jeudi 13 novembre 2008
Le Charançon Libéré
posté à 10h24, par
19 commentaires
L’évangile socialiste selon Ségolène ? Il n’existe pas. Vide et creuse, jouant sur sa seule apparence et sur son capital médiatique, faisant appel à la foi avant que de convoquer la raison, la dame du Poitou n’est rien d’autre qu’une arnaque essentiellement religieuse. Ce qui n’est pas plus mal : il suffit de laisser venir à elle les petits enfants (du Parti socialiste) en attendant la chute. Bientôt…
Dites…
Je ne m’y connais pas trop en bondieuseries, paroles d’évangiles et toutes ces choses sacrées.
Et je me demandais : Jésus a t-il dit quelque chose à propos du spam ?
Rien ?
Vous êtes sûrs ?
Pas de petite parabole sur les mails commerciaux non sollicités sur lesquels on peut bâtir son échoppe en ligne ?
Ni une quelconque prière sur les voies du réseau internet qui sont pénétrables ?
Nada ?
Ok.
Pourquoi je vous demande ça ?
Oh… j’ai reçu un petit mail de la Boutique des chrétiens.
Ce site de vente en ligne d’articles religieux me proposant, dans un spam illuminé commencé avec l’évangile selon saint-Luc et conclu sur une invite à « prendre un peu de temps pour analyser quelles sont mes priorités et m’assurer que dieu a toujours la première place » (c’est checké, les mecs : il est toujours en pôle position dans mon coeur !), me proposant, disais-je, de venir consulter leur boutique.
Et ?
J’y suis allé.
Et je vous conseille de faire de même.
Tant l’endroit mérite le déplacement, fourmille de bonnes affaires et propose un choix tout à fait enthousiasmant de chapelets, d’icônes byzantines chrétiennes, de médailles de baptême, de statuettes et même de pin’s.
Pour un croyant : l’extase !
Dans cette caverne d’Ali Baba sauce catho, j’ai pas mal fureté, les antennes frémissantes et en alertes.
Jusqu’à trouver mon bonheur, l’objet de mes rêves.
Soit… une statue de la vierge miraculeuse, figurine de 130 centimètres peinte à la main.
« Elle est fabriqué par un artisan sur commande, il lui faudra donc six semaines pour la réaliser, merci ! », précise le site, qui m’annonce aussi que le paiement se fera « uniquement par chèque de banque ».
Précaution bien compréhensible quand on voit le prix de la chose : 1 865 €. (Ben oui, Jésus et ses lointains disciples ne se mouchent pas avec de l’huile de coude…)
Pas grave : j’ai casqué.
Et je ne regrette rien.
Tant j’escompte bien que cette statue va maintenant veiller sur mes jours et mes nuits, m’assurer un doux bonheur et me garantir recta l’accès au paradis.
Un peu comme… Ségolène Royal, finalement.1
Dame patronnesse du défunt Parti socialiste qui s’y connaît, elle aussi, en bondieuseries.
Sainte des temps modernes, aussi abêtie qu’une jeune illuminée qui entendrait des voix et aussi horripilante qu’une évangélisatrice télévisée.
Vivante incarnation politique de la démagogie et creuse statuette christique ne proposant rien.
N’avançant aucune proposition.
Ne livrant aucun programme.
Sinon mettre en avant sa personne, son sourire, son ego.
Promettre un rassemblement divin, par-delà les querelles de chapelle et les conflits de personnes.
« Ce que je veux d’abord, c’est être rassembleuse pour tous, pour deux, pour trois, pour quatre », déclarait ainsi hier, lors de la grande messe télévisée du journal de 20 heures, celle qui avait déjà osé sortir il y a quelques semaines le ridicule « Aimons-nous les uns les autres ».
Et rejouer le vieux coup de la main tendue aux chrétiens, assurant que son église était ouverte à toutes les bonnes volontés.
« Le PS doit ouvrir ses portes et ses fenêtres », a-t-elle énoncé, proposant de « d’abord rassembler la gauche et ensuite (de) tendre la main à tous les démocrates qui voudront que triomphent des valeurs de justice, d’indépendance de la presse, d’impartialité de l’Etat ».
C’est ça, le truc : La Boutique des chrétiens et la candidature de dame Royal reposent au fond sur un même principe, celui de l’arnaque à la foi.
Culte du faux-semblant qui fait passer le dogme à l’arrière-plan.
Tant il ne s’agit plus que d’engranger, de l’oseille ou bien du capital médiatique.
Un transfert de la politique à la religion qui me fout les nerfs, m’horripile et m’excède.
Mais qui aura au moins le mérite de couler définitivement le Parti socialiste et de faire apparaître la madone du Poitou et ses disciples, les curés défroqués Valls et Peillon, pour ce qu’ils sont : d’opportunistes et démagogues marchands du temple.
Que voulez-vous ?
Personne n’a jamais touché les couilles de dieu en montant sur un tabouret…
1 Oui… Toute cette longue introduction pour en venir là. C’est que les voies du saigneur (gauchiste) sont impénétrables…