lundi 26 octobre 2009
Le Cri du Gonze
posté à 14h08, par
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On a un peu hésité, en recevant cette missive. Pétain sur A11, ça risquait pas de faire « too much » ? Et puis, on s’est dit que ne pas rendre public ce soutien serait une erreur. Ce que ce gouvernement pense tout bas, revival Vichy, le Maréchal le dit tout haut. Un peu gâteux, limite sénile, mais, à sa manière, limpide. Cet adoubement, dans l’air depuis longtemps, fera date…
Monsieur,
Je vous serrerais volontiers sur mon cœur, paternellement, si je ne craignais de vous faire une mauvaise publicité. Vous savez ce que c’est, vous, Homme d’état, au cœur de la tempête : certaines rancœurs ne s’effacent jamais. Une accolade du Maréchal, voilà qui vous desservirait, les vautours ont toujours faim…
En d’autres temps, j’ai dû moi aussi réchauffer le cœur des Français à la flamme de leur patrie. Capitaine dévoué, j’ai gouverné le navire France pendant des périodes troubles, douloureuses. Rien n’était moins facile. En mon âme et conscience, j’ai fait à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur1. De voir des gens tels que vous s’engouffrer dans mon sillon, labourer la même terre historique, est un baume pour mon vieux cœur.
La France va mal, vous le savez comme moi. Partout le défaitisme, la perte de sens, la mort de la morale. La patrie, cette douce mère, est quotidiennement bafouée, insultée. Si bien que cette « Révolution Nationale » qu’en mon temps j’avais courageusement mise en place, nécessitait d’être réactivée, remise au goût du jour. Le Vent mauvais, soufflé de toutes parts par les apôtres de la confusion et les vils traîtres de l’anti-France, sévissait depuis trop longtemps. Certes, votre prédécesseur, M. Boutefeux (sic) montrait déjà en la matière de réelles dispositions. Mais c’est avec vous, sous votre impulsion (alliée, évidemment, à celle de votre très respectable président, avec qui j’entretiens également une correspondance toute amicale), que la France peut véritablement se redresser, je le sens. Intuition patriotique.
Lorsque je lis vos récentes déclarations, que j’apprends votre volonté de lancer « un débat avec les parlementaires sur l’identité nationale » pour « réaffirmer les valeurs de l’identité, et la fierté d’être français », il me semble lire ma propre prose, mes propres mots, et l’allégresse emplit mon cœur de soldat, une larme brille à mes paupières : La France n’est pas morte, elle revit, elle vibre sous vos paroles. « Je veux que tous les enfants de France aient une meilleure connaissance de l’histoire. Que tous les jeunes Français aient au moins une fois dans l’année l’occasion de chanter la Marseillaise » : voilà-là des paroles que l’on n’entendait plus, la réaffirmation d’un Nation marchant dans les traces de son passé mythique, de Charles Martel à Napoléon. Continuez dans cette voie, persévérez, et un jour, si l’on vous juge, vous pourrez dire, à l’instar de Jean Borotra : « Le maréchal Pétain m’a confié la mission de faire une jeunesse robuste à l’âme bien trempée. » Destin grandiose.
Vous, Monsieur, avez deviné que la Patrie est en danger, risque d’imploser. L’étranger, plus que jamais, est à nos frontières. Je n’ai rien contre lui, l’étranger, mais il n’est pas français, voilà tout : comment pourrait-il partager nos valeurs, notre histoire ?
De plus, vous ne l’ignorez pas, l’étranger a tendance à se regrouper, à faire bande à part : du temps de la Grande Guerre, déjà, j’avais remarqué qu’un tirailleur africain, isolé, était un bon soldat mais que c’était quand il y en avait plusieurs que ces indigènes posaient problème (contrairement aux troupes de choc auvergnates, par exemple).
Le Français, lui, est comme la Terre : il ne ment pas, ne se masque pas. Pas question de voiles ou d’autres accoutrements exotiques dans nos belles provinces, nous n’avons rien à cacher, nous. Ce n’est pas le cas de tous. Les entendez-vous, ces meutes fanatiques, s’attrouper aux portes de la France, guetter la moindre faille pour disloquer l’identité nationale ? Vous déclariez, hier, « La Grèce est trop poreuse ». J’irais plus loin, cher ami : c’est toute l’Europe qui est trop poreuse.
Vous l’avez compris, il est temps de réactiver les slogans anciens : L’ordre nouveau est une nécessité française. C’était vrai hier, c’est vrai aujourd’hui. La nécessité d’un pouvoir fort, qui ne mâche pas ses mots, se fait chaque jour plus flagrante. C’est là le ferment d’une identité nationale réaffirmée, triomphante. Dans ces conditions, que sont quelques afghans renvoyés sous les bombes au regard de la France que vous défendez ? J’ai, moi aussi, dû me résoudre à quelques sacrifices pour sauvegarder l’éternelle patrie. Vos Afghans sont mes Juifs, si j’ose dire. Armés d’un pouvoir fort, d’une vraie volonté nationale, nous ne perdrons certaines apparences trompeuses de la liberté que pour mieux en sauver la substance.
J’entends également qu’on vous accuse de reprendre l’argumentaire du Front National. Et alors ? Chez les nazis, aussi, il y avait du bon et du mauvais, j’ai pioché comme vous le faites, sans dogmatisme, toujours guidé par le souci de contenter la mère patrie. « Nous n’aurions jamais dû abandonner au FN un certain nombre de valeurs, comme le patriotisme », avez-vous dignement claironné. Dieu, que j’aime entendre ces mots fédérateurs ! Les divisions passées entre droite dure et molle doivent s’effacer devant l’unité nationale. L’ordre nouveau ne peut, en aucune manière, impliquer un retour, même déguisé, aux erreurs qui nous ont coûté si cher. Vous le savez comme moi, il est fini le temps des querelles, des rejets : en avançant avec ceux-là que la vindicte populaire dénonce trop souvent, qui se sont faits apôtre de la patrie, comme Maurras, Laval ou Barrès en leur temps, vous faites revivre l’idée d’une belle France, digne et efficace. Cette collaboration doit être sincère. Elle doit être exclusive de toute pensée d’agression, elle doit comporter un effort patient et confiant.
Courage, Monsieur, je sais que d’indignes personnages, probablement membres de l’anti-France, sans doute communistes, dénigrent votre action. Je hais les mensonges qui vous font tant de mal. Leur constant travail de sape ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir, je vous le promets. Certes, un long délai sera nécessaire pour vaincre la résistance de tous ces adversaires de l’ordre nouveau, mais il nous faut, dès à présent, briser leurs entreprises, en décimant les chefs. C’est ainsi, seulement, que la France se relèvera, que Vichy refleurira. Monsieur, je n’aurais qu’un mot : On les aura !