ARTICLE11
 
 

samedi 12 septembre 2009

Le Cri du Gonze

posté à 12h41, par Lémi
6 commentaires

De l’extraterrestre en rock
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A force de scruter les étoiles en attendant qu’ils débarquent, on en a oublié de regarder autour de nous, de chercher l’extra-terrestre au quotidien. C’est ainsi que, trop longtemps, on est passé à côté de la véritable invasion des petits hommes verts, celle qui a vu d’étranges créatures s’emparer du rock made in seventies & eighties (voire plus). Une erreur qu’il était temps de réparer.

Depuis Rahan (au moins), le concept du petit homme vert débarquant sur nos plate-bandes terriennes a fasciné l’humanité. Encore aujourd’hui, ils sont des millions de dézingués à passer leur temps libre à scruter le ciel pour déceler la présence d’êtres venus de l’espace. Ufologues, scientifiques loufoques, adeptes de Roswell, amoureux de Mulder, amoureuses de Scully1, ahuris divers, ils n’en démordent pas : les petits hommes verts (ou rouges, ou kakis mordorés à pois jaunes) sont parmi nous, ils nous scrutent, nous manipulent, infestent la voie lactée comme des fourmis sur un Kiri oublié dans un sous-bois.

Si ces ufologues en herbe sont généralement tarés2, il faut reconnaître que leurs efforts sont louables, et impressionnante leur force de conviction. Reste qu’ils ont tout faux, ces ahuris-là. Pour qui cherche des preuves de présence extraterrestre, il est mille fois plus logique de se pencher sur un domaine où les preuves de l’invasion profusionnent gaillardement : le rock des années 1960-80. Sceptique ? Je m’y attendais. Pas grave, j’ai plein de preuves à te fournir.

A titre d’introduction, je tiens à te rappeler que, si venir d’une autre planète n’est pas forcément le gage d’une réussite musicale, cela y contribue fortement. La prestation d’Alf, extraterrestre certifié reprenant magistralement « Old Time Rock ’n’ roll » de Bob Seger en introduction de ce billet, ne peut que te conforter dans cette idée. Mais ce n’est pas le seul, et de loin.

Ziggy, Starman en chef

Je ne vais pas m’y attarder parce qu’il me fatigue un peu : trop fréquenté je l’ai, le David Bowie des débuts. Mais bon, pas grand monde ne contestera que son personnage de Ziggy Stardust, endossé de 1970 à 1973, a marqué l’apogée de sa carrière. Accompagné des Spider From Mars, Bowie était certes lourd, grandiloquent et kitsch3, mais il dégageait une splendeur qu’il ne retrouvera plus jamais. Du glam-rock from outer space dans toute sa splendeur. Une fois rabaissé de nouveau à sa condition d’humain, Bowie fit moins parler la poudre. Beaucoup de fans estiment – j’incline également à le penser – que Bowie est réellement un extraterrestre mais qu’il dut mettre la pédale douce à ses fulgurances martiennes pour ne pas attirer l’attention du FBI. Avoue-le, la thèse se tient. D’ailleurs, il te suffit de mater la vidéo ci-dessus pour reconnaître la justesse de la thèse : cet homme-là n’est pas humain.

Rael est un petit joueur : Magma

D’abord, il y a la langue : quiconque a déjà entendu quelques phrases en kobaïen, l’idiome psalmodié par les gus frappadingues de Magma, est forcé de reconnaître que l’influence linguistique semble plus stellaire que terrienne. Quelques fans se sont d’ailleurs livrés à des travaux de linguistiques sur la question, remontant à la surface avec de piètres, même si méritoires, résultats.

Et puis, il y a surtout la musique, le Zeuhl, mélange improbable d’un peu tout, du classique à la musique contemporaine en passant par le rock d’avant-garde, le free-jazz ou l’opéra. Un peu comme si les petits gusses verts, tous frais débarqués on earth, avaient décidé de se lancer dans la concoction d’une mixture improbable de l’ensemble des courants musicaux contemporains. Depuis 1969, Christian Vander et sa bande cachent bien leur jeu, en tout cas, puisque les Men in black les laissent en paix. Prions pour que cela continue : hür zess hündin ! Hür !

La Devo-lution, porte vers les étoiles

Il y avait aussi « Whip it » et les couvre-chefs pot de fleur, mais c’est définitivement la reprise du « Satisfaction » des Stones qui reflète le mieux le caractère extra-terrestre du meilleur groupe des années 1980. Devo venait des étoiles, la chose ne se discute même pas. Leur meilleur album s’intitulant « Q : Are We Not Men ? A : We Are Devo !4 », le débat est clos.

Spizzenergi : Captain Kirk was a punk rocker

Spizzenergi, groupe punk péchu craché des entrailles de l’Angleterre profonde, ne parvint jamais véritablement à percer, malgré une persévérance méritoire. Leur unique succès, « Where’s Captain Kirk ? », ode énergique au Captain Kirk, commandeur en chef du vaisseau télévisé Star Trek (on notera que la série mythique et soporifique5 exerça également son influence sur Ludwig von 88 qui en profita pour pondre son titre de morceau le plus marrant : « Spock around the clock »).

Daft Punk : Alien fait vibrer la tôle

Ok, on est plus vraiment dans les années 1960-1980. Mais difficile de faire un sujet sur la présence extraterrestre dans les univers musicaux dignes d’intérêt sans en passer par Daft Punk. Deux robots de l’espace débarquèrent un jour sur terre et la planète électro jamais plus ne fut la même.

On pourrait continuer la liste de Klaus Nomi (délaissé car déjà abordé récemment, même s’il occupe de toute évidence une place de choix dans ce panthéon inter galactique) à The Moog Cookbook, mais ce ne semble pas nécessaire tant le but de ce billet, révéler au monde la présence extra-terrestre en milieu rock, semble de toute évidence atteint. Hür !



1 ou l’inverse, je ne sais plus trop qui portait la culotte et qui le caleçon long, et j’ai la flemme de vérifier.

2 Je dis ceci en toute amitié, ayant moi-même assisté à quelques phénomènes genre « boule d’énergie dans le ciel qui fait tourner le lait des vaches » du plus bel effet - oh la belle verte.

3 N’y allant pas avec le dos de la cuillère et toujours juché sur des chevilles plutôt protubérantes, Ziggy l’inspiré déclara un jour, Flaubert Post-moderne : « La science-fiction, c’est moi. » Paf. Ca vous pose un type.

4 Question ? Sommes-nous vraiment des hommes ? Réponse : Nous sommes Devo !

5 Qui accoucha cependant de la meilleure scène de baston de l’histoire de la télé, ici, apogée du karaté sous prozac.


COMMENTAIRES

 


  • samedi 12 septembre 2009 à 20h58, par Merachlor le dormeur

    De ce qui devient de plus en plus extra-terresetrien (du 18 d ’âge ... à respecter comme tout bon whisky ,-) ...

    J’ai vu la lumière ...

    • dimanche 13 septembre 2009 à 20h24, par lémi

      Ah, Niagara, ivresse exquise. Hormis « Fade to the grey » de Visages et l’ensemble de l’oeuvre discographique de Frankie Goes to Hollywood, pas grand chose ne saurait les égaler...



  • dimanche 13 septembre 2009 à 11h03, par un-e anonyme

    Gromil, c’est toi mon extra-terrestre musical préféré



  • lundi 14 septembre 2009 à 08h01, par Zgur

    Avec Alf et Devo, tu as fait une des joies de mon week-end.

    Merci donc.

    A(l)rf !

    Zgur

    Voir en ligne : http://zgur.20minutes-blogs.fr



  • lundi 14 septembre 2009 à 08h49, par joshuadu34

    et voilà, fallait bien que ça arrive ! Voici la première grosse erreur relevée dans article 11 ! A ceux qui lisent cet article, je le crie haut et fort : NON, MAGMA N’EST PAS UN GROUPE EXTRA-TERRESTRE !!! Ils sont bel bien terriens et le proclament d’ailleurs haut et fort ! Non, en fait, leur engin spacial, leur dialecte ainsi que leur attitude musicale si étrange proviennent, en fait, de leur éloignement volontaire puisqu’ils ont quitté la terre, comme indiqué dans l’album Kobaïa qui retrace l’intégralité de leur périple, pour une planète éloignée !

    Mais, je suis quand même étonné de ne rien lire, ici, sur Michael Jackson qui, pourtant, aurait pleinement sa place !!! Rendez-vous compte : mort depuis trois mois, et pas une mouche sur le cerceuil ! Si ça, c’est pas une preuve...

    Voir en ligne : http://taz-network.ning.com/

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