ARTICLE11
 
 

vendredi 18 mai 2012

Textes et traductions

posté à 18h37, par Le Postillon
28 commentaires

Geneviève Fioraso, l’élue (et ministre) augmentée

Geneviève qui ? Yep, la toute fraîche intronisée ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche n’est pas une sommité à l’échelle hexagonale. Mais elle est plus connue à Grenoble, où elle fait des pieds et des coudes pour promouvoir la « ville du futur ». Les aminches du journal « Le Postillon » s’étaient penché sur son cas il y a quelques mois. Voici ce qu’ils en disaient.

On l’a déjà dit, on le redit : à Article11, on aime beaucoup Le Postillon, ce journal de contre-information régionale basé à Grenoble1. Un canard offensif et stylé jusque dans son cri de ralliement : « Les dirigeants grenoblois veulent se couvrir de gloire. Le Postillon continuera à les couvrir de glaires. » La classe.

Du coup, quand ces compadres nous ont proposé de mettre en ligne sur Article11 un papier paru il y a quelques mois dans leur canard, on a pas trop hésité. Il faut dire que leur argumentaire était béton : «  Nous, en Isère, on est super-contents d’avoir enfin une ministre au gouvernement (Carignon, il nous a foutu la latche avec sa condamnation). Je sais, tu t’en fous, t’es en train de boire du rosé je sais pas où. Mais il faut que tu saches que la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche s’appelle Geneviève Fioraso. Et qu’on a publié un papier il y a quelques mois à propos de cette multi-mandatée.
Comme le Postillon n’est pas très 2.0, on a pensé à vous parce que les journaleux vont se ruer sur internet pour découvrir qui est cette inconnue.
 »

« Amis » journaleux, voici donc la réponse à toutes vos questions sur cette inconnue. Portrait.

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Geneviève Fioraso™, l’élue augmentée

Vous avez certainement déjà entendu parler de «  l’homme augmenté ». Ce vieux rêve de la science fiction, des eugénistes et des transhumanistes – augmenter les performances humaines grâce aux progrès technologiques – devient réalité dans les laboratoires du monde entier. Le jour où l’on verra des cyborgs dans la rue se rapproche. En attendant, on peut observer un prototype grenoblois : l’élue augmentée, plus connue sous le nom de « Geneviève Fioraso™ ». Actuellement au poste de députée, d’adjointe à la Ville de Grenoble (chargée de l’économie, l’emploi, l’université et la recherche), de première vice-présidente de la Métro (chargée du développement économique, universitaire, scientifique et de l’innovation), et de présidente de la SEM Minatec Entreprises, c’est une innovation développée par le Parti socialiste en partenariat avec le Commissariat à l’énergie atomique et les grandes entreprises de la région. La preuve de la réussite de ce produit ? Geneviève Fioraso™ a été chargée de l’« innovation  » dans l’équipe de campagne du candidat à la présidence de la République François Hollande.
Tous les jours, Geneviève Fioraso™ se dépense sans compter pour «  monter des projets  » et « faire aboutir des dossiers  ». Inlassablement, l’élue augmentée se dévoue avec le même élan pour la cause de l’Innovation, repoussant toujours plus loin les capacités de l’élu du peuple. La perfection du système est telle que Geneviève Fioraso™ ne s’arrête jamais, pas même pour penser : aucune réflexion ne vient retarder sa quête du Bien, c’est-à-dire du Progrès Technologique. Alors que Geneviève Fioraso™ se démène actuellement sur plusieurs fronts – de la ville intelligente à la promotion de la biologie de synthèse, de l’industrie innovante à sa réélection au poste de députée de la première circonscription de l’Isère –, partons à la découverte des fonctionnalités de cette post-élue.

«  Ils m’appelaient Miss dollar, s’amuse-t-elle. C’est vrai. Ça ne sert à rien de chercher à faire le top du top si on ne le vend pas. Il faut coller à un cahier des charges et dégager de la marge pour réinvestir dans la R&D...  »2. Ainsi parle Geneviève Fioraso™, alias Miss Dollar, surnom donné par ses collègues de la start-up Corys où elle a travaillé dans les années 1990. Chez elle, «  le style spontané est direct, rapide, efficace, sans formules de politesse  » et elle est « ‘‘à l’aise dans le monde du business, elle sait parler prix, profit...’’, note Guy Sarrey, de Grenoble Ecole de Management »3. Dans le monde d’aujourd’hui, savoir parler prix et profit plutôt que salaires et acquis sociaux est un réel atout pour les représentants du peuple.

Le langage fait partie des nombreux avantages que possède l’élue augmentée. C’est un point essentiel car il permet de multiples développements. Ainsi quand les élus 1.0 restent entre eux à cause de leur langage non-adapté au monde de l’entreprise, Geneviève Fioraso™ parle avec les patrons et «  œuvre depuis dix ans pour un rapprochement entre les milieux économiques et politiques  ». Elle proclame même fièrement : « Notre municipalité de gauche travaille étroitement avec la Chambre de Commerce et d’Industrie  »4.

Que ceux qui croient que son étiquette « socialiste  » implique un rapport avec la dépassée « lutte des classes » ou la délirante «  fin du capitalisme  » se rassurent tout de suite. L’époque où elle était, selon elle, « un peu ‘‘écolo gaucho’’ et vivait en communauté, style baba très coloré, en salopette rouge »5 est heureusement bien révolue. Aujourd’hui Geneviève Fioraso™ est plus que socialiste : elle est strauss-kahnienne. À l’occasion de l’injuste mise en cause de son mentor en mai dernier, elle déclarait : « J’aimerais que tout cela soit un cauchemar dont nous allons nous réveiller »6. Quelques mois auparavant, elle avait fait preuve de toute sa lucidité : « DSK est celui qu’il nous faut dans ce monde de zapping. DSK est stable et pas compulsif comme Sarkozy »7.

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En fidèle de DSK, Geneviève Fioraso™ a su développer des connexions solides avec les patrons grenoblois. De Frédéric Abbal (président de Schneider Electric France) à Jean Therme (directeur du CEA-Grenoble), en passant par André-Jacques Auberton-Hervé (PDG de Soitec), Bruno Cercley (PDG de Rossignol), Nicolas Samman (directeur R&D d’Eaton) et Michel Cosnard (président de l’Inria), on ne compte plus les photos côte à côte, les communiqués communs, les félicitations réciproques, les enthousiasmes partagés de la Geneviève Fioraso™ avec les patrons grenoblois. Mais cette proximité ne se contente pas des paroles et des flashs des journalistes, elle se traduit en actes. Geneviève Fioraso™ peut déclarer fièrement, à propos de Jean Therme, initiateur de Minatec (premier pôle européen pour les nanotechnologies), de GIANT (projet visant à transformer la presqu’île grenobloise en un «  campus mondial d’innovation  ») et promoteur de l’urbanisation intensive du Sillon alpin : « Le directeur du CEA nous fait courir, mais nous suivons  »8.

Les raisons de cette symbiose sont multiples. Penchons-nous sur son parcours professionnel. Titulaire d’une maîtrise d’économie et d’anglais, Geneviève Fioraso™, a été professeur d’anglais, « chargée d’information » à la Ville de Grenoble, attachée parlementaire d’Hubert Dubedout (ancien député-maire de Grenoble) puis a été incubée pendant six ans à Corys. Dans cette start-up du CEA crée par Michel Destot et spécialiste dans le domaine de la simulation nucléaire, elle a été « cadre de direction » et « directrice-adjointe en charge des projets européens et de recherche et développement  ». Cette expérience, débouchant sur un redressement judiciaire de l’entreprise (voir encart), lui a fait comprendre les énormes contraintes que doivent affronter chaque jour les cadres et les dirigeants. Après un nouveau passage à la mairie de Grenoble, à la direction du cabinet de Michel Destot, elle a été optimisée par son passage à France Télécom. Cadre marketing à temps partiel de 2001 à 2004, en plus de son poste d’adjointe à la ville de Grenoble, elle a pu intégrer là-bas, à son poste de «  chargée des marchés émergents dans le secteur social-santé  », les bienfaits du management, de la flexibilité, de la privatisation et de tout ce qui fait le bonheur des salariés de France Télécom.

Geneviève Fioraso™ est également parvenue à casser les frontières entre la vie publique et la vie privée. Les rares loisirs qu’elle se programme, elle les réalise avec des patrons : à l’Ekiden (marathon par équipe) de Grenoble en 2011, elle fait équipe avec Tristan Rousselle, qui dirige l’entreprise de biotechnologie Px’Therapeutic. En 2007, elle affirmait, pour ne pas perdre de temps, avoir «  ‘‘beaucoup de copains dans le milieu professionnel’’. Façon pragmatique de régler le problème. De même, elle travaille avec son compagnon, directeur général des services de la Ville, et affirme être ainsi épanouie dans sa vie hyperactive »9. Elle entretient en effet un partenariat conjugal avec Stéphane Siebert, qui est maintenant adjoint à la Ville de Grenoble au développement durable, en charge du projet Giant et – mais c’est un hasard - directeur délégué de la recherche technologique au CEA. Cette proximité de centres d’intérêts et de responsabilités permet d’optimiser les quelques repas et détails de la vie quotidienne qu’ils partagent dans leur luxueuse résidence de l’avenue Félix Viallet.

Car l’élue augmentée déteste perdre son temps à des choses inutiles. « Je suis incapable de lire une BD sur le canapé. Peut-être ai-je peur du vide ?  » Lire une BD ? Et pourquoi pas rêvasser ou réfléchir ? Cette strauss-kahnienne, qui se dit «  féministe depuis son entrée en politique »10, est parvenue à prouver que les femmes pouvaient faire de la politique comme les hommes. Qu’elles étaient également capables de toujours foncer et de ne jamais se poser de questions. Qu’elles pouvaient tout autant se mettre en avant et faire don de leur personne à la communication, comme le faisait perfidement remarquer Le Canard enchaîné (02/02/2011) : « Dans sa ‘‘lettre’’ distribuée à toute sa circonscription de l’Isère, Geneviève Fioraso est parvenue à faire apparaître seize fois sa photo en quatre pages. Notre concours ‘‘ma binette’’ partout continue  ».

Plutôt que penser, Geneviève Fioraso™ préfère se dépenser : «  Levée avant 7h30, elle lit les journaux, s’occupe de son blog, répond aux mails, enchaîne rendez-vous et réunions, puis finit par des dossiers… jusqu’à minuit. (…) Elle tire sur la corde jusqu’au surmenage. Parfois, ça craque. ‘‘J’ai du mal à me dire que j’ai des limites. C’est complètement infantile’’, lance-t-elle »11. Pas de limites. Pour elle, pour l’économie, pour le développement technologique, pour la ville, pour la cuvette grenobloise. Toute entière tournée vers la Croissance, Geneviève Fioraso™ est l’élue «  no limit  ». Une philosophie qui rejoint celle de l’homme augmenté, dont le but est avant tout de repousser toutes les limites (faiblesse physique, maladie, dépression, vieillesse) que doit affronter l’homme ordinaire.

Bien que l’élue augmentée concède n’avoir « jamais été très forte pour les dogmes »12, elle défend quand même avec une vaillante ardeur une valeur fondamentale : l’Innovation. Ainsi déclare-t-elle dans Le Métroscope de janvier 2012 : « nous ne vivons que de nos projets, et nos projets c’est l’innovation ». Dans une perspective augmentée, l’Innovation est en effet centrale. C’est même la valeur morale de base, sur laquelle repose tout le processus de l’augmentation. C’est elle qui permet de sans cesse regarder en avant et de comprendre que le Bien est à rechercher vers le Nouveau et jamais – non, jamais – vers le passé, le dépassé, le repassé. Impatiente car exigeante, elle est parfois un peu dure avec ceux qui ne comprennent pas ce postulat évident. Dans son numéro de février 2011, le magazine Acteurs de l’économie Rhône-Alpes déplore dans son éditorial qu’ « une députée de l’Isère ait fait interdire sine die les partenariats de la Ville de Grenoble en rétorsion à des articles qu’elle estime desservir l’image de l’agglomération  ». Mais elle travaille sur elle et selon Annie Deschamps, ancienne première adjointe à la Ville de Grenoble : «  Elle admet désormais que d’autres puissent penser différemment  »13. Son problème, c’est qu’elle a déjà tout compris. À l’excellent site Cleantech Républic (19/01/2011), elle confie : «  notre job, à nous les élus, c’est faire en sorte que ce mouvement [NDR : de l’innovation] ne s’arrête pas et faire en sorte que la dynamique s’accélère et s’enrichisse  ». Une philosophie résumée dans la maxime inscrite sur sa carte de vœux 2012 : «  la meilleure façon de créer l’avenir, c’est de l’inventer  »14.

Le rapport à l’industrie de Geneviève Fioraso™ est à ce titre exemplaire. Face à la crise que traversent de nombreux secteurs industriels en Isère, Geneviève Fioraso™ ne tombe pas dans la facilité d’accuser la mondialisation, le capitalisme ou le libéralisme. Elle ne cède jamais à la tentation du populisme, de la démondialisation et du protectionnisme. Exemple : quand Photowatt, entreprise de panneaux solaires du Nord-Isère actuellement en dépôt de bilan, doit « faire face à une concurrence par les prix venus d’Asie où les fabricants produisent dans des usines de capacités au moins dix fois supérieures et bénéficient de fortes économies d’échelle  »15, l’élue augmentée préfère accuser l’Etat et son « manque de vision industrielle à long terme  ». Surtout, elle propose de « ré-industrialiser par l’innovation  », titre d’une de ses tribunes dans le très socialiste journal Les Échos (9/12/2011). Sur ce tableau, elle ne se contente pas de phrases incantatoires mais cite également des réussites locales : «  L’exemple le plus frappant cité en exemple par Geneviève Fioraso est celui d’une petite entreprise industrielle dans le secteur de la plasturgie. Cette PMI spécialisée dans la fabrication de tuyaux en plastique et menacée par la concurrence venue pour l’essentiel des pays à faible coût de main-d’œuvre, ne doit son salut qu’au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). (...) C’est en proposant d’équiper les tuyaux de capteurs, autrement dit de donner au produit des fonctions nouvelles que le CEA a permis à la petite entreprise en question non seulement de survivre, mais de doubler ses équipes de production et de devenir un acteur majeur dans son secteur et à l’international  »16.

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Mettre des capteurs partout, dans les tuyaux comme dans les bâtiments : voilà l’idée centrale défendue par Geneviève Fioraso™. Une idée qui est, à n’en pas douter, promise à un bel avenir et qui pourrait bien sauver la Gauche et la France. Geneviève Fioraso™ en fait en tout cas l’alpha et l’omega de sa politique. À travers les projets de développement urbain de la caserne de Bonne, de Bouchayer-Viallet ou de Grenoble Presqu’île, elle veut faire muter Grenoble en une écocité intelligente. Pour construire cette ville augmentée, elle met tout en œuvre pour développer les « smart grids  », c’est-à-dire les réseaux intelligents, construits à base de puces et de capteurs. Les premiers à avoir la chance de tester cette « révolution urbaine » sont des habitants de la caserne de Bonne : «  Gaz et électricité de Grenoble ‘’recrute’’ actuellement 500 foyers de la ZAC de Bonne et de la Presqu’île, pour tester des ‘’smart grids’’, réseaux intelligents de gestion de l’énergie. (...) Chaque foyer testeur va être équipé d’un compteur Linky, dit ‘’intelligent’’, ainsi que d’une ‘’box’’ de gestion de l’énergie »17. Mais ce n’est qu’un début. Sur le site Cleantech Républic (19/01/2011), elle annonce que « sur la presqu’île scientifique, on va un peu se déchaîner entre guillemets sur les démonstrateurs, avec une expérimentation de smart grids, (…) une expérience grandeur nature, (…) de nouvelles pratiques, de nouveaux usages et c’est bien entendu là où on intervient, nous les collectivités. C’est pour soutenir la recherche mais aussi pour faire le lien entre l’usager, consommateur et surtout citoyen (sic) et puis les technologies. Parce que si ces technologies ne sont pas appropriées par le citoyen, ça ne marche pas. (…) On est vraiment un pôle d’expérimentation dans le domaine des smart grids. On y réfléchit beaucoup ». À la base de ces smart grids, il y a les fameux compteurs intelligents Linky. Et ce n’est pas un hasard si Atos Origin, la firme qui conçoit Linky, a choisi d’installer ses nouveaux locaux et ses 700 collaborateurs grenoblois dans le nouveau quartier Bouchayer-Viallet (voir Le Postillon n°10). Car l’aménagement de ce quartier, en phase d’achèvement, a été mené par... Geneviève Fioraso™ !

Une des entreprises que Geneviève Fioraso™ affectionne particulièrement est la société Bull. Tous les trimestres, elle se rend dans ses locaux d’Échirolles pour «  faire le point sur les dossiers à venir ». Après sa dernière visite, elle a vanté sur son blog les mérites de cette entreprise : « Fournisseur de supercalculateurs parmi les plus puissants au monde, acteur majeur des systèmes numériques, Bull est un bel exemple d’une croissance renouvelée par l’innovation  ». C’est effectivement un bel exemple : la société a fait parler d’elle récemment dans les journaux car une de ses filiales, Amesys - qui possède également des locaux à Échirolles - avait vendu à feu Khadafi un système informatique baptisé Eagle de « surveillance massive  » de l’Internet, «  à l’échelle d’une nation  », ayant beaucoup servi au régime libyen pour traquer ses opposants. Exporter le savoir-faire français à l’étranger, voilà une des solutions prônées par l’élue augmentée pour avoir «  une croissance renouvelée par l’innovation ».

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Le 6 mai, à Grenoble, l’élue augmentée laisse libre cours à son enthousiasme.

Son désir de changer la vie ne s’arrête pas à la porte des appartements, ni aux fonctionnalités des ordinateurs. En 2011, à la demande du président de l’Assemblée nationale, elle réalise un rapport parlementaire sur la biologie de synthèse (voir encart), discipline considérée comme « une nouvelle révolution industrielle », visant à développer «  la modification rationnelle et maîtrisée du vivant » grâce aux «  convergences entre nanotechnologies, sciences de la vie et de l’information, appelées convergences NBIC (Nano-Bio-Info-Cogno) »18. En clair, grâce à ces « nouveaux OGM », l’émergence d’« hommes augmentés » sera accélérée et améliorée. Geneviève Fioraso™ pourra enfin se sentir moins seule dans ce monde pour l’instant tristement peuplé de personnes imparfaites, sensibles, réactionnaires. Dans son rapport fait au nom de l’Office parlementaire de l’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) , l’élue augmentée prend les devants et tente d’éviter pour la biologie de synthèse les scénarios obscurantistes et rétrogrades qu’ont dû subir les OGM et les nanotechnologies : « du fait de ses nombreuses applications potentielles, la biologie synthétique est considérée comme une nouvelle révolution industrielle, même si les débats sur les enjeux sont encore actuellement limités à des cercles fermés. Dans ce contexte, je me félicite que l’Office s’en soit saisi très en amont, ce qui devrait permettre un débat responsable sur les risques et les avantages de la biologie synthétique et empêcher les dérives qui ont marqué les débats sur les OGM et les nanotechnologies ». Elle s’insurge – à juste titre – contre les prises de position de ceux qui osent en parler alors qu’ils n’ont pas reçu son autorisation : « S’agissant du rôle joué par l’association VivAgora, je dois déplorer certaines de ses déclarations qui, comme celles de Craig Venter, peuvent avoir des effets dommageables, même si, j’en conviens, à la différence de Pièces & Main d’Oeuvre, elle accepte de participer au débat ». Son rapport a débouché sur la création d’un site ministériel de promotion de la biologie de synthèse.

Ce n’est pas la première fois que Geneviève Fioraso™ vient apporter tout son savoir-faire au soutien des nouvelles technologies. Déjà en 2002, dans les réunions de la Métro, elle argumentait avec une admirable rhétorique : « Je ne comprends pas qu’on s’en prenne comme ça à Biopolis [NDR : pépinière d’entreprises], alors qu’à Minatec on fera des choses bien plus dangereuses  ». Et quand elle parle de santé, c’est avant tout pour s’émerveiller devant la niche économique que ce domaine représente : « On parle déjà de bioéconomie et les chiffres sont éloquents : le seul domaine de la santé humaine représente aujourd’hui 12% du PIB américain. Et, dans un contexte économique déprimé, l’industrie du médicament (premier poste à l’export avec la chimie pour la France !) a crû de 5% en Europe. Enfin, une récente étude évalue le coût des maladies du cerveau, pour les 514 millions d’habitants de l’Union Européenne, à 798 milliards d’euros pour la seule année 2010. »19

Voilà donc comment, au quotidien, Geneviève Fioraso™ invente le socialisme de demain. Un socialisme non-idéologique, où les élus n’ont plus peur de s’afficher avec les patrons et d’accéder à toutes leurs demandes. Un socialisme pragmatique où la quête de la justice sociale et de la protection de l’environnement sont portés par la fuite en avant technologique. Un socialisme moderne, où l’on accepte la compétition mondialisée entre les peuples et la guerre économique de tous contre tous. Un socialisme efficace, où la volonté d’améliorer le sort des hommes se résume au développement de prothèses technologiques en tous genres.

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Bonus

Combien ça coûte ?

L’élue augmentée jouit du salaire qui va avec : augmenté. Entre ses indemnités de députée (7 008,65 € bruts en plus de toutes sortes d’indemnités), d’adjointe à la Ville (1346,85 € bruts), de vice-présidente de La Métro (1533 € bruts), de présidente de la Sem Minatec (plafond mensuel net de 750 € et plafond d’avantages en nature de 100 €), de professeure à Sciences-Po Paris (chiffres non communiqués), Geneviève Fioraso™ touche plus de 10 800 € bruts, soit au moins 8000 euros nets mensuels. À bientôt 58 ans, elle assure n’être « pas du tout dans des relations de pouvoir »20. Mais - et alors qu’elle vise une seconde élection en juin prochain au poste de députée de la très bourgeoise première circonscription de l’Isère - elle peut déjà estimer avoir réussi sa vie.

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Corys, l’entreprise qui a pris la ville

Michel Destot, Geneviève Fioraso™ et Stéphane Siebert. Tous trois travaillent actuellement à la Ville de Grenoble, respectivement aux postes de maire, d’adjointe à l’économie, et d’adjoint au développement durable. Tous trois mènent la plupart des grands projets de la municipalité (candidature ratée - aux Jeux olympiques, réaménagement urbain de Bouchayer-Viallet et de la presqu’île scientifique, campus mondial d’innovation GIANT, pôles de compétitivité, etc.). Tous trois sont passés par l’entreprise Corys, start-up issue du CEA créée par Michel Destot en 1989, présentée sur son site comme « un des acteurs mondiaux de référence dans le domaine des simulateurs  », tant dans le domaine du nucléaire que des transports. Destot aimerait faire aujourd’hui que le développement de cette entreprise soit « une belle histoire, une success story  » (Le Daubé, 01/04/2011). Ce n’est pas exactement l’avis du tribunal qui avait mis la société en redressement judiciaire en 1997. Mandatés en 1998, des experts judiciaires avaient alors démontré que les comptes ont commencé à être dans le rouge quand Destot et sa bande étaient encore aux manettes : « compte tenu de tous ces éléments, on constate que la société se trouve dans une impasse financière dans le courant de l’exercice 1995. On peut de ce fait penser que la société CORYS SA se serait trouvée en cessation de paiement courant 1995, si elle avait respecté les règles régissant le financement des entreprises  » (Le Rouge et le Vert, 8/04/2011). Si on en entend encore parler aujourd’hui, c’est qu’elle a été rachetée par une filiale de la Lyonnaise des Eaux en 1997, et qu’aujourd’hui le géant du nucléaire Areva est son actionnaire principal.

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Sa première circonscription

Ce n’est pas un hasard si la socialiste Geneviève Fioraso™ est députée sur la première circonscription : elle a été «  taillée pour la droite » par Charles Pasqua pour son ami Carignon. Elle comprend, outre quelques quartiers de Grenoble, toutes les communes les plus riches de l’agglomération : La Tronche, Corenc, Meylan, St-Ismier, Montbonnot, Biviers. Si Geneviève Fioraso™ l’a remportée en 2007 après un duel fratricide à droite entre Carignon et Cazenave, elle a encore de fortes chances de l’emporter en juin 2012. Le candidat investi par l’UMP est le président départemental Jean-Claude Peyrin, mais il devra faire avec une candidature dissidente, celle de la maire de Meylan Marie-Christine Tardy. Un suspense terrible.

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La biologie de synthèse

La biologie de synthèse est un des nouveaux champs d’application de la fuite en avant technologique. Il s’agit ici ni plus ni moins de «  recréer la vie  » grâce aux «  convergences entre nanotechnologies, sciences de la vie et de l’information, appelées convergences NBIC (Nano-Bio-Info-Cogno) ». On peut avoir quelques idées des applications possibles en lisant des articles, comme celui d’Hervé Le Crosnier, paru sur blog.mondediplo.net le 21/05/2010, « La boîte de Pandore de la biologie synthétique » : «  Car les craintes sont importantes : développement d’armements biologiques ; conséquences pour les employés des laboratoires en contact avec des virus extrêmement pathogènes ; et risques d’un relâchement accidentel dans l’environnement d’organismes de synthèse (...). Aux journalistes qui lui demandaient s’il n’avait pas le sentiment de jouer à Dieu, Hamilton O. Smith, prix Nobel, actionnaire de Synthetic Genomic Inc., répond par sa blague favorite : « Nous ne jouons pas. » (…) Car au fond, c’est bien une logique prométhéenne qui se répand dans la recherche aujourd’hui : une volonté de « réparer la machine-terre », depuis sa structure globale par le « géo-engineering » jusqu’à la nanomatière, en passant évidemment par la « maîtrise » du vivant. La nature n’est plus le modèle unique et singulier que la science doit interpréter, mais un simple objet que les ingénieurs doivent améliorer.... et si possible au nom de la « liberté du chercheur », c’est-à-dire sans que les citoyens puissent s’emparer ni des décisions d’orientation de la recherche, ni de l’évaluation des conséquences tant sur l’environnement naturel que sur les fondements sociaux... ni même des conséquences philosophiques, avec cette quête extrême du pouvoir sur le vivant. (…) Car les technologies en jeu forment une épée de Damoclès excessivement tranchante. C’est en octobre 2004 déjà qu’un éditorial de la revue scientifique Nature précisait : « Si les biologistes sont sur le point de synthétiser de nouvelles formes de vie, l’étendue des désastres qui pourraient être provoqués volontairement ou par inadvertance est potentiellement immense ». »



1 Entretien millésime 2010 à lire ICI ; les anciens numéros sont consultables en ligne ICI.

2 Journal des entreprises – Isère, 2/10/2009.

3 Acteurs de l’économie Rhône-Alpes, mai 2007.

4 Le Point, octobre 2009.

5 Acteurs de l’économie Rhône-Alpes, mai 2007.

6 Blog de Geneviève Fioraso. http://www.genevieve-fioraso.fr/

7 Le Daubé, 31/03/2011.

8 Les Échos, 21/10/2008.

9 Le Point, octobre 2009.

10 Le Daubé, 31/03/2011.

11 Acteurs de l’économie Rhône-Alpes, mai 2007.

12 Acteurs de l’économie Rhône-Alpes, mai 2007.

13 Acteurs de l’économie Rhône-Alpes, mai 2007.

14 Blog de Geneviève Fioraso.

15 L’Expansion, 04/11/2011.

16 www.lepays.fr, 03/11/2011.

17 20 minutes, 28/11/2011.

18 Sur son blog.

19 Blog de Geneviève Fioraso.

20 Journal des entreprises – Isère, 2/10/2009.


COMMENTAIRES

 


  • vendredi 18 mai 2012 à 21h22, par B

    à votre écoute, coûte que coûte.



  • vendredi 18 mai 2012 à 23h01, par Martine

    On rit jaune : je n’avais déjà pas le moral après avoir lu Fakir !



  • samedi 19 mai 2012 à 09h45, par namless

    Desto le mentor de la socialo-techno, n’est-ce pas lui qui a lâché lors d’une réunion en 2004 qu’il préférait « gérer les problèmes des riches que ceux des pauvres » ? Les pauvres qu’il préfère reléguer en périphérie, très loin du centre aïtec grenoblois.
    Bref, comme les précédents : cachons la merde sous le tapis et fonçons dans la nuit tous feux éteints en klaxonnant, ce qui sera pris sera pris.



  • samedi 19 mai 2012 à 19h09, par wuwei

    En regardant sa fiole et son pédigrée je vais finir par regretter Morano.



  • dimanche 20 mai 2012 à 01h21, par un-e anonyme

    fait-elle partie des cobayes « volontaires » de Clinatec (labo du CEA_Minatec spécialisé dans l’industrie de la contrainte, pardon, dans la construction de cyborgs par implants cérébraux de nanotechs, (en résumé) ?

    voir le très instructif, pour compléter : « l’industrie de la contrainte » de Frédéric Gaillard-collection pièces et main d’oeuvre- ed. l’Echappée.
    Si oui, nous avons alors un cyborg dans ce nouveau gouv... ça craint



  • dimanche 20 mai 2012 à 07h48, par B

    hé allez, la follasse Taubira en fera qu’une bouchée de ton cyborg.



  • lundi 21 mai 2012 à 09h38, par Reveric

    beau papier.et de la « folasse » Taubira qui en sait plus ?

    • lundi 21 mai 2012 à 10h37, par B

      Reveric, tu n’ es pas un troll.
      Je me demande ce que tu viens foutre là.
      Dans la mythologie nordique, un troll vit dans les cavernes car la lumière car la lumière du jour le transforme en pierre.



  • lundi 21 mai 2012 à 19h38, par Reveric

    B non plus tu n’es point un troll. mais si tu n’a rien à dire passe ton chemin . Bon le papier est bon bien que tiré un peu par les cheveux. un socialo reste un socialo surtout Grenoblois(e) et cumulard(e). En tout cas Fakir a eut le bon gout d’éviter en guise de cri de ralliement une niaizerie comme celle qui semble orner le fronton du canard qui a pondu cet article ( Les dirigeants grenoblois veulent se couvrir de gloire Le Postillon en question continuera à les couvrir de glaires ). Gloire . Glaire. Bon. Bof.



  • mardi 22 mai 2012 à 11h21, par Fablyon

    Et bien, c’est un article acide mais qui a le mérite de remettre les choses à leurs places, et de rappeler qu’il n’y a pas grand chose à attendre des socialistes... et de leurs alliés ! (un peu comme de la droite quoi... non en fait carrément comme de)



  • mercredi 23 mai 2012 à 17h55, par Raisin Sec

    Et les cyber-discussions ça augmente ou ça diminue le journalisme ? Là, on est tous plus conscients, demain on fait la Révolution ! Allez, hop, c’est parti !



  • jeudi 24 mai 2012 à 00h04, par JeanJ

    Bien que le rapport ne soit pas immédiat, le passage sur la biologie de synthèse me fait penser à l’entretien suivant avec Frédéric Lordon : http://www.dailymotion.com/video/xi... (à partir de 8’30/9 environ).

    Celui-ci explique qu’à terme le positivisme mathématique des théories économiques néoclassiques, disons néolibérales au sens large, et des sciences sociales qui leur sont liées, bref ce continent scientifique est voué à la « crise finale » du fait de la situation actuelle. Et selon lui les mieux placés pour prendre la relève sont le « consortium » de chercheurs en sciences sociales (et économiques) qui sont en train d’opérer le rapprochement avec les sciences biologiques, neurologiques, cognitives - ce qui pourrait nous faire regretter les précédents.

    J’avoue connaître très mal ces domaines, mais en entendant ça il me semble distinguer une forme de convergence hypothétique, sur un temps long, entre plusieurs tendances dont ne voit aujourd’hui que les prémisses, à commencer par la technocratisation croissante de nos systèmes de gouvernement (sous le nom de « gouvernance ») et les formidables recherches dans le domaine de la communication (pas la vulgaire « comm » de nos politiques les plus en vue, plutôt la recherche sur les « invariants » de la communication croisant justement linguistique et sciences cognitives, et tous les trucs dans ce genre). Le concept même de thérapie du choc n’est peut-être qu’un avant-goût de cette nouvelle inflexion scientifique, qui considère désormais l’action individuelle comme non rationnelle (à l’inverse de l’économie classique) et donc potentiellement manipulable. Je sais pas pourquoi, je pense aussi aux théories sur le risque d’un écofascisme dans les décennies à venir...

    Bref, mon but ici n’est pas de jouer au Cassandre mais peut-être de réfléchir à ce que pourraient être les futurs dangers à l’avenir - pour l’instant il me semble qu’on imagine un peu trop à gauche rejouer dans les années à venir le duel entre l’anticapitalisme et les fascistes « traditionnels » de l’extrême droite, duel au bon parfum de XXe siècle et de résistance héroïque ; les élections françaises ou grecques peuvent conforter ce genre d’hypothèse. Bien possible pourtant que « l’ennemi » soit autrement plus redoutable vu les nouveaux instruments dont vont disposer les oligarchies et les situations de « chocs » humanitaires, économiques, écologiques qui vont sans doute se multiplier dans les années à venir.

    Sinon, c’était aussi pour conseiller aux lecteurs de s’enfiler toute l’interview de Lordon (en 8 parties de 15-20mn quand même !), vraiment passionnante.



  • jeudi 24 mai 2012 à 19h09, par Gabriel

    Une vraie femme de son temps.
    Les grenoblois de PMO lui ont aussi taillé des costumes pour les quatre saisons, dans plusieurs papiers que je viens de consulter en tapant « Fioraso » dans le moteur de recherche de leur site (www.piecesetmaindoeuvre.com). Pour ceux que ça intéresse.



  • vendredi 25 mai 2012 à 19h26, par MAginot

    Nous, Amis de l’UMP te remercions pour cet article



  • mardi 29 mai 2012 à 08h52, par Eleveur

    Donc, une corrompue de plus dans le gouvernement Ayrault.

    • mardi 29 mai 2012 à 09h19, par reveric

      corruption : tout humain immmergé dans un bain de pouvoir subit une poussée de corruption proportionelle au nombre d’année passé a exercer ce pourvoir. Seul remède du peuple de citoyen : une Constitution idoine avec tirage au sort pour l’éléction des aspirants au plein pouvoir et RIP.



  • samedi 30 juin 2012 à 12h39, par deukatre / spf

    Il est compréhensible, voire nécéssaire, de lister les folies du monde machine avec scepticisme peur ou défiance. Si le ton de l´article, lègerement parodique et moralisateur rebute par sa forme, il attire au moins l´attention par toutes ces informations -d´un grand intéret- qu´il a le merite de faire partager...

    Néanmoins je constate que, tout comme le journal de la décroissance, le relativisme appliqué au « progressisme » s´entache souvent d´une ironie sinon obscurantiste, au moins réactionnaire - triste réalité, dont on peut se jouer par dérision bien pratique-.

    Ces deux passages, sarcastiques ou pas, mesurent le poid de ce constat :

    « C’est elle qui permet de sans cesse regarder en avant et de comprendre que le Bien est à rechercher vers le Nouveau et jamais – non, jamais – vers le passé , le dépassé, le repassé. »

    Ironisation de l´innovation sans limite, ou nostalgie malhabile ?

    Geneviève Fioraso™ ne tombe pas dans la facilité d’accuser la mondialisation, le capitalisme ou le libéralisme. Elle ne cède jamais à la tentation du populisme, de la démondialisation et du protectionnisme .

    De la même manière,que sous tend cette réflexion ? Que les « problèmes » désignés :

     × Mondialisation

     × Capitalisme

     × Libéralisme

    ont pour solution :

     × Populisme ?

     × Démondialisation ?

     × Protectionnisme ?

    Je sais, quelques dents vont grincer, on dira que je n´ai pas d´humour, que je suis rigide...

    effectivement, une répartie sans faille...

    Il m´est impossible de ne pas constater que les railleries, mélés aux idéologies pluriels, n´apportent ni au débat, ni à la compréhension d´un texte, ici impertinent, Là trés sérieux, passant du dixieme degrés au premier en ayant, toujours, cette possibilité de se dédouaner de toute responsabilité par ...dérision bien pratique (bis)...

    Si quelqu´un sait en quoi la lutte contre l´innovation se résout par des regards portés vers le passé...

    Si quelqu´un sait en quoi libéralisme et protectionnisme sont de révolutionnaires opposés...

    Je reste ouvert et attentif...

    L´impression que la contradiction/opposition (cette vision bianaire, encore, qui cloisonne les débats dans les impasses du bien et du mal) reste malheureusement une des seul arme/argument du discours « alternatif »...et que l´imaginaire (sans aspirations passéistes ni projections futuristes), lui, s´éteind...



  • mardi 22 janvier 2013 à 23h56, par Barnave

    Finalement malgré toutes ces tentatives de la salir vous la rendez plutôt sympathique, Geneviève.
    Bien est pris qui croyait prendre.

    • lundi 26 août 2013 à 10h23, par pépé

      Si vous pensez que ce papier rend GF sympathique, c’est très certainement parce qu’il ne s’agit pas de « tentatives pour (la) salir », mais plutôt d’un honnête exposé à partir duquel le lecteur peut tirer son propre jugement.

      Mais si le tableau qui est dressé ici vous semble positif, il est bien loin de l’être pour tout le monde.

      Tous les points qui ne vous ont pas fait tiquer sont autant de suspicions quant à vos opinions et votre personnalité. Certains déduiront juste de votre commentaire qu’au fond vous ne valez pas mieux qu’elle.

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