et islamophobes qui infestent les médias.
          Ceux qu’on appellera donc par euphémisme : « les enfants perdus du nihilisme de la société marchande » se ressemblent comme des frères jumeaux et montrent donc visiblement la haine de tout ce qui est plus ou moins à gauche.
          Bien y penser.

          • mercredi 14 janvier 2015 à 11h53, par PMB

            Belle mise en rapport.

            A faire méditer à monsieur Cyran, de gauche.

            • mercredi 14 janvier 2015 à 12h05, par JBB

              Va falloir arrêter avec les mises en cause persos d’Olivier Cyran.

              Parce que sinon, ça va trancher - on sort les ciseaux d’Anastasie.

              • mercredi 14 janvier 2015 à 18h27, par PMB

                Cher JBB, j’ai été mis en cause perso ici pas mal, et en termes autrement plus violents, je n’en suis pas mort.

                Oliver Cyran peut faire comme moi et d’autres : répondre.

                Il peut aussi répondre à Zyneb el-Rhazaoui, il en a la capacité, non ?

                (Je garde copie aukazou ciseaux !)

              • mercredi 14 janvier 2015 à 18h45, par PMB

                Inquiet de ces « attaques persos », j’ai passé en revue les commentaires : un gros paquet d’hommages (pourquoi pas) à Olivier Cyran contre trois messages négatifs : un renvoi à la réaction de vengeresse de Zyneb el Rhazaoui, une grossièreté, et mon « Olivier Cyran, de gauche »

                Et hop, menace de censure.

                Ben dites donc, vous ne lisez ni Médiapart ni Rue89 ni @SI, où les patrons ne sortent les ciseaux que s’ils se font insulter à des niveaux autrement plus stratosphériques que ce que deux ou trois clampins ont pu dire, là !
                (Copie)

              • mercredi 14 janvier 2015 à 21h55, par Juste Merci

                Ah non, on nous a déjà fait le coup avec le Prophète, ça ne va pas recommencer les intouchables ! ...

          • mercredi 14 janvier 2015 à 12h37, par Simon Chalumot

            ça veut dire être de gauche aujourd’hui ?

            Je pose la question très sérieusement. Cela n’a plus aucun sens, étant donné que la structuration politique née au 19e siècle n’est plus que du toc, n’a plus le moindre sens. Ce qu’ils appellent démocratie, droit de l’homme, liberté d’expression dans nos beaux médias (dont Charlie, c’était l’axe central des prêches de l’abbé Val, c’est ce qui m’a fait fuir, avant la fuite en avant Islamophobe pour sauver le journal qui perdait ses lecteurs) n’est que boniment, foutaise, bla bla joffrino-barbieresque pour masquer la vacuité et le vide terrifiant qu’a laissé la fin de la politique. Tous politiques, journaleux ne sont que des valets médiocres et insignifiants chargés de faire vivre une fiction, et de servir les intérêts d’un système monstrueux ; A ce titre, ils mériteraient tous, les Guetta, Pujadas, Cohen, Demeuré de comparaitre devant un Nuremberg pour répondre de leur complicité devant le désastre que nous vivons. Leurs larmes de crocodile de la semaine dernière m’ont donné envie de vomir et ont je l’avoue réveillé chez moi des pulsions de haine que je réprouve mais qui sont parfois difficilement dominables.

            Ce que nous vivons dépasse tous ces cadres minables et classifications du 20e siècle qui n’ont plus aucun sens, aucune légitimité. Nous avons un monstre qui régit la vie de l’humanité. Certains avancent avec le plus grand sérieux qu’il s’agit des droits de l’homme et de la liberté. Ce sont des manipulateurs et des complices qu’ils soient de gauche ou de droite. et les Islamophobes de gauche ou de droite ou anars sont des salauds ou dans le meilleur des cas des naïfs pavés de bonnes intentions qui ne cherchent qu’à créer des tensions et des malheurs dans le merdier actuel. Chercher à voir pourquoi, on vous enfume l’esprit avec l’Islam, comment toute une population aussi méritante que les autres est suspectée, contrôlée, sommée de se justifier en permanence, montrée du doigt, maintenue dans la misère et l’opprobe. C’est sous cet angle que je trouvais odieuse la campagne publicitaire soutenue par BHV et autres ordures je vous le rappelle pour sauver le soldat CH, qui a participé à mettre de l’huile sur le feu. Alors je sais bien que CH ce n’était pas que ça, que la majorité des gens qui y bossaient étaient sincère ne faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Mais trainer Cyran dans la merde, franchement c’est minable. Je salue son courage et son immense honnêteté.

            • mercredi 14 janvier 2015 à 13h41, par bonnechance

              Sans vouloir rentrer dans un débat sans fin sur ce que « veut dire être de gauche aujourd’hui » qui intéresse beaucoup -ce n’est pas un hasard- les soraliens (auxquels je ne vous assimile pas, il se trouve que ces questions sont récurrentes chez eux), on peut s’en tenir à quelques banalités de base.
              La première c’est que, pour l’ensemble de son oeuvre, et la plupart du temps, CH est bien plus à gauche que Le Figaro, Le Point ou encore Minute.
              S’il y a des doutes, se demander quels sont les journaux qui appartiennent à Bouygues, Lagardère, Dassault et Bolloré par exemple.
              Une autre banalité c’est qu’il est universellement connu que lorsque quelqu’un(e) se dit « ni de gauche ni de droite » il (elle) est toujours, absolument toujours, de droite.

              • mercredi 14 janvier 2015 à 14h39, par Simon Chalumot

                Sur votre dernière phrase je suis entièrement d’accord avec vous. Historiquement le ni droite ni gauche est effectivement la marque de fabrique de l’extrème droite depuis la fin du XIXe.

                Ceci étant, SUR LE FOND, j’aimerais qu’on m’explique la différence qui existe, entre les groupes de presse dont vous me parlez (en dehors de Minute c’est encore autre chose), qui sont effectivement ultra-libéraux, obsédés par la sécurité, la police, l’autorité de l’Etat etc, et la presse dite de gauche (Libé, le Nouvel Obs qui sont eux aussi la propriété de grands groupes je vous le rappelle).

                La différence effectivement on la voit, mais sur des questions purement cosmétiques, accessoires, et même souvent sans intérêt : oh lala machin a déclaré qu’il faut plus de flics, ah mais non, il faut controler internet, mais la droite vous ment, mais non Martine Aubry a le soutien des gauchistes du ps qui menacent de faire secession, oui mais Mélenchon soutient le Nicaragua, faut-il 10 ou 15 dimanches par an... mais trucmuche a augmenté dans les sondages, les français sont favorables à la libéralisation des autocars, oui mais Zlatan est un magicien...

                La seule polarisiation elle aussi largement fictive concerne le mariage gay, sans poser là aussi les vrais problèmes. Peut-on parler de débat démocratique dans ces conditions. Et je ne parle même pas de l’humanité ou du diplo qui sont des survivances du 20e et qui s’ils peuvent faire un bon travail, ne soulèvent des débats qui correspondent aux enjeux de notre époque. Ils en sont restés à Bastille Nation merguez frites CGT, Fête de l’huma alors que l’essentiel est ailleurs, les luttes réellement politiques que l’on pourrait dire de gauche les dépasse (Sivens, ND des Landes). Or ces luttes effectives sont celles ou la prétendue démocratie tombe le masque. Elle n’hésite à assassiner, mutiler, ou frapper d’amende voire de prison, l’exercice la liberté d’expression et de l’activité syndicale.

                Peut-on parler de lutte de gauche, est-ce encore pertinent ? Il faut peut-être accepter de changer d’époque, et accepter aussi la transformation de la démocratie, en régime autoritaire cadeneçant les initiatives politiques qui luttent contre les dominations agressives du capital. C’est une question que je pose... L’histoire avance, et l’exercice de la politique évolue aussi. Après tout, droite et gauche ont une histoire assez récente à l’échelle de l’histoire de l’humanité, rien ne dit que cela durera une éternité.

                Je sais qu’un certain nombre de ces thèmes sont repris par la bande du sinistre Soral, mais on ne peut pour cela faire l’économie d’une réflexion qui est importante à mon . Mais je peux me tromper et peut-être que c’est Lordon qui a raison, et qu’au contraire, la gauche ne demande qu’à naitre

                • mercredi 14 janvier 2015 à 16h45, par bonnechance

                  C’est intentionnellement que je n’ai pas cité libé ou le monde ou certains partis politiques qui sont au moins autant de droite que de gauche.
                  Mais si on peut dire ça c’est justement parce qu’il n’est vraiment pas compliqué de faire une différence, elle se voit même tout de suite : il s’agit de voir de quel côté on se trouve par rapport aux dominants (la classe dominante), par rapport à l’autorité, dans les rapports de pouvoir, dans les rapports de production, dans la lutte des classes, dans l’internationalisme aussi etc...
                  Et dans la vraie vie, on sait bien que l’on voit très rapidement de quel côté et dans quel camp on est et où sont les autres. Le reste n’est qu’une affaire d’apparences et de jeu politique qui sont justement là pour masquer l’essentiel.

            • mercredi 14 janvier 2015 à 22h09, par Juste Merci

              « ...incapables de construire ne serait-ce qu’un embryon de pensée... »

              C’est de vous Chalumot un peu plus haut au sujet des Laïcards !

              Moralité, en vous lisant, là juste au dessus on se dit : Vive l’avortement ! Prenez une pilule du lendemain.

              Un « Nurember » pour les journaleux, rien que ça ? Tsssss. A force de déformer les choses tout se retrouve cul par dessus tête...

              • mercredi 14 janvier 2015 à 23h30, par Simon Chalumot

                Bon je vais être gentil et charitable et vous expliquer le monde dans lequel on vit si vous le voulez bien, sachant très bien que vous vivez sur une autre planète à en juger par vos confondants commentaires précédents.

                Les gens que j’ai cité, et pleins d’autres sont des salauds. Pourquoi ?

                Parce qu’ils sont complices d’un système capitaliste qui existe depuis plusieurs siècles maintenant et qu’ils le servent avec servilité et constance, sous couvert d’une démocratie de façade (peut-être que vous elle vous convient, moi elle me scandalise)

                Ils sont complices de la pollution des océans, de la disparition des espèces, ils sont complices des populations déplacées, des enfants martyrs, des guerres, du chômage et de la misère, des malades du cancer grec qui ne peuvent pas se soigner, complices de la rapacité de l’appauvrissement généralisé, des morts de l’amiante, de l’agro-business, des projets démesurés, du martyr de la Palestine et de la majeure partie des malheurs du monde. Pourquoi ? Parce qu’ils taisent les responsabilités, en font la gloire quotidienne en begayant (l’âne Guetta) et ils exercent une violence intolérable, parce qu’ils refusent avec mépris de donner la parole à toute pensée, toute opinion qui ne rentre pas dans leur cadre, et dans celui du système existant. Ils exercent une violence permanente en imposant un discours uniforme légitimant un système monstrueux et de surcroit en se posant sans cesse en gardien de la liberté d’expression. Liberté qu’ils refusent dès lors qu’elle devient gênante pour eux et leurs maîtres. Pourquoi aucun décroissant n’a accès aux micros ou aux caméras à votre avis ? Pourquoi certains économistes n’ont pas le droit de citer ? Pourquoi ce sont toujours les mêmes stipendiés des multinationales qui squattent les medias et qui sont complaisemment interviewés en évitant les questions qui fâchent.Pourquoi certaines questions sont elles refusées ? Pourquoi des débats sont interdits ?

                Lorsqu’on voit l’état actuel du monde, et le degré de corruption et de servilité de ces gens qui en général sont aussi des médiocres comme tous les laquais, ils ont une part de responsabilité dans le désastre. Et j’espère que je vivrais assez vieux pour voir ces minables cancrelats comparaitre non en tant que responsbles, mais complices d’une situation intolérable et révoltante de serviteurs zèlés des puissants qui régissent le monde.

                Un journaliste a le devoir de chercher des poux dans la tête, de prendre des risques. C’est tout le contraire de ce que font les gens précités. Ce sont ds prescripteurs d’opinion, des passeurs de plats. Ils devront rendre des comptes un jour lorsque le vent tournera et que le pouvoir de leurs maîtres disparaitra.

                • jeudi 15 janvier 2015 à 00h00, par Juste Merci

                  C’est pas faux !

                  Mais sur ma planète, les gens qui font ce genre de commentaires, ce sont les enfants. Ils expliquent en boucle, le capitalisme gna gna, la démocratie gna gna. Puis s’en vont sac à dos occuper les ZAD, en criant gna gna.

                  Ils crient gna gna gna depuis longtemps. Vous voulez qu’ils crient gna gna gna à la TV en fait ? Au journal de 20h ? C’est bien ça ? Oui c’est une idée intéressante en fait.

                  Je me demande qu’elle serait le résultat si tous les journaux TV, la presse, les documentaires, les journalistes, les savants, les experts, les gouvernements, les responsables se mettaient à crier gna gna gna tous en coeur devant les spectateurs sidérés.
                  Vous savez quoi, je pense que tout le monde crierait gna gna gna ! Et hop vous seriez sur ma planète...

                  • jeudi 15 janvier 2015 à 00h39, par Simon Chalumot

                    Vous confondez avec les chroniques de Bernard Guetta et les intuitions lumineuses de Laurent Joffrin. Moi je développe ce que je pense, ça vaut ce que ça vaut on est bien d’accord, mais vous, vous pensez quoi de ce que vous vivez ? ça m’intéresse, on « converse » depuis deux jours, et vous ne proposez pas grand chose...

                    C’est bien gentil de m’interpelez, maintenant faudrait peut-être se livrer un peu non ? Votre planète m’a l"air bien glauque en tout cas, j’y poserais pas ma soucoupe.

                    • jeudi 15 janvier 2015 à 12h16, par Juste Merci

                      Si ce soir les commentaires sont encore activés, j’essayerais de répondre selon mes moyens à votre cordiale invitation. On est tous ici et maintenant, faudra faire avec donc.



  • mercredi 14 janvier 2015 à 11h02, par abdelhafid

    Les vrais racistes de « droite » comme de « gauche » si ce clivage a encore un sens, se trouvent chez ceux qui ont la bêtise de ne plus séparer la culture du type ethnique, à savoir de ne plus faire le distinguo entre une appartenance confessionnelle et un type ethnique plus ou moins apparent.

    A l’opposé d’une telle confusion, la critique de la religion attaque une autorité politique qui prétend se placer au-dessus de toute critique. Ce qui est la base de toute critique ( révolutionnaire s’entend).

    Mais la thématique de la « lutte contre l’islamophobie » ne sépare plus la question religieuse de l’origine ethnique, elle ne fait que reprendre les termes posés par le racisme différentialiste. Et cette lutte, laisse passer en contrebande, la religion comme un choix alors que la religion est une politique avec des objectifs bien précis : hiérarchie sociale, organisation sociale, répartition du pouvoir, économie, etc.

    Dans cette lutte contre l’islamophobie, il y a donc maintenant confusion et essentialisation des arabes : ils seraient tous religieux ou dès lors que l’on s’en prend à l’islam on s’en prendrait aux arabes, ce qui est absolument délirant. C’est comme si attaquant le symbole du christ et tout ce qui va avec, l’église, le culte, etc., on exprimait du racisme anti-blancs, etc. C’est bien ce que les fachos de « droite » et de « gauche » voudraient nous faire croire et faire valoir : s’attaquer à une religion est s’attaquer à une ethnie, européenne ou nord-africaine, etc.

    En fait la thématique de l’islamophobie quand elle est reprise par « l’extrême-gauche » n’est qu’un décalque du racisme de « droite ». C’est la « droite » qui opère historiquement cette confusion entre religion et origine ethnique ( tous les arabes seraient musulmans, et seulement musulmans, ni même cathos, ni même juifs !).

    « L’extrême-gauche » ne fait que renverser les termes de la proposition. Du coup nous voilà pris en tenaille entre islamophobie et islamophilie, si je puis dire. Je veux dire nous sommes coincés entre le refus ou la défense d’une pratique religieuse, l’islam, ce qui est assez regressif et réducteur ( pourquoi cette seule religion ? Nous voulons les détruire toutes car elles ont pour fonction de naturaliser l’oppression ).

    Au fond de cela, il y a peut-être la trouille de se mettre à dos physiquement des gens clairement partisans des hiérarchisations instaurées par le livre...

    La critique de la religion est donc passée à la trappe. Je ne me vois pas en tant que libertaire défendre les religions, ni la liberté de culte, ni rien qui pourrait entretenir une conception politique naturalisante des relations sociales basée sur la divisions sexuée du travail, une séparation séxuée du public et du privé, etc.

    Et je ne comprends qu’il y ait si peu de volonté de dissocier absolument la question religieuse du racisme ( car la « droite », elle, ne fait aucune différence entre les deux).

    Je ne lutterais donc pas contre « l’islamophobie » mais contre le racisme car quand je rencontre une personne de type nord africaine ( et j’en suis ) je n’y vois pas automatiquement un(e) musulman(e). Le type ethnique n’est pas synonyme de telle ou telle culture, je ne suis pas un raciste. Il y a beaucoup de gens à « gauche » qui pensent réellement comme des gens de « droite » : qu’une personne arabe, ou kabyle, est « sûrement » de confession musulmane... Quel enfermement !

    Statistiquement cela serait-il avéré, pourquoi enfermer la lutte contre le racisme dans la question religieuse comme le font les racistes ? C’est tout à fait idiot. Laissons ce naturalisme ou ce délit de faciès aux racistes et aux identitaires de « gauche » et de « droite ».

    http://paris-luttes.info/vive-le-bl...e-2438

    • mercredi 14 janvier 2015 à 12h59, par Michel

      Entièrement d’accord avec vous, Abdelhafid.

      PS : Mais à quoi renvoie le lien « paris lutte info » ?

    • mercredi 14 janvier 2015 à 14h56, par Anne steiner

      absolument !

    • mercredi 14 janvier 2015 à 15h01, par Simon Chalumot

      En fait la thématique de l’islamophobie quand elle est reprise par « l’extrême-gauche » n’est qu’un décalque du racisme de « droite ». C’est la « droite » qui opère historiquement cette confusion entre religion et origine ethnique ( tous les arabes seraient musulmans, et seulement musulmans, ni même cathos, ni même juifs !).

      « L’extrême-gauche » ne fait que renverser les termes de la proposition. Du coup nous voilà pris en tenaille entre islamophobie et islamophilie, si je puis dire. Je veux dire nous sommes coincés entre le refus ou la défense d’une pratique religieuse, l’islam, ce qui est assez regressif et réducteur ( pourquoi cette seule religion ? Nous voulons les détruire toutes car elles ont pour fonction de naturaliser l’oppression )

      Je reprend ce que vous dites

      Votre message est très intéressant et a le mérite d’élever le débat. Moi ce qui m’interroge la dedans, c’est justement la pratique de la religion, l’appartenance à celle ci parmi les gens originaires du Maghreb, ou d’ailleurs. J’ai le sentiment peut-être totallement erronné qu’au delà de la pratique religieuse, ou de la croyance, il peut y avoir un attachement à des rites, des coutumes liées à l’histoire familiales, à une certaine culture qui rattache de ce fait religion et identité, sans que cela corresponde forcément aux croyances des gens.

      D’autres part cette assimilation poulation d’Afrique du Nord:Islam est crée par les représentations médiatiques dominantes avec tout un cortège de clichés très souvent issues du passé colonial : violence machiste, délinquance, trafic de drogue, refus de s’intégrer et tout ce qui va avec ces représentations. Ce n’est donc pas la faute de ceux qui critiquent l’Islamophobie ambiante, si ces clichés sont dans les têtes. Et il est légitime à mon sens, que pour défendre des injustices blessantes et essentialisantes, on veuille défendre une communauté croyante ou non en retournant l’essentialisation ethnico-religieuse. Mais évidemmmnt en disant cela je ne défend pas un point de vue libertaire.

      Vaste débat

      • mercredi 14 janvier 2015 à 15h20, par Michel

        Faut dire aussi que c’est grosso modo ce qu’expliquait Zineb el Rhazoui dans sa réponse faite à Cyran en décembre 2013.

    • mercredi 14 janvier 2015 à 17h25, par Manu

      Excellent commentaire Abdelhafid, complètement d’accord !! Votre commentaire est une bouffée d’air pur, cela fait plaisir et donne du baume au cœur que de vous lire. Cela change de tous ces islamophiles qui ont commenté cet article.

    • jeudi 15 janvier 2015 à 13h29, par ibilk

      Merci abdelhafid, tout est dit, je voulais écrire un truc, mais tu as dit tout ce que je pensais, ça fait du bien à lire, car j’ai honte pour cette partie de la gauche, ext gauche, anar, qui insulte de raciste Charlie, confondant racisme et islamophobie (cathophobie,judéophobie, conneriephobie...)



  • mercredi 14 janvier 2015 à 12h11, par Karib

    Zineb,
    ta réponse à Cyran,

    http://www.cercledesvolontaires.fr/...

    touche juste et tu as su très exactement repérer les failles de son argumentaire.

    [Passage censuré par A11 - renvoi à des infos persos]

    Mais un détail me chiffonne : pourquoi diable avoir choisi de t’exprimer sur un site de merde, confusionniste et antisémite, le Cercle des volontaires ?

    • mercredi 14 janvier 2015 à 12h12, par Manu

      Entièrement d’accord avec toi.

      • mercredi 14 janvier 2015 à 12h13, par metalupyourass

        Avec tout ce que je lis dans ces commentaires, vous me faites tous globalement pitié. Un peu de bon sens et de prise de recul vous ferait le plus grand bien. Propos haineux de chaque côté et ce n’est pas de la caricature. Manque d’humour total et de 2nd degré. Je suis déçu. J’espérai avoir amené un peu de calme dans mon commentaire plus haut.
        Je vous dis au revoir et peut-être mêm adieu car je ne pense pas me reconnecter sur ce site ou manifestement la tolérance et la modération ne font pas partie du jeu. Dommage pour élever le débat

      • mercredi 14 janvier 2015 à 12h14, par Anne Steiner

        Je pense que le site a repris cette réponse que j’avais, il me semble, lu ailleurs à l’époque où elle l’avait rédigée. Je ne parviens pas à retrouver.
        Un message à Manu : je vois bien que vous essayez d’évacuer chagrin et colère mais vous n’y parviendrez pas en restant sur ce fil.
        Au contraire, vous vous faites du mal et vous allez devenir la caricature de vous même pour le plus grand plaisir de vos contradicteurs à tête froide.
        Il faut aller boire une bière, courir, voir une expo en nocturne, taper dans un punching ball, ou prendre un somnifère pour dormir longtemps.
        Et avant de vous laisser aller dans les bras de Morphée, marrez vous un peu en feuilletant le recueil des Unes de Charlie.
        On s’avilit à poursuivre un débat qui n’en est plus un. Lâchez l’affaire, compagnon !

        • mercredi 14 janvier 2015 à 12h14, par Michel

          Bonjour Anne Steiner (dont je salue au passage le travail !).
          J’ai cherché un peu sur Internet, je n’ai rien trouvé sur l’éventuelle parution initiale de ce texte.
          Si vous pouviez encore fouillé un peu dans votre mémoire, ça m’intéresse.
          Cordialement

        • mercredi 14 janvier 2015 à 12h15, par Manu

          Vous avez raison, Anne.

        • mercredi 14 janvier 2015 à 12h16, par PMB

          Merci Madame !

          Perso, pour répondre à mes contradicteurs j’ai fait le choix du calme et de la moquerie, c’est moins fatigant que la colère.

          Je n’avais lu Article 11 que lors de l’affaire Mermet, je reviendrai pour vous lire (si vous restez)

          http://tinyurl.com/67j7vy

    • mercredi 14 janvier 2015 à 12h18, par Michel

      Content de voir que quelqu’un se pose les mêmes questions .
      Et je me demande aussi qui, parmi tous les commentaires, a lu la réponse de Zineb. Pourquoi ce silence ?

      • mercredi 14 janvier 2015 à 17h34, par Manu

        Exact ! Il faut absolument lire l’excellente réponse de Zineb. Mais après cela, il y en a encore qui affirme que CH est raciste ou islamophobe. Bordel, ca me donne la rage.

        • mercredi 14 janvier 2015 à 18h16, par B

          dis-toi que c’est de la patate.

        • mercredi 14 janvier 2015 à 19h20, par Jugement Dernier

          Michel si tu me permet.
          Ta rage est mal placée.
          Tu as la rage car tu ne considères que la charge morale des accusations de cyran. C’est la peut-être sa faute. D’avoir mis du racisme là-dedans. L’accusation est totalement inutile a mon sens. En témoigne la longue litanie de zineb qui ne trouve de conneries à raconter que sur cette question vide de sens.

          Moi dans le texte de cyran je vois surtout le constat bien bête que CH est un journal de vendus. Que leur humour est opportuniste : ce que dit CH est beaucoup moins instructif que ce qu’il ne dit pas : sa complaisance avec les hommes de pouvoir, son absence de critique d’israel, la tripotée d’ordures infâmes qui traversent ses couloirs. Si tu veux te convaincre que CH est un journal de droite de merde de con de ce que tu veux, toutes les clés sont là. Il faut savoir observer

          Maintenant ce qu’il s’est passé, la fusillade, c’est un autre constat qu’on peut faire et que l’article de cyran nous rappelle. C’est que ces gros con arriérés politiquement qu’ils sont, ont, dans la guerre qui est en cours, pris une position, accepté de faire leurs, les armes du pouvoir : identités - musulmane, islamiste, terroriste - catégories en tout genre et ont fait consciemment ou non comme tout journaliste qui se respecte de la propagande de guerre ici et au moyen orient.
          La guerre se professe par le regard. Tu peux voir un musulman là ou il y a la quête d’une transcendance qui a au moins le mérite d’échapper un peu a celle de la marchandise. Tu es humaniste j’ai lu. Laisse moi te dire que j’exècre ta religion au plus haut point, pieux athée que tu es ! Membre de la plus grande et fanatique religion du monde ! Balaye devant ta porte !

          On peut voir dans CH la quête d’un absolu émancipateur anticlérical.
          On peut aussi voir CH dans son contexte : attablé avec le pouvoir, du haut des ruines du bon sens et du coeur, en train de rire des musulmans, spectateurs (plus maintenant) de la guerre qui fait rage.

          • mercredi 14 janvier 2015 à 20h01, par Simon Chalumot

            On ne saurait mieux dire. Vous exprimez Jugement Dernier les choses exactement comme je les ressens. Effectivement, après toutes les turpitudes avérées, les reniements, les saloperies accomplies dans ce canard depuis une 15 aine d’années, je vais en reprendre la liste non exhaustive hélas tant elles sont nombreuses : le soutien à l’OTAN lors de la guerre au Kosovo, l’éviction de Mona Chollet pour avoir oser défendre Israêl, le fricotage éhonté avec BHL et Lecomte, l’accusation infamante et complètement délirante faite à Siné accusé d’antisémitisme (fallait oser), la fripouille Richard Malka qui démollit Denis Robert, le destin du taulier, dont les amitiés mondaines le conduise à la tête de France Inter, Caroline Fourest experte en manipulation et en diffamation, la présence de Feu Maris à la banque de France, et dans des conversations de bistrot les vendredis matins sur France Inter avec tout le respect que j’ai pour le deuil des proches, le recasage de tous les potes de Val à France Inter, leur omniprésence dans les média meanstream dans lesquels ils ne dérangeaient pas grand monde parmi les puissants, la sympathie générale dont ils bénéficiaient dans ces mêmes medias, ce qui fait quand même beaucoup, comment on peut défendre autant de passion et de rage un canard pareil. Et je dis ça avec toute la sympathie et la compassion que je peux avoir pour les victimes et leur proche. Ce n’est parce que je dis ça que je souhaitais leur mort. Je préfère le préciser parce que les idôlatres de Charlie ont tendance à vite faire des procès d’intention comme a pu le constater le pauvre Cyran qui est l’honneur du journalisme Français. J’espère que je n’ai pas trop fait rager Manu, sinon il prend une tisane et au lit.

            Pour le reste effectivement, l’intégrisme laîcard me débecte autant que l’intégrisme religieux. J’aime les discussions engagées mais nuancées et argumentées. Répétez à longueur de post les religions c’est de la merde, ça ne fait pas avancer le débat, et c’est un peu brut de décoffrage je trouve, ce n’est pas comme ça qu’on les fait disparaitre, elles et le sentiment religieux qui peut être tout à fait louable et sympathique, et qui est quelque chose de personnel n’en déplaise aux ayathollah à la bonne conscience.

            • mercredi 14 janvier 2015 à 20h05, par Simon Chalumot

              Désolé pour les fautes de syntaxe. Et à la place d’Israêl, il faut lire Palestine.

            • mercredi 14 janvier 2015 à 20h50, par PMB

              // Répétez à longueur de post les religions c’est de la merde, ça ne fait pas avancer le débat, et c’est un peu brut de décoffrage je trouve, ce n’est pas comme ça qu’on les fait disparaitre, elles et le sentiment religieux qui peut être tout à fait louable et sympathique, et qui est quelque chose de personnel //

              Pour parler des religions, je ne recourrais pas au vocabulaire scatologique et réducteur. Mais, comme ancien catholique élevé-esquinté (j’en ai fait un livre) dans un pensionnat qu’on qualifierait aujourd’hui d’intégriste, j’ai un point de vue nourri à la fois d’expérience et de réflexion.

              Ce que je vais dire comme critique ne concerne que les religions monothéistes. Car elles portent en elles les outils idéologique du totalitarisme pour cette raison ; il n’y a qu’un dieu, à qui on doit faire allégeance. Et si vous n’y croyez pas, vous êtes un impie promis à la damnation. Deux maximes : « Il n’y a de dieu qu’Allah » et « Hors de l’Eglise, point de salut ». Le christianisme s’est développé dans un monde romain polythéiste, qui aurait bien accueilli le dieu des chrétiens en plus des siens. C’est quand ce dernier a réalisé la menace de ce dieu exclusif, jaloux (adjectif provenant de la Bible), qu’il a vu quel pouvoir de déstabilisation de son corps social avaient les chrétiens, qu’il s’est mis à les persécuter (ce qui, je le reconnais, n’est pas chrétien !). Les grandes persécutions athées (que je n’accepte pas davantage) ont eu la même origine. Et dès que le christianisme a eu pignon sur rue, à partir de l’empereur Constantin, il s’est mis à persécuter les religions antérieures (chez nous en Bretagne, élimination des cultes druidiques, destruction d’édifices, on a rasé des dolmens jusqu’au XIX° siècle).

              Mahomet et ses successeurs ont fait pareil avec les Juifs et les Chrétiens. Et je vais arrêter là la liste des guerres de religion.

              Pour en revenir au seul christianisme, il a dominé la France sans partage pendant des siècles. Siècles de monarchie théocratique, où se dire athée était inconcevable et follement dangereux (remember le Chevalier de la Barre, et ne parlons pas des protestants, toujours en Bretagne ils ont été quais éradiqués, avec violence).

              Il a commencé à perdre son pouvoir, lentement, avec des ressauts, à partir de la Révolution, ça s’est accéléré dans la douleur avec les lois de 1905 et surtout dans la joie avec le concile Vatican II. Mais je suis assez vieux pour avoir connu et souffert (mon deuxième livre) du poids écrasant des prêtres dans les familles, dans les écoles, dans les paroisses. Pouvoir qui dépassait souvent le religieux : ainsi ce curé, qui avait en 1975 réussi à faire interdire la salle communale, pas paroissiale, hein, à des bénévoles de la Croix-Rouge qui voulaient jouer « Les surprises du divorce » pour financer leur association !

              Aucune envie que des gens d’une autre religion vivent l’oppression que nous avons subie.

              Qu’un croyant ait un sentiment religieux, c’est effectivement respectable, point, c’est un athée qui le dit. Que par un prosélytisme qui lui sera dicté par son curé/imam que sais-je il cherche à l’imposer aux autres, halte-là.

              • mercredi 14 janvier 2015 à 21h17, par PMB

                Et je vais en rajouter. Toutes les religions monothéistes ont un point commun : la soumission. On s’y agenouille, on s’y prosterne devant une entité supérieure et invisible (donc, invérifiable par la science, qui n’a jamais vraiment été amie de la religion). On se couvre la tête, car aller tête nue est un privilège d’homme libre. On doit accepter des commandements, des dogmes, des préceptes qui ne sauraient sous peine de sacrilège être soumis au libre examen, né pour les chrétiens dans les universités médiévales en réaction contre la doctrine des monastères.
                Autre point commun : mettre la femme au rang inférieur. Pas de femme rabbin, prêtre, imam.

                Bien sûr, il existe dans toutes ces religions des zones de plus grande liberté, où une femme peut être rabbin, où la pression sur les fidèles est allégée, voire inexistant, où on leur reconnaît le droit de faire gras le vendredi, de ne pas attendre le mariage pour copuler, de vivre à l’occidentale, d’apostasier. Mais ces zones se rétrécissent et ce qui a le vent en poupe chez les trois, c’est le traditionalisme.

              • mercredi 14 janvier 2015 à 21h26, par Simon Chalumot

                Je suis globalement d’accord avec ce que vous dites, contrairement aux apparences je ne suis pas croyant,je me fiche des questions religieuses, bien que je puisse être intéressé par des questions métaphysique, philosophique et culturelles touchant la question religieuse. Mais je respecte les croyances de n’importe quelle obédience et toutes les tenues vestimentaires à partir du moment ou elles n’empiètent pas sur ma vie et ne m’imposent pas une conduite, et n’influent pas sur la politique menée, et les lois. Tout le reste concerne la vie personnelle Cela s’appelle la laïcité je crois.

                Bonne soirée

                • mercredi 14 janvier 2015 à 22h24, par Jugement Deuxième

                  Et je dois dire aussi que je crois ne jamais avoir été gêné par la rédaction d’A11 qui n’ont pas délaissés tous leurs organes au seul profit de leur cerveau, eux.

                  A la différence de tous ces humanistes chiants comme la mort qui, non content de réduire le monde à l’homme, on réduit l’homme à la raison.

                  Après avoir lu quelques commentaires
                  finalement je trouve les athées encore plus ennuyeux
                  que les gros cons de barbus.

                  Salam.

                  • mercredi 14 janvier 2015 à 22h39, par PMB

                    //A la différence de tous ces humanistes chiants comme la mort qui, non content de réduire le monde à l’homme, on réduit l’homme à la raison.//

                    Si c’est pour dire que la réduction du monde à l’homme fait que celui-ci s’en croit le centre, ramener à lui dans dans un anthropocentrisme destructeur (plantes, animaux) qui le détruit aussi, je vaios vous suivre.

                    Mais réduire l’homme à la raison, je trouve ça noble. Exemple :

                    //Mais la main qui relève un malheureux, le cœur qui ne bat pas que pour lui-même, l’esprit qui souhaite le rassemblement des hommes et leur unité dans le respect de leurs différences, la lucidité qui refuse la guerre et prêche la réconciliation, tout cela est l’unique religion, la religion éternelle qui a pré­cédé toutes les autres et ne passera jamais. Elle témoigne que cette terre est vivable, quoi qu’on fasse. Elle dit que l’homme est moins inutile, sous le soleil, que tous les dieux qu’il s’est donnés. Elle nous enseigne à nous passer d’eux pour nous consoler de mourir.//

                    (D’un humaniste qui n’était pas chiant comme la mort mais passionnant comme la vie)

                • mercredi 14 janvier 2015 à 23h08, par Juste Merci

                  En fait Chalumot, relisez-vous, vous êtes un individualiste égoïste de belle facture. Votre dernier message est édifiant à ce sujet. Tout le champ lexical y est passé.

                  La laïcité ne suppose pas le respect des croyances, aucune ne l’est en plus, elle dit juste que nous sommes tous des citoyens et UNIQUEMENT des citoyens au regard de la Loi sans discrimination entre nous. C’est ça qui fait le vivre pas ensemble ! Pas le respect des croyances ou des tenues vestimentaires bon sang !

                  Je pense que la laïcité est un superbe outil/système, c’est même sa fonction première, pour faire disparaître les religions organisées, leurs pouvoirs, en les reléguant dans la sphère privées pour à terme (très long terme) pour finir par même les effacer des consciences. En ce sens c’est un peu différent d’un sécularisation.

                  Mais ça ne va pas être facile, et surtout avec les inadmissibles manquements que l’on constate régulièrement au niveau de l’Etat comme pas plus tard que dimanche dernier avec la kippa présidentielle !

                  Au passage moi j’aimerai bien me balader à poil dans la rue, mais malheureusement ces fameuses croyances chastes, ce fameux respect, cette pudeur, les Lois qui en sont les filles, m’en empêchent bien. Je dis ça, je dis rien.

                  • jeudi 15 janvier 2015 à 01h30, par Simon Chalumot

                    C’est votre version de la laïcité, mais elle ne correspond absolument pas à la loi de 1905, qui concernait la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Le respect des croyances rentre dans ce cadre puisqu’il garantie la liberté de conscience . Il n’indique nullement que les croyants doivent se cacher chez eux et que leur croyance sera provisoirement tolérée jusqu’à extinction des feux. C’est complètement délirant.
                    Quand on voit le poids qu’a eu l’Eglise Catholique dans la société Française jusqu’aux années 60, au point même, que des ordres religieux étaient chargés de détenir les jeunes filles condamnées ou pire encore victime d’incestes et recluses et réduites en esclavage jusqu’à leur majorité, que les bonnes soeurs jusqu’aux années 60-70 géraient les prisons pour femmes, sans compter le rôle moral de l’Eglise qui n’a pas disparu avec la loi de 1905, mais bien après 68, on peut dire que la laïcité a été très tolérante vis a vis de la religion catholique même dans ces déclinaisons les plus scandaleuses.

                    Vous confondez la laïcité avec l’athéisme anti-religieux militant, ce n’est pas la même chose. Si on n’assurait pas le respect des croyances, chaque groupe confessionnel pourrait se mettre sur la gueule dans l’indifférence des pouvoirs publics. Vos certitudes sont bien étranges et ne reposent pas sur la réalité historique.

                    • jeudi 15 janvier 2015 à 01h40, par Simon Chalumot

                      Et je rajouterais qu’aucune loi n’interdit le nudisme, vous pouvez le pratiquer librement en France dans des lieux délimités. En même temps le climat Français ne se prête pas trop à cette pratique non plus. Quoique dans ma ville un mec fait du vélo en toute saison quasiment à poil sans être emmerdé apparemment...

                      Mais si vous préférez l’uniforme obligatoire pour tout le monde, et ne pouvez supporter un bout de tissu sur la tête, je pense qu’on sort vraiment du cadre de la laïcité et qu’elle sert de paravent à d’autres sentiments.

                      En revanche pour la kippa de Hollande (je l’apprend) je suis d’accord, comme quoi tout arrive.

                      • jeudi 15 janvier 2015 à 20h38, par Juste Merci

                        @ Simon Chalumot,

                        J’ai une version de la laïcité qui correspond à l’esprit de ceux qui l’ont mise en place sauf erreur de ma part. Museler les religions organisées et les anéantir, c’est l’objectif de cette doctrine, vous pouvez tenter de l’édulcorer comme il vous chante, c’est ainsi. La France, est d’ailleurs le pays du monde qui a la plus grande partie de la population qui se dit sans croyance et concernant les croyants la plus grande partie qui ne pratique pas (à sourcer sur google, je n’ai pas le temps), ce n’est pas un hasard Chalumot...

                        Donc tu dis que :

                        « Le respect des croyances rentre dans ce cadre puisqu’il garantie la liberté de conscience .Il n’indique nullement que les croyants doivent se cacher chez eux et que leur croyance sera provisoirement tolérée jusqu’à extinction des feux. C’est complètement délirant. »

                        En articulant ainsi les mots, tu inverses totalement le principe. A aucun moment l’Etat n’a à respecter les croyances, puisqu’il les ignore radicalement, il s’en fout, en quelque sorte ça n’existe pas pour l’Etat. Et c’est bien parce que les croyances n’existent pas pour l’Etat mais qu’en vertu du principe de la Liberté de conscience, qui est première, il garantit que chacun peut croire en ce qu’il veut, sans discrimination.

                        Oui, les croyants n’ont pas à ce cacher chez eux, heureusement, mais le domaine public doit être neutre, donc les croyants sont priés de laisser de côté tous leurs signes ostentatoires quand ils sortent. C’est ça le respect, et le minimum de savoir vivre pour une personne de bonne volonté, éduquée et sensible à son entourage. Bref, c’est mon avis, et je suis en accord totale avec moi même sur le sujet.

                        Oui, leurs croyances sont tolérées mon cher, parce qu’elles n’existent pas en tant qu’objet digne d’intérêt pour l’état, elles ne sont pas reconnues par l’Etat au contraire des citoyens et de leur liberté de conscience. Je le redis, il n’y a que des citoyens.
                        Mince quand même, c’est risible de dire qu’il faut respecter une croyance parce que beaucoup de gens y adhérent, c’est franchement idiot si on prend un peu de recul, les 3 monothéismes à l’échelle de l’histoire humaine sont les plus récents, et ce ne seront pas les derniers dans l’Histoire avec des types comme toi, on peut le garantir malheureusement pour nos descendants !

                        Vous prenez pour un délire ce qui est pourtant, pour celui qui veut bien regarder la nature du système, une véritable machine de destruction des religions organisées. Même si Je ne suis quand même pas demeuré au point de penser à l’éradication de toute spiritualité mon cher, quand même !

                        Sinon, tu es gonflé de me prêter une préférence pour un « uniforme obligatoire pour tout le monde » alors que je parle de l’exacte opposé. Ca vous pose un peu un interlocuteur cette méthode...

                        Pour la nudité, je laisse la distinction pourtant importante entre nudisme et naturisme, c’est avec un vrai plaisir que j’ai lu votre phrase d’un hypocrisie manifeste les envoyants vivre leur mode de vie « dans des lieux délimités » ! Là tout est dit de votre cohérence interne mon cher. Votre glissade sur la météo en France vient couronner votre pensée comme aucune caricature n’aurait pu le faire.

                        Maintenant, pour en terminer, je comprends très bien que dans le cadre de la vie de tous les jours, dans nos vies actuelles au quotidien, ces sujets sont à adapter au public que l’on croise, au gens que l’on fréquente, je ne suis pas un intégriste de la laïcité face à face, je compose, mais dans un débat, il faut tenir ferme nom de dieu ! Tu n’as pas le monopole du coeur Chalumot :D

                        • jeudi 15 janvier 2015 à 22h48, par Simon Chalumot

                          Premier paragraphe : effectivement les lois de 1905 ont oeuvré à la disparition progressive des pratiques religieuses

                          2- Il ne les ignore pas radicalement, il les accepte, mais elles ne concernent plus l’Etat. il visait la religion Catholique Romaine, France fille ainée de l’Eglise, qui a été pendant des siècles la religion officielle de l’Etat. Dorénavant l’Eglise Romaine n’est qu’une religion majoritaire parmi d’autres. Je ne pense qu’il s’en foute ; Comme je l’ai dit dans mon texte précédent, certains aspects publics de la vie sociale (délinquance des jeunes , hôpitaux, prisons pour femmes) s’appuyaient sur les bonnes soeurs, ce qui n’est pas très laïc. D’autre part la parole du curé se disputait avec celle de l’instit en particulier dans les campagnes, et l’instit n’avait pas toujours raison aux yeux des gens, même s’il était respecté.

                          3-je me trompe peut-être mais de tout temps (depuis la loi), il me semble que des signes ostentatoires étaient exhibés dans l’espace public, mais ils gênaient moins quand c’était des signes cathos...

                          4- Oui il n’y a que des citoyens avec leurs croyances ou non croyances, et elles regardent chacun, c’est en cela que je parle de respect. Je ne vois pas de quel droit j’irais cracher sur la gueule d’un croyant de quelque obédience, ou que lui me cracherait à la gueule en tant que non croyant.

                          5-C’est une machine de destruction pas très efficace. Les religions ne s’arrêtent pas aux frontières. L’Eglise Catholique ne cesse de trouver de nouveaux marchés et même si elle est considérée en crise compte de nombreux adeptes. En France effectivement c’est autre chose, et on peut considérer que c’est un effet de la loi de 1905, mais pas seulement.

                          6-Tu ne veux pas d’uniforme, mais tu interdits des tenues considérées comme provocantes ce qui reste à prouver.

                          7-L’humour avait une grande part dans ma réponse mais je ne vois pas d’hypocrisie (à moins que je soie le Mr Jourdain de l’hypocrisie.

                          8-Tu composes dans la vraie vie, et tu me traites fallacieusement d’hypocrite

                          Curieux, tu n’es pas naturel avec tes relations ? Drôle de conception de l’existence !

                          • vendredi 16 janvier 2015 à 00h26, par Juste Merci

                            @ Simon Chalumot,

                            « Je ne vois pas de quel droit j’irais cracher sur la gueule d’un croyant de quelque obédience, ou que lui me cracherait à la gueule en tant que non croyant. »

                            ai-je dis le contraire ? Non.

                            « C’est une machine de destruction pas très efficace. Les religions ne s’arrêtent pas aux frontières. »

                            Ma réponse est dans votre phrase... Jugez de son efficacité ici Chalumot ou bien admettez que les résultats seraient les même partout si elle était étendue. Parce que en retour votre discours, que je reconnais pertinent, sur les pauvres musulmans ici risque de se trouver mal en point là bas. Vous voyez ou pas ?

                            « Tu ne veux pas d’uniforme, mais tu interdits des tenues considérées comme provocantes ce qui reste à prouver. »

                            Si tu ne vois pas la différence entre interdire, par soucis de vivre ensemble, des signes ostentatoires revendicatifs qui t’essentialisent et créent une barrière (parce que la plaisanterie du « un simple foulard » c’est surfait) ou tous type de cache gueule je dis bien tous, et imposer un uniforme, ben comment dire, parle à ma main ok ? Pour la provocation c’est à l’appréciation de chacun. Et ceux qui versent dans l’anti-musulmanisme ne sont pas forcément les blancs petit bourgeois comme tu te plais à le dire (Eux ne les voient pas de toutes façons dans leurs quartiers sauf chez Vuitton et Dior).

                            « qu’aucune loi n’interdit le nudisme »,

                            C’était de l’humour ça ? P’tain t’es pas prêt de gagner le concours de comique cette année.

                            « Drôle de conception de l’existence ! »

                            Tu me craches à la gueule ? Vilain.

                            Sérieux, tiens donc, quand tu rencontres un croyant, toi tu lui parles de ton athéisme et de la laÏcité avec fougue et vigueur en grand débatteur comme sur un forum ? Moi pas, vu qu’en fait dans la vraie vie, je constate que les gens s’en cognent un peu de tout ça, ils fuient ces discussions à la con. Si c’est ne pas être naturel, je te comprends. Mon dieu mais en quoi composer cela serait une hypocrisie, faut être bien rigide pour penser cela.

                            • vendredi 16 janvier 2015 à 00h27, par Juste Merci

                              Pourquoi je tutoie et je te vouvoie en alterné... ?

                            • vendredi 16 janvier 2015 à 11h30, par Simon Chalumot

                              Je reprend ton dernier paragraphe et en particulier le fait que les gens s’en cognent dans la vraie vie. (je prend le parti de te tutoyer)

                              Mais oui, c’est tout à fait ça, je m’en cogne, tout le monde s’en cogne, et à la limite j’ai débattu sur cette question pour ne pas me défiler, j’ai exprimer avant dans un autre message MA conception de la laïcité, mais ça ne m’obsède pas cette question dans la vie de tous les jours, je m’en contrefous, je vois des êtres humains avant tout, tout le reste je m’en tamponne le coquillard. Ce n’est pas de ma faute, si le débat a dévié la dessus, parce que j’ai dit qu’un bout de tissu ne me dérangeait pas et n’empiétait A MON AVIS sur la laïcité. Libre à toi de penser le contraire mais A MON AVIS, c’est un faux problème !

                              • vendredi 16 janvier 2015 à 17h39, par Juste Merci

                                En fait, on est plutôt d’accord sur l’essentiel, on est tous ensemble sur ce bateau planétaire et tous embarqués malgré nous. Et comme sur tous les bateaux à force on se prend la tête pour des choses essentielles parfois pour des broutilles souvent, peut-être on aime ça aussi pour beaucoup... A ciao bello

                    • jeudi 15 janvier 2015 à 05h20, par bonnechancequandmême

                      La loi de 1905 n’est pas gravée dans le marbre. Elle se discute par la jurisprudence. Le philosophe G. Deleuze expliquait très bien qu’être de gauche c’était oeuvrer dans la jurisprudence.
                      Par exemple, il y a des débats sur le port du voile, les signes religieux ostentatoires dans les lieux publics ou privés,le financement des établissements privés et des lieux de culte par de l’argent public, le statut de l’Alsace etc...
                      Ces questions ne sont pas réglées, et dès que la canaille bondieusarde pense pouvoir gratter quelque chose elle tente de le faire, tout dépend de la résistance laïque qu’elle trouve en face.
                      Il y a déjà ces 3 valeurs de base : laicité, liberté de culte, liberté d’expression (donc de blasphème).
                      La liberté d’expression peut donc permettre à tout un chacun de dire que ceux qui portent leur religion en sautoir, qui arborent fièrement leur appartenance à une religion et les milliers d’années de connerie qui vont avec, les gonflent profondément quand ils les croisent.
                      Elle permet aussi de dire que les révolutionnaires de 1789 qui disaient qu’il n’auraient pas de paix tant qu’il resterait encore un seul prêtre dans le monde ne se trompaient pas, en tout cas pas de beaucoup.
                      Elle permet même de dire que « Ni Dieu Ni Maitre » est un excellent principe.
                      Il devrait même être possible de se promener avec des vêtements comportant des insultes créatives contre tel ou tel Dieu de son choix chaque jour de la semaine.
                      Cela permettrait de rétablir l’équilibre.
                      Cela permettrait de répondre aux « autorités »-en bois- qu’on entend un peu trop en ce moment, de la canaille bondieusarde, comme si le fait d’enseigner le résultat de milliers d’années de profonde connerie, dont on a le résultat sous les yeux, conférait une autorité morale quelconque.On hallucine, là.

                      • jeudi 15 janvier 2015 à 13h43, par Simon Chalumot

                        Donc si j’ai bien compris vous voulez entrer en guerre contre la canaille bondieusarde, la provoquer et cracher votre haine.

                        Est ce que cela sera suffisant pour la faire disparaitre ? Je n’en suis pas sur... Est ce que vous ête sur que vous avez des billes sur toutes les questions pour leur répondre efficacement point point par point. En se butant et entant agressif vous ne ferez que renforcer le sentiment religieux chez les croyants, qui ne trouvent des réponses (peut-être fallacieuses, là n’est pas le débat) à leurs interrogations. Je trouve votre attitude méprisante vis à vis du libre arbitre et de la conscience de chacun.

                        Oeuvrer pour la jurisprudence, oui effectivement c’est l’un des combats actuels le plus efficace et qui pourrait être un marqueur de gauche progressiste, on est bien d’accord, mais ça dépend quelle juruisprudence. si c’est pour ostraciser et virer des gamines de l’école pour un bout de tissu au nom de la laïcité, je ne pense pas que ce soit une jurisprudence progressiste !

                        Moi ce qui m’énerve chez les intégristes de la laïcité agressive c’est qu’ils mettent tous les degrés de crioyance dans le même panier quitte à blesser des gens tout à fait respectables qui risquent de se crisper sur leur croyance et devenir réellement cons. Certains de ces tenants de la laïcité républicaine ont une tolérance vis a vis du Christianisme supérieure à celle sur l’Islam comme les radicaux moustachus bouffeurs de curé de la 3e république qui envoyaient des gamines violées dans des bagnes religieux. comme tous ceux qui se découvrent subitement féministes dès lors qu’il faut combattre l’Islam, mais qui s’en fichent éperdument dans leur vie de tous les jours.

                        Ce qui me choque moi c’est que cette laïcité sert de paravent à un racisme latent qu ne peut s’exprimer qu’à travers ça. Alors les slogans de bouffeurs de curés type 3e république ça va bien 5 minutes, il faut balayer devant sa porte parfois avant de critiquer les autres.

                        • jeudi 15 janvier 2015 à 16h41, par bonnechancequandmême

                          J’adore la vision à géométrie variable de la liberté d’expression de la part des butés de la canaille bondieusarde.
                          Un peu, hein, mais pas trop sinon ça risquerait de les heurter, ces pauvres petits, ça risquerait même de les rendre cons comme s’ils ne l’étaient pas complètement et depuis longtemps : ils en administrent la preuve quotidienne.
                          Je cite un révolutionnaire de 1789 et des meilleurs : « Soyons persuadés que nous n’avons rien fait tant qu’il reste un Roi et un prêtre dans le monde »
                          Comme c’est beau...
                          La vision de la canaille bondieusarde est antagoniste du « Ni Dieu ni maitre » et ils ne s’en aperçoivent même plus.
                          La canaille bondieusarde est un ennemi de classe.
                          Elle qualifie le port du voile de bout de tissu mais sa tolérance miséricordieuse (la canaille bondieusarde pratique beaucoup la miséricorde ou du moins elle fait semblant) n’irait pas jusqu’à absoudre quelqu’un qui, dans le même établissement, porterait un bout de tissu avec écrit dessus « jésus le crapaud de nazareth » ou « Allah est une loque » par exemple...

                          La loi de 1905 n’a rien gravé dans le marbre, les financements des lieux de culte et des établissements privés par de l’argent public vont continuer à faire l’objet de jurisprudences, de même que le fait d’arborer ostensiblement sa conn...pardon sa croyance en sautoir. De même que le fait d’imposer des us et coutumes y compris alimentaires à la con à la population athée qui n’a pas mérité ça.
                          Allez, je le dis parce que ça fait plaisir : salut et fraternité quand même.

                          • jeudi 15 janvier 2015 à 18h05, par Manu

                            Putain, ça fait du bien de vous lire Bonnechancequandmême ! Excellent !!

                            • jeudi 15 janvier 2015 à 19h53, par Ad Jugé

                              AAAAAAAAAAAA.

                              J’aime au fil des commentaires, voir comme ca sort, ca s’éclaircit.
                              Ca fait du bien hein Manu.

                              remplacez bondieusard par banlieusard, le sens est le même

                              Toute la raclure de fond, la bonne vieille saloperie de derrière qui te dis de te battre pour la conservation de ton empire de petit blanc.
                              On le voile pas lui, ca non ! il est libre, et il va t’expliquer ton aliénation !

                              « Pas de halal chez moi ici c’est la france, on est athée. » en gros c’est ça que tu nous racontes.
                              Haha ca se croit athée, bande d’apôtres que vous êtes.

                              Bien dit Chalumot, j’aime beaucoup tes expressions

                              surtout le coucous endoctriné qui donne très faim

                              • jeudi 15 janvier 2015 à 20h45, par bonnechancequandmême

                                « remplacez bondieusard par banlieusard, le sens est le même »
                                celle là il fallait l’oser, je crois que même le plus fatigué des fascistes islamiques ne l’aurait pas faite.
                                Les banlieusards se passeront d’aussi pitoyables soutiens.
                                Et si on remplace anti islamophobe par anti cathophobe ça donne quoi ?
                                Le vieil héritage judéo chrétien qui ressort : c’est que ça aime son aliénation religieuse, ça, et condescendant qui plus est, c’est que ça a ses pauvres, hein, ce fut sorti par la porte et ça essaye de revenir par la fenêtre.

                              • jeudi 15 janvier 2015 à 21h19, par bonnechancequandmême

                                « « Pas de halal chez moi ici c’est la france, on est athée. » en gros c’est ça que tu nous racontes. »
                                Tiens ! Je l’avais oubliée celle là, dans le genre interprétaion délirante elle n’est pas mal non plus.
                                N’ayant pas de « chez moi »-citoyen du monde- cette manière de voir ne me concerne même pas, et me fait gerber.
                                Ce n’est pas du tout ça que je voulais dire -même « en gros »- mais il est vrai que par ici certains ne voient qu’en très gros.

                                • vendredi 16 janvier 2015 à 00h25, par Ad Jugé

                                  « La loi de 1905 n’a rien gravé dans le marbre, les financements des lieux de culte et des établissements privés par de l’argent public vont continuer à faire l’objet de jurisprudences, de même que le fait d’arborer ostensiblement sa conn...pardon sa croyance en sautoir. De même que le fait d’imposer des us et coutumes y compris alimentaires à la con à la population athée qui n’a pas mérité ça.  »

                                  — Bonnechance

                                  Réjouissons nous j’ai ta solution
                                  Va voter !
                                  Connard.

                                  • vendredi 16 janvier 2015 à 11h28, par ibilk

                                    toi tu insultes, lui il argumente, alors je te dis va chier ducon !

                                    • vendredi 16 janvier 2015 à 15h29, par bonnechancequandmême

                                      Exactement : quand on lui dit (puisqu’il le reprend en gras—ces gens aiment faire dans le gras)
                                      « De même que le fait d’imposer des us et coutumes y compris alimentaires à la con à la population athée qui n’a pas mérité ça. »
                                      ce qui veut dire, entre autres, que les rares fois où je mange de la viande c’est les vendredis saints
                                      voici ce que comprend ad jugé : « « Pas de halal chez moi ici c’est la france, on est athée. »
                                      On voit tout de suite le niveau du gars...
                                      Alors il insulte c’est normal.

                          • jeudi 15 janvier 2015 à 19h25, par Simon Chalumot

                            C’est moi la canaille bondieusarde ? J’aurais tout lu !
                            Je me fous de la religion comme de mes premières chaussettes, elle ne m’obsède pas contrairement à certains... Si vous voulez changer la société, vous êtes mal barrés en vous y prenant comme ça

                            Je suis mort de rire.
                            En tout cas tous, vous êtes remontés comme des coucous endoctrinés... Vous auriez votre place dans un film des Monthy Pythons de Jean Yanne, et vous feriez rire du monde. Vous faites penser aux fanatiques qui récitent des sourates, mais vous n’avez aucune idée personnelle, ni aucune sensibilité.

                            Je ne veux pas parler de ma vie personnelle, mais c’est un problème que je connais. Quelqu’un qui m’est très cher, et ne va jamais à la Mosquée et ne participe pas aux différents rites (mais qui connait très bien le Coran et la spiritualité) doit subir les conséquences de l’Islamophobie ambiante. Je suppose que le petit bourgeois blanc qui répète comme un perroquet canaille bondieusarde, et qui insinue que je suis un ennemi de classe gagne bien sa vie, et n’est jamais emmerdé par le rejet, ou les regards au quotidien, la suspicion...
                            En même temps ça me désole le paquet de crispations et de conneries dans la tête des vieux anars qui récitent leur leçon un peu comme un enfant endoctriné qui récitent le Coran

                            La canaille bondieusarde, la canaille bondieusarde...

                            Ton salut et fraternité, je ne te le rendrais pas ou peut être si tu deviens moins agressif et que tu me montres ta fiche de paye avant de traiter les autres d’ennemi de classe petit bourgeois blanc de mes deux...

                            Tu veux une société parfaite ? apprend d’abord à observer autour de toi, et à prendre les gens dans leur richesse et leur contradiction et leur faille et tolère les avant de réciter des conneries et de traiter les autres d’ennemi de classe !

                            J’ai ainsi sacrifié à la vulgarité des pseudos anars ou autres chevaliers anti religieux de base qui ne dont capables que de répéter des slogans, et qui ne liront jamais un livre qui sort de leur petite obédience minable, avec 4 vieux monomaniaques qui se branlent la nouille sous le portrait de Makhno qui se foutrait bien de leur gueule s’il était encore vivant !

                            Un autre poète m’a dit que Durruti me cracherait à la gueule. Je pense qu’il ne connait pas grand chose à Durruti, qui avait une envergure autre, et une personnalité d’une richesse qui était au dessus de vos slogans et de vos insultes de cafards limités (même s’ils citent Deleuze)

                            • jeudi 15 janvier 2015 à 20h21, par bonnechancequandmême

                              J’oubliais... La canaille bondieusarde prétend toujours être très cultivée alors qu’elle tourne toujours en boucle des propos lénifiants et mielleux autour de la tolérance religieuse qu’on peut lire n’importe où dans la presse.
                              La canaille bondieusarde ose de plus parler de Durruti qu’elle ne connait évidemment pas, sinon elle saurait qu’il fut poursuivi pour l’assassinat d’un évêque et qu’il traitait la canaille bondieusarde et ses alliés de « cabrones de la burguesia » et de « hijos de puta » (et je me contente de l’aspect verbal):il n’était pas très poète non plus.
                              La canaille bondieusarde a d’ailleurs montré un peu plus la grande étendue de son inculture politique en qualifiant la chute du mur de Berlin d’« effondrement du marxisme léninisme » alors que toute personne de gauche sait que le « marxisme léninisme » avait disparu depuis plus de 60 ans de ces pays là.
                              La canaille bondieusarde n’aura trompé personne avec ses bons sentiments dégoulinants-et condescendants- à l’égard des religions. On connait ce genre de musique : elle est vieille comme cet ennemi de classe.
                              Le « salut et fraternité » était ironique évidemment.

                              • jeudi 15 janvier 2015 à 20h29, par Ad Jugé

                                Le fait que tu arbores ostensiblement ta croy.. connerie m’indispose pour toi.

                                J’aimerai te convier à rejoindre ton pays.. euh ta niche.

                                Bonne chance quand même, pieux athée.

                                • jeudi 15 janvier 2015 à 20h49, par bonnechancequandmême

                                  Propos concis.
                                  Il gagne à l’être car dès qu’il développe un peu (par ailleurs)on voit qu’on a affaire à une vulgarité peu commune qui défend l’aliénation religieuse de ses pauvres.
                                  Ses pauvres se passeront de lui tôt ou tard.

                            • jeudi 15 janvier 2015 à 21h15, par Juste Merci

                              « Tu veux une société parfaite ? apprend d’abord à observer autour de toi, et à prendre les gens dans leur richesse et leur contradiction et leur faille et tolère les avant de réciter des conneries et de traiter les autres d’ennemi de classe ! »

                              Je suis manifestement en phase avec ce genre de propos. Je rajouterais que cela ne m’enlève pas ma liberté de ne pas respecter les autres croyances, les idées et les systèmes de pensées. C’est mon droit le plus strict.

                          • vendredi 16 janvier 2015 à 11h24, par ibilk

                            vraiment excellent bonnechancequandmeme, belle plume, tout d’accord !

                    • jeudi 15 janvier 2015 à 21h02, par Juste Merci

                      « Si on n’assurait pas le respect des croyances, chaque groupe confessionnel pourrait se mettre sur la gueule dans l’indifférence des pouvoirs publics. »

                      J’étais passé à côté de ça...

                      Mince Chalumot mais qu’est ce que tu racontes, tu débloques grave là. Ce n’est parce qu’on assure le respect des croyances que les différentes confessions ne se tapent pas sur la gueule. C’est un principe qui émane des normes de l’’Ordre Public qui les empêche de se combattre entre elles. A savoir qu’il est interdit de mettre sur la gueule dont autre citoyen quelque en soit la raison...

                      • jeudi 15 janvier 2015 à 22h05, par Simon Chalumot

                        Ouais d’accord

                        Ce que je voulais dire, c’est qu’en assurant le respect des croyances de chacun, on évite de se dire. Bon les questions religieuses ne concernent pas l’Etat et l’ordre public, qu’ils se démmerdent entre eux ce qui serait le cas si la liberté de conscience ne garantissait pas le respect mutuel entre toutes les croyances et options philosophiques et politiques. C’était un ca sextrème que je prenais pour exemple.

                        Après evidemment c’est l’ordre public qui règle ce genre de conflit je suis d’accord

                        • jeudi 15 janvier 2015 à 22h43, par bonnechancequandmême

                          Pauvre Simon C.... tu n’as pas compris que de tes « théories » en dessous de l’élémentaire dans lesquelles tu patauges toi-même personne n’en a rien à cirer ?
                          Réalise plutôt dans les injures de la beaufie à répétition, tu n’y es pas très créatif non plus mais au moins tu y es dans ton élément.

                          • jeudi 15 janvier 2015 à 23h20, par Manu

                            Bonnechancequandmême et Juste Merci, ne vous fatiguez pas à répondre à tous ces bornés du cul, c’est comme pisser dans un violon ou expliquer l’inexistence de dieu à un croyant. Ils sont en possession de la Vérité et de la Morale Suprême !

                            • vendredi 16 janvier 2015 à 00h53, par Juste Merci

                              Manu

                              Nous sommes assez grands pour juger de quoi, quand et avec qui nous souhaitons parler. Il y a plus de croyants intelligents et sensibles que d’athées intelligents et sensibles par simple calcul élémentaire d’après les données disponibles sur cette planète. Relativisez cette histoire croyez moi. Ca n’empêche on peut être laïc et incroyant avec panache et élégance et ne pas non plus se la faire mettre à l’envers sur ce genre de question difficile.

                              • vendredi 16 janvier 2015 à 01h46, par Manu

                                « Il y a plus de croyants intelligents et sensibles que d’athées intelligents et sensibles par simple calcul élémentaire d’après les données disponibles sur cette planète. »
                                Je demande à voir.
                                Pour le reste, vous avez parfaitement raison.

                        • vendredi 16 janvier 2015 à 00h44, par Juste Merci

                          « Bon les questions religieuses ne concernent pas l’Etat et l’ordre public, qu’ils se démmerdent entre eux ce qui serait le cas si la liberté de conscience ne garantissait pas le respect mutuel entre toutes les croyances et options philosophiques et politiques. »

                          Tu me sembles un garçon sensible et bienveillant, je ne vais donc pas me mettre à ironiser plus que de raison sur ce que tu viens d’écrire, ni faire du charivari.

                          Mais encore une fois, tu n’es pas au clair avec quelques notions de bases que tu ne poses pas dans le bon ordre.

                          D’abord, je suis désole de te dire que la liberté de conscience ne garantie pas le respect mutuel entre les croyances. Tu me dis « ouais » plus haut et paf tu replonges. La liberté de conscience est garantie, par l’ETAT (et pas par le saint esprit comme beaucoup finissent par l’oublier, donc par la puissance publique) et c’est en garantissant cette liberté de conscience qu’existe de fait la pluralité des croyances. Et c’est par l’Ordre Public que coexistent toutes ces libertés de consciences qui ne sont en fait que les citoyens.

                          Mais surtout les questions religieuses et les croyances concernent l’Etat contrairement à ce que tu dis, parce qu’il doit veiller à ce qu’aucune ne prenne le pas sur les autres dans le domaine public, qui doit rester indifférencié le plus possible, pour préserver quoi... l’Ordre Public. D’où selon moi l’utilité des Lois et des interdits, dont la seule exigence qu’on soit en droit de demander est qu’elles ne soient pas discriminatoires et qu’elles visent le vivre ensemble. Je sais c’est compliqué, mais sans ça, c’est l’explosion garantie, déjà que socialement et économiquement ça tangue à chavirer le Titanic, si on abandonne ces règles c’est se saborder illico amha.

          • jeudi 15 janvier 2015 à 06h45, par Michel

            Mais tu t’adresses à qui Jugement dernier ?
            Si c’est à moi, d’une part je ne sais pas où t’as vu de la rage dans mes propos.
            D’autre part, « humaniste » ? « athée » ? mais tu lis quoi, là ?
            Arrête la kétamine !
            ça fait 15 ans que j’ai arrêté de lire CHarlie Hebdo, en m’apercevant (je sortais du lycée) qu’il n’était ni pertinent ni impertinent.
            Pour le reste, je t’invite juste à lire la réponse d’abdelhafid.
            Décidément toute cette histoire laisse la place à l’expression de tous les délires.
            C’est pitoyable.

            • jeudi 15 janvier 2015 à 12h59, par Ad Jugé

              Je m’adressais à Manu rageux et humaniste.
              Manu Michel c’est pareil, c’est comme arabe et musulman.

              Tu trouves du bon sens dans le papier de zineb ou d’abdelhafid ? alors mes commentaires t’étaient adressés aussi.
              CH a pris part à une guerre dont les termes ont été formulés par le pouvoir. Vous avez hérité de ce REGARD preuve en est de ce que vous trouvez dans le texte de cyran, l’amalgame arabe musulman race religion.
              Vous vous conformez donc au travail de la police en distinguant et séparant les catégories qu’elle a elle-même définie.
              Merci pour elle.
              Votre regard construit le monde. Et il est moche.

              Puis j’ai jamais bouffé de kétamine.

              • jeudi 15 janvier 2015 à 16h26, par Manu

                Pauvre taré !

                • jeudi 15 janvier 2015 à 16h35, par Manu

                  Ha oui, je suis islamophobe, comme je suis également christianophobe et judaismophobe. Tout individu sain d’esprit et ayant un esprit critique suffisamment développé ne devrait rien trouvé à redire là-dessus (lisez l’excellent commentaire d’Abdelhafid : http://www.article11.info/?Aux-foss...). Je me fous de votre suffisance ou de votre branlette intellectuelle, vous et tous les autres islamophiles.

                  • jeudi 15 janvier 2015 à 16h52, par Ad Jugé

                    T’es épatant, vraiment libre alors.
                    Il en fallait du courage pour briser ces chaines.

                    C’est marrant moi je te vois plutôt comme un esclave qui gigote, incapable de discerner clairement son ennemi.

                    • jeudi 15 janvier 2015 à 21h18, par Juste Merci

                      C’est quoi ou qui l’ennemi Ad Jugé ?

                      • jeudi 15 janvier 2015 à 22h56, par Ad Jugé

                        Celui qu’un certain nombre de personne ont identifiés comme étant le leur l’appellent religion.

                        Moi je crois ( et il s’agit là d’un procès d’intention ) que nombre d’entre eux sont de bien pieuses personnes.
                        Que la seule possibilité de considérer les grands messes commémoratives Je suis Charlie comme des instants de solidarités dans l’amour relève d’une certaine foi.
                        Mais ca importe peu.

                        En revanche ce qui plus inquiétant est c’est le refus Catégorique pour certains de comprendre que le terroriste islamiste est une catégorie politique bien plus qu’une arriération religieuse ou je ne sais quoi. Que les catégories politiques dont s’empare la population qui manifeste sa colère sa tristesse sont les termes d’une guerre que mène les élites ici et ailleurs.
                        Soyons bien clairs, penser en ces termes c’est faire la guerre cette guerre avec eux. On parle bien ici de trois connards défoncés qui ont crié allahakbar au nom duquel toute l’intelligence collective (?) va être médiatiquement ciblée sur des questions ( la religion l’islam la laicité toutes ces conneries ) qui n sont en fait pas des questions mais déjà et depuis longtemps les armes qui servent à nous gouverner tous.

                        Je rejoins tout a fait les accusations de « pensée slogan » de Chalumot. Une pensée qui n’a aucun contexte, extérieur à toute situation...
                        La question de l’islam et de la religion je vous la laisse, j’en veux plus.
                        Ce ne sont pas mes armes, ce cirque ne m’attendra plus, la vie est ailleurs

              • jeudi 15 janvier 2015 à 22h08, par Simon Chalumot

                Travail de police héritier de la classification coloniale d’ailleurs.

                C’est cette classification qui est rentrée dans les consciences malheureusement...

          • jeudi 15 janvier 2015 à 18h38, par Gnoppod

            Entièrement d’accord ! Voilà qui est bien dit.



  • mercredi 14 janvier 2015 à 17h52, par Sophie

    Je vous trouve tres intello et tres condescendant dans le ton de vos articles et des réponses que vous formulez.

    Par ailleurs assimiler au racisme le fait de s’opposer à ce qu un membre du service public de la petite enfance, même délégué à une association, porte le voile est pour moi insuportable. Cela prive de toute crédibilité l’article de Cyran.

    La laïcité, tel que conçue en France, implique la neutralité du service public.

    La critique d’un element participant au culte, tel le voile, alors même qu’il aurait également une dimension culturelle, est légitime. Il s’agit également d’un système d’oppression de la femme et alors même qu’il est intériorisé et transmis par les femmes, cela reste de l’oppression.

    Mais l’oppression qui implique la révolution pour l’homme n’est que tradition pour la femme !

    • mercredi 14 janvier 2015 à 20h19, par Simon Chalumot

      Bon si vous le dites ce n’est plus la peinre de discuter. C’est de l’oppression. Et vous dans votre vie, vous ne subissez pas de l’oppression sans le savoir ? Si vous méprisiez moins ce que vous considérez comme étant intello, vous vous poseriez des questions sur vos conditions d’existence par exemple, et vous auriez moins de certitudes, et de dogmes peut-être. Mais réfléchir, ça fait mal à la tête.



  • mercredi 14 janvier 2015 à 18h27, par many

    Merci pour ce point de vue enrichissant. J’atterris sur cette page suite à la lecture d’un très bon article de Mediapart :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/resp...

    Proposant le lien vers le texte de Cyran en bas de page :

    http://www.article11.info/?Charlie-...

    Je découvre par la même occasion des publications d’une rare intelligence, et me trouve bien désarmé pour assimiler l’intégralité de vos propos. M’efforçant cependant de comprendre au mieux les tenants et les aboutissants de l’hystérie collective que nous traversons, je suis heureux de rencontrer enfin une pensée faisant écho aux sentiments troublés qui m’accablent depuis les « évènements ». Difficile alors de réfléchir sereinement, partagé entre la stupeur face à la violence des assassinats, la distance vis à vis d’une unité (inter)nationale me laissant perplexe, l’émotion suite à la disparition de personnalités profondément ancrées dans mon inconscient affectif, l’impuissance devant l’omniprésence médiatique des Val / Fourest et consorts, et le dégout à la lecture de sites de propagande dieudo-soralienne récupérant cette tragédie.

    Les faits et les idées exposées ici, dans l’article de Médiapart et dans les débats qui s’en suivent sont bien les premiers susceptibles de mettre un peu d’ordre dans le chaos de ma pensée. Je vous en remercie.

    J’aimerais cependant émettre quelques réserves sur un point particulier. Vous avancez avec force, et à plusieurs reprises, que Charlie Hebdo « post Val » s’attaquait essentiellement aux bourgeois. Le combat anti clérical du journal entrait, selon vous, dans une lutte vertueuse contre les puissants de ce pays, épargnant les désoeuvrés ou, tout du moins, cherchant à les éclairer, les émanciper. Personnellement, mais je suis sans doute trop jeune pour l’affirmer (36 ans), je garde en tête des caricatures particulièrement acerbes envers les bigots de tous poils, les beaufs en général et, finalement, à peu près tout ce qui représentait la France décrite par Renaud, à l’époque, dans « hexagone ». Je ne me souviens pas d’une ligne éditoriale se souciant de la misère sociale et intellectuelle de la vieille bigote aigrie, ou de l’électeur FN bas du front. Ces gens là étaient de fait coupables de leur aveuglement, méritant parution après parution une satire virulente, grossière et sans concession. Le « beauf » de Cabu était l’ennemi, la cible, plus à son tour que le banquier, l’oligarque ou le chien de garde.

    J’adhère complètement à votre analyse sur le glissement regrettable et dangereux vers une population musulmane déjà trop stigmatisée. Mais ça restait du Charlie Hebdo, sale et méchant, irresponsable. Ni mieux ni pire qu’avant, mais plus aveuglé sans doute par le prisme islamophobe ambiant, qui nous menace tous.

    Cela dit, que cette conduite ait été dictée par la maladresse, la bêtise, l’ignorance, l’innocence ou par choix assumé, elle a aboutit à un massacre sans précédent, de part sa forme. De fait, quoique l’on puisse reprocher à la ligne éditoriale du journal, il faut reconnaître que d’une certaine manière elle tapait au bon endroit et à motivé une réaction fasciste historique sur notre sol.

    Comme je vous le disais, je ne pense pas être en mesure de « rivaliser » avec la réthorique ni même l’intelligence des auteurs des articles précités (je ne parle même pas du style). Mais cette lecture m’ayant conduit sur cette pensée, je n’ai pu m’empêcher de vous la livrer telle quelle.

    Salutations

    • mercredi 14 janvier 2015 à 19h35, par Simon Chalumot

      Non vous écrivez très bien, et votre commentaire est très nuancé et bien argumenté. ne soyez pas intimidé !

      Salutations



  • mercredi 14 janvier 2015 à 19h54, par un-e anonyme

    Pour la troisième fois depuis hier matin, j’ai relu l’article de Cyran… j’dois être vraiment conne, je pige pas la rafale de verbiage s’en suivant sous cet article ci. Remarquez c’est une chance les rafales de verbiage, ça fait pas mal, ça tue pas. Grosso modo c’est de la liberté d’expression, ça tombe au poil c’est exactement le sujet de l’article 11 de la déclaration universelle des droits de l’homme.
    x
    Faudrait se souvenir un petit peu que les crétins barbares ont flingué des dessinateurs (ils ne savaient probablement pas qu’un administrateur de la BDF était présent) parce qu’ils n’ont pu « comprendre » QUE les dessins du journal (très pas bons les dessins) des mickeys quoi ! Ils ne savaient pas lire et écrire comme vous tous, ils étaient fanatisés, ils avaient le melon comme on dit dans mon sud, un melon grave dangereux comme on l’a vu.
    x
    Vous pouvez vous tripoter le neurone tant que vous voulez, vous envoyer des tas d’accusations de truc-isme à la tronche, vous traiter de gauchiste droiteux, de facho tendance molle, dure ou de basse intensité, etc. c’est la liberté d’expression ; cette liberté même qui est insupportable à quelques déïstes de merde. Je relevais déjà plus haut (13 janvier à 15H17 mon totem à sauté, je ne sais pourquoi) que la liberté de blasphème est contenue dans la liberté d’expression.
    x
    J’ai lâché Charlie Hebdo il y a fort longtemps ; même du temps où j’étais assidue je n’ai jamais apprécié les crobards analo-scato-trouducul-istes mais l’équipe éditoriale avait la liberté de les éditer, point-barre. Que les curés de tout poil aillent se faire foutre ! Merde alors !!! Il serait juste un peu judicieux d’instruire les jeunes français sur ce que veut dire la liberté d’expression, d’où elle vient et pourquoi elle est fondamentale. Si le cultuel, la curetonnerie, les bigots bref tous les casse-couilles déïstes restaient dans le cadre de la laïcité, c’est-à-dire exclusivement dans leurs lieux de culte et leur quand-à-soi, les andouilles de Charlie ne seraient pas devenus accros d’allah le cul à l’air et les barbares auraient dû trouver autre chose comme boulot que « martyrs ». Re-merde alors !!!
    x
    Ouais, je suis en rogne grave là, vous couper les poils de cul de grenouille en 18 et vous perdez de vue que les athées souffrent horriblement ; personne ne se fout jamais de leur gueule, pas un crobard, pas une bite en vadrouille, pas le moindre petit articulet vantant leur vacuité spirituelle ! Et le pire, je vais vous le dire moi le pire ! J’ai été obligée d’acheter Charlie ce matin… décidément c’est pas mon jour. Mon gros malin de boutiquier qu’a un QI de praire en mortes eaux a pensé bien faire en me réservant le truc avec mon Canard et mon Siné… Misère… Peut-être suis-je la seule au monde à l’avoir par défaut :-)) Et puis je vous raconte ça pour faire râler les clampins qui ont fait la queue pour essayer de choper la queue du michey sans succès, hin-hin-hin……
    x
    A part ça, continuez à ratiociner à votre aise :-) Ah et puis j’oubliai, je suis de gauche et j’en suis aussi sûre que d’être athée parce que je lutte contre mes bas instincts et j’essaye de comprendre les voisins, ça les excuse pas forcément de les comprendre mais ça évite les coups qui blessent et qui tuent. C’est simpliste hein !

    • mercredi 14 janvier 2015 à 19h59, par un-e anonyme

      Féièch… e-anonyme c’est Isatis :-( pourquoi qu’il marche plus le bidule éditeur oO

    • mercredi 14 janvier 2015 à 20h11, par Simon Chalumot

      Votre texte est réjouissant et détend l’atmosphère, mais il élude beaucoup de problèmes. Mais j’ai aimé votre style. Bonne soirée

      • jeudi 15 janvier 2015 à 09h17, par un-e anonyme

        Je n’ai pas la moindre prétention à poser les problèmes et encore moins à donner des pistes de résolutions. C’est à chacun de travailler au truc. Vous avez pigé mon propos et ça c’est un beau compliment, merci !
        x
        Faut un peu lever le plomb et accepter de la légèreté dans les échanges, dédramatiser sinon on devient aussi stupide et moutonnier que les gens qui ont suivi le cortège sans avoir jamais ni lu ni même eu vent un jour de Charlie, de son histoire et de comment il en est arrivé à cette médiocrité selon moi.
        x
        Quand je vois sur la devanture du quincaillier qu’est raciste et imbécile un panneau « je suis charlie » franchement j’ai des envies de meurtre ; c’est ce même type qui disait à mon époux « elle reviendra pas d’Algérie ta grosse, y vont l’égorger les crouilles » en rigolant gras lorsque j’étais à Alger.
        x
        Face à tout ça et autre chose encore au lieu de passer à l’acte, je blague, je détends, je ramollis… ça me parait plus profitable que de dynamiter, exploser, éparpiller façon puzzle… et puis ça fait moins mal ^^
        x
        J’aime le moyen-orient depuis le jour où j’ai ouvert les yeux, je suis affreusement malheureuse pour se qui s’y passât, s’y passe, s’y passera alors je rigole.
        Isatis



  • jeudi 15 janvier 2015 à 09h22, par etienne

    Retour sur la première « mort » de CHarlie.

    Il est de bon ton - et je l’ai fait le premier - d’encenser l’« ancien Charlie », afin de mieux dénoncer le torchon islamophobe qu’étaite devenu Charlie sous la coupe de Val et après le passage de Fourest.

    Pour essayer de comprendre ce qui l’en était, et comment on en est arrivé là, je me suis retapé ça :

    http://www.ina.fr/video/CPA82052296

    Drôle d’impression...

    Je suis un enfant de Charlie, j’avais 11 ans en 1982, et, au delà de la nostalgie de voir tout ce cirque à la télé, ce qui est impensable aujourd’hui je ressens un certain malaise en regardant tout ça.

    En fait, certains étaient déjà des « vieux cons », qui n’aimaient pas les jeunes et surtout ne voulaient pas les entendre parler. Quatre ans plus tard, j’entrai au lycée, j’appartenis grosso mode à cette « génération morale » conspuée par l’équipe de Charlie. Et pourtant ils me faisaient marrer, à l’époque.

    Il me font beaucoup moins marrer rétrospectivement.

    Il faut voir Choron s’en prendre aux lycéens invités par Polac,

    http://www.ina.fr/video/I09082502

    et Renaud surenchérir :

    http://www.ina.fr/video/I05004781/r...

    Il faut aussi entendre celui d’entre eux qui se moque des valeurs des lycéens qui exprimaient leur gêne à propos des blagues sur les Juifs et la Shoah...les lois Gayssot n’existaient pas encore.

    Il faut voir aussi les dessins phallocrates et fiers de l’être, la vulgarité, Gainsbarre avec son ballon en forme de bite,la façon dont tous ces mecs se houspillent et comment les rares femmes sur le plateau font potiche etc...

    Ce qui me frappe aussi c’est le contresens total actuel à propos de la « liberté d’expression » : à part Choron, ils veulent tous empêcher de parler le type de Minute et certains lui foutre sur la gueule, Siné, Renaud, Berroyer, même Gainsbarre,et Desproges, définitivement le meilleur :

    « La liberté d’expression ça va jusqu’à laisser parler Minute cinq minutes. Même si c’est pour lui foutre son poing sur la gueule après. »

    Ils voulaient faire chier les cons, les cahos et les fachos, et comme dit Renaud, « n’en avaient rien à foutre du pluralisme et de la liberté d’expression. » Et même si ça avait de moins en moins de sens compte tenu de l’évolution sociologique et politique de la France dans les années 1980, la « mort » de Charlie était finalement un phénomène anodin. Peut-être qu’il n’aurait pas fallu ressuciter Charlie...

    Mais un tel « débat » bordélique était possible, car s’il y avait manifestement de la haine, elle était politique, et donc dans un cadre commun - et non pas « culturelle » et « identitaire » comme aujourd’hui.

    Ce qui frappe encore plus, c’est qu’en fait même si tout le monde s’engueule, on voit que la violence est surjouée et avant tout verbale. Ce sont tous des blancs, des français ou européens d’origine , et en ce sens ils appartiennent de fait à cette communauté nationale et à la tradition de zizanie à la Astérix.

    Personne ne risque de se faire tuer, y compris le type de Minute, menacé de mort par Siné -« tu vas crever » : on voit bien que c’est du cirque.

    C’est chouette, c’est bien français, des anglos-saxons n’y comprendraient rien. On s’amuse entre nous.

    Dans cette « communauté » et sur le plateau pas un arabe ou un noir : ils sont tout simplement exclus, invisibles, et on était en 1982, un avant avant la marche des Beurs. Et une telle émission était possible, et la provocation tous azimuts passait parce que, en dépit des clivages politiques et sociaux, ces gens « faisaient société » comme on dit - mais entre eux, évidemment sans les immigrés parfaitement invisibles, carrément niés.

    On remarquera ainsi que le dessin qui s’interroge sur le Paris Dakar - à quoi sert-il ? - comporte l’expression « pour écraser les nègres » et ça fait rigoler tout le monde sur le plateau.

    Bien sur, c’est drôle, on est entre nous...Pas un « nègre » sur le plateau pour dire que même si c’est drôle de critiquer un rallye débile et destructeur, ça rapelle forcément que la France a écrasé ces mêmes « nègres » des siècles durant sous le joug de l’esclavage, et ensuite sous celui de la colonisation.

    Seule une lycéenne dit à un moment que Minute est quand même mal placé en matière de « tolérance » puisqu’ils veulent virer les immigrés. C’est une blanche, elle n’est pas directement visée par Minute. Aucun des membres présents sur le plateau n’est réellement menacé par Minute, ils surjouent l’antifascisme sans le craindre (Miterrand vient de gagner).

    Et aujourd’hui ?

    Un tel débat aujourd’hui, sur les caricatures et la liberté d’expression, en invitant Zemmour, Houellebecq, Finkelkraut, Soral et Dieudonné, des rappeurs et donnant la parole cette fois-ci aux jeunes de cité enfants d’immigrés au lieu des lycéens petits blancs parisiens - car on peut plus vraiment faire comme s’ils n’existaient pas, comme on le voit bien aujourd’hui : ça partirait VRAIMENT en couille.

    Et on s’étonne que certain profs n’arrivent pas à traiter l’affaire : mais ils savent bien que dans certains cas, c’est tout simplement IMPOSSIBLE. Le fil est ROMPU.

    Trente ans de politique sociale et urbaine inepte, ghettoïsation, obsession sécuritaire, fixations sur les différences « ehno-culturelles » etc...tout ce qu’on sait, et de tels débats avec l’ENSEMBLE des français sont devenus impossibles, car le cadre commun est brisé.

    Il suffit de se rappeler du fiasco honteux du débat sur l’« Identité nationale » : concrètement passé à la trappe, deux trois réunions d’experts, de politiques en petit comité, médiatisation superficielle et c’était bouclé. Et heureusement, car c’était encore une grosse connerie de plus.

    De toutes façons, les principaux intéressés par la question à savoir les xénophobes inquiets de l’islamisation d’un côté et de l’autre des personnes musulmanes ou autres radicalisées et en défaut manifeste d’intégration n’ont pas été invitées. Pour une raison simple : s’ils étaient venus, ça ce serait terminé en émeutes.
    Mais quand va-t-on cesser d’agiter tout ça ?

    Tous ces tartuffes actuels qui croient refonder cette unité nationale, autour de cette bonne vieille culture de village gaulois, ne se rendent même pas compte que leurs discours non seulement peut être perçu comme identitaire, mais qu’il EST identitaire, fût-ce de façon impensée.

    C’est un paradoxe, car des valeurs supposées universelles ne peuvent pas être en même temps spécifiques et identitaires. Et je défens l’idée d’un universel commun aux hommes.

    Mais quand un universel est imposé, craché à la face des autres, au lieu d’être transmis par l’éducation et le dialogue, ce caractère universel certes demeure en soi - comme concept - mais disparaît sur le plan pratique.

    Alors quand les français - ceux de cette culture spécifique - s’engeulent entre eux - je mets de côté des évènements historiques comme la dernière guerre - même durement, ils sont comme des poissons qui ne voient pas l’eau dans laquelle ils nagent : ils nagent dans ces universaux, dont ils se targuent en même temps d’être les dépositaires - on s’engueule mais on continue à se parler car on est au pays de Voltaire, et qu’on reconnaît son adversaire comme un membre de cette communauté politique.

    Le problème, c’est que quand ce peuple - ou l’Etat qui le dirige - se révèle être manifestement et ouvertement oppresseur - colonies, guerres, racisme etc - et maltraite ses propres enfants, les réprouvés et les opprimés ont vraiment la rage, parce qu’eux ils n’ont pas d’eau : ils crèvent littéralement d’asphyxie. Ils ne sont pas inclus dans le jeu, à moins de se conformer totalement, c’est-à-dire cesser d’exister.

    Les noirs et les arabes en France ont donc été confrontés dans leur grande majorité à deux formes d’inexistence : l’invisibilité absolue ou la conformité totale, ce qui revient exactement au même. Et cette violence du déni d’existence - et du droit à l’existence - est telle quelle ne peut générer en retour qu’une grosse explosion, qui prend forcément des formes brutales et insaisissables.

    Aussi, dans une situation de tension extrême, résultat de plusieurs décennies d’oppression, brandir des valeurs « universelles » n’a plus aucun sens pour ceux qui sont opprimés : c’est un contresens TOTAL, cela revient à leur CRACHER A LA GUEULE.

    Par conséquent comme le dit Mahmoudi, c’est pas en rabâchant PADAMALGAM PADAMALGAM qu’on change quelque chose à un pays « BATI SUR L’AMALGAME. »

    http://www.huffpostmaghreb.com/hali...

    Et les naïfs qui défilent généreusement et sincèrement au nom de leur conception aggressive et brutale de la liberté d’expression n’ont même pas idée de ça.

    • jeudi 15 janvier 2015 à 20h26, par Simon Chalumot

      Je viens de lire votre long message et je salue la profonde intelligence de votre propos et votre clairvoyance. Je vous salue bien bas,
      ça change des anars à 2 balles et leurs slogans des années 20.

      • mercredi 28 janvier 2015 à 13h23, par christian

        D’accord avec toi, SC, cette intervention est excellente. C’est vrai, ça change de ces prétendus gauchistes ou prétendus anars qui cautionnent voire défendent la xénophobie d’état.



  • jeudi 15 janvier 2015 à 09h33, par tchio ben

    J’ai partagé un lien vers cette lettre de 2013 que je ne connaissais pas, avec une petite et très humble introduction pour mes proches.

    J’ai découvert un texte très intéressant. Le sens de le faire connaître était pour moi, non de sous-entendre qu’ils l’avaient bien cherché, certainement pas, mais juste que je crains qu’avec la confusion actuelle, la surenchère islamophobe soit de mise et la « liberté d’expression » va avoir bon dos.J’aime tout ce qui me fait réfléchir (et rire) et je me garde bien désormais de prendre des positions et des postures moraliste ou donneur de leçon derrière mon ordi. Je préfère le débat enchair et chairs et en os.

    Peut-être que je vous dégoûte. M’en fiche, je vous ai (re)découvert (lecteur du diplo, du plan B en son temps),et je vous lirai quand même.

    Des bécots.

    • jeudi 15 janvier 2015 à 10h36, par tchio ben

      Une précision, je vous recopie le court texte qui accompagne le lien vers la lette d’O. Cyran.

      "Je ne lisais plus beaucoup Charlie Hebdo et j’en avais complètement abandonné la lecture depuis l’éviction de Siné, épilogue en ce qui me concerne d’une aversion profonde envers Philippe Val.

      Je n’ai rien contre le journal en soi, disons qu’il ne me nourrissait plus beaucoup, ni sur le fond ni sur l’humour. Bref, je n’étais plus fan et je serai bien en peine de citer si longtemps après des exemples précis de ce qui m’agaçait dans ce canard, à l’exception des éditos de Val qui me consternait un peu plus à chaque fois que je tombais dessus.

      J’appréciais toutefois ponctuellement retrouver certains des membres de la rédaction, particulièrement Bernard Maris, mais aussi les dessins des caricaturistes que je retrouvais ailleurs, dans le Canard ou l’Huma Dimanche par exemple.

      Cela étant, au regard de la confusion générale et l’hystérie collective qui sévissent en ce moment, et si la réflexion et la critique peuvent encore s’exprimer avant la canonisation et la panthéonisation des auteurs et victimes des attentats, je trouve que l’article ci-après est extrêmement intéressant, que l’on soit d’accord ou pas, que l’on aime Charlie ou pas.

      L’auteur a en outre la légitimité (puisqu’il faut bien ça en ce moment) d’avoir collaboré au journal dans les années 90.

      Parce que derrière les grandes envolées sur la liberté d’expression, qui pour moi reste quand même à géométrie variable, et bien je trouve que tout ça, et bien ça craint...

      Précision, le texte d’O. Cyran date de 2013."

      Voilà. A bientôt ;)

    • mercredi 28 janvier 2015 à 23h18, par Alèssi

      Bien vu, bien dit. Merci Etienne.



  • jeudi 15 janvier 2015 à 15h28, par olivier noack

    A qu’il est doux d’apprendre qu’il existe dans ce pays une avant-garde éclairée qui n’a pas peur de célébrer avec éclat sa propre intelligence (cité 3 ou 4 fois dans l’article). Et avec quel talent d’écriture ; en omettant pudiquement le mot de « modestie », certainement réservé aux pauvres ploucs qui se sont rassemblés du mercredi au dimanche pour défendre ce qui leur paraît si important, la simple humanité. Et aussi avec un sens de l’humour qui a la décence de ne pas se faire remarquer. Mais j’arrête là car je ne voudrais pas déranger les scribes laborieux qui n’ont pas de temps à perdre avec ces fredaines car tout absorbés par leur travail (combien de fois cité, déjà ?)de perfection de leur (bonne) éducation.
    Cette « désolante mise à mort »(d’autres bien-élevés auraient écrit « fâcheuse » ou bien « navrante incartade ») les a déjà suffisamment distrait de leur labeur si essentiel.
    Et qu’il est encore plus délicieux de savourer ce morceau d’anthologie, fascinant feu d’artifice de clairvoyance de la plume de Monsieur Ciran (je crois) que voici :

    « Mais si vraiment vous tremblez à l’idée que les musulmans de France se métamorphosent en serial killers de la guerre sainte, peut-être trouverez-vous un brin d’apaisement en voyant la manière placide dont les intéressés réagissent aux attaques réelles ou symboliques qui sont leur lot quotidien. Quand une mosquée est recouverte de tags racistes, croyez-vous que ses responsables ou les fidèles du coin se répandent en cris de vengeance ou en promesses de mettre l’Élysée à feu et à sang ? Non, à chaque fois ils déclarent s’en remettre tout simplement à la « justice de leur pays ». Parmi ceux que je connais, l’écume médiatique de vos prouesses ne fait qu’ajouter une petite couche supplémentaire à leur lassitude. Pas sûr que j’aurais la même patience. »

    Impressionnant, non ?
    Continuez, chers esprits forts, la planète entière à les yeux rivés vers le phare de votre pensée éblouissante.

    • jeudi 15 janvier 2015 à 15h44, par Anne steiner

      La simple humanité, voilà, c’est exactement l’expression qui convient. Mais pétris de certitude et d’outrecuidance, ils se gaussent du troupeau, heureux d’être de ceux à qui on ne la fait pas.

    • jeudi 15 janvier 2015 à 18h12, par Manu

      Voilà, d’accord avec vous deux !

    • jeudi 15 janvier 2015 à 21h48, par Gilbert Duroux

      @ olivier noack
      Bel exemple de malhonnêteté que d’essayer de faire croire que c’était des frères pois chiches que parlait Olivier Cyran (avec un y).

      • vendredi 16 janvier 2015 à 15h40, par olivier noack

        Ah bon, c’est qui alors les serials killers ? Y’en aurait-il d’autres ? Voilà une info qui m’a échappée.Je compte sur vous pour nous le révéler.
        Mais si il est malhonnête de simplement lire ce qui est écrit sans penser qu’il s’agit là d’un code subtil à l’usage d’un petit club de « bien entre-soi », je vais immédiatement me clouer au pilori que vous avez certainement déjà érigé.
        Le gauchisme, la maladie infantile de quoi, au fait ?
        (étrange cette manière de participer à la démocratie de la parole en ayant immédiatement l’insulte à la bouche, manque de vrais arguments, peut-être)
        Affectueusement (sans Y) monsieur le professeur

        • vendredi 16 janvier 2015 à 16h05, par B

          Olivier +

          le gauchisme consiste à répéter sans cesse la gauche est bonne, la gauche est bonne, la gauche est bonne.
          Fuck les gentils intervenants gardiens de l’ordre constitué.

          • vendredi 16 janvier 2015 à 16h38, par olivier noack

            Ça me vaut combien de coups de fouet ?

            • vendredi 16 janvier 2015 à 17h07, par B

              fais le toi-même
              des scarifications ou des trucs comme
              et puis tu prends une lame de rasoir et tu rases tes sourcils et tu retournes marcher dimanche.
              ça aura de la gueule.



  • jeudi 15 janvier 2015 à 16h29, par Alfred

    Si j’étais Cyran, je ne serais pas très fier d’avoir écrit ces lignes :

    « Mais si vraiment vous tremblez à l’idée que les musulmans de France se métamorphosent en serial killers de la guerre sainte, peut-être trouverez-vous un brin d’apaisement en voyant la manière placide dont les intéressés réagissent aux attaques réelles ou symboliques qui sont leur lot quotidien. (…) Pas sûr que j’aurais la même patience. »

    Remplaçons « les musulmans de France » par « des musulmans de France » et nous avons exactement le déroulement de ce qui s’est passé la semaine dernière : les serial killers de la guerre sainte sont certes très minoritaires en France, mais si l’on en juge par le millier de candidats au Jihad recensé, ça suffit largement pour instaurer, et très vite, un climat de terreur et de haine.

    Accuser Charlie d’être devenu un torchon raciste parce qu’il a représenté Mahomet, c’est céder au petit terrorisme intellectuel des idéologues style Indigènes de la république, qui assimilent toute critique de l’islam à de l’islamophobie. Il y a bien sûr de vrais racistes qui stigmatisent l’islam, mais on peut et on doit critiquer la religion musulmane au même titre que les autres religions, au nom d’un principe anticlérical qui est au fondement de la séparation de l’église et de l’Etat, mais aussi des idées libertaires, et il est navrant de voir des gens qui s’en réclament peu ou prou entonner ce refrain aujourd’hui.

    Nous affrontons aujourd’hui la menace d’un double fascisme, d’un côté un fascisme théologique d’inspiration millénariste, qui s’alimente ici du ressentiment des immigrés confrontés aux discriminations, et de l’autre un fascisme brun classique, qui se nourrit du ressentiment des classes populaires blanches face à la crise. Ces fascismes en miroir s’alimentent l’un l’autre, comme on peut le voir déjà à Dresde.

    Pour combattre cette double menace, il nous faut aussi la penser, et on ne pense pas librement à l’ombre d’une chapelle, d’une synagogue ou d’une mosquée.

    • jeudi 15 janvier 2015 à 16h51, par Manu

      Voilà, exactement !! Les adeptes de la branlette intellectuelle n’ont toujours pas compris que quand on s’attaque au fascisme, à TOUS les fascismes, on doit s’attaquer également au fascisme islamique. Car il s’agit bien d’un véritable fascisme. Et je vois pas pourquoi une religion aurait un traitement de faveur... soit on s’attaque à toutes les religions, soit on ferme sa gueule et on se laisse bouffer par l’obscurantisme religieux.

      • jeudi 15 janvier 2015 à 17h39, par B

        Charlie Hebdo, professionnel de l’élevage de masse ?

        • jeudi 15 janvier 2015 à 19h17, par un-e anonyme

          Nan, c’est Val qui se balade masqué, il aime bien traiter d’hitlériens les gens pas d’accord avec lui.
          x
          Je me répète mais il ne faut pas regarder que les dessins, il faut lire les textes aussi dans ce journal… au moins ceux avant et pendant le moment de la lettre de Mr Cyran. Trouver des justifications ou une manière de défense des religions dans les derniers papiers ici ou dans la lettre de Mr Cyran, c’est d’une mauvaise foi…… un bon mécréant n’a pas de foi.
          Isatis

          • jeudi 15 janvier 2015 à 19h36, par Manu

            Qu’est-ce que vous reprochez aux textes dans Charlie Hebdo ? Que c’était des textes fachos ? Des textes racistes ? J’ai lu, ici-même, quelqu’un qui ose écrire que Charlie Hebdo est un journal de droite, un autre qui affirme que c’est un journal pour bobos ?! Décidément, la connerie de ceux, ici, qui prétendent détenir la Vérité Absolue n’a pas de limite. Vous connaissez Fabrice Nicolino ? Il est chroniqueur (il faut absolument y lire ses textes sur l’écologie radicale) dans Charlie Hebdo depuis fin 2009 ou début 2010. C’est quelqu’un que j’admire beaucoup et, comme je l’ai déjà écrit ici, c’est un grand homme profondément humaniste et intègre, lui au moins. Vous croyez sincèrement que M. Nicolino trainerait dans un journal raciste ou de droite ??

            • jeudi 15 janvier 2015 à 20h02, par B

              je voudrais simplement rappeler que on a un gouvernement pourri qui fait autant et pire que Sarko.

              à Charlie hebdo, profitez bien de l’emballement médiatique, ça va pas durer longtemps.

            • vendredi 16 janvier 2015 à 09h21, par un-e anonyme

              J’ai commencé par trouver puant que Val écrive en gros caractères qu’il ne connaissait que très peu son collègue de boulot et ami Font quand celui-ci fut pesqué par la justice pour une grosse connerie ; il a été jusqu’à l’enfoncer grave mais Cabu sauvait la mise en faisant des dessins plutôt mesurés des audiences au tribunal.
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              Ensuite j’ai continué à la trouver forte de café quand il militait pour une intervention musclée au Kosovo et que ses voisins de rédaction ne mouftaient pas ou très peu et en petit dans les coins.
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              Quand est arrivée l’affaire Siné, j’étais déjà au bord du divorce mais j’achetai encore pour soutenir cette presse… et oui des fois on est con…
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              Les papiers de Val et Fourest qui manipulaient la métaphore pour bien faire comprendre que houlala fallait surtout pas qu’on accueille la Turquie dans l’Europe qui perdrait son identité et patati et patata. Fallait pas être grand clerc (ça tombe bien je n’en suis pas) pour comprendre dans quoi grenouillait la rédac.
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              Rien n’est jamais ni blanc ni noir. Bien sûr qu’il y avait des articles intéressants, documentés, intelligents, pertinents et Monsieur Nicolino (oui, j’ai connu lors de colloques, conférences où on l’invitait comme j’ai connu Testart , Maris…) mais la ligne éditoriale glissait un peu plus chaque semaine vers un ensemble diffus, excusez, chuis pas une grande intellectuelle, je ne sais pas exactement comment dire mais je sentais qu’il y avait de plus en plus une radicalisation sur un ensemble particulier en l’occurrence les musulmans. Ç’aurait été les juifs ou les adventistes du septième jour, j’aurais pensé pareil. Pour moi tous se valent, faut taper sur tous tout le temps ou sur aucuns.
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              Un journal a une ligne éditoriale (sauf art. 11 mais eux, c’est à cause du rosé ^^) et quand le rédac. chef ainsi que sa groupie commencent à merder, si les autres ne s’en rendent pas compte ou laissent faire, je n’y peux rien.
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              Pour finir, fallait tout suivre Manu et c’est pas forcément possible dans le mode d’expression qu’est le « postage », j’insistais sur la lecture des textes parce qu’il ne faut pas se focaliser sur les dessins qui ne sont que ça, des dessins. Si vous pouvez vous procurer des publications anti-sémites des années 40 (ça donne du recul et permet mieux la réflexion à mon humble avis) vous vous rendrez compte que les dessins ne sont rien par rapport aux écrits. Un dessin c’est un instant fugace, quand de plus c’est en mode caricaturiste ça passe plus ou moins mal mais ça passe… les textes par contre, ça crachait son venin et fabriquait du collabo à la pelle parce qu’il y avait bien de l’espace pour argumenter et convaincre, un dessin montre, n’argumente pas. Ne me faites pas dire que je compare le Charlie de Val avec ces publications (ouais je me méfie grave, j’ai compris que les gens ne lisent que ce qui leur convient pour pouvoir mieux éructer s’ils se sont réveillés de mauvais poil) vous seriez discrédité par cette entourloupe à la grosse ficelle. Je reconnais volontiers que c’est un exemple outré mais je ne trouve pas mieux à l’instant pour expliquer la différence entre un p’tit dessin et un texte.
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              La vérité absolue n’existe pas, il y faudrait déjà une vérité ! Il y en a autant que d’êtres doués de raison, c’est pourquoi il faut discuter, échanger, s’engueuler :-))
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              Chacun rêve d’un monde en harmonie avec ses aspirations et ses convictions, impossible mais il n’est pas interdit de tenter des arrangements ; chez les gauches c’est mal barré depuis l’origine il semblerait.
              Isatis

      • jeudi 15 janvier 2015 à 21h43, par Gilbert Duroux

        Je ne sais pas qui est-ce qui se pignole ici Personne n’a jamais dit qu’il ne fallait pas s’attaquer au fascisme islamiste (je préfère à votre « islamique », plutôt connoté blond borgne). Personne ne trouverait rien à redire s’il s’agissait avant tout de lutter contre les intégristes.



  • jeudi 15 janvier 2015 à 16h53, par jeje

    Bonjour, je voudrais partager avec vous cette citation de François Cavanna , dans BÊTE ET MECHANT afin de vous faire comprendre (je l’éspère) l’esprit originel qu’il avait voulu insufler à son journal et qui a été détourné avec le temps (laisser Val reprendre les rênes du journal lors de sa relance en 1992 aura été une des plus grandes erreurs de Cavanna).

    “L’audace nous venait, de numéro en numéro, une allégresse féroce nous donnait des ailes, c’est peu dire que nous découvrions l’humour : nous l’inventions. Nous avions pris le départ pour faire de l’humour, du très bon humour, un point c’est tout. C’est tout, croyions-nous. Pauvres de nous ! Notre modeste ambition d’honnêtes artisans était de déclencher le rire par les moyens qui nous faisaient rire nous-mêmes. Et voilà qu’il s’avérait qu’on ne peut faire rire qu’avec du vrai, du « qui existe ». L’humour ne saurait être anodin. L’humour est féroce, toujours. L’humour met a nu. L’humour juge, critique, condamne et tue. L’humour ne connaît pas la pitié. Ni les demi-mesures. Même le « nonsense » anglo-saxon, qui nous avait tant épatés, dont nous aimions l’impavide rectitude et la logique absurde, n’est pas neutre. II dépèce et ricane sauvagement, simplement ça se passe “en dedans”, dans le tréfonds secret du gentleman.

    Très vite, Hara-Kiri fut brutal, teigneux, ravageur. C’est qu’on ne se penche pas sur le « réel » sans y piquer le coup de sang ! Affaire de tempérament, peut-être ? Alors nos tempéraments étaient miraculeusement semblables. Même le doux Cabu devenait enragé, et le contraste entre l’élégance de ses croquis et la violence de ce qu’ils disaient se faisait chaque mois plus saisissant.
    L’humour est un coup de poing dans la gueule. L’allusion, l’ironie, la rosserie bien française nous semblaient pipi de chat. Rien n’est tabou, rien n’est respectable. Ceci cadrait a merveille avec mon matérialisme intransigeant. Tout rituel, tout symbole, précède d’une attitude magique. Foutons dehors a coups de pied au cul les vieux interdits, a commencer par Ie bon goût. A continuer par le sacré.

    « La, vous allez trop loin ! II y a tout de même des choses auxquelles on n’a pas Ie droit de toucher ! » Combien de fois nous l’a-t-on sortie, celle-la ! Non. Rien n’est sacre. Principe numéro un. Rien. Pas même ta propre mère, pas même les martyrs juifs, pas même ceux qui crèvent de faim… Rire de tout, de tout, férocement, amèrement, pour exorciser les vieux monstres. C’est leur faire trop d’honneur que de ne les aborder qu’avec la mine compassée. C’est justement du pire qu’il faut rire Ie plus fort ; c’est la ou ça te fait Ie plus mal que tu dois gratter au sang. La faim, la torture, la misère, l’exploitation, la guerre… Et la connerie, l’universelle et sainte connerie, mère de tous ces beaux enfants ! C’est rire jaune ? Eh, tout rire n’est-il pas jaune ? Même le classique gag de la bouche d’égout, s’il fait rire, n’est-ce pas du malheur du type tombé dans Ie trou ? Cela spontanément, férocement. Tout de suite après. Ie réflexe moral joue, on se juge ayant ri, on se condamne, on se penche sur Ie triste sort du malheureux, on se met a sa place, on participe a sa terreur, a ses blessures… A peine émis, voilà Ie rire qui tourne au jaune.

    La satire est Ie rire de la bonne conscience. Elle traîne l’infame dans la boue, celui qui l’émet est sans tache. Merde a la satire, merde a la bonne conscience ! Nous sommes tous de bons salauds, des ordures même pas spectaculaires. Les monstres sont en nous AUSSI, et même davantage puisque nous, nous les savons là. Il n’y a pas d’archanges. Rions de nos propres gueules, traînons nous dans la merde avec tout Ie tas. Les autres, c’est nous AUSSI.”

    Sans doute que ces dernières années le journal était tombé dans le piège du “rire de la bonne conscience” en caricaturant un islam exotique et fantasmé (déjà largement diffusé dans les grands médias) bien loin de celui de la majorité des musulmans français.



  • jeudi 15 janvier 2015 à 18h36, par olivier noack

    Entendu naguère de la bouche du conteur et comédien Ben Zimet :
    « Les juifs ont deux ennemis mortels, les antisémites et les philosémites »
    Remplacez juif par musulman, ça marche tout aussi bien.
    Et oui,toujours les mêmes sottises.
    « L’intelligence va être un combat », peut-être, mais manifestement le combat n’apporte pas forcément l’intelligence (au sens de l’intelligence d’une situation)



  • dimanche 18 janvier 2015 à 20h06, par joel

    Il devient difficile aujourd’hui d’être libertaire. Je m’en revendique pourtant, tout comme vous, et ceux auprès desquels je me sens parfois forcé de le faire bien souvent ne comprennent pas ce que je dis.
    Parce que, aujourd’hui en Occident, beaucoup ne savent plus ou pas ce que cela signifie.
    Merci donc à vous de vous en faire la voix !



  • dimanche 18 janvier 2015 à 21h37, par Illisible

    Vous avez beau jeu de vous défausser... Bien entendu, les seuls qui ont appuyé sur la détente, on les connait. Ce n’est pas vous.
    Mais rien n’effacera l’adjectif « raciste » adossé à Charlie Hebdo.

    « Vous pouvez toujours certifier que les sans-papiers sont vos amis ou critiquer Manuel Valls pour ses rafles de Roms, c’est l’islamophobie votre marronnier, votre ligne de front. »

    Et des phrases aussi ineptes, l’article de Cyran en est truffé.

    Ni pardon, ni oubli.

    • dimanche 18 janvier 2015 à 21h44, par anne steiner

      Il n’y a que deux camps, Cyran n’est pas du nôtre !

      • lundi 19 janvier 2015 à 07h39, par B

        c’est ça, que deux camps, les pro-israéliens et les pro-palestiniens et tous aussi sonnés ceux qui ont grandi là dedans !

      • lundi 19 janvier 2015 à 08h24, par concomitance

        Il y a beaucoup plus que 2 camps, mais dans cette affaire il y a surtout 2 camps, finalement.
        Grâce à ces 2 billets d’A11 ma position a évolué.
        N’étant pas lecteur de CH, j’avais vu l’article de Cyran, et avais été plutôt convaincu par les extraits de texte et de dessin qu’il avait montré. Je me souvenais aussi que P. Val, directeur de CH avait été nommé directeur de France Inter par Sarkozy, de l’affaire Siné et aussi du fait qu’à l’origine les dessins de Mahomet par le dessinateur Danois (bien avant qu’ils ne soient dans CH) on les avait trouvé à connotation racistes, mais qu’il fallait le soutenir quand même.
        Sans aller plus loin, je m’étais donc fait à l’idée que CH était un journal de « beauf de gauche » on dira.
        Mais ces 2 articles et notamment des commentaires m’ont ouvert les yeux : on s’aperçoit que cela draine des gens dont la complaisance religieuse (y compris la « compréhension » du délit de blasphème et de l’obscurantisme religieux) est très claire, et d’autres que le meurtre de masse au nom de la religion (et contre toute forme de liberté) ne dérange pas plus que ça, puisque ces journalistes avaient, Selon eux, choisi leurs camps dans la guerre de civilisations contre une population stigmatisée.
        Et je me suis dit, donc, que cette critique de CH avait rassemblé des gens qui ne la font pas du tout au même stade, et que le camp de ceux et celles qui la soutiennent-cette critique- est aujourd’hui rempli de réactionnaires décomplexés infiniment pires que CH, et qu’il faut couper les ponts avec ça au plus vite, car il y avait beaucoup trop d’ambiguité et de malentendus.

        Dans ce sens ces 2 articles d’A11 m’ont ouvert les yeux.

        • lundi 19 janvier 2015 à 15h05, par un-e anonyme

          Il n’y a pas deux « camps », ni dans cette affaire, ni dans d’autre. Il y a un « camp » dominant, qui a pour lui la place publique, et tous un tas de « camps » dominés qui n’ont accès à cette place qu’a travers tactiques et subterfuges. Dans ces marges il y a de tout, et ce n’est pas parce que l’on partage, sous la contrainte, cette espace que l’on va se mettre à porter un T-shirt « Goy » ou se mettre à justifier la lapidation. Voila ce en quoi je crois.

          Maintenant, si je m’amuse à prendre votre point de vue,
          qu’allez vous faire quand votre supposé camp vaincra ? Qu’allez vous faire des « obscurantistes » ? Vont ils devoir suivre la lumière et les drones (© mamy) ?

          • lundi 19 janvier 2015 à 15h06, par defuneste

            oups je suis e-nonyme

          • lundi 19 janvier 2015 à 16h33, par concomitance

            Maintenant, si je m’amuse à prendre votre point de vue, qu’allez vous faire quand votre supposé camp vaincra ?

            Pour le moment, total soutien au PKK, au YPG et aux Kurdes qui ne s’amusent pas dans la ville de Kobané :
            http://www.frederichelbert.com/2015...
            http://www.humanite.fr/ce-sont-les-...

            • lundi 19 janvier 2015 à 17h16, par defuneste

              Quand on choisit un camp ce n’est plus « pour le moment ». Relisez le message d’Anne Steiner un peu plus bas (« Il n’y a que deux camps, Cyran n’est pas du nôtre ! »).

              Je ne sais pas comment vous soutenez « totalement » le PKK, YPG et les kurdes. Remarque, ils ont certainement besoin de drones.

              Ma question est restée sans réponse : qu’allez vous faire une fois l’autre camp vaincu ?

              • lundi 19 janvier 2015 à 17h51, par concomitance

                Il n’y a pas un seul camp de dominants : il y en a de nombreux, qui rentrent même en conflit. Et il y a de nombreux camps de dominés aussi. Dans cette affaire il y a effectivement 2 camps qui ne sont pas dominants/ dominés au sens économique et social du terme : cela ne se recoupe pas avec la lutte des classes c’est faux. C’est pourquoi j’ai rappelé la lutte du PKK. Il y avait 4 millions de dominants dans les défilés du 11 juillet ? Bien sûr que non.
                Il s’agit donc de 2 camps avec des dominants et des dominés dans chaque camp.
                Ensuite, le YPG, le YPJ ont d’autant plus besoin de drones que l’EI est surarmée par rapport à eux et que la Turquie ne veut pas renforcer les Kurdes. Donc, oui, des drones seraient bienvenus.
                Ou alors il leur faudra suivre la lumière de Dieu et les Kalashs ?
                Quand il y a 2 camps tout dépend comment on raisonne : il n’y a pas besoin de vaincre l’autre camp. Ils peuvent coexister pacifiquement, et même s’ignorer mutuellement.
                Un athée n’est pas l’ennemi des autres religions, c’est juste qu’il s’en tape (à condition qu’elles lui fichent la paix).
                Le problème c’est quand des extrémistes de ces religions (catholiques ou musulmanes)comptent régenter la vie de tous, et on les entend beaucoup en ce moment.
                Donc si la coexistence pacifique n’était plus possible cela voudrait dire qu’un camp compte vaincre l’autre.
                Cela s’est déjà produit en 1790 entre les révolutionnaires et l’église catholique : cela s’est mal passé.
                Il y a donc 2 camps qui coexistent, en espérant que ce sera pacifiquement.

                • lundi 19 janvier 2015 à 18h51, par defuneste

                  Je suis un peu perdu, somme nous d’accord ou pas ? il y a t il bien de nombreuses positions (mon point de vue) ou juste deux (le votre ?) ?

                  Je n’ai pas fait,intentionnellement en tout cas, de rapprochement avec une lutte des classes. Je n’aurais pas du employer ces mots trop connotés de dominant/dominé. Cependant, sans utiliser une analyse marxiste, je pense qu’il est possible de noter que l’espace public est tenu par des personnes qui vont l’organiser et c’est à l’intérieur de cette organisation que les autres (que j’ai appelé, peut être à tord « dominés ») vont essayer d’agir. Cependant ils ne peuvent pas changer cette organisation. Au risque d’être un peu long, je vais prendre un exemple. Dans une ville tout était/est aménagé pour les conducteurs de voitures, les cyclistes devaient/doivent ruser et feinter pour s’en sortir. Il en va de même pour les skaters, les piétons, les motocyclistes etc. Après cette tragédie il y a bien un camp qui occupe la place médiatique et tout un tas de camps qui rusent avec cette occupation et mon point est que ces derniers ne rentre pas tous dans les mêmes catégories.

                  Je n’ai rien, à priori, contre l’idée qu’il y a ait un vainqueur, dans ce conflit (si s’en ai bien un), je me demande juste quelle place donnera le gagnant au perdant et ou nous entraine ce raisonnement binaire et belliqueux (« vous êtes avec nous ou contre nous »)

                  Concernant la situation avec le PKK, YPG, j’avoue que je n’y connais rien, je n’y ai jamais mis les pieds et je demande bien quelle attrait peut avoir pour des « jeunes en cours de radicalisation » ce conflit ...



  • dimanche 18 janvier 2015 à 22h34, par Olf03

    A force d’utiliser le concept de racisme à tort et à travers (comme celui de fascisme dans d’autres temps) on en perd toute la valeur. Et le combat qu’il représente se disperse dans des ergoties stériles et puériles. Vous n’êtes pas responsables des attentats. Juste coupables de brouiller le terrain. De confondre complexité et idéologie. Indignation et aigreur.

    • lundi 19 janvier 2015 à 19h22, par B

      Ce sont là des propos plein de ressentiment.
      Une petite branlette te ferait du bien.

      • mardi 20 janvier 2015 à 12h15, par bob

        C’est vrai que votre réponse, à l’inverse, ne tient pas du tout du ressentiment mais d’une intelligence et d’un respect foudroyants.

    • mardi 20 janvier 2015 à 13h17, par un-e anonyme

      Juste coupables de brouiller le terrain

      x

      Un peu comme notre bon premier ministre (que dieu le garde et nous préserve de le perdre) quand il se balade sur un marché et qu’il déplore qu’il n’y a pas dans le paysage assez de « white, blanc, blancos » ?
      Isatis



  • jeudi 12 mars 2015 à 13h29, par HN

    Grosso modo, on est tous contre la barbarie mais ça nous en touche une sans faire bouger l’autre quand des enfants meurent sous nos bombes.
    Grosso modo, on est tous pour la liberté d’expression mais on envoie des gamins en garde à vue pour une phrase énoncée à l’école, dont ils ne comprennent pas le sens.
    L’hypocrisie est notre marque de fabrique.

    Merci A11 pour la réflexion, merci d’assumer vos papiers (ce n’est vraiment pas le cas de tout le monde dans la presse).



  • vendredi 8 mai 2015 à 00h45, par sam bob

    Merci les gars. Au moment où c’est sorti et encore plus maintenant, votre conclusion aide à tenir le cap...

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