Les trois premiers articles
fondateurs en préambule
de la Constitution de
1793 sont aujourd’hui
bafoués et ne peuvent être respectés
dans l’état actuel des choses.
Le but de la société est le bonheur
commun (article premier).
Or, on ne peut imaginer de bonheur
commun quand des millions
de citoyens vivent en dessous du
seuil de pauvreté, vivent dans la
rue, ou pour certains meurent de
faim, de froid ou faute de soins
en 2007, en France.
Le gouvernement est institué pour
garantir à l’homme la jouissance
de ses droits naturels et imprescriptibles.
Ces droits sont l’égalité,
la liberté, la sûreté, la
propriété (article 2). Or, quand
un citoyen vit dans la rue, l’égalité
n’existe pas, la liberté est absconse,
la sûreté n’est pas garantie,
quant à la propriété n’en parlons
pas.
Tous les hommes sont égaux par
la nature et devant la loi (article
3). Quand un citoyen survit au
lieu de vivre, quand un citoyen
ne peut payer les frais pour faire
valoir ses droits devant la loi,
l’égalité n’est plus.
Le non respect de ces articles
fondateurs dans notre société
moderne, recrée les conditions
de l’Ancien Régime, génère une
crise très profonde et met en
branle des mécanismes pré-révolutionnaires.
La masse critique de
souffrance pour la survivance et
le seuil critique de pauvreté sont
atteints au point de nier la légitimité
du gouvernement qui ne
s’acquitte pas de ses devoirs et
ne respecte pas les droits les plus
fondamentaux des citoyens. Le
maillage complexe d’aides sociales
est inadapté à la situation
actuelle, il est même destructeur
de richesses partageables issues
du fruit du travail dans certains
cas. Dans cette cuisante iniquité,
le péril court pour tous, riches,
pauvres, simples citoyens ou
administrateurs, employés ou
employeurs. Seuls se croient à
l’abri les très riches qui ne parviennent
pas à prendre conscience
de la situation.
Or, ces très riches sont précisément
les présidents des grands
partis politiques traditionnels
engagés dans des luttes de pouvoir
à cent lieues de comprendre les
réalités quotidiennes des citoyens
français. Leurs programmes sont
donc naturellement obsolètes.
Créer de nouvelles allocations
sociales ou augmenter les impôts
aggravera la situation, travailler
uniquement à l’augmentation de
la croissance, également. Bien
que croissance et productivité
sont en constante hausse depuis
40 ans, la pauvreté n’a fait que
s’amplifier et s’aggraver.
Au vu de cette situation, il est sage
de trouver, en premier lieu, une
disposition qui rétablisse rapidement
la dignité et le respect des
droits fondamentaux de tous les
citoyens.
Cette disposition est débattue en
Allemagne par tous les partis
politiques de droite comme de
gauche. Il s’agit de l’allocation
citoyenne ou revenu d’existence
dont les dispositions sont transposables
en France.
Berlin(Allemagne) 23.07.2006 :
Le président ministre de Thuringe,
Althaus, (CDU, parti de
droite) exige une allocation
citoyenne pour tous les citoyens,
appelé aussi revenu de base sans
conditions (HGE). Cette idée est
déjà en discussion depuis un certain
temps dans les partis comme
le Parti de gauche, les Verts, les
Jeunes socialistes, le FDP (parti
libéral) et commence à être préconisée
par certains notables de
la CDU.
L’allocation citoyenne est un
revenu de base que l’Etat paye à
chaque citoyen indépendamment
de son revenu ou de son activité.
La nouveauté dans la proposition
de Althaus est qu’elle prévoit
deux options.
Le citoyen peut choisir soit un
revenu de base mensuel net de
800 euros et une imposition de
50% sur tout revenu supplémentaire
par exemple salaire, pension...),
soit un revenu de base
mensuel net de 400 euros et une
imposition de seulement 25% sur
tout revenu supplémentaire.
Revenue d’Existence
Une Utopie ? Depuis que tous les partis
allemands se penchent
sur la question, il apparaît
que ce n’est ni une utopie
comptable, ni une utopie politique.
C’est une solution égalitaire
qui garantit la dignité de tous
dans un tissu social respectant les
doits fondamentaux de chacun.
Naïvement on peut penser que
certains citoyens resteraient à
ne rien faire toute leur vie. Mais
l’inertie aujourd’hui est forte face
à la complexité de la vie économico-
sociale. Beaucoup on
peur d’innover, de créer, de
commercer. D’autres en travaillant
risquent de gagner
moins, qu’avec le système allocataire
actuel. Ce sont donc
autant de chefs d’entreprises
et d’employés en moins sur la
marché du travail. Un fond
d’allocation commun libérerait
toutes ces énergies rétablissant
la conance,et bannissant l’exclusion
qui fait rage aujourd’hui.
Frédéric Morin
auraient droit à un revenu de
base mensuel net de 500 euros,
chacun.
Althaus affirme que les solutions
du système actuel ne suffisent
plus. Seul un changement radical
du système pourrait avoir la
chance de développer le marché
du travail et l’économie.
« Notre état social n’est plus
viable dans sa forme actuelle :
efficacité réduite, injustice
sociale, trop de bureaucratie... »
L’agence fédérale allemande du
travail compte déjà à elle seule
95 000 collaborateurs, 37 caisses
sociales payent 155 prestations
sociales différentes.
Cette nouvelle prestation, appelée
par Althaus « allocation
citoyenne solidaire » devrait remplacer
toutes les prestations sociales
actuelles. Chaque citoyen
devrait alors payer environ 200
euros par mois pour son assurance-
maladie et son assurance de
dépendance. Cette nouvelle prestation
coûterait à l’Etat 583 milliards
d’euros par an d’après les
calculs de Althaus. Actuellement,
l’Etat allemand dépense 735 milliards
d’euros par an pour toutes
les prestations sociales. Le nouveau
système social serait donc
plus avantageux pour l’Etat.
Althaus donne quelques exemples
pour son modèle social. Un
citoyen qui gagne 2000 euros
par mois et qui choisit une allocation
citoyenne de 400 euros
devrait payer un impôt sur le
revenu de 25%, soit 500 euros.
Son revenu mensuel net serait :
2000-500+400= 1900 euros.
Un citoyen qui gagne 200 euros
par mois et qui choisit une allocation
citoyenne de 800 euros par
mois devrait payer un impôt sur
le revenu de 50%, soit 100 euros.
Son revenu mensuel net serait :
200-100+800 = 900 euros.
Cette modification radicale du
système sociale présente de
grands avantages pour tous. La
masse critique de souffrance pour
la survivance fondra comme neige
au soleil dans notre pays, supprimant
de fait l’exclusion...
Voir en ligne : DIVIDENDE UNIVERSEL