ARTICLE11
 
 

mercredi 10 décembre 2014

Entretiens

posté à 14h08, par Damien Almar
130 commentaires

Alexis Escudero – « On mendie au capitalisme la possibilité de réparer ce qu’il détruit chez nous »

Le débat est parti sur les chapeaux de roue dans les commentaires du billet consacré à la parution de notre dernier numéro. Et Article11 a été vivement mis en cause pour avoir publié un entretien avec Alexis Escudero, auteur de La Reproduction artificielle de l’humain. Voici l’entretien en question.

Incipit Article11

Cet entretien a été publié dans notre numéro 18, sorti en kiosques il y a peu. Nous le mettons en ligne dans la foulée suite au débat houleux s’étant déroulé dans les commentaires du billet annonçant la sortie de ce numéro. Il nous semble préférable d’en discuter en jouant cartes sur tables.

Nous l’annoncions dans l’introduction, la publication de cet entretien n’a pas fait l’unanimité parmi nous. Depuis la sortie du journal, les débats ont continué au sein de notre comité de rédaction. Certains parmi nous s’offusquent de la teneur des critiques portées et de ce qu’ils voient comme une volonté de bâillonner un débat qui serait légitime. D’autres estiment qu’il ne s’agit pas de discuter de cet entretien, mais bien du livre même et des critiques féministes et LGBTI qui lui sont opposées (à juste titre, selon eux) depuis des semaines. La complexité des questions posées nous pousse en tout cas à chercher le pas de côté plutôt que la conflictualité rugissante.

Une chose est sûre : nous ne prétendons pas détenir les clés du débat et continuons à nous interroger. Nous tenterons de traiter ce sujet sans tomber dans les ornières des débats manichéens et des anathèmes à l’emporte-pièce. Nous tenons d’ailleurs à remercier ceux qui dans les commentaires, qu’ils soient d’un ’’bord’’ ou de l’autre, cherchent à élever le débat.

*

L’ouvrage d’Alexis Escudero, La Reproduction artificielle de l’humain1, a suscité de vives polémiques dans les milieux politiques « radicaux », certains critiques allant jusqu’à le qualifier de réactionnaire et machiste2. Le comité de rédaction d’Article11 n’y a pas coupé quand il a fallu décider si l’entretien réalisé avec l’auteur avait sa place dans nos pages. Nous avons finalement choisi de le publier, tout en nous engageant à offrir un contrepoint argumenté dans le prochain (et dernier) numéro du journal3. Nous laissons aux lecteurs le soin de juger les propos et intentions d’Alexis Escudero, et d’en revenir à l’ouvrage si nécessaire.

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Il est clair que la technologie et sa critique posent de nouveaux enjeux en matière de santé et de médecine – la reproduction (et partant de là, le corps des femmes) n’y échappe pas. Ces enjeux suscitent des lignes de tension et amplifient des fractures dans et hors du féminisme, ou entre les féminismes, les positions LGBT et queer. Au-delà du thème des biotechnologies, ces oppositions théoriques et pratiques ne sont pas nouvelles. La dernière publication de la sociologue canadienne Céline Lafontaine, Le Corps-marché4, ouvrage sur la marchandisation de la vie humaine dans la bioéconomie, pointe l’un des nœuds du désaccord : « La volonté affirmée par certaines auteures de s’affranchir des conceptions biologisantes et naturalisantes de la différence des sexes au profit d’une perspective purement constructiviste a favorisé un certain aveuglement face aux enjeux réels des biotechnologies, surtout en ce qui a trait aux technologies de la procréation assistée. »

La discussion n’est pas close et les lignes peuvent bouger. À propos du marché de la reproduction, il n’est peut-être pas trop tard pour développer une critique du capitalisme et des technologies, ainsi que pour imaginer de nouveaux champs des possibles qui ne soient pas réactionnaires. En chantier.

*

Le point de départ de ton ouvrage sur la reproduction artificielle de l’humain est l’actualité autour du « mariage pour tous » et de la procréation médicalement assistée (PMA)...

« La question de la reproduction artificielle n’est pas nouvelle. Des inséminations artificielles ont eu lieu dès le XVIIIe siècle. Le premier bébé-éprouvette est né en 1978, période où les militants étaient majoritairement focalisés sur la question nucléaire. Si bien que le sujet n’a pas été immédiatement pensé dans les milieux ’’radicaux’’. De mon côté, je m’y suis plongé quand il est arrivé sur le devant de la scène politique par un biais difficile : celui du mariage homosexuel – aussi assimilé par certains à l’ouverture de la PMA pour tous.

Il faut savoir que la PMA est autorisée et encadrée légalement depuis 1994 pour les couples hétérosexuels, à condition que l’infertilité de l’un des deux membres soit médicalement avérée. À droite, la ’’manif pour tous’’ s’oppose à la PMA pour les homosexuels, comme d’ailleurs à l’adoption par ces derniers. Je suis en total désaccord avec ces gens-là : je suis favorable à ce que les homos puissent se marier et adopter des enfants.
À gauche, j’ai l’impression qu’un réflexe pavlovien a joué : quasiment tout le monde a pris fait et cause pour la PMA. Seules quelques personnes, comme Marie-Jo Bonnet5, José Bové et une minorité d’écologistes, dont je ne partage pas les conceptions de la ’’Nature’’, interrogent cette pratique médicale. Celle-ci soulève pourtant plusieurs questions fondamentales autour de l’écologie, de la marchandisation des corps, de l’eugénisme et du transhumanisme. »

Pourquoi ce recours croissant à la PMA ?

« On s’est rendu compte il y a vingt ans que les capacités de reproduction humaine n’avaient cessé de diminuer depuis le début du XXe siècle. Chez les hommes, la concentration du sperme en spermatozoïdes a baissé, de même que sa qualité. On remarque aussi une augmentation des malformations génitales qui sont cause d’infertilité ou de cancer des testicules. Chez les femmes, les dysfonctionnements ovariens augmentent.

De nombreuses études montrent que ces évolutions ont des causes sociales, économiques et écologiques : le stress, l’obésité, et surtout la pollution industrielle. En Espagne, le taux de fertilité des couples varie ainsi en fonction de l’industrialisation des régions. En France, ce taux est moins élevé dans les régions viticoles, où on utilise le plus de pesticides. Ces derniers ne sont évidemment pas les seuls produits nocifs ; il faut citer aussi les phtalates contenus dans les PVC, les hormones de synthèse utilisées dans les farines animales6, la radioactivité, etc. Le capitalisme produit une situation où les capacités des êtres humains à se reproduire ’’naturellement’’ sont détruites. Un secteur marchand de la reproduction artificielle se met ainsi en place. »

Ce problème est pourtant connu et médiatisé...

« La baisse de la fertilité humaine est régulièrement évoquée par la presse ou les revues scientifiques. Quant à l’effet des perturbateurs endocriniens, il a été critiqué au niveau européen : on a interdit le bisphénol A dans les biberons.

La question existe donc dans le débat publique. Mais personne n’en tire le constat qui s’impose : alors que le capitalisme se nourrit de ses propres ravages, on lui mendie la possibilité de réparer ce qu’il détruit chez nous. Avant de vouloir la PMA pour toutes et tous, prenons le problème à la racine. »

Céline Lafontaine a consacré son dernier ouvrage à la marchandisation de la vie. Tu partages ses analyses ?

« Elle pose théoriquement ce que je décris de manière plus pragmatique et factuelle. Je montre où on achète des enfants sur Internet et combien ça coûte, tandis qu’elle théorise la bioéconomie, c’est-à-dire un nouveau stade du capitalisme où le vivant et les processus biologiques remplacent le travail et se nichent au cœur de la production de valeur. La reproduction est l’une des composantes de la bioéconomie, mais on y retrouve aussi le commerce des organes ou le tourisme de la chirurgie esthétique.
Ce marché de la reproduction a d’abord été développé dans l’industrie animale. Une fois que les recherches sur les animaux ont donné des résultats, le passage vers l’humain n’a pas coûté très cher. Jacques Testart7 a ainsi réussi la première fécondation in vitro (FIV) sur une vache en 1972 ; il ne lui a fallu ensuite que quelques années pour faire de même avec une femme.

Dans la bioéconomie, la reproduction devient partie intégrante de la production. Elle est soumise à la guerre économique, aux logiques de concurrence. Un marché des gamètes, des ovules et du sperme se développe notamment. La sélection génétique répond ainsi à la loi de l’offre et de la demande. Ceux qui aux États-Unis vendent leurs gamètes, les donneurs certifiés, remplissent les critères du marché – l’intelligence, l’employabilité, la taille et la beauté.

Aux États-Unis, de plus en plus de couples ont recours à la fécondation in vitro alors qu’ils sont parfaitement fertiles. Après le diagnostic de préimplantation, ils sélectionnent un embryon parmi un large choix et l’implantent dans l’utérus. Des entreprises proposent même une sélection des embryons sur critères génétiques afin, disent-elles, de prémunir l’enfant à naître contre 400 maladies. Et on peut aussi choisir le sexe de l’enfant. Et bientôt, on pourra sélectionner la couleur des yeux et celle des cheveux ? Enfin, il existe aussi un marché des locations d’utérus – celui des « mères porteuses », une exploitation directe d’êtres humains dans des pays tiers.

Comme tout marché, celui-ci est amoral. Les Blancs sont ainsi mieux côtés que les personnes de couleur. Et tout ce qui est externalisable est délocalisé dans les pays du tiers-monde. En fait, les critères de ce marché sont les mêmes que ceux de n’importe quel bien de consommation. »

Dans ton livre, tu évoques l’exemple des mères porteuses indiennes – comment est-il structuré sur place ?

« Pour l’étudier, je me suis notamment basé sur un rapport rédigé par un centre social indien. Celui-ci montre que la plupart des mères porteuses acceptent ce rôle pour nourrir leurs enfants. Beaucoup sont illettrées, et elles n’ont pas les moyens juridiques de faire valoir leurs droits sur les contrats qu’elles signent. Il en résulte des situations terribles. Les médias ont ainsi évoqué cet été le cas d’un couple d’Australiens ayant acheté un enfant en Thaïlande. La mère porteuse a finalement accouché de jumeaux. Et quand les ’’parents’’ se sont aperçus que l’un des enfants était trisomique, ils l’ont laissé à la mère porteuse, lui préférant l’autre. »

Les récentes évolutions en matière de reproduction artificielle relèvent-elles d’une forme d’eugénisme ?

« Il faut ici distinguer plusieurs niveaux. Le premier est le recours à un tiers donneur, c’est-à-dire à une personne sélectionnée sur la base de critères génétiques et sociaux – elle donne du sperme ou des ovules. Ce niveau est peu déterminant d’un point de vue eugéniste. Le second, plus problématique, est le recours à la FIV. Lui détermine le seuil de l’eugénisme, parce qu’il y a sélection de l’embryon au sein des embryons créés par le couple. Il s’agit de sélectionner le meilleur. Pour l’instant, chaque couple produit entre dix et vingt embryons. Mais des recherches actuellement menées sur les cellules souches devraient permettre de créer beaucoup plus d’ovules à partir des cellules de peau – la sélection porterait alors sur 100 ou 1 000 embryons.

En France, l’eugénisme sous sa forme libérale semble ne plus être perçu comme contraire à la dignité humaine. On le voit avec la manipulation génétique des embryons, utilisée pour des raisons médicales par la recherche. On croit souvent que la législation va être un frein. C’est en partie vrai, mais les partisans de l’eugénisme marquent des points. Dans le milieu scientifique français, certains prennent ainsi position. Non pour l’eugénisme autoritaire des nazis, mais pour une version dite ’’libérale’’, marchande, qui offre aux parents la possibilité de sélectionner leur progéniture. Des personnalités comme Miroslav Radman (membre de l’Académie française des sciences), Laurent Alexandre (fondateur de Doctissimo.fr) ou Laurent Ségala (directeur de recherche au CNRS) prennent publiquement position pour cet eugénisme libéral. Ils soutiennent que c’est un processus inéluctable et qu’il ne faut pas le réglementer. Ils estiment également qu’il relève du droit des femmes à disposer de leurs corps. »

Ce discours néolibéral ne prend pas en compte les déterminismes sociaux ou économiques...

« Ceux qui le promeuvent font en effet l’amalgame entre le droit de disposer de son propre corps et le droit de propriété sur autrui – autrui étant en fait cet enfant qui va naître et qui aura été génétiquement déterminé. Mais leur principal argument est médical : si on peut éviter à des enfants telle ou telle maladie, pourquoi s’en priver ? D’une technique médicale à une technique d’amélioration, il n’y a malheureusement qu’un pas. Par exemple, les prothèses neuro-technologiques vendues aux malades de Parkinson pour ne plus trembler serviront demain à augmenter et à améliorer les capacités des personnes bien portantes. »

L’exploitation du corps des femmes semble central dans ce processus de marchandisation du vivant...

« Les femmes font effectivement les frais de cette industrie de la reproduction. C’est en majeure partie sur elles que pèse l’injonction sociale à faire des enfants, ce qui rend d’autant plus cruelle et difficile l’infertilité. Ce sont aussi elles qui sont soumises aux traitements hormonaux lorsqu’il s’agit de donner ses ovules. Enfin ce sont elles qui portent les enfants pour les autres. Des féministes comme l’historienne Ilana Löwy ont d’ailleurs exprimé ces critiques dès le début des années 2000, interrogeant la pertinence de ces évolutions en matière d’émancipation. Mais cette approche a depuis été délaissée. Une critique féministe de la marchandisation de la reproduction est à poursuivre. »

Vous parlez par ailleurs d’un « glissement de l’égalité » - de quoi s’agit-il ?

« Il y a dans le modèle de la gauche libérale une confusion entre l’égalité politique et l’égalité biologique. L’égalité politique, sociale et économique est portée par la gauche depuis deux cents ans. Avec une ligne simple : peu importent leurs différences biologiques, ethniques ou sexuelles, les femmes et les hommes doivent avoir les mêmes droits et les mêmes pouvoirs de décisions, ainsi que – pour toute la gauche marxiste – les mêmes moyens de subsistances.

Mais ce qui est réclamé à propos des questions de reproduction, c’est une égalité biologique. C’est en son nom qu’est défendue la congélation des ovocytes et la FIV permettant à des femmes de 70 ans de faire des enfants. C’est aussi en son nom que certains vantent l’utérus artificiel, parce qu’il mettrait l’homme et la femme à égalité devant la grossesse. Et c’est encore en son nom qu’est réclamée la PMA pour les couples homosexuels.

Ce glissement de l’égalité politique vers l’égalité biologique n’est pas anecdotique. Au contraire, il est central. Les transhumanistes défendent d’ailleurs cette même vision : ils pensent que la technologie aplanit la différence entre les gens et réduit les inégalités. Politiquement, il s’agit de déléguer à la technologie la tâche de lutter contre les différences et les inégalités. J’appelle ça un ’’pessimisme libéral’’, sur le mode : l’homme est un loup pour l’homme, on ne sera jamais capable de s’organiser entre nous pour éviter les inégalités sociales, mais heureusement la technologie peut y suppléer. En fait, l’égalité biologique se confond avec l’identité – le caractère de ce qui est identique – et nie les différences. »

Cette égalité biologique revendiquée par les transhumanistes renforcerait même les inégalités sociales...

« Dans la bioéconomie, rien de neuf : les pauvres continueront d’être les sacrifiés de nos sociétés. Il y aura ceux qui pourront ’’améliorer’’ leurs progénitures et ceux qui ne pourront pas. Parce qu’il est évident que les coûts importants des technologies mises en place ne peuvent pas être assumée par tout le monde. Facebook et Apple viennent ainsi d’annoncer qu’ils allaient proposer la congélation des ovocytes à toutes leurs salariées – coût estimé : 20 000 dollars par personne. Ces techniques ne sont pas généralisables.

Il existe quand même une version ’’démocratique’’ du transhumanisme. Certains de ses adeptes font la promotion d’un service public de l’amélioration génétique pour l’égalité. Et d’autres récupèrent et détournent les discours émancipateurs féministes. À l’image de George Dvorsky, un transhumaniste canadien. Lui a inventé le concept de postgenderism, et soutient que ce sont des mesures sociales et biotechnologiques qui permettront le dépassement du genre. Il propose une suppression des différences biologiques. Réduit à l’état de bits, de 1 et de 0, un être humain n’a plus de sexe, de race, de genre. Voilà qui règle tous les problèmes…

Il existe un seuil, une limite, à partir duquel une technique devient périlleuse et contre-productive pour les êtres humains8. Une partie de la gauche se dirige inconsciemment de ce côté-là en se réappropriant le discours sur l’égalité biologique, que je qualifie de ’’haine de la nature’’.

Parler de ’’nature’’ impose d’opérer une clarification. Il faut en effet distinguer ce qui relève de l’inné, c’est-à-dire des déterminismes biologiques de la ’’Nature’’, et ce qui appartient à l’ordre naturel, fantasme réactionnaire qui légitime et ’’naturalise’’ les inégalités sociales. Une grande partie de la gauche confond ces deux conceptions. Pour critiquer le discours ’’naturaliste’’ de droite, elle prétend que la nature n’existe pas ou que l’émancipation passe par sa disparition. À l’en croire, on gagnerait en émancipation politique à chaque fois qu’on se libérerait d’une contrainte naturelle, biologique. Ça a certainement été le cas par le passé, mais dans le monde qui est le nôtre, capitaliste et technologique, l’émancipation vis-à-vis de la nature se paie d’une soumission encore plus grande. »

La réappropriation du soin peut-elle être une piste pour penser autrement la médecine ?

« Oui, sur certains points. Je pense notamment que l’insémination en milieu médical est une aberration. Des lesbiennes réalisent en effet des inséminations ’’à la maison’’ qui affichent d’aussi bons taux de réussite qu’en laboratoires. C’est la technique du pot de yaourt et de la seringue.

Par contre, on ne se réapproprie pas des techniques comme la FIV ou la sélection des embryons. Parce qu’elles nécessitent des connaissances scientifiques, du matériel et des infrastructures technologiques qui ne peuvent être mobilisées par une petite communauté, véritablement démocratique. On retrouve ici la distinction opérée par Ivan Illich entre une technique conviviale et une technique hétéronome – aliénante. »



1 Publié aux éditions Le monde à l’envers (2014).

2 L’un des points de crispation du débat porte sur la proximité d’Alexis Escudero avec le collectif Pièces & Main dŒuvre (PMO), récemment critiqué pour certaines de ses prises de position. Sur ce sujet, voir notamment l’article « PMO et PMA sont dans un bateau », publié dans le dernier numéro de la revue Timult.

3 Il s’agira a priori d’un entretien avec Aude Vidal et Aude Vincent.

4 Le Corps-marché. La marchandisation de la vie humaine à l’ère de la bioéconomie, Seuil, 2014.

5 Ancienne militante du Mouvement de libération des femmes (MLF), du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) et cofondatrice des Gouines rouges en 1971. Lesbienne féministe, elle considère que le « mariage pour tous » est homonormatif, qu’il se calque sur l’institution petite-bourgeoise du mariage hétéro.

6 Interdites en France, elles sont massivement utilisées aux États-Unis.

7 Pionnier de ces techniques, Jacques Testart est aujourd’hui très critique envers les dérives scientistes et eugénistes.

8 Autour de la notion de seuil, lire par exemple les textes Énergie et équité (1973) ou Némésis médicale (1975) d’Ivan Illich.


COMMENTAIRES

 


  • Ah mais oui, faites bien sa promo et puis prenez du thé et des biscuits pour décider tranquillement, du haut de votre expertise aveugle, si ce bouquin est problématique.

    • mercredi 10 décembre 2014 à 15h25, par Commissaire

      Mais vous êtes fous ! Déjà, rien que le sommaire avait fait s’ouvrir la terre sous nos pieds mais là carrément l’article... Les bras m’en tombent ! C’est pire q’une provocation, un dérapage incontrôlé, un lâchage de chats sauvages dans une oisellerie, un 400 mètres nage libre en pleine épidémie de gastro (t’imagines la gueule de la piscine !).
      En plus les gens vont lire, ce qui est pire que pire.
      Je prie pour vous et je sors m’aérer...
      (Vous me direz quand la guerre est finie)

    • Ah oui, la bonne pub !

      C’est les rois du marketingue chez Article 11 ! Un de leurs papiers fait du bruit (enfin, un bruissement dans un certain milieu, disons)... Au lieu d’en profiter pour vendre plein de journaux de plus, ils mettent l’article polémique en question gratuitement en ligne. Comme ça tu peux critiquer sans centime débourser.

      Et puis, pour le livre, les « antis » l’achèteront pas et on peut penser que les « pros » guère plus... article dans A11 ou non.

      Mais bon, je vais pas te gâcher le plaisir de râler, cher Triste.



  • « Certains parmi nous s’offusquent de la teneur des critiques portées et de ce qu’ils voient comme une volonté de bâillonner un débat qui serait légitime. »

    C’est bien le problème.



  • Radio vosstanie vient de traiter très rapidement le cas du reac en question et d’autres « confus ».



  • mercredi 10 décembre 2014 à 16h43, par moz

    la technique du pot de yaourt et la seringue

    C’est vrai c’était le bon temps.
    Fallait demander à un copain qu’il se branle dans un pot, pas de vérification de son statut sérologique (Sida, Syphilis...) donc une fois l’injection faite tu pouvais juste espérer qu’il soit clean.
    Ensuite t’as intérêt à rester copain avec, parce que si il veux te faire chier il peut demander un test en paternité et les droits qui vont avec. Ce sera jamais ton gamin ni celui de ta femme et tu vivras avec une épée de Damoclés sur la tête jusqu’à la fin de tes jours.
    Alors entendre que la PMA avec don anonyme, gratuit, vérification du statut sérologique du donneur (le tout dans un hôpital public) représente une « aberration » pour Escudero ça prouve le peu de connaissance que peut avoir ce type de la réalité de la vie des lesbiennes dans ce pays.

    • vendredi 2 septembre 2016 à 10h51, par Le Meur

      Ah oui ? Mais alors tout ce que tu veux, c’est pouvoir te débarasser de l’Autre sexe ? Intéressant. Tu veux juste pouvoir dire à un enfant « nous sommes tes mères et tu n’as pas de père » ... Nier l’Autre (avec la caution de l’Etat depuis Taubira) engendre beaucoup de malaise (et ca en révèle). Le problème est que l’enfant saura un jour que tu lui as menti. Si c’est un garçon et que tu lui expliques que tu voulais ne pas entendre parler d’un père, je ne sais pas ce qu’il en déduira sur lui ...
      La question est presque plus claire depuis qu’Irène Théry a préconisé une filiation à l’un-seul (linceul ?) pour se débarassedr définitivement de l’Autre. C’est vraiment le retour à l’âge de la bactérie. C’est ça le Progrès ? En plus faire des individus atomisés ne peut que convenir à notre société industrielle et consumériste. Ca asseoit le Marché. Bravo la Gôche.
      Quand la Police du Politiquement Correct préconise de ne pas faire parler une personne qui argumente, le totalitarisme n’est pas loin.



  • mercredi 10 décembre 2014 à 16h52, par 1bal’tringue

    la critique des technologies comme outil non neutre n est pas nouvelle, et provient de divers horizons philosophiques.
    Si elle a pu etre un outil a une époque lors de campagnes d actions et mouvements (je pense aux action anti ogm non citoyennistes) elle se sclérose dans diverses chapelles a postures du must radicale.
    Cela fait déja un certain temps que dans diverses publications ,revues et bouquins etait repris le leitmotiv cher a théodore kaczynski(unabomber),que les revendications d égalité de droits émises par les groupes lgbt renforcaient l Etat et la domination.
    Et je passe sur les assertions concernant les habitant-es relégué-es en banlieue(traité-es de barbares dans certains opuscules de l encyclopédie des nuisances),bref de quoi réjouir la clique de la nouvelle droite (alain besnoit et consorts) profitant de ce travail prémaché.
    Alexis escudero oublie ou feint d oublier plusieurs choses :
    nous avons subi une vague de violence homophobe depuis plusieurs mois ou il était difficile de ne pas craquer devant le deversement de boue quotidienne.
    Les mouvements lesbiens sont toujours invisibilisés,au sein meme des lgbt,il serait judicieux de ne pas rajouter une couche en oubliant d ou l auteur vient et parle.
    Ce que je veux dire c est que parler comme un expert sur ce que vivent des gens sans subir personnellement les diverses discriminations est plus que limite.
    Quant au « conseil » de ne pas aller dans le milieu médical pour pratiquer l insémination , vers la fin de l article, la si c est pas du paternalisme,il faudrait m expliquer.
    Ce que je remarque en tous les cas c est comme l’écrivait justement jean pierre lecercle dans son ouvrage sur la « middle radicalité » paru a place d armes, c est qu il y a des parts de marché éditorial a se faire dans la critique des technologies, quitte a pratiquer la confusion (la je pense aux éditions l échappée et leur ouvrage collectif sur les penseurs radicaux ou un type proche d alain soral,charles robin, est publié).





  • Je connais 10 textes de Illitch, Ellul ou Bounan cent fois plus « scandaleux » que cet entretien !
    La mise en cause du glissement de la lutte pour l’égalité politique à la lutte pour un « égalitarisme » biologique relève du bon sens.
    En revanche, je reste toujours sceptique avec les arguments de « convivialité » du dernier paragraphe...

    En tout cas, bravo à A11 de ne pas se laisser intimider par les ayatollahs LGBT (= les djihaddistes roses ? hi hi hi).
    Mais est-il permis d’en rire ?...



  • article super illustré
    on pense au poème de Prévert

    Il est terrible
    le petit bruit de l’oeuf dur cassé sur un comptoir d’étain
    il est terrible ce bruit
    quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim
    elle est terrible aussi la tête de l’homme
    la tête de l’homme qui a faim
    quand il se regarde à six heures du matin
    dans la glace du grand magasin
    une tête couleur de poussière
    ce n’est pas sa tête pourtant qu’il regarde
    dans la vitrine de chez Potin
    il s’en fout de sa tête l’homme
    il n’y pense pas
    il songe
    il imagine une autre tête
    une tête de veau par exemple
    avec une sauce de vinaigre
    ou une tête de n’importe quoi qui se mange
    et il remue doucement la mâchoire
    doucement
    et il grince des dents doucement
    car le monde se paye sa tête
    et il ne peut rien contre ce monde
    et il compte sur ses doigts un deux trois
    un deux trois
    cela fait trois jours qu’il n’a pas mangé
    et il a beau se répéter depuis trois jours
    Ça ne peut pas durer
    ça dure
    trois jours
    trois nuits
    sans manger
    et derrière ce vitres
    ces pâtés ces bouteilles ces conserves
    poissons morts protégés par les boîtes
    boîtes protégées par les vitres
    vitres protégées par les flics
    flics protégés par la crainte
    que de barricades pour six malheureuses sardines..
    Un peu plus loin le bistrot
    café-crème et croissants chauds
    l’homme titube
    et dans l’intérieur de sa tête
    un brouillard de mots
    un brouillard de mots
    sardines à manger
    oeuf dur café-crème
    café arrosé rhum
    café-crème
    café-crème
    café-crime arrosé sang !...
    Un homme très estimé dans son quartier
    a été égorgé en plein jour
    l’assassin le vagabond lui a volé
    deux francs
    soit un café arrosé
    zéro franc soixante-dix
    deux tartines beurrées
    et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.

    Jacques Prévert

    • Très beau poème.
      Qui me rappelle que face à un groupe surréaliste empressé de suivre son gourou dans la condamnation confuse et phobique de l’homosexualité, seuls Prévert et Queneau avaient osé s’opposer.
      Tu lui fais injure en reprenant aujourd’hui un de ces textes, dans ce contexte.
      Ordure.

      • vois-tu je ne savais pas tout cela
        et d’ailleurs c’est plus sain.
        ( connasse)

      • @ Triste : On ne censure pas d’habitude, ici. Mais pour peu que tu fasses preuve d’un minimum de respect.

        En clair, le « ordure » parce que le mec cite Prévert, ben c’est mieux sans (en plus, pour une fois que B postait un commentaire compréhensible...).

        • Ah mais faites donc, s’il n’y a que ça qui vous écorche les yeux dans les commentaires postés depuis jours.

          Retirez « ordure » et laissez - au hasard - « ayatollahs LGBT (= les djihaddistes roses) ».

          Je trouve surprenant qu’un mot de 6 lettres soit plus problématique qu’un tsunami de boue promu dans vos pages.

          Et CE mec ne cite pas que Prévert. Ses commentaires incompréhensibles c’est du troll. Vous abandonnez le navire et nous laissez entre le marteau des *** et l’enclume des trolls.

          Quand j’ai ouvert ce bouquin il y a plusieurs mois, ce sont des années d’injures, de préjugés, de prophéties apocalytiques qui me sont revenues dans la gueule.

          Si c’est mon postillon qui vous incommode, vous avez mon adresse IP, vous pouvez la bloquer.

          *** (puisque les injures ne sont tolérés que dans un sens)

          • j’ai toujours su évoluer dans un milieu hostile avec des personnes de l’Unsa qui font semblant qu’on les a bousculées alors carrément, puisque c’est l’heure de l’apéro :

            mouahahah !

          • Bien sûr que non, on ne va pas bloquer ton adresse.

            Juste « ordure », je trouve ça un brin extrême. Disons que c’est un ressenti perso. D’autant plus si tu connais déjà B : c’est le plus gros troll à l’ouest du Pécos, y a pas moyen de trop le prendre au sérieux.

            Mais après, on laisse très généralement passer les insultes, dans un sens ou dans l’autre - et d’ailleurs, il y en a un paquet des tiennes sur l’autre billet, personne ne t’a demandé de comptes. J’ai juste réagi à celle-ci, mais en fait je repars aussi sec. Hop.

            • J’ai posté mes commentaires tardivement, après avoir lu 3 jours de posts. Mais visiblement, avant que j’apparaisse, c’était un débat gentillet autour du feu ?

              Je reprends - encore au hasard - un des commentaires :

              "Et quel rapport avec le fait que tu aies une bite et que tu te tapes des mecs ? Ca a l’air un peu obsessionnel cette division identitaire... flippant...
              On comprend que ça mène à des excès de violence autoritaires...« C’est ça ta »modération" ???

              Perso, j’ai eu au moins la politesse de prévenir (Genet toussa) : il est temps d’insulter les insulteurs.

              Puisque ça vous ennuie de prendre position, j’ai une astuce pour le prochain numéro : invitez LMPT pour parler violences policières. Vous sortirez qu’on vous prive d’un débat nécessaire sur les flics et qu’on est bien grossier avec les aminches versaillais.

              Surtout, dans trois mois, le printemps sera proche et les esprits plus guillerets.

              • "Et quel rapport avec le fait que tu aies une bite et que tu te tapes des mecs ? Ca a l’air un peu obsessionnel cette division identitaire... flippant...
                On comprend que ça mène à des excès de violence autoritaires...« C’est ça ta »modération«  ??? »

                Roh ! tu fais exprès ? Il t’a dit qu’il t’a pas modéré le professeur, t’as compris ? t’as pas eu de punition ! Alors t’excite pas, rassied toi et continue à suivre.
                C’est dingue comme ça marque l’école :D mouarf

              • @Triste : Étant donné que les pro-Escudero désertent vite le terrain de l’argumentation pour ne plus revendiquer qu’un certain droit à « l’humour » homophobe (cf. certains commentaires ici même), la prochaine serait plutôt une interview de Dieudonné Mbala Mbala, pour enrichir le « nécessaire débat » sur l’accaparement capitaliste, par exemple.

        • Donc les commentaires homophobes (cf. dada, juste au dessus, pour un exemple non exhaustif) ça va, mais traiter « d’ordure » un sale petit mec qui vient salir la lutte contre l’homophobie, pardon, mais c’est intolérable.

          Ordure c’est acceptable juste pour les patrons, c’est ça ?

          De plus en plus amer et déçu.

          GoG

      • Puisqu’il y en a qui citent Prévert, il y a une autre citation de lui qui peut s’appliquer sans difficulté à tout morceau choisi du livre ou d’interview d’Escudero :
        « Quand vous citez un texte con, n’oubliez pas le contexte. »

        • c’était pas une citation mais un poème.

          et ras le cul de la chasse à l’enfant !

          • jeudi 11 décembre 2014 à 07h14, par Martin Scriblerus

            La suffisance et l’arrogance en guise d’argument, c’est humainement très pesant, et l’efficace auquel on peut prétendre quand on n’a rien, ou si peu, à répondre sur le fond.
            Ce petit jeu dure déjà depuis quelques semaines.
            Mais intellectuellement, c’est en-dessous de tout.

            Effectivement, penser qu’à Article 11 ou dans la plupart des lieux et revues d’extrême gauche on était capable de porter un jugement sur une telle provocation politique était illusoire.

            Un type écrit 230 pages de mépris et de calomnies envers les luttes LGBT et féministes (leurs critiques des pouvoirs scientifiques et médicaux impliqués en sont par exemple complètement absentes, et pour cause : ces luttes sont fallacieusement présentées par lui comme irrémédiablement libérales, comme une promotion pure et simple de l’aliénation technologique, menant au délire transhumaniste : lequel, soit dit en passant, patauge dans le même fond de confusion quant à l’inné et l’acquis, même si c’est pour y apporter une réponse opposée à celle de nos anti-industriels. L’auteur y piétine joyeusement le féminisme radical, mais cela n’a pas d’importance, puisque les plus complaisants de ses lecteurs n’y voient goutte, n’ayant jamais vu dans le féminisme radical un objet théorico-pratique digne de la moindre espèce de considération), notre homme fait désormais la promo de son bébé.
            Il n’a pas besoin de venir répéter en entretien le plus offensif et ouvertement essentialiste d’un livre qui a, il le sait, à peine suscité la réaction qu’il méritait, et très peu en dehors de celleux qu’il agressait le plus violemment. Il doit au contraire s’y contenter des plus convenus de ses propos, de ceux susceptibles d’entraîner l’adhésion de son auditoire.

            Un provocateur apprend aussi à modérer a minima son propos et à éviter lorsqu’il le faut les plus grossières de ses assertions. L’« interview » à La décroissance, alors simple décalque du pire de la confusion intéressée de son argumentaire, date tout de même de quelques mois.
            Exposer en public les passages les plus embarrassants des « Crimes de l’égalité » serait aujourd’hui contre-productif.

            Un petit rappel ?

            « Inégaux par nature, les hommes et les femmes sont en revanche égaux par volonté politique », écrit dans le chapitre IV, « les crimes de l’égalité », notre critique radical pas-du-tout-essentialiste, pour finir le même paragraphe sur ceci : « L’égalité ne vise pas à abolir les différences biologiques entre les individus, elle en fait abstraction. C’est là que réside toute la beauté de l’idée, et des combats qui furent menés en son nom. »
            On admirera encore une fois le passage du prétendu constat de la naturalité des inégalités - avant de ne plus parler prudemment que de « différences », lorsqu’il en vient enfin à parler d’égalité ... politique, entendue ici comme une égalité en droit, construite, comme une égalité artificielle.
            Comme un pansement sur une jambe de bois.
            Autrement dit, notre anti-industriel qui affirme combattre bruyamment l’artificialisation en général, et celle de la reproduction en particulier, vient ici nous expliquer que l’inégalité est naturelle, et l’égalité un artifice. Que « différence biologique » et « Inégalité naturelle » signifient pour lui la même chose.
            Mais que les inégalisé-e-s soient rassuré-e-s sur ses intentions à leur endroit : c’est un bel artifice (alors que l’artificialisation de la reproduction est un artifice laid : à quoi avons nous échappé !), et heureusement pour elleux, les plus égaux sont des esthètes.
            Escudero parvient donc dans le même temps à affirmer le caractère irrémédiable, soi-disant fondé en nature des inégalités, et se dire « pour l’égalité ». Bien qu’il considère qu’hommes et femmes sont inégaux, il nous explique qu’il trouve tellement plus joli d’en faire abstraction, de faire seulement comme si !

            Notre critique radical pas-du-tout-essentialiste se contente de nous montrer fièrement qu’il est un essentialiste, mais heureusement pour nous, un essentialiste inconséquent.

            Et un essentialiste infoutu d’entendre la différence fondamentale que sa complaisance intellectuelle fait avec une pensée qui commence par remarquer que pas plus la notion d’égalité que celle d’inégalité ne nous ont jamais attendu, toutes prêtes, « dans la nature », et que la proposition « A et B diffèrent » se trouve ... différer grandement de « A et B ne sont pas égaux ».

            Inutile de revenir nous infliger cela, en effet.

            L’inconséquence ne suffira pas.

            D’autant plus que la part d’outrance dans l’injure, la haine viriliste, et la promotion de cette sorte de radicalité critique que constituent l’ignorance et l’inintelligence de la critique féministe, est parfaitement assumée par son partenaire PMO comme par leurs soutiens ici et ailleurs et que personne, au sein du microcosme anti-industriel, n’a émis le moindre soupçon de critique à l’égard de l’un ni de l’autre. On parle tout de même ici de l’auteur de « Ceci n’est pas une femme » (on semble affectionner particulièrement le surréalisme et son pauvre hétérosexisme, daté mais si rassurant, chez les amis d’Escudero).

            Les propos qui ont prétendu répondre aux arguments opposés à Escudero (Rappel sommaire et incomplet du contenu inacceptable de « La reproduction artificielle de l’humain » : La négation pure et simple des critiques LGBT ou féministes, la falsification des propos des féministes radicales par l’auteur, l’abus caractérisé de son privilège de dominant, etc.) illustrent à l’envi, et jusque dans la perte de contrôle - les posts délirants de « Martiniphobe » constituent certes un sommet du genre, mais d’autres que moi y ont eu semblable honneur - le refus de celui-ci et de ses amis de jamais reconnaître à aucun de leur contradicteur une telle qualité, et de se confronter à aucune critique. Le recours à l’inversion de réalité que constitue la pose de victime de « censure », de « maîtres à penser », de « bien pensants », etc. a été particulièrement bien illustré.

            Si l’on veut espérer « débattre » avec ces gens là, il faut au préalable taire les pratiques auxquelles l’auteur a eu recours, accepter la falsification de la critique féministe, l’abandon de tout questionnement sur l’essentialisme, le renoncement à la lutte contre les rapports de domination de genre. Alors, ils condescendront peut-être à discuter sans faire trop de vagues de pure critique anti-industrielle.
            Mais si l’on a le malheur de ne pas accepter l’effacement de ces problématiques, l’on est derechef traité en ennemi. L’hostilité montrée ici envers quiconque refuse cet effacement et ce mépris des féministes et LGBT n’est que la continuité de celle qui se manifeste tout au long de « La reproduction artificielle de l’humain », qui se donnait déjà à voir chez LeMeur, ou chez PMO du temps de son pachydermique « Eléphant irréfutable », et qui était déjà présente en germe dans le mépris hautain affiché par les anti-industriels envers toute autre forme de lutte il y a une quinzaine d’années.

            Les hommes hétéros, dans l’ensemble, se satisfont de répondre qu’eux ne voient pas le problème - le seul problème qu’ils se montrent et s’affirment capables de voir, c’est cette réaction décidément bien bruyante et sûrement déplacée de ces LGBT et féministes - et de quelques rares soutiens. L’auto-victimisation des dominants, c’est une histoire qui dure depuis quelques temps, déjà. PMO/Escudero et leurs défenseurs ne l’ont pas inventé.

            Comme il était prévisible, on peut constater qu’aucune question le moins du monde dérangeante n’avait donc été adressée par Article 11 à l’auteur - mais à cela, on commence à être habitué - pourtant qui plus est toujours acoquiné avec PMO, dont l’outrance dans la provocation masculiniste a versé dans le grotesque.

            Mais pour certains, tout ça, c’est de la littérature, voir de la poésie : c’est qu’ils se sentent tellement au-dessus des misérables qui ne goûtent pas les subtilités théorico-pratiques des privilèges de la posture de dominant.
            Prétendre faire une critique radicale des biotechnologies en présentant comme un « féminisme radical » imbécile à éreinter d’urgence, manches retroussées, avec des han ! de bûcheron, la pauvre bouillie essentialiste qu’ils parviennent à concevoir eux-mêmes, voilà qui constitue assurément un privilège.
            Les LGBT, intersexués, les femmes, elleux, et quelques autres dommages collatéraux de l’hétérosexisme, ne disposeront jamais d’un tel choix.
            Mais quand par-dessus le marché nos virilistes peuvent le faire en écrivant comme Gérard de Villiers, ils trouvent que c’est encore meilleur.

            • jeudi 11 décembre 2014 à 08h44, par Martin Scriblerus

              Je constate que même lorsqu’il donne l’apparence de lâcher du lest, c’est pour minimiser aussitôt l’ampleur de la tâche critique que nécessite la production d’une critique de la marchandisation de la reproduction qui se donne les moyens d’articuler les critiques anti-industrielles aux critiques féministes.
              Une tâche critique dont il se contentait de nier la possibilité comme la pertinence il y a six mois, laissant entendre que la critique féministe était au mieux un obstacle à la critique anti-industrielle, sinon son ennemie déclarée.

              « Des féministes comme l’historienne Ilana Löwy ont d’ailleurs exprimé ces critiques dès le début des années 2000, interrogeant la pertinence de ces évolutions en matière d’émancipation. Mais cette approche a depuis été délaissée. Une critique féministe de la marchandisation de la reproduction est à poursuivre. » écrit-il désormais. Cela change un peu, superficiellement.
              Car cette critique féministe se poursuit à un rythme qui en dit tout de même long sur la réalité des rapports de domination de genre, et l’hostilité à laquelle elle y est en butte. Ilana Lowÿ ne l’a pas « délaissée » (par exemple, Le numéro 56 de la revue les cahiers du genre, intitulé « Biotechnologies et travail reproductif - Une perspective transnationale » qui se présente ainsi : Le “travail reproductif” désigne ici l’ensemble des activités liées à la fabrication d’enfant par le biais des biotechnologies dans le contexte actuel de mondialisation. Ce numéro interroge sous cet angle les incidences des nouvelles techniques reproductives sur la vie des femmes et le système de genre., a paru en janvier 2014)

              Prétendre reprocher aux féministes de ne pas mener une critique de la marchandisation du vivant assez intensément ni avec assez d’assiduité, venant de l’auteur d’un ouvrage paru il y a six mois qui prétend trancher de la question non seulement sans leur demander leur avis, mais en plus en leur prêtant celui qui lui convient, voilà qui est assurément des plus savoureux.

              Le voici qui commence toutefois de reconnaître qu’elles ne l’avaient pas attendu pour en avoir un : et qui leur conseille paternellement de « poursuivre ».
              C’est là un progrès qui était tôt ou tard inévitable. Les faits sont têtus.
              On lui conseillera donc de poursuivre, lui aussi, - mais plus discrètement, à l’avenir -, ses découvertes de la réalité du féminisme.

              « Parler de ’’nature’’ impose d’opérer une clarification. Il faut en effet distinguer ce qui relève de l’inné, c’est-à-dire des déterminismes biologiques de la ’’Nature’’, et ce qui appartient à l’ordre naturel, fantasme réactionnaire qui légitime et ’’naturalise’’ les inégalités sociales. Une grande partie de la gauche confond ces deux conceptions. Pour critiquer le discours ’’naturaliste’’ de droite, elle prétend que la nature n’existe pas ou que l’émancipation passe par sa disparition. À l’en croire, on gagnerait en émancipation politique à chaque fois qu’on se libérerait d’une contrainte naturelle, biologique. Ça a certainement été le cas par le passé, mais dans le monde qui est le nôtre, capitaliste et technologique, l’émancipation vis-à-vis de la nature se paie d’une soumission encore plus grande. »

              Voilà qui mérite une critique sur le fond, que je n’ai pas le temps de rédiger plus maintenant, mais sur laquelle il faudra revenir, et d’autres le feront aussi peut-être ; parce que sous les apparences d’une clarification qui était plus que nécessaire, on fait ici à peine mieux que du sur-place.

              La déconstruction de la naturalisation de l’ordre social a mené à constater que ça n’est pas tant « la nature » qui n’existe pas - « la nature » est assurément une idée sur le monde qui existe, et on ne saurait rien penser ni faire sans partir du présupposé qu’il existe un monde dont on participe soi-même -, que la séparation, la distinction que nous prétendons établir entre une nature naturelle et un monde artificiel, qui constitue un présupposé calamiteux et une entrave à la pensée dont on a pu particulièrement apprécier les effets dans un ouvrage paru ce printemps.

              C’est une problématique qu’il va falloir songer à dépasser.

              Mais pour l’instant je crains que nous n’y atteignions pas.

              • jeudi 11 décembre 2014 à 13h20, par hug

                « n’ayant jamais vu dans le féminisme radical un objet théorico-pratique digne de la moindre espèce de considération »

                Effectivement, c’est une lutte identitaire,
                à traiter comme les autres,
                comme de la merde.

                Vous voulez chosifier nos existences
                Vous n’êtes pas beaucoup plus intéressant-e-es-ees-s-z qu’une pub danone.( c’est comme ca qu’on conjugue chez les polyglottes du sexe hein). Vous parlez avec quel organe déjà ?

                Et le terme de mendiant vous va plus qu’à ravir vous en avez fait une métaphysique. Qualificatif qui ne vous était pas directement adressé, mais qu’il est si facile de vous accoler parce-que vous n’avez besoin de personne pour vous étiqueter et vous mettre dans un sac.

                Enfin le degrés de victimisation au-quel vous parvenez à vous identifier trahit votre condition de fils à papa universitaire narcissique et pourri gâté.

                • jeudi 11 décembre 2014 à 14h52, par Samuel

                  Je remarque qu’à chaque fois que Martin Scriblerus porte des arguments de fond, on les esquive et on répond par de l’anathéme.
                  Voilà comment je comprends le débat en cours. Il est reproché à Escudero de modifier son discours selon les espaces, et si l’inteview - consensuel - ne pose guère de probléme à priori, ses critiques dénoncent son livre et ses positions précédentes. Il est reproché aussi au journal d’avoir opté pour l’interview promotionnel avec un droit de réponse différé, plutôt qu’un dossier fouillé avec contradiction auquel on aurait pu s’attendre.
                  Lorsqu’Escudero dénonce tout le mouvement LGBT comme avant-garde du transhumanisme, comment ne pas voir qu’il a un probléme avec le sujet, car qui peut croire à une sorte de lobby LGBT internationale en capacité d’influer réellement sur le cours des choses ? A mon sens, la question actuelle c’est la capacité du capitalisme à récupérer des pratiques et des théories afin de continuer à prospérer au niveau de sa reproduction. Il est clair que la PMA est un business déjà en cours, mais en quoi le mvt LGBT en est-il responsable ? Comme demandeur initial supposé ?
                  Pour finir, il n’y a pas que des universitaires qui s’intéressent à ces questions, une critique radicale du capitalisme est une critique de sa reproduction. La division sexuelle est certainement la matrice de notre aliénation politique et économique. Refuser à priori cette question, du moins d’en débattre, montre à quel point le mouvement libertaire se complait dans le réformisme, comme il y a presque dix ans lorsqu’ils dénonceaient les émeutes des cités comme étant apolitiques et consuméristes.

                  • jeudi 11 décembre 2014 à 15h18, par JBB

                    « Il est reproché aussi au journal d’avoir opté pour l’interview promotionnel avec un droit de réponse différé, plutôt qu’un dossier fouillé avec contradiction auquel on aurait pu s’attendre. »

                    Si tu as l’habitude de lire A11, tu sais forcément que nous ne faisons jamais de « dossier fouillé ». Et que les entretiens ont toujours la même forme - une petite intro puis deux pages de questions/réponses (sauf, exceptionnellement, quand l’entretien s’étale sur trois pages). Bref, on n’a rien choisi, on n’a pas opté pour, on a juste fait comme d’habitude.

                    « A mon sens, la question actuelle c’est la capacité du capitalisme à récupérer des pratiques et des théories afin de continuer à prospérer au niveau de sa reproduction. »

                    C’est exactement ce qui m’a intéressé dans cet entretien quand le copain qui l’a réalisé l’a fait tourner sur notre comité de rédac. Je trouve qu’il pose de bonnes questions. Mais je suis tout à fait prête à comprendre qu’il pose mal de bonnes questions, pour peu qu’on m’apporte des arguments de fond et qu’on ne se contente pas de me traiter de gros salopard.

                    « La division sexuelle est certainement la matrice de notre aliénation politique et économique. Refuser à priori cette question, du moins d’en débattre, montre à quel point le mouvement libertaire se complait dans le réformisme, comme il y a presque dix ans lorsqu’ils dénonceaient les émeutes des cités comme étant apolitiques et consuméristes. »

                    C’est un peu facile. Voire gonflé. Les commentaires sous ce billet ou le précédent me donnent pas franchement l’impression que c’est le mouvement libertaire qui refuse d’en parler. Nous, je veux dire : A11, on vient de se faire traiter pis que d’extrême-droite pour avoir justement essayé (maladroitement peut-être, c’est une autre question) d’en parler.

                    Quant à ta conclusion, je la trouve franchement de mauvaise foi. S’il y a bien eu quelques déporables saillies idiotes et réacs telles que tu les rapportes, elles ne correspondent en rien à la majeure partie des prises de position collectives ou individuelles de l’époque.

                    • jeudi 11 décembre 2014 à 16h13, par Samuel

                      On ne s’est pas compris. Si Escudero adapte son discours suivant les médias auxquels il s’adresse, comme certaines personnes le dénoncent, je trouve que l’interview brut est un peu légére, et c’est normal que des gens se sentent agressés. J’ai commencé mon message en disant que Martin Scriblerus avait une argumentation fouillée, aussi, je ne comprends pas pourquoi tu reviens sur le fait que tu te faisais agressé sur ce site. Ce n’est pas mon cas, et c’est la premiére fois que j’interviens.

                      Quant à ma conclusion, tu peux la trouver de mauvaise foi, mais c’est quasi l’ensemble de l’extréme gauche et des libertaires qui s’y rattachent qui ont eu des positions anti banlieues (SUD, FA, AL etc...).
                      Aprés voilà, je n’ai rien contre toi ni Article 11 (je suis abonné depuis le début), je me suis juste permis d’intervenir et de dire ce que j’en pensais, parce que j’ai débattu de cette question avec un ami qui était troublé par le débat sur le site.
                      C’est à vif, mais je pense que du bon va sortir de tout ça... A++

                      • jeudi 11 décembre 2014 à 17h18, par u

                        « Si tu as l’habitude de lire A11, tu sais forcément que nous ne faisons jamais de « dossier fouillé ». Et que les entretiens ont toujours la même forme - une petite intro puis deux pages de questions/réponses »

                        JBB, même si j’aime beaucoup ce journal et que je soutiens à 97 % votre initiative sur le sujet, je trouve que là n’est pas la question. Ce n’est pas parce que vous faites toujours ainsi que sur ce sujet vous deviez faire pareil.

                        Peut-être, en effet, aurait-il été préférable d’attendre le prochain numéro pour faire un truc plus « fouillé ». Perso je galère à essayer d’en comprendre tous les tenants et les aboutissants : c’est LE sujet de discussion à la maison depuis 4 jours !!!

                        Peut-être que vous auriez pu nous macher le travail en ajoutant un peu plus de contenu !

                        (hé ! rien de très reprochable, donc...)

                        • jeudi 11 décembre 2014 à 17h55, par JBB

                          @ Samuel : «  aussi, je ne comprends pas pourquoi tu reviens sur le fait que tu te faisais agressé sur ce site. Ce n’est pas mon cas, et c’est la premiére fois que j’interviens. »

                          On est tout à fait d’accord. Je ne parlais évidemment pas de toi, mais des deux fils de commentaires en général.

                          « mais c’est quasi l’ensemble de l’extréme gauche et des libertaires qui s’y rattachent qui ont eu des positions anti banlieues (SUD, FA, AL etc...). »

                          Si tu parles des orgas, sans doute. Mais pour moi, l’essentiel de la mouvance libertaire, qu’il s’agisse des idées ou des gens, se situe en-dehors des orgas. En l’espèce, s’agissant des textes sur le sujet produits dans les revues, sur les sites ou dans les livres relevant de cette mouvance, ou des positions émises par tous les gens que je connais, je n’ai rien entendu ou lu s’approchant de ce que tu dénonces (à l’exception des orgas, donc).

                          « C’est à vif, mais je pense que du bon va sortir de tout ça... »

                          J’espère, en tout cas.

                          @ u : « Ce n’est pas parce que vous faites toujours ainsi que sur ce sujet vous deviez faire pareil. »

                          On est - là-aussi - tout à fait d’accord. Je précisais juste qu’il n’y avait pas malice particulière à avoir présenté l’entretien ainsi.

                          Il ne faut pas oublier non plus que l’entretien débutait sur la mention des divergences qu’il avait soulevées chez nous (et non pas sur la question pro ou anti-Escudero, mais sur la question pro ou anti-publication). Et il était précisé qu’une contradiction lui serait apportée dans le prochain numéro.

                          Bref, on a à la fois tenu et pas tenu compte de la spécificité de ce sujet. Et on l’a fait à notre manière, sans doute pas toujours la meilleure. C’est-à-dire avec ces éléments qu’on retrouve à chaque fois qu’on prépare un numéro - un mélange de collectif et de très perso, de précipitation et de réflexion, de pas de côté et de bille en tête.

                          « Peut-être, en effet, aurait-il été préférable d’attendre le prochain numéro pour faire un truc plus « fouillé ». Perso je galère à essayer d’en comprendre tous les tenants et les aboutissants : c’est LE sujet de discussion à la maison depuis 4 jours !!! »

                           :-)

                          (Et en effet, oui : sur ce coup, on aurait dû sans doute attendre le prochain numéro pour tout publier d’un coup. Mais je pense que ça n’aurait pas changé grand-chose : on nous aurait reproché de faire du « cinq mn pour Hitler, cinq mn pour les juifs », et la publication de l’entretien avec Escudero aurait de toute façon suscité de très vives critiques.)

                          @ Judy Squires : tu imagines bien que je ne pensais pas à toi quand j’ai écrit ceci. Au contraire : tes interventions sont précieuses et sacrément réfléchies (à l’image, entre autres, de celles de GoG ou de Martin Scriblerius).

                          Après, reconnais que c’est loin d’être totalement partagé. Y a un paquet de gens qui nous sont tombés dessus en nous traitant de facho ou en nous demandant si on allait maintenant interviewer Soral, et - de façon générale - en essuyant avec beaucoup de mépris leurs souliers boueux sur le paillasson A11 (et sur tout ce qu’on a produit depuis six ans). A titre général, je trouve ça navrant ; à titre personnel, ça me tue.

                          • vendredi 12 décembre 2014 à 00h21, par a

                            ça te tue ? Je te trouve bien gentil avec qui t’insulte. Vraiment !
                            Vous avez eu raison de publier ce texte et n’avez pas à vous en excuser. Cela vous vaut des ennemis ? Assumez le un peu plus crânement, que diable !
                            Je remarque que tu ne réponds rien à ceux qui vous soutiennent comme Karib mais que tu sembles implorer le pardon des lecteurs de mauvaise foi qui pratiquent l’amalgame.
                            Moi, c’est cela qui me tue.

                        • vendredi 26 décembre 2014 à 22h23, par Elsa

                          Et si on arrêtait plutôt d’attendre qu’on nous mâche le travail et qu’on se prenne un peu par la main, qu’on prenne le temps de lire l’auteur de l’ouvrage tant critiqué pour se faire sa propre opinion (profitons-en aussi pour en lire d’autres ça rendra un peu moins fadasses nos échanges sur le net). Enfin si cela est encore possible, au vu de toute la « propagande » mise en place pour déformer les propos de l’auteur.

                          Autre chose : Si l’auteur exprime différemment ses propos dans le livre par rapport aux interviews c’est peut-être qu’il constate avec grand désarroi à quel point certains individus n’ont pas compris ce livre, sont complètement paranos (car parfois on est davantage dans l’affect que dans le politique), « illettrés », voir pour certains fins stratèges...

                          Force est de constater que pour un livre dont on ne doit pas débattre il est évident ici - comme sur d’autres blogs - que nous passons bien du temps à en parler. Ce qui est regrettable c’est que ce débat ait lieu sur la toile : pauvreté des argumentations, désinformation, quiproquos, et j’en passe.

                          Sinon, quand aurons-nous la chance de lire un véritable article de fond qui répondrait honnêtement et intelligemment au livre « La reproduction artificielle de l’humain » reprenant paragraphes après paragraphes toutes les soit-disant choses immondes dites par l’auteur ?

                    • jeudi 11 décembre 2014 à 17h26, par Judy Squires

                      Je reconnais faire preuve d’une subtile ingénuité, mais il ne me semble pas que « A11, on vient de se faire traiter pis que d’extrême-droite pour avoir justement essayé (maladroitement peut-être, c’est une autre question) d’en parler. », lorsque « en » désigne la critique des rapports sociaux de sexe, qui est précisément évacuée par Escudero. C’est précisément le reproche qui est adressé à son travail et à ses interventions, alors je crois bon de ne pas la faire complètement à l’envers. Ou alors c’est une stratégie politique à deux bandes, qui consiste pour aborder un enjeu remarquablement ignoré (ou travesti) dans les espaces/milieux/groupes libertaire, à faire intervenir quelqu’un dont les positions reposent sur des falsifications grossières en la matière, pour permettre in fine d’en causer sérieusement. Pourquoi pas mais il est difficile d’y croire, et la stratégie paraît périlleuse (et peut-être pas tant pour vous que pour celles qui précisément sont la cible du galimatia infra-heideggerien d’Escudero).

                      • jeudi 11 décembre 2014 à 18h02, par JBB

                        Mauvais manip, je t’ai répondu juste au-dessus.

                        Et j’ajoute à ma réponse, aussi :

                        « Ou alors c’est une stratégie politique à deux bandes, qui consiste pour aborder un enjeu remarquablement ignoré (ou travesti) dans les espaces/milieux/groupes libertaire, à faire intervenir quelqu’un dont les positions reposent sur des falsifications grossières en la matière, pour permettre in fine d’en causer sérieusement »

                        On n’a pas de stratégie - on est beaucoup trop foutraques pour ça. On a réellement un modèle particulier, où chacun bosse sur ses sujets persos dans son coin tout en participant quand même (et surtout parce qu’on se connaît bien et qu’on se respecte profondémment) à) la création d’un objet collectif - ça se vient bien dans le chemin du fer du journal : il y a un fil général, ou en tout cas nous on le perçoit, mais ça passe quand même beaucoup du coq à l’âne.

                        Bref, on n’a jamais eu de stratégie. Autre que celle-ci : parier sur l’intelligence de celles et ceux qui écrivent, de celles et ceux qui lisent. Je ne dis pas que ça a forcément marché sur ce coup, hein. Mais peut-être qu’à terme, ça permettra d’avancer « sérieusement » sur le sujet.

      • Y.C. « J’ai contacté Jacqueline Laurent - grâce à Francis Lemarque - et Claudy Carter, qui comptèrent énormément pour Prévert. Leurs souvenirs me furent précieux. Je me suis aperçu que Jacques Prévert était un grand amateur de femmes. C’est l’un des faits qui m’ont le plus étonné en travaillant sa biographie. Une jeune fille de seize ans était consommable immédiatement pour lui, on le sait sans doute assez peu ! Comme Raymond Queneau, il aimait les filles bien vertes. »
        Yves Courrière « Jacques Prévert En vérité »



  • On aura aussi noté que la citation choisie comme titre de l’article est d’abord une insulte, qui traite de « mendiants du capitalisme » ceux/celles qui réclament l’égalité d’accès aux techniques médicales, au-delà même de la PMA.

    • mercredi 10 décembre 2014 à 23h37, par RastaPopoulos

      Alors là, pour le coup, absolument pas : car les homos sans problèmes médicaux n’ont absolument rien de « détruit ». Ce qui signifie que sa phrase s’applique absolument clairement aux gens stériles, donc pas du tout aux homos qui demandent l’extension de la PMA, mais à celleux qui peuvent d’ors et déjà en bénéficier (« PMA pour personne », étant bien le leitmotiv).

      • Mais qui « mendie » quelque chose ? Les couples stériles, qui peuvent déjà bénéficier de la PMA ? Allons donc !

        • Ben oui, je ne saisis pas ce qu’il y a de bizarre sur ce point.

          La PMA est une des techniques complexes issues de l’élevage industrielle, indissociable du capitalisme. Donc oui, après l’augmentation de stérilités due à des conséquences du capitalisme industriel, on mendie aux mêmes les solutions. Comme le pollueur qui se fait spécialiste en dépollution. C’est à mon humble avis ce que signifie cette phrase.

          • Conseils pour l’homme

            Pour atteindre une bonne qualité du sperme, respectez le plan suivant dans votre vie quotidienne :
            – Dormez suffisament
            – Arrêtez de fumer et/ou de consommer des drogues
            – Renoncez à la consommation excessive de café et d’alcool
            – Protégez-vous contre les substances pernicieuses sur votre lieu de travail, p.ex. les produits chimiques, pesticides etc.
            – Évitez des situations stressantes dans votre vie quotidienne
            – Ayez assez d’activité physique
            – Protégez vos testicules contre l’hyperthermie (évitez les pantalons et sous-vêtements trop justes, évitez d’aller au sauna trop souvent ainsi que de prendre fréquemment des bains chauds.
            – Ne mettez pas votre cellulaire dans la poche du pantalon (influence négative possible par rayonnement de fréquence courte).
            Cela s’applique également à l’ordinateur portable sur les genoux
            – Il est recommandé de faire l’amour régulièrement - les éjaculations fréquentes peuvent améliorer le spermogramme
            – Une éjaculation tous les deux ou trois jours est considérée comme bénéfique pour la qualité du sperme.

            (http://www.fertilovit.com/fr-fr/kin...)



  • jeudi 11 décembre 2014 à 00h47, par C

    Et puis sinon y a Reporterre qui interviewe Tugdual Derville... Du coup Villepin dans le Diplo, c’est devenu peanut (http://vendeursesdehaine.yagg.com/2...)

    • jeudi 11 décembre 2014 à 07h28, par Martin Scriblerus

      La conception dominante, qui divise le monde en « nature » et « artifice », qui prétend séparer les humains, leurs actes et leur conscience, sinon entièrement du moins en partie de l’ensemble des conditions matérielles dont ellils participent - l’essentiel du débat disputant d’où faire passer la frontière -, semble bien être le coin pourri de la critique anti-industrielle comme de l’écologie radicale.

      • jeudi 11 décembre 2014 à 08h59, par B

        l’idée essentielle de la personne interrogée est de tout
        mettre sur le dos de la gauche marxiste.

        c’est toi laurel c’est moi Hardy c’est toi le gros et moi le petit



  • quant au petit jeu de Triste,
    il consiste à créer des barbares pour désigner un peu plus celui qu’on a le droit d’exploiter :
    les prolétaires au premier rang !



  • Je suis un poète
    Et je ne vous embrasse pas
    Mais je vous invite
    Au bal des obscurs
    Des petits voleurs
    Des veines bleues, des basanés
    À Fleury-Mérogis
    À la Santé et aux Baumettes
    Ouvrez les prisons !
    Elles nous tuent



  • Après lecture de certains des commentaires de ce site, mais aussi des autres, quelques réflexions :

    1° Tout d’abord, contrairement à ce qui est prétendu, Escudero ne s’attaque pas aux homosexuels et aux lesbiennes. Le livre promeut l’adoption par les homosexuels, et n’est pas contre le mariage. Par contre il attaque certaines positions politiques qui sont celles du PS, des Verts, des banques de sperme et des chercheurs en génétique, et reprises par certains groupes prétendument libertaires. En ce sens, le traiter d’homophobe est de la calomnie.

    2° Ces positions sont celles de l’intégration au modèle bourgeois : mariage républicain et « droit à l’enfant » ! Où sont les groupes féministes et homosexuels des années 70 qui envoyaient chier la famille, l’exclusivité, la propriété ?

    3° L’autre position politique, mais souvent oubliée par ces groupes, c’est celle d’appuyer la marchandisation des processus biologiques (je ne dis pas « nature », paraît que c’est proscrit) ; d’accélérer le processus de sélection génétique (force physique, intelligence, maladies) qui créera une humanité adaptée aux besoins du capitalisme ; de s’en remettre à la bureaucratie pour gérer nos affaires courantes et affectives (de l’amour à la procréation) plutôt que d’essayer de tisser des complicités et des nouvelles façons d’aimer. De tout cela, il n’est pas question dans ce forum. Pourquoi ?

    4° En effet, le débat a ses limites. Tous ces gens qui traînent dans la boue les critiques de la PMA (homophobes, réactionnaires, et j’en oublie) sont en fait pour la PMA. Ou alors, plutôt que de réclamer « La PMA pour personne », ils préfèrent se taire. Pourquoi ?

    5° Est-ce que les personnes qui prennent la parole ici pourraient annoncer d’où ils parlent. Pas de façon identitaire, on s’en tape, mais leur position politique sur la question. Car le débat politique se déplace sur l’identité des personnes (universitaire ? blanc ? hétéro ou homo ?) C’est pratique pour éviter le débat, mais assez réactionnaire en ce que ça nie le fait d’avoir une pensée propre, de ne pas être le ventriloque de son sexe.

    6° En conclusion, je trouve que les arguments et procédés en faveur de la PMA sont certes autoritaires, mais c’est de bonne guerre en politique, mais surtout réactionnaires - dans le sens contre l’émancipation sociale.

    • 1. Non, c’est sur il ne trouve la PMA discutable que depuis qu’elle a été mise en avant lors de la manif pour tous. Alors il est pas homophobe nonononononon, il est juste distrait avant il avait pas vu.

      2. contractuellement je suis obligé de répondre « dans ton cul » (ha l’humour des djihadistes roses). Ils existent toujours, ils sont toujours ultra-minoritaires et ce sont eux qui viennent chercher des noises à Escudero. Jusqu’à preuve du contraire c’est pas osez le féminisme ou homosexualité et socialisme qui sont venus emmerder Escudero, mais bien des groupes libertaires.

      3.C’est quoi les nouvelles complicités ? La fameuse PMA artisanale : seringue et pot de yaourt. j’en ai déjà parlé plus haut je vais pas le refaire, mais faut vraiment être à 1000km du problème pour mettre ça en avant.

      4. je comprends pas le problème. Je suis pour la PMA pour tous et je pense que vouloir en limiter l’accès en fonction de l’orientation sexuelle des gens est une forme de discrimination qui s’appelle de l’homophobie.

      5. Ba non on s’en tape pas de la position identitaire des gens. Ça ne suffit pas à valider un argument mais lorsque tu te rends compte que dans un débat sur la PMA les gens qui soutiennent Escudero sont majoritairement des petits mâles hétérosexuelles et ceux d’en face plutôt des LGBT tu peux être amené à te poser des questions et à retravailler tes arguments. C’est comme un débat sur le racisme, les racisés ont pas forcément raisons mais si dans mon groupe je me retrouve avec une position partagée que par des blancs et rejetés par les racisés je vais me poser des questions.

      6. c’est une jolie phrase, je ne sais pas ce qu’elle veut dire. Tu utilises le même générateur automatique que le comité invisible ?

      • Moz, quel est ce 6e sens qui te permet d’identifier la sexualité de celles ou ceux qui interviennent ici ?

      • 1. Contrairement à Escudero, LMPT est contre la PMA pour les seuls homosexuels. Quant au fait qu’il aurait fallu la critiquer il y a trente ans, ok, mais le gars n’était pas né.

        2. Dire que la CGA & Cie sont les descendants du FHAR et des gouines rouges, c’est à se pisser dessus : « Si les homosexuels se bornent à revendiquer leur liberté, cette demande seule ne sera pas révolutionnaire et on peut imaginer qu’elle entrera un jour dans le champ de la récupération par la bourgeoisie et du réformisme. Ce serait aussi absurde que de vouloir aller vivre dans une île homosexuelle libre, en abandonnant le combat contre l’exploitation économique et l’illégitimité des structures bourgeoises » (FHAR, Tout, 23 avril 1971).

        3. Quel défaitisme. L’Etat et le capitalisme bio-technologique répondront à tous vos souhaits de consommateurs. Il ne vous en coûtera que votre autonomie et la thune suffisante pour payer avocats, matières premières génétiques, et l’exploitation des mères porteuses du tiers-monde (mais on sort du débat sur la PMA).

        4. Qui, ici, a dit vouloir limiter la PMA à une certaine catégorie ? « La PMA pour personne », c’est pas compliqué à comprendre.

        5. Les premières personnes concernées n’ont pas la parole puisqu’elles ne sont pas encore nées. Ce sont elles qui vivront dans une société où à leur domination économique s’ajoutera celle d’une domination génétique par une caste sélectionnée et augmentée. Bienvenue à Gattaca ou dans Le Meilleur des mondes.

        6° Je ne vois pas de quoi vous parlez.



  • Avoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesen­fantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoir­­­­­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesnefants­avoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoir­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfants­­­­avoir­­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfants­­­­avoir­­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfants­­­­avoir­­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfants­­­­avoir­­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfants­­­­avoir­­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfants­­­­avoir­­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfants­­­­avoir­­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfants­­­­avoir­­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfants­­­­avoir­­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfants­­­­avoir­­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsvavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdese­nfantsavoirdesen­­­­fantsavoir­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfants­­­­avoir­­desenfantsavoirdesenfantsavoirdesenfants.........................................



  • @ Andrew Niccol
    1. Escudero est homophobe. Tu peux toujours faire des prouts dans ton kimono et rouler des yeux en affirmant qu’il s’agit d’une calomnie, l’attribut lui va comme un gant. Faire une définition confuse et totalitaire du bon homosexuel, du bon transexuel, de la bonne femme reproductrice quand on est un mec hétéro, ça porte plusieurs noms, dont celui-ci. Et tant mieux si tu le juges infamant.
    Ecrire tout un bouquin là-dessus, en se planquant derrière des prophéties apocalyptiques (visées eugénistes, avenir de l’humanité), c’est digne de Christian Vanneste.
    Accuser ensuite celles et ceux qu’on attaque si violemment d’hystériser le “débat”, ben là, je n’ai même plus de mot.
    2. “Où sont les groupes homosexuels des années 70 qui envoyaient chier la famille, l’exclusivité, la propriété ?”
    Une vaste épidémie mondiale les a emporté, tu te souviens ? Cette épidémie pour laquelle il a fallu inventer de nouvelles formes de luttes et de solidarité, au milieu des deuils, de la panique, du rejet, de la stigmatisation violente ? Tu es bien culoté de les convoquer aujourd’hui pour servir ta soupe. Envoyer chier la famille, oui, sans doute, mais c’est mieux d’avoir le choix. Quelques grandes gueules vaniteuses ont cru malins de se dire au-dessus du droit au marriage, mais il faut être sacrément con pour imaginer que la plupart de celles et ceux qui se sont battus pour cette loi bancale le faisait pour se marier un jour. C’est le principe même d’une démocratie de contestation qui était en oeuvre : ce qui n’enlève rien à personne est un droit et doit être reconnu comme tel. Je note que ta solidarité a manqué, au nom du snobisme militant de la hiérarchie des luttes. Les LGBTI n’ont pas été dupes de leur instrumentalisation politique. “Le mariage, vite !” pour passer aux vraies questions propres au LGBTI dont la santé, la précarité, l’école…
     × La famille ? De quelle famille tu parles ? Tu ne peux pas nous foutre la paix là-dessus ? Ca t’enlève quoi qu’on se soit battu pour un droit au mariage ?
     × L’exclusivité ? Mais tu en sais quoi ? Tu ne m’as pas l’air d’être un spécialiste des sexualités contemporaines…
     × La propriété ? Quel culot quand la plupart des femmes célibataires, des gouines, des trans et des pédés sont enlisés dans la précarité.

    3. Donc “ces groupes” oublieraient - et donc seraient directement complices - d’un grand dessein eugéniste ? De soumettre l’humanité entière aux Etats et aux forces capitalistes ? Ben tiens, il fallait bien des coupables idéaux, des “fossoyeurs-de-l’humanité-telle-qu’on-la-connait”.
    Je te rappelle – un seul exemple – qu’on se bat actuellement contre les labos pour que nos potes ne crèvent pas du VHC. Pour que Sanofi reprenne la production de son médoc contre la syphilis.
    Oui, on “quémande” aux Etats, aux organisations, aux groupes privés : pour sauver notre peau. Mais on serait dupes et complices de la course aux profits ? Seuls 10% du budget des labos sont consacrés à la recherche, le reste c’est du marketing (bref, en passant, rien d’inaccessible pour un autre type d’organisation sociale). Vouloir peser sur les labos et sur les Etats, ça n’a rien à voir avec être dupes du capitalisme. On sait juste que quand on cherche, on trouve, et qu’on sauve nos courtes vies.
    Et enfin, oui, on a lu assez de SF pour bien flipper de l’avenir. Ce n’est pas pour ça qu’on va accepter les salades de Ron Hubbard. Ou d’Escudero

    4. Il n’y a pas d’un côté le pot de yahourt et de l’autre la PMA. La PMA recouvre des réalités techniques et juridiques qu’Escudero survole, caricature, invente.
    Un pot de yahourt + un contrat + un médecin, on peut déjà appeler ça une PMA.
    Le rejet d’Escudero, ce n’est pas la défense ou le rejet du “truc” qu’il appelle PMA et qu’il farde de 1000 maux. C’est son confusionnisme et son discours sexiste qui sont insupportables.

    5. Tu en appeller aux glorieux homos des années 70 et tu demandes à la génération actuelle de fermer sa gueule ?
    Oui je parle en tant qu’homo, j’en suis fier et je ne vais pas le taire parce que des guignols veulent débattre avec de purs esprits. L’expo Exhibit B, ça te parle ? On a bien vu la gueule du débat quand les types comme toi décident de ce qu’il convient de laisser au vestiaire avant de débattre. La notion de communauté a évolué depuis les années 70, hein.
    Celui qui est le ventriloque lourdingue de son sexe, c’est Escudero, personne d’autre.

    6. (Prend une voix de prophète) Je suis Alexis Escudero et j’affirme que l’autoritarisme sera la vague émancipatrice. Pluie de sperme. Rideau. Fin de la blague.

    • Est-ce qu’on peut lancer un sujet sans se voir désintégrer illico presto ?
      Voila ce qui me préoccupe : le fameux don de sperme, notamment son côté anonyme. Est-ce qu’on peut considérer qu’un don sperme équivaut à un don de sang par exemple ? J’ai sondé quelques mecs autour de moi, je n’ai eu droit qu’à des haussements de sourcils hésitants. Beuh... heu... Je peux réfléchir une minute...
      A plus de 40 balais, j’ai eu à faire quelque recherche concernant mon père biologique, on m’aurait dit que tout ça était impossible pour des raisons juridiques, je pense que je serai encore au fond d’un gros trou dépressif. Du coup je me demande, cette obsession à vouloir croiser le regard de mon paternel spermatique est-elle la conséquence de mon déviationnisme « naturaliste » ? Est-on sûr que tous ces marmots à venir qui ne pourront pas remonter le cours de leur filiation biologique ne vont pas en souffrir ? Le fait même de poser cette question fait-il de moi une courroie de transmission de la Manif pour tous ?

    • je crois comprendre pourquoi tu dis que Escudero est homophobe :

      il pense pas comme Delanoë que pour être un bon socialiste, il faut être un bon manager.

      patriarkaaaaaaaaaaaaaaa !



  • Merci aux camarades d’Article XI d’avoir mis en ligne cet excellent article d’Alexis Escudero. Car le traiter de « sexiste » ou « d’homophobe » est risible.
    Dans ce court passage, il va peut-être un peu vite avec cette histoire de pot de yaourt, mais il faudrait lire le reste du livre pour se faire une opinion. De toute façon, quitte à faire hurler les glapisseurs de la ligne juste, il affirme être favorable à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels !
    Pour le reste, ses positions sont pertinentes et solidement étayées. Et les fleuves d’arguments contre lui se résument, une fois réduits à l’essentiel, à un catalogue d’injures.
    Décidément, il est bien difficile face à des écorchés vifs coulés dans leurs certitudes d’accepter qu’on ait des avis ou des analyses différents des leurs : on est immédiatement parqué dans les rangs de la manif pour tous et traité de fasciste, d’homophobe, de misogyne, etc.

    Tout cela est affligeant. Merci encore au comité de rédaction d’Article XI d’avoir résisté aux intimidations et d’avoir choisi le camp de la réflexion face à l’interdiction de penser.

    Visiblement, chez certains « libertaires » (rires dans la salle) la liberté s’arrête à leur propre vision du monde.
    On n’est pas sortis de l’auberge !



  • Escudero parle de Biotexcom (chap 2 - p7 du pdf).

    Voilà un extrait du site :

    " INFRTILITÉ N’EST PLUS UN VERDICT

    Félicitations

    Le personnel de BioTexCom adresse ses plus chaleureuses félicitations à sa patiente, originaire de Suisse qui a accouché de jumeaux à l’âge de 66 ans !

    D’abord, consciente de son âge, la cliente voulait recourir à une mère porteuse. La loi ukrainienne n’autorisant pas les célibataires à y accéder, elle a dû arrêter son choix sur le programme de don d’ovocytes et a bénéficié de la formule « Succès garanti » permettant d’effectuer plusieurs fiv avec les ovules d’une donneuse et d’être remboursée à 100% si la grossesse ne débute pas au bout de la dernière tentative.



  • Manifestement les propos d’Escudero suscitent du débat. C’est à dire que tout le monde n’est pas d’accord sur leur pertinence, leur angle, leurs sous-entendus, leur position, leurs arguments, leur interprétation.

    Manifestement, si ça suscite du débat il faut en parler. Il faut un « lieu » pour confronter les réactions et les analyses provoquées par son discours. Que ce soit pour en conclure qu’Escudero est homophobe et mysogine, et/ou qu’il y a un problème avec le DPI, et/ou s’interroger sur les influences réactionnaires dans l’écologie politique, et/ou déterminer dans quelle période politique nous sommes, et quelles sont les formes de lutte et de discours adaptés, etc.

    A ma connaissance, Internet et ses forums n’est pas un bon endroit pour discuter. C’est un pis-aller, mais les discussions intéressantes ont lieu en chair et en os. On en vient moins rapidement aux alters-points Godwin (ayatollahs LGTBT, homophobes,...) et les positions peuvent un peu plus bouger.

    Je pense donc qu’il faut maintenant trouver des espaces pour discuter de ça. Avec ou sans Escudero (qui a je pense pour ma part des choses intéressantes à dire, mais si certains ont voient en lui un Méchant et de discuter sans lui, et bien, quel est le problème ?).

    Mais bon, là ça se corse, parce que ce sont des débats compliqués. A la fois intimes et philosophiques. Qu’il faut aborder avec confiance et intérêt. Pour l’instant on en est loin. Je vous renvoie à mon analyse qui date d’un mois et demi http://grenoble.indymedia.org/2014-...,40968, sur la difficulté du mouvement libertaire à discuter et à affronter les clivages.

    Comment on fait avec toutes ces questions, maintenant ? Et, vu la vigueur et le nombre des réactions, je ne pense pas qu’on puisse tout mettre sur le dos d’Escudero. Il met à jour des clivages pré-existants qui seraient venus au jour tôt ou tard (ou qui auraient pourri petit à petit). Collons-nous dons à ces discussions. Mais le mouvement libertaire a-t-il encore cette capacité de débattre (selon des formes à inventer) ? Et comment fait-on pour sortir par le haut de tous ces questionnements ? Politiquement, humainement, au niveau de la confiance etc.

    • Et parmi les débats suscités, les questions de la fuite en avant technologique, de l’autonomie par rapports aux experts (médecins compris), de l’articulation entre les différentes luttes, de savoir dans quel mesure un point de vue universel est-il possible/souhaitable, de l’influence réel du transhumanisme et de Google sur os vies...

      Personnellement ça m’embêterait que Escudero joue le rôle de bouc émissaire dans tout ça (Tuer le messager qui apporte de mauvaises nouvelles). Mais, je le redis, si des gens s’emparent de ces questions et les reformulent (et y répondent) sans lui, ben, tant mieux. On est hélas en train de lui attribuer ce mauvais rôle.



  • Bonjour à tous,

    Je suis en train de lire le livre d’Escudero avec beaucoup d’intérêt et d’attention, vu le scandale qu’il suscite.
    J’y trouve, au moins dans les 120 premières pages, une dénonciation argumentée et illustrée de ce que le capitalisme et l’idéologie libérale ont pu produire de pire. Le meilleur des mondes serait donc sous nos pieds.

    Car non, nous ne sommes plus dans la « prophétie » d’un possible eugénisme, d’un marché juteux de la procréation qui ne profite qu’aux riches, nous nageons en plein dedans. Et concernant la GPA, le passage sur les conditions de vie des mères porteuses en Inde a de quoi faire hurler. C’est étonnant que personne n’en parle sur ce forum d’ailleurs, ou alors ça m’a échappé.

    Je vous conseille la lecture d’un article sur ce sujet de la GPA en Inde : http://www.slate.fr/monde/84135/gpa-inde

    Merci Article 11, comme d’autres journaux, d’ouvrir le débat dans nos sphères militantes de gauche et/ou libertaires. Il est grand temps que nous prenions le temps d’y réfléchir, si possible, ensemble, avec les LGBT et non pas contre.

    C’est un sujet de réflexion profondément humain, social, politique et féministe.

    Bien à vous,
    Catherine.

    • Oui, tu as raison Catherine,* je me suis fait la même réfexion après la lecture de la moitié du bouquin d’Escudero.

      Si l’on retire ce que certains (peut-être à raison) estiment être de la lesbophobie, etc., que fait-on des faits que l’auteur rapporte ?

      * c’est toujours délicat d’être d’accord avec quelqu’un, parfois on rajoute des choses que l’autre ne voulait pas dire...



  • Re-bonjour,

    Je viens de le finir, ce fameux livre sujet à tant de polémiques. J’attendais la fin avec impatience, me demandant quelles horreurs homo/lesbophobes j’allais découvrir. J’ai refermé le bouquin sans y trouver la moindre trace de haine contre les lesbiennes ou les homos ou les trans ou les bi. Alors peut-être suis-je aveugle, illettrée, il faudra qu’on m’explique. Il doit me manquer un bac+5 en étude des genres.
    En tout cas, sur l’essentiel, Escudero est limpide. Sa critique est radicale et assumée. Pas de PMA ni de GPA pour les hétéros, ni pour les homos. Evidemment, ça se discute. Mais c’est une base pour un débat, non ? Il est contre la reproduction artificielle de l’humain, point barre.
    Son approche n’est pas essentialiste, elle questionne l’anti-essentialisme pur et dur, qui en est le miroir inversé, hors de toute mesure. Et c’est très bien expliqué, pour le coup. Il interroge le fait qu’on ne soit peut-être pas « que culture ». C’est homophobe ça comme posture ?
    Désolée, je suis sans doute naïve, mais je ne comprends pas l’emportement incroyable suscité par ses prises de positions. Les « connard abject » et autres « ordures », « réacs », « soraliens » disséminés sur ce flot de commentaires.

    Ah pour finir sur du fond, une citation recensée dans le livre, de Pierre Bergé, multimillionnaire coproprio du groupe Le Monde : « Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l’adoption. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? »

    Elles sont où, là, les féministes ? On ne les a pas entendues sur cette remarquable sortie d’un homme qui a vachement dû louer ses bras pour travailler. Ne parlons pas de sa bedaine d’homme rassasié.

    Bien à vous,
    Catherine.

    • Perso, en tant que porteur de burnes, je pense qu’il faut éviter d’asséner à une femme qu’elle ne doit pas se sentir agressée par une situation qu’elle juge sexiste.
      Ici, si des gens se sont senti atteints, je vois mal comment on peut le remettre en question...
      Une situation n’existe que parce qu’on en fait, non ?

      Pour en être à la moitié du bouquin, j’ai aussi du mal à comprendre le malaise... mais pourtant, il existe, non ?

      Après, je ne remets pas en question le fait que vous soyiez choqués par le ton qu’a pris le débat et les tentatives de censures ici et là...

    • Votre critique de l’anti-essentialisme « pur et dur » relève du procès d’intention. Si on vous demandait des exemples ?

      • ben moi je comprends pas bien ce que c’est que l’essentialisme...

        Je croyais que dans le féminisme c’était la doctrine qui s’oppose à la théorie de Butler sur le genre (Delphy, entre autres, celle qui affirme qu’il existe bien des femmes et des hommes, celle qui assimile le genre au sexe. Me trompe-je ?

        • Oui tu te trompes, Delphy reconnait que les identités sont des constructions, elle ne veut juste pas que ça soit prétexte à dépolitiser le sexisme.

        • mardi 16 décembre 2014 à 18h23, par Martin Scriblerus

          Lisez donc Delphy. Vous verrez bien.
          (je vous recommande chaudement Léo Thiers-Vidal, aussi).

          L’essentialisme c’est de croire que le sens des choses, des êtres, des phénomènes s’y trouve contenu, et nous y attend. Par exemple, est essentialiste de croire que quelque chose d’aussi social que les inégalités existant entre les êtres humains serait en fait « naturel » : certaines des différences observables entre individus singuliers seraient en elles-même significatives, avant même d’avoir été observées. D’ailleurs, il y aurait des différents, et une norme : « la différence » de relation, devient un caractère porté par certains individus, elle est essentialisée. Les êtres seraient donc déjà inégaux par essence : avant même que l’inégalité et l’égalité entre eux aient été pensées. Il y aurait la norme, et les inégaux. Les uns, jamais nommés, et les autres - les différents.
          Mais on s’abstient si possible de parler de supérieurs et d’inférieurs, ces termes font désordre.

          Ces différences diraient l’essence de ces individus.
          Féminité et virilité sont deux exemples d’essences projetées ainsi sur les êtres humains : la féminité étant « une différence », justifiant les inégalités existantes entre deux catégories de la population.

          L’essentialisme est la théorie politique des rapports de domination.
          C’est une croyance que l’on retrouve partout ou presque, dans tout le spectre des pensées et idéologies politiques.

          Chez les hommes blancs hétéros « libertaires » qui ne veulent pas trop entendre parler de ces inconfortables rapports de domination de race et de genre, où ils ne se trouvent pas eux-mêmes en position de dominés, chez ces hommes blancs hétéro qui tiennent surtout à préserver leur croyance en l’universalité et la supériorité - critique, radicale - des conceptions sociales particulières qui sont les leurs, conceptions dont la prétention à l’universalité tient justement à ce qu’elles ont été produites par des privilégiés au sein de ces rapports de domination, on ne peut évidemment se satisfaire de cette définition.
          On doit en inventer d’autres, qui ménagent le fond de ces rapports de domination, et de leurs théories essentialistes.
          Par exemple, on retourne l’accusation : ce sont les féministes ou les indigènes qui dans leur contre-essentialisme légitime, verseraient hélas dans l’essentialisme, puisqu’ellils reconnaissent une certaine validité aux catégories « femme », « noir », « arabe ». Les racisés, les sexisées (forgé sur la notion de sexage) ont le tort de ne pas parvenir à ignorer superbement, comme le font si aisément les hommes blancs et hétéros libertaires, ces catégories sociales auxquelles les systèmes de rapports de domination les assujettissent. Ellils démontrent ainsi un irrémédiable attachement à la misère identitaire heureusement très compatible avec le paternalisme masculin et blanc de nos privilégiés libertaires.

          Ces hommes blancs hétéros qui n’entendent pas comprendre leur position de dominants au sein des systèmes de rapports sociaux de domination n’aiment donc pas Christine Delphy, ni les autres féministes radicales, ni les indigènes de la république.
          Ils ne parviennent pas non plus à les lire : ne parlons pas de prétendre les critiquer. Les propos des féministes radicales et des indigènes leurs demeurent incompréhensibles : ce qui leur semble prouver que les dominé-e-s sont bêtes, et qu’ellils entretiennent ainsi leur propre infériorisation !
          C’est que nos privilégiés n’y retrouvent pas leurs certitudes, ni la moindre des gratitudes envers la critique universelle et généreuse qu’ils sont pourtant venus leur apporter.
          Quant ils essaient de les citer, ils doivent, comme le fait Alexis Escudero dans « La reproduction artificielle de l’humain » leur faire dire le contraire de ce qu’ellils défendent. Reconnaissons qu’ils n’ont guère le choix.

          Malgré cela, et même mis en face de la falsification qu’ils font subir à ces propos, nos essentialistes qui s’ignorent pensent toujours être à même de mieux comprendre ce que sont les systèmes de rapports sociaux de domination que les essentialisé-e-s : les femmes, les racisé-e-s, les homosexuels et lesbiennes, etc.



  • Merci, Catherine, pour ces propos sensés.
    Et au passage, est-ce que nos jeteurs aux lions, nos cracheurs d’anathèmes, nos insulteurs sans frontières pourraient se calmer un peu ?
    Je vais aggraver mon cas :
    Savez-vous, que loin, très loin de la Manif pour tous, il y a des gens qui s’interrogent sur le bien-fondé non seulement de la PMA pour les lesbiennes mais encore sur la simple adoption d’enfants par des couples homosexuels ? Et savez-vous, ô surprise, que ce ne sont pas tous des fascistes, des pétainistes aigris, des homophobes, des misogynes ou des je ne sais quoi de pire encore ? Par exemple, le débat, jusque très récemment, était vif, pour ne pas dire plus, dans les milieux de la psychanalyse (vous savez, cette pseudo science réactionnaire à usage des petits bourgeois.) En témoigne, entre autres, la controverse entre Claude Rabant et Jean-Pierre Winter (un petit coup de Google et vous trouverez ça sur Internet. J’ai la flemme de le faire pour vous.)
    Claude Rabant, favorable à l’adoption pour les couples homosexuels et à la PMA pour les couples de lesbiennes, ne peut guère être considéré comme un perroquet reprenant sans critique le discours des associations LGBT. De son côté, Jean-Pierre Winter n’a rien d’un facho homophobe ou misogyne. Ils arrivent pourtant à échanger des arguments, à cerner leurs désaccords et tout cela sans s’injurier.
    Etonnant, non ?
    On m’objectera que ce sont des bourgeois propres sur eux, des intellectuels policés rompus aux débats académiques et que rien ne vient les toucher dans leur chair, qu’ils sont à mille lieues des luttes concrètes et de leurs enjeux pratiques ? Peut-être, mais l’argument me semble un peu court.

    En ce qui me concerne, et je vous assure que je n’ai rien ni d’un réac, ni d’un homophobe ni d’un misogyne, je suis encore en questionnement face à toutes ces histoires difficiles, compliquées et qui méritent mieux que des affirmations tonitruantes à l’emporte-pièce. Et jusqu’à présent, j’ai rencontré plus de conviction raisonnée chez les adversaires de la GPA et de la PMA que chez leurs partisans, même si je suis sensible, par ailleurs, au discours d’un Claude Rabant ou à celui de Sabine Prokhoris.

    Enfin, au risque de me répéter, je ne peux que recommander la lecture du livre de Jacques Wajnsztejn, « Rapports à la nature, sexe, genre et capitalisme », paru aux éditions Acratie.



  • Ce qui m’interpelle quand même un peu (pataper, svp) c’est que vous ayez hésité avant de publier cet entretien. Pourquoi ?
    Votre lectorat est uniquement composé d’homos ?

    Parce que moi qui suis une grande fille toute simple, totalement favorable au mariage gay et à l’adoption pour tous, et aussi résolument de gauche (si cela a encore un sens) je suis pour l’abolition de la prostitution, et contre la GPA et la PMA, qui ne sont effectivement que des moyens pour les labos de se faire du fric sur les ventres des femmes pauvres.

    Comme quoi, je dois être un peu réac, sans le savoir... :-)

    Nos gamètes, nos spermes, nos ovules, nos gènes, cellules, organes, tissus, notre sang, nos ventres, constituent aux côtés des déchets, des océans, de la Sibérie, des big data, etc., les prochains gisements d’une croissance infinie dans un monde que l’on croyait fini.

    Qu’importe si cette « PMA POUR TOUS ! » que le journal Libération (6 juin 2014) réclame en une et en caractères d’affiche, ouvre le marché de l’eugénisme ; si la « GPA conviviale », « démarchandisée », n’est au mieux qu’un leurre, une escroquerie aux bons sentiments, une exception à la règle sordide de l’exploitation des femmes pauvres, il faut que les couples stériles se reproduisent à tout prix. Qu’ils soient stériles par accident (hétérosexuels), ou par nature (homosexuels), il leur faut la chair de leur chair, le sang de leur sang, l’ADN de leur ADN. Ce qui n’est pas la moindre curiosité de la part de militants queers, cyberféministes, postmodernistes, etc., qui ne peuvent trop vomir l’idée de nature. Il faut saluer ici la capacité des industriels à s’abriter derrière des boucliers humains (« enfants bulles », cancéreux, stériles), pour promouvoir au moyen d’évènements festifs (téléthons, gay pride), et d’associations dédiées (l’ARC, l’APGL), des objectifs lucratifs.

    S’il reste à gauche d’authentiques partisans de l’égalité et de l’émancipation, qu’ils prennent la parole et dénoncent ces entreprises d’aliénation, d’exploitation et de marchandisation, menées en leur nom, et qu’ils subissent le plus souvent.

    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=507

    Du coup, je vais acheter le livre de M. Escudero.

    • « je vais acheter le livre de M. Escudero. »
      Voilà.Pour Noël. C’était bien le but et c’est sûrement dans le cadre de la lutte contre la société de consommation et tous ceux qui ne pensent qu’à « se faire du fric sur les »...sur les quoi au fait, en l’occurence ?

      • Si c’est tout ce que mon modeste message vous inspire, c’est dommage ...

        Pourquoi vais-je « acheter » le livre ?
        Car certes, je pourrais le voler.

        Je vais l’acheter non pas pour Noël (je n’ai plus cinq ans, et Noël je m’en fous) mais parce qu’il m’intéresse, et aussi parce que la maison d’édition qui le publie est toute petite, et que malgré mes modestes moyens, 7 euros je peux.

        En revanche, et toujours en raison de mes modestes moyens, même si je le voulais, je ne pourrais pas m’offrir une mère porteuse, ni même un voyage dans une clinique huppée pour me faire inséminer un joli bébé, de préférence mâle, blond aux yeux bleus, et doté d’un QI élevé...

        Et hélas, vu mon âge avancé, je ne peux même plus louer mon ventre pour satisfaire le « profond désir d’enfant » d’un couple (homo ou hétéro)...

        • Ils m’inspirent vachement bien tes messages Gavroche ^^ disons que je suis d’accord avec ce que tu écris.
          x
          Et je fais un amer constat, le communautarisme a de beaux jours à venir, ça me pue !
          On ne peut pas exprimer d’opinions si on n’est pas dans la « souffrance » homosexuelle et la liberté d’expression est un gadget pour ces communautarisés volontaires… ben merde alors ! Faut-il être un taureau pour causer corrida… si je suis un taureau, pourrais-je m’exprimer librement sans devoir meugler à l’unisson du troupeau… je m’interroge.

        • Fin du débat... malheureusement. Les quelques personnes qui avaient une position critique ont désérté le site, je les comprends.
          Au mieux Escudero est un opportuniste, il a trouvé un sujet polémique et y a calqué une grille de critique antitechnologique. Seulement, on n’écrit pas un livre juste comme ça, en s’intéressant au sujet à la faveur de l’actualité, sans comprendre les tenants et les aboutissants, ce qui lui a valu de reprendre l’essentiel des arguments de la droite moraliste et la frange d’extrême droite catholique, de les tourner à la sauce « libertaire ». Escudero s’est-il posé la question du contexte réactionnaire et de la récupération par les franges conservatrices ? C’est du pain béni, voilà une opportune critique de « gauche » qui est débattu avec attention (on peut leur faire confiance) par le mvt Manif pour tous. Quant à la méconnaissance d’Escudero des franges radicales queer et du débat du côté du féminisme, personne ne le lui reprocherait s’il ne l’avait abordé dans son livre. Voilà un bien étrange auteur, qui connait peu de choses, à part le style d’écriture « critique sociale », et de bien étranges lecteurs libertaires qui n’osent pas encore penser qu’il y a là une alliance objective qui se créé avec des conservateurs.
          Bien evidemment ce petit monde est toujours en faveur des homos (comme une frange importante de la manif pour tous d’ailleurs), mais ils ne se mettent pas un seul instant dans la peau de celles et ceux qui subissent une stigmatisation médiatique à grande échelle, et de toutes les répercussions au niveau du quotidien (au travail, auprès de sa famille etc...).

          • Bon, ben je vais aussi déserter le site, et laisser le monopole de la parole à ces pauvres gens « médiatiquement ostracisés » (ça, ça me fait sourire, surtout quand je pense aux équipes de Canal +, par exemple, mais passons) : c’est vrai que je ne suis pas « dans leur peau », je ne suis pas homo, pauvre de moi. Seuls les homos ont le droit d’en causer. Dont acte.

            Puisque c’est tout ce que vous proposez comme argument, je vais donc « crever » dans mon coin, en même temps que le petit éditeur qui a osé (le salopard) publier Escudero.

            Tiens, ça me rappelle aussi ce pôvre Edouard Louis, lui aussi « médiatiquement ostracisé » (là, je rigole carrément) : l’ennemi, finalement, c’est le populo, forcément ringard, forcément raciste, réac, homophobe, forcément « facho » (n’ayons pas peur des mots). L’ennemi, il pue sous les bras, il mange gras, il vit dans un HLM pourrave et pas beau, il est pas fréquentable... Lui aussi, il a qu’à crever, tiens, bon débarras.

            Vous voulez vous marier, acheter des enfants et vous en avez les moyens ? Vous voulez faire un gamin à 70 ans ? Grand bien vous fasse. Vous êtes « libres » ... de consommer. Surtout n’essayez pas de comprendre, ni même de réfléchir deux secondes, de penser au ventre de la pauvre conne que vous allez louer pour vous faire un petit plaisir, certains que vous êtes d’être dans votre droit ... de consommer.

            Pendant ce temps là, le capitalisme triomphe, partout, dans tous les domaines de notre vie, y compris donc, l’intime. Et la nature est vaincue, elle est juste au service de l’homme (l’homme friqué, oeuf corse). Pas demain la veille que le monde sera plus juste, et la vie plus belle.

            Bref, désolée d’avoir dérangé votre belle unanimité. Promis juré, j’le f’rai plus.

            Bonne journée à tous.

            • samedi 13 décembre 2014 à 16h52, par Martin Scriblerus

              Je n’ai pas « déserté le site ».
              L’affaire me paraît trop sérieuse pour être abandonnée.

              Et puis, une mise au point : je suis en couple hétérosexuel ; figurez vous que je suis même aux yeux de la société un honnête père de famille, ce qui n’est pas exactement la pire des positions, dans une société patriarcale.

              Mais j’ai aussi pris la peine de connaître un peu la critique féministe radicale et la critique des rapports de domination de genre, critiques avec lesquels on est parfaitement en droit d’exprimer un désaccord ; ce d’autant mieux que l’on parvient à produire quelques arguments. Mais cela suppose à un moment d’accepter la confrontation avec leur contenu (qui est plus que conséquent, et traversé de disputes lui aussi), c’est à dire d’en prendre connaissance.
              Il se trouve que la présentation qu’en fait Escudero dans son bouquin, quand il ne la passe pas sous silence, est fallacieuse, mensongère, ou inepte et fantaisiste : calomniatrice, au mieux, méconnaissable. Je ne sais pas si son ignorance est aussi étendue que son propos l’illustre, ou s’il dissimule autre chose derrière une ignorance aussi ostensible.
              Par contre, j’affirme que le livre d’Escudero comme les communiqués de PMO sont des provocations anti-féministe et anti-LGBT. Je l’ai assez argumenté dans les discussions sur ce site.

              Je n’ai donc aucune envie de discuter d’émancipation de quoi que ce soit en pareille compagnie, que ce soit de PMA ou d’autre chose, même lorsqu’il s’abstient le temps d’un entretien de calomnier trop outrageusement. En fait, j’en disputerai volontiers avec des interlocuteurs qui feraient montre d’un petit peu moins d’empressement à gommer et redessiner à leur convenance le monde qu’ils prétendent critiquer et celleux dont les propos ne leurs conviennent pas.

              Par contre, j’essaie de comprendre pourquoi un tel mépris (on est tout de même proche de la performance) sitôt qu’est énoncé un argument contre les propos contenus dans ce livre, ceux assumés par son auteur ailleurs, et ceux, pires, de son promoteur grand guignolesque Pièces et Mains d’Oeuvres ; pourquoi d’aussi délirantes caricatures des auteurs de ces critiques, qui plus est lorsque mépris et délires sont le fait de gens capables, lorsqu’ils sont face à autre chose que leur propre hétérosexisme, d’un minimum d’effort intellectuel, cela, oui, ça m’intéresse.
              La quantité ahurissante de mépris, le formidable rejet dont eux et leurs soutiens ont fait montre ici sur le sujet ne donne pas à penser qu’il s’agit d’une question superficielle.

              Mais cela prend du temps, et j’ai aussi ma vie de précaire à vivre, comme tant d’autres.

              Les bougres ont fini par essayer de se cacher bravement derrière un ou deux noms qu’ils s’étaient bien gardés de citer jusque là. Ils m’ont donc donné de quoi lire ou relire. Et je commence à comprendre que non seulement ils n’entravent réellement rien à la notion d’essentialisme ni à la critique du Pouvoir qui sous-tend celle des rapports de domination, mais qu’ils ont peut-être en plus imprudemment repris à leur compte le genre d’inintelligence auto-satisfaite qu’en propose et recommande un Lawrence Jarach.

              Quant à moi, j’ai oublié depuis le début de cette histoire de les envoyer commencer de se remettre la virilité en question et se dégonfler un peu leurs ego radicalement critiques universels hypertrophiés en lisant des chouettes gars comme Léo Thiers-Vidal ou John Stoltenberg : c’est ballot !

              Pour ce qui me semble inacceptable dans « la reproduction artificielle de l’humain » - le bouquin - j’ai pris la peine d’en détailler une partie ici :
              http://www.ipernity.com/blog/206926...
              On a bien sûr le droit de ne pas être d’accord avec mes arguments. Et je suis certainement très critiquable, je n’ai pas le moindre doute là dessus.
              Mais à ces arguments, il faudrait arriver à opposer un jour autre chose que des anathèmes ou un insondable mépris.
              Comme l’écrivit un fameux linguiste, poète et théoricien de l’émancipation des hobbits très en vogue ces temps-ci, « mais ce jour n’est pas arrivé ».

              Je pense que de meilleures critiques d’Escudero/PMO sont possible : meilleures que la mienne, que ces quelques remarques jetées à la hâte face à l’incohérence intellectuelle mêlée d’hostilité qui se donne à lire sous couvert de radicalité critique dans « La reproduction artificielle de l’humain », meilleures que quelques autres s’appuyant sur le même constat, ici et ailleurs. Assurément meilleures que la pauvre complaisance de toutes les revues qui lui ont accordé un entretien.

              Je pense que le jour de cette ou de ces critiques arrivera sous peu, et que de telles critiques ne seront certainement pas moindres que les plus cinglantes de celles qui ont été formulées ces derniers mois.

          • « Escudero s’est-il posé la question du contexte réactionnaire et de la récupération par les franges conservatrices ? »

            hum...

            ESCUDERO FAIT CONFIANCE A ARTICLE11
            pour éviter les dérives locales engendrées par des décennies d’obscurantisme entretenues de tous côtés.

        • Une « petite maison d’édition » ? Qu’elle crève.
          Tout ça rappelle une histoire connue et métaphorique(c’est gratuit) :
          un nageur se fait attaquer par un requin. Le nageur se débat désespérément pour tenter de sortir des machoires de la mort. Il crie « arrêtez, vous êtes en train de me tuer »
          Cela agace le requin :« il est mal élevé d’interrompre quelqu’un quand il mange » dit-il.

      • @ affligé : « à « se faire du fric sur les »...sur les quoi au fait, en l’occurence ? »

        Faut vraiment être d’une mauvaise foi affligeante, ne rien connaître des réalités du monde de la petite édition alternative et vivre dans un monde parallèle pour penser que quelqu’un se fait du fric au Monde à l’Envers.

        • @JBB

          Tu n’entends aucun silence assourdissant, là ?

          Tu ne comprends pas que les commentaires ci-dessus, dans ce qu’ils révèlent sur la confusion et les préjugés de leurs auteurs, sont la meilleure illustration du message que bcp ont tenté de faire entendre contre le bouquin d’Escudero ?

          Surtout, tes interventions elles-même justifient rétrospectivement le ton que j’ai choisi pour m’exprimer ici. « Débilité satisfaite » : j’ai rarement aussi bien senti la merde à venir.

          Comme d’autres, j’abandonne, je ne commenterai plus ici, je retourne au silence. Celui qui hurle le dernier message de Soupe à l’herbe, mis au pluriel.



  • Hiérarchiser les luttes, c’est hiérarchiser les rapports de domination.

    On remarquera que monsieur Escudero proposer de donner la priorité à la lutte contre les dominations qui peuvent le concerner et de mettre de coté celles qui ne le concernent pas.

    • « Hiérarchiser les luttes, c’est hiérarchiser les rapports de domination. »

      Je regrette que ton post ne soit pas plus développé. S’agit-il ici de hiérarchiser les luttes ? Comment fait-on quand 2 luttes entrent en concurrence ? Est-ce qu’on ne doit pas choisir la plus « urgente », la plus « conséquente » ?

      Si la hiérarchisation (que tu ne décris pas) est celle de la lutte contre le capitalisme sauvage qui mènerait à l’eugénisme VS le droit à l’enfant, alors le choix (à moi) me paraît vite fait. Mais ce n’set pas le cas ici, d’où le débat...

      Je crois qu’en effet, le « droit à l’enfant » semble impoorter peu à Escudero... (mais peut-être j’intéprète mal ce que tu as posté)

      • Pourquoi faudrait il choisir ? Entre 81 et 83, toutes les banques ont été nationalisés ET la peine de mort a été abolie. La politique est un action collective, il n’y a qu’à l’échelle d’un individu qu’on doit choisir (je fais du foot et pas de l’escrime car objectivement, je ne peux pas atteindre un bon niveau aux deux sports si je me disperse).

        Et il n’y a pas de politique eugéniste dans notre pays, vous voulez aussi nous mobiliser contre les cyborgs tueurs ?

        • « Et il n’y a pas de politique eugéniste dans notre pays » D’une part, d’après Escudero il existe en France de nombreux défenseur de la PMA et celle-ci mènerait à l’eugénisme ; en outre il me semble que vous vous contredisez : vous dites qu’il ne faut pas hiérarchiser et en même temps vous affirmez que la lutte contre la PMA/eugénisme n’set pas d’actualité en France (peut être ai-je mal compris).

          • Même lui ne dit pas que la PMA est de l’eugénisme en soi (voir le passage sur le pot de yaourt)

            Et pour le reste de votre message, je suis effectivement contre la hiérarchisation, mais j’ai le droit de souligner que quand un problème n’existe pas, il n’y a rien à hiérarchiser (désoler pour ce truisme).

            cordialement



  • Sur le blog Automne vivace, vient d’être publiée une bonne synthèse de critiques sur le livre, notamment sur les points suivants :


     × Impasse sur le rapport de force asymétrique du patriarcat.
     × Participation a une logique confusionniste.
     × Hiérarchisation ou autoritarisme des luttes.

    • mouais... à première lecture y’a quand même des trucs pas très convaincants (outre le fait que l’auteur ne s’est pas donné la peine de se relire...) _ :

      « une hiérarchisation personnelle des luttes, justifie qu’il puisse indiquer politiquement (c’est-à-dire autoritairement) qu’elle devrait être cette hiérarchie aux autres »
      > si je comprends bien, le simple fait de donner son avis sur la hérarchisation des luttes est en soit autoritaire... bizare et excessif, il me semble...

      « En critiquant quelques techniques mise a son service par le capitalisme, l’auteur critique les conséquences mais non le mouvement d’ensemble. Il ne faut pas nier toutefois certains aboutissements logiques intrinsèquement capitaliste comme l’idéologie du transhumanisme et la production de nanotechnologie (à l’heure actuelle). Mais même dans ces cas, il faut voir ou se situe le rapport de force, et savoir distinguer la classe dirigeante, les patrons, les actionnaires, des opprimés, des précaires et de ceux qui essayent de survivre aux difficultés que leur oppose la maladie et les accident »

      Là, je suis peut être un peu limité, mais je ne vois tout simplement pas ce que l’auteur veut dire...

      • à seconde lecture, ça me semble toujours une très bonne synthèse (et la disqualification par l’orthographe, sans façons)

        > si je comprends bien, le simple fait de donner son avis sur la hérarchisation des luttes est en soit autoritaire... bizare et excessif, il me semble...

        non : le fait, depuis une position sociale qui n’est pas neutre, de prétendre déterminer objectivement quelles sont les luttes valables ou pas

        Là, je suis peut être un peu limité, mais je ne vois tout simplement pas ce que l’auteur veut dire...

        voilà comment je comprends ce passage : que s’il lui semble légitime de critiquer la PMA dans une perspective anti-capitaliste, il lui paraît un peu court de ne pas prendre en considération les rapports de domination qui s’exercent dans les choix que font les un⋅e⋅s et les autres - tout comme on peut vouloir la fin des usines, sans tomber à bras raccourcis sur les ouvrier⋅e⋅s qui y travaillent

        • Merci pour votre réponse.

          « la disqualification par l’orthographe, sans façons »
          Vous avez tout à fait raison, mais rassurez-vous je n’use pas de ce genre de pratiques malhonnêtes.

          En revanche, lorsqu’un texte semble argumenté (comme ici) mais que l’auteur y a laissé quelques fautes assez visibles, je le soupçonne de ne pas s’être relu, ce qui a forcément des conséquence sur la compréhension du texte et sa qualité sur le fond.

          Votre dernière partie m’éclaire, je n’avais en effet pas compris. Je n’ai pas l’impression qu’Escudero disqualifie ici les « victimes », mais je crois que le sujet a été assez traité pour que je n’en rajoute pas une couche.

        • Merci Juliette pour cette proposition de ré-interprétation du texte.

      • Oui, je reconnais que je fais beaucoup de fautes d’orthographe, je suis désolé si cela gêne la compréhension.
        Sur la critique de l’autoritarisme des luttes, c’est parce qu’il me semble normal en tant qu’anarchiste de dire que ce se sont les désirs de chacun de lutter que nous décidons de coordonner nous même pour agir, et que personne n’a a décidé pour moi de ce qui devrait ou pas constituer une priorité. Si une personne veux que je la rejoigne sur une lutte qui a priori ne m’intéresse pas, ou alors que j’ai d’autres motivations en cours, évidement l’argumentation est une bonne chose. Mais ce n’est pas la position d’Escudéro qui consiste non pas a donné des éléments pour l’intérêt de la lutte qui lui semble prioritaire, mais a « taper » sur les luttes que pratiques les autres au lieu de rejoindre la sienne.
        Peut-être es ce plus clair de cette façon ?

        Sur les dernières lignes ce que je veux dire c’est que le problème n’est pas la demande de manifestants d’accéder a la PMA, ou de prolo ou d’handicapé a accéder a des techniques dont on pourrait dire qu’elle sont inclus par les transhumanistes comme projet. Mais bien de s’attaquer a ceux qui organise la logique générale du problème. Par exemple Escudéro passe qq passage a décrire par le menu les destructions écologique qui entraine une infertilité grandissante... on serai alors en droit d’attendre une critique avec plein d’info sur ceux qui font ça, sur ceux qui détruisent l’environnement et nos conditions de vie... Mais non, la cible tombe sur les demandeurs de PMA.



  • Je me permet de mettre un lien vers ce blog. Cela me semble une très bonne contribution.

    http://blog.ecologie-politique.eu/p...



  • mardi 16 décembre 2014 à 18h47, par Maunoury Antoine

    Très clair et très intéressant. On sort d’une pensée formatée.
    Je ne connaissais pas votre journal
    je vais chercher à me le procurer.
    en tout cas bravo pour votre travail.



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