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mercredi 19 janvier 2011

Inactualités

posté à 17h18, par Serge Quadruppani
25 commentaires

La Tunisie est l’avenir du monde
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Triste horizon et sombres nuages, tout bloqué, espoir mort ? Oh que non. En se révoltant et en mettant bas un pouvoir autocratique, les Tunisiens rappellent à tous combien il n’est rien de plus actuel que la juste rage et la saine colère. Ils sont nos frères, nos semblables, et ils montrent la voie, celle des résistances populaires à l’empire. La Tunisie est l’avenir du monde.

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Un dicton marocain, complaisamment repris par les Algériens, assure que «  le Marocain est un lion, l’Algérien un homme, le Tunisien une femme  ». Plaisante baffe au machisme, le premier peuple du Maghreb à s’être débarrassé du clan rapace qui le saignait, c’est celui auquel les autres refusaient ces attributs virils censés contenir le courage. Les funèbres hallucinés des organisations politico-militaires d’Euzkadi et d’ailleurs, les kamikazes de l’Oumma prêts à faire mourir les autres pour aller niquer quarante vierges au ciel, et même les crétins anarcho-insurrectionnalistes qui, en Italie, se passionnent pour la destruction des doigts des employés d’ambassade ont pris un sale coup de vieux. Nous avons besoin de révoltes « efféminées »1 comme celle du peuple tunisien qui, avec du désespoir mué en peau brûlée, des pierres et des bâtons, a renversé en un mois un pouvoir impitoyable qui paraissait là pour toujours. Au contraire de ce que voudraient croire les commentateurs professionnels, la portée de la révolution tunisienne déborde très largement le cadre des pays arabes. Certes, du Maroc à la Syrie en passant par l’Égypte, dans ces immuables régimes dictatoriaux amis de l’Occident, les peuples, depuis la chute de Ben Ali, commencent à regarder d’un œil plus hardi les gouvernants et leurs polices.

Mais ce qui, il y a vingt ans, aurait pu passer pour une crise régionale, prend aujourd’hui, immédiatement, un caractère planétaire. Avec la crise dite des subprimes, nous sommes entrés dans une ère où s’accumulent des phénomènes naguère inimaginables. De la Fiat-Mirafiori de Turin aux Continental de Toulouse, les patrons font voter aux ouvriers des conditions de travail dont la logique profonde est de se rapprocher toujours plus des conditions contre lesquelles chinois et bengalais sont en train de se battre. On construit au bord de l’Evros, à la frontière gréco-turque, un mur comme celui qui prolonge le Rio Grande, on sous-traite à Kadhafi et à ses camps de concentration la gestion des flux migratoires africains, on aggrave sans cesse les conditions de vie des immigrés, tout cela servant surtout à fabriquer une masse « clandestine », c’est-à-dire corvéable à merci2. Ainsi, l’Europe parachevant un processus commencé depuis longtemps en Amérique du Nord, on peut dire que l’Occident, de la Californie à Moscou en passant par Sangatte, se fabrique un tiers-monde à la maison. Quand on songe à ces bons du trésor étatsuniens détenus par la Chine qui financent l’american way of life alors que leur valeur réelle devient insaisissable, on en vient à considérer le risque que les États-Unis deviennent littéralement ce qu’ils étaient rhétoriquement dans l’ère maoïste : un tigre de papier.
En attendant, les intérêts des puissances deviennent inextricables (on parle de Chinamerica), les transferts de souveraineté et la privatisation de fonctions régaliennes sapent les fondements de l’État-nation et, tandis que les chefs d’État européens se vautrent dans le ridicule pour arracher aux anciens sous-développés une vague promesse d’achat de quincaillerie dont la technologie sera bientôt copiée et dépassée et que Pékin rachète la dette d’États européens, son modèle de société (abondance consommatoire pour la classe moyenne en échange de zéro liberté politique) semble faire rêver les gouvernants occidentaux qui ne respectent même plus les formes du rituel démocratique (guerres menées sans débat, traités européens appliqués malgré leur rejet électoral, etc.) pour imposer l’hallucination néo-libérale. La séparation du monde entre Nord et Sud, entre métropoles occidentales impérialistes et tiers-monde a perdu son sens.

Mais si le terme « impérialisme » n’a plus grand sens, il y a bel et bien un empire étendu à toute la planète. Pour citer un passage de l’introduction à mon livre La Politique de la peur3 : « L’empire, c’est une configuration sans cesse en mouvement de puissances nationales et transnationales, à la fois autonomes et interdépendants. Oligarchies, banques internationales et firmes financières, mafias, grandes compagnies (de Big Oil, le lobby des compagnies pétrolières transnationales, à l’agro-alimentaire et à l’industrie pharmaceutique), complexes militaro-industriels et compagnies privées, industries du divertissement et des médias, services de moins en moins publics (police, magistrature, services secrets…), c’est-à-dire autrefois intégrés à l’État et de plus en plus orientés suivant leurs intérêts propres ou ceux d’une caste dirigeante, en passant par toutes les figures hybrides : grands fonctionnaires mexicains de l’antidrogue alliés des cartels ; généraux pakistanais alliés des Etats Unis et des talibans en même temps que dirigeants de certaines des plus grosses entreprises du pays ; militaires algériens kleptocrates et manipulateurs de GIA et autres Al Qaida au Maghreb islamique ; bande du Fouquet’s. Réseau de pouvoirs nationaux et transnationaux, l’empire est par essence mouvant, car l’équilibre entre les pouvoirs qui le composent ne cesse de changer. Il est aussi absolument immobile, car ces pouvoirs partagent fermement un but ultime : faire exister la civilisation qui les fait vivre. » Cette civilisation repose sur un rapport aussi vieux que le capitalisme, mais porté par le développement de la technoscience à un degré jusque là inimaginable : ce rapport, c’est l’exploitation, de l’homme par l’homme et du reste du vivant par l’homme. Tous les pays du monde sont aujourd’hui une simple province de l’empire.

Les Tunisiens sont, souvent très littéralement, nos voisins de palier. Voilà longtemps que nous vivons ensemble, qu’ils partagent avec nous (« nous » qui ne sommes pas tous blancs) le camembert, les contrôles au faciès et l’islamophobie. Ce sont souvent eux qui répondent quand nous appelons un call-center, ce sont eux que beaucoup d’entre nous retrouvent au bord du sable chaud après onze mois et demi dans les eaux glacées du calcul économique. Leurs manifs ressemblent aux nôtres, auto-photographiées, auto-filmées en permanence. Comme n’importe quel internaute de Bombay ou de Saint-Malo, ils ont su utiliser la toile pour contourner les médias aux ordres. Aussi bien que n’importe quel manifestant contre la réforme des retraites, ils savaient que le téléphone mobile, instrument d’esclavage consommatoire et de surveillance panoptique, peut se muer en vecteur de dissémination de la révolte. Les Tunisiens ont vérifié avec une intensité remarquable la portée d’une contradiction que le capitalisme ne cesse de porter à de nouveaux sommets en essayant de la dépasser : son besoin de la créativité humaine lui interdit de l’encadrer tout à fait sous peine de la tuer.

C’est pourquoi, ce qui se passe en Tunisie ébranle en profondeur notre vie, ici et maintenant. Comment ne pas voir tout ce qui, en dépit de conditions infiniment plus dures, rapprochait les chômeurs diplômés qui ont lancé la révolte de leurs semblables de Rome, Londres, Athènes, Lyon, Berlin et autres lieux, victimes eux aussi de l’aggravation de leur précarité et qui se sont, à partir de 2009, par ondes successives, avec des moyens variés mais en échangeant des modèles d’intervention4, affrontés aux dirigeants locaux, et à travers eux à l’oligarchie mondiale qui veut faire payer aux plus exploités, en particuliers aux jeunes, la crise de son système ?

Comment ne pas voir que l’ennemi est le même ? De l’inoubliable Michèle Alliot-Marie proposant le savoir-réprimer français à Mitterand-neveu, en passant par Delanoë et trois chefs d’État français, on ne sera jamais assez reconnaissant aux amis tunisiens d’avoir un peu plus ridiculisé aux yeux du monde la classe dirigeante française. Que la corruption des « élites » soit un phénomène global a été démontré de manière éclatante quand chacun a pu sentir, derrière la cohorte des souteneurs du régime, une convergence d’intérêts qui passe par de somptueuses villas et des flux financiers occultes, mais plus profondément par l’appartenance au même club des serviteurs du monde tel qu’il va. Telle est la réalité, tel est leur cauchemar : des demeures de Carthage incendiées et visitées par un populo fier de sa révolution au Fouquet’s, aux salons des Dîners du Siècle, aux villas du Cap nègre, il n’y a pas bien loin. Sur une planète en permanence télécommuniquée, ce qui nous sépare de la mise à sac des lieux de la puissance en Europe n’est pas une distance physique, mais mentale.

On aurait rêvé que les comités populaires de quartier, au lieu de seulement protéger la population contre les exactions des nervis du régime, s’occupent d’affronter les besoins quotidiens, en répartissant entre tous les habitants les produits pillés dans les supermarchés. On aurait rêvé que des formes de pouvoir issues de la base parviennent à empêcher les vieux crabes de remettre en selle la vieille politique qui risque fort maintenant d’occuper le devant de la scène. Mais il eût fallu pour cela que l’exemple tunisien dépasse aussitôt les frontières, propageant le sentiment qu’un autre monde, une autre forme de rapport au pouvoir et à la richesse était possible. En attendant, ne boudons pas le plaisir que nous a offert la « femme du Maghreb ». Depuis 1989 et l’effondrement du capitalisme d’État qui avait volé le beau mot « communisme », nous savions les dictatures bureaucratiques à la merci d’un sursaut collectif de courage et de rage. Aujourd’hui, les gavroches de Sidi Bouzid, Kasserine, Ettadhamen, Intilaka et El Mnihla, ont montré que le refus de perdre sa vie à espérer la gagner peut l’emporter contre les snipers de l’oligarchie mondialisée. Le jour où les exploités européens cesseront de se contenter de la misérable vacance qu’on leur offre dans les bronze-culs low-cost en échange de leur soumission finale après tant de beaux mouvements sociaux, le jour où ils rencontreront leurs frères à quelques kilomètres à l’intérieur des terres, ce jour-là, on risque bien de voir se lever le soleil qui « dessine en une fois la forme du nouveau monde  ».



1 On reprend ici au mot la rédaction de la revue Multitudes qui, dans une tribune publiée par Libération (14/01/2011) écrivait : « Contre l’impuissance des durs, qui nous menace tous, la véritable alternative à la violence des barbus comme à la brutalité des encravatés, ce serait une politique efféminée - qu’il est urgent d’inventer. »

2 Prochain scandale annoncé : la « découverte » des conditions ignobles de vie (viol, tortures, tabassages) des camps lybiens.

3 A paraître au Seuil (collection Non Conforme), en librairie le 17 février.

4 Par exemple, le « Book Block », ces groupes en avant des manifs portant un bouclier en matière plastique simulant un livre au titre choisi par son porteur, qui présentait le double avantage de symboliser le bien commun culturel menacé par le néo-libéralisme et de remplir les fonctions à la fois de protection et de poussoir contre les flics. Lancé par les étudiants, il a été repris par les Anglais.


COMMENTAIRES

 


  • mercredi 19 janvier 2011 à 18h20, par Zgur

    Merci pour ce texte.

    « Comment ne pas voir que l’ennemi est le même ? »

    Oui, comment ?
    A moins d’être con.
    Ou complice.
    Ou les deux.
    Je le crains.

    La révolution tunisienne est un grand coup de poing dans la gueule de cette salope de TINA qu’on veut à toute force nous imposer, que ce soit « le libéralisme ou rien » ou « la la dictature ou les islamistes ».

    Les voiles de ces mensonges commencent à être déchirés.

    Espérons que cette révolution ne sera pas trahie comme le furent celles ayant fait partir d’autres dictateurs sous d’autres cieux. Je pense à Jean Claude « Baby Doc » Duvalier chassé par le peuple d’Haïti ou à Didier Ratsiraka fuyant Madagascar deux fois après avoir tiré sur la foule et provoqué une quasi-guerre civile.

    Les deux se réfugièrent à ... Paris. Étonnant, non.

    Il ya d’autres exemples.
    Mais on veut croire que cela sera différent cette fois.
    Et le pire n’est jamais sûr.
    La preuve par vendredi dernier.
    un bon début.

    Bon, je vais bien finir par le faire mon billet sur la Tunisie qui m’est si proche et cette révolution du peuple qui me donne tant d’espoirs, quand même.

    Paz y salud !

    Zgur_

    Voir en ligne : http://zgur.20minutes-blogs.fr/arch...



  • mercredi 19 janvier 2011 à 19h33, par A.S.KERBADOU

    ...« Oligarchies, banques internationales et firmes financières, mafias, grandes compagnies (de Big Oil, le lobby des compagnies pétrolières transnationales, à l’agro-alimentaire et à l’industrie pharmaceutique), complexes militaro-industriels et compagnies privées, industries du divertissement et des médias, services de moins en moins publics (police, magistrature, services secrets…) ».

    C’est par le ventre que tout prédateur commence.
    C’est le ventre frustré qui donne l’élan à toute fronde.
    Ce sont des cerveaux bien, ou mal, inspirés qui transforment les frondes en révolution.

    Tant que les supermarchés épaulés par le crédit restent achalandés, tant que les cerveaux sous-traités par l’exploitation Coca et compagnie, s’anémient, tant que les Restos du Cœur font salle comble, tant que le Nord se pensera plus « grand » que le Sud, tant que la Voyoucratie subjugue et les étoiles filantes hypnotisent, il n’y aura aucune chance de sursaut, de prise de conscience, de remise en question, de rejet, et encore moins de révolution.

    Se souvenir de la pseudo révolution Orange.
    Se souvenir que la ségrégation s’érige en règle de droit.
    Se souvenir que le monde n’est plus qu’une grande geôle avec zone de relégation, zone de rétention, zone d’exploitation, zone de tri, zone d’élimination, zone de villégiature pour la minorité qui a commencé le grand nettoyage il y a plus de trente ans.
    Nettoyage ethnique, nettoyage social, nettoyage démographique, depuis les premières famines organisées par le FMI et la Banque Mondiale et grâce à des jeux de... rôles.

    Se souvenir du lancement de la vogue : les premières bombes israéliennes sur Beyrouth sans déclaration de guerre, se souvenir ...

    Des Tunis, il en a défilé des dizaines depuis un certain temps.
    Cela nous a enfanté des frontières supplémentaires, des Kouchner-qui-fait-le-beau et des pays-confettis, plus faciles à agglutiner autour d’une gamelle virtuelle, à aligner sur la démo - cratie - des des nouveaux cons !

    Chacun se doit un NON ferme, définitif et sans limite dans le temps ! On se retrouvera certainement autour de l’idée en action.
    Il suffit de ne pas avoir peur de crever de faim, d’autant que c’est de merde que le monde est nourri, grâce à la pub, grâce au supermarché, grâce au crédit, grâce à la télé, grâce à la déstructuration de la pensée.



  • mercredi 19 janvier 2011 à 20h56, par wuwei

    De l’inoubliable Michèle Alliot-Marie proposant le savoir-réprimer français à Mitterand-neveu, en passant par Delanoë et trois chefs d’État français,

    Sans oublier l’inénarrable bouffi de DSK qui, il y a moins de deux ans, après avoir été décoré par le despote Tunisien se répandait en flagorneries sur la Tunisie et son régime. Un modèle que les Tunisiens (nes) n’appréciaient plus trop, les cons (nes) !

    • jeudi 20 janvier 2011 à 08h17, par Quadru

      L’immonde DSK était sur la liste, ainsi que Le Maire, mais parfois on a besoin de couper les phrases pour qu’elles se tiennent. On aimerait croire au maraboutage pour lancer une malédiction sur le fonctionnement des organes de l’ensemble de cette racaille dirigeante. On ne peut hélas compter que sur la critique silencieuse des cellules vieillissantes, qui nous concerne tous. L’idée que tous ces fumiers disparaîtront me console définitivement de ce que ce sera un jour mon tour.

      Voir en ligne : http://quadruppani.samizdat.net/ ht...

    • vendredi 21 janvier 2011 à 14h31, par HN

      Sans oublier l’inénarrable bouffi de DSK

      Et vous imaginez si on se le cogne comme président aux prochaines érections pestilentielles ??
      Les tunisiens vont nous voir d’un sale oeil... _ :-)



  • mercredi 19 janvier 2011 à 23h40, par Olivier Favier

    J’ai relayé sur mon site. J’ai découvert votre article sur rezo.net et je trouve vos propos infiniment salutaires pour la deuxième fois en quelques jours.

    Bien cordialement.

    Voir en ligne : Vent du sud



  • jeudi 20 janvier 2011 à 07h41, par Rieu

    Excellente analyse. Gardons-nous de croire qu’il s’agit d’une simple mise à jour d’un pays dit « en développement » et comprenons : si nous aussi, DANS LES PAYS OCCIDENTAUX AUSSI, nous nous décidions à être courageux !

    • jeudi 20 janvier 2011 à 08h33, par Remugle

      Gardons-nous de croire qu’il s’agit d’une simple mise à jour d’un pays...

      Bon, ne cherchons pas nous non plus à confisquer à notre petit profit ce que font les tunisiens...

      Mettre à jour n’est pas simple dans le cas de la Tunisie, et n’a rien de méprisable, même si ce n’est pas le matin du Grand Soir ! Il faut un grand courage pour faire ce qu’ils font....

      Et ne negligeons pas non plus le fait que le Maroc actuel n’est plus celui d’Hassan II, et n’est pas (pas tout à fait) un régime dictatorial, cela se sait au Maghreb, et l’effet d’entrainement que cela peut produire sur les populations.

      On peut avoir besoin de respirer, c’est même vital, sans grimper immediatement sur les cimes !

      Salam !

      • jeudi 20 janvier 2011 à 08h50, par Quadru

        Cher Remugle, permets-moi de te dire que je suis un peu fatigué que, dès qu’on s’enthousiasme un peu pour un mouvement, on s’entende répondre que ce n’est pas le matin du grand Soir. S’il doit y avoir grand Soir (révolution à l’échelle planétaire), il prendra des décennies. N’empêche, même si pour l’instant, le résultat de la révolution tunisienne doit être une « mise à jour », je te demande : « à jour » de quoi ? De nos sociétés ? Est-ce que tu vois où elles sont en train d’aller nos sociétés, dans quoi elles s’enfoncent ? et d’autre part le simple fait que, vu le rapprochement des conditions générales de vie sur la planète, le simple fait que des révoltes partant des jeunes diplômés chômeurs, des ouvriers et des classes moyennes en crise aient réussi à vaincre les fusils des représentants locaux de l’oligarchie mondiale, ce simple fait, inimaginable hier, est d’une portée immense pour tout le monde. Il me semble que c’est ce que j’ai essayé d’expliquer. Je ne vois pas pas où ce serait « confisquer » pour « notre » « petit » profit : tous ces guillemets pour t’indiquer que tes craintes portent sur des petitesses qui n’ont aucun rapport avec ce que j’écris.

        Voir en ligne : http://quadruppani.samizdat.net/ ht...

        • jeudi 20 janvier 2011 à 09h29, par Remugle

          Yo Serge, je répondais à Rieu... pas de malentendus...

          mais je partage absolument l’enthousiasme qui est le tien, le notre, pour ce que font les tunisiens, mais je pense aussi qu’il n’y a rien de négatif dans le fait de vouloir « mettre à jour » les conditions sociales,
          surtout quand on connait celles qui règnent en Tunisie, et que c’est même cette poussée vitale qui est porteuse d’espoir....
          et je n’ai pas de doutes que le retentissement de ce qu’il s’y passe déborde très largement le cadre tunisien...
          Pour connaitre intimement le Maroc, et la Tunisie, et parler leur langue, je sais tout le potentiel de l’exigence d’équité !

          Partageons cela !



  • jeudi 20 janvier 2011 à 11h25, par Ubifaciunt

    Et hop quelques photos...

    (La #30 est vraiment un chef d’oeuvre)

    • jeudi 20 janvier 2011 à 12h58, par wuwei

      la 30 ? raaa lovely !

      MAM est vraiment totalement foldingue, car en regardant attentivement les photos on se demande ce qu’aurait pu amener de plus nos bataillons bleus.

    • jeudi 20 janvier 2011 à 23h46, par trobador

      Superbes photos !
      Mon tiercé : 30 38 35



  • jeudi 20 janvier 2011 à 15h00, par Soisic

    « La démocratie à l’échelle globale est en train de devenir, pour la première fois, une possibilité réelle (...)"
    Hardt et Negri, Multitude, p 5

    Le moment est peut-être venu de faire le lien entre les divers mouvements de contestation qui ont lieu un peu partout pour enfin aboutir à une véritable transformation sociale.



  • jeudi 20 janvier 2011 à 19h17, par josé

    En fin de texte, ne doit-on pas lire plutôt « effondrement du socialisme d’Etat » au lieu de « capitalisme d’Etat » car, même si nous travaillons à saper l’autorité de sa version impériale actuelle et bien que chancelant à certains égards, il tient toujours debout ?

    • jeudi 20 janvier 2011 à 20h52, par Quadru

      Dans les pays de derrière le « rideau de fer », il y avait le salariat et la production de marchandises, ça s’appelle, quand on a un peu lu Marx, le capitalisme. Le fait que l’appropriation privative de la plus-value se faisait par des organes étatiques impose d’appeler cela le « capitalisme d’Etat ». Que la bourgeoisie comme classe de propriétaires privées n’existait pas ne signifie pas qu’il y n’y avait pas des exploiteurs : la bureaucratie, propriétaire collective du capital, a d’ailleurs su très facilement et très vite se transformer en oligarchie de propriétaires privés. L’appellation « capitalisme d’Etat » a été avancée dès la fin des années 30 et reprise par tous les critiques radicaux du capitalisme (dont Socialisme ou Barbarie et les Situationnistes).
      Le socialisme, ça a toujours été, depuis au moins 1914, un mot qui cache soit le réformisme au service du capitalisme de marché, soit le stalinisme.
      C’était la leçon de vocabulaire de pépé Quadruppani.

      Voir en ligne : http://quadruppani.samizdat.net/ ht...

      • vendredi 21 janvier 2011 à 01h40, par un-e anonyme

        Mwé, c’est peut-être pas aussi simple, même en ayant lu un peu de Marx. Pour les courageux, on peut lire ça de Catherine Samary, http://hussonet.free.fr/samandel.pd...;; et là-dessus d’Antoine Artous qui reprend la question, http://www.ernestmandel.org/fr/surl... ... Ça règle rien cela dit.. mais bon ça évite les réponses trop expéditives.

        • vendredi 21 janvier 2011 à 08h55, par Quadru

          Mais si, mais si, c’est très simple : toutes les contorsions des trotskistes à la Mandel pour inventer un « Etat ouvrier dégénéré » et autres couillonnades visaient à faire avaler que le régime stalinien était quand même moins pire que le capitalisme de marché et que donc, par exemple en France, il fallait toujours continuer à supplier les stals français de bien vouloir accepter qu’on les soutienne, qu’on fasse front commun avec eux, éventuellement qu’on ait quelque strapontin, ou bien qu’on essaie d’« influencer le parti de l’intérieur » et toutes ces conneries pour lesquelles les trotskistes (dont beaucoup, individuellement, personnellement étaient des gens très bien) n’ont récolté que crachats, calomnies (« hitléro-trotskiste ») et cassages de gueule.
          Cinquante ans d’exploitation féroce du prolétariat par une nomenklatura gavée qui s’est transformée en oligarchie, ça vous parait expéditif ? Si les précautionneux dans votre genre avaient dominé dans la tête des gens à l’Est, le mur de Berlin serait encore debout.
          Si je hais si profondément le stalinisme, les régimes qu’il a instaurés et les gens qui lui trouvent encore des vertus, c’est qu’ils sont, je ne me lasserai pas de le répéter, coresponsables de la catastrophe contrerévolutionnaire du XXe siècle et qu’ils ont tourné en dérision les rêves de justice sociale de millions de gens, lesquels souvent en sont morts.

          Voir en ligne : http://quadruppani.samizdat.net/ ht...

          • vendredi 21 janvier 2011 à 16h39, par un-e anonyme

            Que le stalinisme soit contre révolutionnaire, que ce qu’il a produit soit à vomir, c’est une évidence que personne ne discute. Sauf que c’est pas la question en l’occurrence, et que ça n’interdit pas la rigueur pour autant. M’enfin bon, puisque tout ça est « couillonnade »,la discussion ne semble guère utile ! :-)



  • vendredi 21 janvier 2011 à 10h32, par HN

    A propos de la Tunisie, attention les yeux, mettez des lunettes, ce que vous allez lire va vous faire croire à des hallucinations, mais ça a été dit... http://www.acrimed.org/article3518.html

    Merci pour cet article.

    Cdlmt



  • vendredi 21 janvier 2011 à 10h49, par Isatis

    Ben moi, toute benoîte, je suis contente. Pour les tunisiens, pour les jeunes qui voient en grand un exemple de : « quand c’est qu’on s’bouge, ça change ».

    Gros gros soupir triste à l’égard des morts qui ne verront pas la suite.

    La suite, je la leur souhaite aux petits oignons. Peut-être que oui, ça va foirer, on verra bien mais ils et elles auront bougé et viré le chef suprême, c’est déjà pas mal, non ? Ami(e)s d’en face, vous tenez le bon bout !

    Par contre, nous, on est mal avec notre nationalité qui nous colle aux basques comme une Alliot-marie qui morpionne, arf.....



  • vendredi 21 janvier 2011 à 13h32, par Quadru

    En complément, et pour corriger le sentiment que je serais d’un optimisme béat, voici un excellent article du Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte de Rennes

    Soulèvement ou révolution ?

    Le consensus qui règne actuellement dans les médias
    dominants sur la « révolution démocratique tunisienne », la manière
    dont on est passés en quelques jours des « émeutes » à une « 
    révolution » parce que Ben Ali a quitté le pouvoir et le pays, vise à
    nous suggérer que l’essentiel est accompli. Le « dictateur »
    dorénavant en fuite, il s’agit d’engager une « transition
    démocratique », c’est-à-dire un processus électoral dont il est bien
    entendu qu’il doit conduire à la victoire d’un parti ou d’une
    coalition calquée sur le modèle des partis de gouvernement européen.
    Parler de « révolution » aujourd’hui revient à accepter ce fait,
    qu’il n’y a plus qu’à préserver, consolider un acquis, maintenir
    l’ordre face aux opportunes exactions des bandes armées de Ben Ali,
    ce qui est plus consensuel qu’interdire des manifestations contre le
    pouvoir intérimaire comme cela a été fait il y a quelques jours par
    l’armée. On devrait plutôt à nos yeux parler d’un soulèvement qui a
    obtenu le départ de Ben Ali, soulèvement victorieux qui n’est -
    pourrait n’être- que la première phase d’un processus
    révolutionnaire. Evidemment, nos gouvernements, une grande part des
    sympathisants français à ce soulèvement, comme à n’en pas douter une
    part non négligeable de la population tunisienne, souhaiteraient que
    ce premier acte soit aussi le dernier.

    Par delà l’égrenage du chapelet libéral assimilé à la démocratie

    Des élections non truquées, une relative liberté
    d’expression et d’organisation définies dans un cadre
    constitutionnel, une plus grande transparence des institutions et une
    plus grande séparation des pouvoirs, constituent selon tous les « 
    observateurs » le programme politique maximum de la « révolution
    tunisienne ». La question est toujours ouverte de savoir si le parti
    de Ben Ali, le RCD, va réellement consentir à un processus qui
    pourrait le contraindre à partager, voire à perdre le pouvoir. Il
    faudra certainement une présence déterminée et répétée des révoltés
    de décembre-janvier dans la rue, une intense pression pour résister
    au prévisible relâchement de l’attention de la « communauté et de
    l’opinion publique internationales ». Ces dernières sont depuis
    longtemps habituées à se contenter de simili-progrès et de vagues
    mesures de « libéralisation » (telles celles qui avaient succédé, un
    an durant, à la prise de fonction par Ben Ali en 1987, célébrées à
    l’époque déjà sous le nom de « révolution de jasmin » et qui devaient
    lui valoir le prix Louise Michel, Démocratie et Droits de l’Homme en
    1988). Pour autant, la légitimité réelle qu’ont les révoltés à
    préserver et à étendre les libertés de parole et d’organisation
    acquises ces derniers jours -libertés qui pourraient trouver une
    manière de confirmation dans la tenue d’élections non truquées- ne
    doit pas masquer quelle est l’opération visée « consciemment » ou non
    par tous ceux qui ont les moyens de saturer l’espace médiatique. Il
    s’agit de dicter quelle doit être l’interprétation de ce soulèvement
    et comment le processus politique qu’il ouvre doit suivre la voie
    d’un alignement sur le modèle politique libéral occidental- faute de
    quoi, toutes les scénarios catastrophes seraient alors possibles :
    chaos, guerre civile, péril islamiste ou nouvel homme à poigne.

    Le soi-disant passage du « social » au « politique »

    L’évaporation subite de certains des motifs du
    soulèvement (chômage, mal-logement, vie chère, sentiment
    d’humiliation des pauvres et déshérités d’être maintenus à l’écart
    des richesses et du pouvoir d’influer sur leurs conditions
    d’existence) n’est pas l’effet du hasard. Ces raisons, généralement
    évoquées à chaque fois que des émeutes se produisent au Maghreb, mais
    aussi, très récemment en Grèce et il n’y a pas si longtemps en
    France, sont communes à ceux qui sont censés être voués à une
    répression sévère : sort bon pour des « émeutiers » -quand ce ne sont
    pas des « casseurs ». Le passage de l’ « émeute » à la « révolution »
    dans le discours médiatique s’est immédiatement accompagné de
    l’élimination de ces raisons en jeu dans la plupart des révoltes
    contemporaines. L’élimination de ces raisons a pour corollaire
    immédiat la prise en main de la révolte par le capital tunisien
    (relativement « divisé » entre « critiques » de Ben Ali et « fidèles _ » cependant pas au point de refuser la recherche d’un compromis),
    mais aussi français et international, jusqu’ici pour le moins
    complaisants envers des « excès » d’accaparement des richesses vis-à-
    vis desquels ils ont désormais des objections de principe. Identifier
    une telle reprise en main du mouvement par la bourgeoisie ne signifie
    pas que les révoltés soient déjà vaincus, mais que les capitalistes
    ont aujourd’hui l’initiative, avec l’espoir de tuer la révolte dans
    l’œuf, de lui dicter son « nécessaire » devenir capitalo-
    parlementaire, en rétablissant le pouvoir contesté avec quelques
    aménagements.

    Les affaires reprennent

    N’en doutons pas, si l’armée intervient si vite après
    la chute de Ben Ali (à laquelle elle a fortement contribué en lui
    retirant son soutien), ce n’est pas seulement pour protéger la
    population mais aussi pour rétablir au plus vite l’ordre et la
    stabilité, conditions premières à la reprise des activités
    économiques. Si l’action de l’armée est, semble-t-il, bien acceptée,
    voire encouragée par de nombreux tunisiens, c’est aussi qu’existe
    pour le moment un consensus sur le fait que l’économie, et au fond le
    capitalisme, doivent reprendre leur cours. Les pillages sélectifs des
    biens du clan Ben Ali (même s’il n’est pas du tout certain que tous
    les autres, les « mauvais » pillages, bien allusivement rapportés,
    puissent être exclusivement imputés à des manœuvres de provocation
    des fidèles du président) font système avec l’idée que mettre fin au
    « pillage » de l’économie par Ben Ali suffit largement en termes de
    réforme économique. Ce à quoi applaudit avec beaucoup d’à propos Mme 
    Parisot, salivant déjà sur les parts du gâteau que son « clan »
    espère pouvoir récupérer.

    C’est pas la rue qui gouverne !

    Cette manœuvre d’appropriation bourgeoise du
    soulèvement populaire semble d’autant plus aisée qu’en l’absence
    d’organisations populaires fortes, qu’elles soient partisanes,
    syndicales ou assembléistes, qui posent aujourd’hui la question du
    pouvoir politique en rapport concret avec l’organisation du travail
    et l’administration des subsistances, l’alternative au capitalisme –
    du moins, à nos yeux lointains- se limite aux gestes de confrontation
    avec la police, d’incendie des symboles du pouvoir et de pillage. On
    peut néanmoins espérer que les formes organisationnelles nées avec le
    soulèvement et se structurant aujourd’hui à travers les comités
    d’autodéfense ne se laissent pas désarmer au point de laisser à
    nouveau à l’armée et à une police « épurée » le monopole de la
    violence légitime. Pour autant, et n’en déplaise au lyrisme ambiant,
    il n’y a pas eu d’insurrection, de prise d’armes en Tunisie, et qu’on
    le veuille ou non, ces comités sont pour le moment subordonnés à
    l’armée et pas l’inverse.

    A moins de céder aux sirènes ultra-conformistes des
    médias français, il serait aberrant de croire qu’un gouvernement élu
    après la reddition de la rue, pourrait faire autre chose que de
    chercher à développer le capitalisme tunisien selon les diktats des
    capitalistes, des banquiers et des économistes nationaux et
    internationaux, c’est-à-dire avec les mêmes incidences pour les
    conditions de vie des classes populaires. Seul un puissant mouvement
    « de classe », « anticapitaliste », pourrait ne serait-ce qu’imposer
    des concessions aux capitalistes, comme c’est le cas en Bolivie ou au
    Venezuela. Dans la situation actuelle, la stabilisation de la
    « révolution démocratique » est ce qui exige d’étouffer toute velléité
    de poser la question du contrôle populaire sur l’économie, de
    l’intervention populaire sur les prix, les salaires, l’emploi, la
    gestion des services publics...

    Ingérence et prise de parti

    Dans le discours soudainement terriblement
    révolutionnaire des journalistes européens qui se demandent "à quand
    la contagion dans tous les pays arabes », il ne faudrait pas oublier
    que c’est exactement à partir du point de vue d’une supposée
    supériorité de nos régimes politiques européens, qui auraient atteint
    un niveau de civilisation, de culture et de liberté qu’on pourrait
    objectivement dire supérieur- qu’on construit des consentements
    capables de laisser faire les offensives militaires en Irak, en
    Afghanistan ou ailleurs. Il est curieux que le gouvernement français
    cherchant à justifier son attitude d’avant la chute de Ben Ali se
    soit abrité derrière le principe de « non-ingérence », habituellement
    invoqué par les adversaires des interventions militaires des pays
    occidentaux visant à installer des gouvernements à leur solde dans
    les Etats qualifiés de « voyous ». Nous ne pensons pas que la
    question soit de choisir entre un rôle de censeur des agissements des
    Etats à l’aune de notre supposé modèle, et celui de défendre en
    toutes circonstances la non-intervention en invoquant le respect de
    la souveraineté des Etats. Il ne s’agit pas de choisir entre
    ingérence et non-ingérence, mais de prendre parti pour les révoltés
    de Tunisie, contre tous ceux qui chercheront à restreindre leur
    volonté d’émancipation. Prise de parti qui implique de chercher
    d’abord en quoi leur révolte résonne avec nos combats, ici et
    maintenant, contre les gouvernements et capitalistes français et
    occidentaux.

    Dans ces conditions, si l’on ne veut pas faire
    chorus, comme tout nous y incite, avec les adversaires de la
    démocratie qu’ils assimilent au capitalisme (qui se détourneront du
    soulèvement en Tunisie aussi vite qu’ils n’en auront célébré les
    gestes émeutiers) nous ne pouvons qu’affirmer que la démocratie en
    Tunisie comme ailleurs réside dans le soulèvement lui-même et son
    prolongement sous des formes diverses (manifestations, grèves,
    assemblées, réquisitions, comités de quartier et d’auto-défense,
    insurrection armée...). La conquête des droits politiques que la
    situation actuelle permet d’espérer doit être au plus tôt utilisée
    pour l’auto-organisation populaire, faute de quoi le reflux du
    mouvement risque de s’accompagner rapidement de limitations
    draconiennes à l’usage de ces droits.

    Le 19 Janvier 2010,

    Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte de Rennes

    Voir en ligne : http://quadruppani.samizdat.net/ ht...

    • vendredi 21 janvier 2011 à 14h29, par HN

      Seul un puissant mouvement « de classe », « anticapitaliste », pourrait ne serait-ce qu’imposer des concessions aux capitalistes, comme c’est le cas en Bolivie ou au Venezuela.

      C’est là que je crains une rechute. En effet, dans une des qqs interviews de tunisiens que j’ai entendues, un manifestant affirmait qu’il n’y avait « ni islamiste, ni gauchiste dans la révolte », ces deux « horreurs » qu’il fallait à tout prix combattre, seul argument qui « justifiait » la dictature de Ben Ali, en tout cas aux yeux de cet abruti de Barbier et d’autres comme on peut le lire dans le lien que j’ai collé plus haut vers acrimed.org.

      Or si l’économie doit profiter au peuple, je pense qu’on ne peut pas passer sans qqs idéaux de gauche, anti-capitaliste ou autre, tout en restant lucide sur les précédentes tentatives de gouvernement de gauche ici et là (chez nous par exemple...).

      Et je crains qu’ils ne finissent par « tourner en rond » sans vision solide à long terme pour la gestion de leur pays. Les militants (entre autres) ont tellement ramassé pendant des décennies dans ce pays que je me demande s’il en reste et s’ils n’ont pas été « forcés » d’oublier leurs idéaux...

      Cdlmt



  • mardi 8 février 2011 à 20h59, par Akis gavriilidis
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