jeudi 28 janvier 2010
Sur le terrain
posté à 12h01, par
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C’était il y a quelques mois, dans une librairie parisienne. L’historien américain Howard Zinn prenait la parole pour une longue conférence. On en était ressorti joyeux, content de le savoir si vivant du haut de ses 87 ans, si combatif, à l’image de ses livres. On en avait déduit qu’il était invulnérable. On avait tort. A titre de témoignage, Article11 reproduit cette intervention.
Sale nouvelle. Howard Zinn est mort hier à l’âge de 87 ans. On l’aurait voulu immortel, voire plus. On y croyait presque d’ailleurs. De l’avoir vu il y a quelques mois prendre la parole lors d’une passionnante conférence parisienne (retranscrite ci-dessous), clair et didactique, impressionnant de pédagogie et d’intelligence, mais aussi de gentillesse et d’attention, on pensait que le temps ne pouvait s’attaquer à quelqu’un comme lui. Trop d’énergie, de dignité et de volonté étaient contenues dans cet homme. Un vieux, lui ? Pff, il en aurait remontré à n’importe lequel de nos énergumènes médiatiques d’un simple claquement de doigt. Alors, mourir... Non, ce n’était pas à l’ordre du jour. Impossible.
Mais voilà, l’évidence est là, difficile de la nier : l’un des intellectuels le plus indispensable de notre époque est mort. Il faut s’y faire.
Il y aurait tant à dire pour saluer son œuvre. Évoquer ses livres, surtout. D’abord le plus personnel, De l’Impossible neutralité, autobiographie militante dont le titre disait tout et qui revenait sur ses innombrables combats politiques. Une Histoire populaire des États-Unis, ensuite, ouvrage ayant réussi le tour de force de réconcilier approche historique critique et succès en librairie. La pièce de théâtre En Suivant Emma, vibrant hommage à la militante anarchiste Emma Goldman se lisant d’une traite. Ou bien...
Passer en revue l’ensemble de ses écrits fondamentaux et de ses interventions publiques ne suffiraient pas à faire le tour du personnage. Toujours, on sera loin du compte. Récemment encore, sur le blog de son éditeur français, Agone, il démontait vigoureusement le choix de décerner le prix Nobel de la paix à Obama : Le prix nobel de la paix, c’est la guerre ! », s’offusquait-il, rare voix à publiquement souligner l’évidence. C’est ainsi qu’il continuait dans la voie qu’il s’était choisie, sans jamais dévier d’un pouce.
On va éviter le pathos. Mais, bordel, un monde sans Howard Zinn ?
A titre exceptionnel, nous avons choisi de te copier-coller ci-dessous la retranscription de la conférence qu’Howard Zinn avait donné en juin 2009 à la librairie Quilombo.
D’abord il a commencé par se frotter à la langue française. Courageux. Les mots ne coulaient pas tout seul. Discours heurté, hésitant, on se demandait presque - sacrilège ! - si son grand âge (87 ans) n’avait pas fini par le réduire un tantinet au silence, à l’hésitation en tout cas. Au ralenti, il a donc commencé par évoquer ses livres, un par un. S’excusant en souriant : « J’espère que vous allez ignorer mes erreurs grammaticales, pas mes erreurs théoriques. »
D’Une Histoire populaire des Etats-Unis, œuvre monumentale proposant une vision inversée, marxiste, de l’ensemble de l’histoire des USA (pas l’histoire des puissants, mais celle des masses : syndicats, noirs, indiens, ouvriers…), il a expliqué le succès en librairie aux Etats-Unis (plus d’un million d’exemplaires vendus !) et ailleurs par ces quelques mots : « Je crois que la raison pour laquelle mon livre a eu une telle réception, c’est qu’il n’y en a pas d’autres comme ça. » Une évidence qui pourrait s’appliquer à toute son œuvre, elle qui surfe allègrement à contre-courant de l’histoire officielle, remplit un vide intellectuel frappant. Si bien qu’on a aucun scrupule à affirmer en le paraphrasant que d’historien contemporain aussi fondamental, « il n’y en pas d’autres comme ça. »
De L’Impossible Neutralité, recension magnifique de toute une vie consacrée à l’engagement militant, pour les droits de civiques des noirs, contre la guerre du Vietnam, contre l’impérialisme américain, contre la guerre en Irak, il s’est contenté de dire, pudiquement, que c’était « un livre plus personnel, plus intime que les autres. » On ajoutera que c’est un livre qui réconciliera avec l’idée d’engagement intellectuel tous ceux qui voudraient enfermer à double tour l’intellectuel dans sa tour d’ivoire. Et distille à chaque page des enseignements précieux (entre mille :« La désobéissance civile […] n’est pas un problème, quoi qu’en disent ceux qui prétendent qu’elle menace l’ordre social et conduit droit à l’anarchie. Le vrai danger, c’est l’obéissance civile, la soumission de la conscience individuelle à l’autorité gouvernementale. »).
Sur ses autres livres traduits en français (tous par la maison d’édition Agone), comme ses pièces de théâtre Karl Marx, le retour et En suivant Emma ou son essai Nous, le peuple des États-Unis, Howard Zinn ne s’est pas appesanti outre-mesure, filant à l’essentiel.
Et puis, une fois passée la présentation de ses livres, Howard Zinn a semblé soulagé. Il ne venait pas pour parler de lui, il venait pour débattre, répondre à des questions. Il en a profité pour abandonner ses velléités francophones (armé d’une traductrice) et répondre chaleureusement aux questions d’un auditoire passionné, parfois pas loin d’en venir aux mains pour obtenir le micro et l’honneur de lui poser une question. Extraits.
Comment il est venu à la gauche, socialiste et pacifiste
Je vais vous expliquer ce qui m’a amené à devenir le révolutionnaire [Dit avec un grand sourire] que je suis. J’ai grandi à New York, dans une famille de la classe ouvrière. J’ai commencé à travailler à 18 ans, sur des chantiers navals. Et à 17 ans, je traînais beaucoup avec de jeunes militants de gauche de mon quartier, quelque chose qu’il faut évidemment éviter de faire… [Re-dit avec un grand sourire.] Ce sont eux qui m’ont fait participer à ma première manifestation. Puis j’ai commencé à lire Marx, la chose la plus dangereuse que vous puissiez faire [Re-re-dit avec un grand sourire ; Howard Zinn sourit beaucoup]. Enfin, sur les chantiers navals, j’ai rencontré d’autres militants ; ensemble, nous nous sommes syndiqués et nous nous retrouvions régulièrement pour discuter des livres que nous lisions.
Tout ça se situe au tout début de la Deuxième Guerre mondiale. Comme je travaillais aussi sur des navires de guerre, ceux qui passaient par les chantiers navals, je n’avais aucune obligation de devenir conscrit. Mais, à cette époque, je lisais beaucoup de choses sur le fascisme et j’avais un certain nombre d’amis qui s’étaient engagés. J’ai donc décidé de faire de même et je me suis enrôlé dans l’armée de l’air.
En résumé, mon enfance et mon adolescence m’ont amené à développer ma conscience de classe, à toucher du doigt ce qui séparait dans la société les riches et les pauvres. Et mon expérience comme membre d’un équipage de bombardier de l’US Air Force m’a - de la même façon - amené à développer une conscience particulière de la guerre.
Comment sa participation à la Seconde Guerre Mondiale a bouleversé sont point de vue sur la guerre
Au début, j’étais un bombardier enthousiaste, ma compréhension de cette guerre se faisait en des termes très simplistes. Sur le moment, la logique était simple : les fascistes étaient les mauvais, nous étions les gentils. Une fois la guerre terminée, je me suis rendu compte que, si les fascistes étaient réellement les mauvais, nous n’étions pas pour autant les gentils. Et j’ai découvert que la Deuxième Guerre mondiale était, en termes moraux, beaucoup plus compliquée que ce que je m’étais imaginé. C’est seulement alors que j’ai commencé à penser aux millions de personnes mortes sous nos bombes, à Nagasaki, Hiroshima ou Dresde.
Neuf ans après la guerre, j’ai rencontré un homme qui se trouvait à Royan en 1945, ville que j’avais alors contribué à bombarder2. Cette rencontre m’a amené à réfléchir à la guerre en général, et à cette expérience en particulier. Nous n’avions aucune nécessité de bombarder Royan, c’était absurde d’un point de vue militaire. J’ai alors compris que ceux qui décident des guerres en évoquant des causes justes n’ont pas de motivations pures. Et j’ai saisi que même une guerre contre le fascisme corrompt ceux qui y participent. J’en ai conclu que la guerre était inacceptable, parce que ses moyens sont toujours mauvais et corrompus, sa finalité toujours incertaine.
Reste un point : au début de la Deuxième Guerre mondiale, le peuple américain n’était pas franchement partant pour la guerre. A l’entame de son troisième mandat, en 1940, le président Franklin Delano Roosevelt avait même promis de ne pas intervenir. Il a fallu le bombardement de Pearl Harbor pour qu’il trouve une justification à l’entrée en guerre des États-Unis. Ceci m’a permis de comprendre combien il était facile, pour les dirigeants d’une nation, de faire évoluer l’opinion publique, de transformer un sentiment anti-guerre en pro-guerre.
Impérialisme et Deuxième Guerre mondiale
En pleine guerre, stationné en Angleterre, j’ai rencontré une personne qui s’est révélée importante pour moi : j’ai fait la connaissance d’un soldat membre d’un autre équipage de bombardier et qui partageait avec moi le goût de la lecture. Nous discutions souvent ensemble, et il m’a dit un jour : « Tu te rends compte que nous livrons une guerre impérialiste, n’est-ce pas ? »
Ça m’a choqué. Lui a continué en m’expliquant que, oui, bien sûr, les fascistes étaient les méchants. Mais qu’il nous fallait nous poser des questions sur notre camp, nos alliés : que penser de l’empire britannique, de l’URSS de Staline, de l’empire français ? Ces nations ont beau se dire engagées dans la lutte antifasciste, m’a t-il expliqué, elle ne sont pas réellement intéressées par cette lutte.
Je lui ai alors demandé demandé pourquoi il s’était engagé. Et il m’a répondu : « Je suis là pour parler avec des gens comme toi. »
En fait, c’était un membre du Socialist Workers Party (SWP), la seule formation anglo-saxonne à s’être réellement opposée à la guerre. Alors que le PMarti Communiste américain était très enthousiaste à propos de ce conflit, le SWP a compté 14 de ses membres emprisonnés pendant la guerre, parce qu’ils s’opposaient à celle-ci.
Ironiquement, ce soldat - peu après que nous ayons parlé - est parti en mission et n’en est jamais revenu. De mon côté, la prise de conscience de la réalité de cette guerre ne s’est réellement déployée que plus tard. Soit quand je me suis rendu compte que le monde de l’après-guerre comptait encore des militaristes et des fascistes. Et je me suis demandé : « Pourquoi, 50 millions de morts ? »
toutes les guerres américaines, un même fondement ?
La Deuxième Guerre mondiale n’est pas seulement critiquable en tant que telle. Elle l’est aussi parce qu’elle a généré des problèmes à très long terme. Parce que cette guerre était populaire et supposée juste, tous les conflits qui ont suivi ont profité de son rayonnement.
Souvenez-vous, la Première Guerre mondiale avait sali le nom de guerre, causant 10 millions de morts sans qu’aucune raison valable n’ait pu en être émise. Mais la Deuxième a permis au concept de guerre de retrouver sa « dignité » et d’affirmer cette idée qu’apaiser son ennemi était devenu inacceptable, qu’il fallait absolument le mettre à bas. Aux États-Unis, tous les conflits qui ont suivi ont été présentés en des termes similaires, aussi bien en Corée qu’au Vietnam, en Irak qu’en Afghanistan.
Avec la Guerre de Corée, la menace a simplement changé, devenant le communisme. Nous avons combattu trois ans là-bas et le prix à payer a été de deux à trois millions de morts coréens. Pourtant, nous en étions au même point au début et à la fin de cette guerre : une dictature contrôlait la Corée du Sud, une autre la Corée du Nord.
Avec le Vietnam, le même scénario s’est répété : il fallait mettre à bas le communisme, on ne pouvait pas apaiser les Vietnamiens parce que la menace était trop grande. Et c’est ainsi que le président Lyndon Johnson a pu comparer notre allié vietnamien à Winston Churchill…
Rien n’a changé depuis, que ce soit à l’égard de l’Irak ou de l’Afghanistan. Il y a toujours une bonne raison de faire référence à Hitler, à la Deuxième Guerre mondiale.
Obama : un réel espoir ou du pipotage de première ?
Je comprends la popularité de Barack Obama, en Europe comme aux États-Unis : tout le monde est soulagé que Bush soit parti. Le problème, c’est que l’ampleur du soulagement a empêché toute critique, alors même qu’Obama n’a pas renoncé à cette idée américaine fondamentale selon laquelle la violence et la guerre permettent de résoudre les problèmes fondamentaux du pays.
Cela relève d’une longue tradition, même chez ceux qui se prétendent progressistes, en réalité favorables à des réformettes sociales à l’intérieur et à une politique expansionniste à l’extérieur. Ça a été le cas de Kennedy, de Johnson, de Clinton et désormais d’Obama.
En ce qui le concerne, Obama devrait arrêter de reprendre la phraséologie de Bush, de parler dans les mêmes termes que lui. Il devrait parler de façon sincère à ce peuple américain qui est aujourd’hui opposé en majorité à la guerre en Irak (2/3 des Américains se disent aujourd’hui contre ce conflit, quand ils étaient 2/3 à s’y affirmer favorable au début de la guerre). Il pourrait faire cela, dire au peuple qu’on a lui menti sur les raisons de la guerre, lui expliquer que le terrorisme n’est rien d’autre qu’un substitut au communisme. Il pourrait faire prendre conscience aux Américains que c’est la politique des États-Unis dans le monde qui génère les problèmes et pousse certains à se tourner vers le terrorisme. Il pourrait leur annoncer que le temps de la super-puissance est terminé, qu’il va falloir retirer les troupes d’Irak et d’Afghanistan et démanteler toutes les bases militaires qui ont été créées dans le monde. C’est juste une question de sens commun : le 11 septembre est survenu malgré notre statut de grande puissance militaire. Au contraire, même : c’est sans doute en raison de ce statut que nous avons été attaqués.
Qui peut mettre fin à l’impérialisme américain ?
Les seuls circonstances dans lesquelles des gouvernements décident de mettre fin à une guerre tiennent à la menace : il faut qu’ils se sentent menacés par leur propre population. Ça a été le cas quand le gouvernement américain a mis fin à la Guerre du Vietnam.
La seule solution réside donc dans un mouvement de refus massif. À l’image de ce qui s’est passé le 15 février 2003, quand de 10 à 15 millions de personnes ont manifesté dans le monde contre la Guerre en Irak.
C’est ce qu’Einstein disait : « Les guerres cessent quand les gens refusent de se battre. » Ainsi du Vietnam, quand un nombre important de jeunes Américains ont refusé d’aller combattre. Ou d’Israël aujourd’hui, où une partie de la jeunesse refuse de faire la guerre. Ce sont ces actes de résistance qu’il convient de multiplier.
C’est cela qu’il faut retenir : nous ne pouvons pas accepter de dépendre de nos dirigeants. Si j’ai évoqué - un peu avant - Obama et ce qu’il devrait faire, c’était pour souligner que nous pouvons l’obliger à changer. Souvenez-vous, il a fallu « aider » Kennedy et Johnson à mettre bas la ségrégation : sans un mouvement de grande ampleur, ils n’auraient rien fait. De la même façon, nous devons créer un mouvement social d’une ampleur comparable à celui des droits civiques, ce sera le seul moyen de libérer Obama de l’influence du lobby militaro-industriel. Pour le moment, ce mouvement n’existe pas réellement, même s’il y a des signes notables d’activisme anti-guerre un peu partout aux États-Unis. Il faut attendre qu’il s’unifie. Et ne surtout pas laisser tomber parce que les résultats ne seraient encore assez probants.
Le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan
Je n’aime pas l’Otan. Pour moi, sa création relève des objectifs expansionnistes des États-Unis. Et tout ralliement à cet organisme est un signe d’asservissement aux intérêts américains. Je suis favorable à la dissolution de l’Otan, dès demain !
L’Otan n’est rien d’autre qu’une arme à disposition des États-Unis pour prendre des initiatives militaires, mêmes si celles-ci n’ont pas été validées par l’Onu. Ça a été notamment le cas lors des bombardements sur le Kosovo à la fin des années 1990.
La guerre, un mal quelquefois nécessaire ?
À propos de la Deuxième Guerre mondiale, une question se pose : pourquoi supposer que la seule façon de faire échec au fascisme passait par la mort de 50 millions de personnes ? Pourquoi supposer que la France n’aurait pas pu être libérée autrement ? Il faut considérer ceci : une fois que quelque chose a été accompli dans l’histoire, il est très difficile d’imaginer qu’il aurait pu en être autrement. Et donc de concevoir qu’on eut pu se défaire du fascisme autrement que par la guerre.
Pourtant… il existe des situations dans le monde où des changements se sont produits sans violence, où des tyrannies ont été renversées sans la brutalité qui va avec la guerre. Pensez - par exemple - à l’Afrique du Sud : l’ANC aurait pu décider de mettre fin à l’apartheid par les armes. Un million de personnes seraient mortes, l’apartheid aurait finalement été renversé, et tout le monde en aurait conclu qu’il n’y avait pas d’autre moyen de faire. Alors que…
La façon dont ça s’est fait a sans doute demandé plus de temps. Mais si vous êtes déterminés à accomplir des choses sans concéder un terrible coût humain, il faut être prêt à mener une guerre d’une autre nature. À subir l’oppression tout en construisant des centaines de ramifications. Et à ainsi user la capacité de l’oppresseur à se maintenir au pouvoir.
En d’autres termes, il faut se préparer à combattre le fascisme d’une autre façon que par la guerre. C’est beaucoup plus long, ça demande sans doute plus de courage, mais c’est nécessaire pour accomplir de véritables progrès humains. Quand on fait des progrès en usant de violences, on s’emprisonne l’esprit. Selon moi, c’est là le plus grand défi pour la race humaine, parvenir à la justice sociale en faisant l’économie de la guerre. Après tout, nous sommes censés être plus éclairés qu’une simple logique binaire opposant la passivité à la guerre.
Cela ne signifie pas qu’une intervention militaire ne soit jamais justifiée. Je ne suis pas un pacifiste pur. Je pense qu’il existe des circonstances où il est nécessaire de mener une action collective, voire militaire. Et c’était sans doute le cas lors du génocide du Rwanda. Les observateurs de l’Onu présents sur place à l’époque étaient convaincus qu’une démonstration de force de petite échelle aurait pu permettre d’éviter ce qui s’est passé. Mais les puissances occidentales ont choisi d’ignorer leur requête. Ce qui confirme qu’on ne peut pas faire confiance aux dirigeants du monde pour stopper un génocide.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis n’avaient pas pour but premier de mettre un terme au génocide. Il leur avait pourtant été demandé de bombarder les voies ferrées menant aux camps d’extermination, mais ils avaient d’autres priorités. Il faut ici retenir cette statistique choquante : six millions de juifs sont passés par les camps et ils ne sont que 60 000 à en être sortis vivants, soit 1 %. Tout ça parce que les puissances impliquées dans la guerre avaient d’autres préoccupations. Là encore, ça prouve combien on ne peut pas compter sur nos dirigeants politiques pour mettre fin à un génocide.
1 Cette première photo, ainsi que celle qui clôt ce billet, est œuvre de Vanessa, excellente photographe et tenancière du blog Place Assise Non Numérotée ; qu’elle soit vivement remerciée de cette gentille mise à disposition. L’autre photo est de Lémi.
2 Ce fut l’une des premières utilisations militaires du napalm.