lundi 9 février 2009
Le Charançon Libéré
posté à 12h10, par
17 commentaires
C’est ainsi : nous ne pouvions éternellement rester en marge du combat mondial opposant le bien et le mal… En décidant - seul - que le France allait revenir dans le commandement intégré de l’Otan, Nicolas Sarkozy prend une décision lourde de conséquences. De cet engagement atlantiste, nous payerons à l’évidence le prix fort, en Afghanistan ou ailleurs. Oui : vive la guerre !
Ah ça…
On va voir ce qu’on va voir !
Ça va discuter et argumenter sec.
Et le débat national s’annonce passionnant, orchestré par un président à l’écoute des concitoyens.
Si, si : parole de Nicolas Sarkozy.
« C’est un débat que je conduirai comme toujours avec l’esprit de franchise et de droiture vis-à-vis du peuple français », a d’ailleurs annoncé le petit père du peuple.
Sans qu’on ne sache si c’est le « comme toujours » ou « l’esprit de franchise et de droiture » qui doit le plus nous inquiéter.
Le locataire de l’Elysée en remettant de toute façon une couche pour mieux garantir la liberté des discussions : « L’alliance avec les États-Unis et l’alliance avec l’Europe ne mettent pas en cause l’indépendance de mon pays. Elles renforcent l’indépendance de mon pays. Voilà ce que j’expliquerai aux Français le moment venu. Et ce moment approche. »
N’est-ce pas gentil ?
Le « moment venu », Nicolas Sarkozy prendra quelques minutes de son temps pour nous expliquer en quoi il a opté - seul - pour les bonnes décisions quant à l’avenir de son pays.
Oui : merci…
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C’est donc réglé : la France revient en fanfare au sein du commandement intégré de l’Otan.
Décision essentielle, qui ne donnera pourtant pas lieu à un quelconque référendum.
Et consécration d’un virage entamé de longue date par Nicolas Sarkozy, lui qui n’avait jamais caché combien il était pressé de rejoindre le camp américain dans la lutte huntingtonienne qui oppose les gentils occidentaux aux méchants islamistes.
Un atlantisme revendiqué lors du discours présidentiel aux ambassadeurs d’août 2007, quand Sarkozy avait souligné que la menace essentielle pesant sur le monde était celle d’une « confrontation entre l’Islam et l’Occident ».
Ou lors du discours au corps diplomatique, tenu le 18 janvier 2008 :
« J’ai d’abord voulu situer, franchement et nettement, et là est la première rupture, la France au sein de sa famille occidentale. (...) En se plaçant clairement dans sa famille occidentale, la France, et c’était mon objectif, accroît sa crédibilité, sa marge d’action, sa capacité d’influence à l’intérieur comme à l’extérieur de sa famille. D’ailleurs, comment espérer avoir de l’influence sur sa famille politique si, dans le même temps, on n’y a plus sa place ou si les membres de cette famille politique se méfient de vous ? La capacité d’influence de la France sur sa famille occidentale tient à la clarté de son engagement et de ses choix. ».
Quoi de plus logique ?
On rejoint la famille…
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Mais attention : on n’entre pas dans le camp du bien comme en un moulin.
Et il s’agira de donner des gages de nos bonnes intentions.
Ce que vient de rappeler le secrétaire général de l’Otan, Jaap de Hoop Scheffer, en regrettant samedi les réticences françaises à renforcer son contingent en Afghanistan.
Et en remarquant sur un ton inquiet :
« Je suis franchement préoccupé quand j’entends que les Etats-Unis préparent un engagement fort en Afghanistan et que d’autres alliés excluent déjà de faire plus (...) Cela n’est pas bon pour l’équilibre politique (...) et les appels à ce que la voix de l’Europe soit entendue à Washington risquent du coup de sonner un peu creux. »
En un mot : ce sera donnant-donnant.
Et nul ne peut ignorer que l’entêtement ridicule de Nicolas Sarkozy à s’afficher dans le camp américain du bien passera par un renforcement supplémentaire - après celui d’avril 2008, décidé lors du sommet de Bucarest - de la présence française en Afghanistan.
Tout autant que par de nouvelles rodomontades à l’égard de l’hydre iranien.
Le lancement d’un satellite par l’Iran est une « extrême mauvaise nouvelle », s’est ainsi déjà exécuté Nicolas Sarkozy.
Avant d’inviter à « renforcer les sanctions contre l’Iran ».
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Alors…
Je ne sais pas si les djihadistes afghans, les djihadistes iraniens et tous les autres djihadistes du monde, là où les musulmans font rien tant que se convertir au terrorisme international et égorger des moutons dans des baignoires, sont au courant de ce qui les attend.
Mais ça va salement chier pour leurs gueules.
Hein…