lundi 23 février 2009
Le Charançon Libéré
posté à 11h56, par
51 commentaires
Ils sont nos meilleurs alliés. Crétins congénitaux aux neurones démolis à force de remuer cette cuillère en argent qu’ils ont toujours eu à la bouche, idéologues idiots du néo-libéralisme, patrons cupides et communicants incapables, ils ne cessent d’accumuler les provocations les plus grossières et d’alimenter la colère. Plutôt que les détester, il faut les en remercier. Sincèrement.
Ce n’est presque plus rigolo.
Tant ils nous mâchent le travail.
Nous facilitent les choses.
Et nous conservent précieusement sur la voie de la radicalité.
Jocrisses et tartuffes qui sont nos ennemis d’élite, cibles idéales et adversaires ridicules.
Si bêtes et caricaturalement libéraux qu’ils constituent la meilleure des publicités à la lutte des classes et à la révolte.
A tel point qu’il faudrait les remercier.
Leur serrer la main avec effusion.
Et leur dire : grâce te soit rendu, camarade, pour ce que tu fais pour la cause ; Marx te le revaudra !
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Pour être honnête, j’en suis à me demander si ces gens, parvenus de tous poils et riches étendards du néo-libéralisme, ne cumulent pas les tares, ajoutant à leur indécence naturelle une bêtise congénitale.
Et je commence à penser qu’ils sont tous complètement idiots.
Eux qui ne sentent pas combien, en ces temps troublés, ils feraient mieux d’y aller mollo sur la provocation.
De ne pas ajouter d’eau au moulin déjà florissant de leurs ennemis.
Et de la jouer fine, douce communication posée sur le velours de la modération plutôt qu’arme lourde de la propagande prenant la misère et la colère à rebrousse-poils.
Mais que voulez-vous ?
Ils sont trop bêtes pour comprendre où est leur intérêt.
Et continuent coûte que coûte à alimenter la frustration et et la contestation, à grands renforts de petites phrases indignes et de prises de position scandaleuses.
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Cela devrait nous questionner, même.
Nous interpeler, aussi.
Nous mettre en colère, enfin.
Tant il paraît incroyable que nous ayons pu, si longtemps, nous laisser dominer par cette caste de politiciens médiocres, patrons haineux, pubards débiles, affairistes ridicules et autres financiers de bas-étage.
Gens bêtes à manger du foin, à l’aune de ce furoncle de Jacques Séguéla, incapable de faire son métier de communicant et qui dégomme son propre camp au bazooka en avouant tout haut ce que ses amis pensent tout bas : « Si à 50 ans on n’a pas une Rolex, on a raté sa vie. »
Saillie qui aura sans doute plus fait pour l’extrême-gauche que quinze ans de tractage sur les marchés de France et de Navarre.
A tel point qu’il faudrait décorer le publicitaire.
Et le citer à l’ordre du marxisme pour services rendus.
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Engels m’est témoin, le fils de pub Séguéla n’est pas seul à prêter main-forte à nos envies de changement radical.
Et son voisin en crétinerie, l’inénarrable Serge Dassault, devra aussi être dûment gratifié quand nous renverserons la République, la jetant cul par dessus terre avant de la relever pour lui accoler ce « sociale » qui lui fait tant défaut.
Tant l’homme, à l’évidence doté d’un QI de bullot, n’a cessé de tout faire pour jeter de l’huile sur le feu.
Faisant montre, en ce domaine de la provocation, d’une constance admirable.
Et lâchant régulièrement, sur les plateaux de télévision, des sentences si abruptes et pleines de morgue qu’elles constituent le meilleur des slogans pour nos manifestations à venir.
Un travail de longue haleine, dont le chef d’œuvre restera cette incroyable diarrhée verbale délivrée sur le plateau d’I-Télé à l’été 20081 :
Véritable performance scénique dont il faut retenir que la « grève est un cancer », que les « 35 heures sont le cancer de la France », que « les Français ne veulent pas travailler » et qu’il serait temps de s’aligner sur ce joli modèle chinois où les ouvriers « travaillent 45 heures par semaine, ils dorment dans leur usine, ils font de bons produits pas chers ».
Un coup d’éclat que Serge Dassault s’ingénie régulièrement à rééditer, histoire de bien faire comprendre à tous que l’UMP est un parti de salopards.
Ici et plus récemment, par exemple :
Une jolie prestation qui laissera chacun sur cette image efficace d’un milliardaire expliquant qu’il « ne faut surtout pas augmenter les salaires, parce que ce serait dramatique ».
Et ça, ça vaut tous les petits Livres rouges du monde.
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A ce petit jeu de la promotion inversée de la lutte des classes, il est une dernière personne - non la moins talentueuse - qu’il s’agit de créditer.
Soit la cheftaine des patrons herself, la grandement pathétique Laurence Parisot.
Si obtuse et si antisociale qu’il faut se demander si elle n’a pas été placée à la tête du Medef par une officine trotskiste œuvrant secrètement au renversement du capital.
Celle-là même qui avait, quelques années auparavant, nommé le baron Ernest-Antoine Seillière de Laborde au même poste.
Il convient pourtant de distinguer l’activisme révolutionnaire de la responsable du Medef de celui des deux guignols précédemment cités : à la propagande par le coup d’éclat médiatique, technique appliquée par des Séguéla et Dassault sachant combien une petite phrase ignoble vaut tous les longs discours réactionnaires, la présidente du Medef préfère un méthodique travail de sape et une présence médiatique continue.
Tactique plus besogneuse, mais ô combien productive.
Avec pour dernier avatar cette déclaration d’une Laurence Parisot se disant hier « inquiète d’un certain nombre de décisions » du gouvernement, lequel lui a pourtant fait cadeau de la taxe professionnelle.
Déplorant une « bureaucratisation » rampante, qu’on devine d’essence toute soviétique.
Regrettant l’abandon de la « valeur travail » : « La première chose qu’il faut faire c’est se donner les moyens de préserver les entreprises. Certaines valeurs ne sont plus mises autant en valeur. »
Et n’hésitant pas à minimiser l’ampleur de la crise, ainsi que le souligne Marianne2 : « Il faut cesser de présenter les choses comme si on était tous en train de faire la queue devant le Pôle emploi. On n’est pas dans des taux (de chômage, ndlr) comme il y a une quinzaine d’années. »
Plus égoïste et cupide, tu meures…
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Au fond, Séguéla, Dassault ou Parisot valent tous les activistes, militants du NPA, syndicalistes, gauchistes et anarchistes réunis.
Tant ce sont ces tristes sires, nos adversaires les plus crétins, qui font réellement avancer la cause.
Du fond du cœur : merci !
1 Une prestation que vous avez sans nul doute déjà admirée, mais qu’importe : c’est si bon que je ne résiste pas au plaisir de vous la re-balancer…