mercredi 7 janvier 2009
Le Charançon Libéré
posté à 11h27, par
21 commentaires
Qu’on se le dise : il n’est pas question de tolérer quelque manquement que ce soit aux plus règles élémentaires du jeu politique. Non plus que d’accepter qu’un candidat envisage de régler sur ses propres deniers de très modestes dépenses de campagne. Que voulez-vous ? L’exemplarité démocratique est à ce prix. Et tant pis si le groupusculaire Gérard Schivardi en a fait les frais…
Ah ça !
La République sera irréprochable ou ne sera pas.
Et il faut que chacun prenne bien conscience qu’on ne transige pas sur ses principes, non plus qu’on ne mégote sur ses valeurs.
Les gauchistes comme les autres : pas de pitié.
En clair : Gérard Schivardi n’a eu que ce qu’il mérite, lui qui vient d’être « démis d’office mardi de ses fonctions de conseiller général de Ginestas (Aude) par le tribunal administratif de Montpellier, et déclaré inéligible pendant un an ».
Et on peut juste regretter qu’il n’ait pas pris plus cher.
Des année de prison, des amendes à la pelle et des siècles d’inéligibilité, minimum…
Tant l’ancien candidat à la présidentielle de 2007 s’était rendu coupable de toutes les audaces.
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Son tort ?
Non, non : ses torts.
Puisque le secrétaire du groupusculaire Parti ouvrier indépendant a multiplié les impairs.
Faisant preuve d’une impardonnable modestie dans l’organisation de sa campagne pour les dernières élections cantonales, lui qui n’avait engagé en tout et pour tout que 223,45 € pour régler l’impression de ses tracts.
Commettant un scandaleux faux-pas politique en prétendant payer cette facture de ses deniers personnels.
Et manquant à la plus respectable des coutumes démocratiques en s’abstenant de faire rembourser la facture par la commission des comptes de campagne.
Vous vous rendez compte ?
Quel exemple impudent…
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En dépit de l’appel à la clémence du commissaire aux comptes, qui avait invité le tribunal administratif de Montpellier à faire « preuve d’audace » en ne punissant pas le conseiller général pour une somme si modique.
L’Etat de droit a tranché, jugeant qu’il ne pouvait laisser passer une si révolutionnaire façon d’envisager le combat politique.
Et s’est justement empressé de couper l’herbe sous le pied à celui qui reste maire de Mailhac.
Le condamnant donc à une très justifiée peine d’inéligibilité d’un an.
Ouf : l’honneur de la République est sauf…
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Nul doute que Gérard Schivardi saura désormais à quoi s’en tenir.
Qu’il ne manquera pas à la prochaine occasion de jouer le jeu électoral avec davantage d’ambitions.
Et qu’il fera scrupuleusement enregistrer de conséquents comptes de campagne à rembourser, fournissant des factures à foison, pour les petits fours et le mousseux, pour l’impression de milliers de tracts, pour la rédactions de petits vade-mecum à sa gloire, pour les frais de transport ou de bouche et pour l’organisation de nombreux meeting de campagne.
Puisque c’est ainsi que le jeu démocratique doit se jouer.
En un régime aussi exemplaire que le notre.