mercredi 20 août 2008
Le Charançon Libéré
posté à 10h25, par
21 commentaires
Contre l’obscurantisme et pour la liberté, continuons le combat ! A l’UMP, la mort des dix soldats français en Afghanistan a été l’occasion de pousser quelques braillements guerriers du plus bel effet. De quoi donner envie aux plus patriotes de nos citoyens de sauter sur Kaboul couteau entre les dents, en compagnie de Nicolas Sarkozy, Patrick Devedjian et Thierry Mariani. J’en suis !
Qu’ils fussent oiseaux de mauvais augure.
Pâles analystes de pacotilles.
Cassandres à la petite semaine.
Ou simples partisans de l’anti-France.
On a beaucoup entendu, depuis quelques années, des hommes de peu de foi patriotique pérorer sur la disparition de l’influence française.
Et dégoiser sur l’extinction de la grandeur nationale, victime supposée d’une ère mondiale ne laissant guère de place aux gloires décaties qui n’ont qu’une histoire illustre à opposer à la marche du temps.
Hein...
On les a même beaucoup trop entendu, ces salopards
Mais ce sont là heures révolues.
Et ceux qui entonnaient sans cesse et à tout propos la complainte de la puissance française ravalée et galvaudée vont devoir baisser d’un ton.
Tant la France, celle qui salue fièrement le drapeau tricolore flottant au vent de la liberté sur les théâtres d’opération du monde entier, celle de Vercingétorix, Jeanne d’Arc et De Gaulle, celle qui guide la marche de l’Histoire d’une voix mâle et virile, celle qui impose à tous sa grandeur et ses valeurs, celle qui suscite le respect, effraye les mécréants et enthousiasme les hommes de bien, cette France-là, oui monsieur !, est toujours là.
Et ça déchire grave sa mère.
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Alors...
J’en entends dire que je m’emballe un peu.
(Si, si...)
J’en devine parmi vous qui ricanent en moquant mes envolées.
(Si, si...)
Et je subodore même que quelques lecteurs de ce bloug pourraient ne pas me prendre au sérieux.
(Si, si...)
Erreur !
Erreur funeste et tragique !
Tant je vous le redis d’un ton grave et posé : la France éternelle est de retour.
Et ça déchire grave sa mère.
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Je sens qu’il faut que je m’explique.
Que j’argumente et me justifie
Soit....
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Que je vous dise : j’ai compris que la France retrouvait sa voix d’antan quand j’ai lu les réactions de nos politiques les plus émérites à cette tragique embuscade qui a coûté la vie à dix de nos vaillants soldats dans une lointaine république islamique d’Asie Centrale.
Et j’ai senti, à déchiffrer ces chouettes accents guerriers, de petits picotements cocardiers courir sur ma peau.
Emu, j’étais.
Cela me l’a fait à la lecture de la réaction de Nicolas Sarkozy qui a d’abord rendu hommage aux morts et aux blessés avant de terminer son communiqué sur ces mots grandiloquents : « La France est résolue à poursuivre la lutte contre le terrorisme, pour la démocratie et la liberté. La cause est juste, c’est l’honneur de la France et de ses armées de la défendre. »
(Ça claque, hein ? Oui... Pour être franc, ça m’a tellement remué les tripes que j’ai écouté trois fois de suite la Marseillaise, le menton dressé et les larmes aux yeux.)
Cela me l’a aussi fait en consultant le communiqué du délégué national de l’UMP en charge des relations internationales, Thierry Mariani, lequel a rappelé avec sagesse que « le renforcement de la présence militaire française sur le terrain était et reste nécessaire, afin que la menace terroriste soit éradiquée et que l’Afghanistan puisse un jour sortir de l’obscurantisme dans lequel l’ont entrainé les talibans. (…) Ce qui se joue aujourd’hui en Afghanistan nous concerne tous ».
(Ça pète hein ? Oui... Pour être honnête, ça a tellement titillé ma fibre patriotique que j’ai hissé les couleurs à ma fenêtre, saluant au garde-à-vous notre beau drapeau flottant au vent.)
Et cela me l’a enfin fait en découvrant la réaction du secrétaire général de l’UMP, Patrick Devedjian, lequel a souligné que « l’Afghanistan (...) est au cœur de la stratégie sanglante et obscurantiste des terroristes. Cela rend notre engagement aux côtés des oubliés juste autant que nécessaire. Il serait hors de propos d’utiliser cet évènement pour attiser des polémiques partisanes. Plus grave encore, nous tomberions ainsi dans le piège que nous tendent les talibans. »
(Ça déchire, hein ? Oui... Pour être sincère, ça a tellement réveillé mes instincts guerriers que j’ai revêtu ma tenue de combat et que je suis allé vérifier derrière le divan si quelques terroristes obscurantistes n’y étaient pas cachés pour me tendre un piège. )
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Bref, je voudrais dire que je suis fier et heureux de voir que l’état-major de l’UMP s’est mobilisé.
Et qu’il est prêt à prendre tous les risques pour garder haut la flamme de la France combattante et venger ses morts tombés au champ d’honneur.
Je voudrais aussi souligner que je me tiens à la disposition de la patrie, prêt à suivre l’exemple de Messieurs Sarkozy, Devedjian et Mariani.
Et tout disposé à sauter avec eux sur Kaboul, le couteau entre les dents et le drapeau tricolore dans les mains (ou l’inverse).
Je voudrais enfin faire part de ma conviction que nos forces combattantes ne feront qu’une bouchée des lâches islamistes.
Et qu’elles sauront mettre au pas ces enturbannés fourbes et cruels qui font rien tant que tendre des embuscades à nos fiers soldats qui mugissent dans leurs campagnes.
Car c’est ainsi, en menant des combats justes et honorables, que notre patrie est grande et éternelle.
Vive la liberté, vive l’UMP, vive la France !
Ca déchire grave sa mère...
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PS : Dans ce vaste bonheur patriotique, un regret : que le seul phare restant à la pensée française, intellectuel que même les Talibans nous envient, se soit rendu en Géorgie plutôt qu’en Afghanistan pour livrer l’une de ces chroniques partiales et caricaturales qui font sa renommée partout et en tous lieux.
Dommage et regrettable, tant Bernard Henry-Levy aurait pu pondre un texte magnifique sous le feu des islamistes ennemis, tribune sublime qui aurait fait belle figure aux côtés des communiqués pavoisés de l’UMP.
Bientôt, peut-être ?