mardi 16 décembre 2008
Le Charançon Libéré
posté à 17h35, par
38 commentaires
Ô destin funeste ! Ô lâche attentat ! Ô dynamite ennemie ! L’affaire de Tarnac à peine réglée, voilà un nouvelle tentative de l’ultra-gauche de déstabiliser le régime : les terroristes s’en sont cette fois pris à l’incarnation du génie français en matière de shopping de Noël. Alors que les autorités pointent la responsabilité de la mouvance anarcho-autonome, Le Charançon publie un document essentiel à l’enquête et prouve l’implication de Julien Coupat. Rien de moins !
Dites.
J’ai un truc vachement important à vous montrer.
Regardez :
Alors ?
Quoi, ça vous passe au-dessus de la tête ?
Comment ça, vous vous en fichez complètement ?
Mais vous êtes bouché à l’émeri, ou quoi ?
Vous ne voyez pas que ce ticket de caisse porte la main de l’ultra-gauche ?
Vous ne comprenez donc pas qu’il s’agit d’une pièce essentielle dans le terrifiant puzzle qui dessine peu à peu, pièce à pièce, l’image de la renaissance du terrorisme anarcho-autonome ?
Mais enfin… qui m’a fichu des lecteurs pareils ?
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Bon… je reprends.
Cet après-midi, vers 13 h, coup de téléphone.
Je décroche, serein et alerte.
Une drôle de voix à l’autre bout du fil : « Je suis des Renseignements généraux et j’ai quelque chose pour vous, un truc assez gros pour transformer votre petit site de branquignole en une énorme machine à faire de l’audimat. Ça vous intéresse ? »
Moi : « Euh… oui ».
Lui me file rencard, débarque à l’heure prévue dans ce petit troquet de la place de Clichy, s’installe en ma compagnie à une table d’angle et me parle à voix si basse que je parviens juste à entendre quelques mots : « … ultra-gauche… Tarnac… empreintes digitales… attentat… catenaire… Printemps… Julien Coupat… »
Moi : « Hein ? »
Lui recommence, bafouille dans son chapeau à feutre et me cause sur un tel ton de conspirateur que je parviens juste à comprendre quelques bribes : « … SNCF… ministère de l’intérieur… dynamite… ultra-gauche… Tarnac… ticket de caisse… empreintes digitales… Julien Coupat… »
Moi : « Hein ? »
Et ainsi de suite…
Au bout d’une demi-heure, j’ai enfin réussi à saisir ce que cet espion à la manque souhaitait m’expliquer.
Et par comprendre en quoi ce qu’il voulait me remettre pouvait se révéler encore plus explosif que de la dynamite abandonnée dans les toilettes d’un grand magasin parisien.
Tenez-vous bien : le bougre revenait tout juste du Printemps, joli magasin odieusement touché par une tentative d’attentat revendiquée par un étrange Front révolutionnaire afghan.
Tenez-vous mieux : il avait en sa possession un ticket de caisse qui (de coûteuses analyses l’ont formellement avéré) avait appartenu à Julien Coupat, leader de ce campagnard groupe terroriste qui fait rien tant que saboter des trains et écrire des bouquins révolutionnaires.
Et accrochez-vous-au-catenaire-j’enlève-l’échelle : ce ticket avait été émis le 13 janvier 1999 par la caisse numéro 1 du Printemps !
Ibid : Julien Coupat s’est déjà rendu au Printemps, sans doute en mission de reconnaissance.
Ibid : il est impliqué dans la tentative d’attentat qui a touché aujourd’hui la classieuse grande surface.
Ibid : les militants d’ultra-gauche de la mouvance anarcho-autonome ont encore (tenté de) frappé.
CQFD.
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Donc :
Vous ne le voyez plus vraiment de la même façon, ce fichu ticket ?
Je m’en doutais…
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J’ignore pourquoi cet homme tenait tellement à ce que cette pièce à conviction essentielle finisse entre mes mains.
Mais je sais ce que m’impose mon devoir de journaliste-blogueur : je me devais - in Albert Londres et Joseph Pulitzer memoriam (Laurent Joffrin si tu me lis : bisous) - de porter ce fait majeur à votre connaissance.
Une preuve de plus que Michèle Alliot-Marie, soeur Anne qui n’en finissait pas de voir monter le danger insurrectionnel en nos si riantes contrées, avait raison.
Et l’illustration définitive que l’extrême gauche terroriste est prête à tout.
Jusqu’à attaquer - à quelques jours de Noël ! - un respectable temple de la consommation et un paradis du shopping bourgeois, si vivante incarnation du génie français que le lieu est renommé jusque dans les plus repoussés villages d’Afghanistan.
Oui : mon Marx, qu’avons-nous fait pour mériter cela ?
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Si j’ignore pourquoi ce ticket m’a été remis - que voulez-vous : mon boulot n’est pas de me méfier des éventuelles tentatives de manipulation du pouvoir, mais d’écrire noir sur blanc ce que veulent les autorités, in Albert Londres et Joseph Pulitzer memoriam (Laurent Joffrin si tu me lis : bécots) - , je sais par contre qu’il confirme ce que nos plus finauds experts en matière de terrorisme d’ultra-gauche de la mouvance anarcho-autonome n’ont cessé de claironner sur tous les tons et les voix ferrées cet après-midi.
A l’image de la très clairvoyante ministre de l’Intérieur qui sait reconnaître envers toutes les évidences la main de l’ultra-gauche quand elle en aperçoit le bout des doigts maculés par la saleté de la vie en communauté et salis par la manipulation répétée des explosifs, en [policière d’élite qui ne se trompe jamais (sic…1) et à qui on ne la fait pas->http://www.lemonde.fr/societe/artic...] : il faut « se méfier des indications qui étaient dans la lettre [de revendication] qui pourraient orienter les enquêteurs vers de fausses pistes ».
(Ggnnniiihhh…)
De Claude Monniquet, président du centre européen du renseignement stratégique et de sécurité :« Ce qui est plus surprenant, c’est le nom. Front Révolutionnaire Afghan, ça évoque beaucoup de choses, mais pas l’islamisme. Plutôt l’extrême gauche à mon avis, comme du reste la pratique de prévenir avant un attentat, ce qui n’a rien à voir avec ce que font les djihadistes. Ça pourrait venir de l’extrême-gauche française… »
(Ggggnnnnihhhhh…)
Ou du très connaisseur Alain Rodier, spécialiste-de-l’Afghanistan-mais-pas-que : « Ça peut être d’autres mouvements qui prennent ce label, mais dont le but unique est le renversement de la démocratie française. Ce n’est pas du tout la méthodologie des groupes islamistes, plutôt anarchistes, et je les rapprocherai des derniers sabotages sur les réseaux ferrés. »
(Ggggggggnnnnnnnnniiiiiihhhhhhhhhh…)
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Sans déconner…
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Voilà.
Comme dirait je ne sais pas qui (mais ce n’est pas Laurent Joffrin…) : une manipulation s’effondre, une autre commence.
Une seule chose importe : que jamais le grand spectacle du régime ne s’arrête.
Vous avez du pop-corn ?