mercredi 10 décembre 2014
Entretiens
posté à 14h08, par
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Le débat est parti sur les chapeaux de roue dans les commentaires du billet consacré à la parution de notre dernier numéro. Et Article11 a été vivement mis en cause pour avoir publié un entretien avec Alexis Escudero, auteur de La Reproduction artificielle de l’humain. Voici l’entretien en question.
Incipit Article11
Cet entretien a été publié dans notre numéro 18, sorti en kiosques il y a peu. Nous le mettons en ligne dans la foulée suite au débat houleux s’étant déroulé dans les commentaires du billet annonçant la sortie de ce numéro. Il nous semble préférable d’en discuter en jouant cartes sur tables.
Nous l’annoncions dans l’introduction, la publication de cet entretien n’a pas fait l’unanimité parmi nous. Depuis la sortie du journal, les débats ont continué au sein de notre comité de rédaction. Certains parmi nous s’offusquent de la teneur des critiques portées et de ce qu’ils voient comme une volonté de bâillonner un débat qui serait légitime. D’autres estiment qu’il ne s’agit pas de discuter de cet entretien, mais bien du livre même et des critiques féministes et LGBTI qui lui sont opposées (à juste titre, selon eux) depuis des semaines. La complexité des questions posées nous pousse en tout cas à chercher le pas de côté plutôt que la conflictualité rugissante.
Une chose est sûre : nous ne prétendons pas détenir les clés du débat et continuons à nous interroger. Nous tenterons de traiter ce sujet sans tomber dans les ornières des débats manichéens et des anathèmes à l’emporte-pièce. Nous tenons d’ailleurs à remercier ceux qui dans les commentaires, qu’ils soient d’un ’’bord’’ ou de l’autre, cherchent à élever le débat.
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L’ouvrage d’Alexis Escudero, La Reproduction artificielle de l’humain1, a suscité de vives polémiques dans les milieux politiques « radicaux », certains critiques allant jusqu’à le qualifier de réactionnaire et machiste2. Le comité de rédaction d’Article11 n’y a pas coupé quand il a fallu décider si l’entretien réalisé avec l’auteur avait sa place dans nos pages. Nous avons finalement choisi de le publier, tout en nous engageant à offrir un contrepoint argumenté dans le prochain (et dernier) numéro du journal3. Nous laissons aux lecteurs le soin de juger les propos et intentions d’Alexis Escudero, et d’en revenir à l’ouvrage si nécessaire.
Il est clair que la technologie et sa critique posent de nouveaux enjeux en matière de santé et de médecine – la reproduction (et partant de là, le corps des femmes) n’y échappe pas. Ces enjeux suscitent des lignes de tension et amplifient des fractures dans et hors du féminisme, ou entre les féminismes, les positions LGBT et queer. Au-delà du thème des biotechnologies, ces oppositions théoriques et pratiques ne sont pas nouvelles. La dernière publication de la sociologue canadienne Céline Lafontaine, Le Corps-marché4, ouvrage sur la marchandisation de la vie humaine dans la bioéconomie, pointe l’un des nœuds du désaccord : « La volonté affirmée par certaines auteures de s’affranchir des conceptions biologisantes et naturalisantes de la différence des sexes au profit d’une perspective purement constructiviste a favorisé un certain aveuglement face aux enjeux réels des biotechnologies, surtout en ce qui a trait aux technologies de la procréation assistée. »
La discussion n’est pas close et les lignes peuvent bouger. À propos du marché de la reproduction, il n’est peut-être pas trop tard pour développer une critique du capitalisme et des technologies, ainsi que pour imaginer de nouveaux champs des possibles qui ne soient pas réactionnaires. En chantier.
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Le point de départ de ton ouvrage sur la reproduction artificielle de l’humain est l’actualité autour du « mariage pour tous » et de la procréation médicalement assistée (PMA)...
« La question de la reproduction artificielle n’est pas nouvelle. Des inséminations artificielles ont eu lieu dès le XVIIIe siècle. Le premier bébé-éprouvette est né en 1978, période où les militants étaient majoritairement focalisés sur la question nucléaire. Si bien que le sujet n’a pas été immédiatement pensé dans les milieux ’’radicaux’’. De mon côté, je m’y suis plongé quand il est arrivé sur le devant de la scène politique par un biais difficile : celui du mariage homosexuel – aussi assimilé par certains à l’ouverture de la PMA pour tous.
Il faut savoir que la PMA est autorisée et encadrée légalement depuis 1994 pour les couples hétérosexuels, à condition que l’infertilité de l’un des deux membres soit médicalement avérée. À droite, la ’’manif pour tous’’ s’oppose à la PMA pour les homosexuels, comme d’ailleurs à l’adoption par ces derniers. Je suis en total désaccord avec ces gens-là : je suis favorable à ce que les homos puissent se marier et adopter des enfants.
À gauche, j’ai l’impression qu’un réflexe pavlovien a joué : quasiment tout le monde a pris fait et cause pour la PMA. Seules quelques personnes, comme Marie-Jo Bonnet5, José Bové et une minorité d’écologistes, dont je ne partage pas les conceptions de la ’’Nature’’, interrogent cette pratique médicale. Celle-ci soulève pourtant plusieurs questions fondamentales autour de l’écologie, de la marchandisation des corps, de l’eugénisme et du transhumanisme. »
Pourquoi ce recours croissant à la PMA ?
« On s’est rendu compte il y a vingt ans que les capacités de reproduction humaine n’avaient cessé de diminuer depuis le début du XXe siècle. Chez les hommes, la concentration du sperme en spermatozoïdes a baissé, de même que sa qualité. On remarque aussi une augmentation des malformations génitales qui sont cause d’infertilité ou de cancer des testicules. Chez les femmes, les dysfonctionnements ovariens augmentent.
De nombreuses études montrent que ces évolutions ont des causes sociales, économiques et écologiques : le stress, l’obésité, et surtout la pollution industrielle. En Espagne, le taux de fertilité des couples varie ainsi en fonction de l’industrialisation des régions. En France, ce taux est moins élevé dans les régions viticoles, où on utilise le plus de pesticides. Ces derniers ne sont évidemment pas les seuls produits nocifs ; il faut citer aussi les phtalates contenus dans les PVC, les hormones de synthèse utilisées dans les farines animales6, la radioactivité, etc. Le capitalisme produit une situation où les capacités des êtres humains à se reproduire ’’naturellement’’ sont détruites. Un secteur marchand de la reproduction artificielle se met ainsi en place. »
Ce problème est pourtant connu et médiatisé...
« La baisse de la fertilité humaine est régulièrement évoquée par la presse ou les revues scientifiques. Quant à l’effet des perturbateurs endocriniens, il a été critiqué au niveau européen : on a interdit le bisphénol A dans les biberons.
La question existe donc dans le débat publique. Mais personne n’en tire le constat qui s’impose : alors que le capitalisme se nourrit de ses propres ravages, on lui mendie la possibilité de réparer ce qu’il détruit chez nous. Avant de vouloir la PMA pour toutes et tous, prenons le problème à la racine. »
Céline Lafontaine a consacré son dernier ouvrage à la marchandisation de la vie. Tu partages ses analyses ?
« Elle pose théoriquement ce que je décris de manière plus pragmatique et factuelle. Je montre où on achète des enfants sur Internet et combien ça coûte, tandis qu’elle théorise la bioéconomie, c’est-à-dire un nouveau stade du capitalisme où le vivant et les processus biologiques remplacent le travail et se nichent au cœur de la production de valeur. La reproduction est l’une des composantes de la bioéconomie, mais on y retrouve aussi le commerce des organes ou le tourisme de la chirurgie esthétique.
Ce marché de la reproduction a d’abord été développé dans l’industrie animale. Une fois que les recherches sur les animaux ont donné des résultats, le passage vers l’humain n’a pas coûté très cher. Jacques Testart7 a ainsi réussi la première fécondation in vitro (FIV) sur une vache en 1972 ; il ne lui a fallu ensuite que quelques années pour faire de même avec une femme.
Dans la bioéconomie, la reproduction devient partie intégrante de la production. Elle est soumise à la guerre économique, aux logiques de concurrence. Un marché des gamètes, des ovules et du sperme se développe notamment. La sélection génétique répond ainsi à la loi de l’offre et de la demande. Ceux qui aux États-Unis vendent leurs gamètes, les donneurs certifiés, remplissent les critères du marché – l’intelligence, l’employabilité, la taille et la beauté.
Aux États-Unis, de plus en plus de couples ont recours à la fécondation in vitro alors qu’ils sont parfaitement fertiles. Après le diagnostic de préimplantation, ils sélectionnent un embryon parmi un large choix et l’implantent dans l’utérus. Des entreprises proposent même une sélection des embryons sur critères génétiques afin, disent-elles, de prémunir l’enfant à naître contre 400 maladies. Et on peut aussi choisir le sexe de l’enfant. Et bientôt, on pourra sélectionner la couleur des yeux et celle des cheveux ? Enfin, il existe aussi un marché des locations d’utérus – celui des « mères porteuses », une exploitation directe d’êtres humains dans des pays tiers.
Comme tout marché, celui-ci est amoral. Les Blancs sont ainsi mieux côtés que les personnes de couleur. Et tout ce qui est externalisable est délocalisé dans les pays du tiers-monde. En fait, les critères de ce marché sont les mêmes que ceux de n’importe quel bien de consommation. »
Dans ton livre, tu évoques l’exemple des mères porteuses indiennes – comment est-il structuré sur place ?
« Pour l’étudier, je me suis notamment basé sur un rapport rédigé par un centre social indien. Celui-ci montre que la plupart des mères porteuses acceptent ce rôle pour nourrir leurs enfants. Beaucoup sont illettrées, et elles n’ont pas les moyens juridiques de faire valoir leurs droits sur les contrats qu’elles signent. Il en résulte des situations terribles. Les médias ont ainsi évoqué cet été le cas d’un couple d’Australiens ayant acheté un enfant en Thaïlande. La mère porteuse a finalement accouché de jumeaux. Et quand les ’’parents’’ se sont aperçus que l’un des enfants était trisomique, ils l’ont laissé à la mère porteuse, lui préférant l’autre. »
Les récentes évolutions en matière de reproduction artificielle relèvent-elles d’une forme d’eugénisme ?
« Il faut ici distinguer plusieurs niveaux. Le premier est le recours à un tiers donneur, c’est-à-dire à une personne sélectionnée sur la base de critères génétiques et sociaux – elle donne du sperme ou des ovules. Ce niveau est peu déterminant d’un point de vue eugéniste. Le second, plus problématique, est le recours à la FIV. Lui détermine le seuil de l’eugénisme, parce qu’il y a sélection de l’embryon au sein des embryons créés par le couple. Il s’agit de sélectionner le meilleur. Pour l’instant, chaque couple produit entre dix et vingt embryons. Mais des recherches actuellement menées sur les cellules souches devraient permettre de créer beaucoup plus d’ovules à partir des cellules de peau – la sélection porterait alors sur 100 ou 1 000 embryons.
En France, l’eugénisme sous sa forme libérale semble ne plus être perçu comme contraire à la dignité humaine. On le voit avec la manipulation génétique des embryons, utilisée pour des raisons médicales par la recherche. On croit souvent que la législation va être un frein. C’est en partie vrai, mais les partisans de l’eugénisme marquent des points. Dans le milieu scientifique français, certains prennent ainsi position. Non pour l’eugénisme autoritaire des nazis, mais pour une version dite ’’libérale’’, marchande, qui offre aux parents la possibilité de sélectionner leur progéniture. Des personnalités comme Miroslav Radman (membre de l’Académie française des sciences), Laurent Alexandre (fondateur de Doctissimo.fr) ou Laurent Ségala (directeur de recherche au CNRS) prennent publiquement position pour cet eugénisme libéral. Ils soutiennent que c’est un processus inéluctable et qu’il ne faut pas le réglementer. Ils estiment également qu’il relève du droit des femmes à disposer de leurs corps. »
Ce discours néolibéral ne prend pas en compte les déterminismes sociaux ou économiques...
« Ceux qui le promeuvent font en effet l’amalgame entre le droit de disposer de son propre corps et le droit de propriété sur autrui – autrui étant en fait cet enfant qui va naître et qui aura été génétiquement déterminé. Mais leur principal argument est médical : si on peut éviter à des enfants telle ou telle maladie, pourquoi s’en priver ? D’une technique médicale à une technique d’amélioration, il n’y a malheureusement qu’un pas. Par exemple, les prothèses neuro-technologiques vendues aux malades de Parkinson pour ne plus trembler serviront demain à augmenter et à améliorer les capacités des personnes bien portantes. »
L’exploitation du corps des femmes semble central dans ce processus de marchandisation du vivant...
« Les femmes font effectivement les frais de cette industrie de la reproduction. C’est en majeure partie sur elles que pèse l’injonction sociale à faire des enfants, ce qui rend d’autant plus cruelle et difficile l’infertilité. Ce sont aussi elles qui sont soumises aux traitements hormonaux lorsqu’il s’agit de donner ses ovules. Enfin ce sont elles qui portent les enfants pour les autres. Des féministes comme l’historienne Ilana Löwy ont d’ailleurs exprimé ces critiques dès le début des années 2000, interrogeant la pertinence de ces évolutions en matière d’émancipation. Mais cette approche a depuis été délaissée. Une critique féministe de la marchandisation de la reproduction est à poursuivre. »
Vous parlez par ailleurs d’un « glissement de l’égalité » - de quoi s’agit-il ?
« Il y a dans le modèle de la gauche libérale une confusion entre l’égalité politique et l’égalité biologique. L’égalité politique, sociale et économique est portée par la gauche depuis deux cents ans. Avec une ligne simple : peu importent leurs différences biologiques, ethniques ou sexuelles, les femmes et les hommes doivent avoir les mêmes droits et les mêmes pouvoirs de décisions, ainsi que – pour toute la gauche marxiste – les mêmes moyens de subsistances.
Mais ce qui est réclamé à propos des questions de reproduction, c’est une égalité biologique. C’est en son nom qu’est défendue la congélation des ovocytes et la FIV permettant à des femmes de 70 ans de faire des enfants. C’est aussi en son nom que certains vantent l’utérus artificiel, parce qu’il mettrait l’homme et la femme à égalité devant la grossesse. Et c’est encore en son nom qu’est réclamée la PMA pour les couples homosexuels.
Ce glissement de l’égalité politique vers l’égalité biologique n’est pas anecdotique. Au contraire, il est central. Les transhumanistes défendent d’ailleurs cette même vision : ils pensent que la technologie aplanit la différence entre les gens et réduit les inégalités. Politiquement, il s’agit de déléguer à la technologie la tâche de lutter contre les différences et les inégalités. J’appelle ça un ’’pessimisme libéral’’, sur le mode : l’homme est un loup pour l’homme, on ne sera jamais capable de s’organiser entre nous pour éviter les inégalités sociales, mais heureusement la technologie peut y suppléer. En fait, l’égalité biologique se confond avec l’identité – le caractère de ce qui est identique – et nie les différences. »
Cette égalité biologique revendiquée par les transhumanistes renforcerait même les inégalités sociales...
« Dans la bioéconomie, rien de neuf : les pauvres continueront d’être les sacrifiés de nos sociétés. Il y aura ceux qui pourront ’’améliorer’’ leurs progénitures et ceux qui ne pourront pas. Parce qu’il est évident que les coûts importants des technologies mises en place ne peuvent pas être assumée par tout le monde. Facebook et Apple viennent ainsi d’annoncer qu’ils allaient proposer la congélation des ovocytes à toutes leurs salariées – coût estimé : 20 000 dollars par personne. Ces techniques ne sont pas généralisables.
Il existe quand même une version ’’démocratique’’ du transhumanisme. Certains de ses adeptes font la promotion d’un service public de l’amélioration génétique pour l’égalité. Et d’autres récupèrent et détournent les discours émancipateurs féministes. À l’image de George Dvorsky, un transhumaniste canadien. Lui a inventé le concept de postgenderism, et soutient que ce sont des mesures sociales et biotechnologiques qui permettront le dépassement du genre. Il propose une suppression des différences biologiques. Réduit à l’état de bits, de 1 et de 0, un être humain n’a plus de sexe, de race, de genre. Voilà qui règle tous les problèmes…
Il existe un seuil, une limite, à partir duquel une technique devient périlleuse et contre-productive pour les êtres humains8. Une partie de la gauche se dirige inconsciemment de ce côté-là en se réappropriant le discours sur l’égalité biologique, que je qualifie de ’’haine de la nature’’.
Parler de ’’nature’’ impose d’opérer une clarification. Il faut en effet distinguer ce qui relève de l’inné, c’est-à-dire des déterminismes biologiques de la ’’Nature’’, et ce qui appartient à l’ordre naturel, fantasme réactionnaire qui légitime et ’’naturalise’’ les inégalités sociales. Une grande partie de la gauche confond ces deux conceptions. Pour critiquer le discours ’’naturaliste’’ de droite, elle prétend que la nature n’existe pas ou que l’émancipation passe par sa disparition. À l’en croire, on gagnerait en émancipation politique à chaque fois qu’on se libérerait d’une contrainte naturelle, biologique. Ça a certainement été le cas par le passé, mais dans le monde qui est le nôtre, capitaliste et technologique, l’émancipation vis-à-vis de la nature se paie d’une soumission encore plus grande. »
La réappropriation du soin peut-elle être une piste pour penser autrement la médecine ?
« Oui, sur certains points. Je pense notamment que l’insémination en milieu médical est une aberration. Des lesbiennes réalisent en effet des inséminations ’’à la maison’’ qui affichent d’aussi bons taux de réussite qu’en laboratoires. C’est la technique du pot de yaourt et de la seringue.
Par contre, on ne se réapproprie pas des techniques comme la FIV ou la sélection des embryons. Parce qu’elles nécessitent des connaissances scientifiques, du matériel et des infrastructures technologiques qui ne peuvent être mobilisées par une petite communauté, véritablement démocratique. On retrouve ici la distinction opérée par Ivan Illich entre une technique conviviale et une technique hétéronome – aliénante. »
1 Publié aux éditions Le monde à l’envers (2014).
2 L’un des points de crispation du débat porte sur la proximité d’Alexis Escudero avec le collectif Pièces & Main dŒuvre (PMO), récemment critiqué pour certaines de ses prises de position. Sur ce sujet, voir notamment l’article « PMO et PMA sont dans un bateau », publié dans le dernier numéro de la revue Timult.
3 Il s’agira a priori d’un entretien avec Aude Vidal et Aude Vincent.
4 Le Corps-marché. La marchandisation de la vie humaine à l’ère de la bioéconomie, Seuil, 2014.
5 Ancienne militante du Mouvement de libération des femmes (MLF), du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) et cofondatrice des Gouines rouges en 1971. Lesbienne féministe, elle considère que le « mariage pour tous » est homonormatif, qu’il se calque sur l’institution petite-bourgeoise du mariage hétéro.
6 Interdites en France, elles sont massivement utilisées aux États-Unis.
7 Pionnier de ces techniques, Jacques Testart est aujourd’hui très critique envers les dérives scientistes et eugénistes.
8 Autour de la notion de seuil, lire par exemple les textes Énergie et équité (1973) ou Némésis médicale (1975) d’Ivan Illich.