ARTICLE11
 
 

jeudi 4 novembre 2010

Textes et traductions

posté à 20h28, par ZeroS
20 commentaires

L’éducation émancipatrice face aux crises : résister et construire l’avenir
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C’est un sujet qui a tendance à ennuyer, voire parfois à endormir : l’éducation n’a rien d’accrocheur, n’intéresse souvent pas grand monde. Il est pourtant possible d’en parler de façon passionnante, pour peu d’élargir le cadre d’étude et de trouver des intervenants à la hauteur. La preuve avec ce compte-rendu d’une table ronde par ZeroS, envoyé (presque) spécial à Nancy.

Geneviève Azam1 et Miguel Benasayag par contumace (absent, son intervention a été enregistrée et diffusée le dernier jour des rencontres) : l’affiche de la table ronde des rencontres du RÉCit2 à Nancy (le 30 octobre) était attrayante. Surtout s’agissant d’un sujet dont les milieux militants ont parfois du mal à se saisir : l’éducation.
Avant l’économiste et le psychanalyste philosophe, des hôtes de délégations étrangères (Bénin, Canada, Pakistan, Roumanie, Argentine) ont pris la parole. Dont l’argentine Naty Rivas qui a fait forte impression, la pertinence de son propos devant sans doute beaucoup à une expérience de près de quinze ans dans des centres sociaux autogérés de la province de Mendoza. Certains représentants « anonymes » d’une Amérique Latine qui s’épanouit pleinement – entre cosmogonie maya et socialisme au ras-du-sol –, transforment ainsi en quelques phrases les intellectuels occidentaux3 en espèce obsolète. Avant de laisser ces derniers s’exprimer et forger quelques clefs de lecture, publions d’abord, sous forme de tribune, ce beau manifeste argentin, sonnant à nos oreilles comme une murga4 endiablée.

Éduquer, c’est partager / par Natalia Rivas (Mendoza, Argentine)

Éduquer, c’est partager
C’est comprendre que le « un » n’existe pas dans la nature, le « deux » est le croisement, le commencement, la vie.

Éduquer, c’est distribuer
Pas seulement le matériel, mais aussi l’expérience, qui ne s’écrit pas uniquement, mais se raconte, se savoure, se ressent, se comprend dans le partage, dans l’être toujours, toujours lié à l’autre, au frère qui est à mes côtés.

Résister, c’est créer
C’est semer, c’est inventer, c’est comprendre le quotidien comme la possibilité magique d’être vivants, avec l’autre, avec tous.

Résister
L’Amérique Latine résiste depuis 500 ans. 500 ans de domination, de silence, et maintenant quand elle parle, à travers moi, ce n’est pas comme une croyance, mais comme une certitude : la certitude que nous sommes une partie, et que les parties font le tout.

La loi c’est donner, parce que le cercle est éternel, le temps et l’espace sont réunis dans un même cercle : tout ce que tu donnes te revient. Toujours. Chaque jour.

Éduquer, c’est partager
Résister et lutter ensemble, en partageant le travail, les repas, l’air, le plaisir, la joie. Créer, inventer, savourer, c’est simple, et nous pouvons tous le faire.
Il ne faut pas avoir peur de notre force, mais comprendre que tout ce que l’on sème donne des fruits, même les plus petits qui soient. Ce qui compte, c’est la graine : la semence qui donne la vie.

Nous devons arracher de nous-mêmes l’obscurité, l’ambition, la domination, dans toutes les cultures, dans chaque partie du monde, et aussi en nous-mêmes, dans tout être humain.

Les certitudes sont devant vos yeux, la vie se manifeste devant vos yeux. Il suffit de savoir regarder.

Partager, donner la main, parce que oui, parce que c’est comme ça.

Résister c’est semer ensemble. Éduquer c’est créer. Créer c’est la révolution d’une nouvelle ère. Si nous sommes tous aujourd’hui Homo sapiens, nous pouvons être demain beaucoup plus que ça. Ça dépend de nous.

Para todos, todo5...

Éducation & totalitarisme « soft » / par Geneviève Azam

L’éducation est à distinguer de la formation. Alors que pour la première, nous semons des graines sans réellement savoir ce que cela va donner, la seconde est un héritage d’une certaine forme de rationalité dont l’objectif est l’adaptation aux impératifs économiques. Aujourd’hui, l’éducation doit être un acte de résistance. Son temps n’est pas celui de l’économie et elle doit être beaucoup plus qu’une simple transmission.

A la question fondamentale « qui sommes nous ? »6, la réponse n’est certainement pas l’Homo œconomicus. La crise de civilisation qui semble se profiler avec une dévalorisation du politique, du social et du culturel est la crise de NOTRE civilisation... Nous subissons une forme de totalitarisme « soft » imposée par l’économie et les marchés.

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Il faut revenir à une utopie, qui était peut-être celle des Lumières, d’autonomie individuelle, citoyenne et collective. L’émancipation est à penser contre nous-mêmes. Il faut développer l’« expertise citoyenne » et ne pas déléguer la marche du monde à des experts. Le besoin de formation doit servir à formuler ce que nous voulons. Le monde occidental a assimilé création et fabrication. Il faut sortir de cet essentialisme.

La Déclaration universelle des droits de l’Homme et du citoyen, qui reconnaît le droit à l’éducation, n’est vivante que si elle s’incorpore dans des résistances, comme récemment pour la reconnaissance du droit à l’eau, sinon elle n’est que pure abstraction. Une certaine Amérique latine défend les droits de la Terre – finalement les biens communs –, faisons de même. Et à la question de savoir s’il faut en venir à la lutte armée7, peut-être faut-il penser que la violence se construit contre l’éducation et que «  le monde de demain est en germe dans celui d’aujourd’hui ». Mais n’oublions pas la sentence d’Aminata Traoré : « Laissez les pauvres tranquilles, occupez-vous des riches ! ».

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« Et si nous retirions le « r » : exister, c’est créer. »8

« Éprouver matériellement » / par Miguel Benasayag9

Résistance(s)
Deux niveaux de résistances sont à distinguer. Le premier arrive lorsqu’il se passe un « gros truc », qui nécessite une mobilisation en situation. Il faut résister aux assauts répétés du néolibéralisme triomphant depuis trente ans sans vraiment se poser de questions. C’est ce que font le DAL10, RESF11, etc. sur des questions très précises.

Le second niveau doit assumer le modèle complexe. Il faut développer en priorité les pratiques et le vécu, prendre le temps, car nous ne pouvons pas faire de raccourcis pour créer. Il y a des myriades d’expériences quotidiennes à accompagner. Dans l’éducation populaire, dans les associations de quartier, etc. : « Les gens ne sont pas idiots. » Ils désespèrent quelques militants – empreints d’une certaine hystérie narcissique –, qui voient du négatif dans la non-mobilisation derrière bannières, drapeaux, partis, syndicats, etc., là où se distingue une forme de sagesse populaire. Les gens échappent au conformisme.

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Pratiques de l’émancipation
Cette sagesse populaire s’oppose à la formule simple selon laquelle « il n’y a qu’à devenir Calife à la place du Calife ». Les échecs des grands projets révolutionnaires et des Lumières ont permis de capitaliser et de découvrir la complexité. L’idée, très occidentale et moderne, selon laquelle un être humain conscient, qui pense, serait du côté de la liberté est fausse. La psychologie l’a montré : le fumeur sait qu’il peut mourir d’un cancer, et pourtant il fume. A une autre échelle, les Nazis étaient des personnes cultivées, ils ont d’autant plus fait preuve d’une barbarie extraordinaire. Il en va de même pour le colonialisme. Être conscient de nos défauts ne permet pas de les changer.

Aucune compréhension intellectuelle ne fait le poids face à une expérience vécue. Il faut développer des pratiques d’enseignement : éduquer à partir de pratiques transmissibles et non de concepts compréhensibles. Par exemple, les enfants doivent expérimenter que la solidarité est plus joyeuse que l’égoïsme. Ce doit être éprouvé matériellement, marqué dans le corps. Enfin, une école qui résiste doit surtout refuser de produire des ressources humaines et éviter le piège néolibéral des compétences12 dans lequel de nombreux progressistes de gauche sont tombés, parce qu’il n’y a de toute façon pas de place pour tout le monde dans ce système-là.

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En lien : Basta a publié l’entretien vidéo avec Miguel Benasayag. Ça se passe ICI.



1 Co-présidente du Conseil scientifique d’ATTAC, qui a récemment publié Le temps d’un monde fini, vers l’après capitalisme, éditions Les liens qui libèrent, 2010.

2 Soit le Réseau des écoles de citoyens. Le programme complet des rencontres est disponible ici.

3 À noter que Miguel Benasayag, franco-argentin, peut avoir une position de « passeur ». Il a préfacé le livre sur les soulèvements d’El Alto en Bolivie (2003) du journaliste intellectuel uruguayen Raùl Zibechi, Disperser le pouvoir, les mouvements comme pouvoirs anti-Étatiques, Le jouet enragé/L’esprit frappeur, 2009. Article11 parlait du livre ici.

4 Musique populaire argentine au croisement de plusieurs cultures ; presque littéralement « le musicien désaccordé ».

5 Littéralement « Pour tous, tout... »

6 Question centrale posée par l’intervenant béninois.

7 Sujet abordé de manière provocatrice par un membre de l’assistance.

8 Proposition d’une personne du public de la table ronde.

9 La vidéo de Miguel Benasayag a été réalisée avec le concours du webzine Basta ! Peut-être sera-t-elle en ligne d’ici peu.

10 Association Droit Au Logement.

11 Réseau Éducation Sans Frontières.

12 Lire d’Angélique Del Rey, A l’école des compétences. De l’éducation à la fabrique de l’élève performant, La Découverte, 2009.


COMMENTAIRES

 


  • Sur toutes ces questions, et d’autres encore, la Fédération CNT des travailleurs de l’éducation publie une excellente revue, N’Autre Ecole. Comme quoi, il y a encore des gens qui savent combiner l’indispensable lutte au quotidien, la pratique d’une éducation différente et la réflexion sur l’avenir. Passionnant de bout en bout.
    http://www.cnt-f.org/nautreecole/





  • La revue de la CNT éducation a l’air intéressante. Cette brève en reste à des considérations générales, même si j’apprécie particulièrement ce que dit M. Benasayag. Je ne pense pas que l’éducation soit la panacée de G. Azam. Dans un registre similaire, afin de parler d’expériences concrètes et de donner du corps à ces idées, un entretien avec Angélique Del Rey est en cours de préparation. De la meme manière, j’espère pouvoir réaliser un entretien avec Naty Rivas - ce que je n’ai pas eu le temps de faire ce week-end. Ils ont une réflexion et des pratiques éducatives à Mendoza avec les enfants qui ont décroché (et ils sont nombreux) du système scolaire occidental importé qui ont l’air passionnante.



  • Même si l’on peut ne pas être en accord sur beaucoup de points avec Geneviève Azam, il n’en reste pas moins que son propos est assez pertinent, et ajoute quelques pavés à notre besace à projectiles...

    On peut l’entendre ICI, dans l’émission « Terre à terre » du samedi matin sur France Cul., émission souvent passionnante qui plus est...

    Salud y pesetas !

    • vendredi 5 novembre 2010 à 10h21, par un-e anonyme

      moi, je connais le Geneviève de Wambrechies.

    • vendredi 5 novembre 2010 à 11h26, par ZeroS

      Merci pour l’émission. Je trouve qu’elle dit et écrit des choses passionnantes, mais ne suis pas sûr que l’éducation soit son sujet de prédilection. J’ai trouvé l’intervention de M. Benasayag plus pertinente, peut-être est-ce lié au fait qu’il travaille de manière concrète avec Angélique Del Rey et RESF sur les questions d’éducation.

      • vendredi 5 novembre 2010 à 11h34, par Remugle

        Bon, et en termes d’éducation, à quand une analyse sur « el Sistema », l’éducation musicale au Venezuela, une des aventures les plus interessantes du moment ?...

        Salud etc...

        • vendredi 5 novembre 2010 à 11h53, par ZeroS

          On cherche quelqu’un pour y aller, ou on attend ta proposition d’article ;-)

          • vendredi 5 novembre 2010 à 12h22, par Remugle

            Crénom, mais à Article 11 il y a quelques personnes en lien avé l’Amerique du Sud, non ?

            Et en plus z’êtes plein de pognon , maintenant que pleuvent chèques, virements et boissons rosées... !

            En plus j’exerce mes talents ailleurs que dans l’écrit, moi, môssieu... on peut pas tout avoir....

            Alors, what about « El Sistema » ???

            Salam aleikoum...

          • vendredi 5 novembre 2010 à 23h22, par Docteur Ska

            Si ca vous branche, on m’a proposé d’aller au Venezuela vers janvier - mars.

            Rien de sûr jusque là (Lima - Caracas c’est pas rien, quand même !) mais bon...

            A bon entendeur...

            • vendredi 5 novembre 2010 à 23h31, par Docteur Ska

              Euuh, pas de faux espoirs en fait : j’ai bêtement confondu Caracas et Bogota !

              mea culpa (le ridicule ne tue pas, hein)

              Remarque, ca fait jamais qu’une trentaine d’heures de bus en rab’...



  • vendredi 5 novembre 2010 à 13h45, par tueursnet

    Et un matin on se lève avec l’envie de tout faire cesser.
    Ni A, ni B, c’est la levée de tous les boucliers :
    On vient de réaliser que rien ne sert de vivre ou de mourir, si nous ne sommes pas en mesure de ré-enchanter le monde avec un plan C ! Qui n’a rien de commun avec les deux premiers.

    http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20de%20plombes

    Voir en ligne : Balle de plombés



  • Articles intéressants (merci !) surtout qu’effectivement, il me tardait de voir plus d’articles sur l’éducation, mais je trouve les propos des Azam et de Benasayag un peu légers par endroits (ça remue de la généralité un peu facile, même si c’est bien dit).

    J’ai sans doute un regard un peu biaisé, ayant le nez dedans toute la journée, mais quand même...

    Notamment, la distinction entre « se battre contre... », à court terme et « se battre et construire pour... », à plus long terme, c’est assez réducteur. Il y a une vraie articulation à créer, là, d’autant qu’il y a de vraies convergences individuelles sur le terrain (on retouve des militants Freinet -ou autre- à la CNT, chez Sud éduc, à la CGT educ, et réciproquement), mais il manque une convergence « institutionelle » pour acter, dans les statuts, que la lutte se construit aussi (et surtout ?) dans les classes et dans les pratiques pédas. Il manque peu de choses, néanmoins, et le tremblement de terre de la loi sur la représentativité syndicale fera peut-être bouger les lignes (ça bruisse pas mal sur un rapprochement entre les trois cités plus haut, dans l’éduc).

    Enfin, pour le topo de Benasayag sur l’expérimentation concrète que c’est-mieux-de-ne-pas-etre-neolibéral-dans-les-classes-et-qu’il-faut-que-ca-rentre-par-du-concret, c’est facile à dire : pour parler uniquement du primaire, on n’est pas aidé, et il est sans doute très très tard : entre l’apathie des collègues, les coupes dans les moyens (postes, formation continue en baisse en qualité et en quantité, remplacements approximatifs, non-formation des nouveaux profs, flicage des mômes, rythmes scolaires débiles, promotion du privé, etc...) et le peu de relais politique pour la mise en valeur des expériences innovantes qui tournent actuellement, je vois peu d’espoir de retournement rapide, et il y a urgence. A trop attendre (je pense à la réforme du statut du directeur du primaire qui se prépare, notamment), on risque de se retrouver pieds et poings liés et d’en prendre pour longtemps. J’ai envie d’y croire, mais j’ai des doutes...

    GF, prof des écoles

    PS : et parce que c’est mon premier commentaire : un gros bravo pour le site, j’ai passé le dernier mois à dévorer les archives (et mon abonnement au papier est tout pret de l’envelope). Franchement, chapô !

    • Je ne sais pas si la distinction entre le court terme et le long terme est « réductrice » (aux dernières nouvelles, l’écoulement du temps demeure, qu’il soit cyclique ou linéaire), mais ce qui m’a intéressé dans la revue N’autre Ecole, c’est justement ces allers-retours entre le concret de la classe et la réflexion théorique sur la pédagogie, l’enseignement, l’éducation, la transmission, les savoirs, et cela à travers des approches multiples où se lisaient aussi les hésitations, les doutes, les expériences. N’étant pas enseignant, je ne sais pas au juste ce qui se fait dans les autres syndicats, mais j’imagine que même au sein du mastodonte poussif et bureaucratique de la FSU il doit bien se mener une réflexion sur le métier, en tout cas c’est ce qui ressort du courant Emancipation. Et puis bien sûr, il y a les milliers d’enseignants non syndiqués qui, tout seuls dans leurs classes, font souvent des choses magnifiques.

    • Lors de ces rencontres la conférence était introductive. Le propos est resté très général. Ensuite, lors d’ateliers et d’autres conférences, les discussions se sont précisées.

      Je transcris une conférence avec Ivan Du Roy (de Basta ! et auteur d’Orange pressée) et Jean-Pierre Lepri du CREA sur « la déshumanisation au travail et à l’école ». Je ne l’ai pas écouté en entier et ne sait pas ce que ça va donner. Ce pourra être un bon complément. JP Lepri en disciple de Joseph Jacopot (Le maître ignorant de J. Rancière) et Ivan Illich (Une société sans école) plaidait pour la disparition de l’école, ce qui n’a été sans susciter de vifs débats, même chez des enseignants baignés dans la recherche pédagogique et les alternatives.

      Ensuite, mi-décembre je dois rencontrer Maud Simonet, auteure du récent ouvrage Le travail bénévole, et Angélique Del Rey. Elles ont toutes deux travaillé sur la question de l’évaluation par compétences, respectivement dans le monde associatif et à l’école. Dans le second cas, ce sera l’occasion de parler d’alternatives concrètes via son expérience.

      Plus tard, j’essaierai de faire un entretien par mail (ou Skype) avec les deux argentines de la province de Mendoza. J’ai eu l’occasion de participer à un atelier avec elle. Malgré le manque de temps, ce fut passionnant et très différent de ce que l’on peut faire par ici.

      Enfin, je sais qu’un film est sorti l’an dernier sur l’école Vitruve : On ne donne pas à boire à un cheval qui n’a pas soif.

      • @ Karib
        D’accord sur tout (surtout sur n’Autre école, ils font de l’excellent boulot).
        C’est toujours un grand sujet d’étonnement et de satisfaction pour moi de voir à quel point les collègues (militants, ou pas) sont impliqués (en enlevant le petit pourcentage qui s’en fiche, mais c’est comme partout) et la richesse des réflexions purement pédagogiques qu’on entend en salle des maitres. Et c’est, du coup, encore plus décevant quand ils/elles se ferment comme des huitres dès qu’on essaie de discuter des enjeux situés un ordre de grandeur au dessus (les enjeux « politiques » de l’éducation) et qui sont pourtant en lien très clair avec ce qu’ils/elles vivent dans leurs classes*. Et personne dans mon entourage n’a de solution évidente...

        *Et, dans le même registre, il y a une grosse réflexion à mener sur la non-participation des enseignants au mouvement des retraites (sorti du souvenir des défaites de 2003 et de 2009, dans les universités)

        @ ZeroZ
        Ok, je comprends mieux le ton de leurs deux interventions.

        Tes prochains sujets ont l’air alléchant, en tout cas, je suis curieux d’entendre ses arguments sur la suppression de l’école, en attendant de lire Illich.
        Pour le film sur Vitruve, merci pour l’info et le lien, je ne connaissais pas. Je vais me le procurer.

        • @ GF

          J’ai un pote réalisateur qui se lance dans un projet de film documentaire sur les écoles Rudolph Steiner et l’anthroposophie. Ça va certainement s’inscrire dans le temps long, mais ses contacts sont à Lyon et en Suisse. Il va essayer de créer un système de production par le bas - qu’il importe d’Italie - pour réaliser un appel à souscription, non pour la production, mais pour le travail d’enquête de terrain préalable, puisqu’il n’envisage pas de saisir la caméra avant une immersion préalable. Ce n’est pas pour tout de suite. Il finit un projet et en a un autre sur le feu avant.

        • @ GF :

          Je pense que JB a répondu oui à ta proposition d’article sur les questions de marchandisation du système scolaire, au plaisir de te lire.

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