vendredi 28 novembre 2008
Le Charançon Libéré
posté à 14h40, par
13 commentaires
La majorité pénale fixée à 12 ans, seulement ? La commission Varinard, chargée par Rachida Dati de « réfléchir » à la réforme de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, l’a finalement joué petit bras. Et n’a pas osé aller au bout d’une logique sarkozyste qui devrait voir les bambins encourir l’emprisonnement dès le premier biberon terminé. Dommage…
Nicolas Sarkozy en conseil des ministres, le 28 juin 2006."
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Le sociologue Laurent Mucchielli dans l’ouvrage « Quand les banlieues brûlent… Retour sur les émeutes de novembre 2005 ».
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Enfin !
Il était temps !
Il fallait que cesse cet alibi de l’innocence, idée faussement répandue qu’un enfant ne peut être retors ou dangereux.
Comme il fallait mettre un coup d’arrêt à ces hordes de délinquants en culottes courtes, assoiffés de rapine, voleurs et menteurs dans l’âme, violeurs en puissance et meurtriers potentiels.
C’est désormais chose faite (ou peu s’en faut…).
Et gloire doit en être rendue à l’auguste André Varinard, président de cette commission chargée par Rachida Dati de « réfléchir » à une réforme de l’ordonnance de 1945 régissant la justice des mineurs et qui vient de proposer l’emprisonnement des jeunes délinquants à partir de 12 ans.
Prouvant ainsi de la plus belle des façons qu’il n’est rien d’autre qu’un homme de basses besognes juridiques, un pénaliste dévoyé et un parfait petit soldat sarkozyste.
Bravo, bonhomme !
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D’un homme capable de concevoir qu’on puisse mettre des enfants de 12 ans en prison, il n’est finalement que peu à dire.
Sinon espérer que ses nuits seront désormais cauchemardesques, peuplées de bambins le tirant par le bras à travers les barreaux de sombres cellules et l’entraînant dans la triste farandole de destins brisés avant même que d’avoir commencé.
Et noter, aussi, qu’il existe des degrés dans l’ignominie, La Croix précisant : « Après en avoir longuement débattu, les membres de la commission parlementaire se seraient mis d’accord sur l’âge de 12 ans, même si certains membres, notamment les avocats et les policiers, auraient préféré 10 ans. »
Oui : « Les avocats et les policiers auraient préféré 10 ans. »
De braves gens conscients qu’il n’y a pas loin des barreaux d’un parc à bébé…
… à ceux d’une cellule de prison.
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Des prisons transformées en jardins d’enfants (ou l’inverse) ?
La chose n’est malheureusement pas nouvelle.
Et le présidentiel meneur de revue a, en ce domaine-ci, tenu toutes ses promesses.
Lui qui déclarait déjà en mars 2006 : « Nous devons reconsidérer notre approche en matière de prévention de la délinquance. Lorsqu’un enfant est violent contre ses camarades ou contre son institutrice, l’école ne doit pas rester sans réagir. Elle a le devoir de se poser des questions, d’en chercher les causes. Les meurtriers d’Hilan Halimi étaient déjà violents à l’école à 14 ans. Tout le monde le savait. »
Lui qui n’a eu de cesse d’agiter, beuglant en choeur avec Rachida Dati, le spectre d’une croissance de la délinquance des mineurs, pourtant démentie par les faits.
Qui a fait passer en août 2007 une loi sur la récidive prévoyant que certains mineurs de 16 à 18 ans pouvaient être jugés comme des adultes.
Et qui avait érigé en priorité la mise à bas de l’ordonnance de 1945, mesure issue d’un Conseil national de la résistance dont il n’a eu de cesse de détruire l’héritage.
Les choses étaient écrites, donc.
Comme il est écrit que cette criminalisation de l’enfance proposée par André Varinard ne pourra qu’ajouter aux problèmes que connaissent déjà les Etablissements pénitentiaires pour mineurs.
Structures poussant comme des petits pains sur le territoire national.
Et qui se révèlent dramatiquement criminogènes et dangereuses pour ceux qui y sont emprisonnés.
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Reste maintenant à pousser des grands cris et à battre le pavé.
A protester et à s’insurger.
A se battre, enfin.
Tant il n’est guère de mobilisation plus essentielle et de combat plus fondamental que ceux qu’il s’agit de mener contre les propositions de la commission Varinard.